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Jean-Marie Thévoz
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Mon visage est le visage de Jésus pour celui qui me regarde
tag:clamans.hautetfort.com,2024-01-14:6480204
2024-01-14T09:21:00+01:00
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(10.11.2002) Exode 33 Mon visage est le visage de Jésus pour celui qui me...
<p>(10.11.2002)</p><p>Exode 33</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Mon visage est le visage de Jésus pour celui qui me regarde</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Exode 33 : 18-23. Matthieu 25 : 31-45</p><p style="margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte : <a id="media-6504250" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/02/3262678815.pdf">P-2002-11-10.pdf</a></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Ce matin, nous retrouvons Moïse, Moïse qui vit un passage à vide, comme on dirait aujourd'hui. L'épisode que nous avons entendu suit celui du veau d'or et de la destruction des premières Tables de la Loi. Dieu va-t-il continuer à conduire son peuple au travers du désert, ou va-t-il l'abandonner là, après cette trahison ?</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Pour continuer à conduire le peuple d'Israël, Moïse a besoin de réassurance. Moïse a eu une relation privilégiée avec Dieu, il a eu cette révélation dans le buisson ardent, il a vécu la délivrance d'Egypte, mais tout à coup, cette trahison, cette désobéissance du peuple le laisse abattu. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Il doute... Il a besoin de se rapprocher de Dieu, de se ressourcer, alors il demande à Dieu de pouvoir le voir et "contempler sa gloire" dans ce moment de découragement. "Voir pour y croire," c'est un besoin humain attaché à cette croyance que nos yeux ne peuvent nous tromper, qu'ils vont nous donner la preuve irréfutable que nous attendons.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Dieu ne semble pas opposé à aider Moïse, à lui donner satisfaction, mais il y a un problème : "aucun humain ne peut voir Dieu de face et rester en vie !" (Ex 33:20) C'est comme vouloir poser une fusée sur le soleil pour l'étudier. Il n'y a que Toto qui puisse le faire, puisqu'il a tout prévu : Il se posera de nuit !</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Dieu prend Moïse au sérieux. Dieu accède à sa demande, mais en mettant en place trois protections.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">A. Premièrement, Moïse sera placé dans le creux d'un rocher. C'est intéressant parce que cela me fait penser que la rencontre avec Dieu a lieu sur terre — et non au ciel ou comme dans un enlèvement ou comme dans un vaisseau spatial style Rencontres du 3e Type. Dieu vient rejoindre l'homme là où il se trouve. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le creux du rocher évoque également que Moïse y est blotti, on peut l'imaginer à genoux et prosterné, quasiment dans une attitude de prière, dans secret du rocher, comme l'attitude de prière à laquelle Jésus nous invite dans le Sermon sur la montagne : entrer dans sa chambre et y prier dans cet endroit secret (Mt 6:6).</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">B. Deuxième protection, Dieu va placer sa main sur Moïse. J'imagine la paume d'une grande main posée délicatement sur tout le dos de Moïse prosterné dans le creux du rocher. Une attitude paternelle ou maternelle de chaude protection, de contact. Dieu seul, dans sa bienveillance, dans sa compassion, est capable de nous protéger de sa puissance, de son excès de puissance par rapport à notre vulnérabilité.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Je vous propose maintenant de ressentir un peu de ce que Moïse a pu vivre à ce moment-là de la proximité de Dieu : <em>Je vous invite à poser votre avant bras gauche sur le dossier du banc devant vous. Vous y poser votre tête. Vous allez maintenant poser votre main droite sur l'épaule de votre voisin(e) et laisser reposer votre bras dans son dos, dans une position détendue. Vous fermez les yeux et tout en écoutant la musique, vous pensez être Moïse prosterné, avec la main de Dieu posée sur lui.</em></span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">[musique : Laudate omnes gentes, laudate Dominum, Taizé 23]</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;"><em>Vous pouvez vous redresser et revenir dans le temps présent. </em></span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">C. Moïse a vécu cette rencontre avec Dieu dans la sécurité, il a pu relever la tête pour voir finalement le dos de Dieu. C'est là la troisième protection. Voir Dieu de dos, après son passage ! N'est-ce pas frustrant ? Et pourtant ? Lorsqu'on fait une course de montagne, est-ce frustrant de voir le dos du guide qui fait la trace pour nous ? N'est-ce pas une invitation à se mettre en marche, une invitation à se mettre en route, à la suite de celui qui a dit "Toi, suis-moi !" à ses disciples ?</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Suivre Dieu, c'est la première étape de la révélation de Dieu aux humains. Et Moïse a été choisi pour mener à bien cette étape, de la sortie d'Egypte jusqu'aux portes de Canaan. Une première étape où il a bien fallu renoncer à toute image de Dieu. L'Ancien Testament est l'apprentissage d'un Dieu sans image, à l'opposé de toutes les civilisations d'alors.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Une deuxième étape a commencé avec la venue de Jésus. Jésus est devenu pour nous le nouveau visage de Dieu. Dieu révélé à travers la personne de Jésus, ses gestes, ses paroles. Jésus est le visage de Dieu pour nous et pourtant nous n'avons pas d'image, de tableau, de peinture de Jésus. Là encore, c'est comme si nous voyions Jésus de dos !</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">C'est pourquoi il y a une troisième étape que le jugement de Matthieu 25 évoque comme un grand tableau. Ceux qui sont déclarés justes sont tout étonnés et interrogent le roi :</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"Quand t'avons-nous vu affamé, assoiffé, nu, en prison, etc". (Mt 25:37-39) Réponse : "Toutes les fois où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait." (Mt 25:40)</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">La troisième étape de la révélation divine nous dit qu'en l'absence d'image, de portrait de Jésus, tout être humain est le visage du Seigneur. Nous sommes maintenant dans cette troisième étape et lorsque nous avons le même désir que Moïse de voir Dieu face à face, il nous suffit de nous tourner vers notre prochain, vers notre voisin et de contempler son visage. C'est le visage de Dieu.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Chacun de nos visages porte sur lui la trace du visage de Jésus, donc de Dieu. Chaque visage que nous voyons, que nous regardons révèle en même temps toute l'humanité et toute la divinité. Chaque visage est visage de Dieu.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amen</span></span></p>
Jean-Marie Thévoz
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Jésus est envoyé pour étendre la libération de Dieu à tous les peuples de la terre
tag:clamans.hautetfort.com,2023-12-26:6463560
2023-12-26T08:34:00+01:00
2023-12-26T08:34:00+01:00
(27.12.1998) Luc 2 Jésus est envoyé pour étendre la libération de Dieu à...
<p>(27.12.1998)</p><p>Luc 2</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Jésus est envoyé pour étendre la libération de Dieu à tous les peuples de la terre</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Exode 6 : 2-8 Luc 13 : 10-17 Luc 2 : 27-35</p><p style="margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte <a id="media-6478464" href="http://clamans.hautetfort.com/media/01/00/4239483748.pdf">P-1998-12-27.pdf</a></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Deux jours après Noël, nos yeux sont encore plein des étoiles et des paillettes de cette fête, plein d'images de la crèche, de toutes les crèches que nous avons vues chez nous, chez des proches ou dans les vitrines des magasins. Dès la semaine prochaine les santons vont regagner leurs cartons, avec les boules et les étoiles.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">La crèche, l'âne et le boeuf, voilà des éléments qui ont leur place à Noël, dans le Noël traditionnel, dans le récit de Noël rédigé par l'évangéliste Luc (et encore, sans la mention du boeuf!).</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Pourtant, Jésus lui-même a parlé de la crèche, de l'âne et même du boeuf. Vous l'avez peut-être entendu dans le récit de la guérison de la femme courbée :</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"— Hypocrites que vous êtes ! Le jour du sabbat, chacun de vous détache de la crèche son boeuf ou son âne pour le mener boire, n'est-ce pas ? Et cette femme, descendante d'Abraham, que Satan a tenue liée pendant dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de ses liens le jour du sabbat ?" (Luc 13:15-16)</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Jésus, la crèche, l'âne et le boeuf, des liens qui peuvent nous faire rapprocher ce récit de guérison du récit de Noël de Luc 2. Si Luc a placé la naissance de Jésus dans une étable, c'est sûrement pour nous révéler quelque chose de significatif sur la mission et l'identité de Jésus. Dans tout ce chapitre 2 de son évangile, Luc construit l'identité de Jésus et nous révèle sa mission. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Immédiatement après la naissance dans l'étable, vient la présentation au Temple et la rencontre avec Siméon. Cette rencontre est très révélatrice et va resserrer les liens entre les récits de la petite enfance de Jésus et le récit de la guérison de la femme courbée. Que dit Siméon ?</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"— Maintenant, Seigneur, ta promesse s'est réalisée : tu peux laisser ton serviteur mourir en paix. Car j'ai vu de mes propres yeux ton salut." (Luc 2:29-30).</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Les traductions ont toujours quelque chose de piégeant. Littéralement Siméon dit : "Maintenant tu délies, tu délivres ton serviteur". C'est exactement le même mot que Jésus utilise pour dire à la femme "tu as été déliée, délivrée (Luc 13:12). Cette guérison est en même temps un accomplissement de la mission de Jésus et une révélation de la vraie identité de Jésus, c'est-à-dire son identité avec Dieu, son identité de Fils de Dieu, dans le sens où celui qui accomplit les actes de Dieu est vraiment le Fils de Dieu.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Oui, la mission de Jésus est la libération, c'est l'accomplissement du travail de Moïse, un accomplissement au niveau universel. Moïse a été choisi par Dieu pour délivrer un peuple de l'emprise d'un autre peuple, pour délivrer Israël de l'esclavage en Égypte.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Moïse avait une grande mission, mais un mission locale, une mission exemplaire et unique — puisqu'elle allait devenir le modèle, le signe concret — de la puissance de Dieu, de l'amour de Dieu pour son peuple.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">A travers Moïse, Dieu veut arracher son peuple à un esclavage concret pour en faire un exemple dans le monde. Pour la première fois dans l'histoire du monde : l'histoire va être écrite par et pour les plus faibles, les héros ne seront pas les puissants, les rois, mais les esclaves, les humbles, les sans-voix et les sans-armes.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le paradoxe de l'humble qui naît dans une étable et qui malgré tout est celui que Dieu fait roi est déjà là dans l'histoire de l'Exode. Moïse - Jésus, les parallèles sont nombreux et volontaires, parce que leurs missions sont identiques, même si les moyens sont différents. Dieu poursuit toujours le même objectif, mais par des moyens différents.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le libération et le salut sont toujours les objectifs de Dieu. Si Moïse a été envoyé pour libérer Israël et seulement Israël, Jésus a été envoyé pour étendre cette libération à tous, à tous les peuples de la terre, comme Siméon le rappelle :</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"— Maintenant, Seigneur, ta promesse s'est réalisée : tu peux laisser ton serviteur mourir en paix. Car j'ai vu de mes propres yeux ton salut, que tu as préparé devant tous les peuples : c'est la lumière qui te fera connaître aux nations du monde et donnera de la gloire à Israël, ton peuple." (Luc 2:29-32).</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Cette libération est offerte à tous les peuples, mais s'adresse à chacun, un à un, comme à cette femme courbée, et aux autres personnes que Jésus va croiser tout au long de son chemin.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Mais cette libération n'est pas du goût de tous, car elle ne va pas sans perte de privilèges. Moïse a dû affronter l'obstacle du Pharaon. Jésus a dû affronter l'obstacle des Pharisiens. Nous affrontons les obstacles de ceux qui profitent de notre asservissement.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">En offrant la libération, en révélant la vraie nature de sa mission, Jésus révèle par contrecoup la vraie nature du monde : un monde d'esclavage, de corruption, d'oppression, de mensonge. Et ce monde ne se laisse pas mettre au grand jour sans se rebiffer, sans résister, sans tuer. Toute cette histoire finira par la mise à mort de Jésus, ce qui, par l'ironie de l'histoire et la volonté de Dieu, ne fera que confirmer la vérité de cette révélation.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Oui, la prophétie de Siméon est vraie :</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"— Dieu a choisi cet enfant pour causer la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de Dieu auquel les hommes s'opposeront, et il fera ainsi apparaître en pleine lumière les pensées cachées dans le coeur de beaucoup." (Luc 2:34-35)</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Cette contradiction est encore au coeur de ce monde, au coeur de l'existence. Aussi, à chaque moment — et ce temps de fin d'année, de bilan et de nouvelles résolutions peut en être un particulier — est-il nécessaire de refaire le point, de se replacer devant Dieu pour réorienter notre vie et se demander : pour l'année qui vient, voulons-nous être de ceux qui s'opposent à Dieu ou voulons-nous être ses bras, ses yeux, sa bouche ?</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amen</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;">© Jean-Marie Thévoz, 2023</p>
Jean-Marie Thévoz
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L'Ancien et le Nouveau Testament s'éclairent mutuellement
tag:clamans.hautetfort.com,2023-12-10:6463558
2023-12-10T08:29:00+01:00
2023-12-10T08:29:00+01:00
(20.11.2005) Malachie 3 L'Ancien et le Nouveau Testament s'éclairent...
<p>(20.11.2005)</p><p>Malachie 3</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">L'Ancien et le Nouveau Testament s'éclairent mutuellement</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Josué 1 : 1-8 Malachie 3 : 19-24 Matthieu 17 : 1-9</p><p style="margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte <a id="media-6478461" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/00/1842864178.pdf">P-2005-11-20.pdf</a></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Chères paroissiennes, chers paroissiens, </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Pendant mes études de théologie à l'Université de Lausanne, un professeur ne cessait de nous répéter : "Mais lisez la Bible !" Il entendait par là que rien en vaut autant que la rencontre avec la source et l'original. Tout autre lecture n'est que commentaire ou note de bas de page, même le plus savant des ouvrages. En cela il continuait le travail des Réformateurs qui ont rétabli la Bible comme source première de la connaissance de Dieu. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">C'est dans ce sens que j'aimerais aussi vous inviter à vous plonger dans le texte biblique et surtout à ne pas laisser de côté l'Ancien Testament. Je sais qu'il est difficile de lire l'Ancien Testament, d'abord parce que c'est environ 1'000 pages de texte, ensuite parce que les livres sont très divers, enfin parce qu'il est difficile de saisir la chronologie générale puisque les livres sont classés davantage par genre que par époques. Malgré ces obstacles réels, j'aimerais vous dire qu'ils ne sont pas insurmontables et vous donner quelques éléments qui montrent la cohérence de l'ensemble de l'Ancien Testament et son utilité pour comprendre le Nouveau Testament. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">En ce qui concerne l'ordre des livres à l'intérieur de l'Ancien Testament (cf. le tableau page suivante) on peut voir que dans la Bible hébraïque (même plan dans la TOB et la Bible en français courant) les livres sont classé en trois ensembles : la Loi, les Prophètes et les Ecrits. Si vous avez une autre traduction, il y a un autre classement : le Pentateuque (Loi), les livres historiques, les livres prophétiques, les livres poétiques. Le classement de la Bible hébraïque correspond à la volonté littéraire des derniers rédacteurs. Je m'appuierai donc sur ce classement. Chacun de ces ensembles a sa cohérence propre et son fil conducteur. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Ce qui nous intéresse aujourd'hui, ce sont les deux premiers ensembles, la Torah et les Prophètes. La Torah ou le Pentateuque, est formée des cinq premiers livres de la Bible et regroupe l'enseignement de Moïse, la Loi et les lois, accompagnés des récits qui décrivent l'origine du peuple d'Israël à qui ces lois sont données.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Les prophètes contiennent à nos yeux de protestants deux ensembles, les textes historiques — appelés prophètes antérieurs dans la Bible hébraïque — qui recouvrent la période de la conquête du pays de Canaan à la perte du pays avec l'Exil (-587) en passant par l'histoire des rois d'Israël — et les textes prophétiques, trois grands prophètes et douze petits, à l'image des trois patriarches et des 12 fils de Jacob. Cependant, ces deux parties ne dont qu'un seul ensemble, une longue prédication sur l'importance de pratiquer la loi de Moïse pour être en relation avec Dieu et vivre en paix dans la terre promise. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Même si ces livres sont très différents les uns des autres et ont eu des auteurs variés, ils ont été rassemblés et reliés entre eux par quelques rédacteurs. Lorsque je dis "reliés entre eux" je ne parle pas physiquement en cousant les rouleaux les uns aux autres, mais reliés entre eux par une sorte de fil rouge littéraire. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Un de ces fils rouges est le risque de la perte du pays (qui arrive avec l'Exil) si la loi de Moïse n'est pas pratiquée et respectée. C'est ce fil rouge que l'on trouve déjà présent dans le premier chapitre du livre de Josué où la réussite de la conquête est subordonnée à l'obéissance à la loi de Moïse. C'est ce même fil rouge que l'on trouve dans cette finale du prophète Malachie, dans l'exhortation à observer la loi de Moïse et sa conclusion : "Ainsi, je n'aurai pas à venir détruire votre pays." (Mal 3:24) Ainsi tout l'ensemble prophétique est placé sous l'éclairage de la loi de Moïse. C'est cet éclairage qui nous permet de comprendre la lecture des prophètes. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Dans le vocabulaire courant — notamment celui du Nouveau Testament — le texte de l'Ancien Testament est nommé par ces deux ensemble : la Loi et les Prophètes ou par les personnages qui les représentent : Moïse pour la loi et Elie pour les prophètes, selon cette finale de Malachie qui les rassemble. Ces éléments de l'Ancien Testament nous apportent une clé de compréhension importante pour le récit de la transfiguration de Jésus. Ils expliquent la présence de Moïse et d'Elie aux côtés de Jésus. Le récit nous indique la proximité, la connaissance, connaissance profonde, qu'a Jésus de la loi et de prophètes. Plus encore, il y a ce jeu de lumière, où Jésus est comme éclairé de l'intérieur, où il devient lumineux, source de lumière, d'une lumière qui éclaire Moïse et Elie. Le texte nous dit donc que c'est à la lumière de Jésus que l'on doit relire la loi et les prophètes. Jésus vient apporter un nouvel éclairage sur l'Ancien Testament, il est plus que la loi et les prophètes, il est l'interprète de l'Ecriture. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Jean l'évangéliste fera dire à Jésus : "Je suis la lumière du monde (Jn 8:12) Voilà la révélation que Jésus offre à trois de ses disciples "sur une haute montagne." L'allusion à la révélation divine accordée sur le Sinaï à Moïse (Ex 19), puis à Elie (1 R 19), est manifeste ! Ce récit de la transfiguration est donc truffé de référence à l'Ancien Testament. J'ai déjà cité "la haute montagne" et "Moïse et Elie" qui font référence à la promesse de Malachie. Il y a encore le "nuage brillant" qui se rapporte à la nuée "brillante le jour et obscure la journée" qui accompagne le peuple hébreu au désert ( Nb 9:15); la voix qui vient du ciel est celle du Sinaï, et finalement le "Ecoutez-le !" renvoie à la confession de foi juive de Dt 6: 4-5 qui dit : "Ecoute Israël, ton Dieu est unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force."</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Connaître les textes de l'Ancien Testament permet d'enrichir et d'approfondir la compréhension du Nouveau. Sans les références à l'Ancien Testament, il est impossible de comprendre le sens de cette transfiguration de Jésus qui nous indique "en retour" que Jésus apporte la lumière sur la loi et les prophètes. Car le mouvement de compréhension va dans les deux sens ! A son tour le Nouveau Testament, la personne du Christ, mettent en lumière les écrits de l'Ancien Testament. Toute la pédagogie de Dieu à l'égard de son peuple d'Israël était une préparation pour accueillir la révélation de l'amour de Dieu pour toute l'humanité.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Dans la transfiguration Jésus, Jésus devient lumière : lumière sur l'Ancien Testament, sur ses contemporains, à commencer par les disciples, mais lumière aussi sur nous, sur notre vie. C'est à la lumière du Christ que notre vie reçoit son sens et que nous pouvons comprendre le pourquoi de notre existence et de nos expériences. Ainsi, lire la Bible, Ancien et Nouveau Testament, peut nous ouvrir à une nouvelle compréhension de nous-mêmes et à un rapprochement de Dieu. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amen</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">© Jean-Marie Thévoz, 2023</p>
Jean-Marie Thévoz
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Résister...
tag:clamans.hautetfort.com,2023-11-26:6463556
2023-11-26T08:25:00+01:00
2023-11-26T08:25:00+01:00
(5.11.2000) Daniel 6 Résister... Daniel 6 :...
<p>(5.11.2000)</p><p>Daniel 6</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Résister...</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Daniel 6 : 2-24 Ephésiens 6 : 13-19</p><p style="margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte <a id="media-6478457" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/02/2577949195.pdf">P-2000-11-05.pdf</a></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Résister</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Résister... ce mot, plusieurs d'entre nous ont eu l'occasion de le lire — gravé dans la pierre — le samedi 2 septembre de cette année, lors du voyage de retraite du Conseil paroissial. En effet, le premier week end de septembre, le Conseil paroissial est descendu dans les Cévennes se replonger aux sources du protestantisme français et assister au culte du Rassemblement du Désert.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Résister... ce mot est gravé dans la pierre de la margelle du puits de la Tour de Constance à Aigues-Mortes, où ont été enfermés — pendant des années — des femmes à cause de leur foi protestante. Marie Durand, la plus connue d'entre elles, y est restée 38 ans (de 1730 à 1768). Il leur suffisait de dire un mot "J'abjure" pour sortir. Elles ont choisi un autre mot : Résister.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Ainsi — bien qu'enfermée dans cette tour — elles ont porté et soutenu la foi ce tous ceux qui étaient restés dehors, plus ou moins libres, en tout cas sujets à des persécutions.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Aujourd'hui, les protestants, ou les chrétiens, en Europe, vivent tranquilles, pas de dragonnades, pas de galères, pas d'échafaud, pas d'emprisonnement. Il n'y a pas de persécution ouverte ou violente.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Nous ne sommes plus dans la situation de Marie Durand et nous pouvons en être reconnaissants, même si nous en payons aussi le prix avec un protestantisme timide ou assoupi. Nous ne sommes plus dans cette même situation, pourtant j'aimerais répercuter à nouveau ce cri gravé dans la pierre : Résistez !</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Nous ne sommes plus dans la situation de Marie Durand, mais nous ne sommes pas loin de celle de Daniel. Daniel, en exil, est une figure de résistance par fidélité à sa foi. Daniel est une figure de droiture, d'honnêteté et de sagesse. Constamment — relisez le livre de Daniel dans la Bible — il répète que sa sagesse et sa droiture ne sont pas les siennes, mais viennent de Dieu et cette attitude met ses collaborateurs en colère. Ils cherchent à lui tendre un piège pour le faire disparaître. On a là un bel exemple de "mobbing" au travail", de harcèlement moral. Les ennemis de Daniel obtiennent un "décret impérial" pour le faire craquer et l'éliminer. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Aujourd'hui, le pouvoir ne s'en prend pas aux chrétiens ou aux religions, ce n'est pas de là que vient le danger. Par contre, il y a une sorte de "décret social" diffus, mais persistant et efficace qui décourage toute expression publique de la foi ou de la religion. Ce "décret social" pèse sur tout le monde. Il ressemble à ceci : <em>Tout être humain qui adresse une prière à un dieu autre que ceux de notre société de consommation sera discrédité</em>.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Il n'y a pas de persécution, il y a du discrédit. Qui ferait sa prière avant de manger dans un restaurant ? Que penserait-on de vous si vous proposiez de prier lors d'une séance du Comité directeur de votre entreprise ? Qui réagit lorsque le maître ou la maîtresse de classe dit que l'heure d'histoire biblique inscrite au programme sera utilisée pour faire de la gestion de classe ou rattraper du travail ? </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Quel enfant n'aurait pas peur de dire devant ses camarades qu'il croit en Dieu, lorsqu'il entend dire partout "l'Eglise, c'est nul !" ou "ceux qui vont à l'Eglise ne sont pas meilleurs que les autres!" ce qui signifie souvent qu'ils sont pires puisqu'ils ajoutent à leurs péchés celui d'hypocrisie. Il n'y a pas de fosse avec de vrais lions, mais il y a des paroles qui blessent et ses regardes lourds de sous-entendus "comment, tu n'essaies pas de tricher avec le fisc ?".</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Résister... ce mot conserve encore tout son sens aujourd'hui. Résister en persistant comme Daniel à prier chaque jour, sans se préoccuper des conséquences, mais aussi sans prétention ni agressivité. Daniel ne descend pas sur la lace publique, il monte simplement dans sa chambre.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Résister à un monde qui privilégie l'apparence extérieure plutôt que les valeurs intérieures, l'avoir plutôt que l'être, la consommation plutôt que le partage, le gain plutôt que le don, le profit plutôt que le prix juste.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Résister n'est pas un combat contre les autres, c'est une lutte pour... </span></span></p><p style="margin-left: 1.62cm; margin-right: 1.47cm; text-indent: -0.64cm; margin-bottom: 0cm;">•<span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;"> pour vivre ensemble en paix, </span></span></p><p style="margin-left: 1.62cm; margin-right: 1.47cm; text-indent: -0.64cm; margin-bottom: 0cm;">•<span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;"> pour que chacun ait sa digne place, </span></span></p><p style="margin-left: 1.62cm; margin-right: 1.47cm; text-indent: -0.64cm; margin-bottom: 0cm;">•<span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;"> pour pouvoir se regarder en face dans son miroir le matin, </span></span></p><p style="margin-left: 1.62cm; margin-right: 1.47cm; text-indent: -0.64cm; margin-bottom: 0cm;">•<span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;"> pour rester en lien avec chacun. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">L'apôtre Paul nous décrit la panoplie du croyant combattant :</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"Ayez la vérité comme une ceinture serrée autour de votre taille; prenez sur vous la droiture comme une cuirasse; mettez le zèle à annoncer la Bonne Nouvelle de la paix comme des chaussures à vos pieds. Prenez toujours la foi comme un bouclier qui vous permettra d'éteindre toutes les flèches enflammés du Mauvais. Acceptez le salut comme un casque et la parole de Dieu comme une épée que vous donne l'Esprit Saint. Faites tout cela dans la prière, en demandant à Dieu son aide. (Eph 6:14-18a).</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"Faites tout cela dans la prière..." Il ne s'agit pas d'une panoplie guerrière pour attaquer son voisin et le convertir par la violence ! Il s'agit de s'équiper soi-même — de se transformer de l'intérieur — pour affronter le monde toujours plus dur dans lequel nous vivons avec — justement — des armes différentes de celles du monde. Afin de devenir capable de modifier les relations que nous avons avec les autres et de les embellir.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Etre chrétien aujourd'hui, c'est résister à être le reflet du monde qui nous environne. C'est nous tourner vers Dieu pour refléter son visage et sa lumière, vers ceux qui nous entourent. Le monde a, en effet, besoin de cette lumière.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Merci à vous paroissiennes, paroissiens, merci à vous conseillers de paroisse d'avoir choisi de revêtir le Christ pour porter devant tous son visage et sa lumière.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amen</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">© Jean-Marie Thévoz, 2023</p>
Jean-Marie Thévoz
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Le Royaume de Dieu, le règne de la relation, dès maintenant
tag:clamans.hautetfort.com,2023-08-06:6450592
2023-08-06T08:27:00+02:00
2023-08-06T08:27:00+02:00
(15.8.1999) Matthieu 5 Le Royaume de Dieu, le règne de la relation, dès...
<p>(15.8.1999)</p><p>Matthieu 5</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Le Royaume de Dieu, le règne de la relation, dès maintenant</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Matthieu 5 : 1-9. 1 Corinthiens 13 : 1-8a. Matthieu 13 : 31-32</p><p style="margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte : <a id="media-6459428" href="http://clamans.hautetfort.com/media/01/02/1204852193.pdf">P-1999-08-15.pdf</a></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Chères paroissiennes, chers paroissiens,</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Dans l'évangile de Marc, le commencement du ministère de Jésus nous est décrit ainsi : </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"— Le moment fixé est arrivé, disait Jésus, car le Royaume de Dieu s'est approché ! Changez de comportement et acceptez la Bonne Nouvelle!" (Marc 1 : 15).</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Jésus proclame une chose simple : Le Royaume de Dieu s'est approché, changez de conduite et acceptez la Bonne Nouvelle. Plus tard, lorsque Jésus enverra ses douze disciples en mission, il leur dira la même chose :</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"En chemin, prêchez et dites : « Le Royaume des cieux s'est approché ! » (Mt. 10:17).</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le message de Jésus est centré sur le Royaume de Dieu, les paraboles sont autant de traits, de touches qui dressent le tableau du Royaume des cieux. Mais, qu'est-ce que le Royaume de Dieu ?</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Notez, en premier lieu, que l'on parle indifféremment de Royaume de Dieu ou de Royaume des cieux dans les évangiles; il n'y a pas de différences entre ces deux appellations.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">D'abord, je crois qu'il faut exclure de localiser ce Royaume. Jésus a maintes fois affirmé qu'il ne voulait pas être fait roi, ou que son royaume n'est pas de ce monde, ce qui signifie clairement que ce royaume n'est pas un coin de terre. Personne ne peut revendiquer d'instaurer sur terre un gouvernement et un Etat divin. Le Royaume des cieux ne s'inscrit pas dans notre géographie classique.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Mais alors est-il dans le ciel ? Ailleurs ? ou pour plus tard ? L'appellation Royaume des cieux, et le rejet de la localisation géographique, ont souvent laissé penser que le Royaume des cieux était un synonyme du paradis ou de l'au-delà : Après la mort, nous serons invités dans le Royaume des cieux. Cela n'est peut-être pas tout faux, mais alors, où est la bonne nouvelle pour nous les terriens ? </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Si le Royaume de Dieu ne s'est pas plus approché que nous soyons réduits à attendre la mort pour y goûter, à quoi bon ? Pire encore, le christianisme devient alors véritablement l'opium du peuple : endormir les gens en les faisant rêver d'une compensation de leurs malheurs dans l'au-delà !</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Lorsque Jésus prononce les béatitudes, notamment la première : "Heureux ceux qui se savent pauvres en eux-mêmes, car le Royaume des cieux est à eux", il ne renvoie pas à un avenir meilleur qui doit permettre de serrer les dents maintenant, en attendant. Jésus parle au présent : le Royaume des cieux <em>est</em> à eux, et pas <em>sera</em> à eux ! La bonne nouvelle que veut nous apporter Jésus est pour maintenant, pour nous dans la fleur de l'âge, dès aujourd'hui.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le Royaume de Dieu ne s'étend pas sur les choses. Il se déploie dans le monde des relations. Le Royaume de Dieu est dans cette dimension humaine de la communication, du dialogue, de l'expression des sentiments et des émotions, dans les échanges de paroles et de gestes, dans l'affection et la tendresse qui rapproche, qui console, qui fait grandir. Ce royaume est présent maintenant, il s'est approché déjà et c'est une bonne nouvelle.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">On voit ces jours des affiches dans les rues qui disent : "Demain, nous communiquerons davantage". Pourquoi attendre demain, pourquoi pas dès aujourd'hui ? Le royaume des relations n'est pas pour demain, mais pour aujourd'hui. C'est dès aujourd'hui que Jésus nous invite à changer de conduite pour entrer dans ce monde relationnel établi sur l'amour, l'abondance et la gratuité.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Vous avez entendu l'hymne à l'amour de la lettre aux Corinthiens : "S'il me manque l'amour, je ne suis rien" (1 Co 13: 2). Cet amour, c'est ce dont Jésus nous parle dans ses paraboles sur le royaume, par exemple :</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"Le Royaume des cieux ressemble à une graine de moutarde qu'un homme a prise et semée dans son champ. C'est la plus petite de toutes les graines; mais quand elle a poussé, c'est la plus grande de toutes les plantes : elle devient un arbre, de sorte que les oiseaux viennent faire leurs nids dans ses branches" (Mt 13 : 31-32).</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le Royaume, c'est la puissance, la dynamique, le pouvoir de l'affection, de la tendresse. Lorsque Jésus parle du Royaume de Dieu, il veut parler de cette dynamique cachée de l'affection, de l'amour sur chacun. La tendresse, l'affection est quelque chose de si subtil, de si ténu, qu'elles ne se remarquent que si l'on y prête vraiment attention — comme la minuscule graine de moutarde. Mais si l'on y prête attention et qu'on reçoit cette affection avec toute la richesse qu'elle comprend, alors elle fait croître un environnement dans lequel on a envie d'habiter — comme les oiseaux viennent nicher dans cet arbre.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">La bonne nouvelle de l'Evangile, c'est que ce royaume relationnel est ouvert à tous, gratuitement. Le plan d'accès à ce royaume et son mode d'emploi se trouvent dans la Bible et la communauté de l'Eglise. Le baptême est le signe donné par Dieu qui appelle chacun à y entrer.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amen</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;">© Jean-Marie Thévoz, 2023</span></p>
Jean-Marie Thévoz
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L'Exil au centre de l'histoire d'Israël et de la rédaction de l'Ancien Testament
tag:clamans.hautetfort.com,2023-06-25:6441129
2023-06-25T09:29:00+02:00
2023-06-25T09:29:00+02:00
(20.6.2004) 2 Rois 24 L'Exil au centre de l'histoire d'Israël et de la...
<p>(20.6.2004)</p><p>2 Rois 24</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">L'Exil au centre de l'histoire d'Israël et de la rédaction de l'Ancien Testament</p><p style="margin-bottom: 0cm;">2 Rois 25 : 8-12. 1 Corinthiens 3 : 9b-16. Jean 4 : 19-24. </p><p style="margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte <a id="media-6443848" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/01/2984714920.pdf">P-2004-06-20.pdf</a></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Chères paroissiennes, chers paroissiens,</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Lors de notre dernière retraite de Conseil paroissial, nous avons pris du temps pour nous pencher sur l'histoire du peuple d'Israël, du temps de la Bible. La révélation de Dieu au peuple d'Israël s'est étendue sur plusieurs siècles, et les événement politiques (géostratégiques dirions-nous aujourd'hui) de cette histoire ont été considérés par Israël comme des manifestations de la volonté même de Dieu.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Il est donc important pour comprendre l'Ancien Testament, de saisir et connaître certains de ces événements. L'Ancien Testament nous présente dans ses premiers livres (de la Genèse au 2e livre des Rois) une fresque historique qui s'étend de la création jusqu'à la fin de la royauté, environ 560 av. J.-C. Ainsi, le récit de l'histoire du peuple d'Israël se termine sur ce qu'on nomme l'Exil, l'Exil à Babylone. A ce moment, il n'y a plus de roi, plus de terre d'Israël, plus de Temple, l'élite du pays a été déportée à Babylone. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Comment en est-on arrivé là, à la perte de la terre promise ? Je vais ouvrir une page d'histoire pour comprendre cela. Sous David et Salomon, il n'y avait qu'un seul Royaume, qui a ensuite été divisé en Royaume du Nord, la Samarie et Royaume du Sud, appelé aussi Juda. En 721 (première date à retenir, il n'y en aura que deux) le Royaume du Nord tombe entre les mains des Assyriens et 20 ans plus tard Jérusalem a failli être prise par Sennacherib (2 R 18-19), on est en l'an 700. Les prophètes, Esaïe et Michée, y voient un avertissement de la part de Dieu contre la désobéissance d'Israël. Suivent 100 ans de calme relatif. Pendant cette période, le prophète Jérémie avertit cependant les autorités et le peuple que leur idolâtrie va mener à un nouveau désastre. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Autour de l'an 600, les babyloniens sont les nouveaux maîtres de l'Orient et Nabuchodonosor vient pour envahir Israël. Il y aura une première conquête (en 598) avec une première déportation, puis la prise de Jérusalem en 587 (deuxième date à retenir) avec une deuxième déportation, puis 5 ans plus tard, une troisième déportation qui est suivie d'un exil de 40 ans. Pendant 40 ans, il n'y a plus de roi, plus de terre, plus de Temple !</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Si le Pentateuque (les 5 premiers livres de la Bible) et les livres historiques portent toute leur attention sur l'histoire ancienne — pré-exilique — les prophètes — les grands Esaïe, Jérémie, Ezéchiel ou les 12 petits — proclament leurs messages principalement pour avertir Israël des malheurs politiques qui vont arriver et pour digérer la perte de la royauté et l'Exil. On comprend donc mieux le message des prophètes, si l'on a en arrière-fond une connaissance de l'histoire d'Israël. On comprend également mieux le Pentateuque, lorsqu'on réalise qu'il a été écrit après l'Exil — bien sûr à partir de traditions et d'événements pré-exiliques. Ces sources anciennes sont relues et comprises à la lumière d'événements contemporains ou récents. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Les élites déportées à Babylone d'abord, puis les juifs revenus d'exil et mélangés à ceux qui sont restés, doivent reconstruire leur identité et leur rapport à Dieu. Le peuple d'Israël a subi trois pertes : son roi, sa terre, son Temple. </span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Ces trois pertes ont un rapport avec leur Dieu : </span></span></p><p style="margin-left: 1.62cm; margin-right: 1.47cm; text-indent: -0.64cm; margin-bottom: 0cm;">•<span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;"> le roi est celui qui est oint par Dieu, choisi et sanctifié par Lui.</span></span></p><p style="margin-left: 1.62cm; margin-right: 1.47cm; text-indent: -0.64cm; margin-bottom: 0cm;">•<span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;"> la terre a été promise par Dieu aux ancêtres</span></span></p><p style="margin-left: 1.62cm; margin-right: 1.47cm; text-indent: -0.64cm; margin-bottom: 0cm;">•<span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;"> le Temple était la demeure de Dieu, le lieu de sa présence.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Si tout cela disparaît, cela signifie-t-il la fin de Dieu ? la fin de la promesse ?</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Dieu ne peut plus être compris comme un Dieu "national" à côté d'autres dieux nationaux. Dieu ne peut plus être lié à une terre particulière, Dieu ne peut plus être lié à un Temple particulier. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Les grands prophètes — chacun à leur façon — Jérémie, Ezéchiel et le second Esaïe (Es 40-55) — proposent une nouvelle image du Dieu d'Israël qui tient compte de ces événements historiques. [Pendant le mois d'août, au cours de mes prédications, je reviendrai sur chacun de ces trois grands prophètes et l'image novatrice de Dieu qu'ils présentent.]A travers les messages de ses prophètes et du travail de compilation et d'écriture du Pentateuque, le peuple d'Israël post-exilique repense fondamentalement sa relation à Dieu et la volonté de Dieu pour son peuple. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Les textes du Pentateuque — à la lumière de l'Exil — prennent une dimension nouvelle ! Prenons le message de l'Exode, qui place dans la bouche de Dieu ces mots : </span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"Je suis le Seigneur ton Dieu, c'est moi qui t'ai fait sortir d'Egypte où tu étais esclave" (Ex 20:2, Lv 26:13, Nb 15:41, Dt 5:6)</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Ce message n'a-t-il pas un retentissement particulier pour ceux qui sont rentrés, où dont les parents, ou les grands-parents sont rentrés de l'Exil à Babylone ? Je crois que les récits relatifs à l'Egypte prennent une actualité et un sens tout particulier après l'Exil. Les juifs qui sortent de cette épreuve peuvent véritablement s'y identifier et y reconnaître, pour eux-mêmes, la main de Dieu. Il est à noter que — sauf de très brèves périodes — depuis le retour de Babylone, la terre d'Israël a toujours été occupée (successivement par les Perses, les Grecs, puis les Romains au temps de Jésus).</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le message biblique devient une source de force pour une résistance intérieure, pour un renouvellement intérieur, communautaire et individuel. Les promesses d'un roi, d'une terre et d'un Temple se détachent de la revendication politique d'un gouvernement, d'un pays et d'un seul lieu de culte. En rappelant le séjour en esclavage, le message biblique ne nous rappelle pas seulement une période de l'histoire, un état antérieur, mais la fondamentale fragilité, vulnérabilité humaine. Un jour, quiconque peut être jeté sur les routes de l'exil. Personne n'est à l'abri, invulnérable. La Journée des Réfugiés que nous vivons aujourd'hui nous le rappelle. Ne fermons pas les yeux : notre situation n'est pas immuable. Peut-être, un jour, aurons-nous besoin de la solidarité des autres, alors aujourd'hui ne fermons pas notre coeur. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le message biblique nous dit aussi que Dieu n'est pas attaché à un lieu géographique, il est attaché à un peuple et à des personnes. Dieu ne cherche pas un Temple fait de pierres, de mains d'hommes. Il veut habiter en nous, il fait de chaque personne son Temple. Ainsi l'apôtre Paul peut-il dire "Vous êtes le Temple du saint Esprit" et il le dit de chaque croyant. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Nous ne sommes donc pas appelés à faire des pèlerinages géographiques, pour nous rendre dans un lieu plutôt qu'un autre, comme le croit la Samaritaine. Nous sommes appelés à faire des pèlerinages historiques. Pour nous plonger dans nos racines bibliques et y trouver le vrai visage de Dieu. Pour nous plonger dans l'histoire de nos vies, pour y voir la trace que Dieu y a déjà inscrite. Pour découvrir la place qu'il veut encore prendre dans nos vies — notamment à travers les responsabilités que nous avons acceptées de prendre à son service. Mettons-nous en route ensemble sur ce chemin de découvertes. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amen</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;">© Jean-Marie Thévoz, 2023</span></p>
Jean-Marie Thévoz
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”C'est ici la maison de Dieu, la porte du ciel !”
tag:clamans.hautetfort.com,2023-05-14:6441110
2023-05-14T08:53:00+02:00
2023-05-14T08:53:00+02:00
(12.6.2005) Genèse 28 "C'est ici la maison de Dieu, la porte du ciel !"...
<p>(12.6.2005)</p><p>Genèse 28</p><p>"C'est ici la maison de Dieu, la porte du ciel !"</p><p>Genèse 28:10-19. Matthieu 21 : 12-15</p><p>télécharger le texte <a id="media-6443835" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/00/2352864422.pdf">P-2005-06-12.pdf</a></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Chères paroissiennes, chers paroissiens, chers habitants de Villars-Ste-Croix, </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Nous fêtons cette année les 30 ans de l'inauguration de cette Chapelle de Villars, et nous nous réjouissons de votre participation à ce culte aujourd'hui et de voir cette chapelle remplie pour cette fête. Nous pouvons être reconnaissants envers la génération qui — il y a 56 ans — a eu le désir d'ériger cette chapelle. Génération qui a transformé ce désir en construction et cette construction en lieu de culte !</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Qu'est-ce qu'une chapelle, qu'est-ce qu'une église ? Je trouve qu'il n'y a pas de meilleure définition que celle que donne Jacob lorsqu'il découvre la présence de Dieu sur le lieu de son campement : "Ce lieu est la maison de Dieu, la porte du ciel !" (Gn 28:17)</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Je sais que vous aimez votre Chapelle et que les personnes qui viennent ici pour un baptême ou un mariage s'y sentent bien. La charpente en bois lui donne un caractère chaleureux. Une chose cependant m'a frappée : il n'y a pas de fenêtres, pas de fenêtre sur l'extérieur ! Comme j'ai la manie de chercher des significations partout, je me suis demandé pourquoi ? </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Est-ce un signe de fermeture ou plutôt une aide, un soutien au recueillement, à la méditation ? Jusqu'à ce que je m'aperçoive qu'il y a une ouverture sur la lumière extérieure, là, vers le clocher. La fenêtre de la Chapelle donne vers le ciel, vers le haut, comme pour conduire notre prière, pour élever notre âme, pour élever nos yeux au-dessus du quotidien, de la routine, du terre-à-terre, pour nous attirer vers une nouvelle dimension, une nouvelle réalité. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">C'est exactement l'expérience que fait Jacob. C'est aussi ce que Jésus fait en chassant le matériel du Temple pour lui redonner sa vocation spirituelle — mais revenons à Jacob. Jacob est en voyage (de Bersheva à Haran, 1'000 km !). En fait, Jacob est en fuite, il fuit Esaü, son frère. Après la tromperie de Jacob sur le droit d'aînesse, Esaü a des envies de meurtre. Jacob fuit. A la tombée de la nuit, Jacob s'arrête là où il se trouve. Ce n'est pas un endroit choisi, il ne peut simplement pas aller plus loin à cause de l'obscurité. Il choisit une pierre pour oreiller, ce n'est pas le confort. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">L'obscurité, la pierre, la fuite, la solitude, c'est la couleur de la vie de Jacob à ce moment-là. Dans ces circonstances, dans cette situation précaire, Jacob rêve. Il pourrait tout aussi bien faire un cauchemar ! Non, il rêve, c'est une manifestation de sa vie intérieure, c'est la vie au cœur de la nuit, c'est l'expression de l'univers intérieur, de l'univers en nous. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Jacob rêve d'une échelle qui relie la terre et le ciel, ou le ciel et la terre, puisque des messagers montent et descendent. Jacob rêve d'un lien, d'une communication intense entre terre et ciel, bas et haut, tangible et inaccessible, matériel et subtil, réalités et aspirations, pesanteur et respiration.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Dans sa solitude, dans son exil, Jacob découvre qu'il est relié à l'infini, à Dieu. Et voilà qu'il découvre que Dieu se tient à son côté et que Dieu lui promet une terre, une descendance, une bénédiction destinée à tous et surtout un accompagnement, une présence continue auprès de lui. Dans ce lieu anonyme, que Jacob n'a pas choisi, Dieu est là ! "C'est ici la maison de Dieu, la porte du ciel ! " découvre Jacob. Et il est bouleversé. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Il découvre une dimension jusque-là inconnue dans sa vie. Lui le rusé, le trompeur, celui qui ne peut s'empêcher d'agir en volant l'autre pour faire avancer ses projets, il découvre quelqu'un qui lui fait confiance, quelqu'un qui lui donne, avant de savoir ce que Jacob peut faire en retour. Il découvre que Dieu n'est pas calculateur, donnant-donnant. Il découvre que le monde, les relations peuvent se fonder sur autre chose que les lois de l'échange économique. Pour gagner, je n'ai pas besoin que l'autre perde !</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Jésus chassait les marchands du Temple pour montrer qu'il est indispensable de maintenir des espaces libres de toute marchandisation, de toute chosification. Non l'être humain n'est pas une chose, un instrument, un outil de travail. La vie relationnelle, la vie sociale doit être préservée de cette chosification envahissante. La vie spirituelle, c'est un espace de liberté, de résistance, à la déshumanisation qui grandit si vite dans notre société actuelle. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Jacob réalise tout cela lorsqu'il reçoit promesse et bénédiction. Cette expérience, cette découverte, cette ouverture spirituelle, Jacob la reçoit comme un cadeau et veut marquer ce lieu d'un signe. Il dresse une pierre, il crée un sanctuaire qui sera longtemps un rival du Temple de Jérusalem.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Aujourd'hui, cette Chapelle est aussi une porte du ciel, un signe que l'expérience de la rencontre de Dieu est possible et actuelle, est remplie de promesses et de bénédictions. Nous commémorons 30 ans d'usage de cette chapelle. J'espère que ce n'est pas pour vous la commémoration d'un passé glorieux… mais perdu. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Paradoxalement, aujourd'hui, la menace qui pèse sur les lieux de culte, ce n'est pas — comme au temps de Jésus — d'en faire des centres commerciaux, c'est d'en faire des musées de la foi. Un lieu tourné vers autrefois, vers une autre époque, vers le passé où l'on revient par nostalgie, mais comme vers une chose morte.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Il nous appartient, il vous appartient de faire de cette commémoration de votre Chapelle autre chose qu'un musée de la foi, d'en faire une porte du ciel, d'où descendent les promesses et les bénédictions, un lieu de vie et de ressourcement.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Il vous appartient d'en faire un lieu de halte quand l'obscurité nous entoure et qu'une pierre remplace l'épaule sur laquelle nous voudrions faire reposer notre tête.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Il vous appartient d'en faire un lieu où le rêve d'une communication avec Dieu devient réalité.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Il vous appartient d'en faire une fenêtre ouverte sur le ciel, la maison de Dieu, porte du ciel. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amen</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">© Jean-Marie Thévoz, 2023</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p>
Jean-Marie Thévoz
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Culte des familles, d'Abraham à Jésus avec Dieu
tag:clamans.hautetfort.com,2023-04-02:6423526
2023-04-02T09:03:00+02:00
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(1.4.2001) Lévitique 26 Culte des familles, d'Abraham à Jésus avec Dieu...
<p>(1.4.2001)</p><p>Lévitique 26</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Culte des familles, d'Abraham à Jésus avec Dieu</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Lévitique 26 : 9-12</p><p style="margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte : <a id="media-6418249" href="http://clamans.hautetfort.com/media/01/02/4064084268.pdf">P-2001-04-01.pdf</a></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><em>Les enfants ont présenté des panneaux qui montrent Abraham, Moïse, David, Jésus, puis les enfants.</em></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Chers enfants, chers parents, grand-parents, chers paroissiens,</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Nous avons fait..., vous les enfants, vous nous avez emmené faire un long voyage à travers le temps et à travers toute la Bible. Ce voyage, vous l'avez fait, étape par étape depuis l'automne jusqu'au printemps, depuis les premières pages de la Bible avec Abraham jusqu'à aujourd'hui avec vos photos, avec l'Eglise d'aujourd'hui réunie ici.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Un long voyage, un voyage... Tous les personnages que vous avez découvert ont marché, beaucoup marché, ont voyagé, beaucoup voyagé et ils ont pu le faire parce qu'ils étaient guidés par Dieu, accompagnés par Dieu. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">C'est vrai que le Dieu d'Abraham, de Moïse, de David, de Jésus et le nôtre est un Dieu très particulier, extraordinaire ! Il n'y a pas besoin d'aller dans un lieu, dans un autre pays pour le rencontrer. Il n'y a pas une ville, dans un pays, un seul endroit dans le monde où on peut le rencontrer. On peut le rencontrer partout. Je peux le rencontrer là où j'habite moi.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Notre Dieu est un Dieu qui voyage, un Dieu qui vient vers nous, un Dieu qui se déplace avec nous.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Il était avec Abraham dans son voyage. Il était avec Moïse et le peuple d'Israël. Avec l'Arche de l'Alliance, le Temple était devenu portatif, pour suivre le peuple partout où il allait. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Et quand le peuple de Dieu, des croyants, avec Jésus a commencé à peupler toute la terre, Jésus nous a dit que Dieu habite en chacun de nous. Dieu nous donne son Esprit qui vient habiter notre être. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">L'apôtre Paul dit même que notre corps est le Temple du saint Esprit. Chacun de nous est le Temple de Dieu. Chacun de nous est l'arche de l'alliance !</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Plus besoin de faire de grands voyages à travers beaucoup de pays pour trouver Dieu. Le voyage que nous avons à faire, il est à l'intérieur de nous-mêmes, parce que Dieu a mis son arche de l'alliance, sa Loi, dans notre coeur. C'est là que nous avons à chercher Dieu.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Et nous pouvons regarder toutes les personnes autour de nous en nous disant : Dieu habite en lui, en elle, alors je veux lui faire du bien, je peux l'aimer.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Oui, Dieu nous dit : "Je marche au milieu de vous, je vous le promets : je serai votre Dieu et vous serez mon peuple" (Lév. 26:12).</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amen</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;">© Jean-Marie Thévoz, 2023</span></p>
Jean-Marie Thévoz
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Garder sa foi dans son mouchoir, ce n'est pas ce qu'attend Jésus de son l'Eglise !
tag:clamans.hautetfort.com,2023-03-05:6423523
2023-03-05T08:54:00+01:00
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(5.3.2000) Luc 19 Garder sa foi dans son mouchoir, ce n'est pas ce...
<p>(5.3.2000)</p><p>Luc 19</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Garder sa foi dans son mouchoir, ce n'est pas ce qu'attend Jésus de son l'Eglise !</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Exode 16 : 16-21 Matthieu 7 : 13-14 Luc 19 : 11-26</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">télécharger le texte : <a id="media-6418245" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/02/3438702901.pdf">P-2000-03-05.pdf</a></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Chers amis,</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Aujourd'hui, nous allons méditer, essayer de comprendre le message que nous transmet la parabole des pièces d'or, aussi appelée la parabole des mines. Luc place cette parabole juste après le récit de la rencontre de Jésus avec Zachée — il pourrait même l'avoir dite chez Zachée — et juste avant l'entrée de Jésus à Jérusalem, sur le dos d'un ânon, aux Rameaux.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">C'est un temps charnière. Aux Rameaux, la foule va acclamer Jésus comme le Messie, elle a une grande attente envers Jésus. Le peuple espère que Jésus va révéler sa messianité à Jérusalem, c'est-à-dire révéler sa royauté et instaurer le règne de Dieu. Il y a une attente de fin de l'occupation romaine, de la fin des temps historiques, l'attente de la libération.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Jésus dit cette parabole pour tous ceux qui sont impatients de voir arriver le Royaume de Dieu, tous ceux qui pensent que le Royaume de Dieu sur terre est pour le lendemain. A ceux-là, Jésus raconte cette parabole pour les inviter à l'attente et pour leur signifier les risques de l'attente.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Pour cela, Jésus se sert d'un événement politique qui reste en mémoire de tous ses auditeurs. En effet, quelques années auparavant, Archelaüs, le fils d'Hérode le Grand, est allé à Rome demander l'investiture royale à l'empereur. Pendant ce temps une délégation juive a été envoyée en parallèle pour demander à Auguste de ne pas accéder à cette demande. Finalement, Archelaüs n'a été nommé que régent de Judée. Il est rentré furieux de Rome.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Se basant sur cette histoire connue, Jésus bâtit sa parabole. Il annonce qu'il va partir lui aussi pour recevoir son investiture royale — auprès de Dieu — et qu'il reviendra. Comme cela prendra du temps, il faut gérer le Royaume (entendez l'Eglise) dans cet intervalle. Ainsi, dans cette parabole, Jésus nous indique-t-il comment il entend que soit géré le temps de l'attente. Il le fait au travers du dialogue entre le maître et ses intendants. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Chaque intendant reçoit une somme égale à gérer, avec la recommandation de "faire des affaires", de faire fructifier cette somme. Voilà la mission de l'Eglise et de toute personne individuellement : faire fructifier le don reçu, la bonne nouvelle. Il ne nous est pas donné de mode d'emploi, de façon de faire, mais nous pouvons tirer quelques enseignements à partir des entretiens que le maître a avec ses intendants à son retour.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Deux intendants ont visiblement bien fait leur travail et ils se voient récompensés en recevant de nouvelles responsabilités. Mais cela se passe mal avec le troisième intendant. Ce dernier rend simplement sa pièce. Il n'a rien perdu, il n'a rien gagné, on pourrait penser qu'il est quitte. Mais ce n'est pas ce que pense le maître. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Garder son trésor dans son mouchoir, garder sa foi dans sa poche, ce n'est pas ce qu'attend Jésus de ses disciples, de l'Eglise, de nous ! Bien sûr, l'intendant a une explication : il a agit ainsi parce qu'il avait peur. Il s'est construit une image de son maître comme d'un homme dur qui use de son pouvoir pour usurper. Cette vision de Dieu comme un tyran a paralysé toute sa volonté d'agir. Celui qui croit en la méchanceté des hommes, du destin, de Dieu, etc. ne peut pas entrer dans le jeu des échanges, il ne peut rien obtenir, pire encore, il perd même ce qu'il a, ce qu'il voulait conserver. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Ce que Jésus nous a confié est comme la manne du désert. La récolte de la manne obéit à des règles précises. Ces règles rappellent celles dont je parlais dimanche dernier lorsque je faisais la distinction entre l'économie du Royaume de Dieu et l'économie de l'argent. Voyons cela avec la manne que les Israélites reçoivent au désert. Chaque nuit la manne tombe du ciel. Chaque Israélite en ramasse pour sa consommation journalière. Qu'il en prenne beaucoup ou peu, il a ce qu'il lui faut pour se nourrir dignement. Il y a donc de la manne en suffisance pour que personne n'en manque.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Mais, c'est une nourriture qui demande la foi, la confiance en la bonté de Dieu, renouvelée de jour en jour, car celui qui doute en faisant des provisions pour le lendemain, et bien, il se retrouve avec de la manne immangeable, "infecte", nous dit le texte. La manne ne se conserve pas d'un jour à l'autre.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Il en est de même du don de la pièce d'or, des dons de Dieu. On ne peut pas les conserver dans son mouchoir ! On ne peut les posséder. On doit en faire usage ! Cela s'applique à notre relation avec dieu, cela s'applique à notre relation avec nos enfants, notre conjoint, nos parents. Une relation qui n'est pas entretenue, dépérit. Une foi qui n'est pas entretenue, s'étiole. Une Eglise qui s'endort sur ses acquis n'est pas digne de son maître. Aussi Jésus nous engage-t-il à prendre des risques pour développer l'Evangile à travers notre témoignage.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Nous pouvons le faire car nous savons que nous ne travaillons pas pour un tyran qui nous juge, mais pour un Dieu qui nous aime et qui promet le bonheur à ceux qui lui font confiance. Avançons donc avec confiance à la suite du Christ. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amen</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">© Jean-Marie Thévoz, 2023</p>
Jean-Marie Thévoz
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Un baptême en chemin
tag:clamans.hautetfort.com,2023-02-19:6423521
2023-02-19T08:54:00+01:00
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(16.2.2003) Actes 8 Un baptême en chemin Esaïe 53 : 1-8. ...
<p>(16.2.2003)</p><p>Actes 8</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Un baptême en chemin</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Esaïe 53 : 1-8. Actes 8 : 26-39</p><p style="margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte : <a id="media-6418243" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/00/356695775.pdf">P-2003-02-16.pdf</a></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Un homme est assis dans un char — c'est un personnage important, il est administrateur du Trésor de l'Etat d'Ethiopie. Cet homme a une longue route à faire devant lui, il a quitté Jérusalem et rentre dans son pays. Un homme de son rang a un pilote qui conduit son char, il peut donc lire en chemin pour s'occuper.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Il est venu à Jérusalem pour vénérer Dieu, il repart avec le livre du prophète Esaïe. Il est plongé dans sa lecture — à haute voix, comme c'était l'habitude à cette époque — lorsque l'apôtre Philippe l'aborde, ayant probablement reconnu le texte qui est lu. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le récit du livre des Actes nous dit clairement que Philippe ne se trouve pas là par hasard, il a été envoyé par le Saint-Esprit pour rencontrer cet homme. Philippe est l'un des douze disciples qui ont accompagné Jésus dans son ministère jusqu'à son arrestation. Il est chargé — comme les autres apôtres — de diffuser la bonne nouvelle, l'évangile. On se trouve donc dans les premières années après la mort et la résurrection de Jésus. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Philippe reconnaît donc le passage d'Esaïe que lit le fonctionnaire éthiopien. Ce passage — que nous avons entendu — est étrange, il parle d'un homme effacé, qui n'a pas d'allure, un souffre douleur — comme l'élève trop gros dans une classe se retrouve victime de tous les quolibets. Il parle d'une victime qui n'ose pas résister et qui va être broyée dans un processus qui la dépasse et qui arrange tout le monde ! Sur lui, nous avons projeté nos défauts, nos fautes, tout ce qu'il y avait de haïssable en nous. Il a porté tout cela — sans mot dire — jusqu'à la mort. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Et l'Ethiopien ne comprend pas de qui le prophète Esaïe veut parler. Et Philippe lui explique ce qui s'est vécu en Galilée et à Jérusalem, la vie de Jésus, et sa mort, son exécution à Jérusalem.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Les poèmes du "Serviteur souffrant" d'Esaïe sont des textes très étranges. Lorsqu'un très haut personnage envoie un ambassadeur ou un messager, on peut s'attendre à ce qu'il envoie quelqu'un de digne de le représenter, quelqu'un "qui en jette", qui impressionne, quelqu'un en qui on peut reconnaître la puissance, le côté impressionnant de celui qui l'envoie. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Ici, c'est le contraire, l'homme que tous dédaigne, celui qui apparaît faible, vulnérable, insignifiant, victime de tous les maux, se révèle être le vrai ambassadeur de Dieu. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Esaïe annonçait ce retournement. Philippe annonce que ce retournement a eu lieu en la personne de Jésus, victime des Romains et des chefs des prêtres du Temple. Celui qui était rejeté de tous est celui que Dieu avait choisi pour le représenter ! Dieu n'est pas là où on l'attend. Dieu n'est pas tel que nous nous l'imaginons. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Nous l'imaginons tel que nous voudrions qu'il soit, c'est-à-dire tout-puissant pour qu'il règle les problèmes du monde à notre place; nous le voudrions plus dirigiste pour dicter sa loi aux autres tout en préservant notre liberté; nous le voudrions plus intervenant pour nous protéger de nos malheurs ou de nos fautes.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Mais Dieu a refusé cette place au-dessus de nous. Il s'est abaissé jusqu'à subir la loi des hommes. Il a refusé cette place de tyran pour préserver notre liberté et pour vivre à nos côtés. Il n'ôte pas les obstacles sur notre route, il nous aide à les surmonter. Il ne siffle pas nos fautes, il nous aide à les assumer. Il ne nous condamne pas, il nous apprend à aimer. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Dieu a renoncé à faire les choses à notre place, il respecte absolument notre liberté, pour le meilleur et pour le pire. Mais, il n'a pas pour autant déserté le monde. Il y a placé des signes, des indices, des témoins — comme Philippe sur la route de l'Ethiopien — pour que nous puissions découvrir sa présence, recevoir son aide, apprendre le mode d'emploi du bonheur.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">L'Ethiopien découvre tout cela au côté de Philippe et se réjouit de ces découvertes. Il saisit le renversement de valeur que Dieu introduit dans le monde et communique à Philippe qu'il souhaite faire partie de ce monde nouveau : </span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"Qu'est-ce qui empêche que je sois baptisé ?</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">— <span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Si tu crois de tout ton cœur, tu peux être baptisé, lui répond Philippe.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">— <span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Je crois que Jésus est le Fils de Dieu !" (Ac 8:36)</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Ce qui signifie : Oui, je crois que ce Jésus que les hommes ont tué parce qu'il semblait être à l'opposé de Dieu est bien le Fils de Dieu, celui qui nous montre le vrai visage de Dieu. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">L'homme éthiopien a été baptisé et il repart sur son char. Etrangement, il n'y a pas de communauté chrétienne autour de lui. Philippe ne l'a pas invité à faire partie de sa paroisse. Mais l'homme repart baptisé, avec la présence de ce Dieu au visage nouveau.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Et l'Histoire nous apprendra que l'Ethiopie a été un pays où la foi chrétienne s'est développée très tôt...</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amen</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;">© Jean-Marie Thévoz, 2023</span></p>
Jean-Marie Thévoz
http://clamans.hautetfort.com/about.html
Réouverture du Temple de Bussigny
tag:clamans.hautetfort.com,2022-12-22:6418357
2022-12-22T13:58:00+01:00
2022-12-22T13:58:00+01:00
(21.12.2003) Marc 10 Réouverture du Temple de Bussigny Psaume 118 :...
<p>(21.12.2003)</p><p>Marc 10</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Réouverture du Temple de Bussigny</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Psaume 118 : 21-24. Marc 10 : 13-16. Luc 15 : 11-24</p><p style="margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte : <a id="media-6411147" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/02/915211298.pdf">P-2003-12-21.pdf</a></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Chers paroissiens, chers habitants de Bussigny, </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le village vient de s'offrir un beau cadeau pour Noël : une église toute rénovée que vous êtes venus admirer ce matin. En ce quatrième dimanche de l'Avent, la porte du calendrier avait une dimension exceptionnelle, la porte du Temple ! Et comme des enfants émerveillés, nous en découvrons le contenu. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Ce matin, mon souhait est de vous faire voir le message muet, les signes inscrits, illustrés de notre foi sur les murs et le mobilier de notre église.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Pour venir vous asseoir sur ces bancs, vous avez franchi deux portes, la première en bois, la seconde en verre, l'une opaque, l'autre transparente. J'y vois une image de la lecture de la Bible. Le premier abord, la première lecture est difficile, souvent on n'y comprend presque rien. Il faut passer le seuil, un seuil de foi, pour que l'Ecriture nous parle, pour voir à travers les lignes (la porte en verre) la présence, le lieu où Dieu se laisse trouver. La transparence est la plus grande lorsque la croix est prise comme clé d'interprétation de l'Ecriture. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">En continuant d'avancer, on peut se rendre compte que l'on se déplace d'Est en Ouest. Notre Temple n'est pas orienté, il n'est pas tourné vers l'Est, vers Jérusalem lorsqu'on s'assoit sur les bancs ! Pour le moment, je suis le seul, en vous regardant à regarder vers l'Est, à être "orienté" (regarder vers l'Orient). Je vous laisse chercher s'il y a un sens symbolique à cela.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Etant entrés dans l'église, assis maintenant sur les bancs, nous pouvons lever les yeux vers Dieu. Si vous les levez maintenant, que voyez-vous là-haut ? Il y a trois lettres peintes : IHS. C'est du latin, les premières lettres de trois mots : <em>Jesus Hominum Salvator</em> (Jésus sauveur des hommes).</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Cette inscription — dans notre Temple — est placée sur la voûte la plus visible, sur la clé de voûte même ! J'y vois une allusion au Psaume 118 : "la pierre que les bâtisseurs ne voulaient pas est devenue la principale, la pierre de l'angle." (Ps 118:22) Phrase qui est reprise par les apôtres à propos de Jésus, celui qui a été rejeté par les humains, mais dont Dieu a fait la pierre d'angle de son Eglise, la clé de voûte de son Eglise. Sans Jésus-Christ, pas d'Eglise chrétienne !</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Les signes suivants sont les vitraux. Deux scènes bibliques. A votre gauche, une illustration de la parabole du fils perdu et retrouvé. Le père (qui représente Dieu) accueille et relève son fils de retour à la maison après que celui-ci a souffert la famine dans son exil. Est illustré ici l'accueil, l'accueil inconditionnel de tout malheureux, de tous ceux qui reconnaissent leur manque, leur soif d'amour. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">En regard, à votre droite, le vitrail montre Jésus qui bénit les petits enfants que leurs mères ont amenés à Jésus. Nous savons que les disciples ne voyaient pas cela d'un bon oeil, mais Jésus les fait taire et bénit ces enfants. Nouvelle illustration de l'accueil sans limite de la part de Dieu. Il accueille les plus petits, les plus vulnérables. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Deux vitraux, deux témoignages de l'amour inconditionnel de Dieu pour tous, deux résumés en illustration de la prédication de l'évangile. Il est donc permis de se tourner vers l'un ou l'autre de ces vitraux, si le prédicateur en chaire annonçait quelque chose de contraire à cet accueil total de la part de Dieu ! </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Viennent maintenant deux éléments de notre mobilier d'église qui témoignent de notre foi. La foi de l'Eglise Réformée repose sur la Parole et les Sacrements, sacrements que sont le baptême et la sainte cène. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">La table de communion est le lieu du rassemblement de la communauté pour donner et recevoir le baptême et pour partager le repas de notre Seigneur. Elle se doit de mettre en valeur l'eau du baptême ou la Bible ou le pain et le vin de la cène. La table se doit donc d'être modeste, presque invisible pour que toute l'attention se porte sur les paroles et les actes de partage. Elle est un élément sanctifié par son usage et non par une esthétique particulière. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le protestantisme est connu pour sa rigueur et son dépouillement, plus attaché à l'esprit — et parfois à l'intellect — qu'au sentiment ou à l'émotion. D'où son attachement à la prédication de la Parole et à l'importance que prend la chaire dans notre Eglise. Nous avons la chance d'avoir dans notre Temple une chaire particulièrement belle et travaillée. Si vous avez eu la curiosité de vous approcher, vous y avez vu trois panneaux sculptés de motifs. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Sur le devant se trouve une croix huguenote avec la colombe qui rappelle le Saint-Esprit descendant sur Jésus à son baptême. Une croix devenue le symbole de l'Eglise Réformée. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Sur le côté gauche, sont illustrés la foi (un rameau), l'espérance (une ancre) et l'amour (un coeur), les trois "vertus théologales" comme on le dit dans notre jargon, c'est-à-dire les trois attitudes fondamentales du croyant. "Maintenant ces trois choses demeurent, nous rappelle l'apôtre Paul, la foi, l'espérance et l'amour, mais la plus grande des trois est l'amour" (1 Co 13:13).</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Sur le côté droit, on trouve un livre, la Bible, une plume et un sceau, celui qui est fait de cire à cacheter. Ce panneau illustre l'attachement des protestants à la Bible, considérée comme Ecriture inspirée (la plume) et normative (le cachet), le sceau nous disant qu'on ne peut rien y ajouter, ni rien en retrancher. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Trois panneaux, deux vitraux, une clé de voûte et d'autres éléments encore qui disent notre foi, notre théologie et notre conviction que la vraie vie c'est d'avoir les yeux tournés vers le Christ, mort et ressuscité pour nous à Golgotha !</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Alors, pourquoi vivons-nous nos cultes le dos tourné à Jérusalem ? Je reviens avec cette question. Mon hypothèse est la suivante : cette église est faite pour accueillir ceux qui sont désorientés par la vie, le monde et sa violence, et qui ont besoin d'un repère pour se réorienter. Le croyant qui vient ici prend une heure le dimanche pour se ressourcer et s'en retourner — lorsqu'il sort du Temple — avec le regard tourné vers Jérusalem, vers Jésus, pour les 167 autres heures de la semaine. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le véritable service auquel Dieu nous appelle est le service envers notre prochain. C'est donc en sortant du Temple que nous devons prendre cette bonne orientation !</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amen</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;">© Jean-Marie Thévoz, 2022</span></p>
Jean-Marie Thévoz
http://clamans.hautetfort.com/about.html
Paroles du Sage
tag:clamans.hautetfort.com,2022-11-13:6411464
2022-11-13T09:35:00+01:00
2022-11-13T09:35:00+01:00
(14.11.1999) Qohélet / Ecclésiaste Paroles du Sage Tous les passages...
<p>(14.11.1999)</p><p>Qohélet / Ecclésiaste</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Paroles du Sage</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER"><span style="font-family: Times, serif;">Tous les passages sont tirés du livre de l'Ecclésiaste (aussi appelé Qohélet).</span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER"><span style="font-family: Times, serif;">Les passages en italiques dans le texte biblique signalent des ajouts ou des modifications.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">télécharger le texte : <a id="media-6401186" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/00/1921299257.pdf">P-1999-11-14.pdf</a></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">J'aimerais vous présenter un homme. Je ne sais pas quand il a vécu, c'était probablement il y a très longtemps, mais il pourrait vivre aujourd'hui. Je n'ai retrouvé de lui que quelques pages qu'il a dû écrire ou griffonner à divers moments de son existence. Juste quelques observations, quelques considérations sur la vie, sur ses voisins, sur les êtres humains. Je n'arrive pas à savoir qui il est parce qu'il a pris un pseudonyme, il se cache sous une fausse identité, comme pour avoir plus de recul dans la vision des choses. Voilà comment commence ce qu'il a écrit :</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">1:1 Voici les paroles du Sage, fils de David et roi à Jérusalem : </span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;"><em>Voici ma conviction fondamentale : </em>"Tout est absurde et inutile, tout est dérisoire"</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;"><em>Je vais vous expliquer comment j'en suis arrivé à cette conviction :</em></span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">12 Moi, le Sage, j'ai régné sur le peuple d'Israël à Jérusalem.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">13 J'ai examiné avec soin ce qui se passe dans le monde pour en découvrir le sens. C'est là <em>(je peux vous le dire d'expérience)</em> une préoccupation <em>bien</em> pénible que Dieu impose aux humains !</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">14 J'ai vu tout ce qui se fait sur la terre. Eh bien, tout cela n'a pas plus de sens que de poursuivre le vent.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">15 Car ce qui est tordu ne peut pas se redresser et personne ne peut compter ce qui n'existe pas.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">— <span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Paroles du Sage —</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Voilà, cet homme se désigne lui-même comme étant "le Sage". Cela aurait aussi bien pu être, selon l'époque : "Le guerrier de la lumière (Paul Coelho) ou "Le Prophète" (Kahlil Gibran) ou l'Ecclésiaste ou "Le Chevalier Jedi" (George Lukas). Etre un "Sage" voilà quelle a été l'ambition de la vie de cet homme, voilà quelle a été la quête, la mission, le destin de cet homme. Il a mis toute son énergie, toute sa vitalité pour découvrir le secret de l'univers, non pas du côté des choses — savoir comment les choses fonctionnent — mais du côté des êtres vivants, des êtres humains. Pour savoir à quel bonheur les humains peuvent aspirer et comment les humains peuvent se conduire pour être heureux. Ecoutons comment il s'y est pris :</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">2:1 Je me suis dit : "Voyons ce que valent les joies de la vie, découvrons ce qu'est le bonheur." Eh bien, <em>(je vous avertis tout de suite)</em> cela aussi est illusoire !</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">2 Le rire est stupide et la joie ne mène à rien.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">3 J'ai décidé de goûter au plaisir du vin et d'imiter la vie des insensés tout en restant maître de moi-même. <em>(Comprenez-moi)</em> Je voulais comprendre ce que les humains ont de mieux à faire pendant le temps de leur vie sur la terre.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">1:16 J'ai pensé avoir accumulé bien plus de sagesse que tous ceux qui ont régné à Jérusalem avant moi. En effet, j'ai beaucoup enrichi mon expérience et ma compréhension de la vie.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">17 Je me suis appliqué à distinguer ce qui est sage de ce qui est fou, ce qui est intelligent de ce qui est insensé. Mais Je dois reconnaître que cela aussi revient à poursuivre le vent.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">18 Plus on acquiert d'expérience et de connaissance, plus on a de déceptions et de souffrances.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">2:12 J'ai voulu comprendre quel avantage il y a à être sage plutôt que fou ou insensé. (...)</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">13 Bien sûr, je sais que la sagesse est préférable à la sottise tout comme la lumière est préférable à l'obscurité.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">14 Car l'homme sage voit où il va, alors que l'insensé avance à tâtons. Mais je sais aussi qu'un sort identique les attend finalement tous les deux.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">15 Puisque je connaîtrai la même fin que l'insensé, à quoi m'aura servi d'être tellement plus sage que lui ? Je me suis dit que c'était bien inutile.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">7:23 J'ai examiné attentivement toute chose. Je <em>m'étais</em> dit : "Je vais me conduire en homme sensé". Mais je n'ai pas pu atteindre ce but <em>(non plus)</em>. </span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">24 La réalité est si vaste et tellement profonde ! Qui la comprendra totalement ? </span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">25 Alors je me suis consacré à l'étude et à la recherche. J'ai voulu saisir ce qu'est la sagesse et quelle est la raison d'être des événements. J'ai appris qu'être méchant ou sot c'est de la folie.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">27 J'ai considéré les choses une à une pour en découvrir le sens et j'ai cherché longtemps sans résultat. (...)</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">29 Voici <em>finalement</em> la seule chose que j'ai comprise : Dieu a fait les êtres humains simples et droits, mais ceux-ci ont tout compliqué.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">— <span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Paroles du Sage — </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"Voilà la seule chose que j'ai comprise : Dieu a fait les êtres humains simples et droits, mais ceux-ci ont tout compliqué." (Eccl. 7:29). Alors le Sage s'est mis à observer le comportement des humains. Il a d'abord écouté ceux qui répètent que le monde tourne rond et que chacun reçoit ce qu'il mérite, puis avec ces phrases en mémoire, il a cherché à voir exactement comment les choses se passaient dans la réalité. Voici le rapport qu'il nous fait :</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">4:1 J'ai observé toutes les injustices qui existent sur la terre. Les opprimés crient leur détresse et personne ne leur vient en aide. Le pouvoir est du côté des oppresseurs, si bien que personne ne peut venir en aide <em>aux faibles</em>.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">2 J'estime que ceux qui sont déjà morts sont plus heureux que les vivants.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">3 Celui qui n'est jamais né est encore plus heureux puisqu'il ne connaîtra pas les injustices commises sur la terre.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">8:9 J'ai examiné <em>encore</em> avec soin tout ce qui se passe sur la terre, où l'être humain domine son semblable et le rend malheureux. </span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">10 J'ai vu des méchants à qui on faisait de <em>grandes</em> funérailles. (...) Voilà une chose anormale.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">11 Celui qui agit mal n'est pas puni dans l'immédiat — <em>comme on me l'avait dit</em>. C'est pourquoi les humains sont prêts à commettre tant de mauvaises actions. </span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">12 Un pécheur peut être l'auteur d'une centaine de méfaits et vivre très longtemps. Je sais bien qu'on affirme : "Seuls ceux qui respectent Dieu seront heureux, parce qu'ils reconnaissent son autorité. 13 Le méchant, lui, ne sera pas heureux. Il passera comme une ombre et mourra jeune parce qu'il ne tient pas compte de Dieu."</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">8:14 Pourtant il arrive sur la terre que les bons soient injustement traités, comme des méchants. Inversement les méchants connaissent parfois la réussite que méritent les justes. J'affirme que cela aussi est absurde.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">15 Alors Pour ma part je célèbre les joies <em>simples</em>. En effet le seul bonheur de l'homme sur la terre est de manger, de boire et d'éprouver du plaisir. Voilà ce qui doit accompagner son travail chaque jour que Dieu lui donne à vivre sur la terre.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">9:1 Alors j'ai pris en considération tout ce que j'ai vu. J'en ai conclu que Dieu seul a pouvoir sur la vie des justes et des sages comme sur leurs actions. Les hommes ne savent même pas s'ils connaîtront l'amour ou la haine. Ils ne peuvent rien prévoir.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">2 Et c'est pareil pour tout le monde. La condition du juste et du méchant, du bon et du mauvais est identique. (...)</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">3 La condition humaine est la même pour tous et les conséquences qui en résultent sont désastreuses : les hommes se livrent au mal et ont des désirs insensés, ensuite il ne leur reste plus qu'à mourir.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">— <span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Paroles du Sage —</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Quel amer constat ! Quelle vision noire et pessimiste de l'être humain et de la société ! Notre sage n'exagère-t-il pas un petit peu ? Depuis 2'000 ou 3'000 ans les choses ne se sont-elles pas améliorées. N'avons-nous fait aucun progrès ? </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Ici nous sommes face à un choix. Ou bien, nous regardons le monde en face — et le monde actuel — et nous devons reconnaître que le Sage a été honnête ! Ou bien nous nous bouchons les yeux et les oreilles pour ne pas voir et entendre ce qui se passe autour de nous, et nous partons dans les mondes ou les paradis artificiels, pour supporter le décalage entre ce qui est et ce que nous voudrions que le monde soit.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Karl Marx a dit avec raison que "la religion est l'opium du peuple" chaque fois que la religion a promis un paradis artificiel au lieu de voir la réalité en face. Le Sage — dont les écrits ont été insérés dans la Bible malgré leur noirceur — nous rappelle que nous avons à faire face à la réalité, à la réalité vraie, telle qu'elle est, avec une pleine lucidité, même si cela fait mal. Cette lucidité, c'est aussi de voir que tout ne dépend pas de nous, que nous ne tenons pas toutes les ficelles de notre destin entre nos mains. Mais écoutons le Sage en parler :</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">9:11 J'ai vu encore bien des choses sur la terre. Les plus rapides ne gagnent pas toujours la course et les plus courageux dans la bataille ne remportent pas forcément la victoire. Ce n'est pas le sage qui gagne le plus facilement sa vie, l'homme intelligent ne devient pas toujours riche et les savants ne sont pas forcément honorés. Chacun peut avoir de la malchance.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">12 En effet l'être humain ne sait pas quand viendra le malheur. Comme le poisson capturé dans le filet fatal ou l'oiseau pris au piège, il voit le malheur s'abattre sur lui à l'improviste.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">7 Alors mange ton pain avec plaisir et bois ton vin d'un coeur joyeux, car Dieu a déjà approuvé tes actions.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">8 En toute circonstance, mets des vêtements de fête et n'oublie jamais de parfumer ton visage. </span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">9 Jouis de la vie avec la femme que tu aimes chaque jour de la brève existence que Dieu t'accorde sur la terre. C'est là ce qui te revient dans la vie pour la peine que tu prends ici-bas.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">— <span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Paroles du Sage —</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Comme c'est étrange... On ne peut dénier que le Sage a une vision noire de la vie... pourtant sa vision n'est pas désespérée ! Au coeur d'un monde où la condition humaine est précaire, où chacun — à l'improviste — peut tomber malade, avoir un accident ou perdre son travail dans une restructuration sans qu'il n'y puisse rien, eh bien le Sage déclare qu'on peut quand même jouir de la vie. On peut voir la réalité en face et être capable d'être heureux. Notre bonheur n'est pas dû aux facilités de la vie ou notre malheur aux difficultés de la vie.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Notre bonheur ne dépend pas des circonstances, notre bonheur dépend de notre façon de prendre ou de recevoir ce qui nous arrive. Ou même, de prendre ou de recevoir ce qui nous est donné. Le bonheur dépend de la disposition intérieure qu'on se donne. Recevoir la vie comme un don, comme un don divin dont il est permis de jouir pleinement, voilà le vrai bonheur. Ecoutons une dernière fois notre Sage :</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, sans-serif;"><span style="font-size: small;">5:17 Voici la conclusion que j'en tire : le mieux pour l'être humain est de manger, de boire et de profite
Jean-Marie Thévoz
http://clamans.hautetfort.com/about.html
Aucune loi ne peut répondre à la question : ”Qui est mon prochain ?”
tag:clamans.hautetfort.com,2022-10-30:6404141
2022-10-30T08:25:00+01:00
2022-10-30T08:25:00+01:00
(31.10.2004) Luc 10 Aucune loi ne peut répondre à la question : "Qui est...
<p>(31.10.2004)</p><p>Luc 10</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Aucune loi ne peut répondre à la question : "Qui est mon prochain ?"</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Luc 10 : 25-37</p><p style="margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte : <a id="media-6390882" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/02/2530198905.pdf">P-2004-10-31.pdf</a></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">La parabole du bon Samaritain ! Voilà une parabole bien connue de tous, au point que le terme de "bon Samaritain" est passé dans le langage courant comme un équivalent de "secouriste". Pourtant, dans ce récit, la partie "secouriste" n'est de loin pas la plus importante. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Jésus raconte cette parabole au coeur d'un dialogue, d'une conversation assez vive avec un maître de la Loi. Un maître de la Loi — en Israël au temps de Jésus — c'est une personne qui s'est spécialisée dans la connaissance des commandements de Dieu et qui doit d'un côté élaborer des lignes directrices pour les autres, pour bien obéir à Dieu et de l'autre régler des conflits ou des questions délicates en se référant aux données bibliques. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Il y avait donc souvent des discussions entre maîtres de la Loi pour chercher les meilleures réponses aux questions difficiles. C'est probablement dans ce contexte-là que le maître de la Loi vient interroger Jésus. Cela signifie aussi que Jésus était considéré dans les milieux théologiques comme quelqu'un qui avait des réponses à apporter. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">La question fondamentale que vient poser ce maître de la Loi est celle-ci : "Que dois-je faire pour recevoir la vie éternelle ?" (Luc 10:25) Jésus, en bon pédagogue et parce qu'il sait à qui il a affaire, lui retourne la question et le maître de la Loi lui cite les deux grands commandements.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le maître de la Loi doit être un peu frustré puisque Jésus n'a rien apporté dans le dialogue. Alors il pose une deuxième question qui a fait — et fait encore — l'objet de beaucoup de discussions : "Qui est mon prochain ?" </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">C'est vrai, nous savons tous — du plus jeune au plus vieux, tout autour de la terre — que l'humanité vivrait mieux si chacun aimait son prochain, plutôt que d'être en conflit. Mais qui doit-on aimer ? Il y a, en général, deux sortes de réponses : d'un côté ceux qui disent qu'on doit aimer tout le monde et de l'autre ceux qui limitent cet amour à un groupe donné, et cela peut aller jusqu'à la "préférence nationale" que personne ici ne peut envisager comme réponse. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">On peut présager que la bonne réponse est plutôt du côté d'"aimer tout le monde" et le maître de la Loi en est probablement conscient. Mais comment puis-je aimer tout le monde ? On ne s'en sent pas la force ! Je suis un être limité dans mes forces, dans mes moyens, dans mon énergie ! Alors, qui dois-je aimer ?</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">En posant cette question à Jésus, cet homme — maître de la Loi — exprime sa solitude face à toute l'humanité qui attend d'être aimée. Il faut imaginer la scène : un homme seul face à toute l'humanité. C'est une situation impossible, qui fait peur, la peur d'être englouti, d'être aspiré dans un puits sans fonds.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Face à cette peur, Jésus se met à raconter une histoire : "Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho..." vous avez entendu la suite. Jésus fait passer trois hommes devant le blessé à demi-mort. Un prêtre et un lévite qui ne s'arrêtent pas. Le prêtre et le lévite sont des hommes consacrés au service du Temple de Jérusalem et qui ont des obligations "professionnelles" de ne pas se mettre dans des situations d'impureté. Ainsi la Loi les oblige à ne pas toucher de morts hors de leur famille. Le blessé est "à demi-mort", donc entre la vie et la mort. Il y a là une incertitude et donc un risque que ni le prêtre, ni le lévite ne veulent prendre. Ils ne sont ni méchants, ni sans coeur, ils se meuvent seulement dans un carcan d'obligations et de codes qui délimite leur marge de manoeuvre. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">En racontant cette parabole, c'est à ce carcan de la Loi que s'en prend Jésus. Il veut faire comprendre au maître de la Loi que la recherche d'une réponse définitive, bien cadrée, complète, à sa question "qui est mon prochain ?" est une partie du problème et non de la solution.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Définir "qui est mon prochain ?" c'est établir un code qui — dans certaines circonstances — va m'obliger à agir comme le prêtre et le lévite, à passer à côté de celui qui n'est pas sur la liste ! Une liste de personne à aimer ne peut plus laisser la porte ouverte au hasard des besoins et des circonstances. Et cette parabole est justement celle qui donne place au hasard. "Un homme descendait..." c'est un quidam anonyme, n'importe qui, le citoyen lambda des sociologues. Les brigands frappent aussi au hasard des circonstances, de façon aléatoire, n'importe qui pourrait être leur victime... et c'est face à ce hasard des circonstances, lorsqu'il survient qu'il faut être prêt à sortir de ses habitudes, de ses obligations, prêt à se détourner de son chemin programmé. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le troisième personnage est un Samaritain. Jésus manie l'ironie lorsqu'il désigne un Samaritain comme l'exemple à suivre. Le Samaritain est justement celui que les juifs accusent de ne pas suivre la Loi. Mais c'est justement — aux yeux de Jésus — parce qu'il ne suit pas la Loi, comme le prêtre et le lévite, que le Samaritain se laisse détourner de sa route. Le texte dit qu'il se laisse émouvoir, il se laisse toucher par la détresse du blessé.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Jésus fait ici l'éloge de la liberté d'esprit et de l'élan du coeur. Ni la liberté, ni l'élan du coeur ne peuvent être définis dans une Loi, sinon on tombe dans le paradoxe psychologique du "soyez spontané !"</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Après avoir raconté cette parabole, Jésus demande au maître de la Loi : "Lequel des trois te semble avoir été le prochain de l'homme blessé ?" (Luc 10:36) En posant cette question, Jésus opère un renversement. Les trois hommes représentent l'humanité qui se trouve face au blessé seul. En posant cette question, Jésus inclut le maître de la Loi dans l'humanité qui fait face au blessé. On n'a donc plus le maître de la Loi seul face à l'humanité, mais le maître de la Loi dans l'humanité, face au blessé seul.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">La question importante — aux yeux de Jésus — n'est plus "qui est mon prochain ?", mais "qui va se mobiliser (parmi tous les humains) pour cet homme qui a besoin de secours!" C'est beaucoup moins effrayant !</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">De plus, en posant la question "Lequel des trois ..." — implicitement — Jésus demande au maître de la Loi : "qui voudrais-tu être dans cette histoire ?" </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Et cela nous ramène à la première question du maître de la Loi : "Que dois-je faire pour recevoir la vie éternelle, la vraie vie, celle qui comble nos aspirations les plus profondes ?" Jésus répond en terme d'être : "Qui voudrais-tu être dans la vie ?" Et le maître de la Loi de répondre : "Celui qui a été bon pour le blessé." (Luc 10:37) Et Jésus l'encourage en lui disant "Va et fais de même."</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Ce que je comprends comme "Vis de cette liberté" — qu'aucune loi extérieure ne peut te donner. Vis ton humanité et laisse-toi interpeller par les situations que le hasard te présente, laisse-toi émouvoir, laisse-toi toucher, laisse parler ton coeur, c'est là que naît l'amour du prochain !</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amen</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;">© Jean-Marie Thévoz, 2022</span></p>
Jean-Marie Thévoz
http://clamans.hautetfort.com/about.html
Etre chrétien, c'est ... ?
tag:clamans.hautetfort.com,2022-08-28:6381151
2022-08-28T07:35:00+02:00
2022-08-28T07:35:00+02:00
(12.8.2001) Marc 2 Être chrétien, c'est ... ? Esaïe 1:10-17 Matthieu...
<p>(12.8.2001)</p><p>Marc 2</p><p>Être chrétien, c'est ... ?</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Esaïe 1:10-17</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Matthieu 5:17-19</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Marc 1:14-22</p><p style="margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte : <a id="media-6356233" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/02/2843562731.pdf">P-2004-08-29.pdf</a></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Chères paroissiennes, chers paroissiens,</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Il existe des moments où l'on ne peut éviter de revenir à des questions fondamentales et ce matin j'aimerais reprendre une question toute simple, mais combien centrale pour l'Eglise : « Etre chrétien, c'est quoi ? »</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Cette question se pose et se repose dans différents contextes : a) le catéchisme par exemple. Son but est fondamentalement de conduire les catéchumènes à devenir des chrétiens; b) dans le dialogue interreligieux : qu'est-ce qui nous différencie des juifs ou des musulmans ? c) dans le dialogue avec nos voisins qui sont souvent assez déchristianisés et qui nous disent en même temps : "de toute façons, les chrétiens ne sont pas meilleurs que les autres" et "vous savez, j'ai mes croyances !".</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Que dire si l'on veut répondre « Etre chrétien, c'est ...» ou si quelqu'un demande : « Que dois-je faire pour être chrétien ? ». Etre chrétien, c'est quoi ?</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Je vous laisse deux minutes pour y réfléchir et ensuite notre conseillère de paroisse va passer dans les bancs avec le micro pour récolter quelques réponses.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Réponses de l'assemblée, que je regroupe sous 4 catégories</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><table border="0" width="806" cellspacing="0" cellpadding="6"><tbody><tr valign="TOP"><td width="442"><p style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Ethique</strong></p><p style="margin-bottom: 0cm;">apprendre à bien faire</p><p style="margin-bottom: 0cm;">vivre honnêtement, de manière intègre</p><p style="margin-bottom: 0cm;">appliquer les lois de Dieu</p><p> </p></td><td width="340"><p style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Action, solidarité</strong></p><p style="margin-bottom: 0cm;">être tolérant</p><p style="margin-bottom: 0cm;">m'engager dans la communauté</p><p style="margin-bottom: 0cm;">chercher de nouveaux membres</p><p> </p></td></tr><tr valign="TOP"><td width="442"><p style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Inspiration</strong></p><p style="margin-bottom: 0cm;">se tourner vers Dieu</p><p style="margin-bottom: 0cm;">être en devenir, en recherche</p><p style="margin-bottom: 0cm;">placer sa journée devant Dieu</p><p style="margin-bottom: 0cm;">être éclairé par sa grâce</p><p style="margin-bottom: 0cm;">accepter Dieu et vivre dans l'espérance de la résurrection</p><p style="margin-bottom: 0cm;">croire que Jésus a existé</p><p>accepter d'être accepté</p></td><td width="340"><p style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Rituels</strong></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p>---</p></td></tr></tbody></table><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">On voit dans ces réponses que vous avez bien intégré le plaidoyer d'Esaïe contre une religion faite seulement de rituels. Les réponses se partagent entre un agir moral (l'éthique protestante ?) et une inspiration par Dieu de la vie de tous les jours. Le fait d'"être chrétien" ne peut pas se résumer dans le "faire" et cela est déjà présent chez les prophètes de l'Ancien Testament comme nous l'avons entendu très fort chez Esaïe. Le Dieu biblique ne peut pas se contenter d'une pratique rituelle qui ne soit pas accompagnée d'une pratique éthique et d'une adhésion du coeur à l'alliance avec Dieu. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">S'il est sûr qu'il y a une pratique chrétienne — peut-être faudrait-il le dire plutôt en termes négatifs : les chrétiens ne peuvent pas faire certaines choses et se prétendre chrétiens en même temps — la pratique n'a pas de sens si elle n'est pas habitée par une attitude de sincérité, d'authenticité et d'attachement à Dieu et à Jésus. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">C'est pourquoi les chrétiens n'ont pas une loi, un catalogue de prescriptions à suivre, ce qui rend parfois difficile la visibilité des chrétiens, d'ailleurs. Nous ne suivons pas un catalogue de lois, mais nous suivons la personne de Jésus. Les actes chrétiens en découlent.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Jésus — avant d'appeler à suivre les commandements donnés par son père — est celui qui appelle des disciples à le suivre. La priorité des chrétiens, c'est de suivre Jésus. Ses disciples abandonnent leurs filets et suivent physiquement Jésus. Aujourd'hui, nous sommes appelé à lâcher certaines choses (mais la liste n'est pas définie) pour suivre Jésus, c'est-à-dire nous mettre en marche selon son exemple. Cela signifie que le chrétien est en mouvement (il n'est pas figé sur un certain nombres de tâches à accomplir) et qu'il privilégie l'être plutôt que le faire. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Jésus est une personne vivante, et même si les textes qui nous parlent de lui sont déjà écrits, ils sont suffisamment riches et ouverts pour être une inspiration chaque jour renouvelée. Les comportements chrétiens sont donc à inventer constamment. Les récits bibliques nous donnent des exemples à interpréter, qui peuvent nous inspirer, mais non nous limiter.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">La loi limite ! Mais Jésus, dans le Sermon sur la montagne (Mt 5—7) ouvre la loi pour que nous en trouvions l'esprit, à l'exemple de Jésus face aux pharisiens. A l'exemple de Jésus, nous sommes appelés — parce que nous voulons le suivre — à pardonner, à servir, à aimer jusqu'à l'extrême. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">A celui qui demande "que faire pour être chrétien ?" on ne peut que l'encourager à découvrir Jésus, à approfondir sa connaissance de Jésus au travers des Evangiles, puis de la Bible toute entière et au travers de la communauté de l'Eglise. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Suivre Jésus, marcher après lui, c'est marcher vers ce Royaume dont Jésus annonce qu'il s'est approché et que c'est là une bonne nouvelle ! Oui, être chrétien, c'est vivre une bonne nouvelle et non pas être chargé d'un lourd fardeau. En effet, serions-nous plus heureux à haïr qu'à aimer, à garder rancune qu'à pardonner, à donner des ordres qu'à rendre service ? </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le Christ est venu annoncer la bonne nouvelle du Royaume, de la proximité de Dieu et non pas pour nous charger du fardeau d'une loi irréalisable. Réjouissons-nous de cette grâce et de cette bonne nouvelle !</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amen</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;">© Jean-Marie Thévoz, 2022</span></p><p> </p>
Jean-Marie Thévoz
http://clamans.hautetfort.com/about.html
”Ce sont les malades qui ont besoin d'un médecin, pas les bien-portants”
tag:clamans.hautetfort.com,2022-08-14:6381146
2022-08-14T07:30:00+02:00
2022-08-14T07:30:00+02:00
(12.8.2001) Marc 2 "Ce sont les malades qui ont besoin d'un médecin, pas...
<p>(12.8.2001)</p><p>Marc 2</p><p>"Ce sont les malades qui ont besoin d'un médecin, pas les bien-portants"</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Marc 2 : 13-17. 2 Corinthiens 4 : 6-7. Matthieu 5 : 1-2 + 13-16</p><p style="margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte :<a id="media-6356229" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/01/695123222.pdf">P-2001-08-12.pdf</a></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Chers amis,</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">J'ai entendu plus d'une fois des gens — des adultes, des jeunes ou des enfants — me dire qu'il aurait quand même été plus facile de croire en Jésus si nous avions pu le voir à l'oeuvre de nos propres yeux. Oui, on pense souvent que les contemporains de Jésus, les gens de son époque, avaient de la chance, en tout cas plus que nous.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Et bien moi je ne le crois pas du tout. Je crois que c'est nous qui avons de la chance. Je crois que nous avons tout — aujourd'hui — pour croire; plus facilement que pour les gens de l'époque de Jésus. Même si des foules suivaient Jésus pour l'entendre, bien peu finalement le suivaient et s'attachaient à mettre en pratique ce qu'il demandait. Ce n'était pas une époque en or comparée à la nôtre.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Il semble que Jésus attirait plus souvent le scandale que l'admiration. En fait, Jésus intriguait, soulevait la curiosité, mais il bouleversait, il troublait trop les habitudes, l'ordre social de son temps pour être vraiment apprécié.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Dans le récit que nous avons entendu (Mc 2), Jésus est accompagné d'une grande foule qui vient l'écouter. Mais il semble que de cette multitude, un seul homme soit devenu et surtout resté son disciple. La présence de cet homme, Lévi — aussi appelé Matthieu — va être cause de scandale pour ceux qui observent Jésus.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Lévi est un agent du fisc romain, donc un collabo à la solde de l'occupant. On peut aussi penser (à la manière d'aujourd'hui) qu'il faisait partie de la mafia locale. Il a du pouvoir, un pouvoir illégal, assis sur le racket, et un pouvoir légal venant de l'occupant. Et voilà que Jésus va manger chez lui avec ses disciples et que Jésus en fait un compagnon permanent. Jésus fréquente des gens infréquentables !</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Aujourd'hui, on a de la peine à voir le scandale que c'était d'aller manger chez certaines personnes. Jusqu'à il y a peu, le mélange qu'on vit aujourd'hui était inconcevable. Et bien cela ne gène pas Jésus. Et cela n'a pas gêné non plus la nouvelle Eglise de raconter que Jésus se permettait d'aller partout où il trouvait utile de se rendre, partout où il trouvait nécessaire d'aller enseigner.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Jésus n'a pas hésité à rencontrer cette mafia de péagers, mais aussi des bourgeois comme Marthe, Marie et Lazare, ou des exclus comme les lépreux, les mendiants ou les aveugles. Il a également osé parler à des femmes de toutes conditions, tout comme aussi à des étrangers, qu'ils soient romains ou samaritains.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Pourquoi Jésus faisait-il cela ? Avait-il le goût de la provocation et du scandale ? Je ne le crois pas. Je crois simplement que Jésus avait une vision toute particulière de l'être humain, une façon de considérer l'être humain qui est simplement celle de Dieu : regarder l'être profond de chacun, au-delà des apparences. Jésus voyait au fond de chaque être, traversant toutes les couches de souffrances, toutes les armures, les carapaces et les boucliers que chacun a forgé autour de lui pour se protéger, pour moins souffrir, ou pour camoufler ses manques.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Jésus voit en nous-mêmes au-delà de toutes ces protections, au-dedans de toutes ces murailles qui nous empêchent d'être simplement nous-mêmes, de sentir et de ressentir toutes les émotions liées à la vie. Il regarde au dedans de nous sans aucun jugement, sans critique ni dénigrement, sans s'arrêter aux défauts superficiels.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">C'est pourquoi Jésus va remettre à leur place les personnes scandalisées, ses accusateurs, en leur disant :</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"Les personnes en bonne santé n'ont pas besoin de médecin, ce sont les malades qui en ont besoin". (Mc 2:17).</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Jésus voit les souffrances intérieures, nos souffrances intérieures ! Il sait que nous ne sommes que "des vases d'argile" (2 Co 4:7) comme l'a dit l'apôtre Paul, lorsqu'on nous regarde de l'extérieur, avec un oeil superficiel, avec un jugement rapide et critique. Mais Jésus ne s'arrête pas à ce vase d'argile, il ne veut voir que ce qui s'y cache, ce que le vase contient, à l'intérieur, ce que Paul appelle le "trésor spirituel"(<em>id</em>.). C'est ce que Jésus veut nous faire comprendre lorsqu'il dit aux hommes et aux femmes des foules qui l'écoutent : </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"Vous êtes le sel de la terre, (...) Vous êtes la lumière du monde" (Mat 5:13,14). Jésus ne dit pas : Vous devez vous efforcer de devenir le sel de la terre et la lumière du monde. Il dit "Vous êtes..."</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">C'est avec ce nouveau regard que Jésus a appelé chacun de ses disciples, c'est de ce nouveau regard qu'est née l'Eglise, rassemblement de gens de toutes sortes, sans distinction de classes, de provenances, de nationalités.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Ce regard qui accepte l'être tout entier — sans réserve, sans jugement — pour ne voir que le trésor, la richesse intérieure qui habite chacun, c'est le regard que Dieu porte maintenant sur chacun d'entre vous, sur toute personne présente ici ce matin, sur chaque personne dans le monde. Ce regard nous dit : Toi, suis-moi, pour découvrir que tu es le sel de la terre, que tu es la lumière qui éclaire le monde. Et si tu ne me crois pas encore, si tu n'arrives pas encore à y croire, si tu ne te sens pas à la hauteur de mon appel, si tu ne te sens pas assez digne, si tu ne pense pas avoir un trésor merveilleux à l'intérieur de toi, alors je te le répète :</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"Les personnes en bonne santé n'ont pas besoin de médecin, ce sont les malades qui en ont besoin. Je ne suis pas venu appeler des personnes respectables, mais des gens de mauvaise réputation". (Mc 2:17).</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Nous avons la chance, aujourd'hui — contrairement aux contemporains de Jésus — d'entendre ce message en entier, de connaître la vie de Jésus avec son dénouement, sa mort et sa résurrection. Oui, nous avons cette chance de pouvoir être touchés maintenant par cet appel de Jésus et par cette acceptation sans condition de notre être, par cet accueil inconditionnel.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Qu'allons-nous faire de cette chance ?</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Mettons cette chance à profit, pour avancer sur le chemin de notre vie — sous le regard de Dieu — et pour faire grandir notre être intérieur, notre trésor spirituel !</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amen</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;">© Jean-Marie Thévoz, 2022</span></p><p> </p>
Jean-Marie Thévoz
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Chercher les perles d'évangile dans l'Ancien Testament
tag:clamans.hautetfort.com,2022-07-31:6381144
2022-07-31T07:25:00+02:00
2022-07-31T07:25:00+02:00
(21.7.2002) Esaïe 25 Chercher les perles d'évangile dans l'Ancien...
<p>(21.7.2002)</p><p>Esaïe 25</p><p>Chercher les perles d'évangile dans l'Ancien Testament</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Esaïe 24 : 21-23+25 : 6-9</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Romains 5 : 8-11</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Marc 2 : 15-17</p><p style="margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte : <a id="media-6356221" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/01/2190062703.pdf">P-2002-21-07.pdf</a></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Chères paroissiennes, chers paroissiens,</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Si vous lisez a Bible régulièrement ou de temps en temps, vous vous êtes probablement demandé parfois si cela valait la peine de lire l'Ancien Testament. Peut-on encore lire l'Ancien Testament aujourd'hui et en tirer quelque chose pour sa vie personnelle ? </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Il y a tant de textes qui nous effraient par leur violence. Violence des hommes, violence de guerres — comme la conquête de Canaan — que Dieu semble légitimer, voire encourager. Ou même violence de Dieu dont il nous est dit qu'il juge, punit, condamne, fait mourir. Le Dieu dépeint dans l'Ancien Testament est-il vraiment le même que celui qui nous est montré par Jésus ou par Paul ? </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Aujourd'hui, où nous sommes rendus très sensibles — avec raison — à toutes les injustices, à toutes les violences, nous pouvons légitimement nous demander si nous ne devrions pas laisser l'Ancien Testament de côté, parce que la religion, et le christianisme par dessus tout, doit nous engager dans la voie de la paix et de l'amour.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">En fait, cette question n'est pas nouvelle et ne vient pas d'un surcroît de sensibilité. Cette question s'est déjà posée aux premiers chrétiens ou à la deuxième génération. Une fois le Nouveau Testament composé, ses textes rassemblés, ne pouvait-on pas laisser l'Ancien Testament au judaïsme ? L'Eglise a toujours considéré cette attitude comme une hérésie et le protestantisme a réaffirmé la valeur de l'Ancien Testament, malgré des textes difficiles, des textes qui font problèmes. Cela est dû principalement à trois considération.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Première considération. L'Ecriture est un tout, ce n'est pas à nous de trier ce qui nous convient ou ne nous convient pas. Ce serait risquer de nous tailler un Dieu sur mesure, faire de Dieu notre idole. On pourrait peut-être relire le deuxième commandement du Décalogue comme nous disant : "Tu ne te tailleras pas une image de Dieu sur mesure, à ta convenance".</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Certains textes ne nous parlent pas aujourd'hui, ils sont pour nous incompréhensibles. Mais dans d'autres circonstances, dans d'autres situations, ils peuvent se révéler être porteurs d'un précieux message.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Deuxième considération. L'Ecriture, prise comme un tout, nous laisse voir une message cohérent et une direction générale qui ne se laissent pas détourner par ces accrocs, ces aspérités du texte. Ce n'est pas parce qu'une route fait des lacets et nous conduit tantôt à l'est, tantôt à l'ouest que notre voyage n'aboutira pas au lieu visé. Il faut parfois des détours, des rebroussements pour atteindre son but.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Troisième considération. Enfin, comme en peinture, il faut parfois des couleurs sombres, très sombres, pour marquer les contrastes et mettre en valeur les jeux de lumière. C'est ainsi que nous pouvons comprendre que l'apôtre mentionne "la colère de Dieu" pour nous montrer la lumière du salut, ce à quoi nous avons échappé, ou que le prophète Esaïe doive mentionner le jugement de Dieu contre tous les rois de la terre, pour mettre en évidence son invitation — pour tous les peuples — à un banquet qui manifeste son amour.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amour et justice ne sont pas si éloignés qu'on veut souvent le penser. Que serait un amour sans justice, sinon mièvrerie, que serait une justice sans amour, sinon dureté ?</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">La justice est nécessaire pour nommer le mal et cette démarche de désignation est aussi nécessaire pour celui qui offense — afin qu'il reconnaisse le mal qu'il a commis — que pour celui qui en est la victime — afin que le mal qu'il a subi soit reconnu. Il n'y a rien de pire à faire envers quelqu'un qui a été blessé que de lui dire "ce n'est rien, ce n'est pas grave, ça ne compte pas !"</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Il doit y avoir quelqu'un qui tienne compte de cela pour que l'offenseur puisse s'amender et que la victime se sente comprise et réhabilitée.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">La justice de Dieu — au contraire de nos tribunaux — n'a pas pour but de punir et condamner le coupable, mais de rétablir la victime dans son droit et dans sa dignité. Comme le dit Esaïe :</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"Le Seigneur Dieu essuiera les larmes de tous les visages.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Dans l'ensemble du pays il enlèvera l'affront que son peuple a subi.</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Voilà ce qu'a promis le Seigneur." (Es 25:8) </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Cette justice-là est bien une justice constructive, une justice empreinte d'amour. C'est bien là une marque du Dieu que Jésus-Christ nous présente. Il n'y a pas un Dieu du jugement dans l'Ancien Testament et un Dieu de miséricorde dans le Nouveau Testament.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Ce qu'on peut reconnaître et apprécier, c'est que la révélation du Nouveau Testament nous est plus claire et plus directement compréhensible. Mais que cela ne nous empêche pas de visiter l'Ancien Testament, fort de notre connaissance du Nouveau Testament et de Jésus-Christ.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Lorsque nous ouvrons l'Ancien Testament, prenons la peine de penser que notre connaissance de Jésus-Christ nous aide à reconnaître ce que nous cherchons, des trésors porteurs d'Evangile déjà dispersés au cours des siècles dans toute l'Ecriture.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">En ouvrant l'Ancien Testament, nous sommes comme des géologues à la recherche de géodes. Vous savez, les géodes sont ces pierres, complètement banales à l'extérieur — on dirait des boulets de canon en pierre brute — mais qui contiennent de beaux cristaux à l'intérieur.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">L'Ancien Testament est plein de géodes cachées qui nous révèlent déjà l'amour de Dieu pour son peuple, pour ses fidèles, mais aussi pour tous les peuples, pour tous les humains de la terre. Ainsi en est-il de ce festin, de ce banquet où Dieu invite tous les peuples. Un festin qui préfigure le banquet du Royaume de Dieu que Jésus est venu confirmer et que nous préfigurons dans la Cène que nous allons partager.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Ne vous laissez donc pas décourager par la lecture de l'Ancien Testament, on y trouve des trésors et un Dieu aimant.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amen</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;">© Jean-Marie Thévoz, 2022</span></p><p> </p>
Jean-Marie Thévoz
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”J'ai appelé mon fils à sortir d'Egypte”
tag:clamans.hautetfort.com,2022-01-09:6351397
2022-01-09T07:43:00+01:00
2022-01-09T07:43:00+01:00
(7.1.2001) Matthieu 2 "J'ai appelé mon fils à sortir d'Egypte"...
<p>(7.1.2001)</p><p>Matthieu 2</p><p>"J'ai appelé mon fils à sortir d'Egypte"</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Deutéronome 16 : 1-3. Matthieu 2 : 1-15</p><p>télécharger le texte <a id="media-6313632" href="http://clamans.hautetfort.com/media/01/00/899545832.pdf">P-2001-01-07.pdf</a></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Chers amis,</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Vous avez sûrement mangé de la couronne des rois, le 6 janvier, date traditionnelle de la fête des Rois, aussi appelée Epiphanie. Traditionnellement, les rois mages, venus d'Orient n'arrivent pas vers Jésus le soir de sa naissance comme les bergers. Ils arrivent plus tard, car ils voient l'étoile qui paraît lors de la naissance de Jésus. Puis ils voyagent jusqu'à Jérusalem pour savoir où on peut trouver le futur roi des Juifs (tient, ce titre de "roi des Juifs" sera celui inscrit sur l'écriteau qui surmonte la croix !). Ensuite, il faut encore rassembler les autorités, les savant pour percer ce mystère. Finalement, c'est l'Ecriture sainte (Michée 5:1) qui révèle l'endroit où doit naître le Messie. La vérité ne se trouve pas dans les étoiles, mais dans l'Ecriture sainte.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Plus on lit le récit biblique de l'avenue des mages, plus on se rend compte des différences et des contrastes qu'il y a entre la légende des rois mages — qui se raconte de Noël à l'Epiphanie — et le récit biblique qui n'a rien d'un conte de Noël.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Matthieu ne nous raconte pas un conte où la naissance de Jésus apporte joie et paix dans le monde ! Matthieu nous montre comment — dès la naissance de Jésus — la venue de Dieu qui réclame sa royauté sur le coeur des humains crée des tensions, suscite des conflits.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Que le règne de Dieu s'approche et le pouvoir temporel tremble de peur — ici Hérode. La venue de Jésus ne débouche pas sur un paradis, la venue de Jésus amorce un rapport de force — qui va persister tout au long du ministère de Jésus — entre les forces de la mort et les forces de vie de Dieu. Dès le moment de sa naissance, Jésus est l'objet de menaces : "Hérode cherche l'enfant pour le faire mourir" (Mt 2:13). </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Ce premier affrontement va être esquivé, car Dieu avertit Joseph de prendre l'enfant et sa mère et de fuir en Egypte. Peut-être une indication, un conseil pour les parents pour leur dire : Votre enfant devra affronter la réalité — et elle n'est pas facile — mais votre rôle pour le moment, tant que l'enfant n'est pas mûr, c'est de le protéger, en lui évitant, autant que possible, le moment de faire face au mal qui viendra bien assez tôt. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Dieu avertit Joseph de prendre l'enfant et sa mère et de fuir en Egypte. L'Egypte — dans l'histoire et la pensée israélite — est un pays symbole. Symbole de l'esclavage et de l'oppression. C'est le pays du malheur, des dix plaies. C'est le pays du passé — où l'on a vécu — mais dont il faut sortir pour vivre vraiment.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Il est intéressant et significatif que Matthieu nous montre que Jésus a aussi passé par l'Egypte, son Egypte intérieure, le pays de la frustration, le pays des blessures intérieures, de la violence subie — le massacre des innocents d'Hérode n'est pas sans rappeler le massacre des bébés hébreux ordonné par Pharaon autour de la naissance de Moïse !</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Personne — pas même Jésus, nous dit l'Evangile de Matthieu — personne n'échappe à un passage en Egypte, le plus souvent pendant son enfance. Malgré tous les soins, toutes les attentions que des parents peuvent porter à leurs enfants, il est impossible que l'enfant ne ressente pas des frustrations, des injustices, des malchances blessantes, des humiliations, des vexations. Le monde n'est pas le paradis... la vie n'est pas un conte de fée, malgré tous les cadeaux — et les trois rois mages en apportent d'importants — il y a une réalité qui fait que nous existons dans un monde limité où le malheur, à toutes les échelles, surgit, sans que ce soit la faute de quelqu'un en particulier. Peut-on reprocher aux mages d'avoir contacté Hérode et enflammé sa colère ?</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">L'Egypte intérieure existe pour chacun. Le malheur n'est pas d'y avoir été exilé, c'est inévitable, le malheur c'est d'y rester, de ne pas en sortir, de ne pas entendre l'appel de Dieu : "J'ai appelé mon fils à sortir d'Egypte" (Mt 2:15). </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Descendre en Egypte et remonter d'Egypte, c'est le parcours historique du peuple d'Israël, Abraham, Jacob, Moïse. Descendre et sortir d'Egypte, c'est aussi comme un parcours initiatique qui marque l'appartenance au peuple d'Israël (dans la liturgie de la Pâque, "vous vous souviendrez à jamais du jour où vous êtes sortis d'Egypte"); un parcours qui marque aussi la vie du croyant aujourd'hui; un parcours qui passe par l'association à la mort et à la résurrection de Jésus-Christ, au travers du baptême.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Chacun, à l'âge où il se rend compte qu'il séjourne en Egypte, peut entendre l'appel de Dieu pour lui : "J'ai appelé mon fils à sortir d'Egypte". « Je t'appelle, mon fils, ma fille, à sortir d'Egypte.»</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Nous avons accueilli, N N , aujourd'hui dans notre communauté, avec l'espérance qu'un jour il entende lui-même cette appel, et qu'à ce moment il puisse demander lui-même son baptême, pour sortir d'Egypte et entrer dans le Royaume de Dieu.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amen</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;">© Jean-Marie Thévoz, 2021</span></p>
Jean-Marie Thévoz
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Dieu est lumière, il n'y a point trace d'obscurité en lui
tag:clamans.hautetfort.com,2021-12-26:6351398
2021-12-26T07:34:00+01:00
2021-12-26T07:34:00+01:00
(28.12.1997) 1 Jean 1 Dieu est lumière, il n'y a point trace d'obscurité...
<p>(28.12.1997)</p><p>1 Jean 1</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER"><span style="font-size: small;">Dieu est lumière, il n'y a point trace d'obscurité en lui</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: small;">Esaïe 63 : 7-9. </span><span style="font-size: small;">1 Jean 1:5-10, 2: 1-2. </span><span style="font-size: small;">Jean 1 : 14-18</span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">télécharger le texte : <a id="media-6313642" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/00/3977838707.pdf">P-1997-12-28.pdf</a></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Chers frères et soeurs en Jésus-Christ,</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">A Noël, nous avons fêté la naissance de Jésus, la lumière qui a brillé dans nos ténèbres. Cette lumière est une image de l'action de Dieu sur nous, une image qui doit nous dire comment la présence de Dieu nous affecte directement, comment elle agit dans nos vies.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le texte de l'épître de Jean nous dit cela concrètement mais dans des mots et des catégories difficiles à comprendre aujourd'hui. [lire 1 Jean 1 : 5-9] </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Ce passage demande une traduction dans nos mots d'aujourd'hui. Que signifient les termes : lumière, ténèbres, communion, péché, qui reviennent à plusieurs reprise dans notre texte ?</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Pour entrer dans ce vocabulaire, il faut comprendre comment fonctionne l'être humain. L'être humain est un être de relation. Il communique pour être en relation et tirer quelque chose de positif pour lui dans la communication. Nous cherchons des échanges créateurs de chaleur humaine, d'intimité, d'émotion, par des échanges verbaux, sentimentaux, émotionnels, gestuels, corporels.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Nous avons besoin "d'une dose quotidienne" de ces gratifications, de ces signes de reconnaissance, de ces valorisations, de ces caresses amicales pour entretenir notre être, notre estime de soi. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Tout irait bien si nous savions formuler ces besoins en demandes directes, et si nous recevions ce que nous demanderions directement. Mais cela ne se passe justement pas comme cela (à cause du péché).</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Vous avez tous entendu dire une fois ou l'autre que le péché est une rupture de la relation. Je dirai que c'est davantage un trouble, une distorsion de la relation. On peut faire parfois plus de mal en maintenant une relation faussée, aliénante, qu'en la rompant.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Depuis que nous sommes nés, tous nos besoins n'ont pas été comblés (cela est impossible) et nous avons grandi, dans ce que nous avons ressenti comme un manque, une pénurie. Et nous nous sommes construit avec des croyances réalistes et raisonnables dans notre environnement et face à une réalité d'un monde dure, injuste, frustrant par nature (sans que ce soit la faute de personne en particulier). Ces croyances sont la racine du péché, parce qu'elles contredisent le message d'amour de Dieu. Ces croyances ressemblent à cela.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">1) Je ne suis pas assez bien pour que les autres m'aiment. En conséquence, je dois les tromper sur le fond de mon être, en construisant une façade, afin de me faire aimer.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">2) Il n'y a pas assez d'amour pour tout le monde. En conséquence, je dois lutter contre les autres pour obtenir ma part et je dois conserver ce que j'obtiens de peur de manquer plus tard.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">3) Les autres, qui ont aussi besoin d'amour, agissent comme moi. En conséquence, je dois me méfier d'eux.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Ces trois croyances nous conduisent dans ce que Jean appelle les ténèbres, l'obscurité, le mensonge, le péché. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Je crois que nous avons suffisamment d'éléments pour traduire le texte de l'épître de Jean et comprendre le message de Dieu qui renverse nos croyances.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><table border="2" width="783" cellspacing="0" cellpadding="6"><tbody><tr valign="TOP"><td width="378"><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">v.5 Dieu est lumière, </span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">il n'y a pas trace d'obscurité en lui.</span></span></p></td><td width="378"><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Dieu offre des échanges clairs, </span></span></p><p><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">il n'y a pas de sous-entendus, de chantages ou de donnant-donnant</span></span></p></td></tr><tr valign="TOP"><td width="378"><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">v. 6 Si nous disons "nous sommes en communion avec Dieu"</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">et que nous marchons dans les ténèbres, alors nous mentons, nous ne pratiquons pas la vérité.</span></span></p></td><td width="378"><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Si nous disons "nous sommes branchés sur l'approvisionnement divin" (dans l'abondance de l'amour)</span></span></p><p><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">et que dans nos relations nous grugeons les autres, nous faisons de faux échanges, alors nous sommes en contradiction, nous sommes dans le mensonges, loin de relations claires.</span></span></p></td></tr><tr valign="TOP"><td width="378"><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">v. 7 Si nous marchons dans la lumière</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;">— <span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">comme lui-même est dans la lumière —</span></span></p><p><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">alors nous sommes en communion avec les autres.</span></span></p></td><td width="378"><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Si nous avons des relations claires</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;">— <span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">comme Dieu a des relations claires —</span></span></p><p><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">alors nous pouvons être vraiment proches les uns des autres, partager une vraie intimité.</span></span></p></td></tr><tr valign="TOP"><td width="378"><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">v. 8 Si nous disons " nous n'avons pas de péchés"</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">nous nous égarons nous-mêmes et la vérité n'est pas en nous.</span></span></p></td><td width="378"><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Si nous disons "j'en suis a un stade où toutes mes relations sont claires, je ne fais plus de faux échanges"</span></span></p><p><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">cette simple affirmation est une contrevérité, je m'égare moi-même</span></span></p></td></tr><tr valign="TOP"><td width="378"><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">v.9 Si nous confessons nos péchés</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;">— <span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">fidèle et juste comme il est —</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">il nous pardonnera nos péchés, </span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">et nous purifiera de toute iniquité.</span></span></p></td><td width="378"><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Si nous sommes prêts à voir et dire les distorsions de nos relations</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">alors Dieu nous pardonne pleinement,</span></span></p><p><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">et il nous aidera à nous débarrasser de nos stratégies courantes.</span></span></p></td></tr></tbody></table><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Dieu nous donne une foi nouvelle pour remplacer nos vieilles croyances qui troublent nos relations.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">1) Dieu nous aime tels que nous sommes, sans rien ajouter, sans rien retrancher de nous-mêmes. Nous pouvons être tels que nous sommes et être aimés.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">2) Dieu est la source inépuisable de l'amour. Il y a assez d'amour pour tout le monde. Il n'est pas nécessaire de se la voler les uns les autres. Ce que nous donnons aux autres, Dieu nous l'avait déjà donné et nous le redonne au centuple.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">3) Les autres ont besoin d'amour et cela n'est plus un problème, même s'ils continuent à vouloir nous en prendre, puisqu'il y en a assez pour tous. Je n'ai plus besoin de me méfier des autres puisque c'est Dieu qui donne par mon intermédiaire.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">En résumé et pour terminer :</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Dieu est amour<br />il nous aime chacun tel que nous sommes<br />personne ne peut rien contre nous.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Nous pouvons vivre de ces certitudes, elles sont la clé du bonheur.<br /></span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amen </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;">© Jean-Marie Thévoz, 2021</span></p>
Jean-Marie Thévoz
http://clamans.hautetfort.com/about.html
Dieu place dans notre monde des signes discrets, fragiles — à l'image d'un nouveau-né
tag:clamans.hautetfort.com,2021-12-05:6351400
2021-12-05T07:34:00+01:00
2021-12-05T07:34:00+01:00
(16.12.2001) Matthieu 10-11 Dieu place dans notre monde des signes...
<p>(16.12.2001)</p><p>Matthieu 10-11</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Dieu place dans notre monde des signes discrets, fragiles — à l'image d'un nouveau-né</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Esaïe 35:1-7. Jacques 5:7-8. Matthieu 10:40 — 11:6</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">télécharger le texte : <a id="media-6313626" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/02/1515524957.pdf">P-2001-12-16.pdf</a></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Chères paroissiennes, chers paroissiens,</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Il y a des moments où l'on voudrait bien avoir un signe clair de la présence et de l'action de Dieu dans notre monde, surtout après la période troublée que nous avons vécue cet automne.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Il nous arrive bien quelque fois d'avoir le sentiment que les choses n'arrivent pas par hasard — ou arrivent par hasarD avec un grand D, un D majuscule — mais on se dit souvent vite : "Ce n'est qu'une coïncidence" et on tourne la page, même si on aurait bien voulu que cela soit un signe ! Recevoir un signe, un signal, et à partir de ce moment-là se sentir soutenu, encouragé, affermi.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Savez-vous qu'aux Etats-Unis et en Europe, plusieurs millions de dollars sont investis chaque année pour financer des radars et des équipes de scientifiques qui écoutent l'univers, pour tenter de capter les émissions d'une intelligence extraterrestre !</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Mais comment reconnaître un signal intelligent parmi le brouhaha de l'univers. On ne va tout de même pas recevoir un message radio en anglais ou en français. Comment reconnaître une langue, un signal extraterrestre ?</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Pour nous se pose le même problème : Comment reconnaître, parmi tous les messages, le message qui vient de Dieu ? Comment reconnaître, parmi toutes les personnes que nous croisons, la personne porteuse d'un message divin. Comment Jean Baptiste peut-il reconnaître parmi tous ses contemporains : « celui qui doit venir » ?</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Jean Baptiste est à la recherche du Messie, de « celui qui doit venir », celui qui est annoncé, promis, par l'Ecriture. Bien qu'il soit en prison, Jean Baptiste persiste dans sa quête et envoie ses disciples questionner Jésus : "Es-tu « celui qui doit venir » ?"</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Jésus va donner une réponse indirecte à cette question : il dit en quelque sorte à Jean-Baptiste : "Observe les signes, scrute ce qui se passe ! N'est-ce pas ce qui était annoncé dans l'Ecriture ?"</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">En effet, ce qui est impossible aux hommes se réalise : "les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts reviennent à la vie, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres". (Mt 11:5)</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Jean Baptiste a vu ces signes-là, ils nous ont été transmis dans les quatre évangiles, mais lorsque j'ouvre les yeux sur notre monde, aujourd'hui, je ne vois pas ces signes-là ! Le signe que je vois aujourd'hui, c'est seulement le signe de Noël que nous attendons, une naissance, la venue d'un nouveau-né. Des enfants continuent à naître dans notre monde ! Est-ce bien raisonnable ?</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le signe que Dieu nous donne, sa signature, c'est la venue d'un bébé dans un pays occupé par les Romains, où des rébellions se déclenchent, suivies de représailles répressives, exactement la situation de la Palestine d'aujourd'hui ! Dans ce monde d'alors, comme dans notre monde d'aujourd'hui, Dieu donne comme seul signe "un nouveau-né, emmailloté et couché dans une crèche" (Luc 2:12).</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Un signe dérisoire face à nos attentes ! Dieu se moque-t-il de nous ? Quel est son plan ? Ce bébé Jésus est-il vraiment « celui qui doit venir » ?</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">C'est à douter de tout, de Dieu, de Jésus, du salut ! Probablement est-ce pour cela que Jésus ajoute cette phrase — après les signes énumérés : "Heureux celui qui n'abandonnera pas la foi en moi, ou à cause de moi" (Mt 11:6). Oui, Jésus, tel qu'il est né, tel qu'il s'est présenté, tel qu'il a vécu, tel qu'il est mort, ne vient pas remplir nos désirs de toute puissance, nos attentes de bouleversements soudains, d'anéantissement radical et rapide du mal.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Nous voudrions bien que Dieu intervienne radicalement dans notre monde d'aujourd'hui pour mettre fin à nos guerres, à nos injustices, à nos incapacités à partager... Mais il ne le fait pas. Il n'en a pas l'intention. Ce n'est pas sa façon de nous aimer et de nous respecter. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Dieu place dans notre monde des signes discrets, fragiles — à l'image d'un nouveau-né. Des signes qui ne s'imposent pas, qui n'éblouissent pas, qui ne retiennent pas l'attention des médias. Des signes discrets, mais qui sont partout, qui sont dans tous nos gestes, qui sont dans tous les gestes faits à notre égard. </span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"L'homme qui vous reçoit, me reçoit; et l'homme qui me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé (Mt10:40) Celui qui donne même un simple verre d'eau à l'un de ces petits, recevra sa récompense." (Mt 11:42).</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Chaque geste est un signe, un signal qu'il faut recevoir comme venant de Dieu. Chaque geste que nous faisons, veillons à le faire comme un geste qui peut porter la signature de Dieu.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Cessons de porter nos regards vers le ciel comme des radars fixés vers l'immensité vide de l'espace en attendant un signal extra-terrestre. La venue de Dieu sur la terre, que nous attendons dans cette période de l'Avent et qui se réalise à Noël, signifie que les signes de Dieu se réalisent maintenant sur notre terre, directement autour de nous et au travers de nous, à travers nos gestes, des gestes tout humains.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Croire à l'incarnation de Dieu, c'est ouvrir les yeux sur notre réalité présente et y chercher, y voir sa trace, ses signes, sa signature.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amen</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;">© Jean-Marie Thévoz, 2021</span></p>
Jean-Marie Thévoz
http://clamans.hautetfort.com/about.html
Le plus fervent défenseur du christianisme a commencé comme le plus acharné de ses adversaires
tag:clamans.hautetfort.com,2021-10-31:6336778
2021-10-31T07:53:00+01:00
2021-10-31T07:53:00+01:00
(11.11.2001 Actes 9) Le plus fervent défenseur du christianisme a commencé...
<p>(11.11.2001</p><p>Actes 9)</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Le plus fervent défenseur du christianisme a commencé comme le plus acharné de ses adversaires</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Télécharger le texte <a id="media-6292305" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/02/3156568368.pdf">P-2001.11.11.pdf</a></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Chères paroissiennes, chers paroissiens,</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Qui ne connaît pas l'apôtre Paul ? L'apôtre Paul est — après Jésus — le personnage qui a eu la plus grande influence sur le développement du christianisme. Un quart des écrits du Nouveau Testament sont de sa main ou directement inspirés de sa prédication. L'apôtre Paul est celui qui a fait traverser les frontières à l'évangile. C'est lui qui a parcouru des kilomètres pour annoncer l'évangile au Liban — pour employer les nom de pays actuels — en Syrie, en Turquie, en Grèce et en Italie, jusqu'à Rome.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Tout chrétien connaît l'apôtre Paul, mais qui connaît ses origines, le début de sa carrière ? Le plus fervent défenseur du christianisme a commencé comme le plus acharné de ses adversaires. A cette époque, il s'appelait Saul de Tarse, et Saul faisait partie des juifs qui se sont opposés aux premiers chrétiens. Il haïssait Jésus et ses disciples, il les persécutait, les jetait en prison, il leur en voulait "à mort". (On dirait aujourd'hui que c'était un intégriste qui pourchassait les infidèles).</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Dès la mort de Jésus, les disciples qui proclamaient l'évangile — la bonne nouvelle — de la croix et de la résurrection de Jésus ont été persécutés, poursuivis, parfois mis à mort, comme Etienne. Aujourd'hui encore l'Eglise est persécutée dans de nombreux pays.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">L'Eglise est persécutée lorsqu'elle demande simplement le droit de se réunir pour un culte dans les pays qui n'admettent pas d'autre forme de pensée que celle des dirigeants. L'Eglise est persécutée lorsqu'elle demande que la justice soit la même pour tous les habitants d'un pays. Des chrétiens paient de leur vie, leurs croyances, leur foi, leur désir de lire la Bible et de prier. Mais pour eux, il est plus important d'être avec Dieu que de souffrir. Ils savent à quoi ils tiennent.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Seriez-vous là, serais-je là, si nous risquions une amende ou une semaine de prison en venant au culte ? Aujourd'hui, ici, nous ne sommes pas persécutés, nous ne risquons ni amende ni prison. Pourtant, il faut un certain courage pour être chrétien, même ici, même à notre époque ! Qui d'entre nous raconte, le lundi matin au travail, à l'école : "Dimanche, tu sais pas quoi ! j'ai été au culte, j'étais content de prier et de chanter, de rencontrer mon Dieu !".</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Il y a chez nous une pression, invisible, mais forte, qui dévalorise toute volonté de contact avec Dieu. Il y a une pression sociale, une pression de groupe qui fait qu'on peut raconter qu'on est allé faire du sport, ou au cinéma, ou surfer sur internet... mais qui fait qu'on ne peut pas dire ce qu'on pense, sauf si c'est pour démolir et critiquer ! "T'as vu ça / celui-ci, c'est nul, c'est naze, c'est un looser", etc.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Dites des choses positives, avec des mots polis, exposez vos valeurs et vous entendez : "ça y est il recommence avec ses bondieuseries..." On n'ose plus dire : "moi j'aimerais plus de justice; moi j'aimerais écouter et apprendre; moi, je ne viendrais pas avec vous si c'est pour taper sur X ou Y." Celui qui dans son coeur veut être juste, aimable et non-violent est en butte aux moqueries des autres. C'est tellement plus "sport" d'aller piquer dans les magasins ou de tromper le fisc (pour les plus grands !).</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Les idées chrétiennes d'amour du prochain, de défense du faible, de justice, de salaire équitable ne sont pas généralisées, de loin pas, elles sont même critiquées, déconsidérées et méprisées. Ce sont les "persécutions" actuelles que nous vivons. Et il faut être courageux, tenace et volontaire pour lutter contre ce courant. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Lutter contre le courant. C'est la tâche à laquelle Dieu ne cesse d'appeler les humains. C'est ainsi qu'il a appelé Jérémie qui se trouvait trop jeune (il dit littéralement : "Mais je n'ai pas de poil au menton" (Jér 1:6)). C'est ainsi que Jésus a appelé ses disciples, douze hommes et quelques femmes, dont Marie, Jeanne et Suzanne. C'est ainsi que Jésus a appelé Saul sur le chemin de Damas. C'est ainsi qu'il appelle chacun de vous. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Aujourd'hui — dans un monde qui privilégie la guerre, l'injustice, l'exploitation, l'écrasement des faibles — choisissez la voie de Jésus, celle du respect, celle de l'amour, de la non-violence, de la justice. Ce n'est pas une voie facile, plus simple. En optant pour Jésus, vous allez rencontrer de nombreux obstacles sur votre route, vous serez en butte aux moqueries, aux fausses accusations de faiblesse, de couardise, de lâcheté.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Etes-vous prêts à relever ces défis et être quelqu'un ou bien allez-vous céder à la pression sociale et vous fondre dans la masse de ceux qui ne veulent pas se mouiller, par intervenir ? Ce choix est placé devant vous !</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Lorsque Saul a entendu Jésus lui demander : "Pourquoi me persécutes-tu ?" il est tombé à terre, toutes ses convictions antérieures se sont brisées et il a réalisé qu'il avait fait fausse route jusque-là. Il a eu le courage de changer de comportement, il s'est converti. Il est devenu l'apôtre de l'amour du Christ.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amen</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">© Jean-Marie Thévoz, 2021</p>
Jean-Marie Thévoz
http://clamans.hautetfort.com/about.html
Pentecôte, don, universalité et solidarité
tag:clamans.hautetfort.com,2021-05-25:6317964
2021-05-25T08:29:00+02:00
2021-05-25T08:29:00+02:00
(31.5.1998) Actes 2 Pentecôte, don, universalité et solidarité...
<p>(31.5.1998)</p><p>Actes 2</p><p>Pentecôte, don, universalité et solidarité</p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: small;">Deutéronome 16 : 9-12. </span><span style="font-size: small;">Jean 16 : 12-15. </span><span style="font-size: small;">Actes 2 : 1-13. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: small;">Télécharger le texte : <a id="media-6261762" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/00/2769508411.pdf">P-1998-05-31.pdf</a></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: small;">Chères paroissiennes, chers paroissiens,</span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: small;">Aujourd'hui, nous fêtons Pentecôte, la fête du don de l'Esprit saint à l'Eglise. Aujourd'hui, les juifs fêtent également Pentecôte, ou, en hébreu, Chavouot. En Israël, depuis des temps très reculés, cette fête arrive 7 semaines (Chavouot = semaines), 50 jours (Pentecôte, en grec) après le début de la moisson. Cette fête est très ancienne et son sens a évolué au cours du temps, tout en gardant comme constante le don et la reconnaissance.</span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: small;">Vous avez entendu dans l'Ancien Testament, au livre du Deutéronome, que Pentecôte est la fête de la fin des moissons. Le peuple y remercie Dieu des dons de la nature, de la culture du sol et de l'élevage des troupeaux. C'est une fête pour tous les habitants du pays, y compris les marginaux ou les déshérités. C'est une fête de reconnaissance et de joie, or la joie n'est possible que si tous y sont invités et inclus.</span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: small;">Cette fête essentiellement agricole reçoit une marque "israélite" lorsqu'elle est intégrée au cycle de la Pâque. La Pâque commémore la sortie d'Egypte, la Pentecôte vient commémorer le don de la liberté et de la Loi. Cet usage devient dominant après la destruction du Temple de Jérusalem. Pentecôte devient la commémoration du don de la Loi, rappel des événements du Sinaï, de la constitution du peuple d'Israël.</span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: small;">Venons-en maintenant à l'évangéliste Luc. Lorsqu'il écrit une suite à son évangile avec le livre des Actes des Apôtres, il crée un calendrier liturgique. Il est le seul évangéliste à le faire. Si vous vous souvenez de ma prédication du <a href="http://clamans.hautetfort.com/archive/2007/05/22/il-est-avantageux-pour-vous-que-je-parte.html">3 mai dernier sur le Paraclet</a>, pour l'évangéliste Jean, le don de l'Esprit suivait directement l'élévation — donc la résurrection — de Jésus. Luc, lui, rythme les événements. Il y a Pâques, puis 40 jours que Jésus passe avec ses disciples jusqu'à son ascension. Ensuite Luc place le don de l'Esprit lors de la fête de Pentecôte, 50 jours après Pâques, donc 10 jours après l'Ascension. C'est ce calendrier que nos Eglises suivent aujourd'hui. </span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: small;">Luc institue son calendrier pour faire une relecture de l'histoire à la lumière des événements instaurés par Jésus-Christ. La venue du Christ illumine le passé, donne une nouvelle clé de lecture de l'histoire du peuple d'Israël. La Pentecôte peut être fêtée à la lumière du Christ. La Pentecôte chrétienne est une actualisation, une nouvelle vision, un nouvel accomplissement de la révélation de Dieu au mont Sinaï. Si la Pentecôte juive fête le don des Tables de la Loi, la Pentecôte chrétienne fête le don de l'Esprit, l'Esprit de Dieu, ou de Jésus qui devient le nouvel interprète de la Loi.</span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: small;">Les flammes qui se posent sur la tête de chacun des disciples transforment chacune de ces têtes en un petit Mont Sinaï recouvert par la nuée de Dieu, signe de sa présence. Chaque disciple reçoit personnellement les Tables de la Loi, non pas sous forme de Tables de pierre, mais sous forme d'un nouveau langage, d'une parole. Les lettres gravées sur la pierre sont remplacées par des mots qui se disent dans le souffle, dans l'esprit. La loi écrite à l'extérieur est remplacée par une parole qui s'inscrit à l'intérieur de nous-mêmes, dans notre esprit et dans notre coeur.</span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: small;">Cette intériorisation du message de Dieu ne correspond cependant pas à une privatisation de la religion. Le christianisme n'est pas une religion enfermée à l'intérieur de soi, c'est une religion de communication.</span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: small;">Dans l'événement de Pentecôte il y a un double mouvement. J'ai parlé du premier mouvement qui va de Dieu vers chaque individu avec la langue de feu. Le deuxième mouvement, lui, est transversal, il va d'un individu à l'autre, il est mouvement vers les autres, ce sont les langues que se mettent à parler les disciples et que les humains de toutes les nations se mettent à comprendre !</span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: small;">La Pentecôte, c'est la globalisation de la communication à un degré qui n'a rien à envier à Internet. Le message de l'Evangile est pour tous les peuples, bonne nouvelle pour tous, compréhensible par tous. L'universalisation du message de l'Evangile est le fruit de l'Esprit. L'Esprit va d'ailleurs précéder les pas des hommes et anticiper des ouvertures que les disciples n'osaient même pas esquisser. Là, je vous renvoie à l'histoire de Pierre et de Corneille dans le livre des Actes au chapitre 10.</span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: small;">L'universalisation, la globalisation de l'Evangile se fait dans l'accueil et dans l'inclusion de tous, en rappel du fondement de la fête de Pentecôte que nous donne le Deutéronome :</span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: small;">"Au sanctuaire du Seigneur, vous vous réjouirez avec vos enfants, vos serviteurs et vos servantes, ainsi que les lévites, les étrangers, les orphelins et les veuves qui vivent parmi vous." (Dt 16:11).</span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: small;">La mondialisation de l'Evangile que décrit l'événement de la Pentecôte, c'est la perspective que tous les humains — quels que soient leurs statuts, provenances, origines, etc. — puissent former un seul peuple — comme Israël sous le Sinaï — où chacun et chacune ait sa place, car c'est le peuple que Dieu lui-même appelle et constitue. Pentecôte c'est la création d'une communauté accueillante et solidaire. </span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: small;">Amen</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;">© Jean-Marie Thévoz, 2021</p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: small;"> </span></p>
Jean-Marie Thévoz
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Le Christ donne à l'Eglise des personnes
tag:clamans.hautetfort.com,2021-01-31:6294369
2021-01-31T08:34:00+01:00
2021-01-31T08:34:00+01:00
(26.1.2003) Ephésiens 4 Le Christ donne à l'Eglise des personnes Matthieu...
<p>(26.1.2003) Ephésiens 4</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Le Christ donne à l'Eglise des personnes</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Matthieu 13 : 31-32. Ephésiens 4:1-6. Ephésiens 4: 7 et 11-16</p><p style="margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte : <a id="media-6222316" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/00/492424082.pdf">P-2003-01-26.pdf</a></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Chères paroissiennes, chers paroissiens,</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Un des principes fondateurs du protestantisme est le recours à la Bible comme première et dernière instance pour dire le "vrai" en matière de "doctrine", de ce que nous avons à penser et à croire. L'Ecriture seule [sola scriptura] est la mesure, le tuteur, l'inspiration pour définir notre foi, notre vision de Dieu et ce que doit être notre service. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Tout ce que nous avons construit et construisons encore — en tant qu'individu ou en tant qu'Eglise — doit être évalué, examiné, critiqué ou rénové [réformé] en fonction de ce que la Bible nous dit. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Dans un temps où le travail de l'Eglise est de plus en plus souvent remis en cause — cela a été le cas du travail missionnaire, le travail de l'Eglise en dehors de nos frontières; c'est le cas depuis la mise en place d'EaV pour notre travail, ici, en interne — il est important de relire dans la Bible les textes qui nous parlent de l'Eglise comme celui d'Ephésiens 4.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Avant d'aborder le contenu très riche de ce texte, j'aimerais rappeler cette phrase célèbre du théologien catholique Alfred Loisy : "Jésus annonçait le Royaume et c'est l'Eglise qui est venue." On entend souvent cette phrase dite sur un ton désabusé, comme si l'Eglise était un échec par rapport à l'annonce du Royaume. Ce n'est pas ce que voulait dire Alfred Loisy.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le décalage existe entre le Royaume et l'Eglise, mais l'important : c'est que nous en soyons conscients, pas que nous pleurions sur ce décalage. Le Royaume est encore devant nous, comme un but et une espérance. l'Eglise est présente, non comme un but, mais comme un moyen.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Jésus proclamait la venue de son Règne, l'Eglise est la communauté de ceux qui l'espèrent et l'attendent (mais pas les bras croisés). Comme l'arbre de la parabole qui vient d'une graine insignifiante, l'Eglise est promise à la croissance à partir de nos personnes, même si nous nous considérons comme insignifiants — ce qui n'est pas le regard que Dieu a sur nous. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le texte d'Ephésiens 4 nous rappelle d'abord l'unicité de Dieu qui nous appelle à l'unité des croyants dans la communauté. Cette unité — un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême — est le fondement de la communauté. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Cette unité ne se fait pas dans l'uniformité. L'unité est l'attachement à la même source qui est le Christ et au même but qui est la proclamation de la bonne nouvelle. Entre la source et le but se trouve la diversité des personnes et des chemins. </span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"Le Christ a fait des dons particuliers, il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, évangélistes, pasteurs, catéchètes, etc..." (Eph 4:11).</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le Christ donne à l'Eglise des personnes avec chacune des particularités et des compétences différentes pour faire croître l'ensemble. L'Apôtre parle là de "peuple de Dieu" puis de "corps." L'Eglise est avant tout une communauté, une communauté qui est invitée — d'abord dans le concret — à se soutenir, se supporter les uns les autres. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">L'Apôtre ne plane pas dans les nuages, il sait les difficultés à être ensemble. Mais il ne doute pas de la générosité de Dieu, il sait les dons du Christ. Ces personnes données à l'Eglise — dans l'énumération qui est faite — ont pour tâche la proclamation de la Parole. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">L'Apôtre n'a pas le souci de structurer l'Eglise. L'unité de l'Eglise ne repose pas sur son organisation, mais sur l'Evangile partagé dans la communauté. Les vocations des uns et des autres — et chacun trouve sa vocation particulière — ont pour buts le service chrétien et la progression dans la foi. Deux buts différents, mais indispensables l'un à l'autre : l'action et l'enrichissement de l'être. La progression de la foi nourrit le service et le service apporte à la foi la dimension de l'amour fraternel. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Aujourd'hui, nous recevons deux personnes qui sont parties — au nom des Eglises de chez nous — au Cameroun. Je pourrais ici vanter leur vocation et leur service, leur travail et leur engagement. J'aurais peur de le faire — non pas parce qu'ils manqueraient de l'un ou de l'autre, mais parce que cela nous sert trop souvent d'alibi pour cacher ou dévaloriser notre vocation personnelle. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Il n'y a pas besoin d'être missionnaire au loin ou occuper la chaire comme ministre pour pouvoir se dire qu'on a une vocation. La vocation n'est pas réservée à quelques-uns ! C'est l'ensemble du peuple de Dieu qui est appelé à grandir afin que chacun puisse parvenir à ce que l'Apôtre appelle : le stade d'adulte dans la foi. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">L'adulte dans la foi est celui qui a trouvé des repères suffisamment solides pour ne pas être ballotté au gré des différentes affirmations qu'il peut entendre autour de lui. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Etre adulte dans la foi, c'est savoir ce qu'on a soi-même reçu du Christ et savoir trouver sa place dans la communauté — c'est-à-dire être conscient de sa vocation et du lieu de son service. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Dans la communauté, où s'exerce un seul baptême, nous sommes tous des baptisés égaux dans l'amour reçu du Christ, et tous également porteur d'une vocation, pour des fonctions diverses. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">En ce dimanche missionnaire, où nous prions pour l'avancement du Règne de Dieu, où nous consacrons une partie de nos biens à soutenir le ministère de ceux qui partent à l'étranger, au travers du Département Missionnaire, n'oublions pas notre responsabilité personnelle d'agir ici, dans notre vie de tous les jours pour faire rayonner l'Evangile.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"Ainsi — comme le dit l'Apôtre — lorsque chaque membre agit comme il le doit, le corps entier grandit et se développe par l'amour." (Eph 4:16)</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amen</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;">© Jean-Marie Thévoz, 2021</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p>
Jean-Marie Thévoz
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Dieu accompagne son peuple
tag:clamans.hautetfort.com,2020-08-21:6258767
2020-08-21T15:41:00+02:00
2020-08-21T15:41:00+02:00
Ezechiel 10 16.8.2020 Dieu accompagne son peuple Ezechiel 10:18-22 +...
<p style="margin-bottom: 0cm;">Ezechiel 10</p><p style="margin-bottom: 0cm;">16.8.2020</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Dieu accompagne son peuple</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Ezechiel 10:18-22 + 11:22-25. Exode 40:16-21+33-38. Ezechiel 39:23-29. </p><p style="margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte : <a id="media-6163467" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/02/4049296009.pdf">P-2020-08-16.pdf</a></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Chers frères et soeurs en Christ,</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Dans l'histoire d'Israël, en 587 av. J.-C., Jérusalem a été prise par les Babyloniens. Le roi, les dirigeants et l'élite d'Israël sont déportés à Babylone. Le Temple de Jérusalem ainsi que la ville sont détruits.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Le prophète Ezéchiel fait partie des premiers déportés et il va s'adresser à ceux qui ont été exilés avec lui, et parfois à ceux qui sont restés dans le pays. Sa grande tâche, c'est de transmettre à ses compagnons d'infortune les paroles du Dieu qui les a mis dans cette situation. Tâche difficile.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">En effet, soit Dieu n'a pas su défendre son peuple contre les Babyloniens et il ne vaut rien en tant que Dieu national : c'est un Dieu faible; soit Dieu a bien voulu que cela arrive, alors comment lui faire encore confiance et s'attacher à lui ?</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Jérémie, qui parlait avant la catastrophe prévisible, disait : Dieu va faire arriver cela, à moins que nous ne changiez de comportement. Il y avait l'espoir d'éviter cette catastrophe. Ezéchiel parle alors que le désastre est arrivé et il concède que Dieu a laissé faire, comme en miroir de l'attitude du peuple à son égard : vous voulez vivre sans moi, et bien voyez comment cela se passe lorsque je ne vous sauve pas !</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Mais ce n'est pas le dernier mot de Dieu ! Si Dieu se détourne, ce n'est jamais pour longtemps. Ezéchiel n'est pas un prophète de malheur, comme Jérémie, il est là pour transmettre ce que Dieu veut faire pour son peuple en exil. Dieu reprend l'initiative pour renouer le dialogue.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Le prophète Ezéchiel va avoir plusieurs visions de ce que Dieu entreprend pour les exilés. Deux visions d'Ezéchiel sont bien connues, celle du char de feu et celle de la vallée des ossements, ossements qui vont reprendre vie. La vision qui m'intéresse maintenant est celle du char de feu. C'est une vision grandiose. L'engin nous est présenté longuement dans le chapitre 1. Si Ezéchiel parlait avec le vocabulaire d'aujourd'hui, je pense qu'il parlerait en termes de vaisseau spatial scintillant !</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Au-delà de la représentation visuelle de ce mystérieux char de feu volant, c'est ce que le prophète veut nous dire de Dieu lui-même et de son attitude qui est important. Oui, le peuple d'Israël a été déporté. Oui, le Temple de Dieu a été détruit, mais Dieu n'est pas anéanti, Dieu n'est pas bloqué à Jérusalem ! Dans le passage que vous avez entendu (Ez 10), le char de feu s'élève d'abord au-dessus du Temple, puis s'oriente vers l'Est, part en direction du Mont des Oliviers, puis voyage jusqu'au lieu où se trouve le prophète, le long de la rivière Khebar. Dieu n'est pas fixé dans son Temple ! Dieu est mobile, il prend la route et il rejoint son peuple là où il se trouve, en exil. Dieu déménage, Dieu s'exile avec ceux qu'il aime !</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">La destruction du Temple — aussi catastrophique qu'elle soit — est l'occasion d'un recommencement, de débuter quelque chose de neuf, de nouveau. Elle permet une nouvelle forme de présence de Dieu. Dieu devient mobile, il n'est plus lié à un lieu. Un Dieu mobile devient un Dieu qui peut nous rejoindre là où nous sommes, qui peut venir jusqu'à nous.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">En fait de Dieu mobile, c'est une nouveauté pour les habitants sédentaires de Jérusalem, mais ce n'est pas une nouveauté pour une population nomade ! Dans le livre de l'Exode, Dieu accompagne le peuple hébreu, depuis la sortie d'Egypte jusqu'à l'entrée dans le pays de Canaan, c'est déjà un Dieu qui voyage. Le char de feu n'est donc pas sans rappeler la nuée qui ouvre la route des hébreux dans le désert.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">A la fin du livre de l'Exode, il y a même la description d'un Temple fait de poteaux et de toiles, montable et démontable, pour y placer l'arche de l'alliance. Si la tradition de l'Exode et de la nuée sont très anciennes et ont sûrement inspiré Ezéchiel, on peut se demander si le sanctuaire mobile — dont le plan ressemble tellement au deuxième Temple — n'est pas inspiré des projets de reconstruction du Temple, élaborés pendant ou juste après l'Exil. Le texte de l'Exode serait donc aussi à lirre comme la projection d'un retour d'Exil.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Il y a dû y avoir plusieurs projets de reconstruction du Temple de Jérusalem. Ezéchiel, lui-même, fait sa propre proposition dans les chapitres 40 à 48. Mais au vu des recherches archéologiques sur le Temple construit, ce n'est pas sa proposition qui a été retenue.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Même si Ezéchiel prévoit une reconstruction d'un Temple en pierre à Jérusalem — à cette époque on ne peut pas encore s'en passer — Ezéchiel pose les fondements d'une religion plus intérieure. Dans son chapitre de conclusion avant son plan du Temple, au chapitre 39, Ezéchiel transmet ce message de la part de Dieu : "J'animerai les Israélites de mon Esprit." (Ez 39:29). Phrase qui sera développée dans ce passage bien connu qui est souvent repris dans les liturgies de baptême :</p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">"Je vous donnerai un coeur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J'enlèvera votre coeur insensible comme une pierre et je le remplacerai par un coeur réceptif. Je mettrai en vous mon Esprit, je vous rendrai ainsi capable d'obéir à mes lois, d'observer et de pratiquer les règles que je vous ai prescrites. Alors vous pourrez habiter dans le pays que j'ai donné à vos ancêtres; vous serez mon peuple et je serai votre Dieu." (Ez 36:26-28)</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Alors que le Temple est détruit, la relation à Dieu doit passer par d'autres canaux que les gestes rituels et sacrificiels. Les déportés à Babylone — s'il veulent conserver leur foi et leur identité — ont dû inventer une nouvelle forme de relation à Dieu, de vie spirituelle. Cette nouvelle relation à Dieu passe par un engagement moral : obéir à la loi, autant à la loi morale qu'à la loi cultuelle (les fêtes).</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Cet engagement — pour Ezéchiel — devient un engagement personnel. En effet, Ezéchiel développe le principe de la responsabilité personnelle devant Dieu, notamment en critiquant un proverbe de l'époque : "Les parents ont mangé des raisons verts et ce sont les enfants qui ont mal aux dents !" (Ez 18:2). Ce ne sera plus ainsi, dit-il, chacun porte la responsabilité de son propre comportement.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">C'est l'obéissance personnelle aux commandements de Dieu qui est importante et cette obéissance ne peut se réaliser que dans la connaissance personnelle de Dieu. On quitte donc une simple obéissance rituelle pour accéder à une adhésion morale de tous les jours.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Jésus portera cette adhésion à son achèvement, à son accomplissement, lorsqu'il reprend les commandements dans le Sermon sur la montagne (Mt 5—7) et les poussera jusqu'à leur extrême limite, jusqu'à l'accomplissement d'un amour total en poussant l'amour du prochain jusqu'à l'amour des ennemis.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">A ce niveau d'intériorisation de la loi et de la relation à Dieu, plus aucun Temple de pierre n'est nécessaire. Ce que Dieu attend, c'est une communauté habitée par l'Esprit et faite de pierres vivantes.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Amen</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">© Jean-Marie Thévoz, 2020</p>
Jean-Marie Thévoz
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Notre Père (6)
tag:clamans.hautetfort.com,2020-07-05:6249795
2020-07-05T11:05:00+02:00
2020-07-05T11:05:00+02:00
5.7.2020 Amos 2 Notre Père (6) Deutéronome...
<p>5.7.2020</p><p>Amos 2</p><p>Notre Père (6)</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Deutéronome 4:5-8. Amos 2 : 6-10. Matthieu 22 : 34-40</p><p style="margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte : <a id="media-6151330" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/01/2760368464.pdf">P-2020-07-05.pdf </a>(pour lire toute la série sur le Notre Père, cliquer dans la colonne de droite la catégorie "Notre Père")</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Chers frères et soeurs en Christ,</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Dans le Notre Père, nous disons : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » Que demandons-nous au juste ?</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Nous ne disons pas « Aide-nous à accomplir ta volonté » ou « Aide-nous à obéir à tes commandements ». On dirait bien que nous sommes hors course ou qu'il s'agit de plus que de l'obéissance ou de la pratique.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Cette demande est un souhait adressé à Dieu lui-même pour que sa volonté se réalise, s'accomplisse pleinement sur la terre, comme elle est réalisée déjà dans le ciel, dans la sphère divine.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Il y a là — de notre part — une attente, un désir, un souhait que le dessein même de Dieu s'accomplisse, se réalise pleinement dans le monde et en nous. Mais quel et ce dessein, ce plan, cette volonté ?</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">J'ai suggéré depuis le début de cette série de prédications sur le Notre Père que l'on pouvait suivre le périple du peuple d'Israël en remontant les phrases du Notre Père.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Cette phrase sur la volonté nous fait voyager depuis le désert de l'Exode, où Moïse reçoit les tables de la Loi, jusqu'à l’établissement de la royauté en Israël avec sa cohorte de prophètes.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Tout au long du texte biblique nous rencontrons des lois et des commandements. Au point que notre lecture peut s'en trouver découragée. Lire Lévitique, Nombre et Deutéronome n'est pas très exaltant. Pourtant ces lois sont fondamentales, non pas dans leur lettre — qui est devenue caduque pour nous — mais dans l'idée qu'elles viennent de Dieu et que Dieu les donne à son peuple pour qu'il demeure libre.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Le Décalogue commence ainsi : « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays de l'esclavage » (Dt 5:6). La Loi n'est pas un retour à l'esclavage, elle est garantie de liberté et de sécurité. Le Décalogue est donné par un Dieu qui libère. Et constamment par la suite — après Moïse — Dieu envoie des prophètes pour rappeler la vocation du peuple d'Israël, la vocation des rois d'Israël.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Le prophète Samuel met en garde le peuple, qui réclame un roi, que la royauté mettra en péril leur liberté (1 S 8). Le prophète Nathan reprendra le roi David pour dénoncer ses abus de pouvoir lorsqu'il séduira Bethsabée et fera tuer son mari (2 S 11—12). Le prophète Elie reprendra Achab et Jézabel quand ils feront tuer Naboth pour s'emparer de sa vigne (1 R 21).</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">La Loi divine est là pour protéger le petit contre le puissant, le faible contre le fort, la veuve contre le juge inique.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">On retrouve ces plaidoyers chez les prophètes qui ont un livre à leur nom. Vous avez entendu le prophète Amos condamner ceux qui vendent en esclavage une famille pour récupérer le prix d'une paire de sandale, où ceux qui utilisent le manteau du pauvre pris en gage pour en faire un tapis de prière.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Ce que Dieu demande, toujours à nouveau, c'est la droiture, la justice, l'équité contre la force et la puissance. L'entier de la Bible est un plaidoyer pour l'établissement de la justice dans les relations autant personnelles qu'institutionnelles.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">La justice est certes une contrainte, une limitation pour les puissants, mais c'est ainsi qu'elle assure la protection de tous, à commencer par les plus faibles. La justice permet des rapports sociaux apaisés. « Pas de paix sans justice » crient les manifestants des « Black lives matter » et ils ont raison. Il n'y a pas de paix sociale sans justice sociale. Et tous les prophètes de la Bible le rappellent au nom de Dieu.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Le Notre Père nous est donné au cœur du Sermon sur la Montagne (Mt 5—7). Ce texte où Jésus reprend les grands commandements pour les pousser dans leurs extrémités. Il ne s'agit pas seulement de ne pas tuer, il s'agit d'aller à la racine et de bannir la source de la violence, dès les premiers mots malveillants, dès les premières injures. Il ne s'agit pas seulement de ne pas haïr, il s'agit d'aimer ses ennemis.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Et Jésus résume l'intention de toute la Loi et les Prophètes dans les deux commandements d'amour, aimer Dieu et aimer son prochain. Il ne s'agit pas ici du sentiment d'amour, il s'agit du ressort de la Loi, faire justice, respecter l'autre dans son être en le considérant comme aussi respectable et aimable que soi-même.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Voilà la volonté divine : que tout être humain soit respecté et considéré — dans son être et sa nature propre — comme une créature voulue par Dieu et aimée de lui.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">On voit bien que ce n'est pas le cas dans notre monde. On voit aussi, que aussi grand que soit notre effort individuel pour aimer notre prochain, que cela ne suffit pas à changer notre société, notre monde. Il y a des changements structurels qui doivent être faits, réalisés, accomplis pour que le monde change.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Nous avons à y apporter chacun notre contribution, mais, dans notre prière du Notre Père, nous reconnaissons que la conversion du monde à la justice nous échappe. Nous demandons à Dieu ce changement.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Fonder une société sur l'amour et la justice — en écho aux deux grands commandements — c'est vraiment changer la société dans ses fondements mêmes. On peut même dire que c'est une demande révolutionnaire ! C'est ce que nous demandons chaque fois que nous prions le Notre Père.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Amen</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">© Jean-Marie Thévoz, 2020.</p>
Jean-Marie Thévoz
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Ascension. Jésus passe le relais, nous sommes ses témoins.
tag:clamans.hautetfort.com,2020-05-21:6239534
2020-05-21T05:57:00+02:00
2020-05-21T05:57:00+02:00
pour le jeudi de l'Ascension, 21 mai Actes 1 Ascension. Jésus passe le...
<p>pour le jeudi de l'Ascension, 21 mai</p><p>Actes 1</p><p>Ascension. Jésus passe le relais, nous sommes ses témoins.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Luc 24 : 41b-53. Actes 1 : 1-4 </p><p style="margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte : <a id="media-6134731" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/01/1592451558.pdf">P-2020-05-21.pdf</a></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Chers frères et soeurs en Christ,</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Nous avons lu le récit de l'Ascension tel que nous le raconte l'Evangéliste Luc, à la fin de son Evangile et au début du livre des Actes. Luc a fait de l'Ascension l'élément charnière entre ses deux livres, le récit de la vie de Jésus et le récit de la vie de l'Eglise commençante.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Luc est un écrivain doué qui sait mettre en scène les personnages et les événements pour faire ressortir le sens et les perspectives théologiques. Dans le récit de l'Ascension, Luc reprend des affirmations de foi des apôtres et témoins du Christ : le Christ a été élevé au-dessus de tout (Ph 2:9), il a été glorifié (Jn 12:23) et il est maintenant assis à la droite de Dieu (Luc 22:69) et il les met en récit visuel, devant les yeux des disciples.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Il nous montre en quelque sorte Jésus rejoindre le monde de Dieu, représenté par le ciel et la nuée. Il nous rend visible, compréhensible, une vérité théologique. Mais plus important que de voir cela, c'est de comprendre le sens de cet événement. En plaçant l'Ascension à la charnière de l'Evangile et des Actes, Luc nous transmet plusieurs messages.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Dans l'Evangile, l'épisode entourant l'Ascension est raconté comme une scène d'adieu. Jésus se sépare de ses disciples, il les enseigne une dernière fois, il leur ouvre l'intelligence pour qu'ils comprennent les Ecritures; il leur promet l'Esprit saint; il les bénit et s'en va. Jésus est actif et les disciples sont passifs, ils reçoivent l'enseignement, la promesse et la bénédiction. Et si l'on devait mettre en film la dernière image des disciples louant Dieu dans le Temple, on pourrait en faire une vue aérienne, comme si Jésus regardait ses disciples depuis le ciel.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Dans le livre des Actes, Luc change la perspective (je vous avais dit que Luc était un écrivain doué). Luc commence par faire un petit résumé qui reprend — avec d'autres mots — les événements qui terminent l'Evangile, rappelant le temps entre la Résurrection et l'Ascension.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Luc expose que le temps de Jésus était celui du baptême d'eau et que vient le temps du baptême de l'Esprit qui viendra "dans peu de jours" (à la Pentecôte) (Ac 1:5). Ensuite, les disciples questionnent Jésus sur l'établissement du Royaume d'Israël, qu'ils confondent encore avec le Royaume de Dieu dont parle Jésus. Alors Jésus les investit de leur mission : être témoin à Jérusalem, en Judée, en Samarie et jusqu'aux extrémités de la terre (Ac 1:8). Après cela, Jésus est élevé et caché aux yeux des disciples. En cinéma, ce serait une vue du sol vers le ciel.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Dans cette scène on a vu des disciples actifs à questionner Jésus et investis d'une mission et un départ vu du point de vue de ceux qui restent.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Voilà, Jésus est parti ! Qu'en penser et que faire ?</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Ce départ, cette ascension est bien différente du départ que les disciples ont déjà vécus lors de la mort de Jésus sur la croix. Ce départ n'est pas un abandon, une séparation douloureuse. Ce départ est préparé, les disciples ont reçu des instructions. Ce départ est préparé, les disciples ont reçu une mission. Ce départ est préparé, les disciples ont reçu une promesse.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Les disciples vont recevoir l'Esprit saint, qui est la nouvelle forme de présence de Jésus, de Dieu en nous. Les disciples ont reçu une mission : ce sont eux, c'est nous qui sommes à présent les relais de la présence de Jésus. Nous sommes les témoins du message de Jésus. L'absence de Jésus "comme avant" est remplacée par une nouvelle forme de présence, par l'Esprit saint et par la communauté.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">« En s'effaçant du monde, le Ressuscité ouvre un espace dans lequel la communauté des croyants concrétisera la présence cachée du Christ »* Jésus passe le relais. Nous sommes ses témoins. Et ce message est destiné à la terre entière ! Comme un caillou qu'on jette dans l'eau fait des vagues concentriques qui s'étendent à toute la surface de l'eau, le message de Jésus est destiné à la terre entière et nous en sommes les messagers aujourd'hui.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Les disciples ont apporté le message de Jésus dans tout l'empire romain, à travers le réseau de synagogues qui s'étendait dans tout l'empire. Le message a traversé les siècles, deux millénaires, jusqu'à nous. Une chaîne ininterrompue de témoins va des premiers disciples jusqu'à nous.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Nous avons la responsabilité d'être à notre tour les témoins de Jésus auprès des humains de notre temps. Nous avons reçu le Christ et nous recevons aussi cette mission de témoigner du Christ et de sa vie.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Les disciples se réunissaient pour prier dans une maison de Jérusalem, pour se ressourcer et prendre des forces pour se préparer à évangéliser la terre. Ils étaient onze disciples avec quelques autres personnes, des hommes et des femmes, peu de personnes pour une grande tâche, mais accompagnés de la force de l'Esprit.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Nous avons des occasions de nous ressourcer pour que la Parole et l'Esprit de Jésus nous habitent et que nous puissions témoigner de cette vie en nous. Nous avons besoin de la prière et du soutien de toute la communauté de l'Eglise pour que l'Evangile — la bonne nouvelle — de Jésus continue d'être annoncée et vécue dans notre paroisse, dans notre pays et dans le monde.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Le départ de Jésus à l'Ascension n'est pas un abandon, n'est pas un affaiblissement, il est le transfert de la responsabilité de la mission à tous les croyants. Assumons avec joie cette responsabilité, Jésus nous en promet la force par son Esprit.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Amen</p><p style="margin-bottom: 0cm;">* Daniel Marguerat, Les Actes des Apôtres (1—12), Commentaires du Nouveau Testament, Labor et Fides, Genève, 2007, p. 51</p><p style="margin-bottom: 0cm;">© Jean-Marie Thévoz, 2020.</p>
Jean-Marie Thévoz
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Notre Père (1)
tag:clamans.hautetfort.com,2020-05-10:6236564
2020-05-10T05:30:00+02:00
2020-05-10T05:30:00+02:00
pour le dimanche 10 mai Matthieu 6 Notre Père (1) Matthieu 6 : 5-13...
<p>pour le dimanche 10 mai</p><p style="text-align: left;">Matthieu 6</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Notre Père (1)</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Matthieu 6 : 5-13</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">télécharger le texte ici : <a id="media-6129899" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/02/3843996408.pdf">P-2020-05-10.pdf</a></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Chers frères et soeurs en Christ,</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Je commence ici une suite de prédication sur le Notre Père (pour lire toute la série sur le Notre Père, cliquer dans la colonne de droite la catégorie "Notre Père"). Cette prière a été adoptée par la première Eglise et n'a cessé d'être dite depuis lors dans toutes les Eglises chrétiennes de la terre. Elle est dite dans une forme liturgique ancrée dans le texte des Evangiles.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Deux Evangiles nous rapportent ces paroles de Jésus : Luc dans une version courte et Matthieu avec deux phrases de plus : la phrase sur la volonté et la phrase sur la délivrance du mal, chacune de ces deux phrases étant un développement ou une explication de la phrase précédente.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">La formule finale « Car c'est à toi qu'appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles, amen » a été ajoutée dans les manuscrits à partir du IIe siècle, mais était probablement prononcée bien avant. C'est une finale classique des prières juives.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Tout laisse penser que cette prière a été prononcée par Jésus lui-même. Le vocabulaire est celui de la prière juive des synagogues. Mais le Notre Père « ne comporte aucune trace de la théologie des premiers chrétiens » nous dit Jean Zumstein*, pas de mention du Saint-Esprit ni de la foi en Jésus, ni de sa mort. Par contre le Notre Père accentue le thème du règne, du Royaume cher à Jésus et celui de la bienveillance divine.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Ces deux thèmes : le Royaume de Dieu et la sollicitude divine structurent le Notre Père. La première partie, avec ses trois demandes, concernent Dieu. Les demandes sont en « tu » et appellent à la venue du règne et de la volonté de Dieu. La seconde partie en « nous » se centre sur les besoins des humains : le pain, le pardon et la confrontation au mal.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">L'énoncé de ces besoins est presque en style télégraphique. Cela concorde bien avec l'enseignement de Jésus sur la prière dans le Sermon sur la Montagne : « Quand vous priez, ne prononcez pas un grand nombre de paroles comme les païens... car Dieu sait ce dont vous avez besoin. » (Mt 6:7-8).</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">L'enseignement de Jésus sur la prière est très paradoxal et très peu favorable à l'Eglise et à la vie communautaire ! Jésus demande d'abord de quitter les lieux publics et de s'enfermer dans sa chambre. La prière est de l'ordre de l'intime. Jésus aussi se retirait pour prier, dans le désert (Mc 1:35), sur la montagne (Luc 9:29) ou à l'écart des disciples dans le jardin de Gethsémané (Mc 14:32). C'est dans ce lieu secret que se passe la rencontre avec Dieu « qui voit dans le secret » (v.6), dans l'intime.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Et puis Jésus nous coupe l'herbe sous les pieds : « Votre Père sait déjà de quoi vous avez besoin avant que vous le lui demandiez » (v.8). Alors, pas de vaines paroles, pas de quantité, pas d'exposé sans fin de ses besoins... que reste-t-il à faire quand on prie ? Il reste la posture. Une posture de louange (Dieu est saint), de désir ardent (du règne et de la volonté divine) et les demandes qui disent que nous ne nous suffisons pas à nous-mêmes.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Une fois cela posé, nous pouvons entrer dans le texte de cette prière enseignée par Jésus. Au cours des prochains dimanches, nous allons voir ces mots, ces phrases. Mais nous allons le faire en remontant le texte, en partant de la fin pour revenir au début.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Cette prière est un peu comme l'échelle de Jacob (Genèse 28:10-15) que les anges montent et descendent. Nous la prions en descendant du Père vers les humains, du règne de Dieu vers notre engluement dans le malheur. Pour comprendre et approfondir cette prière, je vous propose de partir de notre situation — en bas de l'échelle — et voir comment par cette prière, Dieu nous attire à lui, par étapes.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Jésus lui-même a descendu le Notre Père parce qu'il vient du Père. Nous avons besoin de le remonter pour l'assimiler et pouvoir le prier en redescendant.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Le Notre Père se termine donc par ce qu'on appelle une doxologie, un énoncé de louange. On vient de dire que nous avons besoin de Dieu opur être délivré du mal et l'on finit la prière par une confession de foi : « Car c'est à toi qu'appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles. Amen ».</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Nous avons là le fondement, la fondation sur laquelle repose notre prière et notre foi. « Car ». C'est en raison de la nature de Dieu que nous pouvons prier et croire. C'est le socle sur lequel repose l'échelle (de Jacob).</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Dire que « le règne, la puissance et la gloire » appartiennent à Dieu, c'est, en creux, dire que cela n'appartient pas aux humains. Personne ne peut revendiquer le règne, la puissance et la gloire pour lui dans le monde. Ceux qui le font quand même, nous pouvons les démasquer comme des usurpateurs.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">En prononçant cette phrase, nous affirmons que notre confiance va à Dieu — qui en Jésus s'est fait serviteur de tous — et pas aux prétendus puissants de la terre qui cherchent nos faveurs ou notre obéissance. Notre salut n'est pas auprès ds multimilliardaires ou autres célébrités et héros télévisuels.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Notre confiance va à « Notre Père » qui a montré son vrai visage en Jésus, sur la croix, transformant toute vaine idée de règne, de puissance et de gloire. Nous avons vu ces derniers temps que les vrais héros étaient des personnes humbles et trop souvent déconsidérées qui se mettaient au service des autres au risque de leur santé, aux caisses des supermarché et au chevet des malades.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Le « Amen » final (qui ne veut pas dire « c'est fini ! ») signifie : voici ce qui est vrai. Amen en hébreu veut dire : être solide, ferme, être digne de confiance, vrai. Les Evangiles rapportent nombre de paroles de Jésus qui comprennent cette expression « en vérité je vous le dis... ». « En vérité » traduit chaque fois le mot Amen retranscrit tel quel de l'hébreu en grec. On trouve cette expression 30 fois chez Matthieu, 13 fois chez Marc, 10 fois chez Luc et 25 fois chez Jean.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Cet Amen est donc la pierre solide sur laquelle nous pouvons poser l'échelle qui nous fera remonter le Notre Père. Cet Amen final est une approbation de ce qui précède, une façon de dire : c'est vrai, je suis sûr que c'est vrai, je le confirme et l'affirme.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Amen.</p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">* Jean Zumstein, Notre Père, La prière de Jésus au cœur de notre vie, Poliez-le-Grand, Ed. du Moulins, 2001, p. 11.</p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">© Jean-Marie Thévoz, 2020</p>
Jean-Marie Thévoz
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L'esprit d'ouverture de Dieu dépasse ce que les disciples imaginaient
tag:clamans.hautetfort.com,2020-05-03:6234123
2020-05-03T05:50:00+02:00
2020-05-03T05:50:00+02:00
pour le dimanche 3 mai 2020 Actes 10 L'esprit d'ouverture de Dieu dépasse...
<p>pour le dimanche 3 mai 2020</p><p>Actes 10</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">L'esprit d'ouverture de Dieu dépasse ce que les disciples imaginaient.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Esaïe 12 : 1-6. Actes 10 : 34-48</p><p style="margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte : <a id="media-6125716" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/00/1776423821.pdf">P-2020-05-03.pdf</a></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Chers frères et soeurs en Christ,</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Le livre des Actes des Apôtres est notre seule source — dans la Bible — à propos de ce qui s'est passé après la résurrection de Jésus, sur les débuts du mouvement chrétien. Ce que l'on peut constater, c'est que les disciples de Jésus — dynamisés par la résurrection et les apparitions de Jésus — se sont mis à prêcher, à annoncer la bonne nouvelle — l'évangile — à Jérusalem d'abord, puis en Judée.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Des persécutions — le mouvement chrétien n'était pas toujours apprécié par les traditionalistes ! — ont poussé les premiers chrétiens à sortir des frontières du pays d'Israël. Ils sont allés dans les villes des régions voisines ou plus éloignées, retrouvant-là les communautés juives de la diaspora.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Il existait des synagogues avec des communautés juives dans toutes les grandes villes de l'Empire romain autour de la Méditerranée. Les apôtres et leurs compagnons s'adressaient donc en premier lieu à leurs coreligionnaires, parce qu'ils n'avaient pas l'impression ou la conscience d'être les missionnaires d'une nouvelle religion ! Les disciples sont persuadés d'être de bons juifs, simplement des juifs qui ont trouvé le Messie en Jésus.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">L'opposition que les disciples rencontrent dans les synagogues est d'abord une surprise, mais cela ne sera pas leur plus grande surprise ! Ils découvrent petit à petit que le message de Jésus rencontre un écho favorable chez les non-juifs, les païens. Alors se pose le problème — pour les disciples et les apôtres — de savoir si les "païens" peuvent entrer dans l'alliance que Dieu avait faite avec le peuple d'Israël.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><a name="_GoBack"></a> Le livre des Actes mène une large réflexion sur cette question : "Peut-on inclure les païens dans les appelés de Dieu ?" Dans le récit du livre des Actes qui précède celui que vous avez entendu, Pierre reçoit une vision accompagnée de ce message :</p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">"Ne considère pas comme impur ce que Dieu a déclaré pur !" (Ac 10:15)</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Cette déclaration va ouvrir la porte à des rencontres entre juifs et païens, entre Pierre et Corneille, un officier romain, probablement originaire d'Italie. C'est à partir de ces événements-là que Pierre peut commencer son discours dans la maison de Corneille en disant :</p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">"Maintenant, je comprends vraiment que Dieu n'agit pas différemment selon les personnes." (Ac 10:34)</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">L'auteur du livre des Actes insiste lourdement pour dire que la décision vient vraiment de Dieu, plutôt que des disciples ou de Pierre. Pierre lui-même doit être convaincu par une vision et une voix qui vient du ciel. Ensuite l'auteur relève que "Les chrétiens d'origine juive qui étaient venus avec Pierre étaient très étonnés de ce que le saint esprit donné par Dieu se répande aussi sur les hommes non-juifs." (Ac 10:45)</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Pourquoi l'auteur du livre des Actes insiste-t-il tellement sur l'esprit de fermeture des disciples et l'esprit d'ouverture, d'accueil de Dieu ? N'est-ce pas parce que c'est un trait caractéristique et permanent de l'être humain et que cet auteur écrit cette histoire aussi pour ses contemporains et au-delà pour nous également ? Combien de fois n'avons-nous pas l'esprit plus étroit que celui de Dieu (et nous ne nous en rendons pas compte !) ?</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">L'Evangile de Luc et le livre des Actes des Apôtres prêchent l'universalisme de Dieu en Jésus, c'est-à-dire l'acceptation de tous dans l'alliance de Dieu. Nous avons, nous aussi, à redécouvrir chaque jour cette grandeur de Dieu à l'égard de tous et à notre égard. Dieu est plus grand que nos pensées, nos catégories, nos classements. Nous n'avons pas à projeter sur lui nos étroitesses, nos limitations, notre propension à juger et nos incapacités à nous ouvrir.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Ce qui est dit de l'universalisme de Dieu à l'égard de tous vaut aussi — au niveau individuel — de l'acceptation inconditionnelle de toute notre personnalité par Dieu. Dieu est plus grand que nos défauts, nos insuffisances, nos échecs ou nos erreurs. Là où nous manions le jugement — autant à l'égard des autres que de nous-mêmes — Dieu vient avec son pardon et son amour.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Oui, il y a en chacun de nous des parts d'ombre, des pensées, des gestes, des attitudes, des comportements, des paroles dont nous ne sommes pas fiers, que nous voudrions effacer et ne pas reproduire. Et souvent — à cause de cela — nous nous disons que Dieu ne peut pas nous aimer vraiment. Et pourtant — comme le dit un auteur anonyme : "Je n'ai jamais tant besoin d'être aimé(e) que lorsque je ne le mérite pas."</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Cela devrait pouvoir être dit et être vécu dans chaque couple, entre enfants et parents, entre proches, par chacun d'entre nous. Eh bien, Dieu est plus grand que quiconque et il sait abandonner tous les reproches, toutes les barrières pour laisser libre cours à son amour sans limite.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Ainsi, rien ne peut empêcher quiconque de s'approcher de Dieu et d'être accueilli pleinement par lui. Ainsi chacun peut confesser avec le prophète Esaïe :</p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">"« Seigneur, je veux te louer : j'avais mérité ta colère,</p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">mais tu ne m'en veux plus, tu m'as réconforté.</p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">Voici le Dieu qui m'a sauvé, je me sens en sécurité, je n'ai plus peur.</p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">Ma grande force, c'est le Seigneur; il est mon sauveur. »</p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">Avec joie vous puiserez aux sources du salut.</p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">Ce jour-là vous direz : « Louez le Seigneur, dites bien haut qui est Dieu,</p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">annoncez à tout le monde quels sont ses exploits,</p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">rappelez à tous quel grand nom est le sien. »</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Son nom, son amour est plus grand que tout. Nous ne sommes jamais tant aimés que lorsque nous en avons besoin.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Amen</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">© Jean-Marie Thévoz, 2020</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p>
Jean-Marie Thévoz
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Comme Paul, s'inscrire dans la lignée des témoins de la résurrection
tag:clamans.hautetfort.com,2020-04-12:6227746
2020-04-12T05:14:00+02:00
2020-04-12T05:14:00+02:00
Pour le dimanche de Pâques, 12 avril 2020 1 Corinthiens 15 Comme Paul,...
<p>Pour le dimanche de Pâques, 12 avril 2020</p><p>1 Corinthiens 15</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Comme Paul, s'inscrire dans la lignée des témoins de la résurrection</p><p style="margin-bottom: 0cm;">1 Corinthiens 15 : 1-11. Matthieu 28 : 1-10</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">télécharger le texte : <a id="media-6114608" href="http://clamans.hautetfort.com/media/01/02/1400170758.pdf">P-2020-04-12.pdf</a></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Chers frères et soeurs en Christ,</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Dans chacun des Evangiles, Pâques, c'est le récit des femmes qui se rendent au tombeau de Jésus, dans le but de faire sa toilette mortuaire et l'enterrer dignement. Et c'est la surprise d'une réalité toute autre : celui qu'on cherche parmi les morts n'est pas là, il est vivant et il attend ses disciples en Galilée.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Ces récits des Evangiles nous montrent les premiers témoins, leurs réactions, leur perplexité, leur foi ou leurs doutes. Ces récits nous donnent l'impression d'une proximité, d'une immédiateté des témoins avec les événements qui rend leur foi facile et — à nos yeux — leurs doutes risibles : Pourquoi les disciples ne croient-ils pas les femmes ? Pourquoi Thomas doute-t-il lorsqu'il a Jésus devant les yeux ?</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Si nous avions eu tout cela sous les yeux, ne serait-il pas facile de croire ? Cela ne serait-il pas convainquant pour nos voisins, nos proches, ceux qui doutent ?</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Comment passer de la première génération, celle des témoins visuels, aux générations suivantes, celles qui doivent croire sans voir ? C'est là que le témoignage de Paul, l'apôtre Paul, est important.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Paul ne faisait pas partie des disciples de Jésus du vivant de celui-ci. Paul n'a pas été témoin du tombeau vide. Paul n'a pas été témoin des apparitions de Jésus entre Pâques et l'Ascension. Pire, Paul a été un persécuteur des premiers disciples, des premières communautés chrétiennes. Il s'est élevé contre la prétention des chrétiens à témoigner d'un certain Jésus de Nazarteh, tué par les autorités juives et romaines et prétendument ressuscité !</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Paul a cependant vécu une conversion sur le chemin de Damas. De persécuteur de Christ, il est devenu son apôtre, son défenseur, son ardent prédicateur. Dans sa première lettre à la communauté de Corinthe, Paul énumère les témoins des apparitions de Jésus : Pierre, puis les Douze apôtres, ensuite une foule nombreuse dont les Evangiles ne parlent pas. Et Paul se place après eux tous, comme le plus modeste d'entre eux.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Paul se met donc sur la liste des témoins d'une apparition, mais non pour s'en glorifier, s'en vanter, mais pour montrer combien grande est la grâce de Dieu. Dieu lui a fait la grâce, à lui le persécuteur, de lui faire connaître Jésus-Christ. Paul n'a pas lieu de s'enorgueillir de cette apparition, de cette révélation, elle met simplement en relief la force de retournement, de renouvellement que contient la résurrection.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Paul explique cela à la communauté de Corinthe. A Corinthe, il semble que Paul soit face à une communauté très diverse, qui est composée en partie de très petites gens et en partie de mystiques ou d'illuminés (dirait-on aujourd'hui) qui se glorifient d'expériences religieuses particulières et probablement spectaculaires.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Paul, face à cela, les invite tous à revenir au Credo de base de la foi chrétienne. Il veut rassembler autant les illuminés qui impressionnent, que les gens modestes qui sont impressionnés par les premiers et se sentent inférieurs, incapables, abaissés.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Paul répète ce Credo de base en quelques mots :</p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">"Le Christ est mort pour nos péchés (comme l'avaient annoncé les Ecritures)</p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">il a été enterré;</p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">il est revenu à la vie le troisième jour (comme l'avaient annoncé les Ecritures)</p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">il est apparu (à Pierre, aux Douze, à 500, à moi...)" (1 Co 15:3-4)</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Paul se place sur la liste des témoins, pour montrer qu'il y a une place pour chacun dans cette liste, lui qui se qualifie d'avorton, de moins que rien parce qu'il a débuté comme persécuteur.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Ceux qui se prévalent du Christ et d'expériences grandioses n'ont pas compris la mort et la résurrection de Jésus. La résurrection de Jésus — l'homme crucifié — est le signe donné par Dieu du retournement, du renouvellement de toutes choses, dans la vie personnelle de chacun comme dans le cosmos tout entier.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">La résurrection de Jésus par Dieu est un événement indescriptible, impossible à raconter et à voir par des yeux humains (d'où des récits très différents suivant les Evangiles) parce que c'est l'irruption de la réalité divine dans le monde des humains. L'irruption d'une réalité toute autre, toute différente de nos échelles de valeurs humaines.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">L'irruption d'une espérance dans le désespoir;</p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">d'une ouverture dans nos impasses et nos blocages;</p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">d'une réconciliation possible dans nos brouilles et nos ruptures;</p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">d'une guérison de nos blessures intérieures;</p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">d'une libération de nos découragements, de nos lassitudes et de nos fatalismes.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Croire en la résurrection, c'est se placer dans la liste des témoins pour faire mémoire du passé (Jésus était mort et il est vivant), c'est vivre du renouvellement, du retournement du présent, et c'est s'ouvrir à une futur, dans la confiance de Dieu. Oui, Christ est ressuscité et nous en sommes — encore aujourd'hui — les témoins.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Amen</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">© Jean-Marie Thévoz, 2020</p>
Jean-Marie Thévoz
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Qui a tué Jésus ?
tag:clamans.hautetfort.com,2020-03-29:6224343
2020-03-29T06:00:00+02:00
2020-03-29T06:00:00+02:00
pour le dimanche 29 mars Luc 23 Qui a tué Jésus ? Luc 6 :...
<p>pour le dimanche 29 mars</p><p>Luc 23</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Qui a tué Jésus ?</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Luc 6 : 37-38. Luc 23 : 26-43.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte ici : <a id="media-6108488" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/02/2834670496.pdf">P-2020-03-29.pdf</a></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Chers frères et soeurs en Christ,</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm; page-break-before: auto;">Nous sommes bien engagés dans le temps du carême, dans notre montée vers Pâques. Le récit de la Passion de Jésus nous laisse avec la question : « Qui a tué Jésus ? »</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">A cette question, on peut répondre de deux façons, historiquement et théologiquement. La réponse historique va essayer de retrouver les faits qui sont présentés dans et derrière les textes. La réponse théologique va rechercher le sens, la signification que les textes donnent aux événements, en prenant en compte un contexte plus large, notamment l'histoire complète des relations entre Israël et Dieu.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Abordons l'aspect historique. D'abord, Jésus est un juif parmi le peuple juif. On se trouve donc avec des événements qui se passent à l'intérieur d'un peuple, d'une communauté. Pour compliquer les choses, ce peuple est occupé par la puissance romaine, une puissance étrangère, tant en ce qui concerne la géographie que la culture.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Dans ce contexte : qui en veut à Jésus ? quels sont les acteurs de sa condamnation à mort ? Là, il est intéressant de relire tout le texte de la Passion. J'ai relu le récit de Luc. Dans son texte, ce qui est frappant lorsqu'on relève les noms des groupes qui sont amis ou ennemis de Jésus, c'est de voir que le groupe des ennemis s'accroît régulièrement et que le groupe des amis décroît aussi régulièrement.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Au départ, il y a juste les chefs des prêtres et les maîtres de la loi qui cherchent un moyen de mettre à mort Jésus (Lc 22:2). Mais — dit le texte — ils avaient peur du peuple. Ce qui signifie que le peuple est favorable à Jésus.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Peu à peu, au cours du récit, les uns après les autres, les groupes vont passer de l'ensemble des amis à celui des ennemis, y compris dans la petite troupe des disciples, à commencer par Judas, pour finir par le reniement de Pierre. L'aboutissement est l'unanimité, lorsque "tous ensemble" ils crient à Pilate de crucifier Jésus (Lc 23:18).</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Evidemment, lorsqu'on est à Jérusalem, ce "tous ensemble" est composé de juifs. Mais si cela se passait à Athènes, ce seraient des grecs, à Rome, ce seraient des romains, etc. Ce fait historique ne peut fonder une idéologie anti-juive ou antisémite, ce que la théologie confirme. La foule représente toute l'humanité, y compris nous-mêmes.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Il faut encore parler des romains. Comme puissance occupante, eux seuls avaient la prérogative d'appliquer la peine de mort. Le rôle des romains (dans la personne de Pilate) est très ambigu ! D'un côté Pilate ne cesse de dire que Jésus est innocent et cherche à le faire relâcher, mais de l'autre il cède à la foule ! Quelle est cette superpuissance qui cède à une foule ? De ce point de vue, les Evangiles sont très critiques par rapport aux romains.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Abordons maintenant l'aspect théologique. Je crois que les Evangélistes ne sont pas intéressés à chercher qui a tué Jésus. Ce qui leur importe c'est de montrer deux choses (i) l'unanimité de tous à condamner Jésus, (ii) affirmer que Jésus était un homme juste.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Les Evangélistes ne cherchent pas à désigner des coupables, puisqu'ils sont les quatre d'accord pour dire que personne n'a pu échapper à la folie meurtrière, même le disciple Pierre s'est placé du côté des persécuteurs pour sauver sa vie.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Ce que les Evangélistes veulent, c'est révéler le processus lui-même qui consiste à noircir un innocent, à le faire passer pour coupable, pour justifier sa mise à mort. Une des phrases les plus importantes du récit, c'est "il a été mis au rang des malfaiteurs" sous-entendu alors qu'il était innocent (Lc 22:37).</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Cela est mis en évidence dans le dialogue entre les deux malfaiteurs crucifiés de part et d'autre de Jésus. L'un accuse Jésus : "N'es-tu pas le Messie ? Sauve-toi et sauve-nous avec toi" (Lc 23:39). Ce qui signifie en clair : soit tu as menti toute ta vie et tu mérites ton châtiment, soit tu es un idiot de ne pas te sauver et tu mérites ce qui t'arrive.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">L'autre malfaiteur est celui qu'on peut désigner comme le premier chrétien de l'Histoire, il croit en l'innocence de Jésus et révèle l'injustice de cette situation lorsqu'il confesse : "pour nous cette punition est juste, car nous recevons ce que nous avons mérité par nos actes, mais lui n'a rien fait de mal." (Lc 23:41)</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Le récit de la Passion est la révélation — au sens fort du terme — de ce mécanisme qui nous fait blâmer les victimes au lieu de voir l'injustice et faire acte de compassion.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-style: normal;">Le christianime —</span> avec le judaïsme, parce que l'Ancien Testament est rempli de prises de position en faveur de la victime — nous apprend à regarder les situations avec le récit de la Passion en mémoire, pour nous garder de tomber dans le blâme de la victime.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">La vie et la mort de Jésus doivent rester dans notre esprit comme une grille de lecture de toute situation de violence et particulièrement de violence collective contre un individu ou une minorité — depuis la bagarre dans le préau de l'école jusque dans les discours politiques justifiant une guerre.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">La question : « Qui a tué Jésus ? » n'est pas importante en ce qui concerne le passé. Mais elle est primordiale pour nous aujourd'hui : nous sommes tous passibles et capables de tuer Jésus, c'est-à-dire d'être mêlés à la condamnation d'un juste, d'un innocent.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Nous le risquons si nous perdons de vue Jésus sur la croix comme révélation de notre capacité à la violence. C'est en cela que Jésus nous sauve, pourvu que nous n'oubliions pas ce qu'il nous révèle sur la croix.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Amen</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">© Jean-Marie Thévoz, 2020</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p>
Jean-Marie Thévoz
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Ce que Judas nous révèle...
tag:clamans.hautetfort.com,2020-03-15:6220016
2020-03-15T06:46:00+01:00
2020-03-15T06:46:00+01:00
Pour le dimanche 15 mars 2020 Matthieu 26 Ce que Judas nous révèle......
<p>Pour le dimanche 15 mars 2020</p><p>Matthieu 26</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Ce que Judas nous révèle...</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Matthieu 26 : 14-16. Matthieu 27 : 1-10</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">télécharger le texte : <a id="media-6101418" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/00/3952163855.pdf">P-2020-03-15.pdf</a></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Chers frères et soeurs en Christ,</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Dans le récit de la Passion, deux disciples tiennent des rôles particulièrement importants : Pierre et Judas. Le premier semble tenir un rôle côté lumière et le second un rôle côté ténèbres. Mais finalement, Jésus s'est quand même retrouvé tout seul face à la mort, abandonné de tous. Toutes les autorités ont condamné Jésus, tous les disciples ont abandonné Jésus, toute la foule a crié "Crucifie !" Il y a eu unanimité contre Jésus, ce jour-là.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Mais dans la tradition chrétienne, dans les récits des Evangiles, c'est Judas qui est désigné comme "le mauvais", celui qui a livré et trahi Jésus. Déjà dans les listes des disciples que donne chaque Evangile, Judas est placé en dernier et désigné comme celui qui trahit, qui livre Jésus (Mt 10:4). Dans les Evangiles on ne crée pas de suspens.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Ainsi, Judas porte la marque de l'infamie. Pourtant, il n'est qu'un rouage dans la grande machine qui a conduit à la condamnation de Jésus. Mais il est un rouage, le seul rouage qui vient de l'entourage immédiat de Jésus, il est l'un des Douze. Cela accentue l'incompréhensible.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Comment un proche de Jésus, quelqu'un qui l'a suivi, qui l'a accompagné pendant des mois, qui l'a entendu prêcher, qui l'a vu faire des miracles, guérir, nourrir les foules, etc., comment Judas a-t-il pu trahir son maître ? On donne généralement trois explications différentes.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">1) Ce serait de la jalousie, comme Caïn à l'égard d'Abel. Cette raison est trop subjective et peu présente dans les Evangiles.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">2) Ce serait l'appât du gain. L'Evangile de Jean place plusieurs touches dans ce sens (Judas était le caissier du groupe, il blâme la femme qui verse du parfum sur les pieds de Jésus et crie au gaspillage, et, ajoute Jean, "il dit cela parce qu'il était voleur" (Jn 12:6)). Le fait que Judas soit payé pour livrer Jésus va dans ce sens, mais la somme est modeste pour un homme cupide.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">3) La troisième raison, qui a été souvent développée dans la littérature est une raison théologique et me semble la plus intéressante. Judas aurait livré Jésus pour qu'il puisse accomplir son destin messianique — en tout cas le destin messianique tel que Judas l'envisageait.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Dans la liste des disciples — à la fin de la liste — on trouve Simon le nationaliste (ou le zélote) et Judas l'Iscariote. Iscariote pourrait venir de "sicaire", le poignard et distinguer Judas comme un résistant à l'occupant romain, comme Simon le nationaliste auquel il est rattaché dans les textes.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Judas se serait joint aux disciples de Jésus parce qu'il était persuadé que Jésus était le Messie qui devait délivrer Israël de l'occupant romain. Judas aurait été sourd à l'enseignement de Jésus sur la messianité souffrante; il n'aurait pas été réceptif aux remises à l'ordre de Pierre par Jésus chaque fois que Pierre refusait les annonces de la Passion.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Judas pouvait donc attendre de la montée à Jérusalem et de l'entrée triomphale de Jésus avec l'épisode des rameaux qu'elles soient suivies d'une révélation éclatante. Judas peut s'être vu investi d'une mission dans ce dévoilement. Qu'est-ce qui serait plus éclatant que des myriades d'anges venant délivrer le Messie des mains de l'occupant ? Il fallait donc provoquer l'arrestation de Jésus pour déclencher le processus, pour mettre Dieu en demeure de réagir, de sauver son Fils et de libérer le peuple d'Israël.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Ainsi, à ses propres yeux, Judas aurait pu avoir un motif honorable de livrer Jésus. C'était une façon de collaborer au plan de Dieu. Et bien, cela a été une façon de collaborer à ce qui devait arriver, mais pas selon le plan de Judas. En effet, le plan ne tourne pas comme Judas l'attendait :</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">"Lorsque Judas vit que Jésus avait été condamné, il fut pris de remords et rapporta les 30 pièces d'argent et dit : « J'ai péché en livrant un innocent à la mort »." (Mt 27:3-4)</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Judas se retrouve-là dans la même situation que Pierre juste après son reniement. Tous deux ont trahi leur maître. Mais leur destinée ne sera pas la même. Pierre vit, Judas meurt. Que se passe-t-il ?</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Pierre et Judas n'ont pas le même regard sur la messianité de Jésus et sur eux-mêmes. Après l'arrestation de Jésus, Pierre se voit tel qu'il est, avec sa faute. Judas voit sa faute, mais il veut l'effacer par la restitution de l'argent. Il veut effacer le passé, remonter le temps, retrouver le Jésus d'avant, et probablement réessayer autrement de faire advenir le Messie glorieux. Comme cela est désespérément impossible, il n'a plus d'espérance, tout est fini. Il va se pendre.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Pierre de son côté a retenu l'enseignement de Jésus. Il garde un espoir dans le Messie, même s'il ne peut espérer l'incroyable, la résurrection.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Judas a été marqué du sceau de l'infamie parce qu'il représente la tentation — toujours forte — de brusquer Dieu, de le mettre à l'épreuve, de le pousser vers la toute-puissance pour nos propres intérêts.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">En Jésus-Christ, Dieu a choisi la difficile voie de l'impuissance, de la faiblesse pour se révéler. C'est un amour qui se propose, mais ne s'impose pas. Face à cela, nous gardons toujours — comme Judas — la tentation de la trahison en réclamant de Dieu une manifestation plus vigoureuse, plus contraignante, plus imposante.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Le temps de la Passion nous rappelle que Dieu a choisi la voie de la douceur et du pardon. Il a choisi de porter nos fardeaux, nos soucis, nos faiblesses, nos souffrances avec nous. Il n'est pas le Messie glorieux qui ôte les obstacles de notre route, il est le Messie souffrant qui traverse les difficultés avec nous, à nos côtés.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Il est celui qui relève Pierre et tous ceux qui faiblissent sur le chemin. Ce visage, c'est celui de Dieu qui nous est révélé en Jésus-Christ, mort sur la croix et ressuscité le troisième jour.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Amen</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">© Jean-Marie Thévoz, 2020</p><p> </p>
Jean-Marie Thévoz
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Dieu n'est pas à notre image
tag:clamans.hautetfort.com,2020-01-13:6204885
2020-01-13T09:49:00+01:00
2020-01-13T09:49:00+01:00
12.1.2020 Esaïe 55 Dieu n'est pas à notre image Esaïe 55 :...
<p>12.1.2020</p><p>Esaïe 55</p><p>Dieu n'est pas à notre image</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="LEFT">Esaïe 55 : 6-11. 1 Jean 4 : 16-21 Luc 14 : 7-14</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="LEFT"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="LEFT">télécharger le texte : <a id="media-6078153" href="http://clamans.hautetfort.com/media/01/02/462743394.pdf">P-2020-01-12.pdf</a></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Chers frères et soeurs en Christ, <br /><br /></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">"Mes pensées ne sont pas vos pensées" dit Dieu par la bouche du prophète Esaïe, "Vos façons d'agir ne sont pas mes façons d'agir ! Il y a autant de distance entre mes méthodes et les vôtres, entre mes pensées et les vôtres qu'entre le ciel et la terre." (Es 55:8-9).</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Voilà un verdict bien abrupt ! Cela ressemble fort à une condamnation de l'être humain, au moins à une mise à distance : chacun à sa place, Dieu dans le ciel et l'être humain sur la terre.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Et pourtant. Pourtant, ces paroles sont dites dans un contexte qui annonce le pardon de Dieu offert aux humains, dans un appel à un retour à Dieu, souhaité, instauré par Dieu.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">"Mes pensées ne sont pas vos pensées..." Ces paroles nous invitent à cesser de regarder Dieu comme s'il était semblable à nous, avec les mêmes a priori, les mêmes mécanismes de jugements, les mêmes préjugés que nous.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">• Nous nous fâchons avec ceux qui se mettent en colère contre nous</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-bottom: 0cm;">• Nous nous vexons, lorsque quelqu'un nous fait faux-bond.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-bottom: 0cm;">• Nous supportons mal que les autres ne fassent pas les choses de la même façon que nous...</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-bottom: 0cm;">et nous projetons tout cela sur Dieu ! Il doit être fâché... il doit m'en vouloir... il doit me désapprouver... Pourquoi le ferait-il ? "Ses pensées ne sont pas nos pensées. Nos façons d'agir ne sont pas ses façons d'agir !"</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Nous ne pouvons pas deviner les pensées de Dieu en prenant nos pensées pour modèles. Ce que Dieu pense ne se trouve pas dans nos modèles humains, ce que Dieu pense se trouve dans sa Parole contenue dans l'Ecriture.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Et la Bible ne cesse de nous dire et de nous répéter que Dieu — celui d'Abraham, Isaac, Jacob, le Dieu d'Israël et de Jésus-Christ — n'est pas celui qui attend que nous grimpions au ciel à la force de nos poignets pour le rencontrer, mais qu'il est descendu vers nous pour nous aimer.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Dieu a renversé le sens, la direction, le mouvement de toutes les religions. La religion ordinaire dit à l'être humain comment il doit agir pour plaire à Dieu, pour se le rendre favorable, pour attirer son attention. La foi au Dieu d'Israël, la foi chrétienne est à l'opposé. Elle consiste à entendre et à accepter que Dieu nous rejoint dans notre histoire, là où nous sommes.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Ce mouvement a commencé avec la création, a continué avec l'alliance et au travers de la libération d'Egypte et du don de la loi, puis de la libération et du retour de l'exil à Babylone, pour trouver son accomplissement dans la venue de Jésus-Christ.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Constamment, à chaque génération, Dieu s'approche, Dieu répète son invitation. C'est pourquoi, Jean peut nous dire : "Dieu est amour." (1 Jn 4:16) Dieu nous aime en premier d'un amour inconditionnel, cela veut dire sans conditions préalables, sans conditions à remplir, indépendamment de notre agir ou de notre histoire. Nous sommes-là, il nous aime. Nous existons, il nous aime.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Comme l'expriment les paroles de Jésus sur les invitations (Luc 14:7-14), Dieu ne cherche pas à nous rabaisser, il cherche à nous élever. C'est lui qui cherche à nous élever à lui. C'est lui qui nous invite, sans espoir de retour, sans que nos (bonnes) actions fassent jamais le poids, sans espoir que nous puissions lui retourner l'invitation.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Il offre la meilleure place à celui qui ne peut pas s'en croire digne, parce que "ses pensées ne sont pas nos pensées." Là où nous nous accusons, il nous déclare : non coupable; là où nous nous trouvons indignes, il nous dit : Viens seulement, je t'accepte tel que tu es.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Regardez cette table [la table de communion dressée], ce n'est pas un autel où nous avons à faire des sacrifices à Dieu; ce n'est pas une table où nous devons venir déposer des offrandes pour amadouer Dieu; cette table, c'est le Seigneur qui la dresse pour nous, pour nous y inviter. C'est lui qui nous invite à partager sa vie avec lui, c'est lui qui se donne à nous, pour que nous vivions. Nous arrivons les mains vides pour recevoir notre nourriture de Lui.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Ce mouvement de Lui à nous est au centre de notre foi chrétienne. C'est parce que Dieu nous a aimé le premier, qu'à notre tour, nous pouvons aimer ceux qui nous entourent. L'amour, l'agapè, est le signe distinctif du christianisme, même si nous ne sommes pas les seuls à aimer !</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Le chant (Alléluia 36/24) que nous chanterons tout à l'heure a comme refrain cette phrase : : "Et le monde saura que nous sommes chrétiens par l'amour dont nos actes sont empreints."</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">L'amour, la fraternité, la solidarité que nous avons les uns pour les autres, ne sont pas de nouveaux sacrifices qu'il faudrait faire pour plaire à Dieu, ce sont les gestes que nous pouvons faire parce que Dieu nous aime, et pour que le monde soit témoin que cet amour de Dieu existe. C'est là le témoignage que nous sommes appelés à donner en tant que chrétiens.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Amen</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">© Jean-Marie Thévoz, 2020</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="LEFT"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="LEFT"> </p>
Jean-Marie Thévoz
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Noël cosmique, historique, personnel
tag:clamans.hautetfort.com,2019-12-27:6200335
2019-12-27T14:50:00+01:00
2019-12-27T14:50:00+01:00
25.12.2019 Esaïe 9 Noël cosmique, historique, personnel Esaïe...
<p>25.12.2019</p><p>Esaïe 9</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Noël cosmique, historique, personnel</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Esaïe 9:1-6. Hébreux 1 : 4-9. Jean 1 : 1-5 + 14-18. </p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Télécharger le texte : <a id="media-6071266" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/01/3121067529.pdf">P-2019-12-25.pdf</a></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Joyeux Noël, mes amis, Joyeux Noël !</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">"D'un coeur joyeux chantez... Bergers soyez heureux... Lumière et vérité ... sur notre humanité... venons-nous de chanter (Cantique 32-01, reccueil Alléluia). Noël, c'est une bonne nouvelle, pour tous ! Tellement pour tous que les évangiles, les croyants des tous premiers temps en on fait un événement cosmique, avec la mobilisation d'une étoile et des anges dans le ciel. Un événement qui regarde tout l'univers, l'univers entier.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Un événement qui regarde tous les temps — sans souci de chronologie — l'Evangile de Jean n'affirme-t-il pas que la Parole, le Verbe — c'est-à-dire le Christ — était déjà là au tout début de l'univers, avant le Big Bang. La création n'est-elle pas en tout premier lieu le jaillissement de la lumière dans les ténèbres : "Que la lumière soit, et la lumière fut. Premier jour." (Gn 1:3) Noël n'est-il pas l'affirmation que "Le peuple qui marche dans les ténèbres voit une grande lumière" (Es 9:1).</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Un Noël cosmique, à la dimension de l'univers où la lumière prend le dessus sur l'obscurité. Un Noël cosmique qui entre cependant dans l'histoire, dans l'histoire des hommes. Cela se passe dans un lieu précis, repérable sur une carte de géographie, Bethléem, dans un temps précis, repérable dans nos calendriers : "Au temps où César Auguste était empereur et Quirinius gouverneur de Syrie" (Lc 2:1-2), "sous Ponce Pilate".</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Dieu entre dans l'histoire des humains ! Pas n'importe comment. Il se doit de faire une entrée dans le monde qui corresponde à l'image qu'il veut nous donner de Lui. Le créateur, le Dieu tout-puissant entre dans le monde par la même porte que tous les humains. Il arrive nu et vulnérable — dans un monde qui ne l'attend pas — avec pour seul accueil les bras d'une mère et le regard d'un père.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Un nouveau-né, une naissance fragile, voilà l'événement cosmique et historique que Dieu crée pour bouleverser notre histoire, pour changer notre monde, pour affirmer son salut, sa vérité, et surtout sa justice. Quel moyen dérisoire, vouloir changer le monde au travers de la venue et de la parole d'un seul homme !</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Je ne vais pas me lancer dans un plaidoyer pour essayer de vous convaincre que —malgré les apparences — le monde a changé, le monde est meilleur, etc. Je n'en sais rien. Je ne sais pas si ce nouveau-né a changé l'histoire du monde. Je ne sais pas ce que le monde serait si il n'était pas venu...</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Ce que je sais par contre, c'est qu'il a bouleversé des existences personnelles. Ce que je sais et que j'ai vu, ce sont des hommes et des femmes qui étaient dans la nuit et qui — à travers lui — ont vu la lumière éclairer leurs vies. Des hommes et des femmes qui avaient été blessés, presque tués, dans leur être intérieur et que les paroles de justice de Dieu ont fait revivre.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Noël événement comique,</p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">Noël événement historique,</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-bottom: 0cm;">Noël événement existentiel, personnel d'une naissance intérieure qui change tout, qui bouleverse tout, qui redonne vie et clarté.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Celui qui vient à Noël — sous les traits de la fragilité, de la douceur et de la vulnérabilité — c'est celui qui vient instaurer la justice "briser aujourd'hui le joug de l'oppression" (Es 9:3). Il ne le fait pas comme un juge violent et vengeur qui cherche avant tout à punir le coupable, mais comme un libérateur.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Il est celui qui vient dire le droit, celui qui réhabilite la victime, qui la remet debout en lui disant « on t'a fait du mal, ils n'avaient pas le droit, tu n'y es pour rien, va, je te protège ». Dans la lettre aux Hébreux, l'auteur cite le psalmiste, en pensant au Christ : "C'est avec justice que tu gouvernes ton Royaume. Tu aimes ce qui est juste, tu détestes le mal, c'est pourquoi Dieu t'a consacré en versant sur ta tête l'huile de fête" (Hb 1:8-9).</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Cette huile, cette onction qui vient de Dieu, c'est ce qui fait de Jésus le Messie, le Christ. Par lui, Dieu annonce, commence, nous donne une nouvelle existence où justice nous est faite.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Noël, bonne nouvelle ! fête pour tous parce que Dieu a pris fait et cause pour nous !</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Joyeux Noël, mes amis, Joyeux Noël !</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Amen</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">© Jean-Marie Thévoz, 2019</p>
Jean-Marie Thévoz
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Avent I - Tous appelés à venir devant la crèche
tag:clamans.hautetfort.com,2019-12-04:6195581
2019-12-04T14:34:34+01:00
2019-12-04T14:34:34+01:00
1.12.2019 Matthieu 2 Avent I - Tous appelés à venir devant la crèche...
<p>1.12.2019</p><p>Matthieu 2</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Avent I - Tous appelés à venir devant la crèche</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Nombres 24 : 15-17. Matthieu 2 : 1-9. Apocalypse 22 : 16-17.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte : <a id="media-6064378" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/01/38777282.pdf">P-2019-12-01.pdf</a></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Chers frères et soeurs en Christ,</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Nous entrons aujourd'hui dans le temps de l'Avent, commencement de l'année liturgique, recommencement du cycle de la vie de Jésus qui va de Noël à Pentecôte, en passant par Pâques. Temps de l'Avent, Avent qui signifie advenue, temps où nous attendons la venue de Jésus, dans le double sens où nous célébrons sa première venue et où nous espérons, attendons sa venue sous la forme de la réalisation de son règne sur terre, la venue d'un monde plus juste, plus humain, plus charitable.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Dans ce temps du mois de décembre, chacun fait des efforts d'accueil, des efforts de générosité (en tout cas, beaucoup d'oeuvres attendent que nous utilisions les bulletins de versement qu'elles nous envoient) ou des efforts de décorations. C'est le temps de sortir les guirlandes lumineuses et les santons pour disposer nos crèches.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Nos crèches traditionnelles — et je pense particulièrement aux crèches provençales — font de gentils mélanges et de doux anachronismes (par. ex. en y plaçant un curé). Pourtant ces anachronismes — des erreurs du point de vue historique — révèlent pourtant bien le sens de la nativité : tous, qui que nous soyons, d'où que nous venions, aujourd'hui, nous sommes invités à nous agenouiller devant Jésus et à l'adorer.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Selon les évangiles, on ne devrait pas voir en même temps les bergers et les mages ensemble dans l'étable ! Le récit de Luc se passe au moment de la naissance et les bergers sont invités à voir un bébé emmailloté et posé dans une crèche. Dans le récit de Matthieu, les mages voient une étoile qui signale une naissance et se mettent en route à ce moment-là et arrivent plusieurs mois plus tard à Bethléem.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">La vérité, cependant, ne se trouve pas dans une réalité historique sous-jacente qu'il faudrait à tout prix reconstituer (comme les efforts de certains astronomes pour savoir s'il y a véritablement eu un signe dans le ciel — une supernovae ou une comète ou une conjonction de planètes — qui expliquerait le voyage des mages). Cette réalité historique ne nous est de toute façon plus accessible.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Les évangiles ne nous livrent pas des preuves, mais cherchent à nous fournir des raisons de croire, des éléments pour alimenter notre foi, des événements qui donnent du sens à notre vie. Ainsi la question n'est pas : Que s'est-il exactement passé autour de cette étoile et de ces mages ? Mais plutôt : Que veut nous communiquer Matthieu en écrivant ce récit et en plaçant cette étoile dans ce récit ?</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Oui, cette étoile — qui a un si grand rôle — est étrange sous la plume de Matthieu ! Il n'est pas dans les habitudes de la tradition juive de se référer à l'astrologie pour asseoir une démonstration théologique. Alors pourquoi Matthieu introduit-il de l'astrologie dans la vie de Jésus ?</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Bien sûr, Matthieu utilise là un lieu commun de l'Antiquité. Il va quasiment de soi qu'une naissance royale est accompagnée d'un signe dans le ciel. On dit encore "Naître sous une bonne étoile." En s'exprimant ainsi, Matthieu est sûr de se faire comprendre de ses contemporains qui sont — selon les exégètes d'aujourd'hui — les chrétiens de la ville d'Antioche en Syrie, une communauté formée autant de grecs, anciens païens que d'anciens juifs.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Matthieu, cependant, a aussi une autre idée, celle de montrer que la venue de Jésus est l'accomplissement des prophéties de l'Ancien Testament. C'est ainsi que son récit est construit autour de plusieurs citations de l'Ancien Testament. Les prêtres consultés par Hérode pour savoir où ce roi doit naître trouvent la ville de Bethléem dans les Ecritures. De même, Matthieu va appuyer la fuite en Egypte sur une autre citation.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">L'étoile des mages rappelle une prophétie de Balaam dans le livre des Nombres (24:17) qui dit :</p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;">"Je vois ce qui arrivera — mais ce n'est pas pour aujourd'hui — je discerne un événement — mais il se produira plus tard — un astre apparaît parmi les descendants de Jacob, un souverain surgit au milieu du peuple d'Israël."</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Chez Matthieu, le récit de la naissance de Jésus est là — pour ses auditeurs d'origine juive — pour faire le lien entre l'Ancien Testament et Jésus, pour assurer une continuité entre l'héritage de la Torah et la nouveauté de la bonne nouvelle de Jésus-Christ. Ce Jésus de Nazareth est bien celui qui devait venir, celui qui était annoncé, il est bien le Messie annoncé par les prophètes.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Mais ce langage n'est pas directement compréhensible pour les auditeurs d'origine païenne de Matthieu. Ces prophéties, ils ne les connaissent pas, ils sont nouveaux par rapport à cette traditionde l'Ancien Testament, alors en quoi sont-ils concernés par ce Jésus ?</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">C'est là qu'interviennent justement ces mages. Ces mages ne sont pas juifs puisqu'ils viennent d'Orient et qu'ils sont sensibles aux signes astronomiques — pourtant ils voient le signe et ils viennent.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Le récit de Matthieu fait donc place à ceux qui sont rattachés à la tradition comme à ceux qui viennent ensuite, du dehors. Pour ceux-là Dieu aussi donne des signes. A ceux-là Dieu aussi se manifeste. Ceux-là aussi sont invités par Dieu à venir adorer Jésus.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Par ce récit, Matthieu ouvre l'évangile à une dimension universelle. Cette naissance concerne tout le monde, chacun, d'où qu'il vienne, est invité à reconnaître en Jésus le souverain, celui qui règne sur tous, au point que certains auteurs, plus tard, lui donneront le titre "d'étoile brillante du matin" (Apoc 22:16).</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Vous connaissez, vous, une étoile du matin, une étoile bien brillante ? Moi, je ne connais qu'une seule étoile qui peut être appelée comme cela, c'est le soleil !</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Cet universalisme de ceux qui sont rassemblés autour de Jésus, c'est bien ce que nos crèches anachroniques nous disent aussi : nous sommes tous invités à converger vers Jésus pour l'adorer, d'où que nous venions.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Amen</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">© Jean-Marie Thévoz, 2019</p>
A lire
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DIEU, CÉSAR ET LES PROTESTANTS
tag:blogdesebastienfath.hautetfort.com,2019-11-23:6192846
2019-11-23T23:08:21+01:00
2019-11-23T23:08:21+01:00
La prédication demeure un moment essentiel du culte protestant dans un but...
<p><em><img id="media-6060515" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://blogdesebastienfath.hautetfort.com/media/02/01/2339373704.jpg" alt="protestantisme, france, huguenots, dieu, césar, religion et politique, céline borello, livre, honoré champion, prédication, pasteur" />La prédication demeure un moment essentiel du culte protestant dans un but premier d’édification du croyant. Dans la France des XVIII<sup>e</sup> et XIX<sup>e</sup> siècles, les pasteurs parlent à leurs fidèles que ce soit dans la clandestinité du Désert, durant la période mouvementée que représente la Révolution française, ou avec une liberté religieuse institutionnalisée par l’Empire napoléonien et maintenue par les Bourbons. Cependant, les orateurs protestants, du haut d’une chaire improvisée dans des lieux isolés ou, bien en vue dans un temple, s’éloignent parfois de sujets purement théologiques et, à la faveur de certains événements majeurs ou dans des circonstances nationales fortes, leurs sermons prennent une tonalité politique évidente.</em></p><p><em>Cet ouvrage </em>minutieusement peaufiné par <strong>Céline Borello</strong><em> propose donc de découvrir seize prédications, en contextes religieux et politiques variés, qui apparaissent dès lors comme autant de jalons d’analyse des origines et fondements des rapports théorisés entre Dieu, César – c’est-à-dire le pouvoir temporel, du roi à la nation toute entière – et les huguenots suivant la péricope souvent mobilisée par les ministres: «Il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu».</em></p><p>Lire la suite ici (<a href="http://temos.cnrs.fr/borello-celine/">éditeur</a>)</p>
A lire
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Le pouvoir précaire des célébrités féminines évangéliques
tag:blogdesebastienfath.hautetfort.com,2019-11-11:6189500
2019-11-11T00:00:00+01:00
2019-11-11T00:00:00+01:00
Qu'elles se tiennent seules ou à côté de leurs maris, les célébrités...
<p><em><a href="http://blogdesebastienfath.hautetfort.com/media/00/01/1305907873.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6055448" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://blogdesebastienfath.hautetfort.com/media/00/01/2108586726.jpg" alt="bowler.jpg" /></a>Qu'elles se tiennent seules ou à côté de leurs maris, les célébrités féminines évangéliques issues du milieu des megachurches (Eglises de plus de 2000 pratiquants hebdomadaires) jouent plusieurs rôles: prédicatrice, maîtresse de maison, figure de talent, conseillère, exemple de beauté. Elles suivent et parfois subvertissent les règles visibles et invisibles qui régissent la vie des femmes évangéliques, obtenant tantôt de belles récompenses ou des déconvenues sévères. Elles doivent être belles, mais pas impudiques; exemplaires, mais pas fausses; vulnérables au péché, mais non déviantes. Malgré leur influence et leur richesse, ces femmes se sont longtemps vues refuser le symbole le plus important du pouvoir spirituel - la chaire... <br /></em></p><p><em>Mais les choses ont changé, et à l'âge de la célébrité, nombreuses sont celles qui ont commencé comme "femme de quelqu'un", et qui ont terminé comme pasteure ou pasteure officieuse de tous, au-delà même de la megachurch d'origine. </em></p><p>Merci à <strong>Kate Bowler</strong>, excellente spécialiste du sujet, de nous proposer cette <strong>enquête approfondie, en terrain évangélique nord-américain</strong>, sur les femmes évangéliques issues du monde des mega-Eglises et de la célébrité (Beth Moore, Joyce Meyer, Victoria Osteen...). Des femmes dont l'exercice du "pouvoir précaire" a contribué à redéfinir les rôles féminins au sein du protestantisme évangélique, et au-delà.</p><p>Un livre publié en octobre 2019 aux éditions <a href="https://press.princeton.edu/books/hardcover/9780691179612/the-preachers-wife"><strong>Princeton University Press</strong></a>.</p><p> </p>
Jean-Marie Thévoz
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Aucune loi ne peut répondre à la question : ”Qui est mon prochain ?”
tag:clamans.hautetfort.com,2019-10-30:6186637
2019-10-30T14:01:00+01:00
2019-10-30T14:01:00+01:00
27.10.2019 Luc 10 Aucune loi ne peut répondre à la question : "Qui est mon...
<p>27.10.2019</p><p>Luc 10</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Aucune loi ne peut répondre à la question : "Qui est mon prochain ?"</p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Deutéronome 30 : 11-14. Luc 10 : 25-37</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">télécharger le texte ici <a id="media-6050697" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/01/2195907092.pdf">P-2019-10-27.pdf</a></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Chers frères et soeurs en Christ, </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">La parabole du bon Samaritain !</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Voilà une parabole bien connue de tous, au point que le terme de "bon Samaritain" est passé dans le langage courant comme un équivalent de "secouriste". Pourtant, dans ce récit, la partie "secouriste" n'est de loin pas la plus importante. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Jésus raconte cette parabole au coeur d'un dialogue, d'une conversation assez vive avec un maître de la Loi. Un maître de la Loi — en Israël au temps de Jésus — c'est une personne qui s'est spécialisée dans la connaissance des commandements de Dieu et qui doit d'un côté élaborer des lignes directrices pour les autres, pour bien obéir à Dieu et de l'autre régler des conflits ou des questions délicates en se référant aux données bibliques. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Il y avait donc souvent des discussions entre maîtres de la Loi pour chercher les meilleures réponses aux questions difficiles. C'est probablement dans ce contexte-là que le maître de la Loi vient interroger Jésus. Cela signifie aussi que Jésus était considéré dans les milieux théologiques comme quelqu'un qui avait des réponses à apporter. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">La question fondamentale que vient poser ce maître de la Loi est celle-ci : "Que dois-je faire pour recevoir la vie éternelle ?" (Luc 10:25) Jésus, en bon pédagogue et parce qu'il sait à qui il a affaire, lui retourne la question et le maître de la Loi lui cite les deux grands commandements.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le maître de la Loi doit être un peu frustré puisque Jésus n'a rien apporté dans le dialogue. Alors il pose une deuxième question qui a fait — et fait encore — l'objet de beaucoup de discussions : "Qui est mon prochain ?" </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">C'est vrai, nous savons tous — du plus jeune au plus vieux, tout autour de la terre — que l'humanité vivrait mieux si chacun aimait son prochain, plutôt que d'être en conflit. Mais qui doit-on aimer ? Il y a, en général, deux sortes de réponses : d'un côté ceux qui disent qu'on doit aimer tout le monde et de l'autre ceux qui limitent cet amour à un groupe donné, et cela peut aller jusqu'à la "préférence nationale" que personne ici ne peut envisager comme réponse. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">On peut présager que la bonne réponse est plutôt du côté d'"aimer tout le monde" et le maître de la Loi en est probablement conscient. Mais comment puis-je aimer tout le monde ? On ne s'en sent pas la force ! Je suis un être limité dans mes forces, dans mes moyens, dans mon énergie ! Alors, qui dois-je aimer ?</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">En posant cette question à Jésus, cet homme — maître de la Loi — exprime sa solitude face à toute l'humanité qui attend d'être aimée. Il faut imaginer la scène : un homme seul face à toute l'humanité. C'est une situation impossible, qui fait peur, la peur d'être englouti, d'être aspiré dans un puits sans fonds.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Face à cette peur, Jésus se met à raconter une histoire : "Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho..." vous avez entendu la suite. Jésus fait passer trois hommes devant le blessé à demi-mort. Un prêtre et un lévite qui ne s'arrêtent pas. Le prêtre et le lévite sont des hommes consacrés au service du Temple de Jérusalem et qui ont des obligations "professionnelles" de ne pas se mettre dans des situations d'impureté. Ainsi la Loi les oblige à ne pas toucher de morts hors de leur famille. Le blessé est "à demi-mort", donc entre la vie et la mort. Il y a là une incertitude et donc un risque que ni le prêtre, ni le lévite ne veulent prendre. Ils ne sont ni méchants, ni sans coeur, ils se meuvent seulement dans un carcan d'obligations et de codes qui délimite leur marge de manoeuvre. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">En racontant cette parabole, c'est à ce carcan de la Loi que s'en prend Jésus. Il veut faire comprendre au maître de la Loi que la recherche d'une réponse définitive, bien cadrée, complète, à sa question "qui est mon prochain ?" est une partie du problème et non de la solution.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Définir "qui est mon prochain ?" c'est établir un code qui — dans certaines circonstances — va m'obliger à agir comme le prêtre et le lévite, à passer à côté de celui qui n'est pas sur la liste ! Une liste de personne à aimer ne peut plus laisser la porte ouverte au hasard des besoins et des circonstances. Et cette parabole est justement celle qui donne place au hasard. "Un homme descendait..." c'est un quidam anonyme, n'importe qui, le citoyen lambda des sociologues. Les brigands frappent aussi au hasard des circonstances, de façon aléatoire, n'importe qui pourrait être leur victime... et c'est face à ce hasard des circonstances, lorsqu'il survient qu'il faut être prêt à sortir de ses habitudes, de ses obligations, prêt à se détourner de son chemin programmé. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le troisième personnage est un Samaritain. Jésus manie l'ironie lorsqu'il désigne un Samaritain comme l'exemple à suivre. Le Samaritain est justement celui que les juifs accusent de ne pas suivre la Loi. Mais c'est justement — aux yeux de Jésus — parce qu'il ne suit pas la Loi, comme le prêtre et le lévite, que le Samaritain se laisse détourner de sa route. Le texte dit qu'il se laisse émouvoir, il se laisse toucher par la détresse du blessé.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Jésus fait ici l'éloge de la liberté d'esprit et de l'élan du coeur. Ni la liberté, ni l'élan du coeur ne peuvent être définis dans une Loi, sinon on tombe dans le paradoxe psychologique du "soyez spontané !"</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Après avoir raconté cette parabole, Jésus demande au maître de la Loi : "Lequel des trois te semble avoir été le prochain de l'homme blessé ?" (Luc 10:36) En posant cette question, Jésus opère un renversement. Les trois hommes représentent l'humanité qui se trouve face au blessé seul. En posant cette question, Jésus inclut le maître de la Loi dans l'humanité qui fait face au blessé. On n'a donc plus le maître de la Loi seul face à l'humanité, mais le maître de la Loi dans l'humanité, face au blessé seul.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">La question importante — aux yeux de Jésus — n'est plus "qui est mon prochain ?", mais "qui va se mobiliser (parmi tous les humains) pour cet homme qui a besoin de secours!" C'est beaucoup moins effrayant !</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">De plus, en posant la question "Lequel des trois ..." — implicitement — Jésus demande au maître de la Loi : "qui voudrais-tu être dans cette histoire ?" </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Et cela nous ramène à la première question du maître de la Loi : "Que dois-je faire pour recevoir la vie éternelle, la vraie vie, celle qui comble nos aspirations les plus profondes ?" Jésus répond en terme d'être : "Qui voudrais-tu être dans la vie ?" Et le maître de la Loi de répondre : "Celui qui a été bon pour le blessé." (Luc 10:37) Et Jésus l'encourage en lui disant "Va et fais de même."</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Ce que je comprends comme "Vis de cette liberté" — qu'aucune loi extérieure ne peut te donner. Vis ton humanité et laisse-toi interpeller par les situations que le hasard te présente, laisse-toi émouvoir, laisse-toi toucher, laisse parler ton coeur, c'est là que naît l'amour du prochain !</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amen</span></span></p><p>© Jean-Marie Thévoz, 2019</p><p><span style="font-size: large;"> </span></p>
Jean-Marie Thévoz
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Un besoin satisfait creuse un nouveau désir
tag:clamans.hautetfort.com,2019-07-16:6164615
2019-07-16T15:11:00+02:00
2019-07-16T15:11:00+02:00
Jean 6 14.7.2019 Un besoin satisfait creuse un nouveau désir Deutéronome...
<p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Jean 6</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="LEFT">14.7.2019</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Un besoin satisfait creuse un nouveau désir</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="LEFT">Deutéronome 16 : 1-3. Matthieu 4 : 1-4. Jean 6 : 28-35</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte : <a id="media-6013844" href="http://clamans.hautetfort.com/media/01/01/1583937328.pdf">P-2019-07-14.pdf</a></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Chers frères et sœurs en Christ,</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Dans la lecture de l'Evangile de Jean, vous avez entendu la demande des disciples :</p><p style="margin-left: 0.99cm; text-indent: 0.02cm; margin-bottom: 0cm; widows: 2; orphans: 2;">— Maître, donne-nous toujours de ce pain-là, demandent les disciples à Jésus.</p><p style="margin-left: 0.99cm; text-indent: 0.02cm; margin-bottom: 0cm; widows: 2; orphans: 2;">— "Notre Père, ... donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour" demandons-nous à Dieu chaque fois que nous prions le Notre Père.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Le pain — dans ces demandes — représente tout ce qui nous est matériellement nécessaire pour vivre. Le pain — jusqu'à il y a peu de temps — représentait la base de l'alimentation générale. Il n'y avait pas de repas sans pain. Le pain était ce qui nourrissait, ce qui comblait la faim, les autres aliments venant en complément, apportant simplement d'autres goûts, de la variété.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Retenons que le pain vient combler notre faim. Nous avons donc le pain, la faim et nous. Nous avons une triade, l'être humain, le pain et la faim et cette triade modèle l'histoire et particulièrement l'histoire d'Israël.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">• Pensez à l'histoire de Joseph en Egypte, d'esclave vendu par ses frères, il devient le maître des greniers de toute l'Egypte, sauvant l'Egypte et sa famille de la famine.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">• Pensez à la Pâque où le pain sans levain rappelle le temps de misère qui précède la libération.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">• Pensez à la manne au désert, le pain descendu du ciel pour nourrir le peuple des hébreux en marche.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">• Pensez au repas messianique annoncé par Esaïe ou l'eau, le vin et le pain seront gratuits et surtout nourrissants :</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">"A quoi bon dépenser de l'argent pour un pain qui ne nourrit pas, à quoi bon vous donner du mal pour ne pas être satisfait ?" (Es 55:2)</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Et c'est vrai que si le pain est une bénédiction, n'est-il pas aussi décevant ? Toujours à nouveau, il faut se remettre à manger. Pain et faim vont de pair, en alternance, et c'est bien une découverte qui vient avec les années : ce qui était satisfaisant à un moment perd de son attraction et une autre faim se creuse. Un besoin satisfait creuse un nouveau désir.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">C'est une chose que notre société de consommation exploite à loisir en nous présentant toujours des nouveautés comme si elles allaient satisfaire nos besoins profonds. C'est ainsi qu'elle détourne notre quête d'absolu sur des objets — toujours de même nature — qui ne peuvent nous satisfaire.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Au cours du temps, des années, nos besoins et nos aspirations se mettent à changer. Où en sommes-nous aujourd'hui ? Où en êtes-vous en ce moment ? Quelle est la couleur de votre soif ? Quelle est la couleur de votre faim ?</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Vous aviez des rêves d'enfants, vous aviez des rêves de jeunesse. Qu'avez-vous déjà réalisé ? Que vous reste-t-il à entreprendre ? Comment vos aspirations se sont-elles transformées ?</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Je crois que l'ensemble de nos rêves, de nos besoins, de nos aspirations révèlent — touches par touches — une aspiration fondamentale et personnelle que nous avons chacun à déployer et à accomplir. Dieu creuse en nous une faim — de la même manière que Jésus a eu faim au désert — et cette faim, creusée en nous, doit recevoir sa réponse, notre réponse, une réponse personnelle.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Au cours du temps, de notre vie, nous allons essayer plusieurs voies qui nous donneront en même temps certaines satisfactions et de nouvelles faims. Comme Jésus, nous avons réalisé que le pain ordinaire, matériel, n'est pas une réponse à notre faim, cette faim intérieure : "L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole que Dieu prononce" (Mt 4:4). S'il est facile de comprendre la première partie de la phrase, il est difficile de comprendre la seconde ! Concrètement, comment cette parole qui vient de Dieu peut-elle répondre et satisfaire toutes nos aspirations ou nos aspirations les plus profondes ?</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">C'est là que l'Evangile de Jean nous est précieux : il nous dit que la Parole de Dieu s'est faite chair. Elle est devenue une personne en Jésus-Christ. La Parole n'est pas un mot écrit qu'il faudrait redire, c'est une personne vivante. Cette personne nous dit :</p><p style="margin-left: 0.99cm; text-indent: 0.02cm; margin-bottom: 0cm; widows: 2; orphans: 2;">"Je suis le pain de vie,</p><p style="margin-left: 0.99cm; text-indent: 0.02cm; margin-bottom: 0cm; widows: 2; orphans: 2;">celui qui vient à moi, n'aura jamais faim,</p><p style="margin-left: 0.99cm; text-indent: 0.02cm; margin-bottom: 0cm; widows: 2; orphans: 2;">celui qui croit en moi, n'aura jamais soif !" (Jean 6:35)</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Pour que le Christ devienne le pain qui comble nos aspirations profondes, il nous est dit de venir à lui et de croire en lui, c'est-à-dire croire qu'il nous dit les paroles que nous avons le plus besoin d'entendre au fond de nous : des paroles d'acceptation, des paroles d'appréciation, des paroles d'estime, des paroles d'encouragement et de soutien.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Le Seigneur nous invite à sa table, où nous recevons le pain de vie, afin que nos besoins soient comblés, notre faim apaisée, notre soif étanchée. Heureux ceux qui viennent et croient.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Amen</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">© Jean-Marie Thévoz, 2019</p>
Jean-Marie Thévoz
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Jésus regarde jusqu'au coeur de la personne
tag:clamans.hautetfort.com,2019-07-03:6161836
2019-07-03T11:28:36+02:00
2019-07-03T11:28:36+02:00
Matthieu 9 16.6.2019 Jésus regarde jusqu'au coeur de la personne Matthieu...
<p style="margin-bottom: 0cm;">Matthieu 9</p><p style="margin-bottom: 0cm;">16.6.2019</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Jésus regarde jusqu'au coeur de la personne</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Matthieu 9 : 9-13 Matthieu 9 : 35-37</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte : <a id="media-6009195" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/00/3892487374.pdf">P-2019-06-16.pdf</a></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Chers frères et sœurs en Christ,</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Pour commencer notre réflexion sur les textes bibliques qui vous ont été lus, je vous demande de regarder les personnes qui sont autour de vous, celle qui sont proches (que vous connaissez probablement) et celle qui sont plus loin.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Voilà, vous avez pu échanger des regards, voir des gens que vous reconnaissez, en découvrir d'autres qui vous sont inconnus.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">En regardant un groupe de personnes, notre esprit fait rapidement des catégories, il y a les gens connus et les inconnus, les plus jeunes et les moins jeunes que soi, les paroissiens habituels et les autres, et dans la rue, les suisses et les étrangers, les passants corrects et les marginaux douteux, etc… Toute société génère ses catégories.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Du temps de Jésus, il y avait aussi des catégories, celles qu'on pouvait côtoyer, avec qui on pouvait partager un repas et celles qui étaient infréquentables : par exemple certains malades comme les lépreux; certaines ethnies, comme les samaritains; certaines professions, comme les collecteurs d'impôts.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Les pharisiens étaient passés maîtres dans l'art d'établir des listes de gens fréquentables (on disait "purs") et infréquentables (on disait "impurs"). Le problème, c'est qu'ils le faisaient "au nom de Dieu." Cela, Jésus ne pouvait pas l'accepter. C'est pourquoi l'Evangéliste nous raconte cet épisode du repas que Jésus prend chez Matthieu, le péager, le collecteur d'impôt, l'agent du fisc romain.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Jésus a passé devant Matthieu au péage. Matthieu est à son poste de travail (comme la caissière d'un péage d'autoroute française). Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, quand je passe au péage d'autoroute, je m'occupe d'avoir la monnaie, de tendre mon ticket et de récupérer ma monnaie. Je regarde à peine celui ou celle qui travaille. Ce n'est pas quelqu'un dont je vais faire la connaissance. C'est la même chose avec la caissière de la Coop ou le buraliste postal. Il y a des gens avec qui on a une relation purement commerciale, purement mécanique. D'ailleurs les entreprises l'ont bien compris, elles qui remplacent les employés par des automates !Eh bien, Jésus, lui, il a eu un autre regard pour Matthieu le péager !</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Un regard de personne à personne, au point qu'il a vu en lui quelqu'un à appeler à devenir disciple ! Jésus n'a pas été retenu par des idées préconçues, il n'a pas pensé : « de toute façon, c'est un péager, de toute façon, on n'a pas le temps ». Jésus a vu en Matthieu une personne. Jésus a vu au-delà des apparences, au-delà de la façade et du rôle. Jésus a regardé jusqu'au cœur de la personne. Il s'en est suivi un repas, un repas avec les amis de Jésus et tous les collègues de Matthieu, des gens infréquentables aux yeux des pharisiens. D'où leur question : "Pourquoi Jésus mange-t-il avec des gens de mauvaise réputation ?" (Mt 9:10)</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Vous aurez remarqué que les pharisiens parlent de ces gens en termes de groupe, pas en termes d'individu, de personne. C'est comme aujourd’hui lorsqu’on parle de “vague migratoire” au lieu de parler de personnes qui ont besoin de secours, d’un refuge. Quand on utilise le terme de “vague”, de “migrants”, de “réfugiés” au pluriel, comme une masse indistincte, on créée de toute pièce la réaction : <br />— On ne peut pas accueillir tout ces gens-là ! (variante de “la barque est pleine”) Cela change quand il est question d’une personne concrète. <br />— Mais, tu connais pas Untel ? Il est très correct…<br />— Oui, alors celui-là ça va.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Là où les pharisiens voient une catégorie de personnes, Jésus voit des individus et des individus qui souffrent de leur exclusion, de leur stigmatisation. Et Jésus refuse de participer à leur mise à l'écart de la société. C'est pourquoi il vient partager un repas avec eux, il communie avec eux, lui qui va vivre cette exclusion jusqu'à la mort sur la croix. Jésus mange avec les exclus et explique à ceux qui le critiquent que les étiquettes humaines n'expriment pas la pensée de Dieu.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Toute étiquette est une barrière qui nous empêche d'appréhender la réalité telle qu'elle est. Personne ne peut être réduit à une idée que nous nous faisons d'elle. L'être humain n'est pas réductible à sa profession, sa nationalité, sa couleur, son genre, sa provenance, son apparence ou ses gestes.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Connaître vraiment quelqu'un, c'est dépasser toutes ces étiquettes, tous les qualificatifs pour accéder à la personne. C'est accueillir l'autre en lui laissant la place de devenir réellement qui il est et non tel que nous voudrions le voir.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Vous vous souvenez, sous le chêne de Mambré, Abraham accueille les trois visiteurs qui passent comme des messagers de Dieu. Il pense que c'est Dieu lui-même qui vient le visiter. C'est comme cela que Jésus regarde tous ceux qui se trouvent autour de lui. Même lorsque la foule l'entoure, il ne perçoit pas des anonymes, mais des êtres qui souffrent, qui portent des fardeaux derrière l'apparence, derrière la façade. Une façade derrière laquelle nous nous cachons.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Combien de fois pensons-nous (par exemple lorsque nous recevons un compliment) : "Ah, s'il savait qui je suis vraiment à l'intérieur de moi !" Qui n'a pas peur d'être démasqué ?Il y a de quoi avoir peur si nos faiblesses sont retournées contre nous pour nous démolir. Mais si c'est le contraire ?</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">En réponse aux pharisiens, Jésus se présente comme le médecin de ces souffrances intérieures : "Les bien-portants n'ont pas besoin de médecins, ce sont les souffrants qui en ont besoin." (Mt 9:12) Jésus vient non pas pour juger selon les catégories des hommes, mais pour guérir, pour soulager. C’est pour tous ceux-là que Jésus est rempli de compassion et qu’il cherche des ouvriers. Jésus regarde les humains, nous regarde, avec les yeux de l'amour inconditionnel et nous invite à deux choses :</p><p style="margin-left: 0.99cm; text-indent: 0.02cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm; widows: 2; orphans: 2;">- d'abord, il nous invite à accepter d'être regardé ainsi, d'être accueilli, aimé, invité à vivre avec lui, partager son repas. Jésus nous appelle — comme Matthieu — à partager sa vie.</p><p style="margin-left: 0.99cm; text-indent: 0.02cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm; widows: 2; orphans: 2;">- Ensuite, dans les pas de Jésus, nous sommes encouragés à adopter ce même regard envers les autres. C'est le culte que Jésus nous invite à rendre à Dieu : "Je désire la bonté, non les sacrifices." (Mt 9:13).</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Parce que nous avons été reçus, accueillis par Dieu, nous pouvons à notre tour accueillir notre prochain et marcher dans les pas du Christ.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><a name="_GoBack1"></a> Amen</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">© Jean-Marie Thévoz, 2019</p>
Jean-Marie Thévoz
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Voir Dieu après-coup.
tag:clamans.hautetfort.com,2019-06-03:6155876
2019-06-03T15:04:19+02:00
2019-06-03T15:04:19+02:00
Exode 33 26.5.2019 Voir Dieu après-coup. Exode 33 :...
<p> </p><p>Exode 33</p><p>26.5.2019</p><p>Voir Dieu après-coup.</p><p>Exode 33 : 18-23 Jean 14 : 8-11</p><p> </p><p>télécharger le texte : <a id="media-5998975" href="http://clamans.hautetfort.com/media/01/02/3759788419.pdf">P-2019-05-26.pdf</a></p><p> </p><p>Chers frères et sœurs en Christ,</p><p>Moïse, et Philippe le disciple, font la même demande, ils veulent voir Dieu ! C'est notre aspiration humaine, une aspiration qui traverse le temps et l'espace, qui agite tout humain. Voir Dieu. Enfin savoir, enfin avoir une certitude. Plus encore, pouvoir maîtriser, contrôler notre vie, notre chemin, notre destin.</p><p>Mais la Bible nous dit qu'il est impossible, incompatible de voir Dieu et de vivre. La Bible pose cela comme un principe, un axiome, sans explication, comme une évidence. Cela souligne la différence, la distance entre Dieu et l'humain, une distance de fait, comme l'eau et le feu, comme la matière et l'anti-matière, ou encore comme l'obscurité et la lumière. L'obscurité ne peut pas se maintenir dans la lumière, c'est incompatible, de fait. Voilà pour la distance.</p><p>Pourtant, Dieu n'a de cesse de vouloir s'approcher de l'humain. Dieu n'a de cesse de nous adresser la parole. Dieu n'a de cesse d'attirer notre attention ! Dieu n'a de cesse de vouloir rompre cette distance, nouer un contact, créer une relation.</p><p>Mais cette relation ne peut pas être directe, sans intermédiaire, sans médiation. C'est ce que disent, parallèlement, le récit de Moïse et l'entretien entre Jésus et Philippe.</p><p>Dans l'Ancien Testament, la relation directe est symbolisée par la vue, le regard, la vision. La relation indirecte est symbolisée par l'ouïe. Dieu parle aux prophètes, aux rois, à Moïse et ces derniers retransmettent ces paroles au peuple.</p><p>Un interdit sur la vue de Dieu est placé dans le Décalogue : "Tu ne te feras pas d'image de Dieu." Faire une image, c'est enfermer Dieu dans notre vision de lui, c'est en prendre possession, prétendre à le contrôler, à le maîtriser. C'est outrepasser la juste relation à Dieu.</p><p>Comment conjuguer l'impossibilité de voir Dieu et son désir de se révéler, de se faire connaître ? Comment conjuguer l'impossibilité de voir Dieu avec notre soif de le connaître, de le découvrir ? Le récit de la demande de Moïse à voir Dieu nous en donne quelques pistes.</p><p>Remarquez : Dieu ne repousse pas la demande de Moïse, il y répond même : il va faire passer sa gloire et proclamer son nom. Mais ce processus va être accompagné de mesures de protection et d'explications sur ce que Dieu va montrer de lui-même. C'est Dieu lui-même qui va, en même temps, exaucer la demande de Moïse et le protéger du danger de sa demande.</p><p>Il y a trois mesures de protection :</p><p>La première, c'est que Moïse se place dans le creux du rocher, protection terrestre, abri naturel. On peut comparer cela aux mesures de protection physiques, matérielles que nous sommes tous invités à utiliser pour nous protéger le mieux possible des risques et des dangers de l'existence. Ne pas prendre inutilement des risques qui mettent notre vie en danger.</p><p>La deuxième protection, c'est que Dieu lui-même va placer la paume de sa main sur Moïse pour le protéger. C'est la protection divine qui recouvre Moïse. C'est la protection que nous pouvons demander à Dieu dans la prière, pour tout ce que nos propres protections ne peuvent pas protéger.</p><p>La troisième protection que Dieu offre, c'est de ne pas montrer sa face, son visage, mais de se laisser entre apercevoir, "de dos" nous dit le texte. Dieu va soulever sa main de dessus Moïse pour que celui-ci puisse apercevoir Dieu de dos, à la fin de son passage au-dessus de Moïse.</p><p> </p><p>C'est une vision furtive qui est offerte à Moïse, c'est une vision d'après-coup. Cela me fait penser à la vision des pèlerins d'Emmaüs, qui reconnaissent Jésus après-coup, dans la fraction du pain, alors que Jésus disparaît de leurs yeux. Je reviendrai sur cette vision "après-coup" et sa signification.</p><p>Dieu dit aussi ce qu'il va montrer à Moïse, et c'est surprenant. Moïse demande à voir la gloire de Dieu. En termes laïcs, la "gloire", en hébreu, c'est la valeur, même la valeur marchande. La "gloire" du Liban, ce sont ses cèdres, le bois de ses cèdres. C'est la ressource du pays, ce qui en fait la valeur.</p><p>Ce que Moïse demande à voir de Dieu, c'est ce qui en fait la valeur, sa ressource, sa qualité première. Et voici la réponse que Dieu donne à Moïse, si vous vous en rappelez : "Je vais passer devant toi en te montrant toutes mes bontés et en proclamant mon vrai nom." (Ex 33:19). Et il ajoute : ce qui me caractérise, c'est que je fais grâce et que je m'émeus de compassion.</p><p>Le visage de Dieu présenté — en paroles — à Moïse, c'est celui de la bonté, de la grâce et de la compassion. Ce sont les qualités que l'Evangéliste Jean attribue à Jésus, celles qu'il a reçues du Père. Dans le jeu de renvoi de Jésus au Père, dans l'Evangile de Jean, il y a ce même évitement de la vue face à face. Quand Philippe demande à Jésus de "voir le Père", celui-ci lui répond : "Celui qui m'a vu a vu le Père" (Jn 14:9).</p><p>Jésus ne peut pas montrer le visage de Dieu au ciel, mais il est lui-même le visage de Dieu sur terre, mais un visage que personne ne voit directement. En tout cas pas les adversaires de Jésus qui cherchent toujours à le mettre à mort. Mais même les disciples — et Philippe en est un exemple — n'arrivent pas à voir vraiment le visage de Dieu. Même avec Jésus parmi eux, ils ne voient Dieu que "de dos."</p><p>Voir Dieu "de dos" signifie que l'on ne peut voir de Dieu que la trace qu'il laisse en passant. Ce n’est qu’après coup que nous nous apercevons que Dieu a passé dans notre vie.</p><p>Notre travail, c'est de chercher sa trace, de voir son dos lorsqu'il a passé dans un moment de notre existence. Ce travail — car c'est un travail, un travail auquel renoncent nombres de nos contemporains — ce travail c'est de relire notre journée, relire notre existence, revenir sur nos faits et gestes et voir chaque fois que nous avons été protégés, accompagnés, guidés, soutenus.</p><p>Nous pouvons, chaque soir, monter sur la montagne, nous blottir au creux du rocher et tenter d'apercevoir, furtivement, après-coup, quelle trace Dieu a laissé dans notre journée.</p><p>Amen</p><p>© Jean-Marie Thévoz, 2019</p>
Jean-Marie Thévoz
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Vendredi-saint : Jésus, agneau de Dieu.
tag:clamans.hautetfort.com,2019-04-20:6144658
2019-04-20T17:51:00+02:00
2019-04-20T17:51:00+02:00
Jean 19 19.4.2019 Vendredi-saint : Jésus, agneau de Dieu. Exode...
<p>Jean 19</p><p>19.4.2019</p><p>Vendredi-saint : Jésus, agneau de Dieu.</p><p>Exode 12:1-8+12-14 Jean 19:16-30 Jean 19:31-37</p><p>télécharger le texte : <a id="media-5980332" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/00/678900834.pdf">P-2019-04-19.pdf</a></p><p> </p><p>Chers frères et sœurs en Christ,</p><p>Aujourd'hui, vendredi saint, nous commémorons, nous nous souvenons de la mort de Jésus. Il est difficile d'imaginer comment les disciples de Jésus ont vécu la condamnation et l'exécution de leur maître, cela d'autant plus que les Evangiles nous disent que tous les disciples étaient dispersés et que seules des femmes étaient au pied de la croix. En fait, dès l'arrestation de Jésus, tout était fini pour les disciples ! Une fin désastreuse, une fin sans espoir, pour eux qui avaient pourtant tout laissé pour le suivre.</p><p>Le récit des pèlerins d'Emmaüs nous donne le ton de ce que devait être le ressenti des disciples : un échec, un beau gâchis, que d'espoirs perdus. On ne peut s'empêcher de penser que tout se serait arrêté là s'il n'y avait pas eu le miracle de la résurrection. Sans elle, la mort de Jésus n'aurait été qu'une exécution de plus dans un temps troublé. Les disciples auraient fait leur deuil et tout se serait arrêté.</p><p>Mais parce qu'il y a eu les apparitions de Jésus, parce que Dieu n'a pas voulu que l'histoire s'arrête-là, les disciples ont été mis en route, stimulés, poussés à comprendre ce mystère de la Passion de Jésus.</p><p>Si Dieu a relevé ce Jésus d'entre les morts, alors sa vie, sa prédication et sa mort devaient avoir un sens que nous n'avons pas perçu lorsqu'il était parmi nous. Il faut reprendre — mot à mot — tout ce qu'il nous a dit; pas à pas — tout ce qu'il a fait pour trouver un sens à tout ce qui est arrivé et surtout à cette mort infamante sur la croix. Ainsi peut-on imaginer le début de la recherche qui a conduit à la rédaction des Evangiles.</p><p>Toute mort, par son côté absurde, nous pousse à chercher des raisons de sa survenue. Pourquoi ? et pour… quoi ? quel sens peut avoir la mort ? Les explications vont généralement dans deux directions : vers le passé, vers les causes. Qu'est-ce qui a provoqué cette mort ? Et vers l'avenir. Quelle leçon peut-on en tirer, quel élan peut-elle donner, quel avancement peut-elle apporter ?</p><p>Je crois que les récits de la Passion dans les Evangiles poursuivent ces deux directions, vers la cause et vers le but. Les récits de la Passion nous présentent une analyse, comme un descriptif, le pas à pas des dernières heures de Jésus. Ils identifient tous les acteurs, tous les faits et gestes, toutes les circonstances qui ont conduit et entouré la mort de Jésus et sa mise au tombeau.</p><p>Et puis, ces récits insèrent au fil du texte des références qui ont pour but de donner des sens aux événements, ce sont des références à l'Ecriture, à l'Ancien Testament. Ces références sont là pour montrer que ce qui se passe est en lien avec un univers de sens plus vaste.</p><p>Les événements ne se déroulent pas au hasard, on peut leur donner un sens, une raison, un but. La mort de Jésus n'est pas absurde, elle s'inscrit dans un mouvement plus large, dans une histoire plus vaste, dans une alliance et une relation entre Dieu et son peuple, une histoire de vie et de salut.</p><p>Les citations renvoient au Ps 22 qui ressemble à une description d'une mort sur une croix : "Ils ont percé mes pieds et mes mains" (v.17); "Ils se partagent mes habits, ils tirent au sort mes vêtements" (v.19). C'est le Psaume qui commence par le verset : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné" (v.1) que citent Marc et Matthieu. Jean cite encore la parole sur la croix "J'ai soif" qui renvoie au Ps 69:22 qui décrit le juste indûment persécuté.</p><p>Et puis Jean continue avec un passage qui ne se trouve dans aucun autre Evangile, l'épisode où les soldats doivent briser les jambes des crucifiés pour hâter leur mort afin qu'ils puissent tous être dépendus avant le début du sabbat.</p><p>Mais Jésus est déjà mort, ses jambes ne sont donc pas brisées. Un soldat le transperce au côté pour s'assurer de sa mort. Cela permet à Jean de citer deux fois l'Ecriture : "Aucun de ses os ne sera brisés" (Ex 12:46, Nb 9:12) et "Ils verront celui qu'ils ont percé" (Za 12:10). Cette dernière citation fait référence à un texte messianique. Jean nous confirme par là que Jésus est bien le Messie.</p><p>Mais j'aimerais revenir sur la citation précédente : "Aucun de ses os ne sera brisés." Cette phrase est un commandement de Moïse concernant l'agneau qui est sacrifié et mangé lors de la Pâque. Jean développe ainsi un thème, une interprétation de la mort de Jésus qui lui et chère : Jésus est " l'agneau de Dieu qui ôte le péché du monde." C'est la phrase que Jean Baptiste prononce lorsqu'il voit arriver Jésus pour lui demander le baptême : "Voici l'agneau de Dieu qui ôte le péché du monde" (Jn 1:29).</p><p>Ainsi donc, dans son récit de la Passion, Jean glisse encore — par la mention qu'aucun de ses os n'ont été brisés — que Jésus est l'agneau sans tache ni défaut qui est sacrifié à Pâque. En indiquant que la crucifixion de Jésus a lieu juste après midi, Jean la fait coïncider avec l'heure où commencent les sacrifices des agneaux dans le Temple.</p><p>Jean nous donne donc là une clé importante de sa compréhension de la mort de Jésus. Comme les Hébreux en Egypte ont été sauvé du fléau exterminateur en appliquant du sang de l'agneau sur les montants des portes de leurs maisons, de même, le sang de Jésus versé sur la croix protège le chrétien des puissances destructrices.</p><p>Jésus, sur la croix, est la victime pure et sainte (Cantique 286), l'agneau sans tache et sans défaut qui donne sa vie pour le salut de tous. Jésus fait cadeau de sa vie pour tous les humains, il efface — d'un geste unilatéral, inconditionnel — toute dette que nous avions à l'égard de Dieu. Il délie tous les liens, tous les fardeaux, tous les boulets qui nous retiennent en Egypte, pour que nous puissions avancer, comme des êtres libérés, libres vers la Terre promise.</p><p>La mort de Jésus n'avait rien d'absurde — en fin de compte. Elle s'inscrit dans le don, incommensurable, de l'amour que Dieu a pour nous. Dieu n'a qu'un message pour nous : Par amour, je vous donne ce que j'ai de plus précieux, je donne ma vie pour que vous viviez.</p><p>Amen</p><p>© Jean-Marie Thévoz, 2019</p><p>Luc 24</p><p>21.4.2019</p><p>Pâques : Partage du pain et de la Parole</p><p>Esaïe 53 : 7-12 Luc 24 : 33-48</p><p>télécharger le texte : <a id="media-5980329" href="http://clamans.hautetfort.com/media/01/01/2660437261.pdf">P-2019-04-21.pdf</a></p><p> </p><p>Chers frères et sœurs en Christ,</p><p>Aujourd'hui, nous rappelons, nous commémorons, mais surtout, nous voulons vivre, nous imprégner de la journée qui a changé la face du monde : le dimanche de Pâques. C'est pour les disciples le premier jour de la semaine après la fête de la Pâque. Une journée tout en contraste que nous allons suivre dans l'Evangile de Luc.</p><p>La fête de la Pâque a dû être triste, douloureuse pour les disciples. Ils pleurent la mort de Jésus, arrivée le vendredi précédent, une mort ignominieuse pour leur maître et ami. En cette aube d'après sabbat, les femmes vont au tombeau pour s'occuper du corps de Jésus, les rites funéraires ne pouvant avoir lieu pendant le sabbat.</p><p>Les femmes trouvent le tombeau vide et vont raconter leur découverte aux autres disciples. Pour eux, c'est du délire de bonnes femmes ! Seul Pierre va vérifier. Mais il en revient perplexe. Le tombeau vide ne fait pas l'effet d'une révélation.</p><p>Deux compagnons quittent alors le groupe pour aller à Emmaüs. On connaît leur rencontre avec Jésus (Luc 24 : 13-35), qu'ils ne reconnaissent pas jusqu'au moment où Jésus rompt le pain avec eux, mais disparaît. C'est le soir, ils retournent cependant à Jérusalem témoigner de leur expérience. Là, ils trouvent les disciples qui ont aussi quelque chose à leur dire : « Le Seigneur est vraiment ressuscité ! Simon l'a vu ! » (Luc 24:34).</p><p>C'est alors que Jésus se matérialise au milieu d'eux. J'utilise — moi — ce terme "se matérialise" parce qu'il rend bien l'ambiguïté de la situation. Luc — lui — dit : "Jésus se tint au milieu d'eux." C'est comme s'il n'était pas entré par la porte, et en même temps les disciples le prennent pour un esprit, un fantôme. C'est pourquoi Jésus doit se faire reconnaître en montrant ses mains et ses pieds.</p><p>Même là — encore — les disciples restent incrédules, nous dit Luc ! Jésus décide alors de leur demander à manger. Mais même cela ne suffit pas. Jésus doit leur "ouvrir l'intelligence en leur expliquant les Ecritures." (Lc 24:45)</p><p>Il est intéressant de remarquer que pour Luc, les signes matériels ne sont pas convaincants, les signes matériels ne sont pas les éléments qui conduisent à la foi, à la reconnaissance de Jésus.</p><p>Il est clair pour Luc — et pour les premiers chrétiens — que ces récits d'Evangiles ne posent pas la question de l'identité physique et biologique de Jésus, mais de son identité spirituelle !</p><p>Il ne s'agit pas de reconnaître un Jésus réanimé, revenu à la vie comme Lazare, mais de reconnaître "le Seigneur", "le Vivant."</p><p>Cette reconnaissance ne passe pas par nos yeux, mais par la communion, le partage du pain et par la Parole, la compréhension de l'Ecriture. Il s'agit de reconnaître que dans la vie de ce Jésus qui a été crucifié se réalisait, s'accomplissait le plan de Dieu, la révélation de l'amour total de Dieu envers tous les humains.</p><p>Dieu ne cherche pas à éblouir par un miracle — même le miracle de la résurrection — il cherche à être entendu et compris.</p><p>Le miracle de Pâques, le miracle de la résurrection, c'est l'action de Dieu lorsqu'il ouvre l'intelligence des disciples pour qu'ils comprennent les Ecritures, pour que nous comprenions les Ecritures.</p><p>Pâques doit nous amener à comprendre les récits de la Bible, les récits de personnages victimes de malheurs, de persécutions. Surtout comprendre que ces personnages ne sont pas poursuivis par Dieu, mais qu'au contraire, Dieu se tient à leurs côtés — même si c'est contre toutes les apparences !</p><p>Comme le dit le Chant du Serviteur souffrant d'Esaïe :</p><p> </p><p>"Le Seigneur approuve son serviteur accablé et il rétablit celui qui avait offert sa vie à la place des autres." (Es 53:10)</p><p>Et il en est ainsi à travers tout l'Ancien Testament. Dieu est aux côtés d'Abel, de Joseph, d'Urie, de Naboth, de Jérémie, de Daniel, de même qu'il sera aux côtés d'Etienne et de tous les martyrs chrétiens ultérieurs.</p><p>La révélation, c'est que Jésus crucifié explique les Ecritures. Le récit de la mort et de la résurrection met en lumière tout ce qui se trouve déjà écrit. Et maintenant Jésus ouvre aussi notre intelligence, notre esprit, pour que nous puissions relire nos vies à sa lumière, à la lumière de Pâques, à la lumière de la résurrection.</p><p>Le miracle de Pâques, c'est de pouvoir se retourner et voir dans nos vies la présence de Dieu, de voir ses pas à côté des nôtres, de voir qu'il était là pour nous guider, pour nous consoler, pour nous réjouir.</p><p>La joie de Pâques, c'est de laisser notre esprit s'ouvrir à cette présence, d'avoir foi d'être accompagnés maintenant, d'être accompagnés toujours.</p><p>Alors, Joyeuses Pâques à tous !</p><p> </p><p>© Jean-Marie Thévoz, 2019</p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times','serif';"> </span></p><p> </p>
Jean-Marie Thévoz
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Marie comprend le destin de Jésus
tag:clamans.hautetfort.com,2019-04-10:6142838
2019-04-10T09:46:00+02:00
2019-04-10T09:46:00+02:00
Jean 12 7.4.2019 Marie comprend le destin de Jésus Romains 5 :...
<p>Jean 12</p><p>7.4.2019</p><p>Marie comprend le destin de Jésus</p><p>Romains 5 : 6-11 Jean 12 : 1-8</p><p>télécharger le texte : <a id="media-5977109" href="http://clamans.hautetfort.com/media/01/00/1545296294.pdf">P-2019-04-07.pdf</a></p><p> </p><p>Mon message va porter sur le récit de la femme qui verse du parfum sur les pieds de Jésus. Cependant, je n’ai pas voulu en faire un sujet de réflexion (nous l’avons fait lors de l’étude biblique). J’aimerais vous entrainer à l’intérieur du récit, au plus près des personnages, de leur vécu, de leur ressenti. J’ai imaginé qu’un serviteur, présent à ce souper, ayant assisté à cette scène, se rappelle ce qui s’est passé, ce qu’il a vécu.</p><p>C’est une immersion à laquelle je vous invite. Si le cœur vous en dit, vous pouvez fermer les yeux et commencer à imaginer. C’était dans une salle à manger antique, les murs sont en terre crue, avec quelques alcôves. Les lits ont été rangés contre les murs pour permettre de balayer. Le serviteur se met à balayer… Il pense.</p><p>« L'odeur n'a jamais disparu... Cela fait pourtant des années... Combien de temps cela fait-il ? J'étais déjà au service de Madame Marthe depuis un an lorsque c'est arrivé. Cela doit bien faire quinze ans maintenant. Mais je m'en souviens comme si c'était hier. Oui, chaque fois que je reviens dans cette pièce je sens l'odeur de ce parfum et tout me revient, aussi nettement que si c'était hier.</p><p>Ce soir-là, j'étais de service (comme tous les soirs d'ailleurs. On n'avait pas de congé à cette époque !) Je supervisais le travail des servantes, sous la direction de Madame Marthe, car il y avait du monde à servir ce soir-là. Marthe et Marie recevaient beaucoup. Elles menaient grand train de vie avec leur frère Lazare.</p><p>Ce soir-là, elles recevaient l'homme qui avait sorti leur frère Lazare de sa tombe. Une bien étrange histoire ! C'était Jésus, celui de Nazareth. Ce soir-là, il était revenu à Béthanie, avant de se remettre en route vers Jérusalem. C'était juste six jours avant la Pâque, et personne n’envisageait ce qui allait se passer. Personne... sauf peut-être Marie, qui avait comme un sixième sens avec Jésus. Il faut dire qu'elle l'avait tant écouté, elle pouvait passer des heures assise à ses pieds à l'écouter (même que cela énervait sa soeur !). Elle enregistrait toutes les paroles de Jésus. Elle l'avait pris pour maître de pensée, elle était pendue à ses lèvres.</p><p>Ce soir-là, il y avait beaucoup de monde autour de la table. Il y avait Jésus, avec ses douze compagnons, et puis il y avait Marthe et Marie et Lazare qui mangeait tout près de Jésus. Mais ce n'était pas un repas ordinaire, on sentait une tension dans l'air, c'était palpable, c'était pesant comme si un orage était sur le point d'éclater.</p><p>La discussion était très vive entre les disciples, car Jésus venait d'annoncer qu'il allait monter à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Or chacun savait que les chefs des prêtres et les Saducéens voulaient arrêter Jésus. Ils avaient déjà voulu arrêter Lazare à cause du tumulte que faisaient tous ceux qui voulaient voir "l'homme qui était sorti de sa tombe après quatre jour" ! Dans la discussion j'entendais Jacques, le frère de Jésus, demander : "Pourquoi aller se jeter dans la gueule du loup ? Revenons l'an prochain à Jérusalem quand tout sera calmé." Mais Pierre répliquait : "Je ne laisserai pas Jésus être arrêté. J'ai quelques relations à Jérusalem, ou bien je me battrai et je défendrai mon maître !</p><p>Jésus se tenait silencieux pendant cette discussion.</p><p>Alors Judas pris la parole pour dire que, justement, il fallait que Jésus entre à Jérusalem. Son entrée serait un triomphe. Il voyait déjà la foule couper des rameaux aux arbres et les poser par terre pour faire un chemin, les autres étaler leurs manteaux comme un tapis rouge sous les pas de Jésus. Pour sûr, on pourrait même lui trouver un âne pour faire son entrée triomphale à Jérusalem, comme un vrai prophète. Une fois dans la ville, Judas se faisait fort de recruter une troupe d'hommes de mains pour écraser la petite garnison de Ponce Pilate et prendre le pouvoir. Ce serait l'occasion de se débarrasser une fois pour toute des romains.</p><p>Judas en rajoutait : "Je tiens la caisse, on a de l'argent pour recruter, et puis voyez — il montra un vase contenant un parfum précieux qui était posé dans une alcôve, le parfum qui avait été acheté après la mort de Lazare et qui devait servir à embaumer son corps, mais dont on ne s'était pas servi puisque Jésus l'avait sorti de sa tombe — voyez, ce parfum, on pourrait le vendre et cela nous procurerait encore trois cents pièces d'argent avec lesquelles on pourrait recruter une bonne troupe de pauvres bougres qui se battraient pour nous." Judas s'était emporté, certains disciples criaient pour soutenir sa proposition, d'autres s'y opposaient, c'était un vrai tumulte, on ne s'entendait plus dans cette salle. Les uns après les autres, chaque disciple y allait de ses commentaires sur ce que Jésus devait faire.</p><p>Depuis où j'étais, je voyais que Marie aurait voulu dire quelque chose, mais comment un femme pourrait-elle se faire entendre dans un tel brouhaha ? Alors, j'ai vu Marie s'approcher de l’alcôve, prendre le vase de parfum, s'approcher de Jésus, s'agenouiller devant lui et verser tout le parfum sur ses pieds. Personne n'avait remarqué les gestes de Marie, à part Jésus et moi. Mais l'odeur du parfum s'est répandu dans la pièce. Cela sentait tellement bon et tellement fort que le brouhaha s'est évanoui d'un coup et le silence s'est installé.</p><p>Un silence que seul habitait encore le bruissement des cheveux de Marie sur les pieds de Jésus. Puis, comme elle relevait son visage, le silence fut rempli du regard que s'échangeaient Jésus et Marie. Le silence était complet, mais il était habité par ce regard et par cette odeur...</p><p>C'est alors que j'ai compris ce que Marie devait avoir compris longtemps avant moi et que Jésus approuvait. J'ai compris quel devait être le destin de Jésus. Dans ce parfum, il y avait toute l'histoire que Jésus allait vivre dans les jours suivants.</p><p>Ce parfum disait tout. Il disait la mort prochaine de Jésus. Il disait que Jésus acceptait cette mort. Jésus n'allait-il pas prendre la place de Lazare dans la tombe, puisqu'il recevait le parfum qui lui était destiné ? Jésus n'allait-il pas prendre la place de chacun de nous, dans la tombe qui nous était destinée, pour que nous vivions ?</p><p>Ce parfum nous disait donc sa mort, une mort annoncée, une mort acceptée. Mais ce parfum répandu en ce jour, ce parfum — qui s'était écoulé sur les pieds de Jésus et répandu sur le sol de cette pièce qu'il embaume encore aujourd'hui — ce parfum ne pourrait plus servir pour prendre soin du corps de Jésus dans sa tombe !</p><p>Qui l'a réalisé sur le moment même ? Marie sûrement, Marthe aussi. N'avait-elle pas entendu Jésus lui dire : —"Je suis la résurrection et la vie" lorsqu'ils se trouvaient ensemble devant le tombeau de Lazare ? Le parfum, dans ce moment de silence intense, disait tout, la mort et la résurrection.</p><p>Et Jésus l'acceptait. Et Jésus était reconnaissant envers Marie d'avoir fait cesser le tumulte de ses disciples qui essayaient de le détourner de son destin.</p><p>Qui comprenait mieux Jésus que les femmes qui l'accompagnaient ? Voilà, chaque fois que j'entre dans cette pièce, l'odeur de ce parfum me rappelle tout cela. Le parfum avait dit vrai, Jésus est mort, mais Dieu l'a ressuscité des morts, la tombe ne l'a pas retenu. Jésus a donné sa vie pour nous, la mort ne peut retenir personne dans la tombe, et Marie l'a cru avant nous tous.<span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times','serif';"> »</span></p><p>Amen</p><p>© Jean-Marie Thévoz, 2019</p><p> </p>
Jean-Marie Thévoz
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Un parcours de vie
tag:clamans.hautetfort.com,2019-02-14:6128445
2019-02-14T18:55:00+01:00
2019-02-14T18:55:00+01:00
Luc 15 10.2.2019 Un parcours de vie Colossiens 3 : 12-17...
<p>Luc 15</p><p>10.2.2019</p><p>Un parcours de vie</p><p>Colossiens 3 : 12-17 Luc 15 : 11-24</p><p>Télécharger le texte : <a id="media-5952332" href="http://clamans.hautetfort.com/media/01/02/3808976788.pdf">P-2019-02-10.pdf</a></p><p> </p><p class="Prdication"><span lang="FR">Chers frères et sœurs en Christ, </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Cette parabole de Jésus intitulée le "Fils prodigue" est probablement la parabole la plus connue de l'évangile. C'est aussi celle qui résume avec le plus d'intensité la bonne nouvelle de l'évangile : Dieu nous accepte inconditionnellement. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Un danger nous guette cependant lorsque nous entendons et méditons cette parabole, c'est de "noircir" le premier fils pour faire ressortir avec plus de relief la bonté du père. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Le père n'est-il pas d'autant meilleur que le fils est un fieffé vaurien, un gaspilleur de fortune et coureur de jupon ? Attention, cela n'est pas dans notre récit, c'est dans la suite, dans la bouche du frère aîné qui essaie de dénigrer son frère. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Ne tombons pas dans le piège — contraire à l'évangile — de faire de cette parabole une morale pour tenir tranquille les enfants et vanter la sagesse anticipatrice des parents. Cette parabole ne nous est pas donnée comme instrument de pouvoir parental, mais comme parole libératrice pour tous ! Cherchons à entendre la parabole sans trop de parasites !</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Cette parabole nous expose un parcours de vie assez ordinaire, en raccourci. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">1) Première étape. Arrivé à l'âge adulte, un fils décide de prendre son envol, de quitter le nid familial. Il demande sa part d'héritage à son père. Rien ne nous indique qu'il y ait de la part du fils de l'agressivité dans sa demande, ou de la réticence à y répondre de la part du père. Le père partage entre ses deux fils et le cadet prend la part qui lui revient et s'en va.</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Quitter le père, la famille pour chercher son autonomie, ses propres valeurs, son propre accomplissement, sa propre personnalité, c'est le chemin normal de tout individu.</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">2) Deuxième étape, le fils fait sa vie là-bas et dépense l'avoir, les biens qu'il avait reçu. Ici on pourrait bien sûr faire le reproche de n'avoir pas été prudent, économe, etc. Mais n'est-ce pas dans la nature des choses, des biens de consommation, d'être consommés. Chez nous aussi le frigo se vide chaque semaine. Le problème n'est pas qu'il se vide, c'est comment faire pour pouvoir le remplir à nouveau chaque semaine ! </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">En plus là-bas, la famine survient, c'est-à-dire la pénurie de tous les biens, même à acheter. Ici se joue — dans la vie du fils, mais dans toute vie, je crois — la lutte entre l'être et l'avoir. Le fils a eu l'illusion — en demandant sa part à son père — de recevoir assez pour vivre toute sa vie, comme si ces biens allaient combler les besoins de son être toute sa vie. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Une publicité disait : "Il y a des choses qui ne s'achètent pas, pour tout le reste, il y a notre carte de crédit." Le passage que vit le fils et que nous avons tous un jour à traverser est de découvrir ce qui s'achète et ce qui ne s'achète pas, ce qui relève de l'avoir et ce qui relève de l'être. Souvent nous sommes dans la confusion, parce que tout notre environnement — un environnement essentiellement commercial — nous dit : "Consomme et tu seras heureux" c'est-à-dire : satisfais tous tes besoins d'avoir et ton être sera comblé !</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Le fils découvre qu'il a épuisé son avoir sans que son être en soit comblé. Il se découvre seul, éloigné des siens, avec un manque intérieur terrible, exprimé par la faim qu'il éprouve en regardant les porcs se gaver.</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">3) Alors il se met à réfléchir. C’est la troisième étape. Il fait un voyage intérieur à la recherche de ses vrais besoins. Il réalise son manque, son vide intérieur, et là se passe en lui un double mécanisme. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">D'un côté, il s'auto-accuse et se culpabilise de son chemin. Il passe de la découverte de son vide intérieur à un sentiment d'indignité. Il retourne le mal qu'il vit contre lui, pour en conclure qu'il a perdu son être. Il se trouve indigne. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">D'un autre côté, il remonte à la source où a commencé son malheur et où est la source où il pourrait retrouver à nourrir son être intérieur. C'est ainsi qu'il décide de retourner vers son père tout en lui demandant un statut d'ouvrier, parce qu'il pense avoir perdu sa dignité de fils. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">4) Dernière étape du parcours : rien ne se passe comme l'avait prévu le fils. Le père ne porte aucun jugement. Le père ne fait pas la morale à son fils. Le père ne cherche pas une faute ou des erreurs. Il coupe court à toute accusation d'indignité. Il ne veut aucun arrangement autour d'un statut inférieur qui permettrait — aux yeux du fils — une réintégration.</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Jamais, dans les yeux du père, le fils n'a changé de statut. Jamais, il n'a cessé d'être précieux, important, plein de valeur. Le père ne voit que le parcours malheureux, il ne voit aucune indignité. Il n'y a pas de reproches, seulement la joie des retrouvailles. Le fils a fait son parcours de vie, il a été par le chemin qu'il avait choisi et il a découvert ce dont il avait besoin. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Le père accepte ce parcours et se réjouit de ce que son fils qui était près de la mort intérieure a retrouvé le chemin de la vie. Un grand festin marque ces retrouvailles, une grande fête est nécessaire pour marquer cette renaissance de l'être du fils à la vie. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Chaque être humain est engagé dans ce parcours où il doit trouver son chemin personnel pour retrouver son être intérieur et participer à ce repas de fête que Dieu nous offre. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Aujourd'hui, Dieu nous ouvre les bras, il nous invite à la fête dans son Royaume. Laissons-nous accueillir comme les vrais enfants du Père.</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Amen</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">© Jean-Marie Thévoz, 2019</span></p>
Jean-Marie Thévoz
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De l’exclusion à l’accueil
tag:clamans.hautetfort.com,2019-02-11:6128094
2019-02-11T16:36:12+01:00
2019-02-11T16:36:12+01:00
Actes 8 8.2.2019 De l’exclusion à l’accueil Esaïe 53 : 1-10...
<p>Actes 8</p><p>8.2.2019</p><p>De l’exclusion à l’accueil</p><p><span style="font-family: Palatino-Roman; color: black;">Esaïe 53 : 1-10</span> <span style="font-family: Palatino-Roman; color: black;">Actes 8 : 26-39</span></p><p><span style="font-family: Palatino-Roman; color: black;">télécharger le texte : <a id="media-5951776" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/01/405063664.pdf">P-2019-02-08.pdf</a></span></p><p> </p><p class="Prdication"><span lang="FR">Chers frères et sœurs en Christ, </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Les protestants sont très attachés à la lecture de la Bible, et à faire jouer — comme en stéréo — l’Ancien et le Nouveau Testament. Comment comprendrait-on le Nouveau Testament sans une connaissance de l’Ancien Testament ? </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Nous en avons un exemple dans ce récit de la rencontre de Philippe et de l’eunuque éthiopien. Cet homme est allé “adorer Dieu à Jérusalem”. Mais comme étranger et comme eunuque, il n’a pas eu droit d’entrer dans le Temple de Jérusalem. La loi interdit l’entrée des lieux saints aux eunuques. Il n’a pu aller que jusqu’à la cour des païens. Cette rebuffade n’a pas éteint sa quête de Dieu. Il retourne dans son pays avec le rouleau du prophète Esaïe. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Au moment où Philippe arrive — et l’entend lire à haute voix comme c’était l’habitude dans l’antiquité — cet homme est en train de lire le passage d’Esaïe que je vous ai lu. On appelle ce passage le “Poème du Serviteur souffrant”. Un passage qui a été lu par la jeune communauté chrétienne comme annonçant la Passion du Christ. Il faut imaginer que la première communauté chrétienne ne dispose pas encore du Nouveau Testament! Paul n’est même pas encore converti (cela se passe un peu plus tard dans le livre des Actes). Pour comprendre la trajectoire et la destinée de Jésus, les premiers chrétiens ne disposent que de l’Ancien Testament. Ils ont le récit des disciples qui ont vécu avec Jésus et accompagné — de loin — la Passion de Jésus. Un destin terriblement difficile à comprendre. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Ici, le fonctionnaire éthiopien lit ce “Poème du Serviteur souffrant”. Il ne comprend pas, et il y a de quoi. Comment comprendre qu’un envoyé de Dieu soit vilipendé, accusé, maltraité, sans répondre. Sans que Dieu le sorte de là ? Il est comme l’agneau qu’on mène à l’abattoir, sans défense, sans défenseur. Philippe va expliquer au fonctionnaire éthiopien que ce Serviteur souffrant, c’est ce Jésus qui a été crucifié. Que ce Jésus est l’agneau qui porte les malheurs de l’humanité. Ce qui revient à dire que Dieu a changé de place. Il n’est pas magnifique dans un Temple érigé de main d’homme — ce Temple auquel l’eunuque n’a d’ailleurs pas eu accès — il est celui qui partage les malheurs de l’humanité, il est du côté des humiliés, des petits, des sans voix. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">L’eunuque qui a été privé d’entrée dans le Temple et qui a sûrement dû être au moins moqué, si ce n’est discriminé du fait de sa constitution, s’est senti reconnu, réhabilité. Il se sent compris, invité à s’associer avec ceux qui suivent ce Jésus accueillant. Aussi bien demande-t-il s’il y a un obstacle à être baptisé, c’est-à-dire inclus dans la communauté de ceux qui suivent le chemin de Jésus. Il n’a pu entrer dans le Temple, mais il est accueilli dans l’Eglise. Il reçoit le baptême de la main de Philippe. Dieu ne veut pas de portillon pour filtrer les entrées dans le Royaume. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Le banquet du Royaume est ouvert à tous, d’autant plus que ceux qui avaient reçu un carton d’invitation ne se sont pas donnés la peine de venir. Se retrouvent donc à la table du Seigneur ceux qui pensaient ne pas être dignes d’être invité, d’avoir une place à sa table. Ce récit est une invitation à ne pas mettre d’obstacles — nous les humains — là où Dieu les a déjà abolis. La communauté de ceux que Dieu appelle et accueille pourrait bien nous surprendre. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Amen</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">© Jean-Marie Thévoz, 2019</span></p>
Jean-Marie Thévoz
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Célébration œcuménique : Dieu remet les compteurs à zéro
tag:clamans.hautetfort.com,2019-01-28:6124424
2019-01-28T16:41:00+01:00
2019-01-28T16:41:00+01:00
Eglise Orthodoxe 25.1.2019 Célébration œcuménique : Dieu remet les...
<p>Eglise Orthodoxe</p><p>25.1.2019</p><p>Célébration œcuménique : Dieu remet les compteurs à zéro</p><p>Deutéronome 16 : 18-20 Luc 4 : 14-21</p><p>télécharger le texte ici : <a id="media-5945510" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/01/603170217.pdf">P-2019-01-25.pdf</a></p><p> </p><p class="Prdication"><span lang="FR">Chers frères et sœurs en Christ, </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Dimanche passé, nous vivions une célébration œcuménique à l’Eglise anglicane avec les communautés chrétiennes du quartier. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Aujourd'hui, nous sommes chez vous et nous vous remercions de votre accueil. Dimanche dernier, j’ai parlé de ce même récit biblique : la première prédication de Jésus à Nazareth. Jésus y avait lu ce passage du livre d'Esaïe :</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">"L'Esprit du Seigneur est sur moi, il m'a choisi pour apporter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Il m'a envoyé pour proclamer la délivrance aux captifs et le don de la vue aux aveugles, pour libérer les opprimés, pour annoncer l'année où le Seigneur manifestera sa faveur." (Luc 4:18-19). et il avait ajouté: “Aujourd'hui ces paroles sont accomplies !”</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Dimanche passé, j’ai développé ce que Jésus voulait dire par cette parole : “Dieu m'a choisi pour apporter la Bonne Nouvelle aux pauvres.” Aujourd'hui j'aimerais développer la parole de Jésus : “Il m'a envoyé pour libérer les opprimés, pour annoncer l'année où le Seigneur manifestera sa faveur.”</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Le thème de cette semaine de l’unité, c’est l’établissement de la justice, une justice qui permette la paix, c’est-à-dire le vivre ensemble. C’est justement cette justice que Jésus appelle en parlant de cette année de faveur.</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Cette année de faveur à une histoire dans l'Ancien Testament. Dans le livre du Lévitique est décrit un système économique très spécial. Un premier cycle de sept ans est introduit, où la septième année, l'année sabbatique est une année de repos pour le sol. Pendant six ans tout le monde travaille, sème et récolte, la septième année est une année de repos. A ce premier cycle se superpose un deuxième cycle de sept fois sept ans, soit 49 années au total. L'année qui suit, soit la 50e est le Jubilé, l'année du Seigneur. Lors de cette 50e année, on rétablit les personnes dans leurs biens, dans leurs terres ou dans leur liberté pour celles qui ont été asservies pour n'avoir pas pu payer leurs dettes. On remet les compteurs à zéro.</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Ce système économique présuppose une situation de départ équitable et juste et un monde très stable, au moins démographiquement. Cet astucieux système économique n'a jamais été mis en place en Israël, mais il témoigne d'une tentative d'ordonner le monde économique à la volonté divine tout en laissant de la place à la liberté humaine et en tenant compte de certaines réalités : Ce système laisse une liberté de commerce et d'entreprise aussi grande que possible à tous pendant le cycle de 49 ans. Il ne laisse cependant pas croître les inégalités jusqu'à un point de rupture ou de non retour grâce à l'année du Jubilé qui instaure une redistribution. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Jésus nous dit : "Aujourd'hui s'accomplit cette parole d'Esaïe : l'année du Seigneur, de la restauration, c'est maintenant." </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Pourtant Jésus n'est pas venu accomplir une révolution économique, comme il n'est pas venu pour chasser les Romains de Palestine. Il vient restaurer notre être, pas nos avoirs. Jésus est venu remplacer — dans nos modes relationnels — l'économie de marché fondé sur la pénurie, par l'économie du Royaume fondée sur l'abondance. C'était-là la Bonne Nouvelle annoncée aux pauvres.</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR"> </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Le départ équitable qui est donné à tous à la naissance, c'est de vivre dans l'abondance de l'amour. Chaque enfant naît avec l'amour et le pardon de Dieu dans son cœur, avec une capacité d'aimer à l'infini. Ensuite, malheureusement, la situation se dégrade. Les détresses subies nous aliènent et le mal prend de l'ampleur dans nos vies et limitent nos capacités d'aimer, comme dans le Lévitique. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">La situation voulue au départ se dégrade. Chacun vit — sans que ce soit la faute de personne — des événements pénibles, tristes, frustrants, parce que la vie est dure, la société injuste et qu'il est impossible d'obtenir tout ce que nos désirs souhaitent. Nous accumulons des dettes sous forme de culpabilités et perdons nos libertés, en façonnant nos stratégies relationnelles.</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">La bonne nouvelle, c’est que Jésus vient nous libérer de nos propres enfermements, de nos dettes, de nos culpabilités, de tout ce qui nous paralyse. C'est ainsi que se réalise la parole d'Esaïe : "Dieu libère les captifs et renvoie en liberté les opprimés". </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Jésus vient nous délivrer du péché. Voilà, le mot est lâché : le péché. Le péché, c'est l'ensemble des choses qui dégradent la situation de départ pendant les 49 ans du cycle du Lévitique, jusqu'à ce que Dieu rétablisse la justice et l'équité pendant la 50e année.</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Jésus ne parle du péché que lorsqu'il parle du pardon, lorsqu'il libère ou qu'il compatit et guérit. Pour Jésus, le péché originel n'existe pas. La seule chose qui existe pour Jésus, c'est le pardon originel.</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Constamment, Jésus veut nous guérir de notre aveuglement qui nous fait voir le péché seulement comme les actes mauvais, les fautes. Il veut nous redonner la vue sur la détresse, sur la souffrance subie, sur la dégradation des relations. L'année de faveur du Seigneur que Jésus réalise, c'est le retour à l'état de personne pardonnée, aimée. Dieu nous offre aujourd'hui d'être restaurés dans cet état premier par le pardon, ce pardon qui permet d'aimer et d'agir. <s></s></span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Amen.</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">© Jean-Marie Thévoz, 2019</span></p>
Jean-Marie Thévoz
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Jésus vit les déplacements de son peuple
tag:clamans.hautetfort.com,2019-01-23:6122826
2019-01-23T10:07:00+01:00
2019-01-23T10:07:00+01:00
Matthieu 2 13.1.2019 Jésus vit les déplacements de son peuple Jérémie...
<p>Matthieu 2</p><p>13.1.2019</p><p>Jésus vit les déplacements de son peuple</p><p>Jérémie 31 : 2-9 Matthieu 2 : 13-18 Matthieu 2 : 19-23</p><p>télécharger le texte : <a id="media-5942641" href="http://clamans.hautetfort.com/media/01/00/707207847.pdf">P-2019-01-13.pdf</a></p><p> </p><p>Chers frères et sœurs en Christ,</p><p>Dimanche passé, nous avons vécu le dimanche des Rois. L’occasion de rappeler la visite des mages auprès de Jésus. Souvent, on passe directement du récit des mages au baptême de Jésus. D’un coup on passe 30 ans de la vie de Jésus. Il est vrai que nous ne savons quasiment rien de cette période de la vie de Jésus.</p><p>Luc nous donne quelques épisodes, Jésus présenté au Temple par ses parents, la rencontre avec le vieux Siméon et avec la prophétesse Anne, puis, 12 ans plus tard ce pèlerinage à Jérusalem où Jésus fausse compagnie à ses parents pour rester au Temple discuter avec les maîtres de la loi.</p><p>De son côté — et c’est ce qui va nous intéresser ce matin — Matthieu fait faire tout un voyage à Jésus et sa famille, la fameuse fuite en Egypte. On voit dans ces différences entre les récits d’enfance, que chaque Evangile a des préoccupations propres.</p><p>Même si les trois Evangiles Matthieu, Marc et Luc se ressemblent beaucoup — parce qu’ils sont bâtis sur le même plan, le même déroulement et qu’ils ont beaucoup de textes en commun — chaque Evangéliste donne une couleur propre à son texte. Pourquoi ces différences entre eux ? Simplement parce que — même s’ils parlent à partir des mêmes souvenirs, des mêmes données de bases — ils parlent dans des lieux géographiques différents et à des communautés différentes.</p><p>Les Evangiles sont plus des prédications que des reportages. Mais le particulier peut devenir universel. Dans les deux lectures de l’Evangéliste Matthieu que vous avez entendues ce matin, il y a un récit en trois parties : la fuite en Egypte, le massacre des enfants et le retour d’Egypte. Ces trois petits récits sont propre à Matthieu, ils n’ont pas d’équivalents dans les autres Evangiles. On y voit donc concrètement Matthieu à l’œuvre dans son travail de prédicateur-écrivain.</p><p>Chacun de ces trois petits textes commence par exposer une histoire et se termine, se conclut par une citation biblique. Il y a donc une trame narrative assortie, ponctuée de citations de l’Ancien Testament. Ces références fréquentes (plus fréquentes chez Matthieu que chez Marc ou Luc) à l’Ancien Testament sont une des particularités de Matthieu. Il connaît bien les Ecritures et il parle à des gens pour qui les textes bibliques sont importants, sont connus et représentent une autorité. On peut en déduire que Matthieu parle à une communauté formée — en grande partie au moins — de juifs. Il essaie de convaincre des juifs, des coreligionnaires que Jésus est celui qui accomplit les Ecritures.</p><p>La première citation : « J’ai appelé mon fils à sortir d’Egypte. » (Os 11 :1) est une attestation messianique de la filiation divine de Jésus. Attester cette filiation divine de Jésus est le but des deux chapitres que Matthieu consacre à l’enfance de Jésus. Mais la citation ajoute le voyage — et surtout le retour — d’Egypte. Parler de la sortie d’Egypte, c’est faire allusion à Moïse, le grand législateur de l’Ecriture.</p><p>La troisième citation — je reviendrai sur la deuxième juste après — va dans le même sens : « Il sera appelé le Nazaréen. » Ici Matthieu fait un jeu de mot entre Nazareth et Nazir qui désigne l’homme consacré à Dieu (Cf. Juges 16 :17). Matthieu désigne Jésus comme un prophète et un libérateur à l’image de Samson — l’homme consacré à Dieu qui ne se coupe pas les cheveux.</p><p>La deuxième citation (Mt 2 :18) est étrange pour nous. Il est difficile de savoir si le récit du massacre est constitué pour utiliser la citation ou si la citation est ajoutée pour donner un sens au massacre des nouveau-nés. Mais il y a deux choses intéressantes dans ce passage :</p><p>(i) le parallèle entre le massacre des nouveau-nés ordonné par le pharaon auquel Moïse échappe et celui d’Hérode auquel Jésus échappe. Matthieu fait ici un nouveau parallèle entre Jésus et Moïse ;</p><p>(ii) le contenu du chapitre de Jérémie d’où vient cette citation sur les enfants de Rachel. Cette citation est tirée du chapitre 31 du livre de Jérémie. Ce chapitre 31, on l’appelle le « Livret de la consolation. »</p><p>Il contient notamment l’annonce de la Nouvelle Alliance « Je graverai mes instructions dans votre cœur » (Jér 31:33) et la déclaration d’amour de Dieu envers son peuple que vous avez entendue dans les lectures. Dans cette déclaration, Dieu déclare à propos de son peuple : « Je vais les ramener du pays du Nord et les rassembler des plus lointaines contrées. » (Jér 31:8) Ce retour au pays est le retour du peuple d’Israël de son exil à Babylone.</p><p>Ainsi, on peut voir que Matthieu superpose — pour ses auditeurs bien au fait de l’histoire du peuple juif et connaisseurs des Ecritures — l’Exode hors d’Egypte et le retour d’Exil. Et il décrit un Jésus qui vit les périples — géographiques, mais surtout existentiels et souffrants — de son peuple. Matthieu montre par ce trois récits assortis de leurs citations que Jésus a lui-même revécu les pérégrinations du peuple d’Israël, que Jésus est donc totalement assimilé à ce peuple, y compris à ce peuple en exil. L’incarnation de Jésus est autant une incarnation dans la chair humaine que dans l’histoire de son peuple !</p><p>Si l’on tient compte du fait que Matthieu parle ou écrit son Evangile pour une communauté d’origine juive de la diaspora (probablement à Antioche, en Syrie) on réalise que le voyage de Jésus — dans la géographie, mais surtout dans la dramatique historique du peuple de Dieu — est une sorte d’inclusion de la diaspora juive dans le vie de Jésus.</p><p>En image, Jésus a visité tous les exilés, vécu leur exil même, avant de commencer son ministère en Galilée et à Jérusalem. Comme croyants de tous les âges, de l’Exode, de l’Exil, de l’Empire romain ou d’aujourd’hui, nous sommes pris en compte dans la vie de Jésus. Matthieu assure ainsi à ses auditeurs d’Antioche — loin de Jérusalem et de la terre d’Israël — que le message de Jésus, que le salut les concerne aussi.</p><p>Matthieu l’avait déjà dit d’une certaine façon à travers le récit des mages venus d’Orient. Il le fait, là, d’une façon inversée, en faisant voyager Jésus. Il assure, là, à une communauté d’origine juive de la diaspora, non seulement qu’ils sont inclus dans la nouvelle alliance, mais qu’ils peuvent aussi accueillir les croyants non-juifs dans leur communauté.</p><p>Il y a là un message universaliste — d’ouverture — de la part de Matthieu, un message d’ouverture qu’il met en parallèle avec celui de la Nouvelle Alliance de Jérémie. Pour Matthieu, cette nouvelle alliance se réalise pleinement en Jésus, le Messie qui vient de Dieu, autant pour les juifs installés en Israël, que pour les juifs de la diaspora ainsi que pour tous les peuples de la terre.</p><p>Amen</p><p>© Jean-Marie Thévoz, 2019</p>
Jean-Marie Thévoz
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Petite introduction à l’Apocalypse
tag:clamans.hautetfort.com,2018-11-16:6105667
2018-11-16T11:11:00+01:00
2018-11-16T11:11:00+01:00
Apocalypse 1 11.11.2018 Petite introduction à l’Apocalypse Apocalypse...
<p>Apocalypse 1</p><p>11.11.2018</p><p>Petite introduction à l’Apocalypse</p><p>Apocalypse 1 : 9-13+17-18 Apocalypse 6 : 9-17 Apocalypse 7 : 9-17</p><p> </p><p>télécharger le texte : <a id="media-5915182" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/02/2249374276.pdf">P-2018-11-11.pdf</a></p><p> </p><p>Chers frères et sœurs en Christ,</p><p>S’il y a un livre difficile à lire dans la Bible, dans le Nouveau Testament, c’est bien le livre de l’Apocalypse. Ceux d’entre vous qui suivent les lectures de Pain de ce Jour l’on sûrement éprouvé ces derniers jours. Dans l’Apocalypse nous sommes bombardés d’images : trompettes, lampes, étoiles, anges, chevaux, livres, sceaux, robe blanche, Agneau etc. Le risque, c’est d’être noyé sous ces images et de perdre la vue d’ensemble, la visée générale de cette révélation (ce qui est le sens du mot apocalypse, révélation et non pas catastrophe).</p><p>Cette révélation est reçue par Jean de Patmos, qui n’est pas Jean l’évangéliste. Jean a été persécuté et a dû s’exiler sur l’île de Patmos où il reçoit cette révélation. S’il faut une révélation pour comprendre ce qui ce passe, cela signifie que le monde n’est — à ce moment-là — pas directement compréhensible.</p><p>En fait les Eglises sont persécutées par le pouvoir romain en raison de leurs croyances et de leurs pratiques. Aimer son prochain fait de vous une cible pour la violence de l’État. C’est donc le monde à l’envers. N’importe quoi peut vous tomber dessus. C’est dans cet univers violent et chaotique que Jean fait entendre sa révélation.</p><p>Dans ce contexte de persécution, d’injustice, le message de Jean c’est que — sous une couverture d’absurde — les choses ont un sens. Sous le chaos, il y a une autre réalité, celle de Dieu. Il y a une espérance dans le désespoir actuel ; il y aura une réhabilitation après les traitements injustes ; il y aura un retour des valeurs de justice après la violence.</p><p>Les valeurs chrétiennes ont toujours du sens, elles restent bonnes, même si elles sont cause de malheur dans le temps présent. Ce n’est pas parce que les tyrans, les méchants ont l’avantage — en ce moment— que le mal est bien. Ce n’est pas parce que les méchants réussissent, ont du succès, qu’il faut les imiter et abandonner les valeurs éthiques.</p><p>Les valeurs chrétiennes — celles qui sont énoncées dans les Béatitudes — sont à première vue des valeurs « faibles », c’est-à-dire qu’elles n’ont aucun poids, aucune persuasion contre les gens violents. En surface elles paraissent faibles et nulles. Mais dans le fond, elles donnent tout son sens à la vie humaine et relationnelle.</p><p>Le message de Jean dans l’Apocalypse vient dire que Dieu est toujours derrière ces valeurs — aussi faibles qu’elles puissent paraître dans un monde violent et destructeur. En fin de compte, ce sont ces valeurs des Béatitudes qui l’emportent. C’est la force faible de l’Agneau.</p><p>L’Agneau est la figure centrale du livre de l’Apocalypse. L’Agneau représente le Christ, une figure paradoxale qui finira par régner sur univers. Le pouvoir de l’Agneau est encore caché dans ce monde. Mais l’Apocalypse lève le voile sur ce règne présent et futur. Règne caché dans le présent, révélé dans le futur. L’exemple de ce mouvement « caché–révélé », c’est la vie et la mort du Christ, l’Agneau de la Pâque « immolé pour nos péchés » selon les formules liturgiques.</p><p>Au sein des persécutions, Jésus est présent aux côtés des persécutés puisqu’il a vécu le même calvaire. Il a enseigné, il a été rejeté, persécuté. Il a été mis à mort et Dieu l’a ressuscité. Nous le récitons ainsi dans le Symbole des Apôtres : «il est né de la vierge Marie, il a souffert sous Ponce Pilate, il a été crucifié, il est mort, le troisième jour il est ressuscité des morts, il est monté au ciel, il siège à la droite de Dieu. »</p><p>C’est l’exemple de vie donné par Dieu et celle de l’Agneau, figure faible, mais qui manifeste le règne de Dieu : une image paradoxale ; un antidote à tout pouvoir tyrannique ; un exemple pour chaque être humain.</p><p>Il n’est pas attendu de chaque être humain d’être un héros, surtout dans les persécutions. À l’image de l’Agneau il est possible d’accepter nos faiblesses, nos vulnérabilités, nos infirmités. Être faible comme un agneau, ce n’est pas négatif aux yeux de Dieu, c’est être à l’image du Christ.</p><p>Dieu se méfie de ceux qui prétendent être des surhommes. Il a une attention toute particulière à tout ce qui est perdu, vulnérable, faible, dépendant. Pour ceux-là, Dieu promet une robe blanche, un avenir, une réhabilitation. Celui qui ne se sent pas assez fort pour s’en sortir par lui-même, c’est celui vers qui Dieu se penche et qu’il relève.</p><p>Jean donne un message pour ses contemporains, persécutés comme lui : tenez ferme dans vos convictions, le Seigneur finira par les faire triompher, les tyrans seront vaincus.</p><p>Ce qu’on peut traduire de différentes façons aujourd’hui :</p><p>- Le droit, à long terme, a plus d’avenir que la violence déchaînée.</p><p>- La démocratie, toute fragile quelle est face à la violence, est le moins mauvais système politique.</p><p>- Dans le sport, celui qui arrive en trichant n’aura pas la même saveur de la victoire que celui qui y arrive avec fair-play.</p><p>Jean nous dit, au fond, que le bonheur n’a rien à voir avec la réussite telle que la société la conçoit. Le bonheur est dans l’application des valeurs évangéliques celles que Jésus l’Agneau a mises en pratique, dans l’abaissement, le service et le don de soi. C’est cela que Dieu valorise toujours.</p><p>Jean appelle ceux qui sont dans le malheur et victimes d’injustices à en appeler à Dieu, à attendre de Dieu le relèvement, la réhabilitation. Car derrière le chaos du monde et des malheurs, Dieu est toujours attentif à nous. Les valeurs des Béatitudes continuent à avoir du prix, même quand ces valeurs sont moquées et bafouées par une société du succès et de l’apparence.</p><p>Jean nous appelle à ne pas désespérer, car le plan de Dieu est la réhabilitation de toutes les victimes, et l’établissement de la Jérusalem céleste où « Dieu effacera toutes larmes de leurs yeux.» (Apoc 7:17)</p><p>Amen</p><p>© Jean-Marie Thévoz, 2018</p>
Jean-Marie Thévoz
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Reconstituer l’équipe des Douze apôtres
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2018-08-30T11:44:10+02:00
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Actes 1 26.8.2018 Reconstituer l’équipe des Douze apôtres Deutéronome...
<p>Actes 1</p><p>26.8.2018</p><p>Reconstituer l’équipe des Douze apôtres</p><p>Deutéronome 1 : 9-15 1 Corinthiens 15 : 3-11 Actes 1 : 15-26</p><p> </p><p>télécharger le texte : <a id="media-5858011" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/00/3130137490.pdf">P-2018-08-26.pdf</a></p><p> </p><p>Chers frères et sœurs en Christ,</p><p>Le livre des Actes des Apôtres raconte les débuts de l’Eglise, à la suite de l’Ascension de Jésus. Dans ses dernières paroles, Jésus annonce aux disciples qu’ils recevront bientôt l’Esprit saint et qu’ils seront ses témoins : <a href="http://clamans.hautetfort.com/archive/2018/08/13/que-s-est-il-passe-apres-la-resurrection-6072163.html">à Jérusalem, en Judée, en Samarie et jusqu’au bout de la terre</a>.</p><p>C’est la mission de la première Eglise et le livre des Actes va dépeindre cette extension géographique de Jérusalem jusqu’à Rome.</p><p>Après avoir défini la mission de l’Eglise, l’auteur des Actes — qu’on nomme Luc, puisque les Actes font suite à l’Évangile selon Luc — s’emploie à décrire ceux qui composent cette première Eglise. Elle est composée des disciples que Jésus a choisis, entourés d’une petite foule de croyants, évaluée ici à 120 personnes.</p><p>Pour ceux d’entre vous qui ont les événements de la Passion en tête, l’équipe des disciples n’y a pas particulièrement brillé. L’un des Douze — Judas — a livré Jésus à ses bourreaux. Un autre — Pierre — a renié trois fois son maître. Tous les autres se sont enfuis. Il ne restait que les femmes au pied de la croix.</p><p>Il y a donc quelques histoires à reprendre pour repartir d’un bon pied. C’est Pierre qui se lève dans le groupe. Il reprend l’initiative, il ne baisse pas les bras. Il faut régler la défection de Judas, reconstituer le groupe des Douze.</p><p>Pierre part du constat que Judas avait reçu sa part de service : il doit être remplacé pour que l’équipe soit au complet, pour que la mission puisse être remplie. Pierre ne s’attarde pas sur Judas, la façon dont il est mort révèle le jugement porté sur lui. La page est tournée. Pierre regarde l’avenir et la mission. Reconstituer les Douze, c’est affirmer la permanence des promesses divines.</p><p>Le chiffre Douze a une signification symbolique. On a vu Moïse (Deut. 1:9-15) demander à chaque tribu d’Israël de nommer des représentants pour juger et administrer. Douze disciples, cela fait un représentant pour chaque tribu d’Israël. Cela manifeste que le message de Jésus est destiné — en premier lieu — au peuple d’Israël tout entier. Il ne doit pas manquer un seul témoin, comme dans la parabole de la brebis ou de la drachme perdue. Personne n’est abandonné, n’est laissé sur le côté du chemin. La bonne nouvelle est inclusive.</p><p>L’équipe des Douze doit donc être complète. Et Luc énumère deux critères pour choisir la bonne personne, plus précisément pour être apôtre.</p><p>a) il faut avoir accompagné Jésus de son baptême à son ascension. Il faut donc le connaître et avoir entendu son enseignement, avoir vécu la montée à Jérusalem et les événements de la Passion.</p><p>b) il faut « être témoin de la résurrection ». Cette expression fait problème dans sa concision. La résurrection elle-même a eu lieu dans le secret du tombeau et les Evangiles n’en font pas le récit. Par contre, ils nous relatent des temps où Jésus apparaît à ses disciples. Il faut donc comprendre cette expression comme la capacité à attester de l’identité — il est le même — du Jésus terrestre et du Christ ressuscité.</p><p>Le candidat doit donc connaître Jésus, dans son ministère terrestre et dans ses manifestations de Ressuscité. C’est nécessaire pour avoir le titre d’apôtre et pour entrer dans le cercle des Douze et remplacer Judas.</p><p>Dans cette définition d’apôtre — avoir suivi Jésus et vu le Christ ressuscité — Luc n’envisage pas de succession apostolique. Une seule génération — les témoins directs du Jésus terrestre — peut remplir ce rôle d’apôtre.</p><p>La définition d’apôtre n’a pas toujours été aussi restrictive, puisque Paul se désigne lui-même comme apôtre — le moindre des apôtres, mais apôtre quand même, alors que Paul n’a pas suivi Jésus. D’une part il était trop jeune, d’autre part, il était dans le camp des persécuteurs de l’Eglise. Il se désigne cependant comme « apôtre » au sens étymologique du terme, parce que le Christ ressuscité lui est apparu sur le chemin de Damas et parce qu’il s’est reconnu comme « envoyé » (signification d’apostolos - apôtre) du Christ.</p><p>Les Onze disciples choisissent deux candidats, ils prient en demandant à Dieu de choisir, puis ils tirent au sort. Le tirage au sort était fréquent pour les fonctions du Temple de Jérusalem — Zacharie avait été tiré au sort (Luc 1:9) pour entrer dans le sanctuaire où il reçu la révélation de la naissance de Jean Baptiste.</p><p>D’habitude, dans l’Eglise, c’est l’Esprit saint qui fait des choix, sans tirage au sort. Mais, là, Luc est cohérent, le saint Esprit sera donné à la Pentecôte, il est trop tôt pour qu’il intervienne.</p><p>Le sort tombe sur Matthias. Les Douze sont à nouveau au complet, la mission va pouvoir être entreprise et réalisée.</p><p>Aujourd’hui, le souci d’avoir des équipes complètes à la tête de l’Eglise (des Régions et des Paroisses) est le même. C’est au printemps prochain que toutes les autorités de notre Eglise (vaudoise) seront renouvelées, à commencer par les Conseils paroissiaux et les bureaux des Assemblées paroissiales en mars 2019, puis les Conseils régionaux, les délégués aux Assemblées régionales et au Synode, puis finalement en juin l’élection du Conseil synodal par ce nouveau Synode.</p><p>Nous serons à la recherche de personnes qui connaissent Jésus à travers les Ecritures et la prière, et qui peuvent témoigner de la vie que Dieu nous donne.</p><p>Nous avons besoin de l’appui de toute l’Eglise pour discerner les dons et les charismes de chacun pour avoir à chaque place la bonne personne. Aucun don, aucune compétence n’est négligeable ; aucun appui n’est superflu pour que l’Evangile puisse être annoncé et reçu par ceux qui en ont besoin. La mission de l’Eglise reste la même, annoncer l’amour de Dieu à tous ceux qui en ont soif.</p><p>Amen</p>
Jean-Marie Thévoz
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Que s’est-il passé après la résurrection ?
tag:clamans.hautetfort.com,2018-08-13:6072163
2018-08-13T11:32:00+02:00
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Actes 1 12.8.2018 Que s’est-il passé après la résurrection ? 1 Thess...
<p>Actes 1</p><p>12.8.2018</p><p>Que s’est-il passé après la résurrection ?</p><p>1 Thess 4 : 13-18 Actes 1 : 1-8 Actes 1 :9-14</p><p> </p><p>télécharger le texte : <a id="media-5851947" href="http://clamans.hautetfort.com/media/01/00/3381055484.pdf">P-2018-08-12.pdf</a></p><p> </p><p>Chers frères et sœurs en Christ,</p><p>Le livre des Actes des Apôtres s’ouvre par une dédicace à un certain Théophile (prénom qui signifie « celui qui aime Dieu ») exactement comme l’Évangile selon Luc (Lc 1:1). En fait, ces deux livres, Luc et Actes, sont l’œuvre en deux parties d’un même auteur, que la tradition a le nommé « Luc ». Après avoir récolté les éléments pour écrire son Évangile, il fait une œuvre novatrice en rassemblant les événements qui suivent.</p><p>En effet, que s’est-il passé après la résurrection ? Seul le livre des Actes nous le dévoile par un récit. Les lettres de Paul et des autres apôtres nous ouvrent aussi une fenêtre sur cette période, mais de manière indirecte et discontinue. C’est pourquoi le livre des Actes est si intéressant. Je vais y consacrer mes prédications des prochains mois.</p><p>Comme vous l’avez entendu, Luc a choisi le récit de l’Ascension comme récit charnière entre ses deux livres. L’Évangile dépeint le temps de Jésus et les Actes racontent le temps de l’Eglise, ou plus précisément le temps du Saint Esprit. Il y a une insistance sur la transition, le passage, la transmission du témoin — de Jésus au Saint Esprit — dans ce début du livre des Actes, qui culmine avec le récit de la Pentecôte (Ac 2).</p><p>Jésus s’en va, mais il est remplacé par la venue du Saint Esprit qui devient la présence actualisée de Jésus auprès des disciples. Luc partage ainsi l’histoire du salut en trois parties : (i) l’histoire d’Israël jusqu’à Jean-Baptiste ; (ii) le temps de Jésus, de sa naissance à l’Ascension ; (iii) le temps du Saint Esprit depuis la Pentecôte.</p><p>La gestion du temps est une question qui préoccupe beaucoup les premiers chrétiens. C’est la question que les disciples posent à Jésus dans ce dernier dialogue. Quand Jésus leur annonce qu’ils vont recevoir bientôt le Saint Esprit, ils demandent : « Est-ce que ce sera à ce moment que tu établiras ton royaume en Israël ? » (Ac 1:6)</p><p>La question qui préoccupe les premiers chrétiens c’est : « Quand est-ce que le Christ revient ? On appelle ce retour du Christ « la parousie ». Quand donc aura lieu la parousie ? Paul avait déjà dû répondre à cette question dans sa lettre aux Thessaloniciens (1Thess 4:13-18) : certains chrétiens sont morts avant le retour du Christ et cela inquiète. Pourquoi sont-ils morts alors que Paul annonce la résurrection ? Dans sa réponse, Paul dit en même temps qu’il n’y a pas à s’en faire pour ceux qui sont déjà morts, ils ressusciteront, et il dit aussi que certains de cette génération, dont lui-même, verront le retour du Christ avant de mourir. Paul écrit cette première lettre autour de l’an 50. Luc écrit le livre des Actes autour des années 90, quarante années ont passé. La position sur la parousie a évolué.</p><p>La réponse de Jésus aux disciples est une fin de non recevoir : cette question du moment de la parousie ne doit pas être un sujet de préoccupation, la réponse — les temps et les moments — n’appartiennent qu’à Dieu.</p><p>Mais si le temps d’attente se prolonge… que faire de ce temps ? C’est à cette question que répond le livre des Actes. Que faire du temps entre le départ de Jésus et son retour, car Luc n’a pas renoncé à l’idée de retour, les deux messagers du ciel confirment que « celui qui a été enlevé reviendra de la même manière que vous l’avez vu partir » (Ac 1:11).</p><p>Mais ce retour n’est pas daté, peut-être même pas proche, nous en savons quelque chose.</p><p>Si cet intervalle s’allonge, alors il y a place pour des événements, pour une histoire, pour des histoires et l’Histoire avec un grand H. C’est cette Histoire que Luc nous a écrite, une histoire qui dépeint l’origine de l’Eglise et sa finalité.</p><p>Le don de l’Esprit Saint est assorti d’une mission et c’est cette mission qui remplit l’intervalle entre le départ et le retour du Christ. C’est le début de cette mission que nous décrit Luc dans ce livre des Actes.</p><p>La mission est formulée ainsi : «Vous serez mes témoins à Jérusalem, en Judée, en Samarie et jusqu’au bout de la terre.» (Ac 1:8) Et c’est sur ce plan qu’est construit le livre des Actes. Les apôtres prêchent d’abord au Temple de Jérusalem (Ac 3; 4; 5:20). Lorsqu’ils en sont chassés, il partant en Samarie (Ac 8), puis à Antioche et Damas. Paul évangélise l’Asie Mineure (la Turquie actuelle) puis la Grèce. Finalement arrêté, Paul demande à comparaître devant l’empereur et il est emmené à Rome (Ac 28). L’Évangile est parvenu dans la capitale. De là, avec les témoins suivants, il pourra poursuivre son avancée jusqu’au bout de la terre.</p><p>Luc, par son histoire des origines de l’Eglise, donne de l’importance au temps, au temps présent. Il montre comment l’action de Dieu s’inscrit concrètement dans la vie de tous les jours des communautés. L’Eglise n’est pas un petit groupe assis les yeux rivés sur le ciel. L’Eglise est une communauté qui bouge, qui voyage, qui témoigne dans toutes sortes de situations et devant toutes sortes de personnages, souvent les autorités.</p><p>L’Eglise nous est présenté avec plusieurs facettes :</p><ol><li>a) Elle semble idéale quand on la lit unie, persévérante dans la prière et partageant ses bien entre tous (Ac 1:14 ;2:42,46 ;4:31-32 ;5:12,42).</li><li>b) Elle est aussi persécutée (Ac 5; 7; 8; 12; 16; 19; 21), l’objet de revers (Ac 8:4; 14:50 ;17).</li><li>c) Elle est aussi incrédule, freinant en face aux nouveautés. On le voit dans l’épisode de Pierre avec Corneille (Ac 10 et 11), où on dirait que Dieu dois mettre toute son énergie pour convaincre Pierre d’abord, puis le conseil de l’Eglise (Ac 15) que les païens peuvent entrer dans la communauté de l’Eglise. L’Eglise ne semblait pas prête à penser que tous les êtres humains sont accueillis impartialement par Dieu.</li><li>d) Enfin l’Eglise que nous dépeint Luc est en croissance. Il le montre par l’expansion géographique, de Jérusalem à Rome, et l’expansion numérique (Ac 2:41). Mais l’expansion la plus importante est celle du son ouverture sociale universelle. Aucune catégorie sociale, économique, de genre, de race, de religion, d’origine etc. ne peut constituer une barrière à l’amour de Dieu.</li></ol><p>Cette vision de l’Eglise est bien dans la ligne de Jésus, accueillant et guérissant tous ceux qui venaient à lui.</p><p>Amen</p><p>© Jean-Marie Thévoz, 2018</p>
Jean-Marie Thévoz
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Trois idées fausses sur Dieu Créateur
tag:clamans.hautetfort.com,2018-08-06:6070888
2018-08-06T15:35:00+02:00
2018-08-06T15:35:00+02:00
Genèse 1 8.7.2018 Trois idées fausses sur Dieu Créateur Genèse 1 :...
<p>Genèse 1</p><p>8.7.2018</p><p>Trois idées fausses sur Dieu Créateur</p><p>Genèse 1 : 1-10 Genèse 1 : 11-23 Genèse 1 : 24-31</p><p>Télécharger le texte : <a id="media-5849863" href="http://clamans.hautetfort.com/media/01/02/2437551700.pdf">P-2018-07-08.pdf</a></p><p>Chers frères et sœurs en Christ,</p><p>La plupart de nos confessions de foi commencent en affirmant que nous croyons en Dieu « créateur du ciel et de la terre». Cette parole est enracinée dans le récit de Genèse 1 que vous venez d’entendre. Mais cette affirmation « Dieu créateur du ciel et de la terre » est très problématique aujourd’hui, parce qu’elle laisse entendre bien d’autres choses qui ne sont pas présentes dans le récit de Genèse 1.</p><p>Dans « Dieu créateur du ciel et de la terre», aujourd’hui nous entendons trois choses qui ne cadrent ni avec le récit de Genèse 1, ni avec notre compréhension contemporaine du monde :</p><ol><li>a) La première chose, c’est que nous serions créationnistes.</li><li>b) La deuxième, il s’agirait d’une création ex nihilo (à partir de rien).</li><li>c) La troisième chose problématique, c’est l’affirmation de la toute-puissance de Dieu sur l’univers. Je reprends ses trois points.</li><li>D’abord les Réformés ne sont pas créationnistes, c’est à dire que nous ne croyons pas que le récit de Genèse 1 est une description de l’émergence de l’univers et de la terre. Clairement, pour nous, ce récit est un poème, une poésie.</li></ol><p>La poésie a un autre rôle que le mode d’emploi de votre frigo et un autre rôle qu’un article scientifique. Un poème est une proposition d’éclairage sur la réalité. Quelqu’un parle et — si possible — quelqu’un écoute. On lit un poème non pas pour trouver une explication, mais pour vivre une émotion, être transporté dans un ailleurs qui nous fait découvrir de la beauté. Un poème est quelque chose qui évoque, qui invoque, qui est fragile, qui joue sur les mots, qui emporte. Ce premier récit de la création veut emporter son auditeur vers la beauté d’un monde organisé et habitable, vers la bonté voulue au cœur du monde.</p><p>Il est intéressant d’imaginer la première récitation aux premiers auditeurs : nos chercheur en Ancien Testament pensent que ce récit a été écrit pendant l’Exil à Babylone. Imaginez une petite communauté d’exilés, de migrants, installés précairement dans des habitats de fortune dans un pays étranger, au milieu d’un monde hostile. Et voilà qu’on leur dit que leur Dieu — qui n’a pas pu leur éviter cet exil et cette précarité — ce Dieu dit à chaque étape d’organisation du monde, qu’on peut y voir du bon. Que la finalité de l’existence, c’est la vie, et une vie bonne. C’est de l’espoir au cœur d’une situation qui pourrait faire perdre tout espoir. Le récit met en avant la bonté du résultat bien plus que l’agir même de Dieu.</p><ol><li>La deuxième fausse croyance nous vient d’une contagion du monde grec : croire à une création ex nihilo. Le récit hébreu dit clairement qu’au commencement était le tohu-wa-bohu : un monde informe et vide. Le travail de Dieu n’est pas un travail de création (à partir de rien), mais un travail d’organisation à partir du donné. L’organisation du monde se fait par des séparations successives (haut-bas, sec-mouillé, jour-nuit, etc.) Trois jours sont consacrés à faire des habitats et trois jours pour y placer des habitants, parce que le monde doit être habitable. Mais toute la suite de la Bible va rappeler la fragilité de ces séparations, toujours provisoires. Voyez le récit du Déluge, où la séparation entre les eaux d’en haut et les eaux d’en-bas se brise et tout est inondé.</li></ol><p>Dieu a fait du bon (la qualification de « bon » revient six fois dans le texte, autant que de strophes du poème), mais ce bon repose en surface d’un monde souterrain qui reste dangereux, risqué et imprévisible. Il y a le danger des catastrophes naturelles. Il y a les risques inhérents à la vie (manger ou être mangé). Et il y a surtout le plus imprévisible, le plus aléatoire : l’être humain qui n’est ni une marionnette ni un robot.</p><p>Si le monde créé est voulu bon, il n’est pas dépourvu de mal et de malheur, contre lesquels Dieu ne peut rien. Dans le récit biblique, Dieu n’a pas la puissance d’un créateur qui part de zéro et maîtrise tout. Postuler la création ex nihilo conduit à devoir penser un Dieu qui ne prévient pas le mal qu’il pourrait éviter : on est vite avec un Dieu cruel sur les bras !</p><ol><li>Troisièmement le récit de Genèse 1 ne pose pas l’affirmation d’un Dieu tout-puissant, mais plutôt — selon l’expression du théologien américain John D. Caputo — d’une « force faible de Dieu » *. Si vous avez remarqué, dans le poème de la création, Dieu n’agit pas, il ne fait rien. Il parle seulement. Il n’y a pas d’outil, de pelle et de pioche, pour façonner la terre. La seule force de Dieu, nous dit le poème, c’est de dire des mots, c’est d’en appeler à ce qu’il se passe quelque chose. Et comme le poète a tous les pouvoirs, des choses se passent dans le poème. Mais il y a un pas (entre le poème et la réalité) que seuls les créationnistes franchissent, ce que nous ne sommes pas.</li></ol><p>Le poème nous dit que la seule force dont Dieu dispose, c’est sa parole, ce sont des mots, c’est un appel à ce que le monde soit organisé ; un appel à ce que le monde soit bon et que cette bonté soit vue (et nous reconnaissons souvent la bonté du monde) ; un appel à ce que cette beauté soit préservée, et que cette beauté nous donne espoir.</p><p>Lorsque le poème dit « cela était bon », il le dit comme la Déclaration des Droits Humains dit : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux ». Non pas parce que cela se voit et se vérifie partout et tout le temps, mais parce que cela doit être et qu’il faut travailler pour que la liberté et l’égalité se développent sur la terre.</p><p>Le poème place au tout début de la Bible non pas un état de fait (un paradis perdu), mais un programme pour l’horizon de notre monde. Nous voyons en même temps que le monde et la nature sont beaux, mais en même temps que tant de choses vont mal.</p><p>Dieu prononce des paroles comme un appel à organiser et à humaniser le monde et comme rappel que, toujours, Dieu veut du bien, du bon et du juste. La force de Dieu est dans cet appel transmis à l’humanité. La faiblesse de Dieu est dans cet appel transmis l’humanité, qui n’est qu’un appel qui attend notre adhésion. Cet appel — la parole de Dieu — est cette force faible de Dieu. Pas plus de force qu’une demande, qu’une prière, pas moins de force qu’une demande pressante à préserver la beauté du monde et la bonté de l’être humain.</p><p>Quand nous confessons notre foi en Dieu, avec ses mots : « créateur du ciel et de la terre » nous devons renoncer à y voir une explication de l’origine du monde, nous devons renoncer y voir l’existence d’un monde parfait dépourvu de mal, et nous devons renoncer à y chercher une toute-puissance divine qui gérerait tout — en fin de compte — à notre place.</p><p>Quand nous confessons un Dieu créateur, nous reconnaissons par contre que le monde n’est pas contre nous, qu’il recèle (au milieu des risques et de l’aléatoire) de la beauté et de la bonté. Nous reconnaissons que Dieu nous lance un appel à préserver et développer cette beauté et cette bonté qui sont l’horizon du monde.</p><p>Amen</p><p> </p><p>* John D. Caputo, La faiblesse de Dieu, <a href="https://www.laboretfides.com/ch_fr/index.php/theologie/la-faiblesse-de-dieu.html">Genève, Labor et Fides</a>, 2016.</p><p>© Jean-Marie Thévoz, 2018</p>
Jean-Marie Thévoz
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On peut être autonome sans couper la relation !
tag:clamans.hautetfort.com,2018-07-02:6063787
2018-07-02T16:11:00+02:00
2018-07-02T16:11:00+02:00
Romains 8 1.7.2018 On peut être autonome sans couper la relation !...
<p>Romains 8</p><p>1.7.2018</p><p>On peut être autonome sans couper la relation !</p><p>Romains 8 : 12-17 Luc 11 : 9-13</p><p>télécharger le texte : <a id="media-5837445" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/01/2623173669.pdf">P-2018-07-01.pdf</a></p><p> </p><p>Chers frères et sœurs en Christ, chère famille,</p><p>Nous venons de vivre un baptême. Cela nous donne l'occasion de repenser à notre baptême et à sa signification, ou plutôt à ses significations. Si vous vous souvenez de la scène du baptême de Jésus, l'accent est mis sur deux choses : l'adoption par Dieu : "Celui-ci est mon fils bien-aimé"( Mc 1:11) et sur le don de l'Esprit saint "qui descend comme une colombe" sur Jésus (Mc 1:10). Ce double aspect est relevé par l'apôtre Paul dans le passage de la lettre aux Romains que vous avez entendu, avec cette phrase centrale : "L'Esprit saint fait de vous des enfants de Dieu" (Rm 8:16).</p><p>Il y a dans le baptême un aspect passif et un aspect actif, de notre part. L'aspect passif est dans le fait de recevoir le baptême, recevoir quelque chose qui nous dépasse, que nous ne pouvons pas acquérir ou forcer, c'est l'action de Dieu. Dieu agit, il nous accueille, il nous reçoit, il reçoit cet enfant aujourd'hui, indépendamment de ce qu'il peut ou ne peut pas comprendre en ce jour. Le baptême, l'Esprit saint, nous sont donnés, cela nous dépasse, comme la vie nous a été donnée, sans que nous n'y soyons pour rien.</p><p>Mais il y a aussi un côté actif, quelque chose que nous pouvons faire à partir de notre baptême : c'est d'abord d'accepter ce cadeau, cette adoption, cet amour que Dieu nous manifeste. Recevoir… Et puis, encore plus activement, nous pouvons décider de nous servir de ce que nous avons reçu. Il est inutile de recevoir un cadeau pour le laisser au fond d'un placard. Avec le baptême, Dieu nous donne le saint Esprit. Nous pouvons nous en servir, l'adopter : adopter la façon de penser qui vient de Dieu, se laisser inspirer par sa pensée, choisir Dieu comme source d'inspiration.</p><p>Oui, mais qu'est-ce que Dieu pense ? L'apôtre Paul met en opposition nos désirs égoïstes et la vision de Dieu élargie au bien de tous. Elargir notre horizon… C'est ce que nous faisons dès que nous devenons parents. Nous ne pouvons plus ne tenir compte que de nous. Nous prenons en compte les besoins de nos enfants; et la vie, la vraie vie est dans cet élargissement. Il n'y a pas de bonheur tout seul. Et Dieu élargit son horizon (lui qui pourrait se suffire à lui-même), il l'élargit à toute l'humanité, en faisant de nous ses enfants, en décidant de devenir notre Père.</p><p>La relation entre Dieu et nous est comme une relation de parents à enfants. Là, il y a quelques risques de mécompréhension, si on interprète cela dans un sens infantilisant. C'est vrai, nous n'avons pas envie d'être traités toute notre vie comme des enfants ! L'apôtre Paul a vu l'obstacle et le prévient en disant : "L'Esprit saint ne vous rend pas esclaves, mais enfants de Dieu." (Rm 8:15). Ce qui signifie que Dieu ne nous veut pas dans la soumission, mais dans une relation d'affection.</p><p>Pour ceux qui ont des ados, vous avez sûrement dû vivre des échanges comme celui-ci : Le parent à l'ado :</p><p>— Viens m'aider à mettre, débarrasser la table, faire la vaisselle ou vider la voiture.</p><p>— Je ne suis pas ton esclave ! répond l’ado.</p><p>On demande aux enfants de l'obéissance, mais le but de l'éducation n'est pas de les formater "soumis", c'est de les conduire à l'autonomie. Le but de l'éducation, c'est que les enfants, les adolescents puissent adopter des comportements adaptés, utiles, constructifs.</p><p>Obéir à une règle peut être de la soumission si on ne le fait que par crainte des conséquences, par peur du gendarme. Mais obéir à une règle peut aussi être un choix lorsqu'on comprend le pourquoi de la règle, son sens, son utilité, le bien qui en découle ou la confiance qu'on a dans celui qui la pose.</p><p>L'autonomie, c'est la capacité à choisir d'adopter les règles sociales. Et nous avons, comme parents, le souci de conduire nos enfants de l'obéissance à l'autonomie. Et Dieu a ce même souci de parent par rapport à nous. Il a posé certaines règles de vie — le Décalogue — et, comme Père, il souhaite que nous passions de la soumission à l'autonomie.</p><p>Quelle autonomie voulons-nous pour nos enfants quand ils sont ou seront adultes ? Quelles relations voulons-nous avec eux comme adultes ?</p><p>Est-ce que l'autonomie de nos enfants par rapport à nous doit signifier qu'ils n'ont plus besoin de nous, qu'ils nous quittent et qu'on ne les voit plus ? La liberté doit-elle signifier la distance ? Voir ses parents, passer du temps ensemble empiète-t-il sur la liberté des enfants ?</p><p>Si vous répondez "non", comment expliquez-vous que la plupart des gens ne veulent plus rien avoir à faire avec Dieu parce qu'ils veulent être libres, ou parce qu'ils ont peur de devoir être soumis s'ils s'en rapprochent ?</p><p>Dieu nous veut libres, autonomes, pensant par nous-même; mais il est triste de la distance que nous mettons entre lui et nous. Qu'est-ce qui nous empêche d'être adultes et proches de Dieu, libres et aimants, autonomes et reconnaissants ?</p><p>Dans le baptême, Dieu nous offre une relation qui n'a pas pour but de nous enchaîner, de nous soumettre, mais d'élargir notre horizon, de nous donner une vie pleine, une vie remplie d'amour. N'ayons pas peur, faisons lui confiance et acceptons de devenir "enfants de Dieu" autonomes, mais en relation.</p><p>Amen</p><p>© Jean-Marie Thévoz</p>