Last posts on liberalisme2024-03-29T11:32:30+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/liberalisme/atom.xml.http://pdf31.hautetfort.com/about.htmlLa ”cas-socialisation” de la Francetag:pdf31.hautetfort.com,2014-02-18:53021222014-02-18T18:18:00+01:002014-02-18T18:18:00+01:00 Il est tout de même sacrément surprenant de ne jamais entendre parler de...
<div class="ob-section ob-section-html"><p style="text-align: justify;"><img style="float: right; width: 351px; height: 197px; margin-left: 5px; margin-right: 5px;" src="http://dissidenceresistance.files.wordpress.com/2014/02/980480165.jpg?w=520" alt="" />Il est tout de même sacrément surprenant de ne jamais entendre parler de certains thèmes d’une actualité pourtant brûlante dans nos mouvances… Celui qu’on appellera, par facilité de langage, le thème des « cas sociaux » est un bon exemple. Il n’y a pas non plus que l’immigration qui détruit notre pays, n’est-ce pas ?</p><p id="yui_3_5_0_1_1392726475198_13069" style="text-align: justify;">Nous allons définir ce que nous entendons par « cas sociaux » directement, afin que les quelques considérations qui suivent soient claires. C’est une sorte de nouvelle classe de la population blanche, issue majoritairement des milieux <span id="yui_3_5_0_1_1392726475198_11988" class="yui3-widget yui3-inputwidget yui3-htmleditorwidget"><span id="yui_3_5_0_1_1392726475198_11990" class="yui3-htmleditorwidget-content"><span id="yui_3_5_0_1_1392726475198_11988" class="yui3-widget yui3-inputwidget yui3-htmleditorwidget"><span id="yui_3_5_0_1_1392726475198_11990" class="yui3-htmleditorwidget-content"><img id="yui_3_5_0_1_1392726475198_13068" style="float: left; width: 351px; height: 513px; margin-left: 5px; margin-right: 5px;" src="http://images.ados.fr/adult/1/divers/barbie/photo/hd/7297944729/45410928dc/barbie-barbie-cassos-big.jpg" alt="" /></span></span></span></span>populaires (mais pas seulement et ne se calquant pas forcément sur eux) se distinguant avant tout par son caractère vulgaire que l’on retrouve tant dans son apparence que dans ses aspirations ou façons de vivre. Ils constituent aujourd’hui une importante partie de la population de notre pays qui, à l’image des White Trash anglo-saxons, dégénère peu à peu et ne fait que s’enfoncer dans la médiocrité d’une époque ne proposant, il faut bien le reconnaître, pas grand-chose d’autre… Fruits du chômage de masse et de la précarisation qui touchent la France depuis des années, de la merde télévisée servie jusqu’à plus faim et de la société de consommation ne proposant que des rêves en carton à une population coupée de toutes ses racines ainsi que, de plus en plus, de toute valeur. C’est aussi ça, le legs de la déchristianisation dans nos pays. Les gens simples suivent toujours le modèle dominant de la société dans laquelle ils vivent. Avant, c’était le christianisme et ses valeurs, de nos jours, c’est le libéralisme et son mode de vie… Et quel mode de vie ! Nourris au Lidl, au foot tendance Ribéry, à la musique de supermarché, au matérialisme de babioles made in China et finalement au néant intellectuel, nos cas soc’ sont bien le low cost de la population.</p><p id="yui_3_5_0_1_1392726475198_13048" style="text-align: justify;">Le « phénomène » cas soc’ n’est pourtant pas l’apanage d’un seul type de population mais se conjugue à plusieurs niveaux sociaux et, telle une gangrène, <span id="yui_3_5_0_1_1392726475198_11988" class="yui3-widget yui3-inputwidget yui3-htmleditorwidget"><span id="yui_3_5_0_1_1392726475198_11990" class="yui3-htmleditorwidget-content"><span id="yui_3_5_0_1_1392726475198_11988" class="yui3-widget yui3-inputwidget yui3-htmleditorwidget"><span id="yui_3_5_0_1_1392726475198_11990" class="yui3-htmleditorwidget-content"><span id="yui_3_5_0_1_1392726475198_11988" class="yui3-widget yui3-inputwidget yui3-htmleditorwidget"><span id="yui_3_5_0_1_1392726475198_11990" class="yui3-htmleditorwidget-content"><img id="yui_3_5_0_1_1392726475198_13077" style="height: 197px; width: 350px; margin-left: 5px; margin-right: 5px; float: right;" src="http://cdn-premiere.ladmedia.fr/var/premiere/storage/images/racine/bandes-annonces/video/les-tuche/43410668-1-fre-FR/Les-Tuche_emission_premium_fond.jpg" alt="" /></span></span></span></span></span></span>envahit et infecte notre pays. En voici quelques exemples.</p><p style="text-align: justify;">Le premier type de cas soc’ est celui du parasitisme social transmis de génération en génération, où l’on assiste littéralement à une apologie de l’oisiveté et de la pollution sociale. L’individu de ce premier type est fier de ne rien faire et utilise la seule once d’intelligence qu’il possède à magouiller et utiliser au maximum les rouages d’un système d’aide outrancier. Les travailleurs sont à ses yeux des idiots, les « riches », il les exècre et son attitude belliqueuse vient du fait qu’il estime que tout lui est dû, fort des aides à tous niveaux (juridictionnelle etc.) qu’il reçoit de la part d’un système complice. <a href="http://la-dissidence.org/2014/02/17/la-cas-socialisation-de-la-france/">Lire la suite</a></p></div><p> </p>
coursincitoyenhttp://coursin-iledefrance.hautetfort.com/about.htmlURGENT : défendre la biodiversité alimentaire contre le néo-libéralisme européentag:coursin-iledefrance.hautetfort.com,2013-10-17:51983702013-10-17T08:13:37+02:002013-10-17T08:13:37+02:00 Lettre à envoyer aux députés concernés avec leur adresse...
<p> </p><h3 style="font-family: arial, sans-serif; color: red; text-align: center;"><span style="color: #000080;"><a title="Protéger la biodiversité et la liberté" href="http://kokopelli-semences.fr/campagne_reforme_ue" target="_blank">Lettre à envoyer aux députés concernés</a> avec leur adresse email</span></h3><h1 style="font-family: arial, sans-serif; color: red; text-align: center;">La législation européenne sur le commerce des semences : <br />une réforme écrite par et pour l’industrie semencière</h1><h2 style="font-family: arial, sans-serif; color: purple; text-align: center;">Les variétés anciennes appartenant au domaine public toujours interdites de cité</h2><p style="color: #222222; font-family: arial, sans-serif; text-align: justify; margin-bottom: 12pt; font-size: 12pt;">La Commission Européenne (DG SANCO), le 6 mai dernier, a finalement fait connaître sa dernière proposition de réforme (la 4e version) de la législation sur le commerce des semences. C’est le Collège des Commissaires Européens qui a fini par trancher, dans un contexte difficile où la DG SANCO était soupçonnée de couvrir une situation de conflits d’intérêts (participation de l’ancienne Directrice des Relations Internationales du GNIS, Groupement d’intérêt de l’industrie semencière française, en tant qu’« expert national », à la rédaction de la proposition), et où les DG Agriculture et Environnement, directement concernées par les mesures proposées, s’opposaient à l’adoption du texte en l’état.</p><p style="color: #222222; font-family: arial, sans-serif; text-align: justify; margin-bottom: 12pt; font-size: 12pt;">Le compromis trouvé n’a rien d’une simplification ou d’un progrès et <strong>la proposition législative aggrave le cadre normatif actuel.</strong> Il n’y a pas de refonte du système en profondeur : il s’agit du même cadre normatif actuel, assorti d’un chapelet de facilités offertes à l’industrie semencière, selon un modèle proposé par ses représentants.</p><p style="color: #222222; font-family: arial, sans-serif; text-align: justify; margin-bottom: 12pt; font-size: 12pt;"><strong>✔ Pourquoi une aggravation du cadre normatif actuel ?</strong></p><p style="color: #222222; font-family: arial, sans-serif; text-align: justify; margin-bottom: 12pt; font-size: 12pt;">La <strong>définition de la « commercialisation »</strong> des semences s’élargit, pour inclure désormais les transferts de semences non destinées à une utilisation commerciale.</p><p style="color: #222222; font-family: arial, sans-serif; text-align: justify; margin-bottom: 12pt; font-size: 12pt;">Or, actuellement, la définition de la commercialisation est la suivante : <br /><em>« Commercialisation: on entend la vente, la détention en vue de la vente, l'offre de vente et toute cession, toute fourniture ou tout transfert, <span style="text-decoration: underline;">en vue d'une exploitation commerciale</span>, de semences à des tiers, que ce soit contre rémunération ou non.<br />Ne relèvent pas de la commercialisation les échanges de semences qui ne visent pas une exploitation commerciale de la variété » <br />La référence à une « exploitation commerciale de la variété »</em>, dans la définition actuelle de la législation, permettait d’exclure de son champ d’application les échanges de semences entre jardiniers amateurs, mais aussi la vente de semences à des utilisateurs non professionnels, en général.<br />Cette exception, d’importance majeure, disparaît dans la proposition de la Commission.</p><p style="color: #222222; font-family: arial, sans-serif; text-align: justify; margin-bottom: 12pt; font-size: 12pt;"><strong>✔ Des facilités nouvelles pour l’industrie semencière ?</strong></p><ul style="color: #222222; font-family: arial, sans-serif; font-size: 13px;"><li style="margin-left: 15px;"><p style="text-align: justify; margin-bottom: 12pt; font-size: 12pt;">Un <strong>subtil changement dans la définition de la « variété »</strong> et du critère de « distinction », pour faire maintenant référence au « génotype », et non plus seulement aux « taxons botaniques », va permettre à l’industrie semencière de créer des centaines de variétés « nouvelles » absolument identiques entre elles sur le plan botanique, mais « différentes » sur le plan génétique.</p></li><li style="margin-left: 15px;"><p style="text-align: justify; margin-bottom: 12pt; font-size: 12pt;"><strong>L’obtention de Droits de Propriété Intellectuelle</strong> (COV : Certificat d’Obtention Végétale) sur les variétés <strong>va donner un accès direct au Catalogue Officiel</strong>, ce qui va finir d’opérer la confusion totale entre régime de Droits de Propriété Intellectuelle et régulation du marché des semences.</p></li><li style="margin-left: 15px;"><p style="text-align: justify; margin-bottom: 12pt; font-size: 12pt;">L’industrie semencière aura la possibilité de <strong>réaliser les examens et tests officiels obligatoires elle-même</strong>(pour l’enregistrement des variétés au Catalogue et la certification des semences), sans avoir à passer par l’administration, au moyen d’une « habilitation officielle » préalable.</p></li></ul><p style="color: #222222; font-family: arial, sans-serif; text-align: justify; margin-bottom: 12pt; font-size: 12pt;"><strong>✔ Les variétés anciennes : toujours dans le collimateur du législateur</strong></p><p style="color: #222222; font-family: arial, sans-serif; text-align: justify; margin-bottom: 12pt; font-size: 12pt;">Deux pseudo brèches sont ouvertes dans le système :</p><ul style="color: #222222; font-family: arial, sans-serif; font-size: 13px;"><li style="margin-left: 15px;"><p style="text-align: justify; margin-bottom: 12pt; font-size: 12pt;"><strong>« le matériel pour marchés de niche »</strong> (art. 36) : Il s’agit d’une minuscule niche pour la vente de petits sachets de semences (aujourd’hui non concernés par la législation). Aucun enregistrement obligatoire au Catalogue Officiel n’est prévu les concernant, mais <strong>cette niche est réservée aux MICRO entreprises</strong> (un maximum de 10 salariés et pas plus de 2 millions d’€ de chiffre d’affaires). Et pourquoi pas les PETITES entreprises, ou bien même les MOYENNES entreprises, s’il s’agit de petits sachets ??? Ces dispositions visent à évincer du marché tous les opérateurs qui, en Europe, diffusent une large collection de variétés anciennes, et, qui, par conséquent, ont besoin de plus de personnel. Ex : Kokopelli, association de plus de 20 salariés.</p></li></ul><ul style="color: #222222; font-family: arial, sans-serif; font-size: 13px;"><li style="margin-left: 15px;"><p style="text-align: justify; margin-bottom: 12pt; font-size: 12pt;"><strong>« les variétés avec description officiellement reconnue »</strong> (art. 57) : leur enregistrement sera obligatoire, mais sans application des critères DHS.</p><p style="text-align: justify; margin-bottom: 12pt; font-size: 12pt;"><span style="text-decoration: underline;">Problème :</span> les variétés doivent être <strong>reproduites dans leur « région d’origine »</strong> !!! Mais QUI a les moyens d’avoir des agriculteurs-mainteneurs dans toutes les régions d’origine d’une vaste collection ??? La « rose de Berne » à Berne, la « tomate Marmande » à Marmande, le haricot « tarbais » à Tarbes, la « cornue des Andes » dans les Andes ???</p><p style="text-align: justify; margin-bottom: 12pt; font-size: 12pt;">Ce genre d’obligation, posée dans le but de conserver leurs caractéristiques d’origine aux variétés anciennes, doit être assumé par des conservatoires botaniques publics, pas par des petits opérateurs privés !!! Ces dispositions viseraient-elles en fait à évincer, ici encore, les acteurs dont la collection dépasse la dizaine de variétés ?</p><p style="text-align: justify; margin-bottom: 12pt; font-size: 12pt;"><span style="text-decoration: underline;">Autre problème :</span> il faut payer des frais d’inscription, alors que les variétés anciennes sont le patrimoine de tous et appartiennent au domaine public ! Voilà de quoi dissuader les opérateurs aux vastes collections.</p></li></ul><div style="color: #222222; font-family: arial, sans-serif; font-size: 13px; border: 1px solid black; border-top-left-radius: 5px; border-top-right-radius: 5px; border-bottom-right-radius: 5px; border-bottom-left-radius: 5px; padding: 10px;"><h2 style="text-align: center; color: red;">Ce que nous demandons :</h2><p style="text-align: justify; margin-bottom: 12pt; font-size: 12pt;">La législation européenne sur le commerce des semences s’applique, depuis 50 ans, à dérouler le tapis rouge aux variétés modernes protégées par des droits de propriété intellectuelle. Elle n’a jamais concerné nos variétés du domaine public. Et quand elle ne les a pas ignorées, elle les a rendues illégales.</p><p style="text-align: justify; margin-bottom: 12pt; font-size: 12pt;">Nous demandons donc que <span style="color: #800000;"><strong>les variétés appartenant au domaine public sortent purement et simplement du champ d’application de cette législation.</strong></span> Pour la régulation de certains paramètres essentiels comme la faculté germinative ou la qualité sanitaire, les garanties applicables aux « semences standards » suffisent largement.</p><p style="text-align: justify; margin-bottom: 12pt; font-size: 12pt;"><span style="text-decoration: underline;">Subsidiairement</span>, l’exception créée pour les « marchés de niche » doit être applicable également aux petites et moyennes entreprises, dès lors qu’il s’agit de petites quantités de semences, qui ne seront diffusées, vraisemblablement, qu’aux jardiniers amateurs.</p></div>
lanverthttp://lanvert.hautetfort.com/about.htmlLes années Thatcher pèsent encoretag:lanvert.hautetfort.com,2013-04-09:50409412013-04-09T22:26:33+02:002013-04-09T22:26:33+02:00 Article repris du "Monde Diplomatique" Née en 1925, Margaret Thatcher...
<p><span style="font-family: arial black,avant garde;">Article repris du "Monde Diplomatique"</span></p><div class="crayon article-texte-49045 texte"><p style="text-align: justify;">Née en 1925, Margaret Thatcher est morte lundi 8 avril. Elle est arrivée à la tête du Royaume-Uni en mai 1979, après la faillite de la politique travailliste. Grande admiratrice du président américain Ronald Reagan et ardente défenseuse du dictateur chilien Augusto Pinochet, elle a mené une politique ultralibérale dans son pays et a milité pour son extension en Europe.</p><p style="text-align: justify;">L’histoire retiendra son entreprise de démolition des syndicats — notamment avec la grande grève des mineurs en 1984-1985 —, la vague de privatisations et de suppression des aides sociales, son attaque en règle du système de santé, sa répression féroce à l’encontre des militants républicains irlandais — et la mort de Bobby Sands en prison après une grève de la faim.</p><p style="text-align: center;"><img style="margin: 0.7em 0;" src="http://static.guim.co.uk/sys-images/BOOKS/Pix/pictures/2013/4/9/1365507640567/Margaret-Thatcher-in-1979-008.jpg" alt="Margaret-Thatcher-in-1979-008.jpg" /></p></div>
lafautearousseau royalistehttp://lafautearousseau.hautetfort.com/about.htmlLu sur le Blog de Patrice de Plunkett : Les Lumières ont engendré le libéralismetag:lafautearousseau.hautetfort.com,2011-12-28:42244342011-12-28T16:43:00+01:002011-12-28T16:43:00+01:00 (ce mercredi 28 décembre 2011 : http://plunkett.hautetfort.com/...
<p style="text-align: center;"><span style="font-size: small;"><em><span style="font-size: small;">(ce mercredi 28 décembre 2011 : </span><a href="http://plunkett.hautetfort.com/" target="_self"><span style="font-size: small;">http://plunkett.hautetfort.com/</span></a><span style="font-size: small;"> )</span></em></span></p><div><div><div><div><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">À propos d'une phrase de l'homélie de Noël de Benoît XVI :</span></span></p></div><br /><p><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Dans le dernier paragraphe de son homélie de Noël, le pape dit : « Mi sembra che in ciò si manifesti una verità più profonda, dalla quale vogliamo lasciarci toccare in questa Notte santa: se vogliamo trovare il Dio apparso quale bambino, allora dobbiamo scendere dal cavallo della nostra ragione illuminata. » Traduction française officielle par le service polyglotte du Vatican : « Il me semble qu’en cela se manifeste une vérité plus profonde, par laquelle nous voulons nous laisser toucher en cette sainte Nuit : si nous voulons trouver le Dieu apparu comme un enfant, alors nous devons descendre du cheval de notre raison libérale. »</span></span></p><p align="justify"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Pourquoi traduire « illuminata » par « libérale » ?</span></span></p></div></div></div><p style="text-align: left;"><span style="font-size: small;">Dans sa version originale allemande, le pape avait écrit : «aufgeklärten », ce qui correspond à « illuminata ». Mot à mot, on pourrait le traduire par « illuminée ». A ceci près qu'en français, « illuminé » veut seulement dire « éclairé » (sens favorable) ou « fou » (sens défavorable) ; alors qu'en italien ou en allemand, et surtout dans la bouche d'un universitaire comme Benoît XVI, les termes « aufgeklärten » et « illuminata » – appliqués à la raison – sont une allusion à la philosophie des Lumières. Aufklärung, en allemand.</span></p><div><div><div><p align="justify"><span style="font-size: small;">Le traducteur français se trouvait donc devant un choix : ou faire du mot à mot, ou suivre le sens. Il a choisi le sens. A son avis, « raison libérale » est le terme le plus proche de ce que le pape veut dire en employant un adjectif qui renvoie aux Lumières.</span></p><p align="justify"><span style="font-size: small;">L'idéologie économique et politique libérale est née en effet de la philosophie des Lumières : John Locke et David Hume ( le relativisme), Mandeville (les vices comme condition de la prospérité), Voltaire (le culte de la marchandise), Condillac (le culte de la sensation), La Mettrie (le matérialisme hédoniste), Adam Smith (la « main invisible » du marché), etc. Autrement dit : la construction idéologique substituée à la reconnaissance humble du réel dans toutes ses dimensions – y compris celles que nous ne maîtrisons pas.</span></p><p align="justify"><span style="font-size: small;">On voit ainsi ce que veut dire le pape quand il nous conseille de « descendre » de ce cheval d'orgueil.</span></p><p align="justify"><span style="font-size: small;">Sans doute quelques personnes ne comprendront pas ce sens. Ayant appris le culte du libéralisme à l'école, elles sursauteront devant les mots « raison libérale » et, se reportant au texte italien, préféreront traduire « illuminata » par « éclairée », « illuminée », « embrasée », « luisante », ou n'importe quel autre synonyme, donnant ainsi un sens favorable à une formule pourtant défavorable dans son intention et dans son expression. Ce qui ferait dire au pape le contraire de ce qu'il veut dire. Pourquoi faudrait-il « descendre » du cheval d'une raison éclairée ?</span></p></div></div></div>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlEvangile de Judastag:lapinos.hautetfort.com,2010-04-21:27118332010-04-21T12:02:00+02:002010-04-21T12:02:00+02:00 Le socialisme en général, non seulement le nazisme, est l'idéologie la plus...
<p style="text-align: justify;"><b>Le socialisme en général, non seulement le nazisme, est l'idéologie la plus contraire au christianisme</b> ; car comme Jésus le rappelle plusieurs fois, son royaume n'est pas de ce monde, et le socialisme est l'utopie politique qui se rapproche le plus de cette impasse ; compte tenu de la Genèse et de la fascination exercée sur Adam et Eve par la morale, dichotomie à l'infini, cette voie-là ressemble à une rechute.</p> <p style="text-align: justify;">En outre, le communiste Paul Lafargue a souligné toute l'hypocrisie de la "doctrine sociale de l'Eglise", instrumentalisation du christianisme au profit des cartels, plus ignoble encore que la soumission du clergé médiéval à certains principes féodaux païens.</p> <p style="text-align: justify;">Au-delà de la sainte diatribe de Lafargue, le chrétien observera que le socialisme chrétien du XIXe siècle coïncide avec l'éradication de la foi dans l'activité de Satan dans le monde, sans laquelle il n'est pas de christianisme, encore moins de christianisme combattant (mais éradication nécessaire au socialisme). Baudelaire, possédé et reconnaissant cette possession, est plus proche du christianisme que les papes catholiques et leur foutue doctrine sociale.</p> <p style="text-align: justify;">La séduction du socialisme sur de nombreux chrétiens voire de nombreux juifs en Allemagne (le père de Marx) et en Russie s'explique facilement par le fait que <b>l'anthropologie fondatrice des utopies socialistes est d'origine "judéo-chrétienne"</b>. C'est très net dans la doctrine nationale-socialiste de Hegel. L'athéisme socialiste moderne est ainsi plus proche du christianisme qu'il ne l'est du paganisme antique. Diderot est le seul penseur des Lumières qui peut être qualifié d'athée à bon droit, et c'est chez lui que la transition du jansénisme hérétique aux valeurs libérales est la plus flagrante.</p> <p style="text-align: center;">*</p> <p style="text-align: justify;">J'entendais récemment un journaliste incompétent (de plus) s'étonner que l'"économiste" français Maurice Allais soit à la fois "socialiste" et "libéral". <b>Mais si M. Allais n'était pas "socialiste" ET "libéral", il ne serait qu'un crétin de journaliste. Il n'y a aucune raison, ni économique, ni historique, ni scientifique, d'opposer le socialisme au libéralisme</b> (seule la propagande cinématographique le permet).</p> <p style="text-align: justify;">L'application de la doctrine libérale est tributaire depuis le début d'un Etat central fort. Les Etats-Unis sont une nation à l'échelle d'un continent ! (Compte tenu que son économie n'aurait pas été viable sans la main-d'oeuvre mexicaine "libre" de lois excessivement tatillonnes.) il n'est par ailleurs aucun Etat socialiste centralisé qui soit parvenu à se soustraire au mercantilisme libéral : ni l'Allemagne nazie, ni l'URSS.</p> <p style="text-align: justify;">Socialiste et libéral Maurice Allais, comme son confrère Jacques Attali et les trois-quarts des dirigeants de la planète. Point commun du libéralisme et du socialisme, qui ne devrait pas manquer d'inspirer le dégoût aux chrétiens : le fait de présenter la guerre comme un moyen de libération.</p> <p style="text-align: justify;"><b>En fait de chrétiens "libéraux ou socialistes", de Léon XIII à Frédéric Ozanam en passant par Montalembert, Chateaubriand, toute la cohorte des vieilles chouettes pédérastiques, il n'y a que des suppôts de Satan prônant l'évangile de Judas.</b></p> <div style="text-align: justify;"></div>
lafautearousseau royalistehttp://lafautearousseau.hautetfort.com/about.htmlChanger de système. Tout simplement !....tag:lafautearousseau.hautetfort.com,2010-04-19:26376462010-04-19T00:10:00+02:002010-04-19T00:10:00+02:00 Cela peut paraître paradoxal de prime abord, mais nous souffrons...
<p> Cela peut paraître paradoxal de prime abord, mais nous souffrons à la fois d'un excès de libéralisme et d'un excès de socialisme. C'est pourquoi il faut changer de Système.</p><p> C'est ce que pense Christophe Geffroy -à qui nous avons fait écho plus d'une fois...- dans son très interéssant éditorial du mois de mars dans La Nef ( <a href="http://www.lanef.net/t_article/changer-de-systeme-geffroy-christophe.asp" target="_blank">http://www.lanef.net/t_article/changer-de-systeme-geffroy-christophe.asp</a> )</p><p> Et de citer Benoît XVI, qui nous exhorte à changer nos comportements....</p><p> On ne peut que considérer les écrits de Christophe Geffroy avec intérêt et sympathie. Dans l'ordre du <em>politique,</em>qui est le nôtre, notre rôle est de proposer l'instauration -ou la ré-instauration, comme on voudra...- d'un pouvoir fort, capable de s'opposer aux forces de l'Argent.</p><p> L'Argent, le <em>capital,</em> qui a été, de fait, libéré par la Révolution, elle qui a abattu le pouvoir du Sang, basé sur la Tradition, l'Histoire, la Spiritualité, et qui -venu du fond des âges, ce dont il tirait sa légitimité et sa force-, pouvait s'opposer à la toute-puissance de l'Or, que plus rien ne s'arrête aujourd'hui....</p><div style="text-align: center;"><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/00/1563122446.jpg" target="_blank"><img id="media-2316449" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/00/619760565.jpg" alt="christophegeffroy.jpg" /></a></div><p class="MsoNormal" style="text-align: center; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 9.35pt; background: white; mso-outline-level: 1;"><em><strong>Changer de système</strong></em></p><p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin: 0cm 0cm 9.35pt; background: white;"><span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; color: black; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR;">Editorial,</span> Geffroy Christophe, <a href="http://www.lanef.net/" target="_blank"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; color: black; text-decoration: none; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR; text-underline: none;">La Nef</span></a><span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; color: black; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR;"> n°213 de mars 2010</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; background: white;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; background: white;"><span style="font-family: "Verdana","sans-serif"; color: black; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR;"> </span> Sommes-nous sortis de la crise financière de septembre 2008 ? Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie en 2001, non seulement ne le pense pas, mais craint fort que les mêmes causes produiront à l’avenir les mêmes effets. Il l’explique dans un livre roboratif à contre-courant de la pensée dominante (1). Il estime en effet que nous n’avons pas pris la juste mesure de cette crise, car rien de fondamental n’a été corrigé, ni notre « cupidité » remise en cause un seul instant. À ceux qui ne voient que la dimension financière, il oppose la faillite d’un système conjuguée à une grave crise morale.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; background: white;"> </p><div style="text-align: center;"><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/02/1983526220.jpg" target="_blank"><img id="media-2316474" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/02/123756989.jpg" alt="stiglitz_joseph(300).jpg" width="335" height="261" /></a></div><div style="text-align: center;"><em>Joseph Stiglitz</em></div><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; background: white;"> Comment ne pas voir ici le parallèle avec l’exhortation de Benoît XVI nous pressant « à adopter de nouveaux styles de vie » à l’opposé du consumérisme actuel (2) ? Le système dénoncé par Stiglitz est celui du libéralisme économique pur et dur qui affirme que le libre marché est en toutes circonstances le meilleur régulateur possible, qui pousse aux déréglementations, à la libre circulation des capitaux… et qui conduit finalement à l’obsession du court terme en vue d’une rentabilité financière maximum.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; background: white;"><br /><br /> Cette logique libérale pousse à la financiarisation de l’économie, c’est-à-dire que les activités financières occupent une part croissante dans l’économie et dans les grandes entreprises. Beaucoup d’entre elles, notamment ce que l’on nomme les multinationales, ne se caractérisent plus par un savoir-faire technique, mais sont devenues d’immenses groupes hétéroclites mus essentiellement par un souci de retour financier à court terme sur investissement. Une branche est achetée ou vendue en fonction de sa rentabilité. Ce n’est plus une logique industrielle et encore moins humaine ou nationale, c’est une logique financière de profit maximum qui ne recule devant aucune délocalisation.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; background: white;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; background: white;"><img id="media-2411654" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/00/01/2081718579.jpg" alt="Delocalisations.jpg" /></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; background: white;"><br /> Beaucoup de chrétiens craignent cette critique virulente du néo-libéralisme, car ils pensent que ce système est un moindre mal face à la seule alternative qu’ils envisagent, le socialisme, qui n’a que trop montré ses échecs et dont nous supportons encore les effets – le poids de la bureaucratie et des interventions intempestives de l’État dans des prérogatives qui ne sont pas les siennes (alors qu’il ne remplit plus ou mal celles, régaliennes, qui le justifient). Eh ! oui, c’est bien l’un des paradoxes et des difficultés de l’heure de souffrir à la fois d’un excès de libéralisme et de socialisme – dont on ne dira jamais assez qu’ils sont frères ennemis, « frères » signifiant qu’ils puisent aux mêmes sources philosophiques en réduisant l’homme à un vulgaire homo economicus.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; background: white;"><img id="media-2411690" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/01/119711191.png" alt="KONK 26.png" width="308" height="271" /></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; background: white;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; background: white;"><br /><br /> Les catholiques, néanmoins, ne devraient pas être surpris par cette analyse, car j’ose dire qu’elle est celle de la doctrine sociale de l’Église pour qui se donne la peine de lire les textes sans lunettes idéologiques : Caritas in veritate (2009), la magistrale encyclique sociale de Benoît XVI, va très précisément dans ce sens. Mais pour le comprendre, il faut bien saisir une distinction rarement faite : le capitalisme financier qui nous gouverne – auquel peu de monde tient vraiment, sauf la toute petite minorité qui en profite – n’est pas la même chose que le principe de la liberté d’initiative – à laquelle nous sommes fondamentalement attachés (3). Ce qui caractérise le capitalisme financier, c’est l’inégale répartition du pouvoir dans l’entreprise – juridiquement des sociétés anonymes (SA) –, seuls les capitalistes ayant le pouvoir de décisions : or, ces capitalistes – les porteurs de parts de ces SA – sont le plus souvent totalement étrangers à la société dont ils sont actionnaires ; la seule chose qui les intéresse est donc le rendement de leur investissement, d’où l’obsession de la rentabilité de ces grandes multinationales qui se financent sur les places boursières (4).</p><p style="text-align: center;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; background: white;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; background: white;"><img id="media-2411635" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/02/116472241.jpg" alt="BENOIT XVI CARITAS.jpg" /></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; background: white;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; background: white;"><br /><br /> Que l’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas le néo-libéralisme qui défend la libre entreprise à taille humaine – c’est-à-dire la PME familiale ; au contraire, sa folle logique pousse à la concentration des entreprises, à la constitution de groupes multinationaux toujours plus puissants au détriment du tissu des PME qui n’ont pas les moyens de résister à la concurrence déloyale des fabrications délocalisées dans les pays à main-d’œuvre bon marché et peu soucieux d’écologie. </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; background: white;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; background: white;"> Depuis l’hégémonie du néo-libéralisme à la suite de la chute du mur de Berlin, un autre phénomène ne cesse d’inquiéter : celui de la croissance des inégalités des salaires. Ceux-ci ont beau grimper en moyenne, le salaire médian, lui, stagne ; autrement dit, seul le groupe des hauts revenus profite de cette croissance (5). Cette paupérisation des classes moyennes est au demeurant à l’origine de la crise des subprimes aux États-Unis.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; background: white;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; background: white;"><img id="media-2411681" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/01/1196263207.jpg" alt="SAPIR_Jacques.jpg" width="339" height="215" /></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; background: white;"> </p><div style="text-align: center;"><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/01/493635413.png" target="_blank"></a></div><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; background: white;"> Cette crise financière a-t-elle ébranlé le leadership américain ? L’économiste Jacques Sapir estime que le tournant s’est produit en réalité lors de la crise de 1997-1999. Celle-ci, écrit-il, « montre que les États-Unis et les institutions financières internationales qu’ils contrôlent directement ou indirectement sont incapables de maîtriser l’univers financier qu’ils ont créé » (6). Sapir en arrive ainsi à montrer que le « siècle américain » a avorté à ce moment-là, mais que, ce faisant, la voie s’est ouverte pour un « retour des nations ». Les événements de 2008 lui donnent raison, mais c’est un autre sujet sur lequel nous aurons à revenir.<br /><br /><br />(1) Le triomphe de la cupidité, de Joseph E. Stiglitz, Les liens qui libèrent, 2010, 474 pages, 23 e.<br />(2) Encyclique Caritas in veritate, n. 52.<br />(3) Sur cet aspect, cf. Jacques Sapir, Les trous noirs de la science économique. Essai sur l’impossibilité de penser le temps et l’argent, 2000, rééd. Seuil « Points Économie », 2003.<br />(4) Cet aspect est évoqué par Benoît XVI dans Caritas in veritate, n. 40.<br />(5) Jacques Sapir, Le nouveau XXIe siècle. Du siècle « américain » au retour des nations, Seuil, 2008, p. 22-23.<br />(6) Ibid., p. 79. </p>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlPédérastie catholique (1)tag:lapinos.hautetfort.com,2010-04-15:27037322010-04-15T11:40:00+02:002010-04-15T11:40:00+02:00 Je précise que moi-même je n'ai jamais été victime de pédérastes dans...
<p style="text-align: justify;">Je précise que moi-même je n'ai jamais été victime de pédérastes dans l'Eglise catholique, pas plus que dans l'Education nationale d'ailleurs, bien que j'en ai croisé quelques-uns dans ces deux institutions. Mon propos est donc dépassionné. Il faut commencer par dire que seul un imbécile pourra s'étonner qu'il y ait autant de pédérastes dans des institutions dédiées à la pédagogie, à quoi se cantonne l'Eglise catholique aujourd'hui désormais assez largement. Un séminariste homosexuel du diocèse d'Avignon a récemment témoigné dans un bouquin qu'il avait lui-même été harcelé au cours de ses études... par d'autres séminaristes homosexuels.</p> <p>Trois points à mon sens à ne pas perdre de vue :</p> <p>1. Le puritanisme et la pornographie, qui a toujours joué un rôle de "soupape" dans les régimes puritains (cf. l'approbation par C. Boutin de la proposition de réouverture de maisons closes !), sont très proches spirituellement : par leur incapacité à penser "par-delà bien et mal" d'abord, ensuite parce que ce sont des postures morales relatives l'une à l'autre et qui se succèdent au gré de la modernité-antimodernité (P. Bruckner, théoricien du libertinage soixante-huitard naguère, avec la diminution de ses capacités sexuelles fait désormais l'apologie de la famille, et Cohn-Bendit rend hommage à la baderne de Gaulle).</p> <p>La démonstration de Marx à propos du christianisme allemand "pré-existentialiste", démonstration opposée à celle du "Gay savoir" de Nitche (Marx connaît les ressorts du paganisme contrairement à Nitche), peut être traduite ainsi : le christianisme véritable a été subverti et réduit à un socinianisme, c'est-à-dire un paganisme ordinaire, par le biais de l'introduction de valeurs familiales et politiques "romaines" par la théologie gnostique médiévale.</p> <p>2. La pédagogie étant une matière peu éloignée de la pédérastie, surtout lorsque cette pédagogie prend une forme militaire, ce qui est souvent le cas dans un régime républicain (cf. l'exemple des hoplites spartiates), il faut être vigilant vis-à-vis des mères de famille qui jouent souvent un rôle éducatif excessif ; on ne peut isoler la pédérastie de Proust de sa vénération pour sa mère (cf. la doctrine lacanienne et "L'Origine du monde", qui s'invite dans le christianisme génital-boutiniste "via" la théologie de Fabrice Hadjadj comparant dieu à une vulve).</p> <p>La revendication du mariage par le parti Gay, d'autant qu'elle est à titre symbolique, prouve l'attachement à l'ordre moral ou social d'une partie des "Gays", bien qu'on puisse penser qu'ils sont, ne serait-ce qu'à cause de l'étroitesse de leurs idées, les premières victimes d'une société libérale qui carbure à l'érotisme et au plastique (J'aime prendre l'exemple du crétin académique Angelo Rinaldi qui pense que Francis Bacon est un meilleur peintre que Picasso parce que celui-là était pédé.)</p>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlLibéralisme et Prostitutiontag:lapinos.hautetfort.com,2010-03-17:26562182010-03-17T12:23:00+01:002010-03-17T12:23:00+01:00 Le développement de la prostitution dans les régimes dits "libéraux" est...
<p style="text-align: justify;">Le développement de la prostitution dans les régimes dits "libéraux" est encore un aspect de la perfidie particulière du libéralisme policier ; l'esclavagisme est imposé sous couvert de libération.</p> <p style="text-align: justify;"><strong>Etant donné qu'elles ne rendent pas moins service à la société que les autres femmes, les prostituées veulent être mieux traitées, et au minimum respectées des fonctionnaires publics. Et après tout l'instauration d'un service public de la prostitution ne serait pas plus absurde que la fonctionnarisation après guerre de l'agriculture par le pouvoir gaulliste.</strong></p> <p style="text-align: justify;">Les "filles publiques" peuvent en outre arguer qu'elles ne jouent pas seulement un rôle social, endiguant la criminalité sexuelle, permettant à certaines unions de durer (c'est sans doute moins vrai aujourd'hui qu'il y a cinquante ans), mais qu'elles jouent un rôle actif décisif dans l'économie moderne axée sur les services en Europe et aux Etats-Unis (où l'industrie du cinéma dégage plus de bénéfices que l'industrie automobile).</p> <p style="text-align: justify;"><strong>Le cinéma et l'internet ne sont pas les seuls exemples d'industries où la prostitution a joué et continue de jouer un rôle essentiel, derrière l'argument culturel ou artistique des propagandistes libéraux. Un producteur de films pornographiques soulignait récemment sur le service public ("France 3") que la pornographie depuis la fin de la dernière guerre est un facteur décisif de la diffusion de biens de consommation technologiques dans les foyers français. Nul besoin d'être grand clerc pour constater le détournement de l'appétit sexuel par bon nombre de publicitaires.</strong></p> <p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-weight: normal;">A vrai dire le rapport entre la technique et le sexe est connu depuis l'Antiquité. Inutile de chercher plus loin pourquoi certains pédérastes entretiennent avec leur automobile ou leur motocyclette un rapport amoureux (cf. Dino Buzzati) ; difficile de dissocier la pédérastie généralisée dans des pays comme l'Allemagne ou les Etats-Unis, l'Italie, de l'engouement pour l'automobile.</span></strong></p> <p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-weight: normal;">Compte tenu de l'importance de la pornographie dans les économies libérales, certaines banques islamiques s'efforcent même de proposer à leurs clients des investissements "propres" si je puis dire, c'est-à-dire ne constituant pas une participation active dans le crime organisé de la prostitution que leur religion réprouve. Mais l'intrication des sociétés par le biais de "holding" financières rend cette sorte d'investissement "éthique" quasiment utopique. Dans les régimes libéraux, la distinction de la mafia et de la politique est entièrement théorique.</span></strong></p> <p style="text-align: center;"><strong><span style="font-weight: normal;">*</span></strong></p> <p style="text-align: justify;">On se rapproche de la raison pour laquelle il est difficile pour les putes de faire valoir leur droit à un respect équivalent à celui des mères de famille. Cela bien qu'il y eut jadis des régimes païens plus protecteurs pour les prostituées. On entend parfois des professionnelles du sexe imputer au christianisme ce mépris. Mais il y a longtemps que le christianisme est réduit en Europe à l'état de folklore et qu'il a perdu tout pouvoir de coercition, y compris sur les quelques fidèles pratiquants qui restent attachés à tel ou tel temple. D'ailleurs si l'Etat ne finançait pas l'Eglise catholique en France pour des raisons touristiques, subsisteraient probablement moins de 2 ou 3 % de catholiques. Idem en Italie ou en Espagne.</p> <p style="text-align: justify;"><strong>Le Nouveau Testament ne fait en outre nulle part l'éloge du mariage, pas plus que d'aucune autre forme de régime social (c'est ce qui fait de Marx un apôtre chrétien : il n'est pas socialiste).</strong></p> <p style="text-align: justify;">Au contraire, on voit que Jésus méprise le système politique et légal juif archaïque, privant ainsi le clergé juif de ses fonctions. L'histoire moderne enseigne en outre que la politique et la morale ne sont que sable, châteaux en Espagne comme le temps. Shakespeare a souligné l'absurdité de la pensée de Thomas More, victime presque burlesque de sa dévotion au roi Henri VIII.</p> <p style="text-align: justify;">Le nazisme ou le libéralisme reposent sur la famille et l'utopie politique, certainement pas le christianisme. L'éloge du judaïsme par les autorités chrétiennes dissimule systématiquement un éloge de la politique ou du socialisme, au mépris du Nouveau Testament où figure la proscription formelle contre la tentative d'édifier le royaume de dieu sur la terre, que les doctrines sociales dites "chrétiennes" (de Benoît XVI ou Léon XIII avant lui) viennent heurter de plein fouet. Machiavel et Hitler après lui ont pourtant assez illustré dans un contexte chrétien le caractère satanique de la politique.</p> <p style="text-align: center;">*</p> <p style="text-align: justify;">Le mépris social persistant des régimes libéraux vis-à-vis des putes (plus encore qu'à l'égard des pédérastes qui, aux Etats-Unis, ont assez largement gagné le droit de Cité) s'explique par le fait que le libéralisme n'est pas seulement une religion de marchands, mais de marchands "progressistes". <strong>L'idée de progrès n'est sans doute pas absente dans toutes les formes de paganisme, notamment pas chez les savants grecs matérialistes, mais à l'époque moderne elle vient sans nul doute du christianisme</strong>, qui n'a pas toujours été dévoyé et a combattu à certaines époques la statique politique conformément aux Evangiles (François Bacon est le meilleur exemple qu'on puisse trouver d'un tel combat, et la franc-maçonnerie chrétienne s'est attaquée à lui de façon parfaitement rationnelle, puisque celle-ci représente l'utopie politique ennemie ; en un sens d'ailleurs la franc-maçonnerie "athée" est moins satanique que la franc-maçonnerie "chrétienne", qui ne subsiste plus guère qu'aux Etats-Unis.)</p> <p style="text-align: justify;">Or, même si les médiats officiels s'efforcent autant qu'ils peuvent d'abrutir le grand public, il est très difficile de peindre la prostitution, "plus vieux métier du monde", comme un progrès. L'argument de l'amour romantique mis en avant par le parti gay ne peut pas être repris par le parti des prostituées. Le sado-masochisme, bien qu'il soit une composante du nazisme, est plus facile à faire admettre comme un progrès que le fait de vendre son corps, trop manifestement lié à la cupidité.</p> <p style="text-align: justify;">Seul un imbécile peut croire qu'on peut se débarrasser en claquant des doigts de l'idée de "progrès". C'est le fondement de la religion la plus commune dans un régime libéral ; l'idée "d'identité" est sans doute beaucoup trop floue et terne pour prétendre remplacer l'idée de progrès, bien meilleur PPCM, ne serait-ce parce qu'on peut inclure l'enrichissement sans cause libéral à l'idée du progrès "quantique".</p> <p style="text-align: justify;">Il n'y a jamais eu de politique ni d'Etat puissants à travers l'histoire sans un ciment religieux quelconque. Le libéralisme est si physiocratique, à la limite de la gastronomie, qu'il ne peut pas se permettre pour l'honneur de quelques putes de dévoiler ainsi son esprit de lucre. Bien au contraire, il a tout intérêt pour exhausser sa dignité à pointer du doigt autant que possible tous les marginaux qu'il peut.</p> <p style="text-align: justify;"><strong>La meilleure tactique à suivre pour les putes serait d'imiter le parti gay et de présenter la prostitution sous l'angle sentimental ou existentialiste</strong> (comme les chrétiens libéraux, soit dit en passant, qui ont fait du coït une chose des plus charmantes et sentimentales) ; le film <i>"Pretty Woman"</i> qui raconte l'histoire d'une pute-princesse charmante (l'histoire d'un maquereau-prince charmant serait plus difficile à raconter mais sans doute moins niaise et plus drôlatique) est le meilleur exemple, non seulement pour illustrer le rapprochement du type de la jeune fille en fleur de celui de la pute au cours des dernières décennies, mais le meilleur exemple aussi de stratégie publicitaire pour les militantes prostituées. Le parti de la niaiserie n'est-il pas en passe de devenir le premier parti du monde ?</p> <p style="text-align: justify;"> </p>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlMarx et Darwintag:lapinos.hautetfort.com,2010-02-05:25899952010-02-05T06:59:00+01:002010-02-05T06:59:00+01:00 La thèse transformiste de Darwin suscita l'intérêt mesuré de Karl Marx parce...
<p style="text-align: justify;">La thèse transformiste de Darwin suscita l'intérêt mesuré de Karl Marx parce qu'elle contenait le principe dit "d'hérédité des caractères acquis"; sans cette clause à laquelle les évolutionnistes ont dû renoncer faute de munitions, le caractère religieux et antiscientifique de l'évolutionnisme saute aux yeux ; un mysticisme analogue à celui que l'on retrouve dans le national-socialisme se fait jour. <strong>D'un point de vue matérialiste, Darwin est plus scientifique que les "néo-darwiniens".</strong></p> <p style="text-align: justify;">Le progrès (fonctionnel) des espèces devient en quelque sorte "automatique". Or <strong>c'est Diderot qui refuse de croire au libre-arbitre de l'homme et non Marx.</strong> Diderot dont on observe qu'il ne fait qu'intervertir Dieu et le Néant, l'équation de Pascal, sans renoncer au régime moral janséniste cucul-la praline pour autant ; même si l'encyclopédiste exprime moins ouvertement sa haine de l'art que Pascal (mieux vaut parler dans le cas de Diderot d'amour de la musique que de "haine de l'art" déclarée).</p> <p style="text-align: justify;">Si le progrès d'une espèce dépend du hasard, cela revient à dire que le singe était prédestiné à devenir un homme, comme on peut s'en rendre compte "a posteriori". On pourrait aussi dire que "le rire est le propre du macaque", puisque c'est un fait constant chez les moralistes d'effacer les différences entre l'humain et l'animal (Le moraliste est un véritable parasite de la société, de La Bruyère à Cioran, qui passe son temps à critiquer la société pour mieux lui sucer le sang.)</p> <p style="text-align: justify;"><strong>Marx est du reste de ceux qui ont réfuté la partie du raisonnement de Darwin qui incorporait une part de probabilité, c'est-à-dire de hasard, à savoir la théorie physiocratique de Malthus.</strong></p> <p style="text-align: justify;">Ultérieurement les communistes n'ont pas été les derniers à dénoncer le néo-darwininisme comme une idéologie libérale ou néo-libérale (Labriola).</p> <p style="text-align: justify;"><strong>Qui cherche une bonne définition du libéralisme ne peut faire l'impasse sur son fondement essentiellement physiocratique</strong>, bien que la pourriture intellectuelle des libéraux désormais incite plutôt à les classer au niveau de la gastronomie.</p> <p style="text-align: justify;">Ce n'est pas seulement le parti nazi mais TOUS les partis libéraux sans exception : yankee, français, de gauche comme de droite, qui recourent à la mystique religieuse néo-darwinienne. <strong>La démonstration scientifique et historique que le nazisme est un libéralisme d'exception, cette démonstration-là est impossible !</strong></p> <p style="text-align: justify;">Exactement comme Marx raillait les tonnes de ratiocinages de la scolastique médiévale (Duns Scot en particulier), comme si le seul volume pouvait faire loi, on peut se gausser des tonnes de rationacinages du crétin yankee Stephen Gould pour tenter de combler le trou béant du hasard à coup de néologismes pseudo-scientifiques. Il y a de quoi mourir de rire quand on entend dire que la science moderne est une science "expérimentale", alors que de toute évidence c'est une science de ronds-de-cuir rivés à leurs statistiques, d'obscurantistes à grosses lunettes.</p> <p style="text-align: center;">*</p> <p style="text-align: justify;">Darwin et le néo-darwinisme sont si peu détachables de la morale libérale que le lobby chrétien libéral qui tente d'imposer la reconnaissance du transformisme darwinien par l'Eglise catholique ne dispose d'AUCUN ARGUMENT CHRETIEN NI SCIENTIFIQUE pour appuyer une démarche qui relève de la plus pure idolatrie (Et ce doublement, puisque pour le grand naturaliste "renaissant" François Bacon, découvreur entre autre de la dérive des continents, l'idolatrie est un phénomène qui n'épargne pas les savants.)</p> <p style="text-align: justify;">S'il peut paraître anecdotique de signaler l'opinion d'un petit groupe sectaire en voie de disparition tel que les chrétiens libéraux boutinistes, que Sarkozy lui-même ne parvient pas à prendre au sérieux, en réalité il n'est pas inintéressant de relever que le darwinisme ressuscite une forme de "loi morale naturelle" (guère éloignée de la "loi de la jungle"), de la même nature que celle que les clercs du moyen âge inventèrent, c'est-à-dire complètement artificielle (et diabolique sur le plan chrétien) ; loi naturelle qu'on ne peut absolument pas déduire d'Aristote, qui ne prône nulle part que les hommes doivent se conformer à la loi de la jungle, et qui n'est pas plus naïf par ailleurs que Machiavel ou Marx sur ce qui anime la politique.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlSaint Marxtag:lapinos.hautetfort.com,2009-07-10:22695472009-07-10T08:10:00+02:002009-07-10T08:10:00+02:00 Le péché que le raisonnement politique ou social exonère, c'est le péché...
<p style="text-align: justify;"><strong>Le péché que le raisonnement politique ou social exonère, c'est le péché d'envie ou de jalousie, c'est-à-dire le péché de Satan. On le voit à travers l'exemple de la circonstance atténuante du crime dit "passionnel" en droit laïc, non seulement absurde mais scandaleuse sur le plan chrétien. A travers le droit ubuesque dit de la "propriété intellectuelle" également.</strong></p> <p style="text-align: justify;"><strong>L'envie de Marthe, soeur de Lazare, lui vaut une remontrance de la part de Jésus. Marthe incarne une conception archaïque de la religion ; elle préfigure aussi ce monstre spirituel qu'est le judéo-christianisme.</strong></p> <p style="text-align: justify;"><strong>C'est parce qu'il est "antisocial" que le communisme de Marx est saint ; et la notion de "doctrine sociale" inventée par les chrétiens libéraux est, elle, en revanche, diabolique, au-delà même de l'entourloupe patronnale qu'elle représente.</strong></p> <p style="text-align: justify;"><strong><br /></strong></p>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlPour un art communistetag:lapinos.hautetfort.com,2008-12-09:19371072008-12-09T07:07:00+01:002008-12-09T07:07:00+01:00 Les artistes détestent la poésie comme les pauvres détestent les...
<p style="text-align: justify;"><strong>Les artistes détestent la poésie comme les pauvres détestent les politiciens. A cause du voeu de puissance des politiciens et des poètes qui mène tout droit à la misère et au "big-bang". Churchill et Hitler étaient tous les deux des poètes. Que les hommes politiques actuels soient plus impressionnistes encore, au niveau du sudoku, du haiku ou du calembour, n'augure rien de bon.</strong></p> <p style="text-align: justify;"><strong>Si Delacroix avait été plus indépendant, il aurait strictement défendu à Baudelaire de causer peinture, comme Degas l'interdit à Paul Valéry en sa présence.</strong></p> <p style="text-align: justify;"><strong>Impuissant, Delacroix n'a pu que conseiller Baudelaire. Lui déconseiller certaines analogies par exemple, même si la comparaison de Rembrandt avec un hôpital n'est pas mal trouvée. Car il n'est pas rare que l'Hôpital se moque de la Charité.</strong></p>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlDemain la Révolutiontag:lapinos.hautetfort.com,2008-10-17:18441562008-10-17T08:00:00+02:002008-10-17T08:00:00+02:00 Le krach économique de 2009 ne signe pas plus que celui de 1929...
<p style="text-align: justify;"><strong>Le krach économique de 2009 ne signe pas plus que celui de 1929 l'arrêt de mort du capitalisme. Il ne signe même pas l'arrêt de mort de l'idéologie libérale, puisque le propre de l'idéologie est d'être mensongère, et que le propre d'un mensonge c'est qu'on peut l'échanger contre un autre. De l'ultralibéralisme au gaullisme ; la police de Sarkozy protège les coffres de Pinault et Arnault, telle est la substance du contrat social actuel.</strong></p> <p style="text-align: justify;"><strong>Cependant le capitalisme a envoyé bien malgré lui à ses ennemis, peu nombreux en France mais qui se comptent en millions, si ce n'est en milliards d'individus dans le monde, un message clair, celui-ci : le capital, rongé par la bêtise, ne tient plus désormais qu'à un fil.</strong></p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p>
buildfreedomhttp://amicuscuriae.hautetfort.com/about.htmlSubprime : marché accusé, État coupabletag:amicuscuriae.hautetfort.com,2008-09-09:18236012008-09-09T00:57:00+02:002008-09-09T00:57:00+02:00 La cause est entendue pour nombre d'observateurs : la crise...
<p style="text-align: justify;"><img src="http://amicuscuriae.hautetfort.com/media/02/00/1907572015.jpg" alt="6a00d8356fb76c69e200e551dea3558834-800wi.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" id="media-1306357" name="media-1306357" />La cause est entendue pour nombre d'observateurs : la crise financière des subprime est la conséquence de la folie des marchés et montre les limites d'une finance ultralibérale. Et de réclamer d'urgence plus de régulation publique des institutions financières.</p> <p style="text-align: justify;">Le libéralisme a une fois de plus bon dos, car il n'existe pas de marché plus perverti par les interventions de l'État fédéral que celui du crédit hypothécaire aux États-Unis.</p> <p style="text-align: justify;">Les deux institutions joliment surnommées Fannie Mae (FNMA) et Freddie Mac (FHLMC) portent une lourde responsabilité dans les dérives financières du système bancaire américain. La première d'entre elles fut tout d'abord une agence gouvernementale, créée en 1938 par l'Administration Roosevelt, pour émettre des obligations à bas taux du fait de leur garantie fédérale, lesquelles alimentaient de liquidités un marché de prêts immobiliers à taux réduits accessibles aux familles les moins aisées.</p> <p style="text-align: justify;">En 1968, l'Administration Johnson, s'avisant que les engagements de Fannie Mae garantis par l'État prenaient de l'ampleur et obéraient la capacité d'emprunt d'un Trésor empêtré dans le financement de la guerre du Vietnam, organisa sa privatisation, puis le gouvernement Nixon créa en 1970 Freddie Mac, afin d'organiser un semblant de concurrence sur ce marché du refinancement du crédit hypothécaire.</p> <p style="text-align: justify;">Cette histoire a donné à Fannie Mae et Freddie Mac un statut hybride de Governement Sponsored Enterprise (GSE), privées, mais légalement tenues de s'occuper exclusivement de refinancement de prêts immobiliers sous contrôle de l'État fédéral, en contrepartie d'avantages fiscaux. Pis même, bien qu'étant officiellement privés, les deux établissements ont toujours été considérés, du fait de leur tutelle publique et de leur rôle social, comme bénéficiant d'une garantie implicite du Trésor américain !</p> <p style="text-align: justify;">Bénéfices privatisés, pertes collectivisées : Un tel cocktail risquait de pousser les dirigeants des GSE à prendre des risques excessifs, si la tutelle de l'État se montrait défaillante. C'est exactement ce qui allait se passer dans les années 1990. Voilà qui rappelle un célèbre scandale bancaire hexagonal…</p> <p style="text-align: justify;">La tutelle de ces deux entreprises fut transférée au Département américain du logement (HUD) en 1992, car celui-ci voulait agir sur les prêts financés par les GSE pour satisfaire un objectif majeur de tout politicien qui se respecte outre-Atlantique : l'augmentation du taux de propriétaires de logement parmi les populations à faible revenu, et notamment les minorités.</p> <p style="text-align: justify;">Aussi le HUD a-t-il obligé Fannie Mae et Freddie Mac à augmenter tant le volume que la proportion de crédits subprime (jusqu'à 56 %, en 2004) refinancés. Pire, un des patrons du HUD, craignant que l'affichage des risques pris par les deux GSE pour se conformer à ces règles conduise les marchés à leur retirer leur confiance, résolut le problème en les exemptant en toute légalité de dévoiler trop en détail leurs expositions.</p> <p style="text-align: justify;">Aussi Fannie Mae et Freddie Mac ont refinancé, à l'aide de produits obligataires de plus en plus complexes, plus de 5 000 milliards de dollars de crédits, soit 40 % des prêts immobiliers américains, dont plus de la moitié de crédits subprime, alors qu'elles ne disposaient pas de fonds propres permettant de s'engager sur de tels montants. Résultat, les banques émettrices de ces crédits ont pu ne pas se montrer trop regardantes sur les prêts qu'elles consentaient, puisqu'il y avait deux refinanceurs à la bourse grande ouverte derrière. La banque Countrywide, dont la politique de prêts aux familles modestes est aujourd'hui vilipendée, était encore il y a trois ans encensée par les dirigeants de Fannie Mae, pour son audace en matière d'octroi de crédits subprime.</p> <p style="text-align: justify;">Mais le retournement de conjoncture économique a multiplié les défaillances d'emprunteurs, les deux GSE sont donc menacées de ne plus pouvoir servir les intérêts de leurs obligations, ce qui, par contagion, pourrait affecter tous les investisseurs institutionnels. Du coup, l'État organise dans l'urgence leur sauvetage, lequel devrait coûter plusieurs centaines de milliards de dollars aux contribuables.</p> <p style="text-align: justify;">Une seconde intervention publique a amplifié les excès bancaires dans l'octroi de crédits à des familles insolvables. Dans les années 1990, des études révélèrent que les refus de prêts aux membres des communautés noires et hispaniques étaient un peu plus nombreux que vis-à-vis des Blancs ou des Asiatiques, quand bien même ces refus ne concernaient qu'une demande de prêt sur quatre. Certains lobbies y virent non le reflet logique de la moindre richesse de ces communautés, mais la preuve d'un prétendu racisme du monde financier.</p> <p style="text-align: justify;">Une loi antidiscriminatoire de 1977, le Community Reinvestment Act (CRA), fut donc renforcée en 1995 pour rendre plus ardu le refus de crédit aux minorités par les banques, sous peine de sanctions renforcées. Celles-ci durent donc abandonner partiellement le rôle prudentiel qu'elles jouent habituellement lorsqu'elles refusent un prêt à une personne objectivement peu solvable. Pas si grave : Fannie Mae et Freddie Mac étaient là pour refinancer ces prêts délicats !</p> <p style="text-align: justify;">Aujourd'hui, nombre d'experts estiment que sans le CRA, sans les GSE, l'accès à la propriété des minorités se serait tout de même développé, moins rapidement mais plus sainement. En voulant accélérer artificiellement ce que l'économie libre accomplissait à son rythme, c'est l'État, tantôt régulateur, tantôt législateur, qui a poussé à l'irresponsabilité les acteurs de la chaîne du crédit, provoqué une crise financière grave, et acculé à la faillite nombre de familles qu'il prétendait aider.</p> <p style="text-align: justify;">[<a target="_blank" href="http://liberauxdumodem.hautetfort.com/archive/2008/09/09/subprime-marche-accuse-etat-coupable.html">Les libéraux du Mouvement Démocrate</a>]</p>
yoyostereohttp://riddims.hautetfort.com/about.htmlLa Réformetag:riddims.hautetfort.com,2008-05-18:16213822008-05-18T00:52:00+02:002008-05-18T00:52:00+02:00Il faudrait y être toujours vif argent,sur des sentiers d'or et de plombet...
Il faudrait y être toujours vif argent,sur des sentiers d'or et de plombet pour oublier l'ennui, se souvenir de la quiétude.de ses couleurs et ses nuances de gris.L'Empire empreinte, totale.L'Empire nous dépossède du silenceTu dis : "j'aurai sa peau, au chagrin!",tu dis avec les yeux qui brillent"sort dehors, là ou y'a les vrais gens,ils veulent mettre à bas l'argent,ils veulent plus bosser"Je pense : "ouais on aura sa peauau chagrin… "De toute façon, nous n'avons plus que le soleilque nos baisers de joie et d'amertumeson nous a volé l'ennui, on nous a dérobéles pierres sur lesquels nos pas s'envolaient.Nos révoltes ciselées à présent marketées, nos colères et nos idées à présent commerciales,notre rage anesthésiée par la coke et le shitne nous appartiennent même plus…Il faudra retrouver l'ennui,il faudra retrouver le silenceil faudra être seuls, nésau monde.Que nous cessions d'être distraits et distantsemportés par le souffle de l'Empiredépossédés de nous même,dépossédés de notre histoireTu dis avec les yeux qui brillent"sort dehors, les vrais gens sont là."
buildfreedomhttp://amicuscuriae.hautetfort.com/about.htmlQui a dit ?tag:amicuscuriae.hautetfort.com,2008-04-03:15463392008-04-03T06:04:00+02:002008-04-03T06:04:00+02:00 Associez les citations à leur auteur : A/ « Aux racines du mal...
<p align="justify">Associez les citations à leur auteur :</p><p align="justify">A/ « Aux racines du mal français, il y a que l'État peut s'occuper de tout et que, chaque fois que l'on a un problème, dans la société française, on se tourne vers l'État en disant : Monsieur État ou Madame qui servez l'État, s'il vous plait, veuillez résoudre ce problème à notre place. La France souffre d'une idée fausse de l'État et il faut que nous nous souvenions de ce qui a été depuis longtemps défini par des esprits, de grands esprits de tout premier plan : chaque fois que vous vous en remettez à un État tout-puissant, au bout du compte, vous finissez avec un État impuissant.</p><p align="justify">Eh bien, c'est la situation de notre pays. C'est la situation de notre pays, car il est impossible qu'il y ait quelque part quelqu'un d'assez intelligent, d'assez informé, d'assez capable pour décider de tout sujet à la place de 65 millions de citoyens. C'est absolument impossible. Quand bien même il existerait quelqu'un qui ait toutes ces vertus, et je crois que cela n'existe pas, il est impossible que les décisions ainsi concentrées puissent répondre de tous les besoins d'invention, d'adaptation, de situations nouvelles que nous avons à assumer. C'est impossible et c'est un drame pour la France, qu'à chaque élection les candidats se présentent en laissant croire aux citoyens qu'ils ont, dans la poche, une baguette magique qui va leur permettre de répondre à toutes les questions. L'État ne peut pas se présenter comme celui qui va tout résoudre et s'il le fait, il ment, et au bout du chemin il y a des désillusions qui vont ébranler un peu plus la société française. »</p><p align="justify"> </p><p align="justify">B/ « Je ne demande pas mieux, soyez-en sûrs, que vous ayez vraiment découvert, en dehors de nous, un être bienfaisant et inépuisable, s'appelant l'État, qui ait du pain pour toutes les bouches, du travail pour tous les bras, des capitaux pour toutes les entreprises, du crédit pour tous les projets, de l'huile pour toutes les plaies, du baume pour toutes les souffrances, des conseils pour toutes les perplexités, des solutions pour tous les doutes, des vérités pour toutes les intelligences, des distractions pour tous les ennuis, du lait pour l'enfance, du vin pour la vieillesse, qui pourvoie à tous nos besoins, prévienne tous nos désirs, satisfasse toutes nos curiosités, redresse toutes nos erreurs, toutes nos fautes, et nous dispense tous désormais de prévoyance, <span>de prudence, de jugement, de sagacité, d'expérience, d'ordre, d'économie, de tempérance et d'activité.</span></p><p align="justify"><span>Et pourquoi ne le désirerais-je pas ? Dieu me pardonne, plus j'y réfléchis, plus je trouve que la chose est commode, et il me tarde d'avoir, moi aussi, à ma portée, cette source intarissable de richesses et de lumières, ce médecin universel, ce trésor sans fond, ce conseiller infaillible que vous nommez l'État. »</span></p><p align="justify"> </p><p align="justify">C/ « Tout mon idéal, quelque soit le système, c’est d’étendre l’intelligence et le processus de décision jusqu’au niveau le plus bas possible. Tout système politique qui prétend être plus malin que ses citoyens est condamné à échouer, c’est pour ça que je suis libéral, partisan d’un Etat le plus léger possible, qui ne s’intéresse qu’au long terme, à l’environnement, au social, à l’éducation. »</p><p align="justify"> </p><p align="center">-----------------</p><p align="justify">1/ Frédéric Bastiat (Economiste libéral, député des Landes - <em>Assemblée Nationale, 1848</em>)</p><p align="justify">2/ Steve Jobs (Chief Executive Apple - <em>Actuel, 1984</em>)</p><p align="justify">3/ François Bayrou (Président du Mouvement Démocrate, député des Pyrénées-Atlantiques - <em>Congrès de Villepinte, 2007</em>)</p><p style="text-align: center;" align="justify">-----------------</p><p style="text-align: left;" align="justify"> </p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong>[edit] réponses : A3 - B1 - C2</strong></p><p align="justify"> </p><p align="justify"> </p>
buildfreedomhttp://amicuscuriae.hautetfort.com/about.htmlLibéralisme et capitalismetag:amicuscuriae.hautetfort.com,2008-03-31:15410002008-03-31T03:48:00+02:002008-03-31T03:48:00+02:00 Pour dépasser une confusion préjudiciable au débat politique en France....
<p align="justify" class="chapo"><strong>Pour dépasser une confusion préjudiciable au débat politique en France.</strong></p> <p align="justify" class="corpus">L’identification fautive du libéralisme et du capitalisme pousse le débat politique français dans une impasse. Le quiproquo est d’autant plus inextricable que la confusion est entretenue aussi bien par les défenseurs du libéralisme que par ses ennemis. Or, il n’y a finalement pas grand rapport entre cette philosophie générale de la vie en société qu’est le libéralisme, dont les retombées irriguent également les domaines économique, social et politique, et ce régime économique moderne de l’entreprise et de la production de richesses qu’est le capitalisme, susceptible d’être lui-même plus ou moins libéral d’ailleurs. Au mieux, leur intersection est limitée, sans recoupement, au domaine économique. D’où l’épuisement des libéraux (doctrinaires ou politiques) dans un combat sisyphien de défense des intérêts particuliers des patrons, du syndicalisme patronal et des grandes entreprises qui n’est pas le leur et les empêche par avance de pouvoir capter la sympathie réelle de larges couches de la société civile. D’où le refus de la gauche d’avancer résolument vers des solutions qui pourraient ressembler à des concessions idéologiques à l’égard du patronat et du pouvoir économique installé.</p> <p align="justify" class="corpus">Pourtant la distinction entre libéralisme et capitalisme est une clé. Elle permet de comprendre la plupart des positions très peu libérales des organisations professionnelles et du monde patronal en général, dans lesquels se retrouve la vaste majorité des entreprises existantes : <em>pour</em> les subventions, <em>pour</em> les niches fiscales, <em>pour</em> le protectionnisme, rebaptisé depuis peu patriotisme économique ; <em>contre</em> les « class actions » et en général <em>contre</em> « l’excès » de réglementation protectrice des consommateurs (qui vise pourtant à compenser dans la plus pure ligne du droit civil des contrats l’asymétrie d’information entre les particuliers et les professionnels), <em>contre</em> le droit de la concurrence etc. D’une manière générale, d’un point de vue libéral, les chefs d’entreprises, individuellement ou coalisés, en France ou ailleurs, tiennent un discours opportuniste, traduisant le point de vue exclusif du producteur, par principe favorable aux libertés qui l’arrangent et défavorable aux libertés qui le dérangent. Incohérence doctrinale logique et inhérente à la position d’hommes d’affaires ayant des intérêts importants et multiples à défendre à court terme, parfois semblables, parfois divergents, parfois même contradictoires.</p> <p align="justify" class="corpus">Le meilleur exemple de cette incohérence doctrinale, tiré de l’actualité, est la position des grands groupes franco-européens vis-à-vis des offres publiques d’achat (c’est-à-dire une des opportunités les plus solidement établies du marché financier) comme Suez, Arcelor ou Danone : pour le rachat d’Electrabel par Suez et contre son opéabilité par Enel, pour l’OPA d’Arcelor sur Dofasco et contre l’OPA de Mittal sur Arcelor et contre toute OPA en ce qui concerne Danone. La même incohérence est observable aux Etats-Unis lorsqu’une société pétrolière de petite taille est « menacée » d’être rachetée par une entreprise chinoise, lorsque des fonds d’Arabie Saoudite sont sur le point d’opéer une société détentrice de ports américains, ou lorsque le péril nippon menaçait. Ce discours de circonstance purement patronal et de défense d’intérêts acquis, anti-libéral à la lettre, est bien la preuve que le discours capitaliste, opportuniste selon les circonstances et les positionnements ne peut se confondre avec l’expression d’une doctrine libérale ancrée sur le respect des règles de marché, par définition contestataire à l’égard de la fortune installée, favorable au nouvel entrant et au nouveau venu. De la même façon, on considère trop souvent une politique américaine « probusiness » comme libérale alors qu’elle est simplement « pro-capitaliste », faisant primer l’intérêt des producteurs américains installés sur celui des consommateurs américains et a fortiori étrangers, à rebours de la perspective libérale qui subordonne logiquement l’intérêt du producteur à celui du consommateur dans la coopération sociale. Les économistes libéraux comme Adam Smith ou Bastiat, loin d’identifier libéralisme et discours patronal, industrialiste ou capitaliste, comme on le fait si souvent aujourd’hui dans une défense brouillonne, n’avaient aucun doute sur l’existence d’une contradiction fondamentale et insurmontable entre l’intérêt des chefs d’entreprises et la liberté économique symbolisée par la libre concurrence, qui bénéficie en réalité au consommateur final en augmentant sa liberté de choix.</p> <p align="justify" class="corpus"><em><strong>Le libéralisme une philosophie politique générale de limitation du pouvoir par le pouvoir</strong></em></p> <p align="justify" class="corpus">La philosophie libérale prise en son sens le plus général est une philosophie originellement de gauche qui domina dans le premier temps l’esprit de la révolution française : refus de l’arbitraire du Prince et du favoritisme à remplacer par des lois générales s’imposant à tous sans exception (« rule of law » dans l’univers anglo-saxon), abolition des privilèges, contestation de l’excès de pouvoir, le libéralisme est une philosophie de partage du pouvoir et de revendication de justice égale pour tous, une philosophie méritocratique qui aspire à substituer le talent vérifiable à l’héritage du rang par le sang comme facteur de promotion sociale, à ouvrir les fenêtres de la société pour faire de la place à ceux qui n’ont pas pignon sur rue, à faire droit à l’initiative individuelle et à la récompenser. Elle accorde une place essentielle à la notion de responsabilité individuelle (qu’il s’agisse de personne physique ou morale) qu’elle considère comme le principal facteur d’harmonisation de l’intérêt individuel avec l’intérêt général, de l’autorégulation et de la dynamique sociales, et qu’elle définit techniquement comme le fait d’avoir à éprouver, de ne pas être empêché d’éprouver, positivement ou négativement, les conséquences de ses actes. On le constate en passant, par rapport à une image contemporaine systématiquement déformante, le libéralisme n’est donc ni originairement droitier, ni principalement économique.</p> <p align="justify" class="corpus">Elle s’exprime de manière cohérente sur les plans <strong>politique</strong>, par les « checks and balances » mis en œuvre par la constitution américaine qui a, elle, pris Montesquieu au sérieux (contrôles et contrepouvoirs ou séparation des pouvoirs propre à la démocratie parlementaire, élection à intervalle régulier des dirigeants), <strong>économique</strong> par le « laissez-faire laissez passer » physiocratique (liberté du commerce et de l’industrie et libre échange) et <strong>social</strong>, par la « libre association » des hommes (syndicalisme, mutualisme, confessionnalisme, associationnisme) pour les fins les plus diverses qui sont les leurs, sans privilège ni monopole, chaque association devant faire la preuve par ses adhésions et ses cotisations, les dons et les legs qu’elle reçoit, de son utilité sociale et de sa capacité à perdurer. La dimension sociale du libéralisme (qui a également pu être celle du capitalisme) ne doit en effet pas être oubliée, même si elle est la moins connue ou la plus oubliée, puisque c’est à l’auto-organisation sociale, souvent patronale, parfois ouvrière, que l’on doit attribuer tous les développements de la protection sociale au 19 ème et 20 ème siècle auxquels la gauche marxiste s’opposait alors violemment puisque ces réformes retardaient d’autant le Grand Soir. Elle est aujourd’hui encore la plus prometteuse. Bien sûr, ces « mots d’ordre » du libéralisme dans toutes ses dimensions, sont à prendre comme des expressions de tendances dans un environnement donné et non comme des modes d’emploi absolus à prendre ou à laisser, ou bien à appliquer sans réflexion et sans nuance du jour au lendemain dans n’importe quel contexte. La simplicité des slogans du libéralisme ne peut en effet en aucun cas dispenser les libéraux de réfléchir aux stratégies politiques adaptées aux contextes spécifiques, dont dépend <em>in fine</em> la réussite des réformes « libérales » ou a fortiori laisser penser que les libéraux d’aujourd’hui, tels les révolutionnaires d’hier, disposent des recettes toutes faites et d’emploi universel de la réforme politique économique et sociale. La qualité éventuelle du contenu ne préjuge pas du succès de la méthode.</p> <p align="justify" class="corpus">Cette philosophie politique générale est en principe celle qui est la plus à même de répondre aux légitimes appétits et intérêts des nouveaux venus dans la société civile, dans la vie économique et politique, qu’il s’agisse des jeunes à chaque génération, des étrangers de passage, des immigrés ou de ceux que les circonstances de la vie ont pu un moment marginaliser. Dans la crise actuelle du modèle français, au lieu de servir de bouc émissaire facile, propice à l’inaction et finalement au défaitisme, elle devrait faire l’objet d’un consensus général tant elle fournit de clés méthodologiques et de ressources possibles pour débloquer les impasses.</p> <p align="justify" class="corpus">Par quel aveuglement généralisé notre pays et son « opinion élitaire » en est-elle venue à vouer aux gémonies la planche de salut et la solution de bon sens pour ceux-là mêmes qu’elle prétend s’acharner à défendre ? Au rejet du vivier des meilleurs remèdes, de la créativité sociale et politique par l’application conséquente du principe de subsidiarité et l’expérimentation de « variantes institutionnelles » alors même que le blocage d’un système centralisé et la crise des structures existantes sont devenus patents ? L’histoire intellectuelle et sociale en rend compte, par le virage du socialisme français vers le marxisme en particulier et le socialisme réel, rejetant autogestion, décentralisation et négligeant le champ expérimental de l’économie sociale. Mais la confusion intellectuelle entre libéralisme et capitalisme et le nœud intellectuel qui en résulte, des deux côtés de l’échiquier politique et social, doctrinalement bloquante, y jouent peut-être un plus grand rôle encore que l’idéologisation des problématiques sociales ou « l’égoïsme collectif » des nouvelles corporations.</p> <p align="justify" class="corpus"><em><strong>Le capitalisme un régime économique induit par le développement de la société de capitaux</strong></em></p> <p align="justify" class="corpus">Le capitalisme de son côté n’est ni une doctrine, ni une philosophie sociétale, mais un fait social et historique : le régime économique devenu prédominant dans les « temps modernes », avec l’apparition et l’expansion de la société de capitaux. Un régime économique qui n’est au demeurant pas exclusif des régimes économiques antérieurs de « l’entreprendre » : les entreprises individuelles représentent aujourd’hui plus d’un tiers de 3,3 millions d’entreprises actives de toute nature, les associations et sociétés civiles plus d’un quart. Le capitalisme n’a donc pas aboli, contrairement à certaines prophéties ou même à l’analyse schumpétérienne, la propriété individuelle et la petite entreprise.</p> <p align="justify" class="corpus">Le capitalisme ne se place donc pas sur le même plan que le libéralisme, même s’il en est un des fruits sur le plan économique. Il ne concerne de fait que le champ économique et dans ce champ économique, la partie qui est la plus en vue et dont l’esprit inspire l’ensemble, même si elle n’est pas nécessairement représentative du point de vue de tous les entrepreneurs et spontanément accordé au point de vue du consommateur ou du client. A la limite, la défense du capitalisme, dans le cadre d’une complicité « naturelle » entre grands dirigeants pour diverses raisons, principalement sociologiques, peut revêtir un aspect d’attaque frontale contre une vision libérale de la vie économique visant à limiter le pouvoir de marché des plus grands acteurs par la contestation des monopoles (dont le démantèlement des grands monopoles institutionnels est un aspect essentiel) et des abus de position dominante devant les tribunaux. En tout cas, une politique pro-capitaliste au sens où elle défendrait les grandes entreprises en général ou celles d’un pays particulier, est loin d’être en soi et de ce fait une politique libérale. On se rappellera ici d’ailleurs la réticence libérale lors du développement de la société de capitaux au 19 ème siècle, tenant à la limitation de la responsabilité patrimoniale du « capitaliste » à la hauteur de ses apports dans la société anonyme (d’où la préférence des entrepreneurs authentiquement libéraux dans leurs conceptions comme les Michelin pour la société en commandite par actions par rapport à la société anonyme).</p> <p align="justify" class="corpus">Comme l’a démontré l’entreprenant penseur Lucien Pfeiffer, et lui seul à notre connaissance, le capitalisme, c’est-à-dire le régime économique induit par le développement de la société de capitaux, doit son succès à l’invention d’une modalité de couverture du risque économique permettant de dépasser (sans l’abolir) sa couverture traditionnelle dans l’économie rurale par le prêt à gage. Si l’entrepreneur emprunteur échoue dans l’entreprise rendue possible par le prêteur de fonds auquel il s’est adressé pour se lancer, il est à la fois lui-même ruiné et il reste de surcroît débiteur de la somme empruntée, intérêts et capital. Cette situation d’échec de l’emprunteur est en fait l’une des principales sources traditionnelles du salariat, du servage et même, lorsqu’il n’est pas aboli, de l’esclavage. Le capitalisme s’est éloigné de ce schéma en accommodant à la vie économique en général et au droit des sociétés « terrestres » les règles du prêt à la grosse aventure mises au point ou redécouvertes à l’occasion du commerce avec les pays du nouveau Monde, qui font jouer au capitaliste le noble rôle d’assureur du risque de perte économique. Ce faisant la société de capitaux a permis à la coopération de la fortune installée et des entrepreneurs dépourvus de moyens suffisants pour entreprendre par eux-mêmes de franchir un palier important. Elle a permis à l’entreprise de changer de dimension et a ainsi fourni le déclic institutionnel au développement occidental. Elle a en fait permis l’essor industriel de l’Europe et du Nouveau Monde caractéristique des temps modernes.</p> <p align="justify" class="corpus">Les règles du prêt à la grosse aventure permettaient en effet aux apporteurs de capitaux d’accepter les risques économiques particuliers liés au transport maritime intercontinental en associant le prêteur aux bénéfices de l’aventure en contrepartie du renoncement au remboursement du prêt en cas de naufrage. Il en va ainsi pour l’apporteur de capitaux dans la société anonyme emblématique de la société de capitaux : en contrepartie de l’acceptation du risque de perte sans recours de ce capital, il prend le contrôle de l’entreprise en s’appropriant la société dont il constitue le « capital » par ses apports en nature ou en espèces, dans le but d’en maîtriser la gestion et d’en minimiser les risques. Il reçoit de ce fait les bénéfices de cette aventure terrestre aléatoire tant qu’elle se déroule favorablement, et absorbe directement les pertes dans le cas contraire (absence de dividendes et éventuellement consommation du capital investi ou « appauvrissement »).</p> <p align="justify" class="corpus">Cette mécanique juridique explique le succès du capitalisme et son rôle dans l’essor occidental, qui a été sans rival, et est désormais mondialisé. La société de capitaux a en effet permis d’augmenter la taille de l’entreprise en deux temps et a ainsi rendu possible les grandes aventures industrielles des 19<sup>ème</sup> et 20<sup>ème</sup> siècles. Par son principe même dans un premier temps, qui permet d’associer la fortune traditionnellement foncière et immobilière et les entreprenants et ingénieux moins fortunés, au moyen de la société de capitaux et des règles de partage des bénéfices. Par l’organisation de la coopération entre « capitalistes » plus ou moins fortunés dans un second temps via l’appel public à l’épargne des sociétés de capitaux sur les bourses de valeurs mobilières, dont l’apparition puis la sophistication ont contribué à façonner le paysage économique et financier « capitaliste » qui nous est désormais devenu familier, même s’il ne concerne aujourd’hui encore qu’un nombre tout compte fait limité d’entreprises (un millier au plus toutes cotes confondues en France). Les actionnaires majoritaires qui administrent les entreprises obtiennent ainsi le moyen en partageant les bénéfices de multiplier les occasions de bénéfices et de mettre en permanence au point de nouveaux produits, les évolutions relatives de la profitabilité, réelle ou anticipée, des entreprises servant de guide à leurs investissements. C’est donc un régime économique bien adapté au lancement de grandes entreprises, d’activités fortement « capitalistiques » comme l’on dit, de nouveaux produits nécessitant des phases de recherche et de développement, de nouveaux services sur une grande échelle, qui n’auraient pas pu être inventés ou développés sans lui. Et c’est un régime qui incorpore sa propre dynamique puisqu’il est animé par le moteur de l’intérêt individuel ou familial, lequel garantit en principe la réactivité des propriétaires de l’entreprise, associés ou actionnaires, aux innovations des concurrents destinées à séduire les consommateurs dans un modèle économique où l’offre crée la demande.</p> <p align="justify" class="corpus"><em><strong>L’innovation institutionnelle évidente à la réflexion dont découle le capitalisme est pourtant restée inaperçue dans la littérature qui traite du capitalisme ou du développement</strong></em></p> <p align="justify" class="corpus">Il est juste d’ouvrir ici une parenthèse sur la portée de la découverte de Lucien Pfeiffer, même si lui-même ne s’y attarde pas.</p> <p align="justify" class="corpus">Ni l’invention très terre à terre du licol de cheval au 12 ème siècle, qui permet d’appliquer la force animale à la traction de la charrue, à laquelle Georges Duby prête une vertu décisive, ni, à l’autre extrême du spectre des explications, la révolution philosophique galiléo-cartésienne au 17 ème siècle censée permettre la mathématisation du monde et donc, comme par miracle, son arraisonnement par la technique selon Heidegger, ni l’explication religieuse mise en avant par Max Weber, selon laquelle l’éthique protestante aurait rendu possible l’apparition au 16 ème siècle de l’esprit du capitalisme (alors que le capitalisme prend historiquement son essor en Europe dans la très catholique Lombardie et en Italie du Nord en général près de deux siècles auparavant comme l’a bien montré Murray Rothbard), ni l’invention de la comptabilité en partie double vers le 13 ème siècle, que Goethe considérait comme l’une des plus belles inventions de l’esprit humain, ne permettent plausiblement de comprendre pourquoi l’Occident à partir de la Renaissance a décollé par rapport à une Chine scientifiquement et techniquement plus avancée que l’Europe.</p> <p align="justify" class="corpus">En revanche, le mécanisme de la société de capitaux permet bien, lui et lui seul à vrai dire, de comprendre l’intérêt que les hommes fortunés ont eu à devenir des capitaines d’industrie et à transformer le monde en s’accordant avec les entreprenants moins fortunés. Cette explication, quoique « non homologuée » par l’histoire officielle de la pensée, et même de la pensée économique, et qui semble, il est vrai, une fois formulée, presque tautologique, paraît donc bien être la seule qui soit à la hauteur du phénomène à expliquer, en intégrant le facteur humain de la motivation à agir. L’écart « orthogonal » de développement entre l’Orient et l’Occident ne peut pas être d’origine purement intellectuelle ou « idéaliste », et relever, tel un « deus ex machina », d’une simple différence philosophique, culturelle ou religieuse. Il ne peut pas plus sérieusement résulter, dans une perspective matérialiste symétriquement inverse, de découvertes purement matérielle ou technique, aussi importantes soient-elles. Mais il peut bien être le produit d’un facteur juridico-économique, d’une innovation institutionnelle de grande portée, qui a permis d’une part à la source « constante » et universelle de motivation des hommes qu’est leur intérêt personnel ou collectif, de trouver un débouché nouveau et, qui d’autre part, a fourni au goût permanent et largement réparti d’entreprendre des hommes des moyens décuplés de s’exprimer. La formule de la société de capitaux permet de comprendre pourquoi et comment tant d’énergie humaine a désormais pu être canalisée dans l’activité économique.</p> <p align="justify" class="corpus">Mais l’inventeur de cette explication génialement simple n’a pas pour objectif suprême de faire breveter sa découverte et de la voir enfin homologuer par l’Académie des sciences morales et politiques, car il pense pour agir et faire progresser la société en réformateur qu’il est et non pour se contenter de faire oeuvre de penseur. Il pense mieux le développement de l’Occident que les penseurs professionnels ne l’ont fait, mais sa découverte faite, et une fois posée devant nous et « en nous » avec l’évidence incontournable des choses vraies, il ne s’arrête pas là et veut nous emmener tout de suite plus loin, alors même que nous voudrions prendre le temps de savourer cette précieuse étape de la pensée. Et c’est ici qu’il devient important de comprendre que le libéralisme, l’imagination au pouvoir en matière d’organisation sociale dès lors qu’on ne nuit pas à autrui ou on ne le lèse pas, peut nous conduire plus loin que le capitalisme, ne serait-ce que, si l’on veut revenir au point de départ du raisonnement avant d’aller plus loin, parce qu’il y a d’autres manières de couvrir le risque économique que celle fournie par la société de capitaux, telle celles que peuvent fournir, à l’extérieur de l’entreprise, les sociétés d’assurance. Celles-ci ont d’ailleurs déjà bien défriché le sujet.</p> <p align="justify" class="corpus"><em><strong>La société de capitaux n’est pas nécessairement le cadre indépassable de « l’entreprendre »</strong></em></p> <p align="justify" class="corpus">Le régime économique capitaliste incorpore, observe aussitôt Lucien Pfeiffer, une sorte de défaut constitutif, qui expliquerait le malaise économique croissant, en particulier dans les grandes entreprises contemporaines, publiques ou privées, et la recherche intense et multiple en provenance d’horizons les plus divers de nouvelles formes de coopération sociale pour entreprendre autrement dans un cadre libéral. Les salariés, qui font vivre et prospérer l’entreprise, sont étrangers à la société, même s’ils en sont des co-contractants privilégiés, alors que les propriétaires de la société, qui sont les décideurs du sort de l’entreprise, peuvent lui rester parfaitement extérieurs. Il rejoint ainsi la littérature retraçant les conflits d’intérêts entre « stake-holders » et « stock-holders ». La rémunération des salariés qui travaillent dans l’entreprise entre dans le prix de revient à soustraire du prix de vente pour déterminer le bénéfice légitime de la société. Elle constitue un coût fixe pour l’entreprise et, par conséquent met en opposition l’intérêt du capitaliste et du salarié, du moins à court terme, puisqu’ils sont « dans le même bateau » tant que la société n’est pas dissoute. Comme le disait Alfred Sauvy le travail, dans ce cadre, devient un simple passif : un mal nécessaire. On doit donc pouvoir imaginer des modalités d’entreprendre, des innovations institutionnelles, qui surmontent ce hiatus propre à la société de capitaux.</p> <p align="justify" class="corpus">C’est une gerbe de ce genre d’institutions nouvelles que propose Lucien Pfeiffer dans son dernier livre : l’abolition possible du salariat dans une société de partenaires dont la rémunération proviendrait exclusivement des résultats de l’entreprise, la rémunération des moyens de production entrant dans le prix de revient ; le développement parallèle du métier de gestionnaire des moyens de production pour répondre à la demande d’un nouveau type de sociétés dépourvues de moyens de production propres, c’est-à-dire la sortie du crédit-bail du corset bancaire qui en limite le potentiel et les fonctionnalités ; l’extension de la technique du crédit-bail, dont il fut l’inventeur en France, à la propriété de l’entreprise, pour que les résultats mêmes de l’entreprise permettent une accession de plein droit des entrepreneurs sans fortune à la propriété de leur entreprise grâce à un nouveau fonds commun : le FC4P (fonds commun de prise de participation provisoire) ; le développement de l’assurance externe du risque économique propre à la vie des affaires par les mécanismes assurantiels pour fournir une alternative à la modalité capitaliste de couverture interne du risque de l’entreprise.</p> <p align="justify" class="corpus">Comme on l’a vu, à l’aide de notre détour par le tréfonds institutionnel du capitalisme, il n’y a en fait pas de vrai rapport entre capitalisme et libéralisme même économique. Les exemples ci-dessus montrent que le libéralisme peut ouvrir « l’entreprendre » à d’autres modalités de coopération humaine dans le but de servir autrui, aussi valables d’un point de vue libéral, que la modalité capitaliste, pourvu que ces modalités restent contractuelles et non contraintes, qu’elles lui préexistent, co-existent avec elle ou soient encore à inventer. Si le libéralisme d’un point de vue économique inclut le capitalisme comme le genre inclut l’espèce, c’est donc sans exclusive ni « préférence » en toute rigueur de termes. Il n’y a aucune bi-univocité entre capitalisme et libéralisme. Le potentiel libéral est en réalité illimité.</p> <p align="justify" class="corpus"><em><strong>A la limite il peut exister un capitalisme foncièrement non-libéral et un communisme libéral et par conséquent des évolutions plus ou moins libérales du capitalisme</strong></em></p> <p align="justify" class="corpus">La preuve de la nécessité de cette distinction est apportée par l’existence de types de capitalisme, comme le « capitalisme monopoliste d’Etat » dans lequel les relations sociales « patron-salariés » sont finalement peu différentes de la grande entreprise capitaliste privée. Comme si les nationalisations se révélaient incapables de faire émerger quoique ce soit de nouveau dans ce domaine si ce n’est peut-être le « pire » et dans lequel le risque, souvent grand et parfois inconsidéré, est assumé, à la place de l’actionnaire privé, par le citoyen-contribuable, ce qui est parfaitement critiquable d’un point de vue libéral. A l’inverse, il existe des formes de communisme, comme celui des monastères, en vertu duquel moines et moniales renoncent à toute forme de propriété individuelle (on ne peut par exemple même pas leur faire un don individuel puisqu’ils ne peuvent ouvrir un compte bancaire à leur nom) parfaitement admissibles dans une société libérale, dès lors que cette dépossession totale est volontairement consentie et même recherchée au moyen du vœu de pauvreté. L’existence d’un capitalisme anti-libéral, monopoliste d’Etat ou monopoliste tout court, et d’un communisme libéralement impeccable apportent donc bien la preuve par neuf de la nécessaire distinction entre libéralisme et capitalisme. <strong>En tout cas le libéral,</strong> pour reprendre une phraséologie passée de mode et qui avait son charme<strong>, n’a pas, en tant que tel, une vocation particulière à être le « suppôt du Grand Capital » ou son avocat systématique.</strong></p> <p align="justify" class="corpus">Un libéralisme critique du capitalisme est donc parfaitement admissible (alors qu’en revanche l’inverse est inconcevable) comme l’a finalement bien compris Jean-Yves Calvez l’un des nombreux et classiques pourfendeurs des deux soi-disant frères jumeaux au nom de la doctrine sociale de l’Eglise ou Zeev Sternhell. Certains développements, internes au capitalisme, comme le développement de l’actionnariat salarié et le regard renouvelé que certains portent sur les fonds de pension après une première réaction réflexe de rejet montrent par ailleurs la plasticité du capitalisme dans un sens de rééquilibrage du pouvoir entre salariés et actionnaires d’une part, dirigeants et actionnaires, minoritaires en particulier, d’autre part. Il convient donc de se garder de tout nouveau manichéisme, et d’avoir présent à l’esprit que le capitalisme lui-même, qui n’est pas une réalité monolithique, est susceptible d’évoluer de l’intérieur par conviction propre des dirigeants ou sous la pression des actionnaires, des parties prenantes, des événements ou du débat démocratique dans un sens plus ou moins libéral, plus ou moins transparent, plus ou moins équilibré.</p> <p align="justify" class="corpus">Mais en admettant que certaines caractéristiques du capitalisme, en particulier les avatars récents d’un capitalisme fonctionnarisé marqués par le développement des « compensations » discrétionnaires, des « golden parachutes » et des options d’achat d’actions, qui tendent à transformer le capitaine d’industrie d’hier en corsaire assuré tous risques et mieux garanti que des salariés qui sont censés avoir opté pour la sécurité aux dépens du profit ; en admettant que les pratiques managériales d’un nombre grandissant de grandes entreprises « capitalistes » de type Enron ou Vivendi , tant publiques que privées d’ailleurs, deviennent critiquables et suscitent un rejet croissant, on perçoit alors l’urgence de soigneusement préserver la distinction entre capitalisme et libéralisme, sauf à vouloir condamner la porte de sortie de la crise de sens de notre société et fermer la porte de la réforme. Pour celui-ci, qui reste le parti du mouvement et de l’évolution pacifique, les clés de l’avenir et l’invention des solutions aux problèmes de chaque temps relèvent du champ contractuel, de la créativité individuelle, sociale et institutionnelle, dont le déploiement passe par l’initiative personnelle ou par le débat et la coopération multidimensionnels au sein de la société civile et politique.</p> <p align="justify" class="corpus"><em><strong>La réforme sociale passe donc par une clarification doctrinale qui ne saurait faire l’économie du libéralisme</strong></em></p> <p align="justify" class="corpus">Et c’est pour cela que l’on ne peut prétendre se passer du « libéralisme » comme doctrine de ralliement, au moins de la chose, sinon du nom. Le mot est en effet tellement empoisonné et le consensus anti-libéral est si étendu en France, que l’on peut bien se demander si l’entreprise visant à redonner du lustre au « libéralisme », en le distinguant du concept trop étriqué de « capitalisme » (terme repris de Marx son inventeur qui a choisi à dessein ce mot impopulaire dès l’origine et de son temps, pour servir de repoussoir « dialectique » au socialisme) n’est pas vaine et condamnée à l’avance. Nous ne pouvons ici qu’exprimer une conviction : on ne pourra pas bâtir une société d’initiatives et de participation, organisée selon le principe de subsidiarité pour laisser faire à tous les niveaux ceux qui ont la volonté et la capacité de régler les problèmes (dont aucun n’est insurmontable à dire vrai) et de faire avancer les choses ou d’en construire de nouvelles, contre la doctrine générale des libertés et de la créativité humaine qu’est le libéralisme, loin de tout conservatisme. Régime libéral et perfectibilité sociétale s’impliquent réciproquement <em>de facto</em>.</p> <p align="justify" class="corpus">Le consensus en faveur du libéralisme politique en est un témoignage encourageant : comment être sérieusement libéral en politique et anti-libéral en économie ? Le <strong>marché</strong>, loin d’être cette abstraction que dénoncent encore, en France, les anti-libéraux en droit, n’est en réalité rien d’autre que le <strong>parlement de l’économie</strong>, dont la criée sur les bourses de valeurs mobilières ou dans les ports de pêche donnait ou donne encore la meilleure image : la recherche par tâtonnement, essais et erreurs parfois, du meilleur compromis social possible entre toutes les partie prenantes, dont les intérêts sont divergents (le vendeur veut vendre le plus cher possible, l’acheteur veut le meilleur rapport qualité / prix) mais complémentaires (le vendeur a besoin de l’argent de l’acheteur, l’acheteur a besoin du bien ou du service du vendeur). Le marché n’est d’ailleurs pas défendu comme une abstraction « substantialisée » par les libéraux eux mêmes, contrairement au reproche que leur font leurs adversaires, mais comme la structure de coopération spontanée des personnes et des « maisons » dans une économie monétaire : le marché, ce sont les autres en face de moi que je sers et chez qui je me sers (coopération), en tenant compte des autres autour de moi qui ont des appétits concurrents dont je dois tenir compte pour parvenir à mes fins (concurrence). Le marché, ce sont toujours « les autres », en face ou à côté de moi. L’économie de marché, rendu possible par la monnaie, n’est rien d’autre que la libre coopération humaine régulée par la concurrence (simple moyen, mais en pratique essentiel comme facteur de dynamisme du producteur pour capturer les votes monétaires du consommateur, au service de cette coopération mutuelle) et surveillée par les tribunaux, c’est-à-dire se déroulant dans le cadre du droit civil et commercial.</p> <p align="justify" class="corpus">Que proposent d’ailleurs concrètement ceux qui, en économie, faute d’argument rationnel, sont contraints aux artifices rhétoriques et se révoltent par exemple contre la « dictature des marchés » ? L’état patron qui a partout fait faillite ? Aucun libéral impartial et non doctrinaire ne peut laisser entendre que tous les hommes soient parfaits et nier qu’il existe des exploitations de situation ou des abus de pouvoir de marché en ce bas monde que nous savons tous, indépendamment de nos préférences doctrinales, être plein d’injustices diverses liées à nos convoitises. <strong>Aucun libéral ne soutiendra que l’économie de marché libre soit le paradis sur la terre, car l’évolutionnisme libéral s’oppose à l’utopie révolutionnaire. Elle peut même être qualifiée de pire des régimes, à l’exception de tous les autres.</strong> C’est la vraie raison de son universalisation, par-delà les décombres du socialisme réel et de l’économie mixte, dans une très large gamme de variétés régionales et nationales, propres à un régime par définition ouvert à la diversité des traditions et des mœurs. L’anti-libéralisme économique est devenu de ce fait, partout où il subsiste, une impasse théorique et pratique.</p> <p align="justify" class="corpus">Autre encouragement à ne pas se priver de cette reviviscence nécessaire du libéralisme : le rejet du libéralisme ne semble pouvoir se maintenir, après la chute du Mur de Berlin et l’effondrement du socialisme réel à l’Est et au Sud, qu’au moyen de son travestissement sous le terme d’ultralibéralisme, procédé dialectique conservatoire mis au point par les socialistes occidentaux afin de poursuivre le même combat, tout en faisant semblant de reprendre à leur compte et d’adopter le terme « libéral » et son contenu doctrinal qui, dans les pays du socialisme réel, faisait évidemment, à leur grand dam, l’objet d’une vénération consensuelle chez tous les opposants à la « dictature du prolétariat ».</p> <p align="justify" class="corpus">La remise en mouvement volontaire de la société civile et de la société politique françaises passe donc à nos yeux par cette clarification doctrinale préalable et une réhabilitation non honteuse du libéralisme, le mot et la chose, même si cela doit prendre un peu de temps et passe par quelques ralliements médiatiques d’intellectuels de gauche, qui n’osent pas encore aujourd’hui franchir ce Rubicon. Cette clarification, en mettant fin à ce grand écart intellectuel déchirant entre « les libéralismes » et en nous réconciliant en profondeur avec l’une de nos grandes traditions, entraînera un retour de la confiance en soi et de l’estime de soi, individuelle et collective. Elle rendra possible un retournement positif de l’opinion éclairée et publique en faveur des idées et des valeurs libérales, et même du terme de « libéralisme ». Celui-ci n’a cependant pas nécessairement besoin d’être agité en permanence comme un chiffon rouge devant les yeux de ceux pour qui une propagande anti-libérale en a fait un épouvantail sans retour possible, mais qui sont partants pour sortir de nos impasses pratiques.</p> <p align="justify" class="corpus">En ce sens, le progrès du libéralisme passe aussi par l’arrêt d’une certaine auto-caricature du libéralisme de la part des libéraux eux-mêmes. Ceux-ci doivent tenir compte du terrain miné sur lequel ils opèrent, et savoir ne pas alimenter, par leurs excès ou leur impatience, la caricature que l’on se complaît en France à faire du libéralisme. A eux d’humaniser l’image trop brutale que la représentation sociale et les media se font du libéralisme et de montrer par leurs raisons, leurs positions et leurs comportements, leur ouverture d’esprit, leur effective tolérance (quelle autre doctrine peut légitimement revendiquer cette vertu ?) que cette image est fausse : que l’homme est acteur et fin ultime, alpha et oméga de la société, que l’homme, dans la réalité de ses préoccupations concrètes et parfois vitales, y compris l’homme démuni ou moins bien loti, est bien au centre de leur conception et de leur souci, que la vision libérale de la société est bien un projet pour tous, où chacun puisse trouver sa place harmonieusement. A eux en particulier à ne pas se laisser aller à la tentation de représentation monopolistique du libéralisme, antinomique du libéralisme lui-même ou à s’octroyer une sorte d’infaillibilité doctrinale. A eux de savoir s’ouvrir à la tradition proudhonienne de la gauche française, subvertie par la gauche étatiste d’origine allemande.</p> <p align="justify" class="corpus"><em><strong>La distinction entre capitalisme et libéralisme permet de surcroît une analyse plus subtile de la politique économique américaine que celles auxquelles nous sommes accoutumés de part et d’autre</strong></em></p> <p align="justify" class="corpus">Le <strong>distinguo</strong> entre libéralisme et capitalisme auquel invite tant l’histoire économique que celles des idées politiques jette une lumière incidente sur le malentendu « assourdissant » des positions françaises sur certains aspects de la politique américaine. Celle-ci ne devrait être jugée, selon la tradition empirique (modeste) qui fait le fond de la philosophie libérale, qu’a posteriori au cas par cas, et non pas idéologiquement et a priori. Adopter cette distinction permet en effet de comprendre d’une part, que le rejet de certains aspects de la politique économique américaine ne doit pas se faire au nom de l’anti-libéralisme, puisque le libéralisme fournit au contraire le meilleur arsenal critique de certaines pratiques américaines, déviantes au regard du libéralisme censé les inspirer. Pensons ici par exemple au renforcement des subventions agricoles ou à l’institutionnalisation de la manipulation monétaire par la suspension de la convertibilité-or du dollar qui fausse la mondialisation et nourrit son rejet depuis plus de 30 ans désormais. Cette distinction permet d’autre part de mieux comprendre pourquoi l’allégeance systématique à l’égard des points de vue américains, alors même qu’ils relèvent de la défense la plus traditionnelle et la plus triviale de leurs « intérêts nationaux » (« tout être exerçant tout le pouvoir dont il peut disposer » selon Thucidyde) par des « intellectuels » européens se réclamant du libéralisme peut en fait desservir gravement la cause libérale. Des observateurs impartiaux et même une fraction du grand public ne peuvent voir dans ce biais irrationnellement pro-américain qu’un parti-pris d’avocat et un saut dans une nouvelle sorte d’idéologie, les incitant par contrecoup à un rejet en bloc de ce « libéralisme » de façade, qui n’est rien d’autre qu’un « mercantilisme » déguisé et par contagion, de manière regrettable, au rejet de tout ce qui ressemble de près ou de loin au « modèle américain ». Dans ces conditions, l’irrationalité anti-libérale ambiante et celle des défenseurs d’un pseudo-libéralisme se nourrissent mutuellement et alimentent une sorte de jeu de dupes, dont notre société, son avenir, sa jeunesse et ses marges, font les frais.</p> <p align="justify" class="corpus">On songe ici à la lucide désolation de Frédéric Bastiat (mon vénérable cousin) qui préférait voir « une cause bien attaquée que mal défendue ». Malgré notre optimisme foncier, la réhabilitation du libéralisme en France passe par une intelligence stratégique du « marché » national des idées sur lequel « l’entrepreneur libéral » opère <em>volens nolens</em>, un marché qui est impitoyable on le sait avec les entrepreneurs maladroits ou trop pressés.</p> <p align="justify" class="corpus">Cette clarification intellectuelle des notions bien distinctes de libéralisme et de capitalisme, malgré une intersection limitée, nous paraît être comme une sorte de prolégomène à toute acceptation future des réformes. Seule en effet la conviction bien établie que la réforme donne sa chance à tous et, au premier chef, aux moins bien lotis et aux « outsiders » de la société, qu’elle n’est pas simplement une dialectique (au profit) de nantis ou de gens à l’abri de tout risque économique véritable, au sein de l’Etat ou d’une collusion Etat / grandes entreprises, publiques ou privées, pour augmenter « les risques des autres », pourra faire bouger et même basculer un peuple qui a peut-être « la tête près du bonnet » selon l’expression de Hegel, mais qui surtout n’accepte pas de prendre des vessies pour des lanternes. L’approche libérale ne peut réussir que dans une logique d’ouverture sociale concrète pour beaucoup, comme les fondateurs dans les années 60 de l’Association pour la Liberté Economique et le Progrès Social (ALEPS), Jacques Rueff en particulier, l’avaient bien compris contre leur temps. La citadelle française des droits acquis ne pourra être investie que si le sentiment de justice d’une « masse critique » de la population y trouve son compte et si un nombre suffisant de personnes entrevoit les bénéfices individuels et collectifs de la libéralisation.</p> <p align="justify"><a href="http://liberauxdumodem.hautetfort.com/">Les libéraux du Mouvement Démocrate</a></p>
buildfreedomhttp://amicuscuriae.hautetfort.com/about.htmlDémocratiestag:amicuscuriae.hautetfort.com,2007-10-11:12901762007-10-11T16:40:00+02:002007-10-11T16:40:00+02:00 Tout le monde connaît le mot de Churchill : " La démocratie est le pire...
<p><span>Tout le monde connaît le mot de Churchill : "<em><span>La démocratie est le pire des régimes, à l'exception de tous les autres...</span></em>" En tout cas, si on ne le connaissait pas, on le fait volontiers sien. Il nous parait si juste et profond qu'il nous semble indépassable. Et nous en serions presque amusés de résignation...</span></p> <p><span>Tant et si bien que l'on finit par ne plus émettre la moindre critique à l'égard de la démocratie, qu'il nous semble vain d'en étudier les mécanismes et les paradoxes, "puisqu'il n'y en a pas de meilleur". Ainsi, nous procédons aux votes, fêtons la victoire, acceptons la défaite, et le pouvoir passe de mains en mains, sans sanglantes révolutions.</span></p> <p><span>C'est là, une grande qualité du processus démocratique. Plus de sanglantes révolutions. Mais, il y a aussi des paix sanglantes ou de larmes, au moins.</span></p> <p><span><img name="media-632548" src="http://amicuscuriae.hautetfort.com/media/02/01/6834cdc46db53384f2baf5e0068c59b2.jpg" alt="e807f2f736b5ff1057d71bbbc7d4637a.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" id="media-632548" />Car il y a un autre mot, de Benjamin Franklin celui-là, qui dit : "<em><span>la démocratie, c'est : deux loups et un agneau qui votent pour savoir ce qu'il vont manger au dîner</span></em>", et qui n'apparaît pas moins vrai. C'est "<em><span>La tyrannie de la majorité</span></em>" de Tocqueville (1835). Et c'est, bien avant, le droit de "<em><span>résistance à l'oppression</span></em>" de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, droit qui disparaîtra dans la déclaration de 1795, où l'inspiration libérale de John Locke laissera place à la conception républicaine "rousseauiste" de la volonté générale <em><span>"qui ne peut errer"</span></em> et donc à laquelle on ne peut légitimement se soustraire.</span></p> <p><span><img name="media-632539" src="http://amicuscuriae.hautetfort.com/media/01/02/64f86d4de76354d0f18450e82bf38f9c.jpg" alt="75da700f2454204e4508a535992f2850.jpg" style="float: right; margin: 0.2em 0px 1.4em 0.7em; border-width: 0px" id="media-632539" />C'est bien le "<em><span>Législateur</span></em>" de J.J. Rousseau, issu de la volonté générale, en fait majoritaire, du Peuple souverain, qui agit dans l'intérêt général du même peuple souverain, au nom de tout le peuple souverain.</span></p> <p><span>Ainsi naît un puissant clivage entre les conceptions libérales et républicaines de la démocratie.</span></p> <p><span>Où l'une proclame les droits individuels au dessus de la volonté générale, l'autre proclame cette dernière infaillible. Où l'une s'accommode d'une monarchie constitutionnelle, l'autre contient les prémisses du socialisme (au sens de la doctrine).</span></p> <p><span>Depuis lors, en France, nous croyons en cette conception républicaine. En tout cas, nous voulons y croire. Nicolas Sarkozy est bien le président de tous les français. Il le dit. C'est écrit dans la Constitution. Le gouvernement travaille à l'intérêt général. Pas comme nous l'aurions fait, certes, mais nous voulons le croire. François Mitterrand, en son temps, les gouvernements de gauche, pareil...</span></p> <p><span>Qui oserait penser que la majorité ne pourrait éventuellement gouverner que dans l'intérêt de la majorité ? Qui irait même soupçonner certains de fabriquer des majorités, à coups et coûts de "privilèges" pour conquérir ou conserver le pouvoir ? Serait-ce bien encore cela, la démocratie ?</span></p> <p><span>Je m'égare.</span></p> <p><span>On récapitule. Les deux avantages indiscutables de la démocratie : remise en cause pacifiée des gouvernements et protection efficace de la majorité contre une oppression par une minorité. Inconvénient : quid de la protection de la minorité contre une oppression par la majorité ?</span></p> <p><span>En fait, la conception libérale de la démocratie répond ou s'efforce de répondre à cette limite par une double approche : au delà du principe majoritaire, d'une part la recherche du principe d'unanimité, et d'autre part le cloisonnement du champ démocratique (qui vote sur quoi ?). Autrement dit, la recherche d'unanimité (pas facile), des gens concernés et pas des autres (déjà plus envisageable).</span></p> <p><span>En plus clair encore, la recherche du consensus entre les acteurs de la société civile, et la limitation des prérogatives d'un Etat central omnipotent. Donc, une responsabilisation des citoyens. Sachant que moins d'Etat ne signifie pas "pas de règles" ou "pas d’Etat", mais "ce n'est pas forcément à l'Etat de définir la règle", "l'Etat n'est pas nécessairement, ou par essence, compétent pour définir la règle". Par contre l’Etat est "garant de l’application de la règle".</span></p> <p><span>Ainsi, le pouvoir est rendu aux citoyens dans une démocratie différente et grandement dépolitisée. Plus démocratique, car les majorités sont multiples et variées à de plus nombreux échelons de décision, ce qui fait que les minoritaires ne sont pas les mêmes partout. Ceci invitant naturellement à plus de pragmatisme que la tutelle d'un Etat tout puissant. Un Etat UMP ou un Etat PS, c’est beaucoup moins grave quand l’Etat n’est pas tout et ne décide pas de tout pour tout le monde.</span></p> <p><span>Caractéristiques des sociétés libérales anglo-saxonnes et scandinaves, c'est aussi le projet d'espoir de François Bayrou, dans la lettre même.</span></p>