Last posts on nietzsche
2024-03-29T16:15:17+01:00
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Raymond ALCOVERE
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Bien ou mal écrire
tag:raymondalcovere.hautetfort.com,2023-11-18:6471660
2023-11-18T20:02:35+01:00
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« La plupart des penseurs écrivent mal parce qu’ils ne nous...
<div class="" dir="auto"><div id=":re:" class="x1iorvi4 x1pi30zi x1l90r2v x1swvt13" data-ad-comet-preview="message" data-ad-preview="message"><div class="x78zum5 xdt5ytf xz62fqu x16ldp7u"><div class="xu06os2 x1ok221b"><div class="xdj266r x11i5rnm xat24cr x1mh8g0r x1vvkbs x126k92a"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;"><img id="media-6490686" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://raymondalcovere.hautetfort.com/media/01/01/2413780309.jpg" alt="Nietzsche" />« La plupart des penseurs écrivent mal parce qu’ils ne nous communiquent pas seulement leurs pensées, mais aussi le penser de leurs pensées »</span></div><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Nietzsche. Humain trop humain.</span></div></div></div></div></div></div>
Zed
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Vers la biocivilisation !...
tag:metapoinfos.hautetfort.com,2023-10-23:6466857
2023-10-23T10:00:00+02:00
2023-10-23T10:00:00+02:00
Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné récemment par Julien...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné récemment par <strong>Julien Rochedy</strong> à <a href="https://www.youtube.com/c/LivreNoir"><em>Livre noir</em></a> pour évoquer <span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto">son nouvel essai intitulé <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2023/10/16/valeur-et-destin-de-l-homme-6466321.html"><em><strong>Surhommes et sous-hommes - Valeur et destin de l'homme</strong></em></a> (Hétairie, 2023).</span></span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"> <br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Publiciste et essayiste, Julien Rochedy, qui est une figure montante de la mouvance conservatrice et identitaire, a déjà publié plusieurs essais dont <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2020/06/04/nietzsche-l-actuel-6243517.html"><em><strong>Nietzsche l'actuel</strong></em></a>, <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2021/05/19/l-amour-et-la-guerre-6316928.html"><em><strong>L'amour et la guerre - Répondre au féminisme</strong></em></a> et <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2022/03/21/philosophie-de-droite-6372589.html"><em><strong>Philosophie de droite</strong></em></a>.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p> <iframe width="373" height="210" src="https://www.youtube.com/embed/GcZGru4xOIk?si=RYY4FhZeLGxG62S6" title="YouTube video player" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p>
Ratatosk
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Contre la morale socratique: réflexions nietzschéennes
tag:euro-synergies.hautetfort.com,2023-09-22:6462596
2023-09-22T20:33:15+02:00
2023-09-22T20:33:15+02:00
Contre la morale socratique: réflexions nietzschéennes par...
<p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6476845" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/639440588.jpg" alt="d491c69f4f5825b3d4ddaf8c63bdfba4.jpg" width="483" height="673" /></span></strong></p><p><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Contre la morale socratique: réflexions nietzschéennes</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-family: 'arial black', sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>par Aurora (Blocco Studentesco)</strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Source: https://www.bloccostudentesco.org/2023/09/21/contro-la-morale-socratica-riflessioni-nicciane/</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">L'un des principaux problèmes de Socrate est que sa dialectique - la fameuse maïeutique - était axée sur la recherche d'erreurs dans les arguments des interlocuteurs, ce qui implique toutefois que Socrate avait raison et possédait donc un savoir absolu. En ce sens, elle se révèle être une activité destructrice, incapable de créer des connaissances réelles, sacrifiant ces dernières au profit d'une vérité parfaite mais abstraite. Une vérité qui, comme le souligne Nietzsche, n'existe pas.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6476846" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/3996666506.jpg" alt="0 6qDMWGCZMzaDUxpW.jpg" /></span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Une morale d'esclave</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Au contraire, toujours selon le philosophe allemand, la création d'une métaphysique, d'un super-monde, c'est-à-dire d'une autre réalité pour expliquer ce qui se passe, est le mouvement typique d'une morale esclavagiste qui subvertit la morale aristocratique, en moralisant et en dépouillant les instincts sains des plus forts. C'est pourquoi Nietzsche est qualifié d'antidémocratique et, avec sa figure du surhomme, la tendance anti-égalitaire atteint son apogée. Le surhomme est celui qui traverse le nihilisme, défie les adversités de l'existence, regarde dans les yeux l'abîme et la mort de Dieu, dit "oui" à la vie, en se transformant en enfant, en berger qui mord le serpent noir qui l'étouffe. Il est, en somme, une figure capable de forger et de créer de nouveaux idéaux. Nietzsche prévoit ainsi une transvaluation de toutes les valeurs. Cela se reflète également dans une dimension moins existentielle, plus politique et plus mature de sa pensée, qu'il explore précisément dans son concept de Grande Politique. Sa critique du nationalisme allemand de la fin du 19ème siècle et du système de pouvoir bismarckien lui-même est bien connue, mais ce qu'il aurait préféré à leur place l'est moins. Il s'oppose à la domination du type grégaire qui prospère dans les démocraties et aux tendances niveleuses (y compris celles d'un certain nationalisme positiviste), à tel point qu'il qualifie le libéralisme de "ruée vers le troupeau". Contre ce glissement vers l'homologation, il conçoit l'individu dans son exceptionnalité, dans sa conflictualité, dans son agonisme, comme une communauté de législateurs capable d'opérer cette transvaluation dont nous parlions plus haut, c'est-à-dire "l'autodépassement de l'humain".</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Les libéraux</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Dans une toute autre perspective, Popper, dans sa critique radicale du déterminisme sociologique de Marx, y trouve les racines de ce type de durcissement de la vérité que nous avons trouvé chez Socrate: "Les collectivistes ont l'enthousiasme pour le progrès, la sympathie pour les pauvres, le sens brûlant de l'injustice, l'impulsion pour les grandes entreprises qui ont échoué dans le dernier libéralisme. Mais leur science repose sur un profond malentendu et leurs actions sont profondément destructrices. C'est ainsi que le cœur des hommes est déchiré, leur esprit divisé, et qu'on leur propose des choix impossibles". Il s'ensuit que le déterminisme causal propre au marxisme n'est qu'une conséquence extrême de la manière platonicienne, et donc socratique, de poser le problème de la politique. Si ce dernier demande "qui doit gouverner l'État", pour Popper les vraies questions sont "comment le pouvoir est exercé" et "combien de pouvoir est exercé". En d'autres termes, selon le philosophe austro-anglais, nous devrions nous rendre compte que tous les problèmes politiques sont des problèmes institutionnels, des problèmes de structure juridique, plutôt que des problèmes de personnes, et qu'en outre, le progrès vers une plus grande égalité ne peut être sauvegardé que par le contrôle institutionnel du pouvoir.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Une troisième voie</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Partant de points de vue diamétralement opposés, Nietzsche et Popper mettent tous deux en garde contre la conception erronée d'un bien absolu, d'une théorie abstraite, d'un excès de moralisation, que l'on retrouve dans la pensée de Socrate et qui se propage dans l'histoire à travers les tendances égalitaires et progressistes, avec la circonstance aggravante que Nietzsche considère également que le libéralisme, dont Popper est le défenseur, est atteint de cette maladie: aujourd'hui, c'est l'Occident libéral et financier qui est la pointe extrême et l'avant-garde de cette morale absolutiste qui n'accepte aucune autre perspective et qui poursuit le projet égalitaire attribué à l'école marxiste. Des phénomènes culturels tels que la vogue <em>woke</em> - ou plus généralement la <em>cancel culture </em>-, le fanatisme féministe, mais aussi le populisme plus ou moins de droite, sont illustratifs à cet égard. Chaque parti (ou plutôt chaque "je") croit détenir la vérité absolue, donnant lieu à un cercle vicieux sans fin de fanatisme et de bavardage numérique sans débouchés, au point d'occulter - in fine - cette vérité authentique qui n'est pas une morale ou un dogme mais plutôt un style, une idée, un discours susceptible de mobiliser et d'appeler à l'action un mythe vers un destin commun et réel. Mais tout "nœud gordien" peut être brisé : avec le "glaive de la révolution" et un rire barbare.</span></strong></p>
Bruno Chiron
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Nietzsche
tag:www.bla-bla-blog.com,2023-08-28:6455440
2023-08-28T00:00:00+02:00
2023-08-28T00:00:00+02:00
Daniel Halévy a été l'un des premiers lecteurs de Nietzsche. Dès sa mort...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://www.bla-bla-blog.com/media/01/02/3749608748.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6466603" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://www.bla-bla-blog.com/media/01/02/2465756452.jpg" alt="confrérie,philosophie,philosophe,nietzsche,daniel halevy" /></a>Daniel Halévy a été l'un des premiers lecteurs de Nietzsche. Dès sa mort en 1900, il a travaillé sur le philosophe allemand avant de consacrer une biographie qu'il n'a eu de cesse de remanier. Autant dire que cet ouvrage est une référence qui entend décortiquer l'œuvre du "philosophe au marteau".</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Avec précision, érudition et non sans lyrisme, on plonge dans la vie de Nietzsche et des quelques personnes qui ont partagé son existence : sa sœur, sa mère, quelques femmes dont la jeune Lou Andréas-Salomé, Richard Wagner et ses plus fidèles disciples - car on ne peut nommer autrement les rares lecteurs qui ont suivi avec enthousiasme et parfois aveuglement un auteur difficile, peu édité, peu lu de son vivant et aux sautes d'humeur fréquents (Nietzsche mourra d'ailleurs fou alors que la gloire commence à venir).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Reste l'œuvre de Nietzsche au sujet duquel Daniel Halévy entend éclaircir les grandes lignes de sa pensée. Le pari reste impossible tant l'auteur de Par delà le Bien et le Mal a truffé son œuvre d'aphorismes obscurs et de fulgurances lyriques. Cependant, Halévy parvient à ressortir les éléments phares de ce philosophe incompris à son époque mais qui reste le penseur le plus influent depuis le début du XXème siècle : l'éternel retour, la destruction des idoles, la mort de Dieu, le sens de la morale et du bien et du mal ainsi que les références de Nietzsche. Le dernier intérêt de cet essai vient des ajouts à cette édition qui entend rejeter une fois pour tout l'influence qu'aurait eu Nietzsche, le philosophe solitaire et érudit, sur l'idéologie nazie. Une légende qui a la vie dure. Une bonne entrée en matière pour un essai exigeant. </span></p><p style="text-align: right;"><strong><span style="font-size: 10pt;">Daniel Halévy, <em>Nietzsche</em>, éd. Livre de Poche, 515 p.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2011/11/14/22679514.html" target="_blank" rel="noopener">http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2011/11/14/22679514.html</a></span></strong></p><p style="text-align: right;"><em><span style="font-size: 10pt;">Voir aussi : <a href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2023/08/21/eva-braun-6455437.html" target="_blank" rel="noopener">"Eva Braun"</a></span></em></p><p style="text-align: center;"><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/t2aL_3deuzw" title="YouTube video player" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="color: #808080;">Tenez-vous informés de nos derniers blablas</span></span><br /><span style="font-size: 12pt; color: #808080;"><strong>en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.</strong></span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 12pt; color: #00ffff;"><strong><span style="color: #00ccff;"><a style="color: #00ccff;" href="https://www.facebook.com/leblablablog/" target="_blank" rel="noopener">Likez</a>, <a style="color: #00ccff;" href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2018/10/28/bla-bla-blog-vous-plait-suivez-nous-et-faites-le-savoir-6100663.html" target="_blank" rel="noopener">partagez </a>et <a style="color: #00ccff;" href="https://www.instagram.com/leblablablog/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">instagramez</a></span><span style="color: #00ccff;"> </span><span style="color: #00ccff;">les blablas de Bla Bla Blog !</span></strong></span></p>
Ratatosk
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Nietzsche, Solon et la dialectique du commandement et de l'obéissance
tag:euro-synergies.hautetfort.com,2023-07-24:6453772
2023-07-24T19:31:53+02:00
2023-07-24T19:31:53+02:00
Nietzsche, Solon et la dialectique du commandement et de...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6464231" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/1839844245.jpg" alt="5455-100235724.jpg" width="574" height="443" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Nietzsche, Solon et la dialectique du commandement et de l'obéissance</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Par Chad Crowley</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Source: https://arktos.com/2023/07/14/nietzsche-solon-and-the-dialectic-of-command-and-obedience/</strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Chad Crowley explore l'interaction entre la philosophie de la maîtrise de soi de Nietzsche et l'accent mis par Solon sur la responsabilité communautaire, mettant en lumière la dynamique complexe de l'autorité, de l'obéissance et de la poursuite de l'excellence.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La dialectique de l'autorité, de l'obéissance et du commandement a captivé les philosophes pendant des siècles. Deux citations, l'une de Friedrich Nietzsche, "Celui qui ne peut s'obéir à lui-même sera commandé", et l'autre de Solon, législateur athénien du 6ème siècle avant J.-C., "Celui qui a appris à obéir saura commander", fournissent un cadre intrigant pour explorer cette dialectique. Malgré l'abîme temporel, ces philosophes s'engagent dans un dialogue qui éclaire notre compréhension de l'identité, de l'autorité et de la dynamique du pouvoir.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L'interaction profonde entre la philosophie de Nietzsche et la tradition intellectuelle grecque fournit un contexte riche pour interpréter ces déclarations. Nietzsche, d'abord philologue classique, vouait une profonde vénération à la philosophie et à la culture grecques. Il considérait les Grecs, notamment les philosophes présocratiques, comme les incarnations de la créativité, de la force et de la sagesse humaines.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6464232" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/646598181.jpg" alt="49ee5ba0a4d4e6c577a39659de91b3ab.jpg" width="449" height="567" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Nietzsche vouait une profonde admiration au concept grec d'<em>arète</em>, généralement traduit par excellence, qui signifie la réalisation de son plein potentiel. Cette quête de l'excellence résonne fortement avec la philosophie de Nietzsche, qui prône le dépassement et la création de soi, comme le montre son concept de l'<em>Übermensch</em>. L'<em>Übermensch </em>nietzschéen représente un homme qui conquiert ses propres limites, se maîtrise lui-même et affirme ainsi sa volonté sur le monde extérieur. Cette incarnation du triomphe personnel et de la réalisation de soi symbolise la réalisation ultime de l'<em>arète</em>.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6464233" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/168852779.jpg" alt="Nietzsche-Soberman-SP-1080x823.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L'idéal aristocratique grec, qui valorise des vertus telles que le courage, l'honneur et les prouesses intellectuelles, trouve un écho chez Nietzsche. Cette noblesse d'esprit est liée au concept grec d'<em>agon</em>, la lutte concurrentielle qui pousse à l'excellence. La philosophie de Nietzsche, bien que profondément inspirée par la tradition grecque, dépasse la simple imitation, créant une réinterprétation nuancée imprégnée de ses idées sur la volonté, le pouvoir et la nature de l'être et du devenir.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L'affirmation de Nietzsche, "Celui qui ne peut s'obéir à lui-même sera commandé", résume sa philosophie de la volonté de puissance. Elle met en avant l'acte d'auto-obéissance comme une manifestation de force, une affirmation de soi qui équivaut à l'exercice d'un pouvoir. Pour Nietzsche, le moi qui commande et le moi qui obéit sont les facettes d'une même entité, incarnant une dynamique interne complexe de pouvoir. Cette dynamique de pouvoir est fondamentalement une question de maîtrise et de force: la capacité à se contrôler soi-même est une affirmation de sa force personnelle, un testament de son pouvoir individuel. À l'inverse, ne pas s'affirmer, ne pas s'obéir, c'est se soumettre à des ordres et à des valeurs extérieurs - un abandon du pouvoir personnel et un affront à la volonté de puissance inhérente à la vie, dans la perspective de Nietzsche.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Un autre concept nietzschéen essentiel à considérer est le pathos de la distance. Cette notion fait référence à la séparation émotionnelle que Nietzsche juge nécessaire entre le haut et le bas, le noble et le commun, une séparation née de valeurs et de réalisations supérieures. Fortement influencé par l'éthique de l'aristocratie grecque, Nietzsche considérait cette distance émotionnelle comme une composante intégrale du voyage vers le dépassement de soi et l'établissement de l'<em>Übermensch</em>. Cette séparation est également un élément essentiel de la dialectique commandement-obéissance : ceux qui se conquièrent eux-mêmes et résistent aux normes extérieures créent une distance émotionnelle qui non seulement les distingue du troupeau, mais leur confère également l'autorité de commander, ce qui éclaire davantage la dynamique complexe de la dialectique.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6464235" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/841351302.jpg" alt="1f5c72726c937994d05406703cb88485.jpg" width="472" height="590" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">En revanche, la citation de Solon, "Celui qui a appris à obéir saura commander", introduit une dimension communautaire dans la dialectique autorité-obéissance. Solon envisage la société comme une entité vivante et harmonieuse où l'homme doit adhérer à des traditions ancestrales établies afin de favoriser un monde équilibré. Apprendre à obéir n'est pas une capitulation de l'individualité, mais un acte de responsabilité sociale. De plus, par l'obéissance, on comprend la trame éthique du commandement et on devient capable de commander aux autres.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Malgré leurs différences, les perspectives de Nietzsche et de Solon ne s'excluent pas mutuellement, mais s'engagent dans une interaction dialectique. Elles reflètent différentes facettes de la condition humaine : l'accent mis sur le moi et la dynamique du pouvoir intérieur (Nietzsche) par rapport à la concentration sur la responsabilité sociale et l'harmonie communautaire (Solon). Les deux perspectives soulignent le rôle de l'obéissance dans la compréhension et l'exercice du commandement.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">En bref, la philosophie de Nietzsche encourage un voyage vers la maîtrise de soi et la poursuite de l'idéal grec de l'arête, qui se manifeste dans l'<em>Übermensch</em>. La sagesse de Solon met l'accent sur la vertu sociétale de l'obéissance aux normes communautaires, essentielle pour un leadership efficace. Ces perspectives, malgré leurs disparités, créent une dialectique complexe entre l'autorité et l'obéissance, prônant un équilibre entre l'affirmation de soi et la responsabilité collective. Cet équilibre reflète une interprétation moderne du noble esprit grec incarné par l'<em>Übermensch</em>. Ainsi, le dialogue permanent entre Nietzsche et Solon, ancré dans la philosophie grecque, continue d'éclairer notre compréhension de l'identité, de l'autorité et de l'excellence.</span></strong></span></p><p><em><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">En soutenant Arktos, vous défendez des points de vue alternatifs et contribuez à préserver le riche patrimoine ethnoculturel de l'Europe.</span></strong></span></em></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><span style="color: #ff6600; font-family: 'arial black', sans-serif; font-size: 18pt;">Qui est Chad Crowley? </span><br /></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Chad Crowley est un homme polyvalent qui a travaillé à la fois dans le monde universitaire et dans celui des affaires. Il vit au Canada, adhère aux principes de la Nouvelle Droite et s'intéresse profondément à l'histoire, à la culture et aux arts.</span></strong></span></p>
Ratatosk
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Nietzsche et les Grecs : une compilation de l'Institut italien d'études philosophiques
tag:euro-synergies.hautetfort.com,2023-06-15:6447814
2023-06-15T16:22:48+02:00
2023-06-15T16:22:48+02:00
Nietzsche et les Grecs: une compilation de l'Institut italien...
<p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6455078" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/2390812786.jpg" alt="22b7bddf8a104c4ed5f371ca41565303.jpg" width="598" height="343" /></span></strong></p><p><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Nietzsche et les Grecs: une compilation de l'Institut italien d'études philosophiques</strong></span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Giovanni Sessa</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Source: https://www.paginefilosofali.it/nietzsche-e-i-greci-una-silloge-dellistituto-italiano-per-gli-studi-filosofici-giovanni-sessa/</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">L'expérience spéculative et existentielle de Friedrich Nietzsche représente un tournant dans l'histoire de la pensée européenne, distinguant deux époques différentes de la philosophie : avant Nietzsche et après lui. Cette affirmation est confirmée dans l'ouvrage <em>Nietzsche e i Greci. Tra mito e disincanto</em> (Nietzsche et les Grecs. Entre mythe et désenchantement), actuellement dans les librairies d'Italie grâce aux presses de l'<em>Istituto Italiano</em> <em>per gli Studi Filosofici-Scuola di Pitagora</em> (pp. 175, euro 18.00), édité par Ludovica Boi. Le volume rassemble une série de contributions sur le thème "Nietzsche et les Grecs", élaborées au cours de deux journées d'étude qui se sont tenues les 21 et 22 octobre 2019 dans les locaux de l'Institut au Palazzo Serra di Cassano à Naples. Il s'agissait de réunions et de séminaires organisées dans le cadre du projet "Les Grecs au miroir des Modernes". Le livre se compose de deux parties, chacune contenant trois essais. La préface est signée par Francesco Fronterotta, tandis que l'introduction est signée par l'éditeur.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6455076" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/1849481146.jpg" alt="ludovica_boi.jpg" /></span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6455077" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/2733827408.jpg" alt="51tEIJHkeFL._AC_UF1000,1000_QL80_.jpg" /></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">L'idée centrale, qui traverse tous les essais, est l'existence d'une continuité philologique-philosophique substantielle dans le parcours du penseur de Röcken. Ludovica Boi note que "s'il est indéniable que Nietzsche n'a jamais fait l'éloge de la méthode historiciste [...], il est tout aussi vrai que l'habitus philologique s'est enraciné en lui dès ses jeunes années et ne l'a jamais abandonné" (p. 13). La philologie fut en effet l'instrument avec lequel le penseur de l'éternel retour donna de l'ordre à sa propre nature intuitive et géniale. Nietzsche l'a transformée en : "un savoir-faire d'orfèvre qui contrecarre l'accélération de la modernité tardive [...] avec ses lectures superficielles et hâtives" (p. 13). D'un point de vue général, la civilisation grecque s'est révélée être, pour le philosophe, un marqueur indispensable de sa propre recherche, un engagement intellectuel intensément vécu. Ces deux éléments doivent donc être dûment pris en compte par quiconque entreprend l'exégèse du parcours théorique de l'Allemand, qui ne peut être distingué en "phases" rigidement opposées, puisqu'il met en évidence des traits unitaires. Nietzsche, tout en voulant reproposer le<em> modus vivendi </em>hellénique, reste un moderne, où l'instance épistrophique se conjugue avec le désir de démythification. C'est autour de cette ambiguïté que les auteurs ont développé leur travail herméneutique.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6455079" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/2345279281.jpg" alt="9788843014842.jpg" /></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Gherardo Ugolini lit <em>La naissance de la tragédie </em>dans une perspective anti-aristotélicienne, en se concentrant notamment sur le décryptage de la "catharsis tragique". À ce sujet, les lectures de Lessing, Goethe et Bernays étaient pertinentes à l'époque. Le premier était porteur d'une exégèse "morale" de la catharsis, le second l'interprétait à la lumière de l'autonomie de l'esthétique, le troisième dans une clé "médico-pathologique". Nietzsche n'est pas convaincu de l'existence dans les représentations tragiques d'une libération "morale" et, reprenant le langage de Bernays, "ne croit pas du tout au potentiel thérapeutique inhérent à la tragédie" (p. 38). Il nie qu'il puisse y avoir une résolution "positive" de la condition tragique, la tragédie reproduisant l'extase dionysiaque. Dans la tragédie attique, le déchargement du dionysiaque, dont le chœur est témoin, dans le monde des images apolliniennes était évident. La seule catharsis possible était donc dans le dionysiaque : "compris comme la dissolution de l'identité et des catégories spatio-temporelles" (p. 43). Il est resté fidèle à cette conception jusqu'aux œuvres de sa maturité.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6455080" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/4285650695.jpg" alt="627c21c1b17875dafa5983953a42713b.jpg" /></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Dionysos, tel que saisi par Ludovica Boi, est le fil rouge omniprésent chez Nietzsche. Dans ses premiers écrits, il fait allusion à l'"unité essentielle" (<em>Ur</em>-<em>eine</em>), qui peut être expérimentée par le dépassement du <em>principuum</em> <em>individiationis </em>dans l'expérience extatique. Il la conçoit, en vertu de l'influence schopenhauerienne, en termes transcendantaux. Par la suite, grâce à la leçon tirée du préplatonisme et en particulier d'Héraclite, il s'approche de la <em>coïncidentia oppositorum.</em> Dans les écrits ultérieurs, ce sera précisément la réflexion sur le pouvoir de Dionysos qui déterminera dans sa vision la "dissolution de l'opposition du devenir et de la mort": "dissolution de l'opposition du devenir et de l'être, du moment et de l'éternité, du "monde vrai" et du "monde apparent"" (p. 50). À ce stade, l'"unité essentielle" sera expérimentée en termes de pure immanence, au-delà de tout dualisme ontologique et métaphysique. En conclusion, "Nietzsche radicalise les hypothèses déjà présentes dans la <em>Geburt</em>, en affirmant [...] une divinisation du devenir" (p. 51). Plus précisément, Dionysos symbolise la totalité de l'être ; il enseigne à l'humanité que la mort est liée à la vie. Pour l'auteur, ce dépassement du dualisme représente l'héritage le plus significatif du philosophe, qui réapparaîtra au 20ème siècle dans l'idéalisme magique de Deleuze, Klossowski et Evola.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6455081" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/480531287.jpg" alt="greco-la-lingua-del-pensiero-e-della-bellezza-max-bergamo-la-felicita.jpg" /></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Max Bergamo traite du "caractère mixte" de Platon. Pour l'exégèse, il utilise des sources inédites telles que les notes du brillant élève de Nietzsche, Jakob Wackernagel. Par "caractère mixte", Nietzsche entend se référer à Platon, le lisant comme un philosophe chez qui l'écho de la sagesse hellénique archaïque pythagorico-heraclitéenne-socratique peut encore être entendu, présent même dans son choix de dialogue, par rapport auquel, en même temps, la spéculation de l'Athénien marque une rupture claire avec l'introduction du dualisme onto-gnoséologique. Le caractère "non original" de Platon aurait été déduit par Nietzsche à la lecture d'un passage de Diogène Laertius. Valeria Castagnini évoque la vie de l'érudit dans sa jeunesse : "exposant le lien entre le choix de la profession académique [...] et le tempérament du jeune Nietzsche" (p.16). On comprend comment, de cette manière, l'universitaire a fait sien un élément qualificatif de l'enseignement de Nietzsche, à savoir le rapport incontournable entre la vie et la pensée, l'existence et la science.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Edmondo Lisena aborde le rapport du philosophe avec les Grecs autour de l'"admirable année" 1875. À cette époque, le penseur était fermement convaincu que seule une pensée "impure" était capable de réagir face à l'illogisme de la réalité, à la dimension chaotique de la vie. Enfin, Andrea Orsucci exerce son analyse des pages de <em>Umano, troppo umano </em>(Humain, trop humain), en tenant compte de la crise des fondements de la connaissance qui se manifeste à la fin du 19ème siècle. La généalogie de l'esprit libre naîtra d'une confrontation étroite avec les développements de la science.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Un recueil extrêmement intéressant qui entre dans le cœur vital de la philosophie de Nietzsche : la <em>potestas </em>dionysiaque.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Giovanni Sessa</span></strong></p>
Le Uhlan
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La Rochefoucauld ou le Ressentiment surmonté
tag:leuhlan.hautetfort.com,2023-03-17:6434373
2023-03-17T23:33:00+01:00
2023-03-17T23:33:00+01:00
Celui qui fut d’abord un homme de guerre passa par le hasard des...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 8pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Celui qui fut d’abord un homme de guerre passa par le hasard des circonstances des champs de bataille aux salons parisiens, dont celui de Madame de Sablé, et fréquenta ainsi les meilleurs esprits de son temps.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 8pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Sa participation à la Fronde lui valut de profondes blessures, la disgrâce publique et la destruction de son château (sur ordre de Mazarin). Il se tourna alors vers les lettres pour se venger de son infortune politique et régler quelques comptes avec le beau monde qui l’avait vu naître. Il donna d’abord des <em>Mémoires</em> qui eussent pu lui ouvrir les portes de l’Académie s’il n’avait fâché par des mots mordants jusqu’à ses propres amis, puis les fameuses <em>Maximes</em> qui consacrèrent l’ancien homme d’épée comme un grand homme de plume.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 8pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Avec ses sentences et maximes morales, La Rochefoucauld s’est attaqué à un genre antique en lui donnant une nouvelle vie et même une nouvelle orientation. Mieux que ses illustres devanciers, il a cherché à percer la vérité de l’être humain en deçà ou au-delà de la morale. Autrement dit, il s’est attaché à la vérité de la morale plus qu’à la morale de la vérité. Cette disposition d’esprit se retrouve dans l’exergue des <em>Maximes</em> : « <span style="color: black;">Nos vertus ne sont, le plus souvent, que des vices déguisés. » Mais la démystification de la morale va jusqu’au constat que « Les vices entrent dans la composition des vertus comme les poisons entrent dans la composition des remèdes. »</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 8pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;"><span style="color: black;">Dès lors, une question doit être posée : que reste-t-il de la vertu chez La Rochefoucauld ? </span>Si le vice est indissolublement lié à la vertu, il reste peu de chose de la vraie vertu parmi les vertus apparentes, proclamées ou supposées. Il n’est qu’une vertu rare qui relève d’une sorte d’héroïsme tranquille et dont seule est capable une humanité d’exception, avec cette difficulté supplémentaire – selon l’auteur des <em>Maximes</em> lui-même – qu’ « Il y a des héros en mal comme en bien. » Nietzsche, qui sera un grand lecteur de La Rochefoucauld, retiendra la leçon en voyant dans le criminel un homme fort placé dans des circonstances défavorables.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 8pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Mais en définitive, le destin de La Rochefoucauld est une leçon de vie et même une leçon de sagesse morale. Car si elles trahissent une vision assez noire de l’humanité, nourrie du reste par le jansénisme de l’époque, les <em>Maximes </em>sont aussi la preuve que la disgrâce peut être la voie de la rédemption ou, à tout le moins, d’une sublimation littéraire. A l’inverse de Bussy-Rabutin qui connut la défaveur royale et qui exprima sa rancœur dans des sentences moins sages qu’assassines, La Rochefoucauld est parvenu à surmonter son ressentiment en atteignant à la plus haute exigence morale et à la plus grande pénétration de l’esprit.</span></p>
Café philosophique de Montargis
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Nietzsche : ”La conscience n'est qu'un réseau de communications entre hommes”
tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2023-01-26:6423844
2023-01-26T00:00:00+01:00
2023-01-26T00:00:00+01:00
La conscience n'est qu'un réseau de communications entre hommes ; c'est...
<blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/00/1529433661.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6418746" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/00/3737912696.jpg" alt="nietzschelegaisavoir.jpg" /></a>La conscience n'est qu'un réseau de communications entre hommes ; c'est en cette seule qualité qu'elle a été forcée de se développer : l'homme qui vivait solitaire, en bête de proie, aurait pu s'en passer. Si nos actions, pensées, sentiments et mouvements parviennent - du moins en partie - à la surface de notre conscience, c'est le résultat d'une terrible nécessité qui a longtemps dominé l'homme, le plus menacé des animaux : il avait besoin de secours et de protection, il avait besoin de son semblable, il était obligé de savoir dire ce besoin, de savoir se rendre intelligible ; et pour tout cela, en premier lieu, il fallait qu'il eût une « conscience », qu'il « sût » lui-même ce qui lui manquait, qu'il « sût » ce qu'il sentait, qu'il « sût » ce qu'il pensait. Car comme toute créature vivante, l'homme pense constamment, mais il l'ignore. La pensée qui devient consciente ne représente que la partie la plus infime, disons la plus superficielle, la plus mauvaise, de tout ce qu'il pense : car il n'y a que cette pensée qui s'exprime en paroles, c'est-à-dire en signes d'échanges , ce qui révèle l'origine même de la conscience.</span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 10pt;">Friedrich Nietzsche, <em>Le gai Savoir</em> (1882)</span></p></blockquote>
Zed
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Wagner, Nietzsche et le mythe surhumaniste...
tag:metapoinfos.hautetfort.com,2022-12-20:6417226
2022-12-20T16:00:00+01:00
2022-12-20T16:00:00+01:00
Les éditions de La Nouvelle Librairie et l'Institut Illiade viennent de...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Les éditions de La Nouvelle Librairie et l'Institut Illiade viennent de publier un essai inédit en français de <strong>Giorgio Locchi</strong> intitulé <em><strong>Wagner, Nietzsche et le mythe surhumaniste</strong></em>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Philosophe, journaliste et essayiste, <strong>Giorgio Locchi</strong> (1923 – 1992) fut l’une des figures majeures de la Nouvelle Droite. Ayant rédigé de nombreux articles dans les colonnes de <em>Nouvelle École</em>, d'<em>Éléments</em>, d'<em>Il Tempo</em>, d'<em>Intervento</em> et du <em>Secolo d’Italia</em>, Giorgio Locchi est aussi l’auteur d’ouvrages importants comme <strong><em>Définitions</em> – <em>Les textes qui ont révolutionné la culture non conforme</em></strong>, <strong><em>Le mal américain</em></strong> ou <strong><em>L’essence du fascisme</em></strong>. « <em>Sans Giorgio Locchi et son œuvre</em>, écrira Guillaume Faye,<em> la véritable chaîne de défense de l’identité européenne serait probablement rompue.</em>»</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6409623" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/01/3612177856.jpg" alt="Locchi_Wagner, Nietzsche et le mythe surhumaniste.jpg" /></p><div class="elementor-element elementor-element-0dce166 elementor-widget elementor-widget-text-editor" data-id="0dce166" data-element_type="widget" data-widget_type="text-editor.default"><div class="elementor-widget-container"><div class="elementor-text-editor elementor-clearfix"><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">" La musique tonale européenne a façonné un nouveau sentiment du temps de l’histoire, un temps tridimensionnel et non plus linéaire, dans lequel se déploie la plénitude de l’homme et de son devenir. De ce sentiment est née une nouvelle vision du monde, qui a d’abord pris corps avec l’œuvre artistique de Richard Wagner et, peu après, avec l’œuvre philosophique de Friedrich Nietzsche. Ainsi est né le « mythe surhumaniste », que Giorgio Locchi met ici brillamment en lumière à partir de la parenté intellectuelle et philosophique qui unit Nietzsche à Wagner. Dévoilant la portée de ce mythe, Giorgio Locchi témoigne d’une pensée radicale et exigeante, héritière de ses deux illustres prédécesseurs, qui nous somme plus que jamais d’établir une stratégie pour l’interrègne, cette période de l’attente, destinée à trouver sa conclusion soit dans le triomphe de la tendance égalitaire et dans la « fin de l’histoire », soit dans la « régénération de l’histoire » et dans l’affirmation européenne du surhumanisme. "</span></p></blockquote><p style="text-align: left;"> </p></div></div></div>
Hans
http://etoilenoire.hautetfort.com/about.html
Des êtres libres, de la Liberté et des esclaves bavards sur la Liberté [par Robert Dun]
tag:etoilenoire.hautetfort.com,2022-11-03:6409952
2022-11-03T20:54:00+01:00
2022-11-03T20:54:00+01:00
Je n'écris pas cet article avec une arrière-pensée de propagande,...
<p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 14pt;"><img id="media-6398965" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://etoilenoire.hautetfort.com/media/00/00/2191962568.jpg" alt="Liberté_26.jpg" /></span></p><p class="article_decoration_first" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 14pt;"><br />Je n'écris pas cet article avec une arrière-pensée de propagande, celle-la étant d'ailleurs superflue dans les milieux libertaires. Je l'écris par reconnaissance et par sentiment de devoir envers des gens qui ont eu assez de liberté et de courage pour envisager mes idées et les publier, même sans les approuver toutes nécessairement.</span></p><p class="" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 14pt;">Ce sentiment de devoir prend racine dans le fait que dans au moins trois livres, des articles et… bien des chuchotements, je figure parmi les « preuves » de l'infiltration du milieu anar par l'extrême-droite. Or je ne suis pas et n'ai jamais été d'extrême-droite, ni de droite, ni du centre. En dehors de toutes les étiquettes, je suis un révolutionnaire, un nietzschéen actif, un ami de tous les esprits libres et honnêtes, quel que soit le point de leur route où ils se trouvent. L'honnêteté, l'honnêteté intellectuelle est mon unique exigence pour dialoguer avec quelqu'un, quelle que soit son étiquette.</span></p><p class="" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 14pt;">Dans le premier article de moi que publia <em class="">L'Homme libre, fils de la Terre</em>, j'écrivais que la démocratie et la liberté étaient loin d'être identiques, que pour la liberté je ferais plutôt confiance à un aristocrate authentique ou à un despote éclairé qu'à la démocratie. Car la liberté n'est, hélas !, pas la nécessité de tous. Ceux qui en ont besoin sont de la nature de Galilée, de Giordano Bruno, de Montaigne, d'Ulrich von Hutten, de Götz von Berlichingen, de Cyrano de Bergerac, de Voltaire, de Max Stirner, de Nietzsche. Ils sont rares. La masse des moutons ignore la liberté, n'en a pas besoin. Elle la redoute même, car les hommes libres scient les béquilles des croyants incapables de trouver en eux leur propre loi. Quels parents plus ou moins bornés n'ont-ils pas tremblé et pesté devant les velléités de libération de leur progéniture ? Ces parents sont le citoyen moyen de toutes les démocraties, le peuple. Mais les démocraties contemporaines ne sont plus et ne peuvent plus être d'authentiques démocraties et cela pour deux raisons : l'une est la disparition de la réalité de peuple, l'autre de la culture.</span></p><p class="" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 14pt;">La notion de peuple implique une communauté d'instincts, de sensibilité, d'expériences historiques. De nos jours il n'y a plus que des agglomérats disparates dans lesquels tous les peuples, toutes les visions de la vie et de la condition humaine « déblatèrent les uns contre les autres », selon l'expression de Nietzsche dans son chapitre sur le Pays de l'instruction.</span></p><p class="" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 14pt;">Une culture est, par étymologie, ce à quoi on rend un culte, le contrat social spontané entre gens de même éthique instinctuelle. Là où il y a un peuple, il n'y a besoin ni d'État, ni de lois. Les lois chacun les porte en lui-même. Alors, et alors seulement, on peut publier un périodique intitulé l'Anarchie et sous-titré Journal de l'Ordre, car comme l'a écrit Antonin Artaud : « L'anarchiste n'est pas un ennemi de l'ordre ; c'est quelqu'un qui aime tellement l'ordre qu'il n'en supporte pas la caricature ».</span></p><p class="" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 14pt;">Chaque homme aime l'ordre qui correspond à son éthique spontanée. Cela impose de renoncer au mondialisme, de comprendre qu'on ne peut demander à un Africain de culture nocturne imposée par le climat, d'une culture qui lui impose de voler un bœuf sans se faire prendre pour acquérir le droit de demander la main d'une fille, d'accepter notre sensibilité envers le vol. Cela impose d'admettre que là où nous ne voyons que rites absurdes, il peut y avoir des perceptions perdues par nous. L'espèce humaine a sans doute des centaines d'origines différentes et à coup sûr des trajectoires d'évolution très différentes. Les données biologiques géographiquement conditionnées qui donnent un surcroît de garçons ou un surcroît de filles dans les naissances ne peuvent manquer d'aboutir à des sociétés différentes.</span></p><p class="" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 14pt;">Les monastères n'absorbant pas le surnombre de naissances masculines au Tibet, la société est matriarcale et polyandre. Le surnombre de filles en pays musulmans impose la polygamie. Une jeune femme kabyle, ouverte et évoluée, me disait en 1965, alors que je plaidais en faveur de la monogamie pour lutter contre la démographie galopante catastrophique de l'Algérie : « Sur le fond je suis d'accord avec toi, mais que fais-tu des laissées pour compte ? ». Je ne trouvai rien à répondre.</span></p><p class="" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 14pt;">Le respect de l'Homme, c'est primordialement le respect des différences, c'est accepter les différences sans les juger au crible de notre civilisation prétentieuse et malade. Trop des nôtres sont encore prisonniers d'un rail invisible : ils croient que les peuples qui n'adhèrent pas à nos conceptions démocratiques, à notre liberté sans boussole, à notre égalitarisme tous azimuts sont des attardés. S'ils y regardaient de près, ils découvriraient que ces « attardés » ont généralement plusieurs centaines de milliers d'années d'évolution derrière eux, alors que l'homme de Cro-Magnon n'en a guère que quarante mille. En réalité, ce sont des humains de souches totalement différentes. Il y a là des barrières qu'aucun melting-pot n'effacera.</span></p><p class="" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 14pt;">En fait, cette naïve volonté de fusion des incompatibles dans le creuset du nihilisme contemporain n'est que le prolongement de l'hypocrisie colonialiste. Le colonialisme voulait faire de non-Européens des Européens chez eux, l'intégration veut en faire des Européens chez nous. Ceci au nom de la lourde et naïve conviction que nous leur sommes supérieurs et qu'ils doivent devenir nos semblables. Cette prétention « démocratique » n'est que la fille de la prétention chrétienne à une universalité qui a donné l'Inquisition et les conquistadors.</span></p><p class="" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 14pt;">Un borné tire argument du fait que « j'avoue avoir fait partie des Waffen-SS ». Nuance : je ne l'avoue pas, je le dis sans le moindre complexe. Je ne peux guère m'expliquer sur ce point : je tomberais sous le coup de plusieurs lois approuvées par les faux anarchistes. Je me contenterai donc de dire : « J'ai été et je reste un défenseur du droit à toutes les identités, à tous les choix ». On a retiré aux hommes le droit à leur identité raciale, à leur identité culturelle, à leur identité professionnelle ( par la mécanisation ), à leur identité sexuelle ( par l'unisex et la propagande en faveur de l'homosexualité ). On a culpabilisé la joie de vivre par la préférence pathologique ( il est plus facile à un criminel ou à un taré de trouver du travail qu'à une jeune personne saine ). Alors des millions de jeunes se tournent vers les plus dangereuses identités : vers les sectes, les fanatismes religieux.</span></p><p class="" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 14pt;">Qui sont les niveleurs par l'universalisme ? Les exploiteurs qui veulent pouvoir transporter la main-d'œuvre comme du bétail, la crapulocratie des multinationales, les curés de toutes les religions, les curés athées du marxisme dévoyé. Tout cela n'est que trompe l'œil pour des buts inavouables et n'a rien à voir avec la liberté, l'égalité et la fraternité.</span></p><p class="" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 14pt;">La crapulocratie des rivaux-complices a réussi à sa manière un chef d'œuvre : diviser les hommes en défenseurs de valeurs traditionnelles qui coïncident parfois avec les affirmations identitaires, mais reposent sur la royauté orientale de droit divin et sur une religion foncièrement esclavagiste et ennemie de la liberté de pensée, et en défenseurs des « droits de l'homme » qui se prêtent à la destruction de la race dont sont issues ces valeurs généreuses. Oui, les cartes ont été on ne peut plus savamment brouillées.</span></p><p class="" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 14pt;">Alors, de grâce, que les libertaires abusés se ressaisissent, qu'ils balayent la poudre aux yeux clérico-politicarde de la droite et de la gauche et apprennent à juger par eux-mêmes.</span></p><p class="" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 14pt;">Il est plus que temps, il est urgent que tous les amis de la liberté s'unissent pour sauver à travers la liquidation chaotique d'une civilisation mégalomaniaque ce qui fait la dignité de l'Homme, la liberté des hommes qui veulent être libres et sont capables de l'être.</span></p><p class="" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 14pt;">Je sais qu'il y a une majorité d'esclaves-nés, qu'ils sont la vraie cause de l'esclavage. Je les hais parce qu'ils me répugnent ; « Nous supprimons l'esclave parce que nous n'en supportons plus l'aspect » écrivit Nietzsche dans le Gai savoir. Je les hais encore plus parce qu'ils m'engluent dans leur esclavage, parce qu'on ne peut faire une révolution à un contre mille. Mais je ne les hais pas par orgueil. Je ne suis pas un mégalomane parcourant les sommets avec des bottes de sept lieues. J'aime le vrai peuple, les vrais paysans, les hommes de métier heureux tant que le système ne les écrase pas complètement.</span></p><p class="" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 14pt;">Oui, je suis un véritable anarchiste : un anarchiste qui refuse toute loi qui ne correspond pas à sa loi intérieure. Or ma loi intérieure c'est le vieux droit anglais, la très ancienne coutume de Normandie qui a donné naissance à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, version 1789, parce que je suis né dans le mélange des peuples porteurs de cette loi. Ce qui explique d'apparentes contradictions…</span></p><p class=" article_decoration_last" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 14pt;"><strong class="">Robert DUN<br />(in <em class="">L'ANARCHIE, journal de l'Ordre</em>, Juillet 1995)</strong></span></p>
Olivier Leguay
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Je navigue avec tous les vents
tag:www.inclassablesmathematiques.fr,2022-10-21:6407697
2022-10-21T16:56:10+02:00
2022-10-21T16:56:10+02:00
<p style="text-align: center;"><img id="media-6396050" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.inclassablesmathematiques.fr/media/01/02/626129397.jpeg" alt="nietzsche" /></p>
Olivier Leguay
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La gai savoir de Nietzsche…
tag:www.inclassablesmathematiques.fr,2022-10-18:6407129
2022-10-18T14:17:00+02:00
2022-10-18T14:17:00+02:00
<p style="text-align: center;"><img id="media-6395130" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.inclassablesmathematiques.fr/media/01/01/641444960.jpeg" alt="rosset,nietzsche,savoir, joie," /></p>
Olivier Leguay
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Dionysiaque
tag:www.inclassablesmathematiques.fr,2022-10-18:6407119
2022-10-18T13:25:00+02:00
2022-10-18T13:25:00+02:00
<p style="text-align: center;"><img id="media-6395112" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.inclassablesmathematiques.fr/media/01/01/1202931902.jpeg" alt="C00EA35B-1899-4161-A0D2-C2E694DB698C.jpeg" /></p>
Olivier Leguay
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L’homme du bonheur - Clément Rosset
tag:www.inclassablesmathematiques.fr,2022-10-16:6406854
2022-10-16T21:30:00+02:00
2022-10-16T21:30:00+02:00
<p style="text-align: center;"><img id="media-6394720" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.inclassablesmathematiques.fr/media/01/02/1608134496.jpeg" alt="0C008C40-8EC2-4ED4-969B-3C510F647AAD.jpeg" /></p>
Café philosophique de Montargis
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Ils ou elles ont dit, au sujet de la réussite
tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2022-06-14:6387109
2022-06-14T00:00:00+02:00
2022-06-14T00:00:00+02:00
"On ne devient pas soudain un taureau ou un homme d’élite, il y faut de...
<p><img src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/01/3054247557.jpg" id="media-6365885" alt="" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"On ne devient pas soudain un taureau ou un homme d’élite, il y faut de l’exercice, de la préparation. Et ne pas se lancer à l’aveugle dans des entreprises qui ne sont pas à notre portée." [Épictète]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">" Les hommes − il ne faut pas s’en étonner − paraissent concevoir le bien et le bonheur d’après la vie qu’ils mènent." [Aristote] </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Puisque toute connaissance et toute décision librement prise vise quelque bien, quel est le but que nous assignons à la politique et quel est le souverain bien de notre activité ? Sur son nom du moins il y a assentiment presque général : c'est le bonheur." [Aristote]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Prends le jour qui s'offre, ne fais pas crédit à demain." [Horace]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Il faut retrancher ses deux choses : la crainte de l’avenir, le souvenir des maux anciens. Ceux-ci ne me concernent plus et l’avenir ne me concerne pas encore." [Sénèque]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Nul n’est heureux s’il ne jouit de ce qu’il aime." [Saint Augustin]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Il ne faut juger notre heur qu’après notre mort." [Montaigne]</span><br /><span style="font-size: 10pt;"> </span><br /><span style="font-size: 10pt;">"Qui commence par les certitudes finira par le doute. Mais qui s’éveille au doute trouvera les certitudes." [Francis Bacon] </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Tous les hommes recherchent d’être heureux. Ceci est sans exception, quelques différents moyens qu’ils y emploient." [Pascal]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"On n’est jamais si heureux ni si malheureux qu’on s’imagine." [La Rochefoucauld]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Cultive tes facultés mentales et corporelles pour les rendre aptes à toutes les fins qui peuvent se présenter à toi, ignorant quelles seront celles qui seront les tiennes." [Emmanuel Kant]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Être heureux est nécessairement le désir de tout être raisonnable mais fini (…), c’est un problème qui nous est posé par la nature finie elle-même car nous avons des besoins et ces besoins concernent la matière de notre faculté de désirer." [Emmanuel Kant]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"“Adieu, tâche de t'en sortir... Moi, j'ai raté ma vie.”" [Émile Zola] </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Tu dois devenir qui tu es." [Friedrich Nietzsche]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"La grandeur de l’homme, c’est qu’il est un pont et non une fin." [Friedrich Nietzsche]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Fuis, mon ami, fuis dans ta solitude, là−haut où souffle un vent rude et fort. Ce n’est pas ta destinée d’être un chasse−mouches." [Friedrich Nietzsche]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"L’homme qui manque de maturité veut mourir noblement pour une cause. L’homme qui a atteint la maturité veut vivre humblement pour une cause." [Wilhelm Steket]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Il faut suivre sa pente, mais en montant." [André Gide]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Le miracle de la liberté consiste dans ce pouvoir-commencer". [Hanna Arendt]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Chaque homme est en lui-même un nouveau commencement". [Hanna Arendt]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Contre l'imprévisibilité, contre la chaotique incertitude de l'avenir, le remède se trouve dans la faculté de faire et de tenir des promesses." [Hanna Arendt]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard." [Aragon]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Cet échec vers lequel tu cours, c’est un genre d’échec particulier, et horrible." [JD Salinger] </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Je crois que l'on devient ce que notre père nous a enseigné dans les temps morts, quand il ne se souciait pas de nous éduquer. On se forme sur des déchets de sagesse." [Umberto Eco]</span></p></blockquote><p style="text-align: right;"><em>Photo - Andrea Piacquadio - Pexels</em></p>
Café philosophique de Montargis
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Nietzsche : L'activité du génie
tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2022-05-31:6230224
2022-05-31T08:41:27+02:00
2022-05-31T08:41:27+02:00
L'activité du génie ne paraît pas le moins du monde quelque chose de...
<blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">L'activité du génie ne paraît pas le moins du monde quelque chose de foncièrement différent de l'activité de l'inventeur en mécanique, du savant astronome ou historien, du maître en tactique. Toutes ces activités s'expliquent si l'on se représente des hommes dont la pensée est active dans une direction unique, qui utilisent tout comme matière première, qui ne cessent d'observer diligemment leur vie intérieure et celle d'autrui, qui ne se lassent pas de combiner leurs moyens. Le génie ne fait rien que d'apprendre d'abord à poser des pierres, ensuite à bâtir, que de chercher toujours des matériaux et de travailler toujours à y mettre la forme. Toute activité de l'homme est compliquée à miracle, non pas seulement celle du génie mais aucune n'est un "miracle."</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">D'où vient donc cette croyance qu'il n'y a de génie que chez l'artiste, l'orateur et le philosophe ? Qu'eux seuls ont une "intuition" ? (Mot par lequel on leur attribue une sorte de lorgnette merveilleuse avec laquelle ils voient directement dans "l'être" !) Les hommes ne parlent intentionnellement de génie que là où les effets de la grande intelligence leur sont le plus agréables et où ils ne veulent pas d'autre part éprouver d'envie. Nommer quelqu'un « divin », c'est dire : "ici nous n'avons pas à rivaliser." En outre tout ce qui est fini, parfait, excite l'étonnement, tout ce qui est en train de se faire est déprécié. Or personne ne peut voir dans l'œuvre de l'artiste comment elle s'est faite ; c'est son avantage, car partout où l'on peut assister à la formation, on est un peu refroidi. L'art achevé de l'expression écarte toute idée de devenir, il s'impose tyranniquement comme perfection actuelle. Voilà pourquoi ce sont surtout les artistes de l'expression qui passent pour géniaux, et non les hommes de science. En réalité cette appréciation et cette dépréciation ne sont qu'un enfantillage de la raison.</span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Nietzsche" target="_blank" rel="noopener">Friedrich Nietzsche</a>, <em>Humain trop humain</em> (1878)</span></p><p style="text-align: justify;"> </p></blockquote>
Café philosophique de Montargis
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Il ont dit, au sujet de la réussite
tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2022-05-31:6223173
2022-05-31T08:24:57+02:00
2022-05-31T08:24:57+02:00
"On ne devient pas soudain un taureau ou un homme d’élite, il y faut de...
<p><img src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/00/1742123634.jpg" id="media-6106631" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"On ne devient pas soudain un taureau ou un homme d’élite, il y faut de l’exercice, de la préparation. Et ne pas se lancer à l’aveugle dans des entreprises qui ne sont pas à notre portée." [Épictète]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">" Les hommes − il ne faut pas s’en étonner − paraissent concevoir le bien et le bonheur d’après la vie qu’ils mènent." [Aristote] </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Puisque toute connaissance et toute décision librement prise vise quelque bien, quel est le but que nous assignons à la politique et quel est le souverain bien de notre activité ? Sur son nom du moins il y a assentiment presque général : c'est le bonheur." [Aristote]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Prends le jour qui s'offre, ne fais pas crédit à demain." [Horace]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Il faut retrancher ses deux choses : la crainte de l’avenir, le souvenir des maux anciens. Ceux-ci ne me concernent plus et l’avenir ne me concerne pas encore." [Sénèque]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Nul n’est heureux s’il ne jouit de ce qu’il aime." [Saint Augustin]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Il ne faut juger notre heur qu’après notre mort." [Montaigne]</span><br /><br /><span style="font-size: 10pt;">"Qui commence par les certitudes finira par le doute. Mais qui s’éveille au doute trouvera les certitudes." [Francis Bacon]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Tous les hommes recherchent d’être heureux. Ceci est sans exception, quelques différents moyens qu’ils y emploient." [Pascal]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"On n’est jamais si heureux ni si malheureux qu’on s’imagine." [La Rochefoucauld]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Cultive tes facultés mentales et corporelles pour les rendre aptes à toutes les fins qui peuvent se présenter à toi, ignorant quelles seront celles qui seront les tiennes." [Emmanuel Kant]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Être heureux est nécessairement le désir de tout être raisonnable mais fini (…), c’est un problème qui nous est posé par la nature finie elle-même car nous avons des besoins et ces besoins concernent la matière de notre faculté de désirer." [Emmanuel Kant]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"“Adieu, tâche de t'en sortir... Moi, j'ai raté ma vie.”" [Émile Zola] </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Tu dois devenir qui tu es." [Friedrich Nietzsche]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"La grandeur de l’homme, c’est qu’il est un pont et non une fin." [Friedrich Nietzsche]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Fuis, mon ami, fuis dans ta solitude, là−haut où souffle un vent rude et fort. Ce n’est pas ta destinée d’être un chasse−mouches." [Friedrich Nietzsche]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"L’homme qui manque de maturité veut mourir noblement pour une cause. L’homme qui a atteint la maturité veut vivre humblement pour une cause." [Wilhelm Steket]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Il faut suivre sa pente, mais en montant." [André Gide]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Le miracle de la liberté consiste dans ce pouvoir-commencer". [Hanna Arendt]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Chaque homme est en lui-même un nouveau commencement". [Hanna Arendt]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Contre l'imprévisibilité, contre la chaotique incertitude de l'avenir, le remède se trouve dans la faculté de faire et de tenir des promesses." [Hanna Arendt]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard." [Aragon]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Cet échec vers lequel tu cours, c’est un genre d’échec particulier, et horrible." [JD Salinger] </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Je crois que l'on devient ce que notre père nous a enseigné dans les temps morts, quand il ne se souciait pas de nous éduquer. On se forme sur des déchets de sagesse." [Umberto Eco]</span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 8pt;"><em>Photo - Stikkerphoto - Pexels</em></span></p>
Zed
http://metapoinfos.hautetfort.com/about.html
Philosophie de droite...
tag:metapoinfos.hautetfort.com,2022-03-23:6372589
2022-03-23T16:00:00+01:00
2022-03-23T16:00:00+01:00
Les éditions Hétairie viennent de publier un essai de Julien Rochedy...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Les éditions Hétairie viennent de publier un essai de <strong>Julien Rochedy</strong> intitulé <em><strong>Philosophie de droite</strong></em>. Publiciste et essayiste, Julien Rochedy, qui est une figure montante de la mouvance conservatrice et identitaire, a déjà publié plusieurs essais dont <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2020/06/04/nietzsche-l-actuel-6243517.html"><em><strong>Nietzsche l'actuel</strong></em></a>, et <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2021/05/19/l-amour-et-la-guerre-6316928.html"><em><strong>L'amour et la guerre - Répondre au féminisme</strong></em></a>.</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6343618" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/02/1997512264.jpg" alt="Rochedy_Philosophie de droite.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">" Pédagogique, subversif et profond, <em>Philosophie de droite</em> est un ouvrage majeur pour reconstruire une pensée forte contre le monde contemporain, lequel court à la catastrophe. On y découvre les fondements philosophiques de la vraie droite en déclarant en duel toutes les pensées de gauche, des Lumières à la déconstruction. On en sort ainsi à la fois plus cultivé et plus déterminé. Essentiel. "</span></p></blockquote>
Zed
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La barbarie de l’homme moderne pseudo-cultivé...
tag:metapoinfos.hautetfort.com,2022-03-15:6371095
2022-03-15T10:00:00+01:00
2022-03-15T10:00:00+01:00
Vous pouvez découvrir ci-dessous une nouvelle vidéo d' Ego Non qui évoque...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Vous pouvez découvrir ci-dessous une nouvelle vidéo d'<strong>Ego Non</strong> qui évoque <span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto">la</span> première des <em><strong>Considérations inactuelles</strong></em> de <strong>Nietzsche</strong>, consacrée à la barbarie de la civilisation moderne.</span></p><p> </p><p> <iframe width="373" height="210" src="https://www.youtube.com/embed/Hbcuxd2IhX0" title="YouTube video player" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p> </p><p> </p>
Raymond ALCOVERE
http://raymondalcovere.hautetfort.com/about.html
Penser
tag:raymondalcovere.hautetfort.com,2022-03-10:6370544
2022-03-10T11:25:01+01:00
2022-03-10T11:25:01+01:00
« La plupart des penseurs écrivent mal parce qu’ils ne nous...
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000; font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt; background-color: #ffffff;"><img id="media-6340820" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://raymondalcovere.hautetfort.com/media/02/01/325909070.jpg" alt="Nietzsche" />« La plupart des penseurs écrivent mal parce qu’ils ne nous communiquent pas seulement leurs pensées, mais aussi le penser de leurs pensées » </span></p><p><span style="color: #000000; font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt; background-color: #ffffff;">Nietzsche. Humain trop humain.</span></p>
Ratatosk
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Relecture de Karl Löwith entre sacré et nature (au-delà de l'anthropocentrisme)
tag:euro-synergies.hautetfort.com,2022-01-24:6361164
2022-01-24T14:52:10+01:00
2022-01-24T14:52:10+01:00
Relecture de Karl Löwith entre sacré et nature (au-delà de...
<p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6328332" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/3536873346.jpg" alt="loewith-karl-1.jpg" width="498" height="495" /></span></strong></p><p><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Relecture de Karl Löwith entre sacré et nature (au-delà de l'anthropocentrisme)</strong></span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">par Sandro Marano</span></strong></span></p><p><span style="font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;">Source : Barbadillo & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/rileggere-karl-lowith-sul-crinale-tra-sacro-e-natura-oltre-l-antropocentrismo</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Giovanni Sessa, en commentant <em>Il silenzio del cosmo : l'ecologia secondo il G.R.E.C.E. Italia</em> (Le silence du cosmos : l'écologie selon le G.R.E.C.E. Italie) sur Barbadillo, suggère de reprendre la lecture approfondie des auteurs qui ont placé la <em>physis </em>[= nature vivante] au centre de leur réflexion, parmi lesquels une place de choix revient sans aucun doute à Karl Löwith (1897-1973), penseur allemand d'origine juive et élève de Martin Heidegger. Je me suis empressé d'accepter cette suggestion, en lisant et relisant (comme il faut le faire pour les livres importants) l'un de ses derniers essais <em>Dieu, l'homme et le monde dans la métaphysique de Descartes à Nietzsche</em> (éditions Donzelli, 1999) publié quelques années avant sa mort en 1967. </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6328341" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/223525391.jpg" alt="41oRvaa7kPL._SX301_BO1,204,203,200_.jpg" />J'avoue, en passant, qu'il y a de nombreuses années, j'avais lu avec profit <em>Da Hegel a Nietzsche</em> (1941) de Löwith, un essai dans lequel, entre autres choses, il soutenait de manière convaincante la centralité de la dimension cosmologique, et donc de l'éternel retour, dans la philosophie de Nietzsche. "La mort de Dieu", écrit Löwith, "ouvre, par le nihilisme, la voie à la redécouverte du monde". Cela m'a permis de me diriger plus facilement vers une possible interprétation écologique de Nietzsche, que j'ai proposée dans un petit essai, <em>Lo stupore del mattino. Nietzsche ecologista</em> (Schena, 1997), dont le titre évocateur m'a été suggéré par l'écrivain de Bari Giorgio Saponaro. </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span style="color: #ff6600;">Le naturalisme cosmologique de Löwith</span> </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">L'importance de cette œuvre de Löwith est due, comme le note l'éditeur et traducteur Orlando Franceschelli dans sa précieuse introduction, non seulement au fait qu'elle conclut la recherche philosophique du penseur allemand qui arrive, sur les traces de Nietzsche et de Spinoza, à une sorte de naturalisme cosmologique, mais aussi au fait que "sous la pression de la crise écologique et des défis bioéthiques", la redécouverte philosophique de la naturalité du monde peut contribuer "à la récupération d'un accord raisonnable entre l'homme et le monde". En effet, la philosophie de Löwith, en questionnant "non seulement l'anthropocentrisme de la tradition chrétienne, mais aussi les formes sécularisées sous lesquelles elle a diversement survécu", la "métaphysique de la subjectivité", peut, à notre avis, certainement être incluse parmi les philosophies de l'écologie. </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6328342" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/374080860.jpg" alt="22803303z.jpg" />La cible polémique de Karl Löwith est avant tout le subjectivisme moderne et en particulier les philosophies qui cherchent à comprendre le monde à partir de soi et non pas soi à partir du monde, qui se sont succédé de Descartes à Heidegger et Sartre - à l'exception de Spinoza et Nietzsche et, dans une moindre mesure, de Feuerbach. Löwith écrit : "le chemin de l'histoire de la philosophie mène de la cosmo-theologie grecque à l'émancipation de l'homme, en passant par l'anthropo-théologie chrétienne. La philosophie devient anthropologie dans la mesure où l'homme s'émancipe du cosmos divin des Grecs et du Dieu surnaturel de la Bible, et prend finalement sur lui la création du monde humain. Au terme d'une telle libération de tout ce qui pourrait constituer une contrainte, vient la tentative unique de Nietzsche de récupérer le monde pré-chrétien par le biais de la doctrine du Surhomme, qui surgit en même temps que le déclin de Dieu et enseigne l'éternel retour d'un monde qui se veut lui-même, auquel Nietzsche, en le qualifiant de dionysiaque, reconnaît un caractère divin. </span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le cul-de-sac de l'anthropocentrisme</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Dans son texte, Löwith examine les principaux philosophes à partir de Descartes, en ayant pour boussole les notions métaphysiques de Dieu, de l'homme et du monde, ou plutôt la relation entre Dieu, l'homme et le monde. Sa thèse est que la "trinité métaphysique" originelle, après la "chute de Dieu", c'est-à-dire la perte de la foi dans le Dieu biblique, s'est progressivement réduite au simple rapport entre l'homme et le monde, jusqu'à faire de l'homme le centre et la mesure de toutes choses, finissant ainsi par nier le monde lui-même. </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">La philosophie chrétienne est à l'origine de la découverte de l'intériorité : "Noli foras ire, redi in te ipsum" (Ne sors pas de toi-même, reviens à toi-même), disait Augustin. Mais la découverte de l'intériorité correspond aussi à une méfiance à l'égard du monde: "La tendance de l'Antiquité tardive au détachement du monde rencontre le renoncement au monde par le christianisme. L'Ancien et le Nouveau Testament n'ont pas d'yeux pour le cosmos. [...] Toute la théologie, de Paul et Augustin à Luther et Pascal, s'accorde à dire que ce n'est pas le monde en tant que tel qui est digne d'amour, mais exclusivement Dieu, qui est lui-même amour, et le prochain, qui doit être aimé en lui". </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Bien que le<em> te ispsum </em>soit interprété différemment par les philosophies modernes (du <em>je pense</em> de Descartes au <em>je transcendantal</em> de Kant, de l'être de Heidegger à la nausée de Sartre), la conséquence commune de cette vision est double: d'une part, "le monde n'est plus la réalité première et ultime, inconditionnellement autonome et embrassant tout"; d'autre part, "l'homme se retrouve sans place et perdu dans l'ensemble du monde, il devient une existence contingente et finalement absurde, jetée dans le monde on ne sait comment et d'où", ouvrant ainsi la voie au triomphe du nihilisme. </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6328343" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/610540139.jpg" alt="31OHGQ-ne+L._SX331_BO1,204,203,200_.jpg" />Löwith tente de trouver une issue au nihilisme, au-delà du Dieu de la tradition biblique, qui selon lui n'est plus crédible aujourd'hui, et il se rattache à une ligne philosophique qui va de Spinoza à Nietzsche. Ce courant de pensée annonce un nouveau paradigme centré non pas sur la domination de la nature, mais sur la vie dans la nature. </span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La philosophie de Niezsche comme un tournant</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Nietzsche représente sans doute le tournant: "La tentative de Nietzsche de "renouer" avec le monde représente, en pleine modernité, une reprise de l'ancienne certitude du monde ". C'est-à-dire d'un monde qui se génère et se détruit éternellement. Cependant, chez le philosophe de l'éternel retour, la métaphysique de la volonté d'origine chrétienne continue d'opérer, se manifestant par la superposition d'une dimension anthropologique (la volonté de puissance) et d'une dimension cosmologique (l'éternel retour). </span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L'approche de la philosophie de Spinoza</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Löwith tente de dépasser la catégorie de la volonté et il rencontre ici Spinoza qui, avec sa <em>natura naturans,</em> est le penseur qui s'émancipe le plus de l'anthropocentrisme et semble aller encore plus loin que Nietzsche lui-même. Et ce n'est pas par hasard qu'il conclut sa reconstruction historico-philosophique par un chapitre sur Spinoza: en effet, "l'histoire de la philosophie ne constitue pas un progrès ininterrompu dans la conscience de la liberté, si ce qui compte est la connaissance vraie de la nature une et toujours égale de tout ce qui existe. La pensée qui est allée le plus loin dans la recherche de la vérité peut être une pensée historiquement placée dans le passé, mais pour cette raison même, elle peut encore avoir un avenir". Par ailleurs, Spinoza est le philosophe dont s'inspire également le philosophe norvégien Arne Naess, père de l'écologie profonde, pour son écosophie. </span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6328344" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/1051105117.jpg" alt="838_spinoza.jpg" /></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Une question ouverte</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Löwith, séparant clairement la théologie, qui est la confiance dans la révélation de Dieu, de la philosophie comprise comme la recherche de la vérité et "la reconnaissance et l'acceptation de l'incertitude" (Orlando Franceschelli) - dans laquelle il se situe fermement - observe que nous nous sentons au-delà du <em>Deus sive Natura</em> de Spinoza lui-même, car "nous ne pouvons guère imaginer les raisons pour lesquelles la métaphysique a été, pendant si longtemps et si obstinément, une théologie métaphysique et a soutenu qu'elle devait penser en tout cas à Dieu et pas seulement à la totalité du monde, dont l'être sans Dieu est évident pour nous". </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">À la question du jeune Nietzsche sur ce qu'est l'anneau universel : "Est-ce Dieu ? Est-ce le monde ?" - qui, dans <em>Zarathoustra,</em> sera plus tard dissoute dans l'exhortation "reste fidèle à la terre !" - Löwith réagit également en se rangeant du côté du monde naturel contre l'esprit de Dieu. Peut-on dès lors considérer Löwith comme "vainqueur de Dieu et du Néant", comme Nietzsche le dit de lui-même dans la <em>Généalogie de la morale ?</em></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Certes, "une semblable admission qu'un monde devenu sans Dieu constitue aujourd'hui l'évidence dont notre conscience se sent le plus proche, doit toujours savoir préserver, comme Löwith lui-même nous l'a enseigné, la critique sceptique de la recherche" (Orlando Franceschelli).</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">A notre humble avis, cependant, une question fondamentale reste ouverte : celle de la nature énigmatique de l'homme, mi nature et mi culture ; de l'homme qui, bien que pleinement inséré dans la naturalité du monde, a la possibilité de modifier, d'altérer et de violer l'ordre naturel des choses.</span></strong></p><p> </p>
Raymond ALCOVERE
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En 1906, l'année où Cézanne meurt, Edvard Munch peint ce portrait de Nietzsche, mort six ans plus tôt.
tag:raymondalcovere.hautetfort.com,2021-12-26:6356999
2021-12-26T10:58:00+01:00
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<p><img id="media-6320712" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://raymondalcovere.hautetfort.com/media/01/02/3749101665.jpg" alt="Friedrich Nietzsche, 1906.jpg" /></p>
Le Uhlan
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Myopie contemporaine
tag:leuhlan.hautetfort.com,2021-12-16:6359237
2021-12-16T15:08:00+01:00
2021-12-16T15:08:00+01:00
La conjoncture prend toute la place qui devrait être celle de la...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;">La conjoncture prend toute la place qui devrait être celle de la perspective. Cette situation vient notamment de ce que certains concepts qui permettraient de penser le monde contemporain sont mis de côté au profit de deux visions présentistes et faussement antagonistes : l’économisme et le sociologisme. Il y a bien aussi l’écologisme qui à sa manière est un perspectivisme ; mais celui-ci demeure insuffisant pour appréhender complètement le devenir des civilisations. Ainsi ne voit-on pas toute la portée historique ou métahistorique de certains phénomènes parce qu’on s’interdit de les interpréter à la lumière de concepts inactuels (divertissement, décadence, vitalité, volonté de puissance, ressentiment).</span></p>
Ratatosk
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Le mysticisme de Nietzsche
tag:euro-synergies.hautetfort.com,2021-10-22:6345427
2021-10-22T18:42:08+02:00
2021-10-22T18:42:08+02:00
Le mysticisme de Nietzsche Un classique du philosophe Gustave...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6305356" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/3261075441.jpg" alt="1864015-HSC00001-7.jpg" width="499" height="651" /></p><p><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Le mysticisme de Nietzsche</strong></span></p><p><span style="color: #99cc00; font-size: 14pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Un classique du philosophe Gustave Thibon ("Nietzsche ou le déclin de l'esprit") sur le philosophe allemand a été republié chez Iduna.</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>par Giovanni Sessa</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 14pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Ex: https://www.barbadillo.it/101348-la-mistica-di-nietzsche/</strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Gustave Thibon, Nietzsche ou le déclin de l'esprit</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6305357" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/3863053255.jpg" alt="50733274._SX318_SY475_.jpg" />Certains livres, ceux qui éclairent des problèmes théoriques et des besoins existentiels déjà présents en nous, peuvent être lus d'une traite. Nous sortons, nous, d'une telle lecture, qui ne nous a pas peu fascinés. Nous faisons référence à un texte capital du philosophe français Gustave Thibon, <em>Nietzsche ou le déclin de l'esprit,</em> qui est paru dans le catalogue d'Iduna editrice (pour les commandes : associazione.iduna@gmail.com, pp. 299, €25.00). Le texte est accompagné d'une préface de Massimo Maraviglia, visant à contextualiser la figure de l'auteur dans le panorama culturel du vingtième siècle et à clarifier le rapport paradoxal qui liait ce dernier au penseur de l'Au-delà de l'homme. En premier lieu, il nous semble que le volume montre comment les choix intellectuels divergents des uns et des autres n'ont pas du tout pesé sur l'exégèse faite par le penseur français. Le catholique Thibon trouve chez le philosophe allemand un trait mystique, totalement négligé par les interprètes proches des perspectives nietzschéennes.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Naturellement, comme on le verra, nous faisons référence à une sorte de mysticisme négatif qui aurait agi comme un pôle d'attraction sur le théoricien de l'éternel retour. Pour entrer dans le cœur vital du nietzschéisme, Thibon présente le drame intime vécu par l'homme Nietzsche, dans la mesure où, à la manière fichtienne, il est conscient que derrière toute philosophie il y a un homme, avec ses propres idiosyncrasies, ses passions et un trait de caractère donné. En effet, il avoue explicitement "Nous pensons [...] que chez Nietzsche la doctrine est toujours déterminée par les passions et les réactions de l'homme" (p. 9). Et si Nietzsche n'avait pas soutenu que: "il n'y a pas de vérités, sauf les vérités individuelles"? (p. 9). En raison de l'accent mis sur l'homme, sur son esprit convulsivement tendu vers l'infini, le volume que nous présentons ici va au-delà de la "lettre" du penseur de Röcken, mais en retrace la substance. Cette méthode herméneutique est une conséquence des choix existentiels faits par Thibon. Fils de paysans, lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il est contraint de prendre la place de son père parti au front et de travailler dans les champs.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6305358" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/3734697381.png" alt="Schermata-2021-10-20-alle-15.53.47-323x500.png" />La nature est devenue son premier professeur de sagesse. Il a observé et apprécié sa dimension cyclique, montrant à l'homme le chemin de l'éternité. De la vie rurale qu'il a menée dans son manoir ancestral de Saint-Marcel-d'Ardèche, à laquelle il s'est consacré définitivement après une période d'errance et de voyages, il a tiré l'idée que la limite est le caractère distinctif et insurmontable de la vie. L'étude et la lecture occupaient ses journées, ainsi que les travaux des champs. D'où l'épithète, qui l'a accompagné jusqu'à ses derniers jours, de paysan-philosophe. Ami du premier Maritain, il a accueilli en 1941 Simone Weil, de qui il a appris, comme le rappelle la préface, que: "L'homme désire toujours quelque chose au-delà de l'existence" (p. III). Autodidacte exceptionnel, il est profondément influencé par l'enseignement de Léon Bloy, qui fait de lui un "chrétien extrême": "Je suis un extrémiste à cause de mon attirance pour la théologie négative, la mystique de la nuit, le "Dieu sans base ni appui" qui était celui de saint Jean de la Croix et qui est le mien aujourd'hui" (p. II). Cette tendance spirituelle le met également en contact avec Gabriel Marcel: ce dernier avait compris le caractère énigmatique de l'existence, car il était conscient de "la différence fondamentale entre la pensée scientifique objectivante [...] et une ontologie consciente qui voit (dans la vie) essentiellement le mystère " (p. III).</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La critique de la modernité par Thibon s'appuie sur un constat qui, à ses yeux, semblait aller de soi. A l'époque actuelle, "le ciel est fermé et l'égout est grand ouvert" (p. III). La société contemporaine a un trait catagogique, dans la mesure où en elle la vie a été privée de son essence, de sa raison d'être. Thibon, tout comme Nietzsche, voulait redonner un sens au monde. Les deux ont suivi des chemins différents: le chemin chrétien pour le premier, le chemin du retour à Hellas pour le second. Pourtant, ils partageaient tous deux une donnée existentielle commune: le désir de dépasser la simple existence, sensible à l'appel de l'infini et de l'éternel. </span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6305361" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/422343689.jpeg" alt="AVT_Gustave-Thibon_192.jpeg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le Français est, en effet, fasciné par la soif d'absolu qui se dégage des pages de l'Allemand. En eux, il semble percevoir un "pressentiment" du divin, qui disparaîtra bientôt chez Nietzsche, en raison de la montée orgueilleuse de l'ego. Pour Thibon, le "oui à la Terre" du penseur de l'Au-delà de l'homme finit par rencontrer le Néant, il ne s'ouvre pas à la Fondation: "Le monde du devenir, totalement imprégné de Néant, Nietzsche ne le veut plus comme un pont jeté vers la rive divine, mais comme le but fascinant de toute destinée" (p. 277).</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">En tout cas, pour Thibon, l'antichristianisme de Nietzsche est compensé par sa fascination pour Dieu. De manière appropriée, Maraviglia rappelle le jugement de Karl Löwith sur Nietzsche. Le disciple de Heidegger interprète la "volonté de puissance" comme la volonté d'avenir, la dernière manifestation de la théologie de l'histoire chrétienne, désormais définitivement immanentisée. Au contraire, la civilisation antique, notamment hellénique, avait en son centre la physis, la nature, avec ses cycles éternels, la montée et la chute des entités, d'où le primat de la volonté était totalement absent. La critique acerbe du moralisme, c'est-à-dire la pédagogie de l'anti-morale de Nietzsche, la <em>tabula rasa </em>des pseudo-valeurs du monde bourgeois, aurait pu induire chez le penseur allemand cette dénudation de l'ego, opérée par les mystiques chrétiens, en particulier par saint Jean de la Croix, auquel Thibon dédie la troisième partie du volume. Nietzsche et Jean de la Croix "avaient l'âme de l'adorateur ardent" (p. 225), et s'efforçaient de chasser d'eux-mêmes toute impureté "humaine, trop humaine".</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6305364" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/1715246002.jpg" alt="AVT_Jean-de-la-Croix_1354.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">De Nietzsche jaillit "un torrent furieux de négation" (p. 228) des faux idéaux de la modernité. Thibon relie la négation des nouvelles idoles à Dieu, à l'immuable. Le philosophe français attribue la catastrophe existentielle de l'Allemand au fait qu'il soit resté fidèle au devenir. En réalité, à notre avis, si l'on doit parler d'échec nietzschéen, il faut l'attribuer au résidu chrétien qui a fait de l'éternel retour une énième philosophie de l'histoire, incapable, pour cette raison, de rencontrer réellement la physis grecque. Ce n'est que face à cela que l'homme se dépense stoïquement, comme le répétait Löwith: "Il n'espère pas, il ne désespère pas", pour une vie persuadée.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L'option de la foi nous sépare de Thibon. Néanmoins, nous considérons que ce livre est d'une grande pertinence exégétique. Il saisit ce qui est "caché" chez Nietzsche et le transmet au lecteur d'une manière passionnée et engageante.</span></strong></span></p>
Ratatosk
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La philosophie comme mode de vie
tag:euro-synergies.hautetfort.com,2021-05-18:6316722
2021-05-18T17:21:42+02:00
2021-05-18T17:21:42+02:00
La philosophie comme mode de vie Natella Speranskaya Ex:...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6259784" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/2684886144.jpg" alt="Poliziano-accanto-a-Marsilio-Ficino-primo-a-sinistra-e-Cristoforo-Landino-al-centro.jpg" /></p><p><span style="color: #ff6600; font-family: 'arial black', sans-serif; font-size: 24pt;"><strong>La philosophie comme mode de vie</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Natella Speranskaya</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 14pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Ex: https://syg.ma/@natella-speranskaja/filosofiia-kak-obraz-zhizni </strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Il y a longtemps que la philosophie a cessé d'être un mode de vie, une manière d'être, pour se transformer en un champ de recherche, en une analyse détachée, en un "discours philosophique" ; elle ne pense plus au primordial, elle ne s'occupe plus de la transformation de la pensée, de la formation de l'esprit et de l'âme, de la transformation intérieure de l'homme. Le Grec ancien s'adonnait à la philosophie, qui était pour lui un choix existentiel, une forme de vie, une manière de penser, tandis que la lecture des œuvres d'Héraclite, de Phérécyde ou d'Empédocle conduit à un "exercice spirituel" (Pierre Hadot), une pratique personnelle volontaire.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Les écrits philosophiques des penseurs de l'époque hellénistique et romaine ne visaient pas à informer, mais à façonner et à transformer la pensée des lecteurs. Pythagore, Platon et Aristote ne philosophaient pas devant leurs disciples pour leur fournir un maximum d'informations, ils s'occupaient exclusivement de former les esprits, ils révélaient à leurs auditeurs d'autres niveaux ontologiques, d'autres modes d'être, en fait ils les poussaient vers une transformation intérieure comparable à celle vécue par les initiés des Mystères.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6259785" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/1001016358.jpg" alt="PierreHadot.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6259786" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/2515509421.jpeg" alt="9782253943488-001-T.jpeg" /></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Pierre Hadot</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Comme le souligne à juste titre Pierre Hadot, les œuvres des premiers penseurs n'étaient pas l'exposition d'un quelconque système (l'idée de philosophie systématique n'apparaît pour la première fois que chez le scolastique médiéval Francisco Suarez); il s'agissait d'"exercices spirituels" visant à la transformation de la personnalité. La philosophie dans l'Antiquité était un mode d'existence qui exigeait de la part du philosophe une transformation intérieure et une implication personnelle à chaque instant de sa vie. Les exercices spirituels impliquaient l'ensemble de l'esprit. Néanmoins, les historiens modernes de la philosophie continuent à aborder la philosophie de l'Antiquité avec les normes du Moyen Âge et du Nouvel Âge, c'est-à-dire qu'ils persistent à la considérer comme une activité théorique et abstraite, mais en aucun cas comme une pratique. La philosophie n'était plus considérée comme un mode de vie. Hadot pensait que c'était une conséquence de l'absorption de la <em>philosophia</em> par le christianisme.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Dans la scolastique du Moyen Âge, la <em>theologia</em> et la <em>philosophia</em> étaient très éloignées l'une de l'autre et la philosophie était reléguée au rang de "servante de la théologie". Ce n'est qu'à la Renaissance que nous avons redécouvert Sénèque, Épictète et, plus tard, Marc-Aurèle, puis aussi Cicéron et l'épicurisme, et que nous avons réalisé que la philosophie pouvait être un mode de vie. Le fait que la philosophie ait cessé d'être un mode de vie avec la montée du christianisme est également écrit par André van der Braak. Il souligne que Nietzsche a cherché à faire revivre l'approche grecque de la philosophie en tant que mode de vie. On peut ajouter à cela que Michel Foucault et Ludwig Wittgenstein ont rejoint ces rangs.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6259787" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/1315613572.jpg" alt="ob_ec29f7_st-thomasdaquin.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">En ouvrant les œuvres des penseurs anciens, nous devrions une fois pour toutes abandonner l'habitude de leur appliquer le système de valeurs de la modernité. Hors du temps sont les idées, les universaux, mais pas leur compréhension à différentes époques! "Avant, je considérais les textes philosophiques - qu'il s'agisse de textes d'Aristote, de Saint Thomas ou de Bergson - comme s'ils étaient intemporels et que les mots avaient toujours la même signification, indépendante de l'époque. Je me suis rendu compte qu'il fallait prendre en compte l'évolution des pensées et des mentalités à travers les âges", lit-on dans Pierre Hadot. J'ai appris que nous devons tenir compte de l'évolution des pensées et des mentalités au fil des siècles", admet Pierre Hadot. Pour moi, c'est le point de départ. On ne peut pas prendre en compte de la même manière les textes de la philosophie ancienne et ceux de la philosophie moderne". Qu'il s'agisse des dialogues de Platon ou des manuels d'Aristote, des traités de Plotin ou des commentaires de Proclus, les œuvres des philosophes ne peuvent être interprétées sans tenir compte de la situation spécifique dans laquelle elles sont nées : elles sont issues d'une école de philosophie au sens le plus concret du terme, où le précepteur façonne les élèves, en essayant de les conduire à la transformation et à l'accomplissement de soi. Au fond, si toute composition est un monologue, une œuvre philosophique est toujours un dialogue sous une forme implicite; la figure de l'interlocuteur possible est toujours présente", conclut Pierre Hadot. Il conclut en considérant que les textes philosophiques de l'Antiquité étaient toujours destinés à un public restreint et avaient des destinataires bien précis, soit un groupe de disciples, soit un adepte spécifique à qui ils étaient écrits. Par exemple, selon Porphyre, Plotin a produit ses œuvres en réponse aux questions posées par ses auditeurs. L'enseignement de la philosophie au cours des trois siècles, c'est-à-dire de Socrate au premier siècle, était presque toujours présenté selon le schéma question-réponse. Le dialogue en tant que genre philosophique a presque disparu aujourd'hui, remplacé par des traités systématiques. Hadot lui-même est assez sceptique quant à la possibilité de faire revivre de nos jours le caractère dialogique de la philosophie antique. Il estime que cette forme d'enseignement n'est possible que dans des communautés telles que les écoles de l'Antiquité "organisées au nom de la convivialité de la philosophie".</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6259788" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/1424975138.jpg" alt="9782226454362_1_75.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Pour comprendre ce que Pierre Hadot entend par "exercices spirituels", il faut savoir ce qu'il entend par "Esprit". Il appelle Esprit ce que Plotin appelait l'Intellect, le <em>Nous,</em> la Réalité suprême. Le <em>Nous</em> est ce qui se trouve entre l'Un et le multiple. Pierre Hadot : "Personnellement, je définirais l'exercice spirituel comme une pratique personnelle volontaire destinée à provoquer la transformation de l'individu, la transformation de soi. Avant de se fixer sur l'épithète "spirituel", il a passé en revue différentes options: exercices intellectuels, éthiques, mentaux, exercices de pensée, exercices d'âme, et finalement, dans son intention de parler de la tradition philosophique dans l'antiquité gréco-romaine, il s'est fixé sur les exercices spirituels. Puis il a longuement expliqué ce que ces exercices très spirituels ne sont pas (par exemple, ils ne sont pas synonymes de "théologique" ou de "religieux", car ces derniers n'en sont qu'une partie).</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Si Pierre Hadot s'était arrêté à l'épithète "éthique", il aurait dû se lancer dans de longues explications. Comment avons-nous l'habitude d'interpréter le mot "éthique"?</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L'éthique est communément considérée comme la doctrine de la moralité et de la vertu, mais prêtons attention au mot grec ancien ἦθος, <em>ethos</em> ("moralité", "disposition", "caractère") et surtout à la célèbre phrase d'Héraclite: ἦθος ἀνθρώπῳ δαίμων (que l'on peut traduire par: "l'ethos de l'homme est son <em>daimon").</em></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>Daimon,</em> c'est-à-dire le médiateur entre le monde divin et le monde humain (sans les connotations négatives apparues à l'époque post-antique). Le mot ἦθος a aussi le sens de "demeure". Et qu'est-ce que cette demeure sinon ce point intermédiaire où l'homme et la divinité se rencontrent/se confondent/et/ou se heurtent? Selon Aristote, le point médian est ce que la vertu choisit toujours. C'est sa demeure. "Entre" l'excès et la carence, l'humain et le divin, etc. En fait, lorsque l'immoraliste Nietzsche s'est attaqué à la morale moderne, il l'a fait au nom de la "vertu de style renaissanciste, <em>virtu,</em> une vertu libérée du moralisme". Mais si Hadot avait pris l'épithète "noétique" (pour se tourner vers le grec νόησις pour "penser", νόημα pour "pensée", νοῦς pour " esprit "), son exercice n'aurait pas eu à se distancier des mauvaises connotations associées au concept de "spirituel".</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6259789" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/2958680940.jpg" alt="61AvaYo7TlL.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Selon Hadot, la formation des esprits est le fondement des sciences humaines. La philosophie peut-elle être classée parmi les sciences humaines? Andrei Baumeister souligne que le terme "humanités" est apparu à la Renaissance, au XVe siècle, mais que la philosophie est bien plus ancienne. Peut-elle donc être une science des sciences humaines? Les humanités se concentrent sur l'être humain, sur une compréhension anthropocentrique du monde, alors que la philosophie peut émerger comme une manière de dépasser "l'humain, trop humain".</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6259790" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/2371427651.jpg" alt="Peter_Kingsley.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6259791" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/3013370610.jpg" alt="En_los_oscuros_lugares_del_saber.jpg" /></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Peter Kingsley</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le philosophe contemporain Peter Kingsley a réussi à faire revivre l'approche grecque de la philosophie en tant que mode de vie. Kingsley dit qu'il était EXIGÉ par Parménide, comme il était EXIGÉ par Empédocle. "En retournant dans le monde des présocratiques, en me plongeant dans les textes grecs anciens qu'ils nous ont laissés en héritage, j'ai immédiatement commencé à découvrir quelque chose de tout à fait différent. Ces soi-disant philosophes n'étaient pas des penseurs théoriques ou des escrocs, ils n'étaient pas du tout des rationalistes au sens moderne du terme. Beaucoup d'entre eux se présentaient comme des êtres spirituels extrêmement puissants. Les textes grecs avec lesquels j'ai rapidement été en contact - mal interprétés et mal traduits au cours des siècles - ont montré - lorsque les distorsions et les interprétations déplacées étaient mises de côté - qu'ils représentaient des enseignements spirituels exceptionnels et des techniques de méditation extrêmement puissantes qui pouvaient encore être appliqués et pratiqués aujourd'hui. Je les ai pratiqués moi-même et j'ai ressenti une transformation. Je suis entré en contact avec la lignée de succession et les enseignements des anciens maîtres qui, à l'aube de notre civilisation, ont contribué à façonner le monde occidental et à faire naître notre culture", déclare Peter Kingsley.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">John Bussanich écrit: "Il [Kingsley] raconte une conversation qui s'est déroulée au département de philologie classique de l'université de Californie, à Los Angeles, après une conférence sur Parménide. Un représentant du ministère s'est plaint que Kingsley était trop dogmatique et que son interprétation n'était pas meilleure que celle des autres. Kingsley a répondu: "Mais vous et moi ne sommes pas les mêmes. Vous lisez Parménide de manière à pouvoir changer son sens à votre guise. Moi, par contre, j'ai lu Parménide de telle manière qu'il peut me changer’’.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6259793" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/4195232938.jpg" alt="Dans-les-antres-de-la-sagesse.jpg" />La notion même de "philosophie" devrait acquérir un autre sens. Rappelez-vous les mots de Nietzsche : "Que les dieux aussi philosophent me semble une pensée digne et pieuse, qui peut donner de la joie même au croyant dévot" ? C'est ce qu'il a écrit dans les brouillons de son livre <em>Dionysos.</em> <em>Expérience de la philosophie divine.</em> On sait que Nietzsche se disait élève du philosophe Dionysos. Sans doute, qu'en philosophant on entre dans la sphère du divin. Et, se référant une fois de plus à Nietzsche, on ne peut s'empêcher de souligner que "tous les philosophes sont des gens qui ont fait l'expérience de quelque chose d'inhabituel". Bien plus tôt, à l'époque de la Renaissance, Pic de la Mirandole avait dit quelque chose de similaire: "Si l'on examine la signification et le sens secret des noms sacrés d'Apollon, on verra qu'ils témoignent que Dieu est un philosophe non moins qu'un devin".</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Être philosophe, c'est être celui qui accomplit une action, car la pensée est une action. Si vous n'avez pas encore compris cela, vous n'avez pas encore commencé à penser. Débarrassez-vous de l'idée erronée selon laquelle le philosophe est un employé de bureau qui interagit avec le monde en regardant par la fenêtre et en se livrant à des études académiques sans fin. De même, il faut bannir l'autre notion selon laquelle le fatras sans signification que la plupart des gens produisent est une action.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La philosophie implique une intervention active dans un acte cosmogonique infiniment durable en transformant le monde extérieur, en l'influençant subtilement par l'identification des structures paradigmatiques qui sous-tendent l'univers; la philosophie est, si l'on veut, une tentative de transférer les "images archétypales" du <em>mundus imaginalis</em> dans le monde matériel, le monde des formes.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">"Imprimer au devenir les signes de l'être" (comme disait Nietzsche), c'est philosopher, et donc agir.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le philosophe n'est pas l’homme d’un métier, il est impossible de le devenir. Il s'agit d'une sorte d'assignation ontologique, que l'on réalise ou que l'on laisse s'effacer. Une vieille et belle légende parle de l'ange de la mort, dont les ailes sont constellées d'innombrables yeux. Lorsque l'Ange arrive trop tôt, il se contente de toucher un homme de son aile et, de peur qu'il n'oublie la rencontre, lui donne une paire d'yeux supplémentaire. Des yeux qui regardent la préexistence. La philosophie est donc ce "regard" sur la préexistence. Un philosophe reçoit sa deuxième paire d'yeux en même temps que la première, mais ces yeux ne s'ouvrent pas tout de suite. Ils ont parfois besoin d'un professeur, d'un livre, d'un choc soudain, d'une rencontre avec la mort, d'une expérience du numineux. Les mystères servaient cet objectif dans les temps anciens.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6259795" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/4126950624.jpg" alt="71SYZftH5FL.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Nietzsche, qui se sentait contemporain d'Héraclite plutôt que du XIXe siècle, savait que la vraie pensée (et donc, oser penser dangereusement) était une expérience de philosophe divin. La philosophie comme action, comme mode de vie. Dans le livre <em>Nietzsche. Une biographie de sa</em> <em>pensée,</em> Rüdiger Safranski écrit:</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">"Pour le jeune Nietzsche, la philosophie est une occupation qui envahit puissamment la vie. Elle n'est pas seulement un reflet de la vie, elle contribue aussi à son changement, elle est déjà ce changement elle-même. Penser, c'est agir. Cependant, cela ne fait pas référence à une quelconque pensée et pas à un quelconque penseur. Pour que les vérités soient non seulement trouvées, mais aussi incarnées, il faut ajouter le charisme particulier d'un penseur et le pouvoir vitalisant des idées. Une décennie plus tard, dans <em>Humain, trop humain,</em> Nietzsche qualifiera de tels philosophes, cap
Zed
http://metapoinfos.hautetfort.com/about.html
”Nous allons devoir redécouvrir la communauté”...
tag:metapoinfos.hautetfort.com,2021-03-09:6302003
2021-03-09T10:00:00+01:00
2021-03-09T10:00:00+01:00
Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Julien Rochedy à une...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par <strong>Julien Rochedy</strong> à une revue culturelle suisse, dédiée au débat d'idées, <a href="https://leregardlibre.com/"><em>Le Regard Libre</em></a>, pour y évoquer son combat métapolitique.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Publiciste et essayiste, Julien Rochedy est une figure montante de la mouvance conservatrice et identitaire. Il vient de publier un essai intitulé <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2020/06/04/nietzsche-l-actuel-6243517.html"><em><strong>Nietzsche l'actuel</strong></em></a>.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6234655" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/01/00/1804610154.png" alt="Julien-Rochedy.png" /></p><blockquote><p class="entry-title" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;"><strong><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Julien Rochedy: «Je reproche au conservatisme traditionnel son manque de courage»</span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong><em>Le Regard Libre:</em> En 2014, vous avez quitté le Front national pour vous lancer exclusivement dans le combat métapolitique. Pourquoi ce choix?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><em>Julien Rochedy</em>: J’étais entré en politique assez jeune et je ne voulais pas devenir exclusivement politicien. La politique est un monde dont il est difficile de sortir une fois à l’intérieur: on y entre avec des idéaux et de la passion, et on les perd en général au bout de quelques années. On ne peut cependant plus quitter ce monde parce qu’on y gagne de l’argent. Aujourd’hui, je pense même que la majorité des hommes politiques n’aiment pas particulièrement ce qu’ils font, mais y sont obligés, aspirés par leur milieu. Je pense que le monde de demain ne sera pas nécessairement structuré par la politique. Celle-ci n’est qu’une caisse enregistreuse des grands mouvements culturels et sociaux qui se jouent en Europe et en Occident. C’est désormais la société qui prévaut. Par conséquent, pour avoir un pouvoir sur ce qui va arriver demain, il s’agit d’acquérir ce qu’on appelle «l’influence». Influence sur la jeunesse, sur les intellectuels, sur les classes dirigeantes. Influence qu’on acquiert davantage par le truchement du combat des idées que par la pure «politique politicienne».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Vous avez été un membre influent du Front national, mais vous ne vous reconnaissez plus dans la ligne politique souverainiste adoptée par Marine Le Pen. Il existe néanmoins au sein du parti une ligne plutôt libéral-conservatrice, dans le sillage de Marion Maréchal. Vous reconnaissez-vous dans cette droite-là?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Oui, c’est une des raisons pour lesquelles j’ai quitté le Front national. Marine Le Pen s’est choisi un positionnement strictement souveraino-populiste, tandis que – s’il fallait absolument me mettre une étiquette, nécessairement réductrice – je suis effectivement plus proche des libéraux-conservateurs.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Qu’est-ce qu’une droite libérale-conservatrice?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Disons qu’en ce qui concerne la France, c’est une droite qui prend conscience avant tout des problèmes identitaires – les plus graves que nous ayons à affronter. C’est une droite qui se concentre sur nos racines civilisationnelles, tout en considérant la réduction nécessaire des impôts et des charges sociales qui pèsent terriblement sur les acteurs économiques français – notamment sur nos petites entreprises, nos travailleurs et nos artisans. Je me sens proche de ces idées-là. Je pense que c’est ce que nous pouvons faire de mieux en ce moment. Avant de promettre que la société française se portera bien mieux quand on aura changé le monde et l’Europe, il faut régler les problèmes franco-français, liés à notre Etat omnipotent et à notre culture très gauchiste. Evidemment, nous pouvons dans le même temps tenter d’insuffler quelque chose de neuf en Europe, mais nous ne pouvons pas nous défausser de tous nos problèmes sur l’Union européenne – ce que les souverainiste ont tendance à faire en permanence. Une façon de faire assez fausse en plus d’être démagogique.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Vous parlez beaucoup d’identité. Est-ce cela qui complète l’étiquette de libéral-conservateur, que vous jugez simplificatrice?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Oui. Le cadre intellectuel du libéral-conservatisme tel que je m’y retrouve est un cadre plutôt national, qui nécessite un contexte civilisationnel homogène. La libre entreprise fonctionne dans la mesure où les gens sont capables de s’autoréguler moralement, sans être dépendants des lois et des règlements émanant d’un Etat, car ils tirent ces règles d’eux-mêmes et de l’organisation communautaire. Un des modèles de ce libéral-conservatisme est l’Amérique, du moins dans certaines de ses parties, où les gens sont libres mais où «l’église est au milieu du village» – c’est-à-dire qu’il y existe une régulation communautaire effective. Sans cette dernière, le libéralisme perd tous ses freins moraux et entre dans un processus négatif. On parle alors de «libéralisme libertaire» ou de «libéralisme progressiste». Par conséquent, parce que le libéralisme doit être construit sur une base cohérente pour fonctionner, le libéral-conservatisme se doit nécessairement d’intégrer une certaine dose d’«identitarisme».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>A propos de conservatisme, vous critiquez souvent la droite conservatrice traditionnelle – la droite du <em>Figaro</em> par exemple – qui draine une part non négligeable de l’opinion publique. Pourquoi cette critique? Après tout, les thèmes identitaires y sont très présents depuis plusieurs années déjà.</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Je reproche au conservatisme traditionnel sa pusillanimité, son manque de courage. C’est une droite qui n’ose pas tirer toutes les conséquences de ses réflexions. Elle est souvent en retard sur ses raisonnements et tient tellement à être bien vue par les élites progressistes qu’elle a finalement peur de son nom. Dès lors qu’elle avance une idée légèrement radicale, elle fait aussitôt marche arrière, pour ne pas être traitée d’extrémiste. Or, cette crainte précisément donne tout pouvoir à la gauche, qui se régale de jeter des anathèmes sur la droite, la rendant inefficiente. Ce que je reproche le plus au conservatisme, c’est de ne pas oser affronter la gauche en face, n’assumant pas ce qu’il est: une droite qui peut tirer des enseignements de la contre-révolution, de l’antimodernisme, de la tradition anglaise «burkienne». Par peur, cette droite-là n’ose pas aller sur le champ de bataille idéologique avec toutes les munitions qu’elle possède.</span></p><form class="inf-form i-amphtml-form" method="post" novalidate="" target="_blank"></form><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Sur le plan idéologique précisément, vous dites combattre le nihilisme – reprenant évidemment le vocabulaire de Nietzsche sur lequel vous avez écrit un livre: <em>Nietzsche l’actuel</em>. Qu’entendez-vous par là?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">On parle souvent de «racisme systémique» pour décrire la société occidentale; je parle quant à moi de «nihilisme systémique». Ce nihilisme s’incarne dans la volonté de l’Occident, consciente ou inconsciente, de s’auto-supprimer. Le nihilisme, c’est le désir du néant, du néant en soi-même – du suicide en quelque sorte. L’Occident et l’Europe occidentale semblent souvent tout faire pour se supprimer eux-mêmes, pour supprimer ce qu’ils sont dans leur chair, dans leur matérialité.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Quelle est la place de Nietzsche dans cette analyse?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">L’Occident s’est jeté au XIX<sup>e</sup> siècle dans une toute nouvelle aventure: celle de la «mort de Dieu» – comme l’a appelée Nietzsche. Dans ce contexte, Nietzsche est l’un des premiers à avoir analysé l’avènement du nihilisme occidental. C’est le philosophe qui a réfléchi aux conséquences d’une civilisation qui se passe de Dieu à tous les niveaux, alors que toutes les civilisations dans le monde et dans l’histoire ont toujours cru en une divinité ou en une religion – importantes pour fédérer les individus et tenir en bride le nihilisme qu’ils peuvent avoir en eux. Nietzsche a analysé ce que cela pouvait produire sur nos consciences, en psychologie. Il a vu que le nihilisme menaçait et qu’il pouvait conduire à la ruine totale de la civilisation européenne, à son autodestruction. Nietzsche disait lui-même qu’il faudrait le lire un siècle après sa mort ; nous y sommes. C’est en cela qu’il est intéressant: nous vivons exactement ce qu’il avait prédit et ce contre quoi il nous avait mis en garde. Mais s’il avait prévu ces choses-là dans sa philosophie, on peut aussi y trouver des éléments qui nous permettent de nous sauver.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Justement, au-delà du constat passif, de l’analyse et de la critique de la société, quels sont les combats qu’il faut mener «activement» selon vous? Qu’y a-t-il à construire?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">C’est une large question. C’est un travail que je mène en réfléchissant à ce qui pourrait être un nouvel idéal pour la société européenne, un nouveau souffle. On constate bien aujourd’hui que l’Occident ne sait plus que faire, sinon se supprimer. La crise profonde qu’il traverse résulte de cette absence de but et d’idéal. C’est aussi pour cela que la civilisation occidentale a trouvé des succédanés à la religion pour essayer de continuer de rêver et ainsi ne pas sombrer dans le nihilisme. Ce furent par exemple les idéaux totalitaires du XX<sup>e</sup> siècle, qu’ils fussent communistes ou nationaux-socialistes. Ces idéaux permettaient de croire en quelque chose. Mais depuis que la société «libérale-progressiste» a gagné et que le communisme est mort, les gens n’ont plus rien pour se projeter dans le futur. On le constate avec des phénomènes comme l’écologie, ou plutôt «l’écologie progressiste», qui conduit les gens à ne plus vouloir faire d’enfants – symptôme typique du nihilisme. C’est l’idéologie punk: <em>no future</em>, parce que nous pensons être détestables et avoir rendu le monde détestable. Dans ce contexte suicidaire, c’est à nous, intellectuels, de chercher ce qui pourrait nous donner un nouvel idéal, nous redonner l’envie de vivre, de faire des enfants, afin de poursuivre le destin de notre civilisation.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Au cœur de l’Occident décadent, vous parlez souvent de « l’individu postmoderne » en le comparant au dernier homme décrit dans <em>Ainsi parlait Zarathoustra</em>. Qu’est-ce que cet «individu postmoderne»?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">L’individu postmoderne est un individu réduit à son seul individualisme. Il est d’une naïveté à faire peur et croit que nous sommes sortis de l’Histoire, que l’Histoire n’est plus tragique. Il se concentre exclusivement sur sa petite santé et n’est plus mû par une vraie philosophie jouisseuse, mais se contente d’une médiocre jouissance du bien-être. Cet individu correspond au «bouddhisme européen» décrit par Nietzsche: non pas le grand bouddhisme beau et intelligent des civilisations asiatiques, mais un bouddhisme au sens d’une pensée médiocre qui se concentre sur les petites souffrances, les petites vertus et les petites douleurs. On ne fait plus rien de grand, on ne se projette plus, on ne parle plus que d’amour du prochain. L’individu post-moderne est finalement un chrétien devenu fou, pour reprendre la formule de Chesterton. C’est un tout petit individu qui ne rêve plus à grand-chose, ou, comme le disait Jacques Brel en répondant à la question «qu’est-ce qu’un imbécile?», c’est celui qui pense qu’il faut se contenter de vivre. Ce faisant, l’individu devient complètement fou.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Pensez-vous qu’il s’agisse du type d’individu majoritaire en Europe?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">En Occident, en tous cas, c’est le type d’individu que l’on a fabriqué. Mais nous sommes en train de vivre la fin de cet individu post-moderne – en même temps que son apogée – parce que les temps redeviennent tragiques. Nous allons devoir redécouvrir la communauté et on peut espérer, dans notre malheur, retrouver un certain bon sens, un nouveau souffle pour l’Europe.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>On constate que vous basez une grande partie de votre analyse sur la pensée de Nietzsche. Cependant, vous êtes en profond désaccord avec la tradition française du «nietzschéisme de gauche» – dont Michel Onfray est une des figures actuelles. Que lui reprochez-vous?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Michel Onfray, effectivement, était un nietzschéen de gauche, mais il est en train de changer, comme on peut le remarquer. Lui-même a déclaré à des amis il y a un ou deux ans qu’il commençait seulement à comprendre Nietzsche. C’est-à-dire qu’il était parti sur une base nietzschéenne relativement fausse, qu’il remet en question désormais. On le voit à son parcours : il se sépare de plus en plus de ses idées de gauche et progressistes qu’il pouvait avoir il y a encore dix ou vingt ans. Je reproche aux nietzschéens dits «de gauche» d’utiliser Nietzsche pour détruire les bases de la société classique occidentale – notamment le christianisme. Ces gens-là utilisent en fait la critique nietzschéenne pour se libérer d’un certain nombre de carcans qu’ils trouvent oppressifs, mais dont ils oublient que si Nietzsche les a critiqués, c’était précisément pour nous mettre dans des carcans encore plus durs, encore plus exigeants, et tout à fait antiprogressistes. C’est donc ne prendre de Nietzsche que ce qui les arrangent, sans aller au fond des choses.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Mais n’est-ce pas le même piège qui se présente à vous qui souhaitez pratiquer une sorte de «nietzschéisme de droite»? Ne doit-on pas d’abord considérer Nietzsche comme un poète plutôt que d’en faire une «utilisation» militante?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Nombreux sont ceux qui, pour ne pas tirer toutes les conséquences de sa pensée, réduisent Nietzsche à un poète, à quelqu’un qui n’est pas systématique, qui se contredit. Ces gens restent pour moi très à l’écart de ce que dit Nietzsche réellement, et je ne peux pas être d’accord avec eux. Je tiens Nietzsche pour un philosophe complet. Certes, il ne s’est pas attardé à la production d’un système tout à fait cohérent, mais il a produit une œuvre dans laquelle on trouve une vision du monde relativement globale sur tous les sujets. La philosophie nietzschéenne est aussi très utile pour comprendre le monde que nous avons à affronter. Comme je l’ai avancé précédemment, Nietzsche a vu toutes les conséquences de la nouvelle ère sans Dieu de la civilisation occidentale, dont nous arrivons au terme aujourd’hui. Cela ne veut pas dire que je sois nietzschéen à cent pour cent. Je ne dis pas que Nietzsche aurait été à mes côtés dans tous mes combats politiques d’aujourd’hui – j’essaie du reste de dépasser sa pensée sur un certain nombre de choses. Je dis simplement qu’il y a dans sa philosophie des éléments par lesquels il est absolument nécessaire de passer si l’on veut tenter de comprendre totalement le monde actuel.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Julien Rochedy</strong>, propos recueillis par Antoine Bernhard (<em>Le Regard Libre</em>, 4 février 2021)</span></p></blockquote>
Zed
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L'Homme, sa nature et sa position dans le monde...
tag:metapoinfos.hautetfort.com,2021-01-21:6291661
2021-01-21T16:03:00+01:00
2021-01-21T16:03:00+01:00
Les éditions Gallimard viennent de publier un essai d' Arnold Gehlen...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Les éditions Gallimard viennent de publier un essai d'<strong>Arnold Gehlen</strong> intitulé <em><strong>L'Homme - Sa nature et sa position dans le monde</strong></em>. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Figure de proue de l'anthropologie philosophique, Arnold Gehlen, dont la réflexion porte sur l'homme en tant qu'"<em>animal inachevé</em>" (Nietzsche) mais "<em>ouvert au monde</em>", est considéré comme un des intellectuels conservateurs les plus importants du XXème siècle. Son œuvre a été, jusqu'à présent, très peu traduite en français et donc largement ignorée de ce côté-ci du Rhin. Seuls deux recueils de textes intitulés <strong><em>Anthropologie et psychologie sociale</em></strong> (PUF, 1990) et <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2010/04/11/472cfaf84ddb63ffad99d29c0e82fe95.html"><em><strong>Essais d'anthropologie philosophique</strong></em></a> (Maison des sciences de l'homme, 2010) ont été publiés au cours des trente dernières années. Il convient aussi de noter que la revue <em>Krisis</em> d'<strong>Alain de Benoist</strong> avait traduit un texte de <strong>Gehlen</strong>, <em>Problèmes psychosociologiques de la société industrielle</em>, dans son <a href="https://www.revue-elements.com/produit/technique-pdf/">numéro consacré à la technique (n°24, novembre 2000)</a>.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6217570" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/02/2938196016.jpg" alt="Gehlen_L'Homme.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">" Arnold Gehlen (1904-1976) est l'un des protagonistes majeurs, à côté de Max Scheler et de Helmuth Plessner, de l'anthropologie philosophique, vaste courant encore méconnu qui a traversé le XXe siècle en dialoguant avec la plupart des écoles philosophiques et sociologiques allemandes, de la phénoménologie à l'école de Francfort. Son maître-ouvrage, <em>L'Homme</em>, paru en 1940, est considéré comme l'un des trois livres fondateurs de ce courant, à côté de <em>La Situation de l'homme dans l'univers</em>, de Scheler (1928) et des <em>Degrés de l'organique et l'Homme</em>, de Plessner (1928). Il interroge la place spécifique de l'homme comme organisme vivant dans la nature, selon une approche qui croise les sciences de son temps, la tradition philosophique de l'idéalisme allemand et le pragmatisme américain. Le concept de l'homme comme "être déficient" , biologiquement inadapté, met en relief sa constitution physique particulière, ouverte au monde, par contraste avec la morphologie de l'animal, corrélée à son milieu naturel. L'homme, cet orphelin de la nature, survit en compensant ses déficiences biologiques initiales par l'action, laquelle lui permet d'élaborer une "nature artificielle" . Cette anthropologie de l'action débouche sur une théorie des institutions que Gehlen allait développer par la suite et dont il propose une première esquisse dans ce livre. "</span></p></blockquote>
Zed
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Tour d'horizon... (191)
tag:metapoinfos.hautetfort.com,2020-09-20:6263902
2020-09-20T16:00:00+02:00
2020-09-20T16:00:00+02:00
Au sommaire : sur Stalker , Baptiste Rappin revient sur la crise...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6171417" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/01/02/3878558715.jpg" alt="Marine impériale japonaise.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">Au sommaire :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">sur <em>Stalker</em>, <strong>Baptiste Rappin</strong> revient sur la crise du coronavirus au travers de l'analyse d'extraits de La Mobilisation totale, d'Ernst Jünger....</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><a href="http://www.juanasensio.com/archive/2020/05/20/de-la-mobilisation-en-periode-de-pandemie-ernst-junger-baptiste-rappin.html#more"><strong>De la mobilisation en période de pandémie. Neuf extraits commentés de La mobilisation totale d’Ernst Jünger</strong></a></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6171397" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/01/00/2637559264.jpg" alt="Foule_Masque.jpg" width="279" height="174" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><strong>- </strong>sur <em>In limine</em>, un extrait d'un texte <span style="line-height: 100%;">de <strong>Diego Sanchez Meca</strong>, professeur de philosophie à l’université de Madrid,</span> consacré à la vision nietzschéenne de la religion grecque antique...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><a href="http://www.in-limine.eu/2020/05/mais-qu-est-ce-qui-est-proprement-grec-par-diego-sanchez-meca.html"><strong><span style="line-height: 100%;">Mais qu’est-ce qui est proprement grec ?</span></strong></a></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6171413" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/02/1687375550.jpg" alt="Zeus.jpg" width="285" height="171" /></p><p style="text-align: justify;"> </p></blockquote>
Ratatosk
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Zur Nietzsche-Rezeption Arthur Moeller van den Brucks
tag:euro-synergies.hautetfort.com,2020-08-27:6259685
2020-08-27T12:59:06+02:00
2020-08-27T12:59:06+02:00
Armin Thomas Müller: Zur Nietzsche-Rezeption Arthur Moeller van den...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6164913" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/3577634167.jpg" alt="ArthurMoeller.jpg" /></p><h1 class="title style-scope ytd-video-primary-info-renderer"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black, sans-serif; color: #999999;">Armin Thomas Müller:</span></h1><h1 class="title style-scope ytd-video-primary-info-renderer"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black, sans-serif; color: #ff6600;">Zur Nietzsche-Rezeption Arthur Moeller van den Brucks</span></h1><div id="meta-contents" class="style-scope ytd-watch-flexy"><div id="container" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><div id="list-container" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"> </div><div id="top-row" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><a class="yt-simple-endpoint style-scope ytd-video-owner-renderer" tabindex="-1" href="https://www.youtube.com/channel/UCq0hWpGcCRUz0X3j3aMZbTw"><img id="img" class="style-scope yt-img-shadow" src="https://yt3.ggpht.com/a/AATXAJzEEeRi5nwTydf53Imkyiv-MrYKxDuA8GuHrilO=s48-c-k-c0xffffffff-no-rj-mo" alt="" width="48" /></a><div id="upload-info" class="style-scope ytd-video-owner-renderer"><div id="container" class="style-scope ytd-channel-name"><div id="text-container" class="style-scope ytd-channel-name"><a class="yt-simple-endpoint style-scope yt-formatted-string" dir="auto" spellcheck="false" href="https://www.youtube.com/channel/UCq0hWpGcCRUz0X3j3aMZbTw"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><span style="color: #99cc00;">Forschungsstelle Nietzsche-Kommentar</span></span></strong></a></div></div></div></div></div></div><div id="notification-preference-button" class="style-scope ytd-subscribe-button-renderer"> </div><div id="content" class="style-scope ytd-expander"><div id="description" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Vortrag an der Universität Freiburg, Februar 2017</span></strong></span></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"> </div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/GQCuUgD2ycA" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></span></strong></span></div></div>
Zed
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Le graal d'Apollon...
tag:metapoinfos.hautetfort.com,2020-08-17:6256503
2020-08-17T13:00:00+02:00
2020-08-17T13:00:00+02:00
Les éditions Terre & Peuple viennent de publier un essai de...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">Les éditions Terre & Peuple viennent de publier un essai de <strong>Paul-Georges Sansonetti</strong> intitulé <em><strong>Le Graal d'Apollon</strong></em>. </span><span style="font-size: 12pt;">Spécialiste de littérature et de mythologie, Paul-Georges Sansonetti a été chargé de conférences à l’école pratique des Hautes Etudes. Il est notamment l'auteur de <em><strong>Chevaliers et dragons</strong></em> (Porte Glaive, 1995).</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6160300" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/01/3377562262.jpg" alt="Sansonetti_Graal dApollon.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">" Depuis la Renaissance, on considère la Grèce, et plus particulièrement Athènes, comme le berceau de notre civilisation européenne. Cependant, le cœur du monde hellénique n'était pas a cité de Périclès mais Delphes, consacrée à Apollon.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">Dans ces conditions le message des anciens Grecs doit être lu différemment car, par la figure de l'Olympien personnifiant la lumière et la perfection, Delphes se reliait à la mythique Hyperborée. située à l'extrême Nord de toutes les nations et demeuré en Âge d'Or, ce territoire n'était accessible ni par la terre ni par la mer, affirmait le poète Pindare. Évocateur de la notion de Tradition primordiale, ce qui symbolise l'Hyperborée resurgira au Moyen Âge avec le légendaire du Graal, à la fois source de la « plus longue mémoire » aurait dit Nietzsche, et soleil d'un devenir suprahumain.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">Approcher la signification d'Apollon, c'est tenter de retrouver ce dont nos sociétés sont désormais tragiquement dépourvues : la force d'un idéal qui, par delà le temps et l'espace, reconduit à cette féconde incandescence illuminant d'aurore la la racine d'une civilisation et la cime de l'être. "</span></p></blockquote><div id="ffenetremailtomailModal" style="z-index: 20002;"><div id="ffenetremailtopopupModalMail"><div id="ffenetremailtotoModalClose"></div></div></div><div id="ffenetremailtomailModal" style="z-index: 20002;"><div id="ffenetremailtopopupModalMail"></div></div>
Hans
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LE FANATISME, DRAME AIGU DE CE SIECLE [par Robert Dun]
tag:etoilenoire.hautetfort.com,2020-06-12:6245264
2020-06-12T00:35:27+02:00
2020-06-12T00:35:27+02:00
Le fanatisme n’est pas seulement une conviction religieuse ou politique....
<p style="text-align: center;"><img id="media-6144345" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://etoilenoire.hautetfort.com/media/00/02/3380093871.jpg" alt="Fanatisme_1.jpg" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Le fanatisme n’est pas seulement une conviction religieuse ou politique. C’est aussi un projet fort concret de domination. Les boucheries réitérées d’Algérie sont peut-être le prodrome d’une situation bientôt mondiale, de “la grande guerre civile mondiale, à la fois raciale et sociale” que j’annonçais dès le printemps 69.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Mais on se tromperait lourdement en croyant que le fanatisme est actuellement avant tout le fait de musulmans. Je viens de terminer la lecture d’une revue trimestrielle, “Savoir et Servir”, éditée par le M.J.C.F. (Mouvement des Jeunes Catholiques de France). Le numéro que j’ai eu en mains prétend justifier l’Inquisition, nie ses sanguinaires persécutions, brosse une caricature de l’Islam, justifie la colonisation espagnole de l’Amérique par un tableau des Indiens dans lequel l’ignorance le dispute à la partialité. Et ce qui est le plus effrayant est que les auteurs des articles sont probablement de bonne foi.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">La notion “d’ancrage dans la loi (la Thora)” de B.H.Lévy ne vole pas plus haut.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Pourtant le peuple réagit aussi peu contre les fanatismes doctrinaux que contre les lois scélérates à prétexte antiraciste et antifasciste. Or on ne le répètera jamais assez : le plus grand danger fasciste contemporain, c’est l’antifascisme.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Pourquoi cette morne soumission du peuple ? Cette indifférence criminelle envers la cause des persécutés ? Cette non-perception, des viols réitérés du principe de liberté d’opinion et d’expression, ainsi que des dangers encourus par le peu de liberté qui nous reste ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">C’est parce que le fanatisme est ressenti comme normal et inhérent à boutes les causes religieuses et politiques. Je veux dire par-là que chacun considère comme normal de mentir, de calomnier, de violer, de persécuter, de bâillonner l’adversaire quand on ne sait pas quoi lui répondre. Cette attitude fanatique et malhonnête, seuls les communistes l’avaient adoptée avant la guerre sous la troisième République. Mais l’ensemble du peuple avait un sens bien ancré de la liberté d’opinion et d’expression, et même la dissolution des ligues fascistes par le gouvernement Léon Blum en 1936 fut mal ressentie par une importante partie de l’électorat de gauche. Cette dissolution était d’autant plus absurde que la victoire de la gauche par le vote et la grève était écrasante.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Le pas fut dangereux, et même fatal. Aujourd’hui le sens de la liberté est perdu, je me suis parfois entendu dire : “Mais n’es-tu pas aussi borné dans ta conviction nietzschéenne, que les catholiques dans la leur ?”</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Absolument pas. Sans rien renier de mon enthousiasme pour Nietzsche, je reste capable de critique et de distance. Je ne partage nullement l’opinion de Nietzsche sur Bismarck. Nietzsche ne savait à peu près rien de la politique. Il était un visionnaire des grands mouvements de l’inconscient collectif, un psychologue capable de discerner les motivations inavouées eu même inconscientes dans les croyances, les idéologies, les comportements derrière les masques des bons prétextes, un homme d’un degré prodigieux de connaissance, à coup sûr un grand prophète sans doute le plus grand de tous les temps.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Mais il n’était pas capable de jugement politique, et on pourrait lui appliquer l’image de l’albatros de Baudelaire : “… exilé sur la terre au milieu des huées, ses ailes de géant l’empêchent de marcher”.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Il a écrit des choses fort pertinentes sur les arrière‑plans du socialisme, mais il n’a pas perçu la justesse des prévisions économiques de Karl Marx, prévisions dont notre actualité apporte la preuve concrète de justesse, ceci même si les communistes actuels sont trop idiots pour en tirer des arguments et repenser le problème du socialisme.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Je ne partage nullement l’engouement de Nietzsche pour Bizet et sa Carmen. Tout en reconnaissant la justesse des positions de Nietzsche contre Wagner retombé dans le Christianisme, je pense que sa polémique a été maladroite et d’un ton indigne de lui. J’ajoute que j’ai fort peu apprécié sa musique.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Nietzsche est la plus récente et plus puissante tempête de cet “Esprit qui souffle où il veut” dont parle la Bible. Mais un, vrai nietzschéen ne le considèrera jamais comme un “Fils de Dieu infaillible et insurpassable” qu’il suffit d’imiter en tout. Le plus grand mérite de Nietzsche aura été de nous mettre en garde contre une telle dévotion, à son égard. Il reste par-là l’antifanatique modèle.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Robert Dun</span></strong><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Article paru dans la revue <em>L’HOMME LIBRE fils de la terre</em>, Mars 1998</span></p>
Ratatosk
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Nietzsche et l'Histoire, Nietzsche dans l'Histoire
tag:euro-synergies.hautetfort.com,2020-05-24:6240883
2020-05-24T10:35:11+02:00
2020-05-24T10:35:11+02:00
Nietzsche et l'Histoire, Nietzsche dans l'Histoire "La Grande H.",...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6136971" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/3166451388.jpg" alt="fnporttttt.jpg" /></p><h1 class="title style-scope ytd-video-primary-info-renderer"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black, sans-serif; color: #ff6600;">Nietzsche et l'Histoire, Nietzsche dans l'Histoire</span></h1><h1 class="title style-scope ytd-video-primary-info-renderer"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black, sans-serif; color: #ff6600;">"La Grande H.", Dorian Astor</span></h1><div id="meta-contents" class="style-scope ytd-watch-flexy"><div id="container" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><div id="list-container" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"> </div><div id="top-row" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><a class="yt-simple-endpoint style-scope ytd-video-owner-renderer" tabindex="-1" href="https://www.youtube.com/channel/UCT67YOMntJxfRnO_9bXDpvw"><img id="img" class="style-scope yt-img-shadow" src="https://yt3.ggpht.com/a/AATXAJwQy5D9-Y42cQCbq2aEndCsZqdKXO_9qEzrXQ=s48-c-k-c0xffffffff-no-rj-mo" alt="" width="48" /></a><div id="upload-info" class="style-scope ytd-video-owner-renderer"><div id="container" class="style-scope ytd-channel-name"><div id="text-container" class="style-scope ytd-channel-name"><a class="yt-simple-endpoint style-scope yt-formatted-string" dir="auto" spellcheck="false" href="https://www.youtube.com/channel/UCT67YOMntJxfRnO_9bXDpvw"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span style="color: #99cc00; font-size: 18pt; font-family: arial black, sans-serif;">Le Média</span></span></strong></a></div></div></div></div></div></div><div id="subscribe-button" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"> </div><div id="content" class="style-scope ytd-expander"><div id="description" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6136968" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/958711863.jpg" alt="fn-cons.jpg" />L'histoire est indispensable pour comprendre le présent : assurément... et voilà un lieu commun somme toute rassurant. Mais quelle(s) histoire(s), faite(s) par qui, et comment ? Y-a-t-il une manière neutre d'aborder le passé, ou plus recommandable que d'autres qui seraient trop orientées ou militantes ? Les historiens peuvent-ils s'ériger en arbitres des usages du passé – en particulier de ses usages ou instrumentalisations politiques ? Le savoir et l'érudition sont-ils en mesure de dire le dernier mot sur ce qui a eu lieu, et quelles seraient les conséquences de cette prétention ? La pensée d'un philosophe du XIXe siècle, Friedrich Nietzsche (1844-1900), peut aider à poser ces problèmes très actuels. En 1874, dans sa deuxième "Considération inactuelle", intitulée "De l'utilité et des inconvénients de l'histoire pour la vie", Nietzsche mettait en évidence les enjeux cruciaux de la "science historique" et de notre rapport au passé. </span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"> </div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Pour en parler, "La grande H." a sollicité Dorian Astor, philosophe, germaniste et spécialiste de Nietzsche. </span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/u7P0ANTlf0w" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"> </div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Motion design Jaques Muller, montage Bérénice Sevestre. </span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Une émission de Julien Théry. </span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"> </div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span style="color: #ff6600;">** Pour en savoir plus</span> </span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">– D. Astor, Nietzsche, Biographies Gallimard, 2011 </span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">– D. Astor, Nietzsche. La détresse du présent, Folio, 2014 </span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">– D. Astor, Dictionnaire Nietzsche, Robert Laffont, 2017 </span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">– G. Colli, Après Nietzsche, trad. fr. L'éclat, 1987, rééd. 2000. </span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">– G. Deleuze, Nietzsche, PUF, 1965, rééd. 1999 </span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">– G. Deleuze, Nietzsche et la philosophie, PUF, 4e éd. 1974 </span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto">– M. Foucault, « Nietzsche, la généalogie, l'histoire », dans Hommage à Jean Hippolyte, PUF, 1971, p. 145-172, téléchargeable en ligne : </span><a class="yt-simple-endpoint style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="color: #999999;" spellcheck="false" href="https://www.youtube.com/redirect?v=u7P0ANTlf0w&event=video_description&q=https%3A%2F%2Fwww.unil.ch%2Ffiles%2Flive%2Fsites%2Fphilo%2Ffiles%2Fshared%2Fetudiants%2F4_foucault_nietzsche.pdf&redir_token=BfHBtTzyezvN2KfykAuJ4oI98bN8MTU5MDM5NDkzMEAxNTkwMzA4NTMw" target="_blank" rel="nofollow noopener">https://www.unil.ch/files/live/sites/...</a> </span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">– M. Montinari, Friedrich Nietzsche, trad. fr. PUF, 2001. </span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">– M. Perrot (dir.), L'impossible prison, Le Seuil, 1980 </span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto">– Ainsi parlait Zarathoustra, livre 1 lu par Michael Lonsdale : </span><a class="yt-simple-endpoint style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="color: #999999;" spellcheck="false" href="https://www.youtube.com/watch?v=MlvHSb_0IiE">https://youtu.be/MlvHSb_0IiE</a> </span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><p style="text-align: center;"><img id="media-6136970" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/1817191066.jpg" alt="astordétresse.jpg" /></p></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">▶ <span style="color: #ff6600;">Soutenez Le Média :</span> </span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto">
Zed
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La mobilité comme liberté de bouger ou l’autonomie comme vraie liberté ?...
tag:metapoinfos.hautetfort.com,2020-05-11:6236211
2020-05-11T10:00:00+02:00
2020-05-11T10:00:00+02:00
Nous reproduisons c-dessous un point de vue de Pierre Le Vigan , cueilli...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Nous reproduisons c-dessous un point de vue de <strong>Pierre Le Vigan</strong>, cueilli sur le site du <a href="https://cerclearistote.com/">Cercle Aristote</a> et consacré à l'autonomie comme liberté supérieure. <span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Urbaniste, collaborateur des revues <a href="http://www.revue-elements.com/"><em>Eléments</em></a>, <em>Krisis</em> et <em>Perspectives libres</em>, Pierre Le Vigan a notamment publié <strong><em>Inventaire de la modernité avant liquidation</em></strong> (Avatar, 2007), <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2009/10/14/le-front-du-cachalot.html"><em><strong>Le Front du Cachalot</strong> </em></a>(Dualpha, 2009), <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2011/10/16/la-banlieue-contre-la-ville.html"><strong><em>La banlieue contre la ville</em></strong></a> (La Barque d'Or, 2011), <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2012/06/24/ecrire-contre-la-modernite.html"><strong><em>Écrire contre la modernité</em></strong></a> (La Barque d'Or, 2012), <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2015/06/07/de-la-devastation-certaine-d-un-monde-au-possible-surgissement-du-neuf.html"><em><strong>Soudain la postmodernité</strong></em></a> (La Barque d'or, 2015) et dernièrement <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2019/02/18/achever-le-nihilisme-6129755.html"><em><strong>Achever le nihilisme</strong></em></a> (Sigest, 2019).</span></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6129311" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/00/3291040985.jpg" alt="Fête paysanne.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><strong>La mobilité comme liberté de bouger ou l’autonomie comme vraie liberté</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Nous sommes, en ce moment de confinement, privés de mobilité. Mais si la mobilité est une liberté, elle n’est pas toute la liberté. Il y a une liberté supérieure, qui implique de pouvoir être mobile, mais de pouvoir choisir aussi d’être immobile. Cette liberté supérieure, c’est l’autonomie. Et au-delà de la liberté de circuler, dont nous ne pouvons être durablement privés, la grande question qui se pose est celle de reconquérir une liberté comme autonomie, perdue depuis la révolution industrielle et les sociétés de masse.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Dés le XIXe siècle, les inconvénients des sociétés de masse avaient été relevés par Tocqueville, puis par Nietzsche : instinct grégaire, perte du sens de l’initiative et de la responsabilité, Le paradoxe de la situation actuelle est que le confinement de masse fait suite à la mobilisation de masse. Le contraste est fort entre l’incitation à la mobilité, il y a encore deux mois (« Bougez-vous »), et l’assignation à résidence, à 1 km maximum de son domicile (« Restez chez vous »). Et pourtant, une question se pose : et si la logique était la même ? Sachant que ce sont en tout cas les mêmes qui nous reprochaient « de ne pas traverser la rue pour trouver un travail » qui nous demandent maintenant de ne pas traverser la rue, sauf pour des courses de première nécessité. Jusqu’à la mi-mars, la mobilité était louée, elle était au service de la mobilisation de toutes les énergies au service de l’économie. Nous devons maintenant nous croiser le moins possible, ce qui, dans sa forme extrême, donne l’injonction « Restez chez vous », la distanciation sociale étant rabattue sur l’enfermement chez soi. Nous nous apercevons alors que presque rien n’est possible sans déplacement. Et nous prenons la mesure de notre vulnérabilité. Dans la France périphérique, celle des campagnes, mais aussi celles des grandes banlieues, où les petits commerces ont disparus, il faut faire des km pour rejoindre le supermarché. Un peu partout, pour voir ses amis, et sa famille, il faudrait faire un trajet excédant les limites autorisées. La mobilité perdue fait partie de nos libertés. Mais en a-t-il toujours été ainsi ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">A partir du moment où les hommes se sont sédentarisés, ils n’ont pu échapper à l’impôt, ni aux pouvoirs, royaux et féodaux. Mais une société de sédentaires est une société d’inégaux. Cela limite le pouvoir du souverain, car le souverain veut l’homogène, plus facile à contrôler, et rencontre l’hétérogène, plus insaisissable. Quant à l’ancrage de chacun dans sa terre, propriétaire ou aspirant à le devenir, il freine les possibilités de mobilisation par le souverain. Allez mobiliser des paysans en période de moisson ! Même Napoléon n’a pas trouvé à cela des solutions satisfaisantes. Le paysan n’aime pas être longtemps loin de chez lui. La terre donne une inertie. Et l’inertie limite le pouvoir. A partir du moment où le monde immobile de la terre s’est mis en mouvement, sous les coups de butoirs de la révolution industrielle, les choses ont changées. Première mobilité, l’exode rural a commencé quand le paysan n’a plus pu vivre de sa terre. Et avec l’industrie arriva la démocratie. Du moins le principe premier de toute démocratie : l’idée d’égalité des hommes qui les fait, à part égale, des citoyens. Chacun est alors légitime à participer à la vie politique, quelle que soit sa situation et sa position sociale.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">A partir de là, tout le monde peut désirer ce qu’a tout le monde. C’est même un moteur – la jalousie – dont le capitalisme a besoin. L’envie remplace le besoin (Franck Fischbach), l’envie étant plus flexible et plus souple que le besoin, et même que le simple désir, encore ancré dans le réel. Le besoin tend à se limiter désormais à un seul domaine, les rapports du capitalisme et de la terre, car le capitalisme a un besoin objectif d’un certain nombre de matières premières nécessaires à la production d’énergie, et se heurte à des limites objectives, la terre offrant des ressources non infiniment renouvelables.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Mais, entre le capitalisme et les hommes, ce qui prédomine, ce sont désormais les valeurs mobilières (capitaux, placements…). La société industrielle devient à la fois de plus en plus mobile et de plus en plus marchande. Mais cette mobilité n’est plus le nomadisme des sociétés sans Etats étudiées par Pierre Clastres. Ce nomadisme connaissait des souverainetés éphémères, militaires, fragiles. La mobilité moderne est une mobilité sous contrôle. Elle l’est avec les permis de voyager que devaient porter sur eux les ouvriers du XIXe siècle (le « livret ouvrier »). Chacun est sous tutelle, et dépendant du système de l’argent : banques, crédit, assurances, centrales d’achat pour grandes surfaces, … .</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Dans ce système où chacun dépend d’une grande machine étatique et marchande lointaine, la liberté de mobilité n’est en rien une liberté comme autonomie. Cette liberté comme autonomie, c’est celle dont disposait le paysan dans une économie localisée, peu monétarisée. La liberté comme mobilité est en fait la liberté de devoir être mobile, de devoir être flexible, de devoir être adaptable, et interchangeable. C’est Spinoza interprété au premier degré : « La liberté, c’est l’intellection de la nécessité ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Confinés, nous voyons que l’on demande d’être encore plus flexible (le télétravail n’a plus d’heure et déborde sur toute la vie), de nous passer plus encore des services publics (réduits au minimum), de nous auto-contrôler plus encore (en nous délivrant à nous-mêmes des autorisations de sortie dérogatoire). La numérisation de tout le vivant et le traçage de tous à tout moment ont fait un grand pas, légitimés par la « santé », réduite au Covid-19, tandis que se multiplie les dégâts collatéraux (chômage, dépressions, violences, …) dus à la gestion de la crise sanitaire. A l’occasion du confinement, le gouvernement, faisant sortir notre pays de la démocratie parlementaire, multiplie les ordonnances, notamment sur le travail, et en profite pour affaiblir les protections sociales. Au même moment, les délais pour décider d’avorter sont encore allongés, après la suppression du délai de réflexion en 2015, et de la notification des droits de la femme enceinte, le ministre Olivier Véran s’étant inquiété, suite au confinement, de la baisse du nombre d’avortements : « Il y a une réduction inquiétante du recours à l’IVG », Public Sénat, 1er avril 2020, formulation pour le moins choquante, loin de l’esprit initial de la loi de Simone Veil. On voit par-là que le confinement n’empêche pas la marche du monde libéral de se poursuivre, et même de forcer l’allure. Toujours plus de mobilisation, toujours plus de « c’est mon choix », toujours plus d’individualisme.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Pas plus en confinement qu’auparavant, l’économie n’est mise au service du bien commun. Le pouvoir de l’argent, et la jouissance malsaine de la transparence, de vouloir tout savoir sur tous, et de vouloir tout contrôler se sont réunis. Ils ont étendu leur emprise de la sphère économique à l’ensemble de la vie. Biopouvoir : le voilà. Si le confinement permettait à chacun de comprendre qu’il va nous falloir, collectivement, reprendre le pouvoir sur nos vies, il n’aura pas été totalement inutile.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><strong>Pierre Le Vigan</strong> (<em>Cercle Aristote</em>, 1er mai 2020)</span></p><p style="text-align: justify;"> </p></blockquote>
Houdaer
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Actualité de Nietzsche
tag:houdaer.hautetfort.com,2020-04-02:6226184
2020-04-02T05:54:39+02:00
2020-04-02T05:54:39+02:00
Oh, pauvres bougres des grandes cités de la politique mondiale,...
<p style="text-align: left;"><a href="http://houdaer.hautetfort.com/media/02/01/3061292810.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6111919" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://houdaer.hautetfort.com/media/02/01/2303999428.jpg" alt="Morning Exercise Edge of Taiyuan , China 2006 by Danny Lyon.jpg" /></a></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia,palatino,serif; font-size: 14pt; background-color: #000000;"><em><span style="color: #ffffff;"><span style="text-align: left; text-transform: none; text-indent: 0px; letter-spacing: normal; font-variant: normal; font-weight: 400; text-decoration: none; word-spacing: 0px; display: inline !important; white-space: normal; orphans: 2; float: none; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: #000000;">Oh, pauvres bougres des grandes cités de la politique mondiale, jeune gens doués, torturés par l'ambition,</span><span class="text_exposed_show" style="text-align: left; text-transform: none; text-indent: 0px; letter-spacing: normal; font-variant: normal; font-weight: 400; text-decoration: none; word-spacing: 0px; display: inline; white-space: normal; orphans: 2; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: #000000;"> vous qui croyez de votre devoir de dire votre mot à propos de tous les évènements qui surviennent - et il en survient toujours ! Qui, lorsque, vous avez soulevé ainsi beaucoup de poussière et de bruit, croyez être le char de l'histoire ! Qui, parce que vous épiez toujours, guettez toujours le moment de placer votre mot, perdez toute véritable productivité ! Quelle que soit votre soif de grandes manoeuvres : le profond silence de la maturation ne vous visite jamais ! L'évènement du jour vous chasse devant lui comme paille au vent, alors que vous croyez chasser l'évènement, - pauvres bougres ! Lorsque l'on veut jouer un héros sur scène, on ne doit pas penser à faire le choeur, on ne doit même pas savoir comment faire le choeur. </span></span></em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia,palatino,serif; font-size: 14pt; background-color: #000000;"><span class="text_exposed_show" style="text-align: left; color: #ffffff; text-transform: none; text-indent: 0px; letter-spacing: normal; font-variant: normal; font-weight: 400; text-decoration: none; word-spacing: 0px; display: inline; white-space: normal; orphans: 2; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: #000000;">Nietzsche, "Aurore", trad. de Julien Hervier</span></span></p><p style="text-align: left;"> </p>
Raymond ALCOVERE
http://raymondalcovere.hautetfort.com/about.html
Mer de forces agitées dont il est la propre tempête
tag:raymondalcovere.hautetfort.com,2020-03-21:6222397
2020-03-21T20:45:37+01:00
2020-03-21T20:45:37+01:00
Savez-vous comment je vois le monde ? Des forces partout. Jeu des forces...
<div class="_5pbx userContent _3576" data-testid="post_message" data-ft="{"tn":"K"}"><p><span style="font-size: 14pt; color: #999999;"><img id="media-6105098" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://raymondalcovere.hautetfort.com/media/02/02/3780806528.jpg" alt="CaXcii5UkAEFnsC.jpg" />Savez-vous comment je vois le monde ? Des forces partout. Jeu des forces et ondes des forces. Il est un et multiple. S’accumulant ici tandis qu’il se réduit là-bas. Mer de forces agitées dont il est la propre tempête. Transformation éternelle dans un éternel va-et-vient avec d’énormes années de retour, flots perpétuel de formes, du plus simple au plus compliqué, allant du plus calme, du plus rigide et du plus froid au plus ardent, au plus sauvage, au plus contradictoire. Ce monde, qui est le monde tel que je le conçois, ce monde dionysien de l’éternelle création de soi-même, de l’éternelle destruction de soi-même, ce monde mystérieux des voluptés doubles... qui donc a l’esprit assez lucide pour le contempler sans désirer être aveugle ?"</span></p><p><span style="font-size: 14pt; color: #999999;">Nietzsche, Fragments posthumes</span></p></div>
Raymond ALCOVERE
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Bien dit !
tag:raymondalcovere.hautetfort.com,2020-03-17:6220939
2020-03-17T16:44:15+01:00
2020-03-17T16:44:15+01:00
« Celui qui ne veut agir et parler qu'avec justesse finit par ne rien...
<div id="js_n" class="_5pbx userContent _3576" data-testid="post_message" data-ft="{"tn":"K"}"><p><span style="color: #999999; font-size: 14pt;">« Celui qui ne veut agir et parler qu'avec justesse finit par ne rien faire du tout. »</span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 14pt;">Friedrich Nietzsche</span></p></div>
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Nietzsche : ”La volonté m'apparaît avant tout comme une chose complexe”
tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2020-01-07:6203603
2020-01-07T15:13:02+01:00
2020-01-07T15:13:02+01:00
Les philosophes ont coutume de parler de la volonté comme si c'était la...
<blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Les philosophes ont coutume de parler de la volonté comme si c'était la chose la mieux connue du monde ; Schopenhauer a même laissé entendre que la volonté était la seule chose qui nous fût réellement connue, entièrement et totalement connue, sans surplus et sans reste ; mais il me semble toujours que Schopenhauer, dans ce cas comme dans d'autres, n'a fait que ce que font d'habitude les philosophes : il a adopté et poussé à l'extrême un préjugé populaire. La volonté m'apparaît avant tout comme une chose complexe, une chose qui n'a d'unité que son nom, et c'est dans cette unicité du nom que réside le préjugé populaire qui a trompé la vigilance toujours en défaut des philosophes. Pour une fois, soyons donc plus circonspects, soyons moins philosophes, disons que dans toute volonté il y a d'abord une pluralité de sentiments, le sentiment de l'état dont on veut sortir, celui de l'état où l'on tend, le sens de ces directions elles-mêmes, "à partir d'ici", "pour aller là-bas", enfin une sensation musculaire accessoire qui même sans que nous remuions bras ni jambes, entre en jeu comme machinalement sitôt que nous nous mettons à vouloir. De même que le sentir, et un sentir multiple, est évidemment l'un des ingrédients de la volonté, elle contient aussi un penser ; dans tout acte volontaire, il y a une pensée qui commande ; et qu'on ne croit pas pouvoir isoler cette pensée du vouloir pour obtenir un précipité qui serait encore de la volonté . En troisième lieu, la volonté n'est pas uniquement un complexe de sentir et de penser, mais encore et avant tout un état affectif, l'émotion de commander dont nous avons parlé plus haut. Ce qu'on appelle le "libre arbitre" est essentiellement le sentiment de supériorité qu'on éprouve à l'égard d'un subalterne. "Je suis libre, c'est à lui d'obéir", voilà ce qu'il y a au fond de toute volonté, avec cette attention tendue, ce regard direct fixé sur une seule chose, ce jugement absolu : "A présent, ceci est nécessaire, et rien d'autre", la certitude qu'on sera obéi, et tout ce qui constitue encore l'état d'âme de celui qui commande. Vouloir, c'est commander en soi à quelque chose qui obéit ou dont on se croit obéi.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Mais que l'on considère à présent l'essence la plus singulière de la volonté, cette chose si complexe pour laquelle le vulgaire n'a qu'un seul nom : s'il arrive que dans un cas donné nous soyons à la fois celui qui commande et celui qui obéit, nous avons en obéissant l'impression de nous sentir contraints, poussés, pressés de résister, de nous mouvoir, impressions qui suivent immédiatement la volition ; mais dans la mesure où nous avons d'autre part l'habitude de faire abstraction de ce dualisme, de nous tromper à son sujet grâce au concept synthétique du "moi" toute une chaîne de conclusions erronées et par suite de fausses évaluations de la volonté elle-même viennent encore s'accrocher au vouloir. Si bien que celui qui veut, croit de bonne foi qu'il suffit de vouloir pour agir.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Comme, dans la plupart des cas, on s'est contenté de vouloir et qu'on a pu aussi s'attendre à l'effet de l'ordre donné, c'est-à-dire à l'obéissance, à l'accomplissement de l'acte prescrit, l'apparence s'est traduite par le sentiment que l'acte devait nécessairement se produire ; bref, celui qui "veut" croit avec un certain degré de certitude que vouloir et agir ne font qu'un, en un certain sens. Il attribue la réussite, l'exécution du vouloir au vouloir lui-même, et cette croyance renforce en lui le sentiment de puissance qu'apporte le succès. Le "libre arbitre", tel est le nom de cet état de plaisir complexe de l'homme qui veut, qui commande, et qui en même temps se confond avec celui qui exécute, et goûte ainsi le plaisir de surmonter des obstacles tout en estimant à part soi que c'est sa volonté qui a triomphé des résistances.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Dans l'acte volontaire, s'ajoute ainsi au plaisir de donner un ordre le plaisir de l'instrument qui l'exécute avec succès ; à la volonté s'ajoutent des volontés subalternes des âmes subalternes et dociles, notre corps n'étant que l'édifice collectif de plusieurs âmes. L'effet, c'est moi ; il se passe ici ce qui se passe dans toute collectivité heureuse et bien organisée ; la classe dirigeante s'identifie aux succès de la collectivité. Dans tout vouloir il s'agit simplement de commander et d'obéir à l'intérieur d'une structure collective complexe, faite, comme je l'ai dit, de plusieurs âmes ; c'est pourquoi un philosophe devrait pouvoir se permettre de considérer le vouloir sous l'angle de la morale, la morale conçue comme la science d'une hiérarchie dominatrice, d'où naît le phénomène de la vie.</span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 10pt;">Friedrich Nietzsche, <em>Par-delà le Bien et le Mal</em> (1876)</span></p></blockquote>
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Nietzsche : ”Le bonheur est un bonheur”
tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2019-12-19:6198965
2019-12-19T00:00:00+01:00
2019-12-19T00:00:00+01:00
Dans le plus petit comme dans le plus grand bonheur, il y a toujours...
<blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Dans le plus petit comme dans le plus grand bonheur, il y a toujours quelque chose qui fait que le bonheur est un bonheur : la possibilité d'oublier, ou pour dire en termes plus savants, la faculté de se sentir pour un temps en dehors de l'histoire. L'homme qui est incapable de s'asseoir au seuil de l'instant en oubliant tous les événements passés, celui qui ne peut pas, sans vertige et sans peur se dresser un instant tout debout comme une victoire, ne saura jamais ce qu'est un bonheur et ce qui est pareil ne fera jamais rien pour donner du bonheur aux autres. Imaginez l'exemple extrême: un homme qui serait incapable de rien oublier et qui serait condamné à ne voir partout qu'un devenir; celui la ne croirait plus en soi il verrait tout se dissoudre en une infinité de points mouvants et finirait par se perdre dans ce torrent du devenir. Finalement en vrai disciple d'Héraclite il n'oserait même plus bouger un doigt. Tout acte exige l'oubli comme la vie des êtres organiques exige non seulement la lumière mais aussi l'obscurité. Un homme qui ne voudrait rien voir qu'historiquement serait pareil à celui qu'on forcerait à s'abstenir de sommeil ou à l'animal qui ne devrait vivre que de ruminer et de ruminer sans fin. Donc, il est possible de vivre presque sans souvenir et de vivre heureux, comme le démontre l'animal mais il est impossible de vivre sans oublier. Ou plus simplement encore, il y a un degré d'insomnie, de rumination, de sens historique qui nuit au vivant et qui finit par le détruire, qu'il s'agisse d'un homme d'une nation ou d'une civilisation.</span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Nietzsche" target="_blank" rel="noopener">Friedrich Nietzsche,</a> <em>Secondes considérations intempestives</em> (1873-1876)</span></p></blockquote>
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Ils ont dit, au sujet de l'art
tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2019-12-01:6194874
2019-12-01T15:11:00+01:00
2019-12-01T15:11:00+01:00
"Muse, chante la colère du fils de Pélée." [Homère] "C'est chose légère...
<blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Muse, chante la colère du fils de Pélée." [Homère]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"C'est chose légère que le poète, ailée, sacrée: il n'est pas en état de créer avant d'être inspiré par un dieu, hors de lui, et de n'avoir plus sa raison; tant qu'il garde cette faculté, tout être humain est incapable de faire oeuvre poétique et de chanter des oracles." [Platon]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"La tragédie est imitation." [Aristote]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"S'il ne sent point du ciel l'influence secrète / Si son astre en naissant ne l'a formé poète, / Sans son génie étroit, il est toujours captif." [Boileau]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Le génie n’est autre chose qu’une grande aptitude à la patience." [Buffon]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"En peinture, il n’y a pas de règle plus raisonnable que l’équilibre des formes : il faut les placer avec la plus grande précision sur leur propre centre de gravité. Une forme mal équilibrée est disgracieuse ; elle provoque en effet l’idée de sa chute et celle de dommage et de douleur, ce sont des idées pénibles quand par sympathie elles acquièrent quelque degré de force et de vivacité." [David Hume]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Est beau ce qui plaît universellement, sans concept." [Emmanuel Kant]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Le génie est le talent de produire ce dont on ne peut donner de règle déterminée, et non pas l'habileté qu'on peut montrer en faisant ce qu'on peut apprendre suivant une règle ; par conséquent, l'originalité est sa première qualité." [Emmanuel Kant]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Quand je me sens bien et que je suis de bonne humeur […], les pensées me viennent en foule et le plus aisément du monde. D’où et comment m’arrivent-elles ? Je n’en sais rien, je n’y suis pour rien." [Wolfgang Amadeus Mozart]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Clos ton œil physique afin de voir d’abord ton tableau avec l’œil de ton esprit." [C.D. Friedrich]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">" Pour acquérir en ce domaine un parfait savoir-faire, ce n'est pas l'inspiration qui peut être d'un quelconque secours, mais seulement la réflexion, l'application et une pratique assidue." [GWF Hegel]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Ce n'est que par la pure contemplation… que sont appréhendées les Idées et la nature du génie consiste précisément dans la capacité par excellence à une telle contemplation … ce qui exige un oubli complet de notre propre personne." [Arthur Schopenhauer]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"[Le génie] atteint un but que les autres ne peuvent même pas voir." [Arthur Schopenhauer]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"L’art sauvera le monde." [Fiodor Dostoïevski]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Un formidable esprit descend dans sa pensée/ Sa parole luit comme un feu / Et son front porte tout un Dieu." [Victor Hugo]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Le goût se trouve partout où la pureté des lignes est présente." [Ledoux]</span><br /><br /><span style="font-size: 10pt;">"Pas d’idées ! Surtout, pas d’idées !" [W. Bouguereau]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Nous avons l’art afin de ne pas mourir de la vérité." [Friedrich Nietzsche]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Tous les grands hommes sont de grands travailleurs, infatigables non seulement à inventer, mais encore à rejeter, passer au crible, modifier, arranger. [De là] les magnifiques mélodies de Beethoven […] triées d’ébauches multiples." [Friedrich Nietzsche]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Je vous enseigne le Surhumain. L'homme est quelque chose qui doit être surmonté." [Friedrich Nietzsche]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Le surhumain est le sens de la terre. Que votre volonté dise : que le surhumain soit le sens de la terre !" [Friedrich Nietzsche]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Vous les solitaires d'aujourd'hui, vous qui demeurez à l'écart, vous serez un peuple un jour : de vous qui vous êtes vous-mêmes élus naîtra un peuple élu – et de lui naîtra le surhumain." [Friedrich Nietzsche]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Qu'est-ce que le singe pour l'homme ? Un objet de risée ou une honte douloureuse. Et c'est exactement cela que l'homme doit être pour le surhumain : un objet de risée ou une honte douloureuse." [Friedrich Nietzsche]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"L'artiste a le pouvoir de réveiller la force d'agir qui sommeille dans d'autres âmes." [Friedrich Nietzsche]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"L'art étant surhumain, il cultive l'élément surhumain en l'homme et se trouve être, par conséquent, un moyen d'évolution de l'humanité au même titre que la religion." [Piet Mondrian]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible." [Paul Klee]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"[L’art] c’est la seule chose qui résiste à la mort." [André Malraux]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">" "Si nos écrivains et artistes venus des milieux intellectuels veulent que leurs oeuvres soient bien accueillies par les masses, il faut que leurs pensées et leurs sentiments changent, il faut qu'ils se rééduquent..." [Mao Zedong]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Mais c'est expressément à Manet que nous devons attribuer d'abord la naissance de cette peinture sans autre signification que l'art de peindre qu'est la "peinture moderne" [George Bataille]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"La main du poète-scribe n'est qu'un appareil enregistreur, un marteau sans maître." [René Char]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"L’Homme habite en poète." [Martin Heidegger]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">" L'art est la mise en œuvre de la vérité." [Martin Heidegger]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"L'artiste doit se faire regretter déjà de son vivant !" [René Char]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Quel est le rapport de l’œuvre d’art avec la communication ? Aucun." [Gilles Deleuze]</span><br /><br /><span style="font-size: 10pt;">"L’idée d’une œuvre d’art conservatrice a quelque chose d’absurde. En se séparant en toute rigueur du monde empirique, de leur autre, les œuvres témoignent que ce monde lui-même doit devenir autre chose." [Adorno]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">" La définition de ce qu’est l’art est toujours donnée à l’avance par ce qu’il fut autrefois, mais n’est légitimée que par ce qu’il est devenu, ouvert à ce qu’il veut être et pourra peut-être devenir." [Adorno]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"[L’artiste est ] une sorte de monstre inconscient, irresponsable, un simple médiateur entre le commun des mortels et une puissance obscure, un Dieu." [Alain Robbe-Grillet]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Le peinte hyperréaliste ne dit pas au spectateur comment il doit ressentir le sujet, il affirme simplement qu’il existe et qu’il vaut la peine de le regarder parce qu’il existe." [Linda Chase]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Les abrutis ne voient le beau que dans les belles choses." [Arthur Cravan]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Créer pour vivre ou vivre pour créer : toute la différence entre l’artiste et l’artisan." [Michel Polac]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Un artiste est presque toujours tendu sur le bord du délire." [Hélène Grimaud]</span></p></blockquote>
Solko
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La mort de Dieu
tag:solko.hautetfort.com,2019-10-23:6185066
2019-10-23T13:33:04+02:00
2019-10-23T13:33:04+02:00
Le dix-neuvième s’ouvre en 1802 avec l’opuscule de Hegel, Wissen und...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">Le dix-neuvième s’ouvre en 1802 avec l’opuscule de Hegel, <em>Wissen und Glaube</em> dans lequel s’énonce avec gravité et pour la première fois le sentiment, cruel et douloureux, mais si romantique à la fois, de « la mort de Dieu ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">Un temps nouveau a commencé, écrit-il. En résumé, Dieu, l’être absolu, étant devenu homme par le Christ, Il est entré dans l’Histoire. Entrant dans l’Histoire, il a cessé d’être absolu, d’être infini, pour exposer sa réalité à « l’acte de passer », d’épouser la relativité du temps, d’éprouver en soi-même toute « la dureté du destin de ce qui est fini » : Ce n'est donc pas seulement la nature humaine du Christ qui meurt sur la croix, mais la nature divine du Père qui se retire et s’efface de ce que l’homme peut raisonnablement envisager. La mort du Christ sur la Croix doit donc être entendue comme impliquant aussi la mort de Dieu : Devant ce constat, l’esprit goûte alors avec certitude la vérité qu’il est mortel, et devient en quelque sorte « certain de soi-même », un esprit « absolu ». Du même coup, le Vendredi Saint qui jadis était historique devient, conformément au credo maçonnique dont le philosophe se fait le serviteur, un Vendredi Saint purement spéculatif.<a style="color: #000000;" href="#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">Mais à quelle tache, quelle œuvre cet « esprit absolu » va-t-il se vouer en ce bas monde ? Quelle politique sera la sienne face au cours des événements ? Le raisonnement d’Hegel, qui consiste ainsi à faire de la raison l’outil de connaissance naturel le plus ultime de l’être, ne le dit pas. Cet « esprit absolu » néanmoins étant devenu la référence pour décider ce qui est vrai ou non, on imagine bien que son combat n’ira pas dans la direction la plus christique, et moins encore la plus mariale. Lucifer a bel et bien sa propre spiritualité…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">De la religion, il ne conserve en un mot que ce que la raison ainsi définie peut en accepter, et rejette le reste dans le champ soit de la superstition, soit d’un mysticisme étranger au champ philosophique dont il a fixé lui-même les limites. En tant qu’homme, le Christ ne peut être qu’un enseignant. Si sa mort sur la croix demeure édifiante, il n’est plus question de considérer sa Résurrection comme un sujet acceptable par cet « esprit absolu ». Elle n’est en aucun cas conceptualisable, comme tout ce qui touche à l’Incarnation. Mais dans un tel raisonnement, que demeure-t-il du Dieu trinitaire, celui des Chrétiens dont pourtant Hegel fait mine de parler, qui est Père, Fils et Saint Esprit, trois personnes en une seule nature ? Il ne parait s’intéresser qu’au Christ en croix, c’est-à-dire à la personne du Fils, envisagée de manière autonome – et non consubstantielle - des deux autres, ce qui n’est pas un point de vue chrétien, pas même protestant…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">Quant à Sa Mère, il n’en est nullement question. On comprend pourquoi :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">La Vierge Marie incarne l’expression la plus pure du surnaturel que ne peut comprendre ni par conséquent accepter « l’esprit absolu » en rébellion contre lui : toute la vie de la Sainte Vierge ne témoigne que de l’existence de Dieu ; non pas sous la forme d’un enseignement spirituel que la raison puisse appréhender, comme c’est le cas des Écritures, mais sous la forme de l’action surnaturelle conjointe du Père, du Fils et du Saint Esprit exercée sur l’intégralité de sa personne physique et spirituelle (Annonciation, conception, rédemption, assomption, couronnement) : Aussi même si « l’esprit absolu » peut encore envisager la réalité historique de la mère de Jésus, aborder ce qu’est véritablement la Vierge – ce qui ne se peut réaliser que dans la prière – lui est impossible. Méditer un mystère de son saint Rosaire relève en effet non du travail de la pensée, mais du plus pur surnaturel : c’est laisser l’Esprit Saint découvrir son âme et enrober son propre cœur, c’est accepter qu’opère le travail secret, parfois fulgurant et souvent imperceptible, du dieu trinitaire en soi-même.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">Tout le travail d’Hegel fut non seulement de nier ce surnaturel, mais encore d’en rendre la probabilité inacceptable et scandaleuse pour tout esprit se réclamant de lui ; littéralement, de dissocier la raison de toute possible compréhension de la transcendance. C’est ce qu’il appelle « la mort de Dieu ». Ce n’est, en réalité, qu’une description de sa propre mort ; sa propre mort à Dieu…</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6047997" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/01/01/3281041996.jpg" alt="Hegel_portrait_by_Schlesinger_1831.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt; color: #000000;">Ô Seigneur, prenez pitié de l’homme sans Dieu, </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 10pt; color: #000000;">Prenez pitié de l’homme qui s’est volontairement privé de Vous !</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6047998" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/00/00/2432862440.jpg" alt="Nietzsche187c.jpg" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">Quatre-vingt ans plus tard Nietzsche, dans le <em>Die fröhliche Wissenschaft</em> (Le Gai Savoir), contestera de manière identique toute valeur rédemptrice du sacrifice du Christ sur la Croix toute valeur rédemptrice :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">« Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! Comment nous consoler, nous les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde a possédé jusqu'à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau. — Qui nous lavera de ce sang ? Avec quelle eau pourrions-nous nous purifier ? Quelles expiations, quels jeux sacrés serons-nous forcés d'inventer ? La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des dieux simplement — ne fût-ce que pour paraître dignes d'eux ? »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">Le texte adopte pour commencer le ton de la lamentation lyrique, qui monte en crescendo du constat du crime (« Dieu est mort ») à la déploration sur la victime (« ce que le monde a possédé de plus précieux, de plus sacré, de plus puissant ») jusqu’à l’affirmation de l’impossible expiation : « Qui nous lavera de ce sang, et avec quelle eau pourrions-nous nous purifier ? ») …</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">Mais peut-il ignorer, ce fils de pasteur luthérien, que le sang qui coule des plaies du Christ, ainsi que l’eau qui jaillit de son flanc, en même temps qu’ils dénoncent nos fautes et mettent en lumière notre culpabilité, forgent également les instruments offerts de notre rédemption ? Là encore, que demeure-t-il du Dieu Trinitaire et de la nature consubstantielle au Père et au Saint-Esprit d’un Christ réduit à n’être que la victime passive de l’abomination humaine ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;"> « <em>La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous</em> ? » : Ah ! Plutôt que d’accueillir en soi le «<em> fiat</em> » agenouillé devant la Croix de Marie et de Jean, voilà que l’homme sans Dieu tente à présent de comparer la grandeur de ses actes à la grandeur de la Crucifixion ! Pauvre Nietzsche ! Pauvre homme sans Dieu qui tourne le dos à la filiation adoptive, sans la considérer davantage ! Ne voit-il pas qu’à cet endroit même où chaque mortel manque à accomplir son œuvre, en Sa Passion, Sa Charité, Sa Divinité, Christ, Lui, paracheva la Sienne, pour les siècles des siècles ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;">Quant au sophisme final, luciférien au possible, « <em>Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des dieux simplement </em>? » ne sonne-t-il pas tel un assentiment étonnamment soumis à la proposition du Satan de la <em>Genèse</em> : « Vous serez comme des dieux » ? … Non, il n’eut rien de « <em>fröhliche </em>», ce triste savoir du surhomme, pas davantage que celui de cet « esprit absolu », par lesquels s’ouvrit et se ferma ce siècle, jetant la peine au cœur de l’homme sans Dieu pour des générations, en leur fermant l’accès au Ciel... Seigneur, ayez pitié… Seigneur, ayez pitié de l’homme sans Dieu…</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6047999" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/01/00/2272257193.JPG" alt="hegel,nietzsche,gai savoir,mort de dieu,franc-maçonnerie,christianisme," /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000;"><a style="color: #000000;" href="#_ftnref1" name="_ftn1">[1]</a> Bien avant Renan, Hegel a publié une <em>Vie de Jésus</em> envisagée sous un jour purement historique et gommant avec méticulosité tout aspect surnaturel. Elle commence par cette profession de foi maçonnique : « La raison pure, qui ne saurait être bornée, est la divinité elle-même ».</span></p>
Café philosophique de Montargis
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Comte-Sponville : Un philosophe, c'est quelqu'un qui pratique la philosophie
tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2019-10-02:6179866
2019-10-02T09:09:00+02:00
2019-10-02T09:09:00+02:00
Je ne sais plus si c'est Guitton ou Thibon qui raconte l'anecdote, comme...
<blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Je ne sais plus si c'est Guitton ou Thibon qui raconte l'anecdote, comme lui étant personnellement arrivée. La scène se passe au début du XXe siècle, dans une campagne un peu reculée. Un jeune professeur de philosophie, se promenant avec un ami, rencontre un paysan, que son ami connaît, qu'il lui présente, et avec lequel notre philosophe échange quelques mots.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">— Qu'est-ce que vous faites dans la vie?, lui demande le paysan.</span><br /><span style="font-size: 10pt;">— Je suis professeur de philosophie.</span><br /><span style="font-size: 10pt;">— C'est un métier?</span><br /><span style="font-size: 10pt;">— Pourquoi non? Ça vous étonne?</span><br /><span style="font-size: 10pt;">— Un peu, oui!</span><br /><span style="font-size: 10pt;">— Pourquoi ça?</span><br /><span style="font-size: 10pt;">— Un philosophe, c'est quelqu'un qui s'en fout... Je ne savais pas que cela s'apprenait à l'école!</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Ce paysan prenait « philosophe » au sens courant, où il signifie à peu près, sinon quelqu'un qui s'en fout, du moins quelqu'un qui sait faire preuve de sérénité, de tranquillité, de recul, de décontraction... Un sage? Pas forcément. Pas totalement. Mais quelqu'un qui tend à l'être, et tel est aussi, depuis les Grecs, l'étymologie du mot (philosophos : celui qui aime la sagesse) et son sens proprement philosophique. On me dit parfois que cela n'est vrai que des Anciens... Ce serait déjà beaucoup. Mais c'est oublier Montaigne. Mais c'est oublier Spinoza. Mais c'est oublier Kant (« La philosophie est la doctrine et l'exercice de la sagesse, écrivait-il dans son Opus postumum, non simple science ; la philosophie est pour l'homme effort vers la sagesse, qui est toujours inaccompli »). Mais c'est oublier Schopenhauer, Nietzsche, Alain... Le philosophe, pour tous ceux-là, ce n'est pas quelqu'un de plus savant ou de plus érudit que les autres, ni forcément l'auteur d'un système ; c'est quelqu'un qui vit mieux parce qu'il pense mieux, en tout cas qui essaye (« Bien juger pour bien faire », disait Descartes : c'est la philosophie même), et c'est en quoi le philosophe reste cet amant de la sagesse, ou cet apprenti en sagesse, que l'étymologie désigne et dont la tradition, depuis vingt-cinq siècles, n'a cessé de préserver le modèle ou l'exigence. Si vous n'aimez pas ça, n'en dégoûtez pas les autres.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Qu'est-ce qu'un philosophe? C'est quelqu'un qui pratique la philosophie, autrement dit qui se sert de la raison pour essayer de penser le monde et sa propre vie, afin de se rapprocher de la sagesse ou du bonheur. Cela s'apprend-il à l'école? Cela doit s'apprendre, puisque nul ne naît philosophe, et puisque la philosophie est d'abord un travail. Tant mieux si cela commence à l'école. L'important est que cela commence, et ne s'arrête pas. Il n'est jamais ni trop tôt ni trop tard pour philosopher, disait à peu près Épicure, puisqu'il n'est jamais ni trop tôt ni trop tard pour être heureux. Disons qu'il n'est trop tard que lorsqu'on ne peut plus penser du tout. Cela peut venir. Raison de plus pour philosopher sans attendre.</span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Comte-Sponville" target="_blank" rel="noopener">André Comte-Sponville</a>, <em>Dictionnaire philosophique</em> (2001)</span></p></blockquote>
tiniak
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Nihil Lied
tag:pavupapri.hautetfort.com,2019-08-29:6172702
2019-08-29T21:32:00+02:00
2019-08-29T21:32:00+02:00
La vie prend des chemins d'arabesques oblongues pour nous tendre la main...
<p><strong>La vie</strong> prend des chemins d'arabesques oblongues<br />pour nous tendre la main et guider nos poussières<br />que des vents hasardeux arrachent à la pierre<br />essaimant des ailleurs aux dents plus ou moins longues<br />ce durant, il faut être, aussi savoir aimer</p><p><strong>La mort</strong> est une lèvre ouverte sur un gouffre<br />avec les yeux postés aux quatre coins du temps<br />elle aspire, elle aspire et tout passe dedans<br />au bout de l'aller simple où rien jamais ne souffre<br />c'est l'instant, bien certain, de devoir s'oublier</p><p>Qu'hiers ni lendemains n'inquiètent l'<strong>aujourd'hui</strong><br />puisque, sur le chemin, la mort est dans la vie</p><p> </p><p style="text-align: center;"><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/KaIORi2ovNc" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #808080;">tiniak ©2019 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK</span></p>
Zed
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En finir avec le cancer du nihilisme...
tag:metapoinfos.hautetfort.com,2019-08-24:6170653
2019-08-24T13:00:00+02:00
2019-08-24T13:00:00+02:00
Le 3 juin 2019, Pierre Bergerot recevait, sur TV libertés ,...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Le 3 juin 2019, <strong>Pierre Bergerot</strong> recevait, sur <em><a href="http://www.tvlibertes.com/">TV libertés</a></em>, <strong>Pierre Le Vigan</strong>, à l'occasion de la publication de son essai intitulé <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2019/02/18/achever-le-nihilisme-6129755.html"><em><strong>Achever le nihilisme</strong></em></a> (Sigest, 2019).<br /></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Urbaniste, collaborateur des revues <a href="http://www.revue-elements.com/"><em>Eléments</em></a>, <em>Krisis</em> et <em>Perspectives libres</em>, Pierre Le Vigan a notamment publié <strong><em>Inventaire de la modernité avant liquidation</em></strong> (Avatar, 2007), <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2009/10/14/le-front-du-cachalot.html"><em><strong>Le Front du Cachalot</strong> </em></a>(Dualpha, 2009), <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2011/10/16/la-banlieue-contre-la-ville.html"><strong><em>La banlieue contre la ville</em></strong></a> (La Barque d'Or, 2011), <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2012/06/24/ecrire-contre-la-modernite.html"><strong><em>Écrire contre la modernité</em></strong></a> (La Barque d'Or, 2012), <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2015/06/07/de-la-devastation-certaine-d-un-monde-au-possible-surgissement-du-neuf.html"><em><strong>Soudain la postmodernité</strong></em></a> (La Barque d'or, 2015), <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2017/09/28/de-romulus-a-le-corbusier-les-metamorphoses-de-la-ville-5984207.html"><em><strong>Métamorphoses de la ville - De Romulus à Le Corbusier</strong></em></a> (La Barque d'Or, 2017). </span></span></p><p> </p><p> <iframe width="373" height="210" src="https://www.youtube.com/embed/pm0MKn8VJ30" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p>
Café philosophique de Montargis
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Compte-rendu du débat ”Les apparences sont-elles toujours trompeuses?”
tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2019-07-27:6166930
2019-07-27T18:34:00+02:00
2019-07-27T18:34:00+02:00
Le café philosophique de Montargis se réunissait le 19 juillet 2019 pour...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le café philosophique de Montargis se réunissait le 19 juillet 2019 pour une nouvelle séance, portant sur le sujet "<em>Les apparences sont-elles toujours trompeuses ?</em>" Ce sujet s’inspire d’un lieu commun, une formule <em>"populaire"</em> (les "<em>apparences trompeuses</em>" ; "<em>l’habit ne fait pas le moine</em>"), qu’il s’agit de remettre en question. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une courte vidéo publicitaire est diffusée en début de séance : en ce qu’elle thématise des apparences trompeuses et cocasses, <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2019/07/19/ne-jugez-pas-trop-vite-6164865.html" target="_blank" rel="noopener">cette publicité nous introduit dans le sujet.</a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Un premier intervenant affirme que les apparences sont parfois trompeuses, parfois non. Par ailleurs, il souligne le lien entre apparences et perception : l’apparence est d’abord une question de "sens" (la vue, l’ouï, le goût, etc.) ; or nos sens sont imparfaits et variables en fonction des individus. Il faut donc se demander, d’une part, si nos sens sont fiables ; d’autre part, si l’interprétation qu’on donne de nos sensations est correcte. Sachant que cette interprétation est soumise à nos croyances, à nos préjugés, etc. on peut penser que notre façon d’appréhender la réalité est biaisée, voire très peu fiable. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Un deuxième intervenant rebondit : notre perception du monde est prisonnière de nos dispositifs sensoriels et cérébraux – qui sont foncièrement limités. Nous captons une toute petite partie des ondes lumineuses et sonores, et à partir de cela, nous interprétons le monde. Or cette interprétation ne peut qu’être partielle. Par ailleurs, la science démontre que la réalité est souvent contre-intuitive (c’est-à-dire que le monde "perçu" ne correspond souvent pas à la réalité des choses, comme étant décrite par la science : apparemment, la terre est plate ; apparemment, c’est le Soleil qui tourne autour de la terre, et non vice-versa).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Un troisième intervenant déplace alors le débat, en s’interrogeant sur les rapports entre "apparence" et "image". <em>L’"apparence"</em> est d’abord <em>l’"image".</em> Or l’image, ce n’est pas la réalité : ce n’est qu’une "partie" de la réalité. Cela ne peut que renvoyer à la théorie de la perception d’Henri Bergson (<em>Le Rire</em>, 1900), selon laquelle le sujet percevant "découpe", par ses sens, des portions de réel. Le fruit d’un tel <em>"découpage"</em> est, donc, une <em>"image".</em> L’intervenant poursuit avec un exemple : lorsqu’on se regarde dans un miroir, on s’aperçoit que notre main droite est devenue notre main gauche. Pourtant, cet être symétrique par rapport à nous (apparence), c’est bien nous-mêmes (réalité) ! Dès lors, comment aller au-delà de l’image ? L’intervenant conclut en disant que les apparences sont toujours trompeuses, puisque essentiellement partielles. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une intervenante revient sur la question de l’image : avec l’exemple du selfie, elle montre que l’image (cette "<em>portion de réalité</em>" partielle et partiale) peut échapper à notre contrôle. Ainsi, un selfie chargé sur un réseau social échappe aux prises de son auteur, et finit par être partagé sans son entier consentement. Cela a une autre implication : c’est surtout par l’"image" qu’on espère pouvoir susciter une réaction chez l’autre (le fameux like). Cela semble révéler la place centrale occupée par l’image dans la société actuelle. De plus, l’image est manipulable : avec des outils comme Photoshop, on est en mesure de manipuler les images – tout en agissant, donc, sur l’apparence, sans pouvoir intervenir sur la vraie nature de la chose.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">A cette intervention s’en greffe une autre : une intervenante pointe l’importance qu’on attribue à l’image renvoyée aux autres. D’où l’achat de biens de luxe et de status symbols. Suit une mise en rapport des sociétés de communication actuelles (qui tendent à cacher la réalité) avec celles d’autres fois (qui, elles, promouvaient la vérité).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/01/4098201341.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6017254" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/01/4227542733.jpg" alt="bergson,platon,nietzsche" /></a>Afin de recentrer le débat sur la question posée, on se demande ce qu’il faut entendre par "<em>apparences toujours trompeuses</em>", et <em>"trompeuses"</em> par rapport à quoi. Nous évoquons l’<a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2014/04/23/platon-la-caverne-5354042.html" target="_blank" rel="noopener">allégorie de la Caverne</a> de Platon (<em>La République</em>, livre VII). Si la caverne représente le monde sensible, et les prisonniers, la condition humaine, on dira que, selon Platon, les apparences sont toujours trompeuses : en effet, les sens nous livrent un monde qui ne correspond pas à la vraie nature des choses. Celle-ci ne peut être découverte que via un chemin cognitif, où l’entendement (le nous grec) joue un rôle majeur. Cette image nous permet de revenir sur les propos du deuxième intervenant : sachant que l’allégorie de la Caverne est un récit fondateur de la pensée occidentale, on peut penser que la science elle-même présuppose le caractère trompeur des apparences. Elle ne peut donc pas le démontrer – ce serait une <em>petitio principi</em>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Encore faut-il rappeler que le chemin cognitif dont parle Platon est semé d’embouches : sortant de la caverne, le prisonnier est ébloui par la lumière du Soleil, et il lui faut un temps d’adaptation pour appréhender la vérité.</span><br /><span style="font-size: 10pt;">Nous rappelons également la conclusion de l’allégorie platonicienne : si quelqu’un tentait de délivrer les autres prisonniers, ceux-ci seraient prêts à le tuer. Ce, pour souligner l’emprise qu’ont les apparences sur l’homme du commun. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une intervenante rebondit sur l’allégorie, montrant que la "connaissance" dont disposent les prisonniers ne requiert pas d’effort personnel (les prisonniers se contentent de regarder les ombres qui défilent devant eux). De plus, elle est complètement "organisée" par d’autres individus – les personnes qui font défiler des objets derrières eux. On voit, ici, une représentation des "manipulations" (y compris médiatiques et politiques) qu’on peut opérer via les apparences. L’intervenante fait également un parallèle avec le film <em><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2019/07/01/matrix-6166927.html" target="_blank" rel="noopener">Matrix</a>.</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une troisième intervenante prend ensuite la parole, pour poser une question : on nous dit que les apparences sont trompeuses, certes. Mais nous donne-t-on les clés pour se détromper ? La rhétorique des apparences "trompeuses" ne serait-elle pas qu’un moyen pour rabaisser ceux qui n’ont pas les outils pour aller au-delà ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Deux intervenants répondent à cette question : selon le premier, le <em>"système"</em> n’a pas intérêt à ce qu’on aille au-delà des apparences ; d’où le fait que, malgré les moyens de diffusion de la culture, les <em>"clés"</em> pour se détromper restent cachées. En revanche, selon le second, une démarche cognitive seulement "personnelle" aboutit souvent à des erreurs : on pense notamment à ceux qui cherchent, par eux-mêmes, la vérité sur internet, et qui finissent par adhérer à des thèses complotistes. La recherche de la vérité requiert, donc, un socle de connaissances préalables, qu’on ne peut acquérir que par la fréquentation de la science (entreprise collective) et des œuvres de l’esprit. Un autre intervenant essaie de faire la part des choses : le modèle à suivre pour aller au-delà des apparences serait, peut-être, celui du scientifique. Grâce à sa maîtrise d’une méthode rigoureuse, le scientifique peut arriver à formuler par lui-même des hypothèses et des théories. Ce, sans prétendre délivrer des vérités absolues : le vrai scientifique connaît les limites de la science, ainsi que le caractère toujours "provisoire" des vérités scientifiques. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/00/00/4216529962.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6017256" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/00/00/3052673523.jpg" alt="bergson,platon,nietzsche" /></a>Un quatrième intervenant revient sur la question posée plus haut : lorsqu’on pointe le caractère trompeur des apparences, ne finit-on pas par rabaisser ceux qui n’ont pas les moyens pour aller au-delà des apparences ? De fait, la "recherche cognitive" dont parle Platon est toujours conditionnée par des facteurs sociaux (des différences de capital culturel, par exemple) ; or Platon lui-même est un penseur fort élitiste. Dès lors, insister sur la <em>"tromperie"</em> des apparences, n’est-ce pas reproposer un modèle élitiste de la connaissance – où seuls les plus <em>"instruits"</em> peuvent saisir la vérité, à la différence du petit peuple inculte ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Ces considérations amènent une intervenante à montrer que, même au sein de la communauté scientifique, les "apparences" peuvent tromper : il est notamment question des "charlatans", qui exploitent leur renommée, leurs capacités persuasives et leur statut (leur <em>"apparence"</em> : le fait qu’ils apparaissent comme étant compétents), pour proposer des hypothèses farfelues. Ainsi revient-on à la question du lien entre <em>"apparence"</em> et <em>"manipulation"</em> : on peut exploiter ses apparences pour manipuler autrui. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">On poursuit sur ce lien, en montrant que les mécanismes du capitalisme tendent à entraver la recherche de la vérité. Dans ce cadre, on fait une digression sur le caractère obscur de la facture de l’eau : selon une intervenante, tout est fait pour que l’usager ne comprenne pas cette facture. Les "clés" pour la déchiffrer restent, donc, cachées, au profit de ceux qui – dans le <em>"système"</em> – exploitent notre ignorance. Cependant, on peut se demander si ce caractère obscur dépend vraiment d’une volonté de tromper : de fait, il se peut que l’agent qui établit la facture ne comprenne pas, lui-même, tous les paramètres qu’il utilise. Ainsi, une erreur sur la facture – qui nous apparaît comme étant une manipulation intentionnelle – n’est que le fruit d’une mécompréhension à d’autres niveaux. Un intervenant souligne alors la complexité des logiciels, utilisés par les collectivités pour établir les factures. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Après cette digression, une intervenante recentre le questionnement sur le sujet : par rapport à quoi les apparences seraient-elles trompeuses ? Soit elles sont trompeuses par rapport à une vérité absolue – correspondant à la vraie nature des choses. Mais alors, peut-on vraiment atteindre cette vérité et cette vraie nature ? Soit elles sont trompeuses par rapport aux impressions ultérieures qu’on peut se faire sur une chose (ainsi puis-je trouver une personne gentille, alors qu’elle s’avère être par la suite malpolie et violente). Mais alors, ne risque-t-on pas de s’enfermer dans une spirale d’apparences, toutes potentiellement trompeuses ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Pour répondre à ces questions, on revient sur le lien entre <em>"apparences"</em> et <em>"images"</em> : sachant que les "apparences" sont des "images" des choses, nous avons souvent le réflexe de vouloir aller au-delà de l’image, pour saisir la chose elle-même. Nous nous laissons interroger par les apparences. D’une part, cela est fort souhaitable (il s’agit du mécanisme de base de tout processus imaginatif) ; mais, d’autre part, il ne faut pas tirer des conclusions trop vite. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/00/02/1900702576.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6017257" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/00/02/599094580.jpg" alt="bergson,platon,nietzsche" /></a>Par ailleurs, le fait de se laisser interroger par les apparences, voire de se faire duper par nos sens, peut être fort plaisant : on pense notamment aux illusions du magicien, ou aux trompe-l’œil dans l’art. Un intervenant affirme, donc, qu’on aime se faire tromper par les apparences : par exemple, lorsqu’on se construit un personnage (via la façon de s’habiller, de se mouvoir, etc.), on est souvent fascinés par notre propre personnage. Par ailleurs, cela stimule les autres à "aller au-delà des apparences", pour découvrir notre vraie nature. Mais ce côté plaisant des apparences peut aussi être utilisé à mauvais escient : on pense notamment à toutes les stratégies de marketing, utilisées pour nous manipuler et pour augmenter les profits des entreprises. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une question est ensuite posée : qu’est-ce que cela serait si les apparences n’étaient pas trompeuses ? Ce qui fait, justement, l’intérêt des relations humaines, c’est qu’Autrui ne se donne pas immédiatement à nous ; il faut le découvrir au fur et à mesure, passer des apparences à la vraie nature. La question se pose, donc, de savoir en quoi consiste cette vraie nature. On reprend l’objection proposée tout à l’heure : l’apparence est-elle trompeuse par rapport à quoi ? A’ une vraie nature, ou bien à une impression ultérieure ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une chose est certaine, dit un autre intervenant : il faut à tout prix éviter d’être crédule, de trop croire aux apparences. Même s’il est vrai qu’il est plaisant de découvrir les choses et les personnes au fur et à mesure, il faut néanmoins rester vigilant. Pourtant, notre premier rapport au monde et à autrui se base sur les apparences : quels seraient, donc, les critères de cette vigilance ? Peut-être faudrait-il admettre une certaine "vérité" des apparences ; c’est plutôt l’interprétation qu’on en donne qui peut être trompeuse. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Ainsi revient-on sur le lien entre apparences et interprétation : une intervenante souligne que les apparences sont toujours interprétées en fonction de nos préjugés. Cela a des répercussions importantes dans notre vie de tous les jours – dans un entretien d’embauche, un candidat peut être choisi en fonction des pré-jugés de l’employeur. S’ensuit une courte digression sur les critères de recrutement dans les entreprises. Une intervenante évoque, ici, l’impact des préjugés sur les minorités, ainsi que les difficultés de l’intégration. Mais – fait remarquer une autre intervenante – il se peut que les personnes discriminées ne fassent pas assez d’efforts pour montrer leurs réelles compétences, et se complaisent dans la victimisation.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Ce point soulève une question ultérieure : comment lire les apparences ? Y a-t-il un moyen de les déchiffrer correctement, et de s’en servir dans une quête de la vérité ? On considère les modalités de rédaction du CV : ces modalités étant différentes selon les pays, on peut supposer qu’il y a différentes façons de "déchiffrer" les apparences – celles-ci étant, dans ce cas précis, "<em>ce qui apparaît</em>" sur le CV. Savoir rédiger un CV, c’est prévoir la façon par laquelle il sera déchiffré par l’employeur, et s’y adapter.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Sans transition, on déplace le débat sur la question des rapports entre <em>"apparences"</em> et "art" : les apparences que mobilise l’artiste peuvent-elles être définies <em>"trompeuses"</em> ? Si l’on prend le cas du cinéma, on se rend compte qu’ici l’on est dans la pure apparence (la réalité n’est restituée que par une séquence d’images, 24 par seconde) ; pourtant, le cinéma nous plaît, on lui attribue une valeur artistique. Selon une intervenante, l’art doit être illusion : en effet, par l’art, on vise à quitter la réalité, à s’évader, à rêver.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Mais – rebondit une autre intervenante –, dans le cas de l’art on sait pertinemment qu’il s’agit d’une illusion. On peut même aller plus loin, en reprenant Umberto Eco pour qui la seule vérité se trouve dans le mensonge des arts : dans un monde où les vérités religieuses et politiques ont été profondément remises en question, on se tourne vers l’art – monde de l’illusion – pour y trouver une nouvelle forme de vérité (qui oserait douter aujourd’hui qu’Anna Karénine est bien morte ?). </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/00/01/1414491200.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6017258" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/00/01/2442245081.2.jpg" alt="bergson,platon,nietzsche" /></a>Mais l’art est-il vraiment si "illusoire" que cela ? Si l’artiste se sert d’illusions et d’apparences (c’est, là, tout l’aspect <em>"technique"</em> de son travail), le message véhiculé par son œuvre n’est pas illusoire. Or ce message, c’est l’essence même de l’art ! C’est pourquoi – dit une intervenante – lorsque l’aspect technique prend le dessus sur le message (comme dans les nouveaux <em>Star Wars</em>), la valeur artistique diminue. Toutefois, cet exemple peut être contesté : les générations qui ont grandi avec les nouveaux <em>Star Wars</em> tendent à les préférer aux vieux. Cela semble montrer, d’une part, que les rapports entre "<em>aspect technique</em>", message et appréciation esthétique est fort complexe ; d’autre part, que les modalités de déchiffrage des apparences varient avec le temps et les technologies. Dans ce cadre, on considère l’exemple de l’architecture.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Pourtant, une même racine semble relier 1) le plaisir qu’on tire de l’ "<em>illusion artistique</em>" et 2) notre incapacité à aller au-delà des apparences – incapacité qui peut être exploitée par des esprits malveillants : dans les deux cas, on se laisse bercer par des <em>"images",</em> qu’on appréhende de façon souvent passive. Cela est vrai pour l’art aussi : pour paraphraser Nietzsche, nous nous laissons fasciner par l’œuvre d’art, sans questionner le processus créatif qui la sous-tend. De même, il est rare que nous approfondissions les connaissances qu’on nous délivre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le débat tourne à sa fin. Un intervenant remarque que, jusqu’ici, on a sous-évalué la possibilité de faire confiance aux apparences : malgré tout, on reste dans une vision platonicienne du monde. On peut, donc, se demander : y a-t-il un moyen de faire confiance aux apparences ? Une intervenante affirme que, pour faire confiance aux apparences, il faut avoir une intuition aiguisée. Un autre intervenant propose un contre-exemple : en botanique, les apparences, loin de nous tromper, nous détrompent : c’est par l’observation de l’apparence d’une plante qu’on peut la distinguer d’une plante semblable, mais venimeuse. Mais, pour effectuer cette distinction, il faut que l’observation soit instruite par des connaissances. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le débat se conclut avec une intervention sur le pouvoir déformant du langage : en ce que ce dernier est incapable de restituer la chose elle-même, il vient complexifier les rapports entre apparence, réalité et tromperie. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une fois le débat terminé, nous avons fait le point sur la saison 2018-2019 et parlé du prochain café philo – qui se tiendra le vendredi 4 octobre 2019. Il s’agira d’une séance "spéciale", visant, entre autres, à célébrer les 10 ans du café philo de Montargis. Dans ce cadre, le sujet portera sur un sujet portant sur la pratique de la philosophie : "Le bon philosophe a-t-il toujours raison?". Nous avons également mentionné la date de la deuxième séance 2019-2020 (le 8 novembre), puis un café philo spécial en collaboration avec la Médiathèque de Montargis, le vendredi 6 décembre à 18 heures. Prochain rendez-vous donc le vendredi 4 octobre 2019 pour une séance spéciale les 10 ans du café philo. Le sujet portera sur cette question : "<em>Le bon philosophe a-t-il toujours raison ?</em>"</span></p>
Café philosophique de Montargis
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Compte-rendu du débat: ”Les hommes ont-ils besoin d’être gouvernés?”
tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2019-07-15:6164388
2019-07-15T00:00:00+02:00
2019-07-15T00:00:00+02:00
Le café philosophique de Montargis se réunissait le 14 juin 2019 pour un...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le café philosophique de Montargis se réunissait le 14 juin 2019 pour un débat portant sur le sujet : "<em>Les hommes ont-ils besoin d’être gouvernés ?</em>" La soirée commence par la diffusion d’un extrait du Seigneur des Anneaux ("Un anneau pour les gouverner tous").</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Un premier participant s’arrête sur quelques termes de ce sujet, a priori "sans objet" pour lui. Le terme "<em>d’hommes</em>", pour lui, est une traduction sujette à caution puisque les Anglais parlent de "<em>human beings</em>". Du reste, pourquoi ne pas parler aussi de "<em>femmes</em>", relate un animateur, en écho aux réactions qu’il a pu entendre. La question de l’espèce homo sapiens, qui a une dimension dans le temps et l’espace, laisse apparaître, dit ce premier intervenant, que l’homme a produit des systèmes sans gouvernement. Ou plutôt des êtres humains avec des modèles imparfaits. Que signifie gouverner ? Ne confond-on pas gouvernance et gouvernement ? La gestion ne l’est pas tout autant. Que signifie le gouvernement ? Est-il question de gouvernance étatique, de pouvoir ou d’autorité ? L’autorité peut aussi qualifier cette autorité qu’un homme de savoir peut avoir et qui peut m’être utile.</span><br /><span style="font-size: 10pt;">Derrière ce sujet, il y a en effet, dit un animateur, la distinction entre gouverner et gérer, entre gouvernement et gouvernance. Étant donné que dans l’histoire il y a eu des communautés humaines qui ont semblé être sans gouvernement, la question interroge : ces communautés ne semblent pas vouées à disparaître ou à retourner dans un mode d’existence soumis à un certain gouvernement. N’y aurait-il besoin que ces communautés aient besoin d’une forme de gouvernement, après un passage accidentel et temporaire sans gouvernement. La question du débat de ce soir, assez classique philosophiquement, est en réalité intéressante car pleine de présupposés et de possibilités de discussions.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une participante parle de ce terme de besoin et de la forme passive du verbe gouverner ("<em>être gouverné</em>"), ce qui présuppose une forme de soumission (que notamment les femmes, ajoute-t-elle, ne veulent surtout plus !). Qu’en est-il du besoin ? Parle-t-on d’un besoin naturel ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une personne du public considère qu’à partir du moment où l’homme vit en communauté, un gouvernement, ou plutôt une organisation, est nécessaire ("<em>Ce qui donne naissance à une société, c’est, je crois l’impuissance où se trouve chaque individu à se suffire à lui-même</em>" disait Platon). Dès que l’on est nombreux, le vivre ensemble se heurte aux intérêts individuels. L’organisation des choses nécessiterait une forme de délégation de pouvoir afin d’imposer des mesures, comme c’est le cas pour les questions environnementales. Les animaux seuls n’ont pas besoin d’être gouvernés, certes, mais les hommes ont besoin d’être gouvernés : "On voit d'une manière évidente pourquoi l'homme est un animal sociable à un plus haut degré que les abeilles et tous les animaux qui vivent réunis" disait Aristote. Emmanuel Kant écrivait de son côté que "<em>l'homme est un animal qui, lorsqu'il vit parmi d'autres membres de son espèce, a besoin d'un maître</em>."</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Malgré tout, pourquoi ne pas considérer que, d’une manière ou d’une autre, les sociétés gouvernées ou non peuvent être transitoires ou non. Par ailleurs, se placer du côté de l’auto-organisation d’une société par elle-même c’est se placer du côté de Saint-Simon ou de Bakounine qui prônent une autre forme d’organisation via des échanges commerciaux, à ce détail prêt que ces échanges peuvent aboutir à des situations violentes.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/02/303148547.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6013636" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/02/1211932597.jpg" alt="aristote,kant,saint-simon,bakounine,hobbes,nietzsche,fourrier,spinoza,machiavel,proudhon,la boétie,rousseau" /></a>La meilleure organisation possible est aussi la vraie question, avec de mauvais gouvernements. Et l’amélioration sera perpétuelle, en sachant, dit un intervenant, que la démocratie est le meilleur des systèmes : "<em>Par ce qui précède je pense avoir assez montré les fondements de l'État démocratique, duquel j'ai parlé en premier parce qu'il semblait le plus naturel et celui qui est le moins éloigné de la liberté que la nature reconnaît à chacun</em>" écrivait <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2019/06/06/spinoza-la-democratie-est-le-regime-le-plus-naturel-6155738.html" target="_blank" rel="noopener">Baruch Spinoza</a>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Pour un autre participant le dilemme est la limite du pouvoir et les abus de ce pouvoir. Il faut qu’il y ait un accord entre le peuple et son représentant. Le pouvoir est la recherche de ce que désire une certaine majorité.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Cette historie de délégation de pouvoir, qu’on le veuille ou non, est au cœur de la démocratie actuelle et elle renvoie au<a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2019/06/10/hobbes-l-6157429.html" target="_blank" rel="noopener"> Léviathan de Hobbes</a> ("<em>C’est comme si chacun disait à chacun : j’autorise cet homme ou cette assemblée et je lui abandonne mon droit de me gouverner moi-même, à cette condition que tu lui abandonnes ton droit, et que tu autorises toutes ses actions de la même manière</em>"). Les citoyens acceptent de se délester une partie de leur liberté au profit d’une puissance qui sera chargée de les libérer. C’est le fondement des démocraties participatives, avec le risque que le citoyen laisse "<em>les clés du camion"</em> à son ou ses représentants jusqu’à la prochaine élection, quelques années plus tard. De fait, dit une intervenante, "<em>on est gouvernés."</em> Mais la question est aussi celle du pouvoir et des conquêtes par des hommes qui ont ce désir plus que tout. "<em>Il y a des leaders et des suiveurs</em>" : nous sommes tous, quelque part, gouvernés par nos sens, nos émotions mais aussi des besoins, et certains nous gouvernent, qu’on les appelle influenceurs ou autrement.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">À partir du moment où je suis gouverné, dit une autre participante, je suis mis en situation de ne pas "<em>pouvoir</em>" malgré mes capacités. Le mot de "pouvoir" devient de fait l’équivalent de la "<em>capacité de dominer</em>" plutôt que de la "<em>capacité de faire</em>". L’homme délégué n’aurait plus la garantie d’être notre représentant. La monarchie de droit divin considérait que la personne à la tête d’un pays détenait une représentation incontestable et une autorité légitime. Autorité et pouvoir peuvent se conjuguer mais aussi être séparées, comme le prouve l’exemple de Gandhi.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/01/4037861106.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6013637" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/01/1982786491.jpg" alt="aristote,kant,saint-simon,bakounine,hobbes,nietzsche,fourrier,spinoza,machiavel,proudhon,la boétie,rousseau" /></a>Être gouverné, réagit une autre personne du public, ce n’est pas forcément être dominé. Gouverner c’est "avoir un gouvernail", avoir un cap, prendre une décision et s’y tenir. Mais on peut aussi être gouverné par soi-même, comme le montre l’exemple de l’artiste. Et puis, il y a ces hommes et ces femmes qui choisissent d’être gouvernés : ce sont ces suiveurs dont on parlait mais aussi cette <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2019/06/09/la-boetie-pauvres-gens-miserables-peuples-insenses-nations-o-6157146.html" target="_blank" rel="noopener">servitude volontaire théorisée par Étienne de la Boétie</a>. Sans passion, il semblerait que l’on ne peut pas gouverner vers un but ("<em>Pauvres gens misérables, peuples insensés, nations opiniâtres à votre mal et aveugles à votre bien !</em>").</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La différence entre dominants et dominés est vieille comme le monde, dit un autre participant.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Pour un participant, la vie en société nécessiterait d’avoir de grandes décisions prises par une ou plusieurs personnes, et dans ce cas un gouvernement ou un représentant élu serait la solution. Il a pu exister de petites communautés sous l’égide d’intellectuels (Nietzsche, Fourrier), cependant ces communautés sembleraient ne pas être pérennes en raison notamment d’un problème de taille, ce que conteste une personne du public. "<em>L’union des forces accroît notre pouvoir ; la division des tâches accroît notre capacité ; l’aide mutuelle fait que nous sommes moins exposés au sort et aux accidents. C’est ce supplément de force de capacité et de sécurité qui fait l’avantage de la société</em>" disait David Hume.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Il y a l’idée que, même si je ne veux sans doute pas avoir d ‘emprise sur moi-même comme le dit une personne du public, il y a certains domaines qui peuvent demander l’apport d’une personne experte. Dans l’empire romain, le <em><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Dictateur_(Rome_antique)" target="_blank" rel="noopener">dictator</a> </em>était à l’origine un représentant du Sénat chargé de mener à bien une mission pour une période précise.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Par rapport à notre liberté individuelle, notre gouvernement peut nous bloquer. Toutefois, il peut aussi être bienfaiteur, comme c’est le cas par exemple avec l’interdiction de fumer dans les lieux publics. Dans ce cas, le gouvernement garantit la liberté des uns et des autres.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/00/01/2509087701.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6013639" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/00/01/3567902504.jpg" alt="aristote,kant,saint-simon,bakounine,hobbes,nietzsche,fourrier,spinoza,machiavel,proudhon,la boétie,rousseau" /></a>Si je suis dominé par quelqu’un, il est clair que quelque chose ne marche pas, réagit une personne de l’assistance. Mais le gouvernement ce n’est pas cela : c’est aussi être emmené par quelqu’un qui a une bonne idée, avec un enrichissement commun et des racines communes. Il y a sans doute un besoin naturel d’être gouverné.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Machiavel, dit une autre intervenante, parle de l’art de gouverner – ou plutôt de prendre le pouvoir et le garder, nuance un animateur – et comment faire en sorte que les sujets l’acceptent. Certains gouvernements ne sont pas aptes à cela, à l’instar des dictatures. Dans l’état démocratique, la personne qui gouverne ne travaille pas pour son propre intérêt. Or, c’est cette problématique qui semblerait poser problème avec cette crise des gilets jaunes. Même au sujet de ces gilets jaunes, une gouvernance existait, qui ne se l’avouait pas, même s’il n’était pas question d’une autorité stricto sensu. D’ailleurs, dit une personne du public, celui qui réclamait un représentant chez ces derniers, c’était le gouvernement.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Les humains ont-ils besoin d’être gouvernés ? Cette question pose la question de la nécessité et du besoin. Est-ce une fatalité ? s’interroge une participante. On peut imaginer une société qui <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2019/06/08/l-autogestion-a-l-ecole-6157090.html" target="_blank" rel="noopener">s’autogère</a>, et à une échelle importante ? Un intervenant cite l’exemple d’un pays sans gouvernement : la Belgique, il y a quelques années.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Peut-être, à ce stade du débat, est-on en train de s’acharner à trouver des exemples sur des communautés qui se sont gérés ou pas avec ou sans gouvernement. Or, même si on accumule les exemples, cela ne nous permettrait d’argumenter sur la question de savoir si les hommes ont besoin ou non d’être gouvernés, "<em>car 2000 exemples ne font pas une preuve</em>" !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une autre question se pose : les enfants ont-ils besoin d’être gouvernés par les adultes. La notion de famille et d’autorité est discutée, tout comme celle de l’école et de l’autorité professorale. Tout ce qui représente l’autorité a perdu de sa crédibilité. Lorsque la famille éclate, que les représentants de l’État sont bafoués, est-ce que ce n’est pas un souci dans nos sociétés. Une société humaine doit avoir des règles de fonctionnement, réagit une personne du public. Mais ces règles de fonctionnement n’impliquent pas forcément une direction coercitive.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/02/167720505.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6013640" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/02/103393142.jpg" alt="aristote,kant,saint-simon,bakounine,hobbes,nietzsche,fourrier,spinoza,machiavel,proudhon,la boétie,rousseau" /></a>Or, ces règles communes voulues par tous ne sont-elles pas un doux rêve, réagit un participant ? Ne sont-elles pas au contraire agressées en permanence ? Il y a un combat permanent pour la liberté, avec des êtres humains souhaitant sans cesse avoir du pouvoir. Une "<em>hyper démocratie</em>" est-elle possible ? La vraie question est de savoir comment une bonne gouvernance peut durer et de quelle manière faire en sorte que nous puissions protéger la communauté de l’extérieur. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Dans une famille, en tant que communauté humaine, considérons des règles de vie qui, dans l’idéal, sont consenties par tout le monde et sans rapport de domination avec un genre chef de famille s’imposant. Mais dans une telle situation, si l’enfant de huit ans veut imposer ses envies,d es rapports de domination vont tout de même s’imposer. D’une certaine manière, donc, une communauté peut être imposée par des règles – c’est l’État de droit – mais derrière ces règles (c'est ce <em>Contrat social</em> de <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2019/06/02/rousseau-la-citoyennete-et-la-volonte-generale-6155616.html" target="_blank" rel="noopener">Rousseau</a>), il continue d’y avoir des rapports de domination de fait.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Proudhon écrivait : "Être gouverné, c’est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, endoctriné, prêché, contrôlé." Cette citation pose la question de <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2019/06/08/colombo-qu-est-ce-que-l-anarchie-6157085.html" target="_blank" rel="noopener">l’anarchie</a> : être libre est-ce commencer par savoir ce que l’on met dans le sens des mots : "Ai-je besoin d’être gouverné ?" La distinction entre autorité et pouvoir, tout comme il y a une différence entre gouverner et être dominé. <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2019/06/08/bakounine-donnez-aux-hommes-cette-double-education-de-l-ecol-6157088.html" target="_blank" rel="noopener">Bakounine</a> disait : "<em>Je prends mes désirs pour la réalité car je crois à la réalité de mes désirs."</em></span><br /><span style="font-size: 10pt;"><em>Le débat se conclue par une citation de Rousseau : "La véritable liberté est l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite.</em>" </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La soirée se termine par le vote du sujet de la dernière séance de la saison, le vendredi 19 juillet 2019. Trois sujets sont proposés : "Peut-on faire le bonheur des autres malgré eux ?", "Sommes-nous fascinés par la violence ?" et "Les apparences sont-elles toujours trompeuses ?" C’est ce dernier sujet qui est choisi pour la dernière séance de la saison.</span></p>
Bruno Chiron
http://www.bla-bla-blog.com/about.html
Voilà l’homme
tag:www.bla-bla-blog.com,2019-05-02:6148150
2019-05-02T17:44:00+02:00
2019-05-02T17:44:00+02:00
Comment qualifier le dernier livre de Nathalie Cougny,...
<p><img src="http://www.bla-bla-blog.com/media/02/02/2185008780.jpg" id="media-6029236" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Comment qualifier le dernier livre de Nathalie Cougny, <em>Paris-Rome ?</em> Uchronie, roman d’amour ou conte philosophique ? Un peu de tout cela sans doute, et c’est ce qui fait tout l’intérêt de ce roman – qui est complété par une nouvelle, <em>Rencontre à risque</em>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><em>Paris-Rome</em> suit Charlotte K., de nos jours (la précision est importante), dans un voyage qui doit mener la jeune et célèbre peintre parisienne à Rome pour une exposition à la Villa Borghèse. Dans le train qu’elle prend, un homme s’installe dans le même compartiment : il s’agit de Friedrich Nietzsche en personne. Il va lui aussi à Rome et sa rencontre avec la jeune femme est tout sauf un hasard. Entre les deux voyageurs – l’artiste mondialement admirée pour ses œuvres "<em>lyriques</em>" et le philosophe légendaire – une conversation s’engage, et la personne la plus fascinée n’est sans doute pas celle que l’on croit. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Il fallait l’audace de Nathalie Cougny pour imaginer une telle rencontre, aussi inattendue que surréaliste. Le postulat que Nietzsche soit toujours vivant en 2019 n’est ni expliqué, ni développé : cet "<em>éternel retour</em>" est un fait, que le lecteur doit accepter dès les premières pages. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La vraie surprise vient de la rencontre fortuite de Charlotte et de Friedrich, dans le huis-clos d’un train. Le roman se déroule pendant un voyage qui sera tout sauf un périple ordinaire. D’ailleurs, rien ne se passe comme prévu. Des menaces font craindre pour la sécurité des passagers, en particulier pour Nietzsche, et des manifestations perturbent le voyage. Des militaires se sont installés dans le train afin de protéger le philosophe aussi célèbre que controversé. Le périple et les conversations entre Charlotte et Friedrich se déroulent dans ce climat tendu. Tout peut basculer à chaque instant. Mais pourtant les deux célébrités conversent avec une courtoisie très XIXe siècle, tout en se mettant à nu pour la première et sans doute la dernière fois.</span></p><blockquote><p style="text-align: justify; padding-left: 80px;"><span style="font-size: 14pt; color: #00ccff;"><strong>Faire descendre Nietzsche de son piédestal, comme Zarathoustra</strong></span></p></blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Assez singulièrement, c’est sur le passé de la peintre que Nathalie Cougny s’intéresse : son enfance endeuillée par le décès de ses parents, sa découverte de l’art, ses succès, ses dépressions ou sa vie sentimentale. Nietzsche apparaît comme un homme presque ordinaire, débarrassé d’une forme de carcan que l’histoire et la légende lui ont laissée. "<em>Ecce homo</em>" : semble nous dire l’auteure, pour reprendre le titre d’un de ses livres. "<em>Voilà donc cet homme</em>", semble répondre en écho Charlotte K., devenue l'espace du voyage l’alter ego de Nietzsche. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Charlotte, interlocutrice et égale du philosophe dans ce roman surprenant à plus d’un titre, porte une voix universelle à laquelle lui répond une autorité morale et intellectuelle, mais dont l’armure vient se fissurer au fur et à mesure que le dénouement approche. Voilà qui est paradoxal pour ce "<em>philosophe au marteau</em>" ! Nathalie Cougny, avec ce dialogue philosophique défiant la logique et le temps, vient faire parler l’auteur de<em> Par-delà le Bien et le Mal</em> de nous et de notre monde, sans pour autant en faire la star ou la légende vivante qu’il est devenu dans le monde parallèle de <em>Paris-Rome</em>. </span><span style="font-size: 10pt;">Nathalie Cougny choisit en effet assez audacieusement de faire descendre Nietzsche de son piédestal, comme Zarathoustra lorsqu'il quitte la montagne pour descendre parmi ses semblable.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><em>La nouvelle Rencontre</em> à risque vient compléter ce conte moderne, comme si ce récit à la première personne était celui de Charlotte elle-même, dans une autre circonstance. Mais au contraire de <em>Paris-Rome</em>,l’auteure délaisse le dialogue enlevé pour un texte dense, âpre et sensuel sur un amour sans retour. Nathalie Cougny ausculte une relation empoisonnée entre une narratrice et un homme plus jeune qu’elle, avec acidité et sans concession, comme autant de coups de marteau adressés à cet homme.</span></p><p style="text-align: right;"><strong><span style="font-size: 10pt;">Nathalie Cougny, <em>Paris-Rome, Et Nietzsche rencontre Charlotte</em><br />suivi de<em> Rencontre à risque</em><br />éd. Publilivre, 2019, 234 p.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 10pt;"><a href="https://www.nathaliecougny.fr" target="_blank" rel="noopener">https://www.nathaliecougny.fr</a></span></strong></p><p style="text-align: right;"><em><span style="font-size: 10pt;">Voir aussi : <a href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2017/12/07/nathalie-cougny-en-adoration-6006289.html" target="_blank" rel="noopener">"Nathalie Cougny, en adoration" </a></span></em><br /><em><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://leblogdebrunochiron.hautetfort.com/archive/2016/02/09/mes-hommes-5757846.html" target="_blank" rel="noopener">"Mes hommes"</a></span></em><br /><em><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2016/01/24/en-corps-trouble-5749599.html" target="_blank" rel="noopener">"En corps troublé"</a></span></em></p><p style="text-align: center;"><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/ZBrUwio8jpo" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="color: #808080;">Tenez-vous informés de nos derniers blablas</span></span><br /><span style="font-size: 12pt; color: #808080;"><strong>en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.</strong></span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 12pt; color: #808080;"><strong><a style="color: #808080;" href="https://www.facebook.com/leblablablog/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Likez, partagez</a>, <a style="color: #808080;" href="https://twitter.com/LeBlaBlaBlog" target="_blank" rel="noopener noreferrer">twittez </a>et <a style="color: #808080;" href="https://www.instagram.com/leblablablog/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">instagramez</a> </strong>les blablas de Bla Bla Blog !</span></p>
Café philosophique de Montargis
http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/about.html
Compte-rendu du débat : ”Un bon artiste est-il un artiste mort?”
tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2019-05-01:6156452
2019-05-01T20:49:00+02:00
2019-05-01T20:49:00+02:00
Le vendredi 26 avril 2019, le café philosophique de Montargis se trouvait à...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le vendredi 26 avril 2019, le café philosophique de Montargis se trouvait à la médiathèque de Montargis pour une séance spéciale dans ce lieu pour un débat portant sur cette question : "<em>Un bon artiste est-il un artiste mort ?</em>" C’était la deuxième fois que le café philo se trouvait dans ce lieu pour cette séance décentralisée organisée conjointement avec une équipe de l’AME.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Après une courte présentation de la cinéaste oubliée Alice Guy et un quiz sur quelques artistes devenus célèbres ou reconnus après leur décès, le débat s’installe et porte principalement de la question de savoir ce qu’est un bon artiste. "<em>Qu’est-ce que l’artiste ? C’est un homme qui voit mieux que les autres, car il regarde la réalité nue et sans voiles</em>" disait Henri Bergson.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Un participant intervient pour resituer le titre du débat. "Un bon artiste est un artiste mort" viendrait d’une phrase du marchand d’art Durand-Ruel qui, très sollicité par des artistes, a déclaré un jour : "<em>Je ne veux voir entrer dans mon bureau que des artistes morts.</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Derrière cette citation, y avait-il l’envie du galeriste de ne prendre que des artistes morts donc reconnus ? Ayant fait le choix des impressionnistes, ce marchand d’art parvenait à vendre et attirait donc des artistes vivants. Faire le choix d’artistes disparus, c’était peut-être aussi, dit un autre intervenant, une façon d’éviter de négocier la part de l’artiste.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">L’artiste mort assure également que son œuvre est terminée, avec un catalogue défini et la rareté assurée fait aussi sa valeur sur le marché de l’art. Avec l’art contemporain, le marché devient plus fluctuant et c’est l’oeuvre en devenir qui a de la valeur.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une autre personne du public s’interroge de savoir ce qu’est un bon artiste. Un bon artiste existe par rapport à l’influence qu’il exerce, en dehors de toute notion de masse. Ainsi, Andy Warhol considérait que le peu de musiciens qui avaient acheté le premier album mythique des Velvel Underground formaient à eux-seuls un groupe.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Dès que l’on parle d’art, réagit un participant, on pense au marché de l’art, or le marché de l’art ce n’est pas que cela. L’art existe se développe et n’y est pas forcément soumis. La création n’est pas forcément et uniquement là. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Derrière la question "<em>Un bon artiste est-il un artiste mort ?</em>", il y a bien la notion de reconnaissance, mais aussi plus prosaïquement de la cote pour les artistes plasticiens ou de vente d’album pour les musiciens. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">À partir du XVIIIe siècle et la création de l’académie de peinture, la nécessité pour les peintres d’exposer est devenue capitale. Et ces artistes se sont soumis à la critique du public et à la critique d’art (Diderot par exemple). Cela s’est développé au XIXe siècle, avec la Révolution Industrielle et de nouveaux riches. Des salons se sont développés et parallèlement à cela, des critiques de plus en plus influents. Le fait de passer par un salon et d’être critiqué est devenu important. Au XXe siècle, les critiques ont eu également pour rôle d’expliquer l’art contemporain et l’hermétisme de l’art conceptuel a entraîné des manifestes pour expliquer ce que ces artistes faisaient.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le bon artiste renvoie également à la notion d’utilité : quelle est son utilité dans la société ? Une personne du public considère que l’art doit produire une émotion, produire une radiographie de la société et a pour vocation d’attirer le grand public et d’instruire. La question d’utilité n’a sans doute pas lieu d’être : une œuvre d’art doit faire réagir. Peut-être qu’une œuvre d’art ne devrait pas être évaluée par les seuls critiques. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Un terme ressort de cette intervention : <em>"l’émotion."</em> Or, qu’est-ce qui se cache derrière l’émotion ? Le rire ? Les larmes ? Autre chose ? L’émotion est plus vaste : cela peut être un simple éveil, un intérêt ou un étonnement. Ce n’est pas l’émotion-sentiment. Pleurer devant un tableau est rare, est-il dit. La question est aussi de comprendre et de "<em>lire</em>" une œuvre d’art. On peut avoir des blocages culturels, à l’exemple de l’arrivée des impressionnistes au XIXe siècle. Le discours de l’art n’a pas vocation d’épuiser tout ce qui peut être dit à ce sujet, ce qui est plus problématique dans l’art moderne. Dans la création contemporaine, on ne progresse plus par des grands courants, qui avaient l’avantage de laisser au public le temps de s’imprégner et d’apprendre de nouvelles codes de lecture. Aujourd’hui, l’individualisation des démarches artistiques fait que le public peut être perdu, faute de clés suffisantes. Or, s’agissant de l’art plastique, peut-être n’apprend-on pas les personnes ou les enfants à voir. Mais ce n’est pas parce que l’on sait que l’on entre dans une œuvre d’art. Bergson disait que les mots constituaient un obstacle entre la réalité et nous.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Paradoxalement, dit un autre intervenant, les mots du critique peuvent mettre une distance entre une œuvre et un public. L’œuvre peut ainsi être falsifiée ou déformée. De plus, il est beaucoup plus difficile de trahir la pensée d’un artiste de son vivant que quand il est mort. Si j’interprète à mal une musique ou un livre, je peux mettre cela sur le coup de l’inconscient de l’artiste ou alors de l’inconscient collectif. On peut finalement se retrouver devant cette œuvre car l’artiste avait en lui cette part de l’inconscient collectif. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Un participant intervient pour faire le parallèle avec les sciences : une théorie est admise par le consensus, et avec objectivité. Les théories qui existent sont celles qui durent, jusqu’au jour où elles seront démontées. Or, dans l’art, a priori tout se vaudrait, dans une liberté totale. Les goûts et les couleurs peuvent-elles se discuter ? Sans doute, mais sans cette notion d’art supérieur à l’autre, objectivement. La notion d’artiste peut-elle être objectivée, mais avec des critiques subjectives de ces artistes dont je n’apprécierais pas les œuvres : "<em>J’admets que Schumann est un très grand artiste, pourtant je n’aime aucune de ses œuvres…</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Il est sans doute difficile de discuter de l’art parce qu’en discuter est dangereux et source de conflits. L’éducation au goût existe et rien ne se vaut : "<em>Mozart n’est pas à mettre au même niveau que Patrick Sébastien</em>", même si je peux avoir le droit d’aimer l’un et pas l’autre. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une autre personne du public rappelle que la notion d’artiste est relativement moderne. Durant l’Antiquité puis au Moyen Âge, l’artiste était un artisan, souvent du reste un anonyme. Pendant longtemps, les arts appliqués et les arts plastiques étaient déconsidérés. Au Moyen Âge, les sept arts libéraux ne faisaient pas mention d’art pictural ni de sculptures. Les trois premiers arts libéraux (trivium) étaient la grammaire, la rhétorique et la dialectique. Les quatre suivants (quadrivium) étaient l’arithmétique, la géométrie, la musique et l’astronomie. Le reste n’était pas considéré comme de l’art. Pour Aristote, l’architecture et la poésie ont encore droit de cité : "<em>De ce qui a été dit résulte clairement que le rôle du poète est de dire non pas ce qui a réellement eu lieu mais ce à quoi on peut s’attendre, ce qui peut se produire conformément à la vraisemblance ou à la nécessité.</em>" </span><span style="font-size: 10pt;">Aujourd’hui, nous sommes dans d’autres formes d’art, avec l’art conceptuel (Duchamp et son urinoir) ou les happenings. Le public a sans doute du mal à se projeter dans les formes d’art d’aujourd’hui.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">On a parlé de divertissement, d’artisans et de mécènes sous la renaissance, mais il y a sans doute une notion d’artiste qui est sans doute au cœur du sujet : celui d’artiste maudit. Un participant émet l’idée que tout le monde, quelque part, est artiste, ne serait-ce que parce que chacun sait signer. Est-ce si sûr ? "<em>Le génie est le talent de produire ce dont on ne peut donner de règle déterminée, et non pas l'habileté qu'on peut montrer en faisant ce qu'on peut apprendre suivant une règle ; par conséquent, l'originalité est sa première qualité</em>" disait Emmanuel Kant. L’art sert à s’élever, ce qui est propre à l’homme. Le besoin de spiritualité passe par l’art, après le passage par le jeu. Les totems ou les églises sont indéfectiblement liés à l’art. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Tout le monde peut-il vraiment être un artiste, et surtout un bon artiste, puisque l’artiste exerce avec "<em>application et une pratique assidue</em>" comme le disait Hegel.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Peut-être que la notion d’artiste est galvaudée, avec des modes de production déstabilisantes, un art contemporain qui serait une vaste fumisterie, une notion de divertissement y est trop liée et que chacun peut se proclamer artiste. Finalement, à la question de ce soir, "<em>un bon artiste est-il un artiste mort ?</em>", nous serions amenés à répondre par l’affirmatif. Est-ce que tout ce qui appartient au passé appartient à une sorte d’Âge d’Or ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Il est aussi dit que dans l’art il y a la notion de technique. Il y a une valeur d’usage dans l’art comme le disait Marx, mais il peut y avoir une valeur tout court. Et quand la valeur économique vient phagocyter la valeur intrinsèque d’une œuvre, là il peut y avoir malaise. Un artiste serait donc un technicien avec en plus "<em>un truc inimitable.</em>" Un animateur propose de "méditer" sur autre chose : lorsqu’en décembre 2017 un large public a enterré Johnny Hallyday, ce n’est pas l’homme Jean-Philipe Smet que l’on a enterré. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Pour juger un artiste contemporain, dit une autre personne du public, il faut connaître son œuvre qui se réalise dans le temps, petit à petit, objet après objet : "<em>Il faut avoir du chaos en soi pour enfanter une étoile dansante</em>" écrivait Friedrich Nietzsche. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">L’art ne serait devenu rien d’autre qu’une spéculation. Or, il y a une démarche de l’art contemporain qui entend jouer avec la question de l’entreprenariat et du marché. L’artiste peut se mettre en avant et revendiquer sa position sans pour autant trahir son œuvre. Chacun peut avoir ses propre critiques de l’art, des critiques qui sont innombrables. La question de ce soir, autour de laquelle tourne le débat, ne devrait pas faire oublier qu’il y a une différence entre l’artiste et la valeur de son œuvre. Un intervenant fait remarquer qu’à partir du moment où un artiste meurt, il ne produit plus, donc les prix peuvent monter. Dans ce sens, il n’y a de bon artiste, au sens d’artiste coté, qu’après sa mort. Mais l’inverse est vrai. "<em>L’artiste mort est plus pratique</em>", dit une autre personne du public, car on a toute son œuvre, alors qu’avec un artiste vivant les surprises, bonnes ou mauvaises, sont toujours possibles. </span><br /><span style="font-size: 10pt;">Une participante cite Leonard de Vinci : "<em>Ce qui est beau en l’homme ne dure qu’un temps. La vieillesse approche sournoisement. Rien n’est plus fugace que le temps de vie d’un homme, mais ce temps-là est suffisant pour qu’il soit utilisé à bon escient. N’est-ce une vie gaspillée qu’une vie sans louanges ? L’homme n’atteint la renommée et ne laisse pas plus d’empreinte que de la fumée dans le vent ou bien l’écume sur l’océan. Mais moi, j’ai l’intention de laisser un souvenir impérissable dans la mémoire des mortels.</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Pour conclure, le sujet de ce soir, "<em>Un bon artiste est-il un artiste mort ?</em>" essaie de poser une norme ou un critère pour essayer de juger ce qu’est un bon artiste. Tout ce que l’on peut entendre sur la perversion de l’art renvoie à cette difficulté pour trouver des normes sur ce qu’est un bon artiste. La création artistique a quelque chose de terriblement ambigu car il faut revenir à cette notion de subjectivité de l’art qui a été si discutée au cours du débat. Cette subjectivité n’a rien à voir avec la subjectivité des goûts alimentaires par exemple (on ne reste pas trois heures à gloser sur la détestation des huîtres !) ; par contre, on peut discuter des heures sur Mozart ou sur un livre. On peut construire un discours pour parler d’art – qui est pourtant subjectif. Il est frappant que l’on parle plus d’art que de mécanique quantique ou que de politique. On parle plus de cinéma que des dernières théories scientifiques. L’art a un statut ambigu : il est ambigu mais il permet tout de même la construction d’un discours et poser des normes qui nous échappent : "<em>Mais la difficulté n'est pas de comprendre que l'art grec et l'épopée sont liés à certaines formes du développement social. La difficulté, la voici : ils nous procurent encore une jouissance artistique, et à certains égards ils servent de norme, ils nous sont un modèle inaccessible</em>" disait Karl Marx. </span></p><p><span style="font-size: 10pt;">Le rendez-vous suivant est fixé le vendredi 24 mai au Belman. Il aura pour sujet :"Jusqu’où peut-on se mettre à la place des autres ?"</span></p>
Prieto
http://www.chemindamourverslepere.com/about.html
Méditation - « Dieu n'est pas un problème à résoudre, mais un mystère à découvrir »
tag:www.chemindamourverslepere.com,2019-04-24:6145949
2019-04-24T05:05:00+02:00
2019-04-24T05:05:00+02:00
« Tu ne peux t'approcher de Dieu en curieux car il ne se laisse pas...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">« Tu ne peux t'approcher de Dieu en curieux car il ne se laisse pas enfermer dans des propos humains. Il est toujours au-delà de tes idées et irréductible à tes prises. Dieu n'est pas un problème à résoudre, mais un mystère à découvrir. Une personne ne se laisse pas saisir par une étude psychologique, elle t'échappe quand tu veux l'étreindre ou l'expliquer. Dieu est l'inconnaissable, l'inexplicable : « Une chose expliquée cesse de nous intéresser, écrivait Nietzsche, aussi Dieu nous intéressera-t-il toujours ! »</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">[...]</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">Ne cherche pas à t'avancer vers Dieu pour l'inventorier. Cesse de le traiter comme un objet, mais invoque-le comme un sujet libre. Le premier pas qui te mènera à ce résultat est le geste d'abaisser les mains ou de te déchausser. Le moment décisif où commence la vraie rencontre avec Dieu n'est pas dans le mouvement que tu fais vers lui, mais dans le mouvement de recul, d'humilité où tu t'effaces devant lui. Dieu n'est pas un pays conquis, mais une terre sainte que tu dois fouler pieds nus.</span><br /><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">Lorsque tu as accepté de ne plus avoir d'idées sur la question, Dieu se révèle lui-même. Et là encore, tu ne parviendras pas à traduire cette expérience en termes clairs et précis. [...] Il se donne comme un feu dévorant. Le feu est une matière fascinante et étrange. Il illumine et transforme en lui tout ce qu'il touche. Lorsque saint Jean de la Croix évoquera les plus hauts sommets de l'union à Dieu, il utilisera la comparaison de la bûche consumée par le feu. »</span><br /><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"><strong>P. Jean Lafrance</strong> (1931-1991), <em>Prie ton Père dans le secret</em> (I, 1), Abbaye Ste Scholastique, Dourgne, 1978.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5982645" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.chemindamourverslepere.com/media/01/02/3663191728.jpg" alt="jean lafrance,dieu,mystère,nietzsche,rencontre,humilité,feu,lumière" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">(<span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="https://www.imagenesmy.com/imagenes/caveman-fire-d4.html" target="_blank" rel="noopener">Crédit photo</a></span>)</span></p>
Café philosophique de Montargis
http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/about.html
Compte-rendu du débat: ”Est-on possesseur de son corps ?”
tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2019-04-12:6143572
2019-04-12T22:48:00+02:00
2019-04-12T22:48:00+02:00
Le café philosophique de Montargis se réunissait le 22 mars 2019 pour une...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le café philosophique de Montargis se réunissait le 22 mars 2019 pour une nouvelle séance qui portait sur ce sujet : "<em>Est-on possesseur de son corps ?</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">D’emblée, une première réponse est donnée par une personne du public : mon corps m’appartient bien, du moment qu’il ne gêne pas les autres. Mais si je suis contaminé, c’est la société qui s’en occupe afin que je ne contamine pas les autres. Si mon corps me lâche, intervient une personne du public, je suis presque en lutte avec, avec la notion d’âge qui fait que j’use de mon corps avec plus ou moins de zèle. Ne dit-on pas : "<em>Être en pleine possession de ses moyens ?</em>" Quoique là, on parle plus de possession physique que psychologique. Pour une personne du public, le corps nous appartient pour notre vie entière si on sait l’écouter, via des exercices de respiration par exemple ou de la méditation.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Puis-je faire de mon corps ce que je veux ? Pour répondre à cette question, est-il dit, il y a deux visions du corps : une vision qui viserait à subir son corps et une autre qui propose un effort pour s’en occuper. "<em>Notre corps (…) est l’enveloppe de l’âme, qui, de son côté, en est la gardienne et la protectrice</em>" écrivait Lucrèce. Une personne du public fait aussi remarquer que physiologiquement, une grande partie de mon propre corps ne m’appartient pas car il est constitué de corps étrangers, de bactéries notamment.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une personne souhaite que l’on ne confonde pas la possession de son corps avec l’amour qu’on lui porte et l’entretien de celui-ci. Ce n’est pas parce que l’on n’aime pas son corps qu’il ne nous appartient pas, ajoute-t-il. Or, intervient un animateur, le fait que l’on se dise possesseur de son corps est peut-être le risque de se faire déposséder. Se poser cette question c’est déjà ouvrir une brèche, qui peut être le premier pas vers une forme d’esclavage.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Il y a aussi un enjeu politique et social à dire "<em>Je suis possesseur de mon corps</em>" : l’un des éléments les plus récurrents, qui a aussi fait l’objet de discours féministes, c’est la fameuse phrase "Mon corps m’appartient !" Dans cette perspective, il y a un certain nombre de situations qui peuvent illustrer ce propos sur l’aliénation du corps : l’esclavage ou la prostitution. Lorsque je dis "<em>Mon corps m’appartient</em>", se mettent en place un certain nombre de problèmes qui viennent contredire ce propos : mon corps ne m’appartiendrait pas car soumis à certaines règles sociales. Un intervenant parle par exemple des lois de bioéthiques, avec par exemple les ventes d’organes humaines, l’euthanasie ou la GPA.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Par ailleurs, si mon corps m’appartient, a priori je peux en faire ce que je veux, y compris vendre mes organes, louer mon ventre ou me prostituer. La possession du corps implique beaucoup de problématiques politiques ou éthiques.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Se pose aussi la question, dit un participant, de l’esprit, intrinsèquement emprisonné dans mon corps et dont je ne peux pas être maître. Comme le disais Descartes, "<em>Je ne suis pas seulement logé dans mon corps, ainsi qu’un pilote en son navire." Pour un autre intervenant, corps et esprit sont à dissocier : le corps est la première chose que l’autre voir de moi. Le corps est, lui, capable de plasticité et susceptible de s’adapter à la société. "Nous habitons notre corps bien avant de le penser</em>" disait Albert Camus.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Lorsque je dis "<em>Je suis possesseur de mon corps</em>", la question est de savoir qui est ce <em>"je"</em> ? Là, tout de suite, on établit une distance entre ce que je suis et ce corps. Il y a toute une tradition cartésienne : il y a mon corps qui est une machinerie d’organes et d’un autre côté il y a moi. La question est bien : qui est ce <em>"moi"</em> ? Un esprit ? Une âme ? En somme, qui est cet observateur de soi-même qui dit : "<em>Mon corps m’appartient !</em>" Pour un intervenant, le moi est global, qui ressent aussi par son corps. Le moi serait tout, sauf que toutes ces choses semblent être des caractères propre à l’esprit. On peut continuer à penser une dualité entre un esprit immatériel et un corps matériel qui occupe un certain volume dans l’espace. "<em>L’âme ne raisonne jamais mieux que quand elle s’isole le plus complètement en elle-même, en envoyant promener le corps" </em>disait Platon. Nietzsche écrivait ceci :<em> ""Notre avidité de connaître la nature est un moyen pour le corps de se perfectionner.</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Il y aurait une nouvelle dichotomie entre le moi immatériel et le moi incarné. Finalement, nous resterions dualistes. Pour un animateur, la vraie dépossession du corps, le réceptacle de notre esprit, passe par la manipulation justement de cet esprit, faisant croire, à tort, que corps et esprit sont d’accord. Nous ne serions plus alors maître de notre corps à cause de notre esprit. Si l’on pense à ce type de dépossession, un autre sujet est abordé : celui de la psychanalyse. Parfois, "<em>le corps parle à mes dépens</em>", via les rêves ou les actes manqués : "<em>Ce que nous appelons notre Moi se comporte dans la vie d'une façon toute passive, que nous sommes, pour nous servir de son expression, vécus par des forces inconnues, échappant à notre maîtrise</em>" (Sigmund Freud). Les personnes ayant des soucis psychiatriques sont également marginalisées pour les protéger, si ces personnes, malades mentalement, peuvent faire usage de violence contre les autres et contre elles-mêmes. Les médicaments peuvent parvenir à "niveler" leurs émotions de ces personnes et aussi à les déposséder d’eux-mêmes.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Notre corps et notre esprit forment un être intelligent, dit une intervenante, et l’être humain se doit d’être de plus en plus intelligent face aux nouvelles technologies. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Notre corps intéresse l’autre, dit une autre personne du public. Le manœuvre intéresse par exemple un patron qui, économiquement, demande l’utilisation du corps de cet autre. Un contrat de travail permet la location du corps, avec l’obligation pour un employeur de garantir l’intégrité physique et la sécurité de son employé – avec les progrès sociaux qui ont eu lieu en France durant le XXe siècle. Mais ce qui intéresse l’autre est aussi notre façon de penser. La dépossession du corps n’est pas forcément mauvaise. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La société en général fait que notre corps ne nous appartient pas vraiment dans les faits. Lorsque nous achetons de la nourriture, par exemple, c’est un besoin qui nous échappe. Il y a aussi des contraintes sociales, souvent anodines, mais qui ne nous rendent pas maîtres de nos vies. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Plusieurs personnes du public parlent de la chirurgie esthétique qui nous conduit à changer notre corps, mais avec l’idée que nous nous devenons autre : "<em>Mon corps et mon identité</em>" pourrait aussi bien s’écrire : "<em>Mon corps est mon identité.</em>" J’ai un corps autant que je suis mon corps. Mais on peut aussi retrouver sa vraie identité – sexuelle ou autre – grâce au "<em>subterfuge chirurgical".</em> Je peux donc autant m’aliéner en allant faire une opération de chirurgie esthétique mais ces opérations peuvent aussi me permettre de me retrouver moi-même. Or, comment faire ressentir à l’autre quelle est mon identité ? Comment communiquer à l’autre cette problématique ? Comment dire l’indicible ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Finalement, n’appartient-on pas à son corps plutôt que l’inverse ? Certaines choses me sont interdites par mon corps. "<em>Je suis corps tout entier et rien d'autre ; l'âme n'est qu'un mot désignant une parcelle du corps… [Le corps] ne dit pas moi, mais il est moi</em>" écrit Friedrich Nietzsche.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La société pourrait nous commander inconsciemment ou non d’imposer la manière dont je me comporte avec mon corps, la manière dont je me vêt, etc. Un animateur parle de Charles Darwin (<em>Les Émotions chez l’Homme et l’Animal</em>) et d’une expérience sur une grenouille qui montre qu’un corps sans vie peut aussi agir, comme si le cerveau avait sa propre vie. L’instinct de survie peut aussi empêcher mon corps de mettre fin à ses jours, tout comme la société et les religions m’interdisent en France et ailleurs de mettre fin à mes jours. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Mon corps varie, disait Darwin, selon que l’on est à l’état sauvage ou domestique. À l’état sauvage, le corps varie pour votre bénéfice propre. Par contre, à l’état domestique, le corps varie en fonction des caprices de votre maître. Quand on aime quelque chose, le corps se transforme pour réaliser au mieux ce que l’on aime faire. Il y a cette variabilité de la transformation du corps à prendre en considération. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Un autre participant parle de l’oubli de soi qui peut être une bonne chose, que ce soit dans sa vie privée ou en société : il y a dans ce cas le choix de se sentir dépossédé. Mais une autre intervenante parle de cette dépossession du corps dans le domaine médical, lorsque vous remettez votre corps entre les mains d’un spécialiste. Je ne suis pas immédiatement le possesseur de mon corps : la <em>"possession"</em> est un enjeu politique et social. Les personnes âgées se sentent elles aussi dépossédées de leur corps lorsqu’on les place dans les maisons de retraite. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La société peut imposer des codes aux corps. Pierre Bourdieu parle de cela : il y a une certaine mémoire du corps et la société exploite cette mémoire pour donner un certain nombre de codes, de tenues ou d’apparences. Et ces codes dépendent aussi des strates auxquelles on appartient : "<em>Si les sociétés attachent un tel prix aux détails en apparence les plus insignifiants de la tenue, du maintien, des manières corporelles et verbales, c’est que ‘traitant’ le corps comme une mémoire, elles lui confèrent […] les principes fondamentaux de l’‘arbitraire culturel."</em> Ce qui est ainsi incorporé se trouve placé hors des prises de la conscience." Que l’on soit né dans un milieu bourgeois ou populaire, le corps est contraint d’obéir à certaines contraintes. En parlant de contraintes, Michel Foucault parle lui de la manière dont l’État moderne dompte le corps, via l’emprisonnement. Au contraire, les souverains d’ancien régime faisaient de l’exécution de criminels comme Damiens ou Ravaillac des victimes expiatoires et symboles de la toute puissance royale : "<em>La vieille puissance de la mort où se symbolisait le pouvoir souverain est maintenant recouverte soigneusement par l’administration des corps et la gestion calculatrice de la vie.</em>" Foucault lit ça comme une dynamique de gouvernement par le corps, en imposant des mesures d’hygiène ou médicales.</span><br /><span style="font-size: 10pt;">Bourdieu faisait une étude sur les concours des grandes écoles, à l’ENA ou à Ulm : même le jury fait de la sélection de classes, même inconsciemment. Le candidat "incorporait" jouait un rôle lui aussi. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le débat se conclut sur cette citation de Maurice Merleau-Ponty : "<em>Je n’ai pas d’autre moyen de connaître le corps humain que de le vivre, c’est-à-dire de reprendre à mon compte le drame qui le traverse et de me confondre avec lui. Je suis donc mon corps.</em>" </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Les animateurs du café philo donnent rendez-vous pour la prochaine séance le vendredi 26 avril 2019 à 18 heures à la médiathèque de Montargis pour un débat qui portera sur cette question : "<em>Un bon artiste est-il un artiste mort ?</em>" Par ailleurs, trois sujets sont mis au vote pour la séance du 24 mai. Ces trois sujets sont : <em>"La démocratie peut-elle échapper à la démagogie ?", "Jusqu’où peut-on se mettre à la place des autres ?"</em> et<em> "Est-on sociable par nature ?" </em>C’est le sujet<em> "Jusqu’où peut-on se mettre à la place des autres ?" </em>qui est élu pour la séance de mai. Prochain rendez-vous donc à la médiathèque de Montargis le 26 avril 2019.</span></p>
Café philosophique de Montargis
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Compte-rendu du débat: ”Le désir n'est-il que le manque?”
tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2019-02-18:6132166
2019-02-18T20:09:00+01:00
2019-02-18T20:09:00+01:00
Le café philo de Montargis se réunissait au Belman le vendredi 18 janvier...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le café philo de Montargis se réunissait au Belman le vendredi 18 janvier 2019 pour un débat portant sur cette question : "<em>Le désir n’est-il que le manque ?</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le désir, est-il dit pour commencer, est une forme d’idéalisation. Il naîtrait d’un fantasme et d’un inconscient qui pourrait nous commander. Le désir procéderait d’une tension et se porte sur un objet. Mais de quel objet parle-t-on ? D’une personne, d’un bien matériel ? En quoi donc, le désir viendrait-il d’un manque ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une personne parle d’amour, "<em>d’élégance dans son mode de vie</em>", d’affection dans son environnement et de milliers de choses définissables. Des désirs sont atteignables, d’autres non. Certains sont raisonnables, ou pas. Parfois, nous pouvons être dans un prisme déformant, et le désir, par le manque qu’il provoque, nous rend vide, tendu et frustré. "<em>Ce qu'on n'a pas, ce qu'on n'est pas, ce dont on manque, voilà l'objet du désir</em>" écrivait Platon.</span><br /><span style="font-size: 10pt;">Certains désirs pourraient-il être moins orientés sur le manque, qui seraient donc maîtrisés ? Cela peut être un désir sublimé.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Beaucoup de désirs peuvent être une volonté orientée, par exemple dans le cadre d’un projet que l’on a souhaité mener. Cela peut être un désir intellectualisé, dans le domaine artistique par exemple.</span></p><p><img src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/00/02/308546733.jpg" id="media-5958335" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le désir peut aussi être rattaché à la société de consommation : on se créé des désirs que l’on n’avait pas auparavant. Pour une personne du public, le désir est inhérent à l’être humain, qui en a fait son moteur, jusqu’à aller dans l’espace. On n’est vivants que parce que l’on a des désirs. "<em>Un individu sans désir est mort... Le désir est une batterie." </em>Un slogan publicitaire parlait de<em> "désir d’avenir.</em>" Le désir pourrait aussi bien être un moteur de la liberté, considère une personne du café philo. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Pour un participant, "lorsque je désire quelque chose, [c’est parce que] je manque quelque chose." Cela peut être un plus plutôt que de combler un manque. On est dans la satisfaction immédiate du désir. Ce dont il est également question, c’est la notion de <em>"quantité"</em> : à trop avoir de désir, on le tue, et à l’inverse ne pas en réaliser on serait dans la frustration perpétuelle. Il y a une notion de déraison. "<em>Tout vouloir procède d’un besoin, c’est-à-dire d’une privation, c’est-à-dire d’une souffrance. La satisfaction y met fin ; mais pour un désir qui est satisfait, dix au moins sont contrariés ; de plus le désir est long et ses exigences tendent à l’infini ; la satisfaction est courte et elle est parcimonieusement mesurée</em>" (Arthur Schopenhauer). </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une intervenante parle du désir d’enfant, qui peut aller au-delà de toutes les contraintes matérielles et qui comble une attente, et qui est aussi une notion d’accomplissement de soin. Mon désir d’enfant m’amène à me transcender. Cette attente est valorisée dans l’attente, dans ces neuf mois. Une personne souhaite distinguer ce qui est plaisir matériel et ce qui ne l’est pas. Un participant cite Bakounine, dont une phrase revenait souvent en mai 68 : "<em>Je prends mes désirs pour la réalité, car je crois en la réalité de mes désirs.</em>" La transformation de nos désirs collectifs depuis l’après-guerre est abordé. Une participante parle de l’ouvrage de Michel Serres, C’était mieux avant et l’exemple des femmes qui allaient au lavoir avec une brouette, avant l’arrivée de la machine à laver. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Si le désir n’est pas que le manque, alors peut-être que les désirs s’apprivoisent. Les désirs ne proviennent pas forcément du manque : <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2019/01/09/what-else-6118588.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">on peut désirer passer une soirée avec George Clooney</a>, sans qu’il y ait forcément de manque, dit un participant ! </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Lorsque l’on place l’objet du désir comme un être inaccessible, on n’utilise pas souvent la raison. Par contre, le désir n’est pas forcément le manque mais tout le plaisir du désir viendrait de notre imagination à être avec George Clooney ou bien à manger un quatrième éclair au chocolat… Le fantasme peut rester à l’état de fantasme, mais sans que ce désir ne nous fasse du mal car au final c’est la raison qui a le dernier mot.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/00/02/11444475.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5958336" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/00/02/2031802729.jpg" alt="platon,socrate,schopenhauer,serres,bakounine,sartre,saint augustin,freud,nietzsche,spinoza,pascal,rousseau,épictète" /></a>Comment maîtriser son désir pour le diriger ? Les chercheurs de l’Antiquité ont cherché à sublimer ce désir : "<em>Le fait que tous les êtres, bêtes et hommes, poursuivent le plaisir est un signe que le plaisir est en quelque façon le Bien Suprême</em>" disait Aristote. Une idée et un désir de vengeance peut être sublimé à travers la notion de justice, voire dans le pardon des offenses dans le domaine des religions. Des continents et des philosophies entières dont l’objectif est même d’éliminer tout désir, tout manque, ce qui est bien éloigné du mode de pensée occidental.</span><br /><span style="font-size: 10pt;">Un être humain a toujours la volonté de devenir quelque chose, sans parler même de l’obtention de quelque chose de concret. Une personne du public parle d’ailleurs de <em>"projet".</em> Réaliser ce serait aussi se réaliser, c’est finalement vivre. Par contre, une personne qui vit sans projet particulier peut être dans une satisfaction intérieure, et même dans "<em>un désir de satisfaction.</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le désir peut aussi être une forme d’aliénation : "<em>Le désir est une conduite d'envoûtement</em>" disait Jean-Paul Sartre. Les désirs peuvent nous faire entrer dans la passion et nous faire entrer dans la déprime. C’est l’aliénation qui peut conduire dans la peur. Ne pas être dans le désir c’est sans doute mieux supporter la misère et être dans le moment présent.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une personne du public souhaite renverser la question du débat : "<em>Le manque provoque-t-il le désir ?</em>" Nous sommes dans une société de consommation dans laquelle il est dit que s’il nous manque quelque chose, nous ne sommes pas heureux. On provoque un manque chez les gens afin qu’ils désirent cette chose. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Pour un autre participant, la phrase de ce soir peut se discuter dans les deux sens : on bascule en permanence du désir au manque, comme le disait Schopenhauer, et on n’en finit pas. Et la société de consommation nous fait passer d’un désir à un autre désir, et ce moteur est provoqué par des illusions, des images ou des personnes publiques emblématiques, à l’image de George Clooney. Une phrase de Platon éclaire le débat de ce soir : "<em>Ce qu'on n'a pas, ce qu'on n'est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l'amour.</em>" Il est bien question de l’objet du désir, ce vers quoi l’on tend. Le temps peut aisément se suspendre au-dessus de l’objet du désir, à l’exemple de cette publicité pour un laitage et de son punchline : "<em>C’est bon la honte</em>". Comme une relation amoureuse qui nous fait tout arrêter pour s’intéresser à l’objet du désir. Le désir amoureux serait sans doute le désir absolu capable d’annihiler tous les autres. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le désir sublimé ou raisonné peut être dompté, voire <em>"rénové"</em> à travers des valeurs plus nobles qui vont nous mener vers des destinations plus raisonnables : se contenter des petits pas et des petites réussites. Le marketing de nos sociétés de consommation peut aussi utiliser un certain désir pour en satisfaire d’autres : c’est le mimétisme du désir qui nous fait désirer un objet pour une autre raison que l’objet lui-même (acheter une paire de baskets que l’on ne voulait pas parce que je veux faire comme autrui). Ça peut être aussi les publicités sexualisées. Chacun peut faire l’expérience de la possession d’objets, de ces "<em>résidus de nos désirs.</em>" </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/02/1834397799.PNG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5958337" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/02/865308972.PNG" alt="platon,socrate,schopenhauer,serres,bakounine,sartre,saint augustin,freud,nietzsche,spinoza,pascal,rousseau,épictète" /></a>Que désire-t-on lorsque l’on désire ? Une personne du public répond à cette question : on veut un état différent, que ce soit la possession ou non. Cela peut être un désir conscient ou inconscient. Mais finalement, n’est-ce pas la recherche du bonheur qui est recherchée à travers ce désir ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"<em>Les désirs sont des monstres indomptables</em>" est-il dit. Il est fait référence aux conquêtes guerrières de personnages historiques, César ou Alexandre, ou bien de désirs pervers, de possessions irrationnelles. Dans les relations amoureuses, il peut y avoir aussi la satisfaction du désir à travers une possession, et une fois ce désir assouvi et mort, la re-stimulation vers un autre objet ("<em>On en vient à aimer son désir et non plus l'objet de son désir</em>" disait Friedrich Nietzsche. C’est le plaisir du questionneur : la satisfaction de la possession se suffit à elle-même, tout comme l’obsession amoureuse. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">On parle dans la littérature de possession amoureuse. Un homme ou une femme peuvent-ils être un objet de désir ? Une personne fait le parallèle entre le désir et le fantasme, avec cette notion d’insatisfaction. Faut-il vraiment aller au bout de ses désirs ? Est-ce que le fait de vouloir assouvir tous ses désirs et d’en avoir d’autres qui vont se greffer derrière ne va pas engendrer une frustration, se demande une personne du public ? La recherche du bonheur n’est jamais linéaire : c’est une parenthèse qui s’ouvre et qui se ferme. D’ailleurs le désir n’est jamais satisfait : ce n’est que l’objet du désir qui peut changer. "<em>On passe tous d’un manque à un désir</em>" dit encore un intervenant qui cite Schopenhauer mais aussi Augustin qui disait que l’idéal était de désirer ce que l’on possède déjà. Facile à dire ? Sans doute sommes-nous torturés à vie par cette idée du désir. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le désir peut aussi être rationalisé par une analyse : que veulent dire mes désirs ? Pourquoi veut-il s’imposer à moi ? "<em>L'objet de la pulsion est ce en quoi ou par quoi la pulsion peut atteindre son but</em>" théorisait Sigmund Freud lorsqu’il parlait de ce désir qui peut nous envahir sous forme de pulsions. Le conseil d’un spécialiste peut permettre de se méfier de ses désirs et d’en attendre trop : "Le désir ne tient jamais ses promesses" disait Schopenhauer. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/00/01/1663666733.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5958338" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/00/01/1188521175.jpg" alt="platon,socrate,schopenhauer,serres,bakounine,sartre,saint augustin,freud,nietzsche,spinoza,pascal,rousseau,épictète" /></a>Le désir n’est-il pas uniquement attaché à l’idée de nouveauté ? La notion de temps n’a-t-elle pas nn plus avoir avec cette notion de désir, dans la mesure où nous ne parvenons plus à en prendre suffisamment pour réaliser ces désirs ? En tant qu’hommes libres, la notion de liberté semble ne pas être assez bien utilisée pour nous permettre d’assouvir nos désirs. Ne serions-nous pas prisonniers du temps, de distractions et finalement de désirs non-accomplis ? Mais sommes-nous si vides pour qu’on ait besoin de se remplir de désirs sans arrêt ? Ne pourrait-on pas se retrouver soi-même sans être contaminés par nos désirs ? N’y aurait-il pas besoin de cesser de vouloir s’occuper sans cesse ? "Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais" écrivait Blaise Pascal. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le désir peut aussi se rationaliser avec l’âge et l’expérience, avec l’évidence qui s’impose, et la sagesse aussi. </span><br /><span style="font-size: 10pt;">Le désir doit nous amener à un projet. C’est le désir dans la création, celui de la vie de famille ou le désir d’enfant. C’est un désir maîtrisé. Baruch Spinoza disait ceci : "<em>Nous jugeons qu'une chose est bonne parce que nous faisons effort vers elle, que nous la voulons et tendons vers elle par appétit ou désir.</em>" Jean-Jacques Rousseau faisait du désir un mouvement rationnel et positif : "<em>Malheur à qui n’a plus rien à désirer ! Il perd pour ainsi dire tout ce qu’il possède. On jouit moins de ce qu’on obtient que de ce qu’on espère, et l’on n’est heureux qu’avant d’être heureux.</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le désir s’oppose-t-il à la raison et peut-on se permettre tous les désirs ? Pour un intervenant, il y a sans doute une opposition, dans le sens où beaucoup de désirs ont des conséquences que nous ne souhaitons sans doute pas voir. L’ataraxie d’Épicure nous parle de cela : "Souviens-toi donc de ceci : si tu crois soumis à ta volonté ce qui est, par nature, esclave d’autrui, si tu crois que dépende de toi ce qui dépend d’un autre, tu te sentiras entravé." Toute la raison voudrait que ce désir doit être évalué, afin de le conscientiser. Le subconscient vient parfois au-devant de la raison : "<em>Les hommes sont conduits plutôt par le désir aveugle que par la raison</em> "disait Baruch Spinoza. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Étudier ses désirs ne serait-ce pas un moyen d’effacer de pseudo-désirs ? Peut-être y a-t-il aussi une logique de répétition. On peut tout aussi bien se trouver confronté face à des plaisirs que l’on n’attendait pas, et qui peuvent devenir désir. Sans doute aussi faut-il choisir de réfléchir à son bonheur, et de choisir ses désirs. Cela nous conduirait à désirer sans souffrir ni s’aliéner.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">En fin de séance, trois sujets étaient proposés par la séance du 22 mars 2019, toujours au Belman : "<em>Les crises dans une société sont-elles le signe de sa vitalité ?</em>", "<em>Est-on possesseur de son corps ?</em>" et "<em>Quelles sont les valeurs du sport ?</em>" C’est le sujet "<em>Est-on possesseur de son corps ?</em>" qui est choisi par les participants. </span><br /><span style="font-size: 10pt;">A noter qu’une séance exceptionnelle aura lieu le vendredi 26 avril à la Médiathèque de Montargis. Le débat, dont le sujet sera bientôt défini commencera à 18 heures.</span></p>