Last posts on delon2024-03-29T06:30:23+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/delon/atom.xmlChristian COTTET-EMARDhttp://cottetemard.hautetfort.com/about.htmlCarnet / Stupeurtag:cottetemard.hautetfort.com,2024-01-05:64787292024-01-05T01:37:41+01:002024-01-05T01:37:41+01:00 Pendant que la France craque de toute part (immigration, insécurité,...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6501938" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/01/02/2333188629.JPG" alt="carnet,stupeur,delon,depardieu,actualité,diversion,blog littéraire de Christian Cottet-Emard,carnet,note,journal,show-business,industrie du spectacle,acteurs" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Pendant que la France craque de toute part (immigration, insécurité, ruine progressive du système de santé et de l’éducation nationale, perte de la souveraineté nationale au profit de la gouvernance européenne et convergence du bien mal nommé « progressisme » avec le fondamentalisme appuyant l’offensive de la religion étrangère), les médias font leurs choux gras de Depardieu et de Delon tandis que les politiques saisissent l’opportune diversion de ces affaires qui n’en sont pas. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Un titre dans la presse : « L’affaire Depardieu agite le monde de la culture » . Le monde de la culture ? Non, le monde du show-business, l’industrie du spectacle, nuance. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Depardieu et Delon sont intéressants en tant qu’acteurs. Depardieu très bon, Delon excellent. Ce qu’ils sont et font à titre privé, on s’en cogne et quant à Depardieu, s’il doit passer en justice, qu’on attende le verdict comme pour tout citoyen. Les réveillons et les procès dans la famille Delon, on s’en badigeonne le nombril avec le pinceau de l’indifférence. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Oui, Delon souffre d’être vieux, diminué, confronté à sa fin comme nous le sommes ou le serons tous, comme le sont toutes ces personnes qui ont vécu une vie modeste, qui ont si peu vécu en fin de compte en comparaison avec les riches et les célèbres et qui affrontent leur fin dans l’anonymat et le silence. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Dans notre entourage, nous voyons tous partir ces êtres dont nous faisons partie, qui n’ont fait que passer sur Terre sans défrayer la chronique, sans dépenser des fortunes et sans que leurs talents, aussi humbles soient-ils, bénéficient, dans le meilleur des cas, d’autre reconnaissance que celle de leurs proches (la plus précieuse). </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Ces êtres-là, qui partent discrètement comme ils ont vécu, je me demande s’ils ne sont pas mieux armés pour leur fin que ceux qui ont tout eu et qui, parce que leur vie fastueuse leur a fait oublier qu’ils n’étaient pas des dieux, ni même des demi-dieux, quittent ce monde dans la stupeur. </span></p>
Houdaerhttp://houdaer.hautetfort.com/about.htmlDans le scripttag:houdaer.hautetfort.com,2023-12-20:64758582023-12-20T05:54:00+01:002023-12-20T05:54:00+01:00 - Tu as vu, Alain, ce qu’ils me réservent dans la scène ? - Mmmh ?...
<p style="text-align: left;"><a href="http://houdaer.hautetfort.com/media/01/00/1566791609.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6497606" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://houdaer.hautetfort.com/media/01/00/670566954.jpg" alt="410153917_10161227105323872_4870798270751200942_n.jpg" /></a></p><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">- Tu as vu, Alain, ce qu’ils me réservent dans la scène ?</span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">- Mmmh ?</span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">- Non, mais… LIS. Lis-moi ça, c’est dans le scénar' qu’ils m’ont filé, hein… J’invente rien…</span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">- Mmmh…</span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">- Tu vois ce que je veux dire ? Tu vois ce qu’ils me font… Dans la scène, là, c’est bien marqué, ce que le raptor me fait quand il m’attrape ?!</span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">- ‘fectivement, c’est malaisant.</span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">- Ils me croient pas capable d’en venir à bout de leur raptor, ou quoi ?</span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">- Ne t’inquiète pas, c’est de l’animatronique.</span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">- De la quoi ?</span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">- Ça ne fait pas mal.</span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">- Tu es sûr ? Sûr et certain ?</span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">- C’est mou, le latex.</span></div><div dir="auto"> </div>
Houdaerhttp://houdaer.hautetfort.com/about.htmlOyez, les ami(e)s...tag:houdaer.hautetfort.com,2021-03-10:63025282021-03-10T06:59:12+01:002021-03-10T06:59:12+01:00 Je fais une recherche sur les pires films mettant en scène des...
<p style="text-align: left;"><img id="media-6235569" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://houdaer.hautetfort.com/media/00/00/526834991.jpg" alt="158915920_10159267972923872_7810096975539521897_n.jpg" /></p><p style="background: white; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Georgia',serif; color: #050505;">Je fais une recherche sur les <strong>pires </strong>films mettant en scène des écrivains.</span></p><p style="background: white; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Georgia',serif; color: #050505;">J’ai déjà deux pistes très sérieuses :</span></p><p style="background: white; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Georgia',serif; color: #050505;">« Le jour et la nuit » du merveilleux B-H-L., dans lequel Alain Delon fait son Romain Gary bigger than life, s’envole dès potron-minet en montgolfière pour mater à la longue-vue Arielle Dombasle en train de se dessaper.</span></p><p style="background: white; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Georgia',serif; color: #050505;">« By the sea » (« Vue sur la mer »), dans lequel le sympathique Brad Pitt est un écrivain en mal d’inspiration (il fait rien qu'à faire des boulettes de papier) au point de se rendre dans le sud de la France avec son épouse Angelina Jolie (qui réalise également le film… quelle femme !)</span></p><p style="background: white; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Georgia',serif; color: #050505;">Voilà. Avez-vous d’autres références de ce calibre ?</span></p><p style="text-align: left;"><img id="media-6235570" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://houdaer.hautetfort.com/media/00/00/3061364207.jpg" alt="158997853_10159267972803872_5646157152929930205_o.jpg" /></p><p style="text-align: left;"> </p><p style="background: white; text-align: justify;" align="left"><span style="font-size: 11.5pt; font-family: 'inherit',serif; color: #050505;"> </span></p>
Houdaerhttp://houdaer.hautetfort.com/about.htmlDisparition du cinématag:houdaer.hautetfort.com,2021-01-23:62927352021-01-23T07:51:00+01:002021-01-23T07:51:00+01:00 Je ne sais pas ce qui restera de moi dans cinquante ans....
<p style="text-align: left;"><a href="http://houdaer.hautetfort.com/media/02/01/4199161870.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6219286" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://houdaer.hautetfort.com/media/02/01/2212148887.jpg" alt="141819303_10159138522538872_7979328699076427208_n.jpg" /></a></p><p style="background: white; text-align: justify;" align="left"><span style="color: #ffffff; background-color: #000000;"><em><span style="font-size: 14pt; font-family: Georgia, serif; background: #000000;">Je ne sais pas ce qui restera de moi dans cinquante ans. Probablement tous les films auront pris un coup de vieux terrible et le cinéma n’existera sans doute plus. J’estime que la disparition du cinéma aura lieu VERS L’AN 2020 et que dans cinquante ans environ il n’y aura plus que la télévision. Eh bien, si je peux avoir une ligne dans le Grand Dictionnaire universel du cinéma, j’en serai heureux. </span></em></span></p><p style="background: white; text-align: justify;" align="left"><span style="color: #ffffff; background-color: #000000;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Georgia, serif; background: #000000;">Jean-Pierre Melville, en 1970</span></span></p>
Bruno Lagrangehttp://leblogdebrunolagrange.hautetfort.com/about.htmlRocco et ses frères, de Viscontitag:leblogdebrunolagrange.hautetfort.com,2017-09-11:59190512017-09-11T08:53:00+02:002017-09-11T08:53:00+02:00 Fresque sociale Rocco et ses frères Visconti fait le...
<p align="center"><em><u><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';">Fresque sociale</span></u></em></p><p align="center"><strong><span style="font-size: 18.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';">Rocco et ses frères</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><strong><em><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';"><span style="font-size: 12pt;">Visconti fait le portrait d’une famille de paysans déracinés, qui quitte le sud de l’Italie dans l’espoir de trouver la fortune à Milan. Le film eut un succès très relatif, mais il contribua à installer l’idée selon laquelle Delon était un acteur de premier plan appelé à jouer sous la direction des metteurs en scène les plus réputés.</span></span></em></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> Visconti était un aristocrate appartenant à l’une des plus grandes familles d’Italie. Il vivait dans son palais de Milan, au milieu de ses œuvres d’art et entouré de ses serviteurs. Il mit en scène son milieu social dans des films inoubliables, tels <em>Senso</em>, <em>Le Guépard</em>, <em>Violence et passion</em>… Pourtant, tout au long de sa carrière, Visconti ne fit pas que filmer des princes et des princesses. On ne saurait oublier qu’il fut l’un des fondateurs du mouvement néoréaliste et qu’à ce titre, il s’intéressa aux paysans et aux ouvriers. Ici, il conte l’histoire d’une famille de paysans déracinés qui peinent à s’adapter à la grande ville, dont ils ignorent les codes et les usages.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> <a href="http://leblogdebrunolagrange.hautetfort.com/media/00/01/1821621508.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5649373" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leblogdebrunolagrange.hautetfort.com/media/00/01/2445735964.jpg" alt="rocco et ses frères,visconti,delon,annie girardot,renato salvatori,katina paxinou,claudia cardianle,hanin,suzy delair" /></a> <em>Rocco et ses frères</em> est en premier lieu une fresque sociale. L’œuvre a une forme presque littéraire, avec une division en chapitres, lesquels sont au nombre de cinq, soit un chapitre pour chacun des cinq frères.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> A la mort de son mari, Rosaria et ses fils, dont Rocco, quittent leur village du sud de l’Italie et montent à Milan dans l’espoir d’y trouver la fortune. Ces méridionaux, ces <em>cul-terreux</em> disent certains, ne passent pas inaperçus auprès de la population locale. Quand, le jour de leur arrivée, à bord du tramway un receveur indique à Rosaria qu’elle doit descendre au <em>terminus</em>, elle se fait répéter ce mot dont visiblement elle ne comprend pas le sens. Ils sont comme perdus dans ce nouvel univers. Ils logent dans des conditions précaires et peinent à trouver du travail, alors que pourtant Milan connaît une croissance prodigieuse qui se mesure au nombre de grands ensembles en cours de construction. Rocco lui-même, en dépit de son jeune âge, avoue être mal à l’aise dans cette société urbaine qui est individualiste et qui repose sur le désir matériel.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> Rosaria rêve d’ascension sociale pour ses cinq fils. Mais, s’ils suivent les chemins balisés tels que les a tracés la société, alors la seule réussite qui s’offre à eux est de travailler comme OS (ouvrier spécialisé), ce qui n’a rien de gratifiant. Dès qu’il franchit la porte de l’atelier, l’ouvrier abdique sa liberté et se soumet à l’autorité du contremaître, auquel il doit obéir comme si, nous dit-on, il était un animal.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> Pour ces jeunes gens, le sport, ou plus précisément la boxe, représente le seul moyen d’échapper à une espèce de déterminisme social. Or Rocco et l’un de ses frères, Simone, se font repérer pour leurs capacités à boxer et entament une carrière sportive. C’est alors que Katia, une fille facile, entre dans la vie de Simone. Ils tombent amoureux. Mais Simone se révèle un être violent et prend l’habitude de la battre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> La jeune femme fait ensuite la connaissance de Rocco, un être tout en douceur, très différent de son aîné. Elle tombe sous son charme. Mais Simone ne peut accepter que Rocco lui « vole » son amie et décide de la reprendre. Plutôt que de résister, le cadet cède devant son aîné, comme s’il avait le sentiment d’avoir commis une faute.</span></p><p align="center"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">Delon était peu connu du grand public</span></strong></span></p><p align="center"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">quand Visconti le choisit pour jouer Rocco</span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';"><span style="font-size: 12pt;"> Pour jouer Rocco, Visconti choisit Alain Delon. L’acteur, âgé de vingt-quatre ans, venait de terminer le tournage de <em>Plein Soleil</em>, dans lequel il tenait le premier rôle, mais le film de René Clément n’était pas encore sorti. Autrement dit, quand Visconti porta son choix sur Delon, celui-ci était encore peu connu du grand public et rien ne laissait présager qu’il aurait la carrière que l’on sait. Par la suite Visconti déclara que s’il avait été contraint de prendre un autre acteur, il aurait renoncé à son projet. Il avait été séduit par la candeur et la mélancolie de Delon, lequel était capable de se charger de haine dès qu’il montait sur le ring.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> Dans le rôle de Katia, Annie Girardot est aguicheuse et truculente. Tandis que Rocco semble vivre dans son rêve, elle, elle a les pieds sur terre et ne manque pas de répondant. Annie Girardot trouva ici l’un de ses meilleurs rôles. Visconti avait porté son choix sur elle, notamment parce qu’elle était une authentique comédienne de théâtre, sortie du Conservatoire. Il est d’ailleurs préférable de voir ce film dans sa version française afin de profiter des timbres de voix d’Alain Delon et d’Annie Girardot.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> Visconti fit un choix radicalement contraire pour le rôle de Simone en recrutant Renato Salvatori, lequel n’était en rien un acteur professionnel. Il fut sélectionné, non pour sa capacité à donner la réplique, mais pour son physique et son caractère. Avec naturel il se montre violent dans le personnage de Simone, tout en étant attaché à sa mère qu’il aime profondément. Il a du mal à échapper à son emprise ; et elle, elle se montre possessive et envahissante. Elle entend qu’aucun de ses fils ne prenne une décision engageant son avenir sans l’avoir consultée au préalable.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';"> <span style="font-size: 12pt;"> Roger Hanin en propriétaire de la salle de boxe se montre plus attiré par les boxeurs que par la boxe. Pour donner le change, il ne se déplace jamais sans être entouré de jolies filles. Il exerce sa domination sur certains êtres, notamment ceux qui voient en la boxe le moyen de leur salut.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> Le film fut tourné au début de 1960 et sortit à Paris l’année suivante. Entre-temps Delon était devenu une vedette. <em>Plein Soleil</em> avait rencontré un énorme succès et avait fait le tour du monde. <em>Rocco et ses frères </em>n’eut pas le même impact auprès du public ; cependant il fit date dans la carrière de l’acteur en installant l’idée selon laquelle il était appelé à jouer sous la direction des cinéastes les plus prestigieux.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';"> </span></em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">Rocco et ses frères,</span></em><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';"> de Luchino Visconti, 1960, avec Alain Delon, Annie Girardot, Renato Salvatori, Katina Paxinou, Claudia Cardinale, Roger Hanin et Suzy Delair, DVD René Chateau.</span></span></p>
Bruno Lagrangehttp://leblogdebrunolagrange.hautetfort.com/about.htmlM. Klein, de Loseytag:leblogdebrunolagrange.hautetfort.com,2017-02-13:58697962017-02-13T08:33:18+01:002017-02-13T08:33:18+01:00 Film kafkaïen sur l’indifférence M. Klein Alain Delon...
<p align="center"><em><u><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';">Film kafkaïen sur l’indifférence<br /></span></u></em></p><p align="center"><span style="font-size: 18pt;"><strong><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">M. Klein</span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><em><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">Alain Delon interprète Robert Klein, un être oisif qui, sous l’Occupation, enrichit sa collection de tableaux sur le dos des juifs. Il est indifférent au monde qui l’entoure, jusqu’au jour où il est confondu avec un homonyme juif. Sa vie bascule alors dans l’absurde. </span></em></strong><strong><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">M. Klein<em> est le meilleur film dans lequel a tourné Alain Delon à quarante ans passés.</em></span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> Paris, sous l’Occupation. Robert Klein est un homme d’une quarantaine d’années, séduisant et élégant, qui aime les femmes et les tableaux. Quand une œuvre d’art lui plaît, il l’acquiert. Ces temps-ci des vendeurs se présentent régulièrement à son domicile. Certains d’entre eux ont hâte de conclure la transaction, tant ils ont besoin de liquidités. Dès qu’il détecte une certaine fébrilité chez son interlocuteur, Robert Klein fait ce que ferait n’importe quel autre acheteur à sa place : il en profite pour tirer le prix à la baisse ; lui, il n’est pas pressé d’acheter.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> <a href="http://leblogdebrunolagrange.hautetfort.com/media/00/00/1145699806.jpg" target="_blank"><img id="media-5494307" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leblogdebrunolagrange.hautetfort.com/media/00/00/3156086868.jpg" alt="m. klein,losey,delon,suzanne flon,jeanne moreau,michael lonsdale,jean bouise,louis seigner" /></a> M. Klein achète des tableaux à des juifs qui ont besoin d’argent pour quitter la France. Il est bien conscient de la précarité de leur situatio</span><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">n, </span><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">mais il n’est en rien responsable des persécutions d</span></span><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">ont ils</span></span><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> sont victimes. </span><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">Il </span><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">n’est pas </span></span><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">antisémite</span></span><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> ; il est bon citoyen et fait confiance aux institutions de son pays. D’ailleurs il tient à respecter les formes et rédige un acte de vente qu’il fait signer par l’autre partie. Il considère ne spolier personne, puisque son interlocuteur reste libre de renoncer à la transaction, tant qu’il n’a pas apposé sa signature.<br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> Un jour, Robert Klein reçoit dans son courrier le dernier numéro des <em>Nouvelles juives</em>. Le bandeau du journal porte son nom et son adresse. Aussitôt Robert croit à une mauvaise plaisanterie faite par l’un de ses amis, qui l’aurait à son insu abonné au journal.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> </span><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">Préférant par prudence rectifier la situation, il se rend à la rédaction </span></span><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">des</span></span><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> <em>Nouvelles juives</em> pour demander à ce que son nom soit enlevé de la liste des abonnés. Sur place, il apprend avec stupéfaction que le fichier a été saisi par la préfecture de police. Il se présente à l’administration, qui lui confirme que son nom figure sur la liste, mais avec une adresse qui n’est pas la sienne. Il existe à Paris un autre Robert Klein, qui lui est juif et qui joue de son homonymie pour brouiller les pistes.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> Dès lors, Robert n’a plus qu’une idée en tête : retrouver <em>l’autre</em> pour tirer l’affaire au clair. Mais <em>l’autre </em>se révèle insaisissable. A chaque fois que Robert est sur le point de mettre la main sur lui, il lui échappe.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> Parallèlement, la préfecture de police soupçonne Robert de ne pas être <em>« français-français »</em>. S’il veut échapper à toute persécution, il doit absolument authentifier ses origines non juives.</span></p><p align="center"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">Klein ne manifeste aucune compassion à l’égard d’autrui,</span></strong></span></p><p align="center"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">il est égoïste, mais n’a pas mauvaise conscience</span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> <em>« Le thème de </em>M. Klein<em>,</em> déclara Losey, <em>c’est l’indifférence. » </em>Robert Klein est effectivement indifférent au monde qui l’entoure. C’est un oisif qui vit au milieu de ses tableaux, dans son vaste appartement parisien. La guerre n’affecte guère sa vie quotidienne. Il continue de mener à bien son activité de collectionneur comme s’il était en temps de paix. C’est un être froid, incapable d’éprouver la moindre émotion. Il ne manifeste aucune compassion à l’égard d’autrui, il est égoïste, mais n’a pas mauvaise conscience. Après tout, il ne cause du tort à personne et n’est pas un être qu’on peut qualifier de mauvais.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> Le film de Losey porte aussi sur le thème de la curiosité. Robert Klein veut absolument savoir qui est cet homonyme juif avec qui il est confondu. Il veut d’autant plus satisfaire sa curiosité que les connaissances de l’autre Robert Klein ne cessent de lui dire qu’il lui ressemble physiquement. <em>L’autre </em>est à ses yeux devenu son double, il est comme une ombre qui se dérobe à chaque fois qu’il croit le saisir.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> <em>« SAVOIR laisse notre faible organisation dans un perpétuel état de calme »</em>, disait le vieil antiquaire de <em>La Peau de chagrin </em>de Balzac. Or Robert Klein ne sera apaisé que quand il saura, c’est-à-dire dès qu’il aura son double en face de lui, et qu’il aura pu le dévisager en le regardant droit dans les yeux. Sa curiosité devient tellement forte qu’elle aura raison de lui et finira par le faire entrer, lui l’individualiste, dans la tragédie collective.</span></p><p align="center"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">Il ne faut pas chercher la vraisemblance dans ce film kafkaïen</span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';"> <span style="font-size: 12pt;">Ce film a un côté kafkaïen. Robert Klein est victime d’une situation absurde : il est soupçonné d’être juif alors que c’est lui-même qui a signalé son cas à la préfecture de police. Mais, comme le lui fait observer le commissaire chargé de l’enquête, <em>« ce ne serait pas la première fois que quelqu’un se montre pour mieux se cacher. »</em> </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> Les scènes avec Robert sont entrecoupées, à intervalles réguliers, de séquences montrant l’administration préparer la rafle du Vel-d’Hiv. Dans ces séquences entièrement muettes, la bureaucratie est comme un monstre froid qui fait preuve de minutie dans la mise au point de l’opération.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> Il ne faut pas chercher la vraisemblance dans ce film kafkaïen. Il contient de nombreuses coïncidences qui sont volontaires, et l’histoire se passe en hiver alors que la rafle du Vel-d’Hiv eut lieu en été. Il y a même une dimension onirique dans ce film qui peut s’apparenter à un conte, notamment quand Robert, sur les traces de son double, se rend la nuit dans un mystérieux château.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';"> <span style="font-size: 12pt;"> <em>M. Klein</em> fut mal accueilli par certains critiques, et Losey en fut affecté. Il se vit néanmoins décerner les Césars du meilleur film et de la meilleure réalisation, en 1977.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> Le traitement de l’image par Losey est ici particulièrement fluide. Alain Delon, le visage impassible, est envoûtant dans le rôle de Robert Klein. Il s’agit là du meilleur film dans lequel il a tourné à quarante ans passés.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> <em>M. Klein</em> apparaît comme un film contenant bien des mystères et des étrangetés. Le spectateur a besoin de le voir et de le revoir sans fin, pour en percer les secrets.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">M. Klein,</span></em><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';"> de Joseph Losey, 1976, avec Alain Delon, Suzanne Flon, Jeanne Moreau, Michael Lonsdale, Jean Bouise et Louis Seigner, DVD StudioCanal.</span></span></p>
Bruno Lagrangehttp://leblogdebrunolagrange.hautetfort.com/about.htmlLa Piscine, de Jacques Deraytag:leblogdebrunolagrange.hautetfort.com,2016-12-12:58596242016-12-12T08:37:00+01:002016-12-12T08:37:00+01:00 Huis-clos en plein air La Piscine Pendant deux heures, Alain...
<p align="center"><em><u><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';">Huis-clos en plein air</span></u></em></p><p align="center"><strong><span style="font-size: 18.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';">La Piscine</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><em><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">Pendant deux heures, Alain Delon, Romy Schneider, Maurice Ronet et Jane Birkin évoluent en tenue de bain autour d’une piscine qui est le centre du drame.</span></em></strong><strong><em> <span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">A la fois thriller et film d’atmosphère, </span></em></strong><strong><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">La Piscine <em>lança la carrière française de Romy Schneider.</em></span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> L’histoire se passe, pendant l’été, dans une villa de la Côte d’Azur. <em>« La plus belle chose dans la maison, c’est la piscine »</em>, dit l’un des personnages. Au cours du film on les voit plonger et nager dans cette piscine qui est le centre du drame. Le film est un huis-clos, mais un huis-clos en plein air, qui se révèle aussi étouffant que s’il se passait dans un intérieur.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> <a href="http://leblogdebrunolagrange.hautetfort.com/media/01/02/80711344.jpg" target="_blank"><img id="media-5520253" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leblogdebrunolagrange.hautetfort.com/media/01/02/2403231875.jpg" alt="la piscine,jacques deray,delon,romy schneider,maurice ronet,jane birkin,paul crochet" /></a> Au début de l’histoire, l’été est resplendissant et les couleurs sont chaudes. Puis, au fur et à mesure que l’intrigue progresse, les couleurs deviennent plus pâles et l’automne finit par s’installer, comme si la mort rôdait.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> Les personnages d’Alain Delon et de Romy Schneider passent l’été ensemble dans cette villa, prêtée par un ami. Ils vivent dans l’oisiveté, hors de toute</span><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';"> société, jusqu’à ce que débarque <span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">l’une de leurs connaissances, jouée par Maurice Ronet, </span>qui dérange leur quiétude en s’invitant parmi eux. Il n’est pas venu</span> </span><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;">seul, il est accompagné d’une très jeune femme, Jane Birkin, qu’il présente comme étant sa fille, fruit d’une <em>« erreur de jeunesse »</em>. Sans qu’une parole soit prononcée, le spectateur saisit, à son seul regard, qu’Alain Delon est troublé par la présence de la jeune fille.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> Il y a beaucoup de non-dits entre les personnages et les silences sont pesants. <em>La Piscine</em> est un thriller, mais aussi un film d’atmosphère. Le rythme est d’autant plus lent que les personnages sont en vacances et désœuvrés. Dans son livre de souvenirs <em>J’ai connu une belle époque</em>, Jacques Deray expose la méthode qu’il suivit lors du tournage de <em>La Piscine </em>: <em>« Refusant comme le scénario m’y invite, toute lourdeur explicative, je m’attache au rythme, à l’ellipse, à la rapidité, j’épie les silences, les regards et le dialogue, tellement précis qu’il paraît anodin. » </em>Le spectateur passe une bonne partie du film à se demander quelles sont les intentions et les motivations des personnages. Les choses commencent à s’éclaircir quand Maurice Ronet se montre condescendant et méprisant à l’égard d’Alain Delon, et le traite d’enfant gâté. Dans ce film, Maurice Ronet connaitra le même sort que dans <em>Plein Soleil</em>.</span></p><p align="center"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">A sa manière, ce film célèbre</span></strong></span></p><p align="center"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">la libération des corps</span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';"> <span style="font-size: 12pt;"> <em>La Piscine</em> fut tournée à l’été 1968, soit quelques semaines après les événements de Mai. Tout en étant de facture classique, ce film, à sa manière, célèbre la libération des corps. Pendant deux heures Alain Delon et Romy Schneider évoluent en tenue de bain autour de la piscine, ils exhibent leurs corps bronzés et pratiquent l’amour libre, attendu que chacun est en droit de quitter son partenaire pour aller voir ailleurs. Ce film exalte aussi la vitesse. A une époque où celle-ci est encore libre sur la plupart des routes, Alain Delon manifeste sa virilité en conduisant à tombeau ouvert une voiture de sport.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> Le tournage du film marqua les retrouvailles entre Alain Delon et Romy Schneider. Alain Delon était alors en pleine gloire, mais Romy Schneider était restée Sissi dans l’esprit du public français, si bien que Jacques Deray dut insister auprès des producteurs<span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">, qui étaient réticents, </span> pour lui donner le premier rôle féminin. Le réalisateur eut aussi l’idée de faire appel à Maurice Ronet. Il avait été impressionné par le <em>Plein Soleil</em> de René Clément, sorti huit ans plus tôt, et fut ravi de reconstituer le duo Delon-Ronet.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';"> La Piscine</span></em><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';"> sortit en janvier 1969 et rencontra les faveurs du public. Ce fut le début d’une collaboration fructueuse entre Delon et Deray qui tournèrent ensemble six films par la suite. Ces films ne furent pas des chefs-d’œuvre, mais sont restés comme des films policiers efficaces, à la manière des séries B américaines. Quant à Romy Schneider, sa prestation dans <em>La Piscine</em> fut remarquée par Claude Sautet, qui fit appel à elle pour jouer dans <em>Les Choses de la vie.</em></span> Sa carrière française était lancée.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;"> </span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">La Piscine,</span></em><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';"> de Jacques Deray, 1968, avec Alain Delon, Romy Schneider, Maurice Ronet, Jane Birkin et Paul Crochet, DVD M6 Vidéo.</span></span></p>
Le Corbeau 78http://corboland78.hautetfort.com/about.htmlCa s’est passé cette semainetag:corboland78.hautetfort.com,2013-10-13:51945082013-10-13T07:03:00+02:002013-10-13T07:03:00+02:00 J’entends souvent dire « Sarkozy va revenir ! » mais il n’est...
<p>J’entends souvent dire « Sarkozy va revenir ! » mais il n’est jamais parti, on ne parle que de lui sans arrêt. La preuve dès lundi quand il a obtenu un non-lieu dans l’affaire Bettencourt, tempéré par les journalistes d’un gourmand rappel mentionnant les diverses autres casseroles qui tintinnabulent à ses fesses.</p><p>François Fillon qui a une époque lointaine aujourd’hui, se faisait passer pour le gentil de la bande, change son fusil d’épaule et n’hésite plus à flinguer en pleine rue, le Commodore. Dans une interview au magazine <em>Valeurs Actuelles</em>, il ne mâche pas ses mots envers Nicolas Sarkozy.</p><p>Il était dit que ce serait la semaine des vieux croûtons. Alain Delon, jadis vedette de cinéma et qu’on croit souvent mort, n’a plus qu’un seul moyen de faire parler de lui, l’ouvrir à tort et à travers. Et il ne sen prive pas. Après ses déclarations d’il y a quelques mois sur le mariage homosexuel, il continue dans la même veine, en saluant la progression du FN. Ce à quoi Anthony – dans la famille je demande le fils – a répondu par un tweet cinglant pour mettre un bémol à la mélodie en sous-sol du papy.</p><p>Le crâne d’Henri IV est-il celui du bon roi ? Et qu’elle était la couleur de son cheval blanc ? Beaucoup de questions pour un seul homme. La caboche du barbu a ranimé une polémique qu’on croyait close mais qui ne manque pas d’importance. Si le crâne n’est pas celui d’Henri IV qu’est-ce qui nous prouve qu’il soit mort ? Et s’il n’est pas mort, il faut réhabiliter Ravaillac ! Du coup, Vincent Peillon va devoir revoir les programmes d’Histoire, ohlala….</p><p>La passoire que j’utilise pour trier entre les informations de la semaine à un avantage, elle est assez intelligente pour ne pas retenir celles qui font pleurer dans les chaumières. Un ustensile bien précieux, vous en conviendrez. </p>
Sandra Mézièrehttp://www.inthemoodforcannes.com/about.htmlDossier - L'hommage du 66ème Festival de Cannes à Alain Delontag:www.inthemoodforcannes.com,2013-05-07:50647902013-05-07T15:01:23+02:002013-05-07T15:01:23+02:00 C’est sans aucun doute l’évènement que j’attendais sans oser l’espérer...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://inthemoodforfilmfestivals.com/wp-content/uploads/2013/05/delonp.jpg"><img class="aligncenter size-medium wp-image-1282" title="delonp" src="http://inthemoodforfilmfestivals.com/wp-content/uploads/2013/05/delonp-300x223.jpg" alt="" width="300" height="223" /></a></p><p style="text-align: justify;">C’est sans aucun doute l’évènement que j’attendais sans oser l’espérer à Cannes…un hommage à l’acteur dont les films sont à l’origine de ma passion pour le cinéma: Alain Delon, un hommage qui lui sera rendu à l’occasion de la projection de la version restaurée de « Plein soleil » de René Clément, dans le cadre de Cannes Classics. Qu’importe ce que peuvent dire ses détracteurs/jaloux, il reste pour moi celui qui possède le plus de chefs d’oeuvre dans sa filmographie. Ironie du sort: c’est aussi Alain Delon qui m’a inspiré le personnage principal de mon roman (qui était au départ un scénario…) <a href="http://numeriklire.net/2013/05/03/une-plongee-dans-les-coulisses-du-festival-du-cinema-americain-de-deauville-avec-sandra-meziere/">« Les Orgueilleux</a>« , sorti cette semaine (<a href="http://numeriklire.net/2013/05/03/une-plongee-dans-les-coulisses-du-festival-du-cinema-americain-de-deauville-avec-sandra-meziere/">cliquez ici pour retrouver mon interview à ce sujet sur le site de mon éditeur).</a></p><p style="text-align: justify;">Ce qui m’étonne toujours, c’est à quel point les avis sont tranchés lorsqu’il est question d’Alain Delon. On l’adore ou on le déteste. Il séduit ou il insupporte. Il joue subtilement avec son image dont certains sont malheureusement dupes, et dans laquelle lui-même sans doute se retrouve parfois enfermé, isolé. Et moi j’ai ces images à jamais gravées dans ma mémoire : celle du 25<sup><span style="font-size: x-small;">ème</span></sup> Film Policier de Cognac dont il était l’invité d’honneur et dont j’étais membre du jury de cinéphiles. Là, lors d’une soirée, à deux mètres de moi, un Delon jovial et rieur, loin de l’image à laquelle on le réduit parfois, un Delon autour duquel se formait un cercle de respect mais aussi de convoitise. Et puis il y a cette autre image, inoubliable, des 60 ans du Festival de Cannes d’un Alain Delon ému aux larmes rendant hommage à Romy Schneider . Des images aussi du grand acteur de théâtre qu’il est également et que j’ai eu le plaisir de voir dans « Variations Enigmatiques », « Les Montagnes russes « , « Sur la route de Madison», « Love letters ». Des images du Festival de Cannes 2010 lors de la projection du « Guépard » avec ce poignant écho entre le film qui évoque la déliquescence d’un monde, et la réalité, et cette image que je n’oublierai jamais d’Alain Delon et Claudia Cardinale, se regardant sur l’écran, 47 ans auparavant, bouleversants et bouleversés. Et puis, évidemment, des images de tous ces films dont vous retrouverez mes critiques ci-dessous, entre lesquels il me serait bien difficile de choisir avec, en tête, <em>Monsieur Klein, Plein soleil, Le Guépard, La Piscine, Rocco et ses frères, Le Samouraï.</em></p><p style="text-align: justify;">Les images d’un documentaire aussi dans lequel il apparaissait comme un homme sensible et charismatique, nostalgique et mélancolique, même « passéiste » comme il se définit lui-même, à fleur de peau, touchant, mais aussi un homme avec des prises de position pas forcément politiquement correctes, un insoumis qui se dévoile parfois sans jamais être impudique.</p><p style="text-align: justify;">Il dit régulièrement de René Clément que c’est pour lui le plus grand réalisateur mais surtout le plus grand directeur d’acteurs au monde. Sa présence à l’occasion de la projection de « Plein soleil » à Cannes Classics était donc une évidence. Il devait d’ailleurs au départ interpréter le rôle que Maurice Ronet jouera finalement et, malgré son jeune âge (24 ans alors), il avait réussi à convaincre Clément (et d’abord sa femme…) de le faire changer de rôle.</p><p style="text-align: justify;">Pour Delon, un comédien est quelqu’un qui a la vocation, qui apprend le métier, qui devient comédien. Il cite ainsi en exemple Belmondo et Huster. Pour un acteur, il s’agit en revanche d’un accident comme ce fut le cas pour lui, pour Gabin ou Ventura. « L’acteur vit, le comédien joue ». Si Delon admirait Gabin, Garfield (inoubliable dans « Le Facteur sonne toujours deux fois » de Tay Garnett) était pour lui son « Dieu », le plus grand acteur dont il admire la modernité du jeu, avec Lancaster et Brando avec lequel il regrette de n’avoir jamais joué ( « Le jour où Marlon partira je serai mort cliniquement » disait-il avant la mort de ce dernier). Quant aux réalisateurs, Melville, Clément, Visconti forment pour lui le trio remarquable.</p><p style="text-align: justify;">A l’occasion de cet hommage auquel je me réjouis tout particulièrement d’assister, retrouvez ci-dessous les critiques de films et pièces de théâtre suivants. Merci Monsieur Delon de m’avoir fait aimer le cinéma à la folie et pour ces rôles et ces chefs d’oeuvre inoubliables. Rendez-vous ici le 25 mai pour le récit de cette projection qui s’annonce tout aussi inoubliable.</p><p style="text-align: justify;"><em>Je vous rappelle au passage que c'est sur <a href="http://inthemoodforfilmfestivals.com">http://inthemoodforfilmfestivals.com</a> que, cette année, vous pourrez me suivre du Festival de Cannes 2013.</em></p><p style="text-align: center;"><span style="text-decoration: underline;"><strong>CRITIQUES</strong></span></p><p style="text-align: center;"><em>Monsieur Klein</em> de Joseph Losey</p><p style="text-align: center;"><em>Plein soleil</em> de René Clément</p><p style="text-align: center;">Article sur la projection exceptionnelle du <em>Guépard</em> de Visconti à Cannes en 2010</p><p style="text-align: center;">Critique du <em>Guépard</em> de Visconti</p><p style="text-align: center;"><em>La Piscine</em> de Jacques Deray</p><p style="text-align: center;"><em>Le Samouraï</em> de Jean-Pierre Melville</p><p style="text-align: center;"><em>Le Cercle rouge</em> de Jean-Pierre Melville</p><p style="text-align: center;"><em>Rocco et ses frères</em> de Luchino Visconti</p><p style="text-align: center;"><em>Le Professeur</em> de Valerio Zurlini</p><p style="text-align: center;">Soirée de lancement du DVD de <em>Borsalino</em> de Jacques Deray</p><p style="text-align: center;">Critique de <em>Borsalino </em> de Jacques Deray</p><p style="text-align: center;">Théâtre</p><p style="text-align: center;"><em> Une journée ordinaire</em></p><p style="text-align: center;"><em>Love Letters</em></p><p style="text-align: center;"><em>Sur la route de Madison</em></p><p> </p><h3 id="p1" style="text-align: justify;"><span style="text-decoration: underline;">Critique de « Monsieur Klein » de Joseph Losey</span></h3><div style="text-align: justify;"><div><div><div style="text-align: justify;"><a href="http://www.inthemoodforcinema.com/media/00/02/1306132848.jpg" target="_blank"><img id="media-2134846" src="http://www.inthemoodforcinema.com/media/00/02/1773645527.jpg" alt="klein.jpg" name="media-2134846" /></a></div><p style="text-align: justify;">A chaque projection ce film me terrasse littéralement tant ce chef d’œuvre est bouleversant, polysémique, riche, brillant, nécessaire. Sans doute la démonstration cinématographique la plus brillante de l’ignominie ordinaire et de l’absurdité d’une guerre aujourd’hui encore partiellement insondables. A chaque projection, je le vois et l’appréhende différemment. Ce fut à nouveau le cas hier soir. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore et que j’espère convaincre d’y remédier par cet article, récapitulons d’abord brièvement l’intrigue.</p><p style="text-align: justify;">Il s’agit de Robert Klein. Le monsieur Klein du titre éponyme. Enfin un des deux Monsieur Klein du titre éponyme. Ce Monsieur Klein-là, interprété par Alain Delon, voit dans l’Occupation avant tout une occasion de s’enrichir et de racheter à bas prix des œuvres d’art à ceux qui doivent fuir ou se cacher, comme cet homme juif (Jean Bouise) à qui il rachète une œuvre du peintre hollandais Van Ostade. Le même jour, il reçoit le journal « Informations juives » adressé à son nom, un journal normalement uniquement délivré sur abonnement. Ces abonnements étant soumis à la préfecture et M.Klein allant lui-même signaler cette erreur, de victime, il devient suspect… Il commence alors à mener l’enquête et découvre que son homonyme a visiblement délibérément usé de la confusion entre leurs identités pour disparaître…</p><p style="text-align: justify;">La première scène, d’emblée, nous glace d’effroi par son caractère ignoble et humiliant pour celle qui la subit. Une femme entièrement nue est examinée comme un animal par un médecin et son assistante afin d’établir ou récuser sa judéité. Y succède une scène dans laquelle, avec la même indifférence, M.Klein rachète un tableau à un juif obligé de s’en séparer. M.Klein examine l’œuvre avec plus de tact que l’était cette femme humiliée dans la scène précédente, réduite à un état inférieur à celui de chose mais il n’a pas plus d’égard pour son propriétaire que le médecin en avait envers cette femme même s’il respecte son souhait de ne pas donner son adresse, tout en ignorant peut-être la véritable raison de sa dissimulation affirmant ainsi avec une effroyable et sans doute inconsciente effronterie « bien souvent je préfèrerais ne pas acheter ».</p><p style="text-align: justify;">Au plan des dents de cette femme observées comme celles d’un animal s’oppose le plan de l’amie de M.Klein, Jeanine (Juliet Berto) qui se maquille les lèvres dans une salle de bain outrageusement luxueuse. A la froideur clinique du cabinet du médecin s’oppose le luxe tapageur de l’appartement de M.Klein qui y déambule avec arrogance et désinvolture, recevant ses invités dans une robe de chambre dorée. Il collectionne. Les œuvres d’art même s’il dit que c’est avant tout son travail. Les femmes aussi apparemment. Collectionner n’est-ce pas déjà une négation de l’identité, cruelle ironie du destin alors que lui-même n’aura ensuite de cesse de prouver et retrouver la sienne ?</p><p style="text-align: justify;">Cet homonyme veut-il lui sauver sa vie ? Le provoquer ? Se venger ? M.Klein se retrouve alors plongé en pleine absurdité kafkaïenne où son identité même est incertaine. Cette identité pour laquelle les Juifs sont persécutés, ce qui, jusque-là, l’indifférait prodigieusement et même l’arrangeait plutôt, ou en tout cas arrangeait ses affaires.</p><p style="text-align: justify;">Losey n’a pas son pareil pour utiliser des cadrages qui instaurent le malaise, instillent de l’étrangeté dans des scènes a priori banales dont l’atmosphère inquiétante est renforcée par une lumière grisâtre mettent en ombre des êtres fantomatiques, le tout exacerbé par une musique savamment dissonante… Sa caméra surplombe ces scènes comme un démiurge démoniaque : celui qui manipule M.Klein ou celui qui dicte les lois ignominieuses de cette guerre absurde. La scène du château en est un exemple, il y retrouve une femme, apparemment la maîtresse de l’autre M.Klein (Jeanne Moreau, délicieusement inquiétante, troublante et mystérieuse) qui y avait rendez-vous. Et alors que M.Klein-Delon lui demande l’adresse de l’autre M.Klein, le manipulateur, sa maîtresse lui donne sa propre adresse, renforçant la confusion et la sensation d’absurdité. Changement de scène. Nous ne voyons pas la réaction de M.Klein. Cette brillante ellipse ne fait que renforcer la sensation de malaise.</p><p style="text-align: justify;">Le malentendu (volontairement initié ou non ) sur son identité va amener Klein à faire face à cette réalité qui l’indifférait. Démonstration par l’absurde auquel il est confronté de cette situation historique elle-même absurde dont il profitait jusqu’alors. Lui dont le père lui dit qu’il est « français et catholique depuis Louis XIV», lui qui se dit « un bon français qui croit dans les institutions ». M.Klein est donc certes un homme en quête d’identité mais surtout un homme qui va être amené à voir ce qu’il se refusait d’admettre et qui l’indifférait parce qu’il n’était pas personnellement touché : « je ne discute pas la loi mais elle ne me concerne pas ». Lui qui faisait partie de ces « Français trop polis ». Lui qui croyait que « la police française ne ferait jamais ça» mais qui clame surtout : « Je n’ai rien à voir avec tout ça. » Peu lui importait ce que faisait la police française tant que cela ne le concernait pas. La conscience succède à l’indifférence. Le vide succède à l’opulence. La solitude succède à la compagnie flatteuse de ses « amis ». Il se retrouve dans une situation aux frontières du fantastique à l’image de ce que vivent alors quotidiennement les Juifs. Le calvaire absurde d’un homme pour illustrer celui de millions d’autres.</p><p style="text-align: justify;">Et il faut le jeu tout en nuances de Delon, presque méconnaissable, perdu et s’enfonçant dans le gouffre insoluble de cette quête d’identité pour nous rendre ce personnage sympathique, ce vautour qui porte malheur et qui « transpercé d’une flèche, continue à voler ». Ce vautour auquel il est comparé et qui éprouve du remords, peut-être, enfin. Une scène dans un cabaret le laisse entendre. Un homme juif y est caricaturé comme cupide au point de voler la mort et faisant dire à son interprète : « je vais faire ce qu’il devrait faire, partir avant que vous me foutiez à la porte ». La salle rit aux éclats. La compagne de M.Klein, Jeanine, est choquée par ses applaudissements. Il réalise alors, apparemment, ce que cette scène avait d’insultante, bête et méprisante et ils finiront par partir. Dans une autre scène, il forcera la femme de son avocat à jouer l’International alors que le contenu de son appartement est saisi par la police, mais il faut davantage sans doute y voir là une volonté de se réapproprier l’espace et de se venger de celle-ci qu’un véritable esprit de résistance. Enfin, alors que tous ses objets sont saisis, il insistera pour garder le tableau de Van Ostade, son dernier compagnon d’infortune et peut-être la marque de son remords qui le rattache à cet autre qu’il avait tellement méprisé, voire nié et que la négation de sa propre identité le fait enfin considérer.</p><p style="text-align: justify;">Le jeu des autres acteurs, savamment trouble, laisse ainsi entendre que chacun complote ou pourrait être complice de cette machination, le père de M.Klein (Louis Seigner) lui-même ne paraissant pas sincère quand il dit « ne pas connaître d’autre Robert Klein », de même que son avocat (Michael Lonsdale) ou la femme de celui-ci (Francine Bergé) qui auraient des raisons de se venger, son avocat le traitant même de « minus », parfaite incarnation des Français de cette époque au rôle trouble, à l’indifférence coupable, à la lâcheté méprisable, au silence hypocrite.</p><p style="text-align: justify;">Remords ? Conviction de supériorité ? Amour de liberté ? Volonté de partager le sort de ceux dont il épouse alors jusqu’au bout l’identité ? Homme égoïste poussé par la folie de la volonté de savoir ? Toujours est-il que, en juillet 1942, il se retrouve victime de la Raflé du Vel d’Hiv avec 15000 autres juifs parisiens. Alors que son avocat possédait le certificat pouvant le sauver, il se laisse délibérément emporter dans le wagon en route pour Auschwitz avec, derrière lui, l’homme à qui il avait racheté le tableau et, dans sa tête, résonne alors le prix qu’il avait vulgairement marchandé pour son tableau. Scène édifiante, bouleversante, tragiquement cynique. Pour moi un des dénouements les plus poignants de l’Histoire du cinéma. Celui qui, en tout cas, à chaque fois, invariablement, me bouleverse.</p><p style="text-align: justify;">La démonstration est glaciale, implacable. Celle de la perte et de la quête d’identité poussées à leur paroxysme. Celle de la cruauté dont il fut le complice peut-être inconscient et dont il est désormais la victime. Celle de l’inhumanité, de son effroyable absurdité. Celle de gens ordinaire qui ont agi plus par lâcheté, indifférence que conviction.</p><p style="text-align: justify;">Losey montre ainsi froidement et brillamment une triste réalité française de cette époque, un pan de l’Histoire et de la responsabilité française qu’on a longtemps préféré ignorer et même nier. Sans doute cela explique-t-il que « Monsieur Klein » soit reparti bredouille du Festival de Cannes 1976 pour lequel le film et Delon, respectivement pour la palme d’or et le prix d’interprétation, partaient pourtant favoris. En compensation, il reçut les César du meilleur film, de la meilleure réalisation et des meilleurs décors.</p><p style="text-align: justify;">Ironie là aussi de l’histoire (après celle de l’Histoire), on a reproché à Losey de faire, à l’image de Monsieur Klein, un profit malsain de l’art en utilisant cette histoire mais je crois que le film lui-même est une réponse à cette accusation (elle aussi) absurde.</p><p style="text-align: justify;">A la fois thriller sombre, dérangeant, fascinant, passionnant ; quête de conscience et d’identité d’un homme ; mise en ombres et en lumières des atrocités absurdes commises par le régime de Vichy et de l’inhumanité des français ordinaires ; implacable et saisissante démonstration de ce que fut la barbarie démente et ordinaire, « Monsieur Klein » est un chef d’œuvre aux interprétations multiples que la brillante mise en scène de Losey sublime et dont elle fait résonner le sens et la révoltante et à jamais inconcevable tragédie … des décennies après. A voir et à revoir. Pour ne jamais oublier…</p></div></div></div><p style="text-align: justify;"><span style="text-decoration: underline;"><strong>Critique de « Plein soleil » de René Clément (1960)</strong></span></p><div style="text-align: justify;"><div><div><div><a href="http://www.inthemoodforcinema.com/media/02/00/1396949957.jpg" target="_blank"><img id="media-2428309" src="http://www.inthemoodforcinema.com/media/02/00/1724826411.jpg" alt="pleinsoleil.jpg" /></a></div><p>Dans ce film de 1960, Alain Delon est Tom Ripley, qui, moyennant 5000 dollars, dit être chargé par un milliardaire américain, M.Greenleaf, de ramener son fils Philippe (Maurice Ronet) à San Francisco, trouvant que ce dernier passe de trop longues vacances en Italie auprès de sa maîtresse Marge (Marie Laforêt). Tom est constamment avec eux, Philippe le traite comme son homme à tout faire, tout en le faisant participer à toutes ses aventures sans cesser de le mépriser. Mais Tom n’est pas vraiment l’ami d’enfance de Philippe qu’il dit être et surtout il met au point un plan aussi malin que machiavélique pour usurper l’identité de Philippe.</p><div><a href="http://www.inthemoodforcinema.com/media/01/02/279374665.jpg" target="_blank"><img id="media-2428311" src="http://www.inthemoodforcinema.com/media/01/02/572461464.jpg" alt="pleinsoleil4.jpg" /></a></div><p>« Plein soleil » est une adaptation d’un roman de Patricia Highsmith (écrite par Paul Gégauff et René Clément) et si cette dernière a été très souvent adaptée (et notamment l
Fichtrehttp://fichtre.hautetfort.com/about.htmlUn amour de Swann - Proust, Irons, Delon, Muti, Ardanttag:fichtre.hautetfort.com,2012-05-20:47060542012-05-20T00:01:00+02:002012-05-20T00:01:00+02:00 Ce qu'il y a de gentil avec vous, c'est que vous n'êtes pas gaie....
<p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;">Ce qu'il y a de gentil avec vous, c'est que vous n'êtes pas gaie.</p><p style="text-align: center;"> Comment veux-tu que je t'aime si tu es une eau informe qui coule selon la pente <br />qu'on lui offre, un poisson sans mémoire ni volonté.</p><p> </p><p><img id="media-3570282" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/00/797672671.jpg" alt="swann 1.jpg" width="466" height="259" /></p><p> </p><p>Film : Un amour de Swann (1984, durée 1h50)</p><p>Réalisateur : Volker Schlöndorf</p><p>D'après Proust.</p><p style="text-align: justify;">Charles Swann (Jeremy Irons), Odette de Crécy (Ornella Muti), le baron de Charlus (Alain Delon), la duchesse de Guermantes (Fanny Ardant), le duc de Guermantes (Jacques Boudet), madame Verdurin (Marie-Christine Barrault), monsieur Verdurin (Jean-Louis Richard), madame de Cambremier (Charlotte de Turckheim), Forcheville (Geoffroy Tory), Chloé (Anne Bennent).</p><p style="text-align: justify;"> </p><p>¤ ¤ ¤</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">Voix off de Charles Swann :</p><p style="text-align: justify;">L'air est chaud et frais, plein d'ombres et de songes. Mon amour pour Odette va bien au-delà des régions du désir physique. Il est si étroitement mêlé à mes actes, à mes pensées, à mon sommeil, à ma vie, que sans lui je n'existerais plus.</p><p style="text-align: justify;">Cela ne vous gêne pas que je remette droites les orchydées de votre corsage ?</p><p style="text-align: justify;">Comme ça, en les enfonçant un peu moi-même.</p><p style="text-align: justify;">Et si je les respirais ? Je n'en ai jamais senties.</p><p style="text-align: justify;">Chaque matin au réveil, je sens à la même place la même douleur. Je sacrifie mes travaux, mes plaisirs, mes amis, finalement toute ma vie, à l'attente quotidienne d'un rendez-vous avec Odette.</p><p style="text-align: justify;">Cette maladie qu'est mon amour en est arrivée à un tel degré qu'on ne pourrait me l'arracher sans me détruire tout entier. Comme on dit en chirurgie, il n'est plus opérable.</p><p style="text-align: justify;">Lorsqu'un soir au théâtre le baron de Charlus me présenta Odette, elle m'était apparue, non pas sans beauté, mais d'un genre de beauté qui me laissa indifférent, me causa même une sorte de répulsion physique.</p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-3570299" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/02/1431033791.jpg" alt="swann 3.jpg" width="402" height="269" /></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Mémé, vous ne pourriez pas aller la voir et lui dire en passant que j'irai à Bagatelle cet après-midi disons à partir de cinq heures. Où allez-vous ?</p><p style="text-align: justify;">Le baron de Chalus : Mais porter votre message.</p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Surtout, surtout ne lui dites pas que je la demande. Enfin, si elle veut venir avec vous, ne l'empêchez pas de le faire. Dites-moi Mémé.</p><p style="text-align: justify;">Le baron de Charlus : Oui ?</p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Vous avez couché avec Odette ?</p><p style="text-align: justify;">Le baron de Charlus : Pas que je sache.</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-3570300" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/00/3882552239.jpg" alt="swann 4.jpg" width="420" height="247" /></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">La duchesse de Guermantes : Comme c'est ennuyeux de ne plus vous voir. Avouez que la vie est une chose affreuse.</p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Oh oui, affreuse.</p><p style="text-align: justify;">La duchesse de Guermantes : Il y a des jours où l'on aimerait mieux mourir. Il est vrai que mourir, c'est peut-être tout aussi ennuyeux puisqu'on ne sait pas ce que c'est.</p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Ce qu'il y a de gentil avec vous, c'est que vous n'êtes pas gaie.</p><p> </p><p><img id="media-3570317" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/00/3658162719.jpg" alt="swann 5.jpg" width="400" height="222" /></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Odette, mon chéri, je sais bien que je suis odieux, mais il faut que je te demande des choses. Tu te souviens de l'idée que j'avais eue à propos de toi et de madame Verdurin. Dis-moi si c'était vrai. Avec elle ou avec une autre.</p><p style="text-align: justify;">Odette : Qui est-ce qui a pu te mettre une idée pareille dans la tête ? Je ne comprends rien. Qu'est-ce que tu veux dire ?</p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Est-ce que tu as déjà fait des choses avec des femmes ?</p><p style="text-align: justify;">Odette : Avec des femmes, non.</p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Tu en es sure ?</p><p style="text-align: justify;">Odette : Tu le sais bien.</p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Non, ne me dis pas tu le sais bien ! Dis-moi "je n'ai jamais fait ce genre de chose avec aucune femme". A mon âge on a besoin de connaître la vérité.</p><p style="text-align: justify;">Odette : Je n'ai jamais fait ce genre de chose avec aucune femme.</p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Tu peux me le jurer sur ta médaille de notre Dame de Laghet ?</p><p style="text-align: justify;">Odette : Mais tu auras bientôt fini ! Qu'est-ce que tu as aujourd'hui ? Tu as décidé qu'il fallait que je te déteste.</p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Tu as tort de te figurer que je t'en voudrais. Je ne t'en voudrais pas du tout. J'en sais toujours beaucoup plus que je ne dis. Si je suis en colère contre toi, ce n'est pas à cause de ce que tu fais, je te pardonne tout, puisque je t'aime. C'est à cause de ta fausseté. Ta fausseté absurde ! Pourquoi nier des choses que je sais ! Si tu veux ce sera fini dans une seconde. Tu seras délivrée pour toujours. Alors dis-moi, sur ta médaille si, oui ou non, tu l'as fait !</p><p style="text-align: justify;">Odette : Mais je n'en sais rien. Peut-être il y a très longtemps. Sans me rendre compte de ce que je faisais. Peut-être deux ou trois fois !</p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : C'est fini. C'est fini... Dis-moi, c'était avec quelqu'un que je connais ?</p><p style="text-align: justify;">Odette : Mai non, bien sûr. Je te le jure. D'ailleurs, je crois que j'ai un peu exagéré. Je n'ai jamais été jusque là.</p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Ca ne fait rien. Mais c'est malheureux que tu ne puisses pas au moins me dire le nom. Si je pouvais me représenter la personne, je suis sûr que je n'y penserais plus. Et je ne t'ennuierais plus. Ce qui est affreux, c'est ce qu'on ne peut pas imaginer. Tu as déjà été si gentille. Je ne veux pas te fatiguer. Je te remercie, de tout mon c<span style="line-height: 115%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; color: black; font-size: 8.5pt; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: EN-US; mso-bidi-language: AR-SA;">œ</span>ur, c'est fini, c'est fini... Un mot seulement : il y a combien de temps ?</p><p style="text-align: justify;">Odette : Charles, tu ne vois pas que tu me tues. Tout ça c'est de l'histoire ancienne. Je n'y avais jamais repensé. On dirait que tu veux absolument me redonner ces idées-là. Tu seras bien avancé.</p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Je voulais seulement savoir si c'est depuis que je te connais. Est-ce que ça se passait ici ? Mais dis-moi au moins un soir pour que je puisse me rappeler ce que je faisais ce soir-là ! Et ne me dis pas que tu ne te rappelais pas avec qui, parce que ça ça n'est pas possible !</p><p style="text-align: justify;">Odette : Mais je ne sais pas moi ! Je crois que c'était au bois. Le soir où tu es venu nous retrouver dans l'île. Tu te rappelles ? Il y avait une femme à la table voisine. Je ne l'avais pas vue depuis très longtemps. Elle me dit : "Venez donc derrière le petit rocher voir l'effet du clair de lune sur l'eau." D'abord j'ai baillé, j'ai répondu : "Non, je suis fatiguée, je suis très bien ici." Elle a insisté : "Vous avez tort, vous n'avez jamais vu un clair de lune pareil." Je lui ai répondu : "Cette blague !" Je savais très bien où elle voulait en venir. Charles, tu es un misérable. Tu te plais à me torturer, n'est-ce pas ? Tu me fais dire des tas de mensonges et je les dis pour que tu me laisses tranquille.</p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Jamais je n'aurais pensé que c'était aussi récent. Pardonne-moi. Je sens que je te fais de la peine. C'est fini, je n'y pense plus. Alors, ce catleya...</p><p style="text-align: justify;">Odette : Pas maintenant, il faut que je m'habille.</p><p style="text-align: justify;"> </p><p><img id="media-3570340" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/01/580642478.jpg" alt="swann 8.jpg" /></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Et si je te demandais de ne pas y aller ?</p><p style="text-align: justify;">Odette : Et pourquoi ?</p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Oh ça n'est pas à cause d'<em>Une nuit de Cléopâtre</em>, non, ça ne compte pas. Si je te demande de ne pas sortir ce soir, c'est pour voir si tu m'aimes assez pour renoncer à un plaisir. Je dois savoir qui tu es. Comment veux-tu que je t'aime si tu es une eau informe qui coule selon la pente qu'on lui offre, un poisson sans mémoire ni volonté.</p><p style="text-align: justify;">Odette : Toi et tes laïus vous allez finir par me faire rater l'ouverture.</p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Je te jure que je ne pense qu'à toi en te demandant cela. Je serais même bien embarrassé si tu restais avec moi car j'ai mille choses à faire ce soir.</p><p style="text-align: justify;">Odette : Eh bien fais-les, ce n'est pas moi qui t'en empêcherais.</p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Vraiment, tu es bien moins intelligente que je ne le croyais... D'ailleurs j'ai réfléchi, je viens avec toi. Ah oui, ça me fera du bien de voir et d'entendre jusqu'où les gens s'abaissent.</p><p style="text-align: justify;">Odette : Mais tu n'es même pas en tenue de soirée. Tu veux seulement afficher notre liaison. Tu me traites comme une fille. Donne-moi ma cape.</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">¤ ¤ ¤</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Elle vous ressemble, vous ne trouvez pas ? La saillie des pommettes, la cadence de la nuque, la flexion des paupières. L'air mélancolique.</p><p style="text-align: justify;">Odette : Qui est-ce ?</p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Zephora, la fille de Jéthro, par Boticelli. Il l'a peinte à la Détrempe au XVème siècle sur des murailles de la Chapelle Sixtine.</p><p style="text-align: justify;">Odette : Mais je ne suis pas une pièce de musée, moi.</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">¤ ¤ ¤</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">Odette à Charles Swann : Vous êtes un être si à part. J'aimerais connaître ce que vous aimez. Deviner un peu ce qu'il y a sous ce grand front qui travaille tant.</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">¤ ¤ ¤</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : J'imagine que vous devez être très prise.</p><p style="text-align: justify;">Odette : Moi ? Je n'ai jamais rien à faire. Je suis toujours libre. Et je le serai toujours pour vous. A toute heure du jour ou de la nuit, appelez-moi et je serais trop heureuse d'accourir. Vous le ferez, vous m'appellerez souvent ?</p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Je vous demande pardon, mais les amitiés nouvelles m'effrayent un peu.</p><p style="text-align: justify;">Odette : Vous avez peur d'une affection ? Comme c'est étrange. Je ne cherche que ça. Je donnerais ma vie pour en trouver une.</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-3570355" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/00/2697687423.jpg" alt="swann 7.jpg" width="358" height="235" /></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">Charles Swann à Odette : Tu as mis du sérieux dans ma vie. Et de la délicatesse dans mon c<span style="line-height: 115%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; color: black; font-size: 8.5pt; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: EN-US; mso-bidi-language: AR-SA;">œ</span>ur. Grâce à toi je vois le monde entier baigné dans une lumière mystérieuse. Si tu savais la sécheresse de ma vie avant toi.</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">¤ ¤ ¤</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><em>Au dernier moment, Odette décide de rentrer en calèche avec les Verdurin et Forcheville, et non pas avec Charles Swann.</em></p><p style="text-align: justify;">Le cocher : Qu'est-ce qui se passe monsieur, il vous est arrivé un malheur ?</p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Non, Rémi. Je vais marcher un peu, suivez-moi.</p><p style="text-align: justify;">Charles Swann à lui-même : Vulgaire ! Pauvre petite ! Aaaah ! Surtout tellement bête !! Cette maquerelle ! L'entremetteuse ! La mère Verdurin. Ah c'est vraiment le plus bas dans l'échelle humaine. Ca croit aimer l'art. Quelle idiote. Cette plaisanterie fétide. Moi qui ai voulu tirer Odette de là. Ah c'est vraiment les bas-fonds de la société, le dernier cercle de Dante ! Ah et moi, pourquoi je me soumets à cette humiliation ? Au début je la trouvais laide ! Il a fallu que je décide de l'aimer ! Que je décide qu'elle me rappelait un Botticelli. Et maintenant je décide de ne plus l'aimer, je ne peux pas ! Je ne peux pas, je ne peux pas, je ne peux pas. Ce soir, ce soir, j'ai compris, que son amour pour moi, que j'ai d'abord refusé, que ce sentiment qu'elle a eu, pour moi, ne renaîtra plus jamais. Et sans elle je n'existerais plus. Je sens que c'est une maladie, dont je peux mourir. En même temps j'ai peur de guérir ! Parfois je me dis qu'il vaudrait mieux qu'Odette meurt, sans souffrance, dans un accident. Ce serait fini.</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-3592812" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/02/2382187966.jpg" alt="swann charlus delon.jpg" /></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">Le jeune homme : Je croyais que vous vouliez vraiment regarder ce clair de lune avec moi.</p><p style="text-align: justify;">Le baron de Charlus : Monsieur ! La plus grande des sottises est de trouver ridicules les sentiments que l'on n'éprouve pas ! J'aime la nuit et vous la redoutez. Adieu ! Ma sympathie pour vous est bien morte. Rien ne peut la résusciter.</p><p style="text-align: justify;">Le jeune homme : Monsieur, je vous jure que je n'ai rien dit pour vous offenser.</p><p style="text-align: justify;">Le baron de Charlus : Et qui vous dit que je suis offensé ! Vous ne savez donc pas quel prodigieux personnage je suis ! [...] Adieu monsieur, nous allons nous quitter pour toujours. Il n'est pas indigne de moi de confesser que je le regrette. Je me sens comme le booz de Victor Hugo. Je suis seul, je suis veuf, et sur moi le soir tombe.</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><em>Le baron se repoudre le nez.</em> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-3592825" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/02/3732447916.jpg" alt="swann charlus delon 2.jpg" width="242" height="280" /></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Il est grand temps que je me mette à travailler, s'il n'est pas trop tard déjà. Quand je me suis réveillé ce matin, j'étais tout à coup délivré d'Odette. Maintenant, même son image s'éloigne de moi, son teint pâle, ses pommettes saillantes. Elle m'a peut-être aimé plus que je n'ai cru.</p><p style="text-align: justify;">Le baron de Charlus : Elle vous a aussi trompé davantage.</p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Elle va partir pour l'Egypte avec Forcheville et les Verdurin.</p><p style="text-align: justify;">Le baron de Charlus : C'est vous qui payez le voyage ?</p><p style="text-align: justify;">Charles Swann : Oui. Dire que j'ai gâché des années de ma vie. Puis j'ai voulu mourir. J'ai eu mon plus grand amour pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n'était pas mon genre.</p><p style="text-align: justify;">Le baron de Charlus : Quand l'épouserez-vous ?</p><p> </p><p><img id="media-3570453" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/00/1747713551.jpg" alt="swann 2.jpg" /> </p><p style="text-align: justify;">La duchesse de Guermantes : Ah Charles, comme c'est bien de venir saluer sa vieille amie. D'ailleurs en vous Charles, tout est comme il faut, ce que vous portez, ce que vous dites, ce que vous lisez et ce que vous faites.</p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-3570463" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/01/2645252303.jpg" alt="swann 6.jpg" /></p>
VALERIE BERGMANNhttp://valeriebergmann.hautetfort.com/about.htmlLes belles âmes ne nous quittent jamais : Annie Girardot, une étoile de plus dans les cieux:tag:valeriebergmann.hautetfort.com,2011-02-28:31240772011-02-28T21:21:00+01:002011-02-28T21:21:00+01:00 Annie Giradot 1931-2011 "Rocco et ses frères", film de Luchino...
<p style="text-align: center;">Annie Giradot 1931-2011<br /><object width="425" height="355" data="http://www.youtube.com/v/d-faCumSYI4&rel=1" type="application/x-shockwave-flash"><param name="data" value="http://www.youtube.com/v/d-faCumSYI4&rel=1" /><param name="wmode" value="transparent" /><param name="src" value="http://www.youtube.com/v/d-faCumSYI4&rel=1" /></object></p><p style="text-align: center;">"Rocco et ses frères", film de Luchino Visconti 1960</p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlahh bordel!tag:hoplite.hautetfort.com,2010-09-13:28980772010-09-13T23:36:00+02:002010-09-13T23:36:00+02:00 oui, qu'est-ce qu'on fait??? sinon, ya Indigènes.
<p><object width="480" height="283" data="http://www.dailymotion.com/swf/video/x81cnv?additionalInfos=0" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="data" value="http://www.dailymotion.com/swf/video/x81cnv?additionalInfos=0" /><param name="wmode" value="transparent" /><param name="allowFullScreen" value="true" /><param name="allowScriptAccess" value="always" /><param name="src" value="http://www.dailymotion.com/swf/video/x81cnv?additionalInfos=0" /><param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p><p> </p><p>oui, qu'est-ce qu'on fait???</p><p>sinon, ya Indigènes.</p>
voltaire I seehttp://voltaireathome.hautetfort.com/about.htmlêtre aimé de vous, voilà la plus belle de toutes les placestag:voltaireathome.hautetfort.com,2009-03-20:21060932009-03-20T15:16:33+01:002009-03-20T15:16:33+01:00 Maintenant, je sais pourquoi Alain Delon parle de lui à la troisième...
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; font-family: Garamond;">Maintenant, je sais pourquoi Alain Delon parle de lui à la troisième personne, il a été surement contaminé par cet affreux écrivain dit François-Marie de Voltaire ! Pardonnons donc à AD. ce détachement qui peut sembler hautain pour le vulgum pecus dont je fait partie ! Ah ! Voltaire que de mal tu as fait ! Un jeune premier à qui tout souriait, bourré de talent , à n'en point douter, et qui tombe dans l'immodestie la plus sincère comme un vulgaire (vulgus, ou vil-gugusse, c'est vous qui choisissez ! )chef d'état bling-bling !!</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; font-family: Garamond;">Veuillez trouver ci-dessous les germes de l'agent contaminateur!</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; font-family: Garamond;">Mettez des lunettes et des gants, à lire avec précaution !!...</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; font-family: Garamond;">« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental et à Jeanne –Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; font-family: Garamond;"> </span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; font-family: Garamond;"> </span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; font-family: Garamond;"><span style="mso-tab-count: 3;"> </span> Voltaire sait d’hier la mort du président Bouhier <i style="mso-bidi-font-style: normal;">[académicien mort le 17 mars]</i>, mais il oublie tous les présidents vivants et morts quand il voit M. et Mme d’Argental . On a parlé déjà à V. de la succession dans la partie de fumée <i style="mso-bidi-font-style: normal;">[le siège à l’Académie]</i> qu’avait à Paris ledit président commentateur . V. est malade, V. n’est guère en état de se donner du mouvement, <span style="color: #ff0000;">V. grisonne et ne peut honnêtement frapper aux portes, quoiqu’il compte sur l’agrément du roi</span> . Il remercie tendrement ses adorables anges . Il sera <span style="color: #ff0000;">très flatté d’être désiré,</span> mais il craindra toujours de faire des démarches <i style="mso-bidi-font-style: normal;">[pour l’élection à l’Académie française, où il sera élu le 25 avril]</i>. Mes divins anges ! <span style="color: #ff0000;">être aimé de vous, voilà la plus belle de toutes les places</span>.</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; font-family: Garamond;"> </span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; font-family: Garamond;"><span style="mso-tab-count: 3;"> </span> V.</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; font-family: Garamond;"><span style="mso-tab-count: 3;"> </span> 20 mars 1746. »</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; font-family: Garamond;">Pour les curieux , réf . Bouhier : <span style="font-size: 12pt; font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;"><a href="http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/51/Le_pr%C3%A9sident_Bouhier.jpg/200px-Le_pr%C3%A9sident_Bouhier.jpg&imgrefurl=http://www.biographie.net/tag/Philologue-fran%25C3%25A7ais&usg=__YO7Gr-F1hu8Ie6M2QfEgh1DiSCo=&h=314&w=200&sz=14&hl=fr&start=1&tbnid=D48wM7rNYq3m3M:&tbnh=117&tbnw=75&prev=/images%3Fq%3Dpr%25C3%25A9sident%2Bbouhier%26gbv%3D2%26hl%3Df">http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/51/Le_pr%C3%A9sident_Bouhier.jpg/200px-Le_pr%C3%A9sident_Bouhier.jpg&imgrefurl=http://www.biographie.net/tag/Philologue-fran%25C3%25A7ais&usg=__YO7Gr-F1hu8Ie6M2QfEgh1DiSCo=&h=314&w=200&sz=14&hl=fr&start=1&tbnid=D48wM7rNYq3m3M:&tbnh=117&tbnw=75&prev=/images%3Fq%3Dpr%25C3%25A9sident%2Bbouhier%26gbv%3D2%26hl%3Df</a></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"></p>
Sandra Mézièrehttp://www.inthemoodforcannes.com/about.html”Le Guépard”, la fresque somptueuse de Luchino Visconti: palme d'or 1963tag:www.inthemoodforcannes.com,2007-03-11:9261752007-03-11T20:35:00+01:002007-03-11T20:35:00+01:00 Cliquez ici pour accéder à mon article exclusif consacré au "Guépard"...
<p><img style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://monfestivalducinema.hautetfort.com/images/thumb_guepard.JPG" alt="medium_guepard.JPG" /></p><p><strong><a href="http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2010/11/30/critique-le-guepard-de-luchino-visconti-en-version-restauree.html">Cliquez ici pour accéder à mon article exclusif consacré au "Guépard" de Visconti( vidéos exclusives, critique du film, photos du film...) à l'occasion de sa sortie en version restaurée en DVD /Blu-ray le 1er décembre 2010.</a></strong></p><p>En 1860, en Sicile, tandis que Garibaldi et ses chemises rouges débarquent pour renverser la monarchie des Bourbons de Naples et l’ancien régime, le prince Don Fabrizio Salina (Burt Lancaster) ainsi que sa famille et son confesseur le Père Pirrone (Romolo Valli), quitte ses domaines pour son palais urbain de Donnafigata, tandis que son neveu Tancrède rejoint les troupes de Garibaldi. Tancrède s’éprend d’Angelica, (Claudia Cardinale), la fille du riche maire libéral de Donnafugata : Don Calogero. Le Prince Salina s’arrange pour qu’ils puissent se marier. Après l’annexion de la Sicile au royaume d’Italie, Tancrède qui s’était engagé aux côtés des Garibaldiens les abandonne pour rejoindre l’armée régulière…</p><p>Les premiers plans nous montrent une allée qui mène à une demeure, belle et triste à la fois. Les allées du pouvoir. Un pouvoir beau et triste, lui aussi. Triste car sur le déclin, celui de l’aristocratie que symbolise le Prince Salina. Beau car fascinant comme l’est le prince Salina et l’aristocratie digne qu’il représente. Ce plan fait écho à celui de la fin : le prince Salina avance seul, de dos, dans des ruelles sombres et menaçantes puis il s’y engouffre comme s’il entrait dans son propre tombeau. Ces deux plans pourraient résumer l’histoire, l’Histoire, celles d’un monde qui se meurt. Les plans suivants nous emmènent à l’intérieur du domaine, nous offrant une vision spectrale et non moins sublime de cette famille. Seuls des rideaux blancs dans lesquels le vent s’engouffre apportent une respiration, une clarté dans cet univers somptueusement sombre. Ce vent de nouveauté annonce l’arrivée de Tancrède, Tancrède qui apparaît dans le miroir dans lequel Salina se mire. Son nouveau visage. Le nouveau visage du pouvoir. Le film est à peine commencé et déjà son image est vouée à disparaître. Déjà la fin est annoncée. Le renouveau aussi.</p><p>Fidèle adaptation d’un roman écrit en 1957 par Tomasi di Lampedusa, <em>Le Guépard</em> témoigne d’une époque représentée par cette famille aristocrate pendant le Risorgimento, « Résurrection » qui désigne le mouvement nationaliste idéologique et politique qui aboutit à la formation de l’unité nationale entre 1859 et 1870. <em>Le Guépard</em> est avant tout l’histoire du déclin de l’aristocratie et de l’avènement de la bourgeoisie, sous le regard et la présence félins, impétueux, dominateurs du Guépard, le prince Salina. Face à lui, Tancrède est un être audacieux, vorace, cynique, l’image de cette nouvelle ère qui s’annonce.</p><p><img style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://monfestivalducinema.hautetfort.com/images/thumb_guepard4.JPG" alt="medium_guepard4.JPG" />La scène du fastueux bal qui occupe un tiers du film est aussi la plus célèbre, la plus significative, la plus fascinante. Elle marque d'abord par sa magnificence et sa somptuosité : somptuosité des décors, soin du détail du Maestro Visconti qui tourna cette scène en huit nuits parmi 300 figurants. Magnificence du couple formé par Tancrède et Angelica, impériale et rayonnante dans sa robe blanche. Rayonnement du couple qu’elle forme en dansant avec Salina, aussi. La fin du monde de Salina est proche mais le temps de cette valse, dans ce décor somptueux, le temps se fige. Ils nous font penser à cette réplique de Salina à propos de la Sicile : "cette ombre venait de cette lumière". Tancrède regarde avec admiration, jalousie presque, ce couple qui représente pourtant la déchéance de l’aristocratie et l’avènement de la bourgeoisie. Un suicide de l'aristocratie même puisque c’est Salina qui scelle l’union de Tancrède et Angelica, la fille du maire libéral, un mariage d’amour mais aussi et avant tout de raison entre deux univers, entre l'aristocratie et la bourgeoisie. Ces deux mondes se rencontrent et s’épousent donc aussi le temps de la valse d’Angelica et Salina. Là, dans le tumulte des passions, un monde disparaît et un autre naît. Ce bal est donc aussi remarquable par ce qu’il symbolise : Tancrède, autrefois révolutionnaire, se rallie à la prudence des nouveaux bourgeois tandis que Salina, est dans une pièce à côté, face à sa solitude, songeur, devant un tableau de Greuze, <em>la Mort du juste</em>, faisant « la cour à la mort » comme lui dira ensuite magnifiquement Tancrède.</p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">Angelica, Tancrède et Salina se retrouvent ensuite dans cette même pièce face à ce tableau morbide alors qu’à côté se fait entendre la musique joyeuse et presque insultante du bal. L’aristocratie vit ses derniers feux mais déjà la fête bat son plein. Devant les regards attristés et admiratifs de Tancrède et Angelica, Salina s’interroge sur sa propre mort. Cette scène est pour moi une des plus intenses de ce film qui en comptent pourtant tant qui pourraient rivaliser avec elle. Les regards lourds de signification qui s’échangent entre eux trois, la sueur qui perle sur les trois visages, ce mouchoir qu’ils s’échangent pour s’éponger en font une scène d’une profonde cruauté et sensualité où entre deux regards et deux silences, devant ce tableau terriblement prémonitoire de la mort d’un monde et d’un homme, illuminé par deux bougies que Salina a lui-même allumées comme s’il admirait, appelait, attendait sa propre mort, devant ces deux êtres resplendissants de jeunesse, de gaieté, de vigueur, devant Salina las mais toujours aussi majestueux, plus que jamais peut-être, rien n’est dit et tout est compris.</p><p><img style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://monfestivalducinema.hautetfort.com/images/thumb_guepard3.JPG" alt="medium_guepard3.JPG" /> Les décors minutieusement reconstitués d’ une beauté visuelle sidérante, la sublime photo de Giuseppe Rotunno, font de ce Guépard une véritable fresque tragique, une composition sur la décomposition d’un monde, dont chaque plan se regarde comme un tableau, un film mythique à la réputation duquel ses voluptueux plans séquences (notamment la scène du dîner pendant laquelle résonne le rire interminable et strident d’Angelica comme une insulte à l’aristocratie décadente, au cour duquel se superposent des propos, parfois à peine audibles, faussement anodins, d’autres vulgaires, une scène autour de laquelle la caméra virevolte avec virtuosité, qui, comme celle du bal, symbolise la fin d’une époque), son admirable travail sur le son donc, son travail sur les couleurs (la séquence dans l’Eglise où les personnages sont auréolés d’une significative lumière grise et poussiéreuse ) ses personnages stendhaliens, ses seconds rôles judicieusement choisis (notamment Serge Reggiani en chasseur et organiste), le charisme de ses trois interprètes principaux, la noblesse féline de Burt Lancaster, la majesté du couple Delon-Cardinale, la volubilité, la gaieté et le cynisme de Tancrède formidablement interprété par Alain Delon, la grâce de Claudia Cardinale, la musique lyrique, mélancolique et ensorcelante de Nino Rota ont également contribué à faire de cette fresque romantique, engagée, moderne, un chef d’œuvre du septième Art. <em>Le Guépard</em> a ainsi obtenu la Palme d’or 1963… à l’unanimité.</p><p> La lenteur envoûtante dont est empreinte le film métaphorise la déliquescence du monde qu’il dépeint. Certains assimileront à de l’ennui ce qui est au contraire une magistrale immersion dont on peinera ensuite à émerger hypnotisés par l’âpreté lumineuse de la campagne sicilienne, par l’écho du pesant silence, par la beauté et la splendeur stupéfiantes de chaque plan. Par cette symphonie visuelle cruelle, nostalgique et sensuelle l’admirateur de Proust qu’était Visconti nous invite à l’introspection et à la recherche du temps perdu.</p><p>La personnalité du Prince Salina devait beaucoup à celle de Visconti, lui aussi aristocrate, qui songea même à l’interpréter lui-même, lui que cette aristocratie révulsait et fascinait à la fois et qui, comme Salina, aurait pu dire : « Nous étions les Guépards, les lions, ceux qui les remplaceront seront les chacals, les hyènes, et tous, tant que nous sommes, guépards, lions, chacals ou brebis, nous continuerons à nous prendre pour le sel de la terre ».</p><p>Que vous fassiez partie des guépards, lion, chacals ou brebis, ce film est un éblouissement inégalé par lequel je vous engage vivement à vous laisser hypnotiser...</p><p>Sandra.M</p>
Oderikhttp://lesvoyagesoderik.hautetfort.com/about.htmlVoyage au Cambodgetag:lesvoyagesoderik.hautetfort.com,2006-07-05:5546672006-07-05T10:55:00+02:002006-07-05T10:55:00+02:00 Petite anecdote survenue pendant mon voyage au Cambodge (visite du superbe...
<p><em><img src="http://lesvoyagesoderik.hautetfort.com/images/thumb_PAQUET_CIGARETTE_ALAIN_DELON.jpg" alt="medium_PAQUET_CIGARETTE_ALAIN_DELON.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" />Petite anecdote survenue pendant mon voyage au Cambodge (visite du superbe site d'Angkor après le Viet-Nam).</em></p> <p><em>En flanant dans la ville de Siem Reap on trouve pleins de magasins à touriste et autres vendeurs de babioles. Parmi ceux-ci un vendeur de cigarette avec son étal, regorgeant de paquets de cigarettes (très important la cigarette en Asie hélas), des connus de chez nnous, des inconnus de chez eux et au milieu un paquet de cigarette ALAIN DELON!!</em></p> <p><em>Comme quoi notre ex-jeune premier est vraiment un demi-dieu en Asie, il aurait appremment des boutiques à son nom dans des grandes villes du Japon (à vérifier).</em></p> <p><em>N'étant pas fumeur je n'ai pas ramener ce paquet, mais bon, qu'une vedette donne son nom à des vetements, un parfum soit, mais des cigarettes, c'est pousser le merchandising un peu loin.</em></p>
Houdaerhttp://houdaer.hautetfort.com/about.htmlMardi 1ier févriertag:houdaer.hautetfort.com,2005-02-01:10862242005-02-01T07:25:00+01:002005-02-01T07:25:00+01:00 J’emprunte un bouquin vieux de quinze ans “ Panorama du polar français...
<p style="text-align: justify;">J’emprunte un bouquin vieux de quinze ans “ Panorama du polar français contemporain ”, histoire de peindre quelques trognes supplémentaires de noireux dans mon nouveau roman. La couverture du bouquin est exemplaire : un dessin très B.D représentant Delon, Signoret, Gabin et quelques autres (dont Miou-Miou en “ femme flic ”, c'était avant toutes les Navarettes à la Touzet ou Genest !) regroupés autour d’un brancard. Pourquoi foutre des acteurs en couverture d’un bouquin ne causant que des auteurs pour une fois sortis de l’ombre ?</p> <p style="text-align: justify;">Et qui est dans le brancard ?</p>