Last posts on courteline2024-03-29T12:47:53+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/courteline/atom.xmlLe déclinologuehttp://dernieregerbe.hautetfort.com/about.htmlGEORGES COURTELINE : SES MEILLEURS APHORISMEStag:dernieregerbe.hautetfort.com,2017-04-19:59349582017-04-19T15:01:00+02:002017-04-19T15:01:00+02:00 Georges...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><img id="media-5609242" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://dernieregerbe.hautetfort.com/media/01/00/890464634.jpg" alt="courteline,georges courteline" /> Georges Courteline (1858-1929) est un bon représentant de cet « esprit » français de la Belle époque, qui brilla si fort avec <a href="http://dernieregerbe.hautetfort.com/archive/2013/12/05/les-meilleurs-aphorismes-de-jules-renard-5247425.html">Jules Renard</a>, <a href="http://dernieregerbe.hautetfort.com/archive/2017/04/21/humoristes-choix-de-citations-5935339.html#bernard">Tristan Bernard</a>, <a href="http://dernieregerbe.hautetfort.com/archive/2017/04/21/humoristes-choix-de-citations-5935339.html#allais">Alphonse Allais,</a> Alfred Capus et quelques autres. Son champ d’observation est étroit mais son regard y est fort acéré. À l’éternelle comédie du cocuage (<em>Boubouroche</em> et de nombreuses autres petites comédies et petits récits), il a ajouté des thèmes plus modernes comme la bureaucratie (<em>Messieurs les ronds-de-cuir</em>), la vie de caserne dans une armée de conscription (<em>Les Gaîtés de l’escadron</em>, <em>Le Train de 8h47</em>), la police et la justice (<em>Le Gendarme est sans pitié</em>, <em>Le Commissaire est bon enfant</em>, <em>L’Article 330</em>). Il lui manque d’avoir pris de la hauteur pour s’élever au niveau de Molière : on rit à ses saynètes, mais on n’en garde pas l’impression d’avoir enrichi sa connaissance de l’humanité. Il leur manque – à moins que je les aie lues trop vite – ce petit frisson qui fait que le comique s’approche du terrifiant, et qu’on peut ressentir dans <em>Knock</em> de Jules Romains ou même <em>Topaze</em> de Marcel Pagnol, – ou <em>Le Schpountz</em>, ce Don Quichotte du XXe siècle qui fait songer loin, sans parler bien sûr de Kafka. On fait parfois crédit à Courteline d’être un des meilleurs observateurs de la bêtise humaine. C’est à voir : il me semble qu’il en a été le simple entomologiste, qu’il n’a guère fait qu’en consigner les différentes manifestations dans ses albums : par contraste, on trouve par exemple chez Flaubert des vues plus profondes, plus philosophiques sur ce sujet. Et de manière générale, son œuvre est trop engluée dans les sempiternelles variations sur l’adultère bourgeois. Il reste qu’on rencontre dans ses livres quelques dizaines de jolies formules, que j’ai ici rassemblées <a href="#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a>. Je croyais au début n’en avoir qu’une petite trentaine et pouvoir le placer dans la <a href="http://dernieregerbe.hautetfort.com/archive/2017/04/21/humoristes-choix-de-citations-5935339.html">page collective des humoristes</a>, mais avec un peu plus de septante-cinq trouvailles, j'ai décidé qu'il méritait sa page individuelle. Le recueil d’aphorismes qu’il a publié à la fin de sa vie, <em>La Philosophie de Georges Courteline</em>, n’est ma foi pas déshonorant, et prouve que son auteur vaut mieux qu’un simple fournisseur de bons mots pour les émissions radiophoniques de la fin d’après-midi.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> J’ai classé ces aphorismes en cinq rubriques : <a href="#vie">La vie</a> <a href="#hommes">Les hommes</a> <a href="#femmes">Les femmes et l’amour</a> <a href="#société"> La société</a> <a href="#littérature">Littérature</a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p> </p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;"><a name="vie"></a>LA VIE</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. Mauvais souvenirs !… Soyez pourtant les bienvenus : vous êtes ma jeunesse lointaine ! (Georges Courteline, <em>Les Gaîtés de l’escadron</em> (1886), 1. « Souvenirs et impressions » ; Bouquins, 1990, p. 667).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. Des Rillettes : « Plus on avance dans la vie, plus on en voit l’inanité. Qu’est la volupté ? Un vain mot ! Qu’est le plaisir ? Une apparence ! » (Georges Courteline, <em>Les Boulingrin</em> (1898), scène 1 ; Bouquins, 1990, p. 117).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. Lavernié : « Il n'y a pas de milieu dans la vie : dès qu'on n'est plus jeune on est vieux, et au-dessus de cinquante ans on est tous du même âge. » (Georges Courteline et Pierre Wolff, <em>La Cruche</em> (1909), II, 1 ; dans <em>Œuvres</em>, tome II, Flammarion, 1975, p. 467). <img id="media-5609244" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://dernieregerbe.hautetfort.com/media/01/02/3701577921.jpg" alt="courteline,georges courteline,la philosophie de georges courteline,messieurs les ronds-de-cuir,les gaîtés de l'escadron,le train de 8h47,le gendarme est sans pitié,le commissaire est bon enfant,l'article 330,bêtise,boubouroche,la cruche,les boulingrin,les linottes,un client sérieux,les fourneaux,bouquins laffont,robert carlier" /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. Lavernié : « Le livre de la destinée ne se juge pas sur son prologue, comme un roman dont les premières pages ennuient. La vie ne vaut pas cher, la créature non plus, toute la question est de savoir laquelle des deux, de la créature ou de la vie, est le plus injuste pour l’autre. » (Georges Courteline et Pierre Wolff, <em>La Cruche</em> (1909), II, 1 ; dans <em>Œuvres</em>, tome II, Flammarion, 1975, p. 467).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. Lauriane : « Je suis tout oreilles. Cause. » — Lavernié : « Tu l’exiges ? Eh bien, allons-y ! Aussi bien, quelles que doivent en être les conséquences, mieux vaut une explication franche qu'une situation fausse. » (Georges Courteline et Pierre Wolff, <em>La Cruche</em> (1909), II, 2 ; dans <em>Œuvres</em>, tome II, Flammarion, 1975, p. 469).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. Si le propre de la raison est de se méfier d’elle-même, combien est persuasive l’éloquence des déments à prêcher qu’ils sont la sagesse, et qu’il est malaisé de démontrer leur erreur ! (Georges Courteline, <em>La Philosophie de Georges Courteline</em> (1917), I ; Bouquins, 1990, p. 803). <a href="#_ftn2" name="_ftnref2">[2]</a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. Il faut éviter le paradoxe comme une fille publique qu'il est, avec laquelle on couche à l'occasion, pour rire, mais qu'un fou, seul, épouserait. / La difficulté est de savoir à quel point exact il commence. J’en ai entendu soutenir qui rapprochaient si étrangement des vérités dites « premières » ! (Georges Courteline, <em>La Philosophie de Georges Courteline</em> (1917), I ; Bouquins, 1990, p. 803). <a href="#_ftn3" name="_ftnref3">[3]</a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. Il n’est tel axiome, même inepte, qui ne trouve son admirateur. En revanche, il n’est telle vérité dont le moraliste qui l’émet ne suspecte l’exactitude, de l’instant où il l’a émise. (Georges Courteline, <em>La Philosophie de Georges Courteline</em> (1917), I ; Bouquins, 1990, p. 803).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. La vie donne rarement ce qu’on attendait d’elle. / La raison se prononce dans un sens, l’évènement solutionne dans l’autre, et l’homme continue gravement à tirer des conclusions et à émettre des pronostics. (Georges Courteline, <em>La Philosophie de Georges Courteline</em> (1917), I ; Bouquins, 1990, p. 803).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. La Vérité est faite d’une accumulation de suppositions et de légendes que les pères repassent aux fils comme des souvenirs de famille et qui, à son insu, lentement, sont devenues son armature. (Georges Courteline, <em>La Philosophie de Georges Courteline</em> (1917), I ; Bouquins, 1990, p. 803).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. La Vérité philosophique, variable, dailleurs, avec les milieux et les civilisations, est une convention comme une autre. (Georges Courteline, <em>La Philosophie de Georges Courteline</em> (1917), I ; Bouquins, 1990, p. 803).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. Il est indispensable, dans toute discussion, de se placer au point de vue où se place l’adversaire ; il faut le battre avec ses propres armes, sur son propre terrain, chez lui ! / Ainsi seulement (et encore !…) on approchera (et pas beaucoup !…) de ce qu’on est convenu d’appeler un petit rien du tout de tantinet de vague commencement de vérité. (Georges Courteline, <em>La Philosophie de Georges Courteline</em> (1917), I ; Bouquins, 1990, p. 804).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. Je ne crois vraiment pas qu’il existe une vérité philosophique à laquelle on ne puisse victorieusement répondre, avec Montaigne : « Que sais-je » ; avec Rabelais : « Peut-être » <a href="#_ftn4" name="_ftnref4">[4]</a>; avec le docteur Marphurius : « C’est incertain. Il se peut faire. Il n’y a pas impossibilité. » <a href="#_ftn5" name="_ftnref5">[5]</a> (Georges Courteline, <em>La Philosophie de Georges Courteline</em> (1917), I ; Bouquins, 1990, p. 804).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. Il est consolant de penser que si la folie ne gagne rien au contact de la raison, en revanche, la raison s'altère au contact de la folie. (Georges Courteline, <em>La Philosophie de Georges Courteline</em> (1917), I ; Bouquins, 1990, p. 804).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. Je ne sais pas de spectacle plus sain, d'un comique plus réconfortant, que celui d'un monsieur recevant de main de maître une beigne qu'il avait cherchée. (Georges Courteline, <em>La Philosophie de Georges Courteline</em> (1917), II ; Bouquins, 1990, p. 804).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. L’avantage qu’il y a d’être dans le vrai, c’est que toujours, forcément, on finit par avoir raison. En théorie, du moins. (Georges Courteline, <em>La Philosophie de Georges Courteline</em> (1917), II ; Bouquins, 1990, p. 805).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. S'il fallait tolérer aux autres tout ce qu'on se permet à soi-même, la vie ne serait plus tenable. (Georges Courteline, <em>La Philosophie de Georges Courteline</em> (1917), II ; Bouquins, 1990, p. 806).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. On ne sait trop lequel est le plus bête et, par conséquent, le plus dangereux, de se figer dans la routine des choses ou d’en prendre systématiquement et aveuglement le contre-pied. (Georges Courteline, <em>La Philosophie de Georges Courteline</em> (1917), II ; Bouquins, 1990, p. 806).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. Prenons toujours au-dessous de nous notre point de comparaison et voyons surtout, avant tout, dans les disgrâces qui nous affligent, un effet de la clémence des dieux, auxquels il eût été aisé de nous accabler davantage. (Georges Courteline, <em>La Philosophie de Georges Courteline</em> (1917), II ; Bouquins, 1990, p. 809).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. La vraie pudeur est de cacher ce qui n'est pas beau à faire voir. (Georges Courteline, <em>La Philosophie de Georges Courteline</em> (1917), II ; Bouquins, 1990, p. 812).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. À mesure que, marchant vers la vieillesse, on s’éloigne de cet autre soi qui fut ce demi-dieu, un jeune homme, on se reprend à l’aimer pour ces mêmes sentiments qui vous avaient lassé de lui : ses candeurs et ses emballements agaçants et irréfléchis, ses pudeurs conscientes d’elles-mêmes dissimulant leur fausse honte derrière une forfanterie du vice qui lui ferait avaler au besoin des rivières entières de purin sans broncher, sa rage d’épater le monde et de trancher les questions sans en connaître le premier mot, et sa même attirance absurde vers tout ce qui est la chimère, le paradoxe, l’extravagance et le pourpoint de velours grenat. Ainsi, par la pensée, on revoit avec plaisir de vieux amis laissés de côté comme ennuyeux et de qui on se dit, une pointe de repentir à l’âme : « Un peu nigauds, un peu turbulents, c’est possible ; mais si honnêtes gens, au fond ! » (Georges Courteline, <em>La Philosophie de Georges Courteline</em> (1917), IV ; Bouquins, 1990, p. 820).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. J'étais né pour rester jeune, et j'ai eu l'avantage de m'en apercevoir, le jour où j'ai cessé de l'être. (Georges Courteline, <em>La Philosophie de Georges Courteline</em> (1917), IV ; Bouquins, 1990, p. 819).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. Il vaut mieux gâcher sa jeunesse que de n’en rien faire du tout. (Georges Courteline, <em>La Philosophie de Georges Courteline</em> (1917), IV ; Bouquins, 1990, p. 819).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. Je nie absolument que chaque âge ait ses plaisirs, la Jeunesse gardant tout pour elle. / Qui dit « Vieillesse » dit « Tout Perte ». (Georges Courteline, <em>La Philosophie de Georges Courteline</em> (1917), IV ; Bouquins, 1990, p. 820).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet. (Georges Courteline, <em>La Philosophie de Georges Courteline</em> (1917), VIII ; Bouquins, 1990, p. 831).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;"><a name="hommes"></a>LES HOMMES</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. Lavernié : « Il est des mots qui restent jeunes et il n’en est pas de même des bouches qui les prononcent. » (Georges Courteline et Pierre Wolff, <em>La Cruche</em> (1909), II, 1 ; dans <em>Œuvres</em>, tome II, Flammarion, 1975, p. 467).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. Rien de tel comme un coup de fer rouge sur l'amour-propre pour cicatriser les scrupules ! (Georges Courteline, <em>Lieds de Montmartre</em> (1912 ?), « Une canaille », IV ; dans <em>Les Linottes</em>, Éditions littéraires de France, 1917 ?, p. 235).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. Boubouroche : « A-t-on idée d’un entêtement pareil ? […] Tu ne sais pas la conduire, je te dis. […] Depuis des années, je te le répète ! Seulement, voilà ; l'orgueil, l'éternel orgueil, le besoin de briller et d'étonner le monde par des mérites que l'on n'a pas !<span style="font-size: 10pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><span style="background: white;">…</span></span> Faire le malin et l’entendu… » (Georges Courteline, <em>Boubouroche</em> (1893), I, 1 ; Bouquins, 1990, p. 7). <img id="media-5609246" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://dernieregerbe.hautetfort.com/media/01/00/3942960475.jpg" alt="courteline,georges courteline,la philosophie de georges courteline,messieurs les ronds-de-cuir,les gaîtés de l'escadron,le train de 8h47,le gendarme est sans pitié,le commissaire est bon enfant,l'article 330,bêtise,boubouroche,la cruche,les boulingrin,les linottes,un client sérieux,les fourneaux,ah jeunesse,lauriers coupés,virginie et paul,première leçon,les femmes d'amis,la voiture versée,la paix chez soi" /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. M. Nègre : « Plus il mettra d’opiniâtreté à ne pas s’acquitter de sa tâche, plus il déploiera d’énergie à s’en décharger sur les autres et à stimuler leur ardeur. » (Georges Courteline, <em>Messieurs les ronds-de-cuir</em> (1893), IV, 3 ; Bouquins, 1990, p. 448).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. Qu’il est beau d’être psychologue ! Quelle douceur de pouvoir se dire : Je perçois l’au-delà des choses ; j’en sais les tenants et les aboutissants et les rouages de l’âme humaine sont pour moi des familiers !<span style="font-size: 10pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><span style="background: white;">…</span></span> Mais je vous entretiens ici de sentiments auxquels vous ne pouvez rien comprendre. Je n’insisterai donc pas davantage ; – aussi bien, ne pas abuser de sa force pour en éblouir les faibl
E. S.http://www.upgradepc.review/about.htmlA propos d'une pantalonnadetag:www.upgradepc.review,2015-12-07:57278202015-12-07T17:38:00+01:002015-12-07T17:38:00+01:00 Un vilain refroidissement et l'actualité d'un pays s'effondrant depuis 40...
<p style="text-align: justify;"><img id="media-5235292" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://www.upgrade-pc.fr/media/02/01/503131763.jpg" alt="malade.jpg" />Un vilain refroidissement et l'actualité d'un pays s'effondrant depuis 40 ans, malgré une jambe gauche et une jambe droite se portant elles fort bien, m'ont remis en mémoire un petit texte de l'oncle Courteline. Décidément, les impairs ne portent pas bonheur.</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">LE MEDECIN, <em>le chapeau à la main</em> - C'est ici,madame qu'il y a un petit malade?</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">MADAME - C'est ici, docteur; entrez donc. c est pour mon petit garçon. Figurez vous, ce pauvre mignon, je ne sais pas comment ça se fait, depuis ce matin, tout le temps il tombe.</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">LE MÉDECIN - Il tombe !</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">MADAME - Tout le temps; oui, docteur, </span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">LE MÉDECIN Par terre ?</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">MADAME - Par terre.</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">LE MÉDECIN C'est étrange, cela... Quel âge a-t-il ?</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">MADAME -Quatre ans et demi.</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">LE MÉDECIN Quand le diable y serait, on tient sur ses jambes, à cet âge-là ! et comment ça lui a-t-il-pris ?</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">MADAME -Je n'y comprends rien, je vous dis. très bien hier soir et il trottait comme un lapin à travers l'appartement. Ce matin, je vais pour le lever, comme j'ai l'habitude de le faire. Je lui enfile ses bas, je lui passe sa culotte, et je le mets sur ses jambes. Pouf! il tombe. </span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">LE MÉDECIN Un faux pas, peut-être. </span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">MADAME - Attendez ! Je me précipite ; je le relève Pouf! il tombe une seconde fois. Etonnée je le relève encore... Pouf! par terre ! et comme ça sept ou huit fois de suite. Bref, docteur, je vous le répète, je ne sais pas comment ça se fait, depuis ce matin, tout le temps, il tombe.</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">LE MÉDECIN - Voilà qui tient du merveilleux... Je puis voir le petit malade?</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">- Sans doute.</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;"><em>Elle sort puis reparaît tenant dans ses bras le gamin. Celui-ci arbore sur ses joues les couleurs d'une extravagante bonne santé.</em></span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;"><em>Il est vêtu d'un pantalon et d'une blouse lâche, empesée de confitures séchées.</em></span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">LE MÉDECIN - Il est superbe, cet enfant-là ! Mettez-le à terre, je vous prie.</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;"><em> La mère obéit L'enfant tombe. </em></span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">LE MÉDECIN - Encore une fois, s'il vous plaît.</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;"><em>Même jeu que ci-dessus. L’enfant tombe..</em></span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">MADAME - Encore.</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;"><em>Troisième mise sur pieds, immédiatement suivie de la chute du petit malade qui tombe tout le temps.</em></span></font></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5235299" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.upgrade-pc.fr/media/02/01/254828804.jpg" alt="maladie,humour,geek" /></p><p style="text-align: center;"><em>Non, non n'insistez pas, on purgera bébé un autre jour !</em></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">LE MÉDECIN <em>rêveur</em> - C'est inouï,</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">Au petit malade, que soutient sa mère sous les bras.</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">LE MÉDECIN Dis-moi, mon petit ami, tu as du bobo quelque part ?</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">TOTO - Non, monsieur.</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">LE MÉDECIN - Cette nuit, tu as bien dormi?</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">TOTO - Oui, monsieur.</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">LE MÉDECIN - Et tu as de l'appétit, ce matin? Mangerais-tu volontiers une petite sousoupe? </span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">TOTO - Oui, monsieur.</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">LE MÉDECIN - Parfaitement . C'est de la paralysie.</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">MADAME - De la para ! Ah ! Dieu !</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;"><em>Elle lève les bras au ciel. L'enfant tombe.</em></span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">LE MÉDECIN - Hélas ! Oui, madame. Paralysie complète des membres inférieurs. D'ailleurs, vous allez voir vous-même que les chairs du petit malade sont frappées d'insensibilité absolue.</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;"><em>Tout en parlant, il s'est approche du gamin et il s'apprête à faire l'expérience indiquée, mais tout a coup:</em></span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">LE MÉDECIN Ah, ça, mais... ah ça, mais... ah ça, mais... <em>Puis éclatant:</em></span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">Eh ! Sacrédié, madame, qu'est-ce que vous venez me chanter avec votre paralysie?</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">MADAME - Mais docteur...</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;">LE MÉDECIN - Je le crois bien, tonnerre de Dieu, qu'il ne puisse tenir sur ses pieds... Vous lui avez mis les deux jambes dans la même jambe du pantalon !</span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;"> </span></font></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10pt;"><font face="Arial"><span style="line-height: 18px;"><strong>G. Courteline</strong>, <em>Le Petit Malade, Coco, Coco et Toto, 1905.</em></span></font></span></p>
Fichtrehttp://fichtre.hautetfort.com/about.htmlThe-blue-pipe - IV - and she is soon to be mine - Georges Courtelinetag:fichtre.hautetfort.com,2013-05-16:50576832013-05-16T07:00:00+02:002013-05-16T07:00:00+02:00 Georges Courteline (1858-1929)...
<p> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;"><img id="media-4075689" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/01/2709503426.jpg" alt="georges courteline" width="248" height="284" /> <img id="media-4075687" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/00/00/3291935544.jpg" alt="georges courteline" width="249" height="284" /></span><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: x-small;">Georges Courteline (1858-1929)</span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;"> </span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;"><strong><span style="text-decoration: underline;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Extrait de <em>L'art de culotter une pipe</em>, Georges Courteline</span></span></span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Ma femme m'ayant donné, à l'occasion de ma fête, une pipe en écume de mer, je ne fis ni une ni deux : je pris mon chapeau, je mis mes bottes et je courus fumer mon cadeau à la terrasse du petit café dont je suis l'habitué fidèle. Attablé depuis dix minutes devant une consommation, je regardais grouiller la foule en tirant de mon tuyau d'ambre des extases avec des bouffées, quand un vieillard vint à passer. A ma vue, il s'arrêta net ; il devint blême, puis livide, et tout à coup se précipitant sur ma pipe, il me l'arracha de la bouche en criant : " Misérable fou ! "</span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: book antiqua,palatino;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Mon premier mouvement fut de me lever et de reprendre à coups de poing mon bien. Par bonheur, mes yeux se fixèrent sur les cheveux de neige de mon agresseur, circonstance qui eut pour effet de me ramener à la modération. Je me souvins du De senectute, du passage si plein d'émotion où l'avocat des Pisons rend hommage à la vieillesse, dit les égards qui lui sont dus, rappelle qu'au temps où Athènes florissait, le Sénat, dans les jeux publics, se levait à l'entrée des plus vieux ainsi qu'à l'entrée des plus belles. Je me rassis donc et, simplement : <br /></span></span></span></span><span style="font-size: small;"><span style="font-family: book antiqua,palatino;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;"><br />- En voilà un vieux trou-de-balle, dis-je. Voulez-vous bien me rendre ma pipe !<br /><br />Lui, cependant, avançait vers ma face sa face aux lèvres balbutiantes, aux sourcils alourdis de haine. Ses regards, entrés dans les miens, fouillaient jusqu'au fond de ma pensée, comme pour y traquer des remords.</span></span></span></span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4080020" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/02/495583509.jpg" alt="Gabin, pipe, fumer, acteur" width="258" height="338" /> <img id="media-4080023" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/00/826363980.jpg" alt="lino ventura, pipe, fumer, tabac, acteur, cinéma" width="261" height="335" /><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: x-small;">Jean Gabin Lino Ventura</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: book antiqua,palatino;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;"> </span></span></span></span><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">De cette voix profonde où gronde le trémolo des indignations qui se contiennent :<br /></span><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">- Insensé ! reprit-il enfin. Quoi! vous avez une pipe d'écume et vous la fumez en plein air !!!<br /></span><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">- Eh bien ? dis-je.<br /></span><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">Il répondit :</span><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">- Eh bien ! de deux choses l'une : ou vous êtes un pauvre ignorant, ou vous êtes le dernier des hommes. </span><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">Ce langage plein de sévérité ne me laissa pas indifférent. Il me donna à supposer que j'avais commis sans le savoir quelque déplorable hérésie, en sorte que j'engageai le vieillard à me fournir des éclaircissements. je le priai en même temps de me restituer ma pipe, ce qu'il se montra prêt à faire ; mais, comme j'avançais les doigts pour m'en saisir, il la recula d'un geste brusque et avec de tels éclats de voix que les passants s'en émurent : </span><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">- Pas par là ! Pas par le fourneau ? A-t-on idée d'une chose pareille ? Vouloir prendre par le fourneau une pipe en écume de mer ! <br /></span><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">Étonné et vaguement inquiet, je l'allais prendre par le tuyau, quand :</span><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">- Pas par le tuyau non plus ! hurla de nouveau le personnage. Avez-vous perdu tout bon sens, que vous songiez, ayant une pipe en écume, à la prendre par le tuyau ?<br /></span><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">Alors je me sentis plein de trouble ; et tandis que l'inconnu, ayant tapé ma pipe au zinc de mon guéridon pour en faire tomber le culot, la recouchait en la soie ponceau de son écrin qu'il refermait ensuite avec un soin pieux, je pris la parole en ces termes :</span><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #333399; font-size: small;"><strong>- Plus je vous regarde, plus je vous écoute, et moins je doute que je doive voir en vous un homme en dehors du commun. A mon sens, vous savez mille choses que je suis loin de soupçonner, mais surtout je vous crois passé maître en l'art singulièrement délicat de pratiquer la pipe en écume de mer. Je lis sur votre visage que j'ai deviné la vérité. Combien j'envie votre expérience ! Avec quelle volupté j'en recueillerais les fruits ? Mettez donc le comble à vos bienfaits ; prenez un siège, bon vieillard, acceptez une consommation, et inondez d'un flot de clarté les ténèbres inexplorées où croupit ma triste ignorance.<br /></strong></span><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #333399; font-size: small;"><strong>C'était un homme d'une grande bonté. Il se rendit à ma prière. Or, en cette journée mémorable, je devais à plusieurs reprises sentir des étonnements s'épanouir au fond de moi, ainsi que de larges fleurs.</strong></span> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4080019" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/01/1368124224.jpg" alt="Husserl, pipe, fumer, philosophe" width="395" height="256" /><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: x-small;">Husserl</span></p><p style="text-align: justify;"><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">Tout d'abord, ayant jeté les yeux sur la poche de mon veston où se carrait un paquet de scaferlati à la gueule béante et brune, il critiqua, non sans aigreur, cette obstination des fumeurs à ouvrir leurs paquets de tabac en faisant éclater la bande timbrée au cachet de la régie, qui les ligote d'un large et fragile ceinturon. Il exposa que la pipe d'écume demande à être bourrée contrairement au fil du tabac et dans le sens de la hachure, vu les lois de la pesanteur, l'attraction des corps par le centre de la terre et les tendances de la nicotine à se masser dans le fond de la pipe au lieu de se répartir avec une heureuse équité sur l'ensemble de la paroi . d'où l'obligation absolue de pratiquer l'opération césarienne aux paquets de cinquante centimes, sous peine d'exposer la pipe qui en recevrait le contenu à se voir culottée comme par un cochon. Il loua ensuite en termes chaleureux l'excellence de l'écume de mer, exalta les vertus sans nombre de ce calcaire qu'il compara, pour la susceptibilité, à la fleur du magnolia dont se flétrit la blancheur de porcelaine au plus léger attouchement. Mais comme il insistait sur ce point, en revenant toujours et sans cesse aux porosités de l'écume, "autant de cellules grandes ouvertes à l'encrassement du suint humain", j'objectai mon impuissance à réformer la nature, les vains efforts où je me fusse consumé en vue de m'opposer à la transpiration de mes extrémités supérieures. Je conclus en demandant par quel bout il convenait que je m'emparasse de ma pipe le jour où je voudrais la fumer, car encore fallait-il qu'elle passât par mes doigts avant d'arriver à mes lèvres.</span><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">Quelle devait être ma surprise !</span><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;"><br />- On ne prend une pipe d'écume ni par un bout ni par un autre, répondit avec gravité mon savant interlocuteur, si ce n'est la main gantée de fil. Je dis de fil ; car le moutonneux du gant de Suède n'est rien moins qu'un antre à microbes, et le chevreau, par son glacis, est ennemi de l'écume de mer dont il enveloppe le poli naturel d'un revêtement artificiel, vaguement oléagineux et tout à fait indélébile. Apprenez de moi cette vérité.</span><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;"><br />Il discourait d'abondance, élevant de temps en temps vers le ciel l'index de la conviction, et lâchant par-ci par-là des apophtegmes dans le goût suivant :</span><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">- L'écume de mer est parcelle de Dieu !</span><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;"><br />Ou :</span><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">- L'homme qui galvaude une pipe en écume de mer est un père qui conduit lui-même, dans le sentier de la débauche, la vierge qui lui doit le jour.</span><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;"><br />Ou :</span><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">- Qui rougit de son origine est indigne d'en avoir une, a dit un philosophe profond. Qui, ayant une pipe d'écume, n'a pas pour elle les égards qu'elle mérite, est indigne de la conserver, oserai-je ajouter avec lui.</span><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;"><br />J'étais dans l'admiration.</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4080033" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/00/3372079946.jpg" alt="Sacha Guitry, pipe, fumer" width="222" height="301" /> <img id="media-4080030" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/00/02/1466345495.jpg" alt="jean Rostand" width="253" height="300" /><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: x-small;">Sacha Guitry Jean Rostand</span></p><p> </p><p style="text-align: justify;"><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">Il poursuivit : </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">- </span><span style="font-size: small;"><span style="font-family: book antiqua,palatino;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: book antiqua,palatino;">Si vous voulez</span> mener à bien le culottage de votre pipe, il convient que vous la fumiez deux, trois ou quatre fois par jour (le détail est sans importance), mais toujours aux heures précises où vous l'aurez fumée la veille, en ayant soin d'aspirer les bouffées à intervalles réguliers : ceci dans une pièce bien close, carrelée en glaise de Hombourg, et d'une superficie non supérieure à huit mètres carrés et demi. Vous allez comprendre pourquoi. Le culottage n'est pas seulement dû à l'absorption du jus de tabac par une terre plus ou moins dense. Non. Il dépend dans une large mesure du milieu atmosphérique au sein duquel il se développe, et qui ne doit être ni trop échauffé ni trop froid. Vous comprenez donc l'avantage qu'il y a à fumer dans une pièce étroite, c'est-à-dire DANS UN AIR AMBIANT QUE LE FOYER INCANDESCENT CONTENU AU FOURNEAU DE LA PIPE ATTIÉDIT PAR LENTES GRADUATIONS : champ supérieurement favorable à la marche de l'opération entreprise! Quant à la glaise de Hombourg, elle lui est indispensable, étant reconnue pour contenir une certaine quantité de chlorure de calcium, par conséquent pour absorber l'humidité de l'atmosphère, laquelle n'est pas moins funeste aux pipes en écume de mer qu'aux personnes faibles de poitrine. C'est vous dire ce qui vous attend si, occupant un logement carrelé de glaise commune, vous ne faites procéder dès ce soir aux réparations qui s'imposent : votre pipe est fichue d'avance. </span></span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: book antiqua,palatino;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Là-dessus, il me demanda à quel étage j'habitais et sur lequel des quatre points cardinaux ouvraient les croisées de la chambre où j'avais coutume de fumer. [...]</span></span></span></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: book antiqua,palatino;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">> Pour la suite : <span style="font-size: x-small;"><a href="http://fumeursdepipe.net/litterature1.htm" target="_blank">http://fumeursdepipe.net/litterature1.htm</a></span></span></span></span></span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4079935" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/01/4289009025.jpg" alt="Einstein, tabac, pipe, fumer" width="246" height="326" /> <img id="media-4079936" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/01/3491220576.jpg" alt="carl jung, tabac, pipe, fumer" width="252" height="325" /><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: x-small;">Einstein Carl Jung</span></p><p> </p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4075573" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/00/2835095123.jpg" alt="pipe" width="247" height="177" /> <img id="media-4075572" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/01/243996135.jpg" alt="pipe" width="225" height="177" /> <br />Celles-ci sont des pipes de lecture<br /><br /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: book antiqua,palatino;">A consulter également : <br /></span><span style="font-family: book antiqua,palatino;">Textes et images : <span style="font-size: x-small;"><a href="http://mes-ecrits-vains.over-blog.net/article-la-pipe-1-45643806.html" target="_blank">http://mes-ecrits-vains.over-blog.net/article-la-pipe-1-45643806.html</a></span><br />En peinture, écrivains, cinéastes,... : <span style="font-size: x-small;"><a href="http://mes-ecrits-vains.over-blog.net/article-la-pipe-suite-45658977.html" target="_blank">http://mes-ecrits-vains.over-blog.net/article-la-pipe-suite-45658977.html</a></span><br />En Littérature : <a href="http://fumeursdepipe.net/litterature1.htm" target="_blank"><span><span style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;">http://fumeursdepipe.net/litterature1.htm</span></span></span></a><br />En chansons, textes, poëmes : <span style="font-size: x-small;"><a href="http://fumeursdepipe.net/litterature.htm" target="_blank">http://fumeursdepipe.net/litterature.htm</a></span></span><span style="font-family: book antiqua,palatino;"><br />Pour une encyclopédie de portraits : <span style="font-size: x-small;"><a href="http://fumeursdepipe.net/personnalites.htm" target="_blank">http://fumeursdepipe.net/personnalites.htm</a></span><br /></span><span style="font-family: book antiqua,palatino;"><span>Se fournir en articles pour fumer : <a href="http://www.pipe.fr/boutique/liste_rayons.cfm" target="_blank"><span><span style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;">http://www.pipe.fr/boutique/liste_rayons.cfm</span></span></span></a></span></span></p><p> </p>
SUR du VENT par Henri CHEVIGNARDhttp://surduvent.hautetfort.com/about.htmlMONOPRIX : sans FOIE ni OIEtag:surduvent.hautetfort.com,2011-12-23:40641272011-12-23T21:30:00+01:002011-12-23T21:30:00+01:00 123 ans après, MONOPRIX nous rappelle que la nature humaine...
<p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-3350025" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://surduvent.hautetfort.com/media/02/01/1855260644.gif" alt="monoprix,foie,oie,courteline," /><br /><br /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva; font-size: small;">123 ans après, MONOPRIX nous rappelle que la nature humaine est constante.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p>
Le Sciapodehttp://lepoignardsubtil.hautetfort.com/about.htmlUn musée de l'art médiocre à Dedham, Massachusettstag:lepoignardsubtil.hautetfort.com,2009-10-18:24244812009-10-18T15:04:00+02:002009-10-18T15:04:00+02:00 Dans la problématique de la valeur des...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: medium;"> Dans la problématique de la valeur des oeuvres d'art, on versera au dossier l'existence d'un Musée de l'art médiocre (ou moche, voir dans les commentaires ci-dessous) aux Etats-Unis, le MOBA (<em><a href="http://www.museumofbadart.org/index.php">museum of bad art</a></em>).<a href="http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/media/01/02/462282369.jpg" target="_blank"><img id="media-2048264" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" src="http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/media/01/02/2087677726.jpg" alt="Dog, collection du MOBA(auteurInconnu peut-être d'origine danoise).jpg" name="media-2048264" /></a> Il m'a été signalé par l'animateur de l'émission de radio <em>Song of praise</em></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: book antiqua,palatino;">, Cosmo Helectra. Cela faisait suite à des discussions que nous avions eues au sujet de la vogue qui sévit aux USA autour des collections d'oeuvres trouvées dans les dép</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: book antiqua,palatino;">ôts-ventes et autres brocantes, dans les décharges, dans la rue, etc., oeuvres qui possèdent un aspect bizarre, difficile à classer dans l'une ou l'autre des catégories en usage telles que l'art brut, l'art naïf, l'art populaire. Des oeuvres étranges que le regard hésite à taxer d'idiotie, leurs apparentes maladresses pouvant recéler quelque langage nouveau, pas encore perceptible à notre époque. Des oeuvres inclassables, véritablement inclassables. Cosmo m'a ainsi montré un bouquin édité aux USA, intitulé <em>Thrift store paintings</em> (<em>peintures de dépôts-ventes</em>),<a href="http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/media/00/01/1090417255.jpg" target="_blank"><img id="media-2048214" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" src="http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/media/00/01/816466877.jpg" alt="Couverture du catalogue Thrift Store paintings.jpg" name="media-2048214" /></a> qui présentent un certain nombre de ces tableaux effectivement fort insolites, d'un surréalisme involontaire semble-t-il dans certains cas (quoique... Un certain nombre d'entre elles paraissent en même temps mal digérées de ce dernier mouvement, l'inspiration, et la technique, étant le plus souvent défaillantes...).</span></span></p><div style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><a href="http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/media/00/02/145714071.jpg" target="_blank"><img id="media-2048230" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/media/00/02/78171434.jpg" alt="peinture d'auteur inconnu,extraite d'un blog américain pour femmes au foyer.jpg" name="media-2048230" /></a></span></div><div style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: verdana,geneva;">Image trouvée sur un blog à l'intention des femmes au foyer américaines...</span></span></div><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: book antiqua,palatino;"> Je donne ici quelques exemples pris sur internet, venus d'horizons hétéroclites, comme l'image ci-dessous piquée sur un site dédié au <a href="http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://jeffwalloch.typepad.com/.a/6a011570369877970c0120a4f8aaa0970b-800wi&imgrefurl=http://www.gossima.info/books/&usg=__cW1OXtmXXN-fQWjE1vOla5B5h18=&h=856&w=657&sz=120&hl=fr&start=173&um=1&tbnid=b31WAT8gK90sgM:&tbnh=145&tbnw=111&prev=/images%3Fq%3DThrift%2Bstore%2Bpaintings%26ndsp%3D20%26hl%3Dfr%26sa%3DN%26start%3D160%26um%3D1">ping-pong</a>:</span></span></p><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><a href="http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/media/00/00/810749560.jpg" target="_blank"><img id="media-2048226" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/media/00/00/33344518.jpg" alt="peinture d'un certain Wolters, peinture trouvée dans un dépôt-vente aux USA.jpg" name="media-2048226" /></a></span></div><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: book antiqua,palatino;"> Certains artistes, bien documentés, se sont mis, toujours aux USA, dans l'esprit d'Asger Jorn, à repeindre ou à faire des collages sur les peintures de dépôts-ventes. Que l'on se reporte par exemple à cette artiste contemporaine américaine (née en 1934), <a href="http://www.corbettvsdempsey.com/artists/bergman/bergman.html">Margot Bergman</a>, dont cela paraît être le procédé permanent (de fort beaux résultats). On se souvient que cela n'est pas nouveau, <a href="http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/archive/2009/01/11/asger-jorn-au-centre-beaubourg.html">Jorn</a>, dont j'ai déjà parlé sur ce blog, a eu une période où il exécutait <em>des modifications</em> sur des croûtes achetées aux Puces, affirmant par ailleurs admirer la banalité pure de ces tableaux anonymes, y ajoutant sa patte (et sa pâte). La rencontre des deux styles nous a laissé des oeuvres très attachantes. Il apparaît à la lumière du déferlement actuel des modificateurs sur croûtes comme un véritable précurseur.</span></span></p><div style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><a href="http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/media/02/02/1582680224.jpg" target="_blank"><img id="media-2048232" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/media/02/02/1769290822.jpg" alt="margot bergman,joy gaye,2008,acrilique sur toile, peinture d'amateur modifiée.jpg" name="media-2048232" /></a></span></div><div style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: verdana,geneva;"><a href="http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://corbettvsdempsey.com/artists/bergman/bergman02.jpg&imgrefurl=http://www.corbettvsdempsey.com/artists/bergman/bergman.html&usg=__dST39YLjgGHmXxiYcg81TqAw6Lk=&h=514&w=600&sz=120&hl=fr&start=3&um=1&tbnid=xuJoH4X6WV5zWM:&tbnh=116&tbnw=135&prev=/images%3Fq%3DMargot%2BBergman%26hl%3Dfr%26um%3D1">Margot Bergman</a>,</span></span> <em>Joy Gaye</em>, acrylique sur toile, peinture de dépôt-vente modifiée, 2008</span></span></div><div style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;"><a href="http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/media/00/00/2106870526.jpg" target="_blank"><img id="media-2048240" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/media/00/00/1442031604.jpg" alt="Asger Jorn,Dolce vita,modification,1962.jpg" name="media-2048240" /></a></span></div><div style="text-align: center;">Asger Jorn, <em>La Dolce Vita,</em> Huile sur toile, 1962</div></div><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: book antiqua,palatino;"> Cependant, le projet du <a href="http://www.museumofbadart.org/index.php">MOBA</a> paraît quelque peu différent. Sur leur site, ils affirment vouloir donner toute sa place au mauvais art, une place aussi grande que celle accordée à l'art établi comme bon art (leur slogan est "Un art trop mauvais pour être ignoré"). Il entre bien entendu là-dedans une part de provocation et d'humour qui sonne très pataphysique. Leur démarche est quelque peu ambiguë, ne sont-ils pas moqueurs, dépréciatifs sous couvert de reconnaissance du mauvais art? Veulent-ils simplement donner à voir des pièces médiocres pour réenraciner par contraste la valeur des oeuvres traditionnellement établies qu'une certaine relativisation généralisée des valeurs, très contemporaine, menace actuellement, dans notre époque post-avant-gardiste? Des questions sont posées à ce sujet sur le blog des éditions Cynthia 3000 qui sont par ailleurs à l'origine de la CAPUT dont j'ai déjà parlé ici (Collection d'Art Populaire et de l'Underground Tacite, qui se constitue à partir d'oeuvres d'inconnus retrouvées dans les brocantes là aussi), dans une <a href="http://www.cynthia3000.info/blog/p,602/#comment-14601">réponse des animateurs</a> du blog à un autre commentaire que votre serviteur leur avait laissé il y a quelque temps.</span></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-2048260" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/media/00/02/2091620465.jpg" alt="Peinture d'un anonyme, collection du MOBA.jpg" name="media-2048260" /></p><div style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: verdana,geneva;">Oeuvre d'un inconnu, MOBA</span></span></div><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: book antiqua,palatino;"> Autre remarque, ce projet de constituer une collection d'art médiocre me fait aussi beaucoup penser au fond à la reprise du projet primitif de l'écrivain Georges Courteline qui au début du XXe siècle collectionnait les peintures d'amateurs en les recouvrant du terme générique de "musée des horreurs" (ce qu'il modifia à la fin de sa vie, lorsqu'il voulut les revendre, en "musée du labeur ingénu"...). Il se livra dans différents articles à une recension de ses trouvailles - de fort belles peintures à la poétique naïveté du reste - qu'il accompagna cependant de commentaires narquois, se gaussant par en dessous des tableaux qu'il avait acquis par esprit de dérision (au début en tout cas). André Breton se moqua à son tour de lui en traitant son état d'esprit de "<em>bon sens éculé</em>", "<em>la croissante misère psychologique</em> "(de Courteline) <em>"cherchant dans les sarcasmes à se libérer de l'éternelle peur d'être dupe</em>" (voir le texte de Breton, <em>Autodidactes dits "Naïfs",</em> dans <em>Le Surréalisme et la peinture</em>)<em>.</em></span></span></p>