Last posts on boulgakov2024-03-29T02:44:29+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/boulgakov/atom.xmlLe déclinologuehttp://dernieregerbe.hautetfort.com/about.htmlAUTEURS RUSSES : ANTHOLOGIE DE CITATIONStag:dernieregerbe.hautetfort.com,2019-09-15:61802832019-09-15T17:12:00+02:002019-09-15T17:12:00+02:00 Les...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia,palatino,serif; font-size: 10pt;"> Les prénoms russes posent un problème délicat. Jusqu’au début du XX<span style="font-size: 8pt;"><sup>e</sup></span> siècle, c’est-à-dire tant que le français était une langue forte, qui assimilait hardiment ce qui vient de l’extérieur, il ramenait les prénoms russes ou polonais (qui font partie de la langue) à des prénoms français. Ainsi a-t-on fait, à peu près jusqu’à la fin du XVIII<span style="font-size: 8pt;"><sup>e</sup></span>, avec les prénoms et même les noms de nos voisins italiens (François Pétrarque, Nicolas Machiavel) et espagnols (Fernand Cortès, François Pizarre), et même anglais (François Bacon, Gilles Shakespeare) et allemands (Emmanuel Kant, Frédéric Schiller). Aujourdhui où nous nous faisons gloire de nous laisser envahir de tous les côtés, traduire les prénoms est devenu impensable, et nous commençons à ne même plus traduire les titres.</span><br /><span style="font-family: georgia,palatino,serif; font-size: 10pt;"> Cependant l’adaptation des appellations russes du XIX<span style="font-size: 8pt;"><sup>e</sup></span> s’est maintenue, comme celle des Italiens de la Renaissance (alors que pour les autres langues, on a <em>défrancisé</em> ce que nos ancêtres avaient francisé) : on déconcerterait nos contemporains en parlant d’<em>Evgueni Onieguine </em>par Aleksander Pouchkine, de Nikolaï Gogol, du prince Andreï et son ami Piotr Bezoukhov, les héros de Lev Tolstoï, etc. Cependant l’usage est flottant pour d’autres appellations : Michel ou Mikhaïl Lermontov ? Eugène ou Evgueni Zamiatine ? André ou Andreï Biely ?</span><br /><span style="font-family: georgia,palatino,serif; font-size: 10pt;"> Partisan résolu de l’<em>interpretatio gallica</em>, j’ai décidé de m’appuyer sur l’usage du XIX<span style="font-size: 8pt;"><sup>e</sup></span> siècle pour maintenir la francisation des prénoms russes les plus proches du français, y compris pour les auteurs du XX<span style="font-size: 8pt;"><sup>e</sup></span> qu’on connaît sous un prénom non francisé (comme Andreï Bitov, Evgueni Evtouchenko ou Vassili Axionov). Ainsi Aleksander => Alexandre ; Anatoly => Anatole ; Andreï => André ; Anton => Antoine, Evgueni => Eugène ; Fiodor => Théodore ; Gueorgui => Georges ; Iossif ou Ossip => Joseph ; Lev => Léon ; Mikhail => Michel ; Nikolaï => Nicolas ; Piotr => Pierre ; Sergueï => Serge ; Vassili => Basile. Néanmoins je garde tels quels Iouri et Ivan, dans lesquels on ne reconnaît pas spontanément Georges ni Jean.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia,palatino,serif; font-size: 10pt;"> La moisson étant trop abondante pour Dostoïevski et Tolstoï (déjà une cinquantaine de citations chacun), je les ai retirés de cette page, afin qu’ils ne la gonflent pas de façon disproportionnée, et leur consacre une page spéciale pour tous les deux. </span><br /><span style="font-family: georgia,palatino,serif; font-size: 10pt;"> Comme pour toutes les citations d’auteurs étrangers, j’ai pu retoucher légèrement les traductions ; donc les références indiquées ne sont là que pour pouvoir retrouver facilement la citation, il peut arriver qu’elles ne correspondent pas à la littéralité du texte que je produis.</span></p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia,palatino,serif; font-size: 10pt;"> Principaux contributeurs, accessibles d’un clic : <a href="#berberova">Nina BERBEROVA</a> (3) ; <a href="#berdiaev">Nicolas BERDIAEV</a> (11) ; <a href="#boulgakov">Michel BOULGAKOV</a> (7) ; <a href="#bounine">Ivan BOUNINE</a> (3) ; <a href="#brioussov">Valéry BRIOUSSOV</a> (6) ; <a href="#chestov">Léon CHESTOV</a> (4) ; <a href="#gogol">Nicolas GOGOL</a> (35) ; <a href="#gorki">Maxime GORKI</a> (4) ; <a href="#griboiédov">Alexandre GRIBOÏEDOV</a> (3) ; <a href="#grossman">Basile GROSSMAN</a> (10) ; <a href="#leskov">Nicolas LESKOV</a> (3) ; <a href="#nabokov">Vladimir NABOKOV</a> (31) ; <a href="#olecha">Iouri OLECHA</a> (7) ; <a href="#pasternak">Boris PASTERNAK</a> (6) ;<a href="#pouchkine"> Alexandre POUCHKINE</a> (30) ; <a href="#rozanov">Basile ROZANOV</a> (6) ; <a href="#soljénitsyne">Alexandre SOLJÉNITSYNE</a> (15) ; <a href="#tchékhov">Antoine TCHÉKHOV</a> (20) ; <a href="#tourguéniev">Ivan TOURGUÉNIEV</a> (35) ; <a href="#tynianov">Iouri TYNIANOV</a> (8) ; <a href="#zinoviev">Alexandre ZINOVIEV</a> (6).</span></p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;"><strong>ALEXANDRE RADITCHEV (1749-1802, Russe)</strong> : [À compléter]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;"><strong>SERGE AKSAKOV (1791-1859, Russe)</strong> : [À compléter]</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">PIERRE TCHAADAEV (1794-1856, Russe)</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Il y a des sols tellement stériles que le soleil même du génie ne saurait les féconder. / Il y a des esprits tellement faux que le vrai même devient faux exprimé par eux. (Pierre Tchaadaev, <em>Aphorismes et remarques diverses</em> (1855), n°13-14 ; dans <em>Œuvres inédites ou rares</em>, Bibliothèque slave – Centre d’études russes, 1990, p. 192).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. La maladie seule est contagieuse, la santé ne l’est pas : ainsi de l’erreur et de la vérité. Voilà pourquoi les erreurs se répandent avec rapidité, les vérités avec lenteur. (Pierre Tchaadaev, <em>Aphorismes et remarques diverses</em> (1855), n°15 ; dans <em>Œuvres inédites ou rares</em>, Bibliothèque slave – Centre d’études russes, 1990, p. 192).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Il n’y a rien de plus facile que d’aimer les gens que l’on aime, mais il faut aussi aimer un peu ceux que l’on n’aime pas. (Pierre Tchaadaev, <em>Aphorismes et remarques diverses</em> (1855), n°20 ; dans <em>Œuvres inédites ou rares</em>, Bibliothèque slave – Centre d’études russes, 1990, p. 194).</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;"><a name="griboiédov"></a>ALEXANDRE GRIBOÏÈDOV (1795-1829, Russe)</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Sophie : « Où vit-on le mieux ? » — Tchatski : « Où l’on n’est point. » (Alexandre Griboïèdov, <em>Le Malheur d’avoir de l’esprit</em> (1823), acte I scène 7 ; Pléiade, 1973, p. 20 ; ou L’Arche, 1989, p. 15).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Tchatski : « Quand on revient chez soi après avoir voyagé longtemps / On trouve agréable jusqu’à la crasse du pays. » (Alexandre Griboïèdov, <em>Le Malheur d’avoir de l’esprit</em> (1823), acte I scène 7 ; Pléiade, 1973, p. 20 ; ou L’Arche, 1989, p. 16).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Famoussov : « Mais que le monde est donc bizarre ! / Dès qu’on philosophe, on s’y perd. » (Alexandre Griboïèdov, <em>Le Malheur d’avoir de l’esprit</em> (1823), acte II scène 1 ; Pléiade, 1973, p. 25 ; ou L’Arche, 1989, p. 20).</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;"><a name="pouchkine"></a>ALEXANDRE POUCHKINE (1799-1837, Russe)</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;"><img id="media-6039903" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://dernieregerbe.hautetfort.com/media/00/02/132241614.2.jpg" alt="pouchkine,aphorismes,eugène onéguine,boris godounov" />. Ne disputons jamais contre l'opinion du monde ; la coutume est le seul despote sur la terre. (Alexandre Pouchkine, <em>Eugène Onéguine</em>, I, 25 (1823) ; dans <em>Revue nationale et étrangère</em>, tome XII-48, avril 1863, p. 549 <a href="#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a>).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Celui qui a vécu et qui a réfléchi ne peut point, quoi qu’il fasse, ne pas mépriser les hommes dans son âme. Celui qui a senti vivement est condamné à être hanté par le spectre des jours qui ne peuvent revenir. Celui-là n’a plus d’enchantement ; le serpent du souvenir le mord plus cruellement que celui du repentir. Tout celà, du reste, donne un grand charme à la conversation. (Alexandre Pouchkine, <em>Eugène Onéguine</em>, I, 46 (1823) ; dans <em>Revue nationale et étrangère</em>, tome XII-48, avril 1863, p. 553-554). <a href="#_ftn2" name="_ftnref2">[2]</a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Nous serait-il donc impossible / De composer d’autres poèmes / Que ceux qui parlent de nous-mêmes ? (Alexandre Pouchkine, <em>Eugène Onéguine</em>, I, 56 (1823) ; Seuil, 1990, p. 40).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. L'habitude est un don que nous accorde le ciel pour remplacer le bonheur qu'il ne peut nous donner. (Alexandre Pouchkine, <em>Eugène Onéguine</em>, II, 31 (1823) ; dans <em>Revue nationale et étrangère</em>, tome XII-48, avril 1863, p. 565).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Eugène Onéguine : « Écoutez-moi donc sans colère : Une jeune fille remplace plus d’une fois ses rêveries par d’autres rêveries. Ainsi un jeune arbre change ses feuilles à chaque printemps. Le Ciel l’a voulu, et vous aimerez de nouveau. » (Alexandre Pouchkine, <em>Eugène Onéguine</em>, IV, 16 (1825) ; dans <em>Revue nationale et étrangère</em>, tome XIII-49, mai 1863, p. 105).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Le goût des farces, aussi bien que l'amour, autre folie, passe avec la bouillante jeunesse. (Alexandre Pouchkine, <em>Eugène Onéguine</em>, VI, 7 (1826) ; dans <em>Revue nationale et étrangère</em>, tome XIII-50, juin 1863, p. 305).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Ô mes amis, vous prenez pitié du poëte. Dans la fleur de ses joyeuses espérances, n'ayant pas encore eu le temps de rien achever, à peine sorti des langes de l’enfance, il est tombé. Où sont les agitations ardentes, les élans généreux, les sentiments et les pensées jeunes, élevés, tendres, hardis ? Où sont les désirs infinis de l’amour, et la soif de la science et du travail, et la terreur du mal et de la honte ? Et vous, illusions mystérieuses, vous, apparitions d’une vie qui n’est point celle de la terre, vous, rêves de la sainte poésie ? (Alexandre Pouchkine, <em>Eugène Onéguine</em>, VI, 36 (1826) ; dans <em>Revue nationale et étrangère</em>, tome XIII-50, juin 1863, p. 311).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Aline : « Quelle vilaine chose que la vie quand on est vieux ! » (Alexandre Pouchkine, <em>Eugène Onéguine</em>, VII, 42 (1827) ; dans <em>Revue nationale et étrangère</em>, tome XIII-51, juillet 1863, p. 479).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Heureux celui qui a été jeune dans sa jeunesse ; qui a mûri au temps de la maturité ; qui a su résister au refroidissement progressif qu’apporte la vie. (Alexandre Pouchkine, <em>Eugène Onéguine</em>, VIII, 10 (1830) ; dans <em>Revue nationale et étrangère</em>, tome XIII-51, juillet 1863, p. 484).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Il est triste de penser que la jeunesse nous a été donnée en vain ; que, trompée à chaque pas, elle nous a trompés nous-mêmes ; que nos plus nobles désirs, que nos rêves les plus généreux, ont été corrompus aussi soudainement que les feuilles des arbres l’ont été au souffle de l’automne. Il est insupportable pour un homme de ne voir devant lui qu’une longue file de dîners ; de ne plus considérer la vie que comme une cérémonie à effectuer, et de marcher sur les traces de la foule disciplinée, sans partager avec elle ni aucune de ses opinions, ni aucune de ses passions. (Alexandre Pouchkine, <em>Eugène Onéguine</em>, VIII, 11 (1830) ; dans <em>Revue nationale et étrangère</em>, tome XIII-51, juillet 1863, p. 484-485). <img id="media-6039945" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://dernieregerbe.hautetfort.com/media/01/00/1779463237.jpg" alt="pouchkine,aphorismes,oeuvres,pléiade" /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Le tsar : « La populace abhorre le pouvoir des vivants. Elle n’aime que les morts. […] Voilà la populace et sa faveur ! Sème l’amour, tu récoltes la haine. » (Alexandre Pouchkine, <em>Boris Godounov</em> (1825), scène 7 ; Pléiade, 1973, p. 126).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Chouïski : « Mais tu connais l’absurde populace, / Si versatile et si superstitieuse, / Livrée à ses instincts, instable, obscure, / Capable de tourner au moindre vent, / Obéissante à toute suggestion, / Aveugle et sourde pour la vérité, / Les fables, les ragots sont sa pâture, / Et l’impudence a le don de lui plaire. » (Alexandre Pouchkine, <em>Boris Godounov</em> (1825), scène 10 ; Pléiade, 1973, p. 141).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Le tsar : « Oui, quand tu veux garder en main le peuple, / Il faut sérénité et vigilance. / C’était déjà l’avis du tsar Ivan, / Dompteur d’émeutes, et sage autocrate. / Son cruel petit-fils pensait de même. / Le peuple est insensible à la bonté. / Fais-lui du bien – attends l’ingratitude. / Torture-le – et rien n’ira plus mal. » (Alexandre Pouchkine, <em>Boris Godounov</em> (1825), scène 20 ; Pléiade, 1973, p. 174).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Le tsar à son fils : « Sois rigoureux dans le respect des rites. / Sois taciturne, car la voix du tsar / Ne doit pas retentir à tout propos. / Parfois, comme une cloche magistrale, / Elle vient annoncer un grand malheur / Ou une grande joie. Et c’est assez… / Mon cher enfant, tu approches de l’âge / Où le désir vient nous fouetter le sang. / Préserve-toi, garde ta pureté, / Et ta pudeur orgueilleuse et secrète. / Celui qui jeune, donne libre cours / À ses instincts, aux voluptés du vice, / Devient, plus tard, morose et sanguinaire / Et son esprit se voile et s’assombrit. / Dans la famille tiens toujours la tête. / Honore ta mère, mais règne seul. » (Alexandre Pouchkine, <em>Boris Godounov</em> (1825), scène 20 ; Pléiade, 1973, p. 177).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Ibrahim : « Le monde frivole traque en réalité implacablement ce qu’il permet en théorie. » (Alexandre Pouchkine, <em>Le Nègre de Pierre le Grand</em> (1827), ch. 2 ; Pléiade, 1973, p. 204).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Suivre les pensées d’un grand homme est la plus captivante des études. (Alexandre Pouchkine, <em>Le Nègre de Pierre le Grand</em> (1827), ch. 3 ; Pléiade, 1973, p. 208).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Korsakov : « La comtesse ? Elle a naturellement été, au début, très chagrinée de ton départ ; ensuite, celà va de soi, elle s’est peu à peu consolée et elle a pris un nouvel amant. […] Est-ce que celà te paraît étrange ? Ne sais-tu pas qu’un long chagrin n’est pas dans la nature humaine, et surtout féminine ? » (Alexandre Pouchkine, <em>Le Nègre de Pierre le Grand</em> (1827), ch. 3 ; Pléiade, 1973, p. 210).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Ibrahim : « Peut-on croire à l’amour ? Existe-t-il dans le cœur frivole de la femme ? » (Alexandre Pouchkine, <em>Le Nègre de Pierre le Grand</em> (1827), ch. 5 ; Pléiade, 1973, p. 225).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Orlik : « Avec une biche tremblante / Atteler un vieux destrier / Est une absurdité criante. » (Alexandre Pouchkine, <em>Poltava</em>, II (1829) ; <em>Œuvres poétiques</em>, L’Âge d’homme, tome I, 1981, p. 499). <a href="#_ftn3" name="_ftnref3">[3]</a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Vladimir : « Je n’ai jamais pu voir sans affliction l’abaissement de nos lignées historiques ; personne chez nous n’en fait cas, à commencer par ceux qui leur appartiennent. » (Alexandre Pouchkine, <em>Un roman par lettres</em> (1829), VIII ; Pléiade, 1973, p. 243).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;">. Vladimir : « J’ai imaginé l’autre jour une légende pour le portrait de la petite princesse Olga […] : <em>Sotte comme la vérité, insipide comme la perfection</em>. À moins de dire peut-être : <em>Insipide comme la vérité, sotte comme la perfection</em>. L’un et l’autre ont l’air d’une pensée. » (Alexandre Pouchkine, <em>Un roman par lettres</em> (1829), X ; Pléiade, 1973, p. 247).</
Soundandfuryhttp://talememore.hautetfort.com/about.htmlLa reine du sabbattag:talememore.hautetfort.com,2019-03-24:61385852019-03-24T22:48:00+01:002019-03-24T22:48:00+01:00 Le maître et Marguerite , Mikhaïl Boulgakov Depuis le temps que je...
<h2><em><img id="media-5971125" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://talememore.hautetfort.com/media/02/02/2754947040.jpg" alt="boulgakov, marguerite, maitre, diable, folio" /><span style="color: #ffffff; background-color: #800000;">Le maître et Marguerite</span></em><span style="color: #ffffff; background-color: #800000;">, Mikhaïl Boulgakov</span></h2><p style="text-align: justify;">Depuis le temps que je devais me lancer, avec les écrivains russes! Certes, pas de coup de foudre, mais une intense sensation de lire exactement ce que je devais lire. </p><p style="text-align: justify;">C'était assez baroque comme expérience... Les personnages principaux, à savoir le Maître, écrivain, auteur d'une oeuvre sur Ponce-Pilate qui ne rencontre pas le succès et Marguerite, femme mariée avec laquelle il entretient une liaison, n’apparaissent que très tard et n'apportent pas une grande valeur ajoutée. </p><p style="text-align: justify;">On nous annonce une femme qui pactise avec le diable pour sauver son mec. J'ai lu Faust il y a vingt ans, je n'en ai aucun souvenir - c'était trop tôt et trop ardu - mais je m'attendais à quelque chose dans ce style. Or ce récit se laisse bien lire, il est accessible, si on arrive à faire abstraction de l'avalanche de notes et de références culturelles au diable dans la peinture, la littérature, etc. </p><p style="text-align: justify;">En revanche, il faut accepter d'être dans un foutoir complet. Le récit tient quand même plutôt de la farce et il est passablement décousu. Pas décousu. Sautillant? Erratique. Le diable n'est pas bien effrayant. Le ton pas bien sérieux. Si vous espérez après l'histoire d'amour vous risquez aussi d'être déçu·e. Les deux protagonistes débarquent tard et le trip "sorcière" de Marguerite n'a pas été le meilleur morceau. </p><p style="text-align: justify;">Non, moi, ce que j'ai aimé, c'est l'équipe de Bad guys qui accompagnent le diable. Chacune de leur sortie en public est un petit bijou. En tête de mon classement, le gros chat horripilant, d'une incroyable mauvaise foi, menteur et succeptible. ça c'est un personnage ! Et la scène dans le théâtre, aussi. Rien que pour ça le livre vaut le détour. </p><p style="text-align: justify;">Étrangement, alors que le sujet religieux n'est clairement pas ma tasse de thé, j'ai aussi un faible pour le récit dans le récit - même si je ne sais trop ce qu'il fichait là. Il m'a émue, ce Ponce Pilate. </p><p style="text-align: justify;">En résumé : belle écriture, trame du récit déstabilisante, humour (russe?).</p><p> </p>
Solkohttp://solko.hautetfort.com/about.htmlMarx en nain de jardintag:solko.hautetfort.com,2017-08-13:59709782017-08-13T13:45:00+02:002017-08-13T13:45:00+02:00 J’ai grandi dans un immeuble comme celui-ci. Sauf qu’il n’était pas en...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Century, serif; color: #000000;">J’ai grandi dans un immeuble comme celui-ci. Sauf qu’il n’était pas en URSS, mais à Bron Terraillon, dans une banlieue lyonnaise en partie, depuis, islamisée. Ma mère n’avait pas « les moyens » comme on disait à l’époque, de s’offrir un petit pavillon. J’ai donc été très tôt initié aux charmes du HLM de banlieue, celui qu’on rêve de quitter à jamais le soir au balcon, en fumant sa clope devant la lune.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5672084" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/00/01/80951656.JPG" alt="DSCN0780.JPG" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5672086" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/02/01/3788659737.JPG" alt="DSCN0677.JPG" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Century, serif; color: #000000;">Marx en nain de jardin : dirais-je que ça me fait plaisir ? Pour quitter ma banlieue, à l’époque, il fallait avoir un bon livret : au lycée du Parc en 1973, alors que je croyais échapper aux rets de l’égalitarisme, du féminisme, du socialisme, et de tout ce qui faisait autorité sous l’influence des philosophes imposteurs qui régnaient en maître à l’ENS, c’est le Manifeste du Parti Communiste que j’ai dû avaler. Marx, Lénine, Staline, résidus dorénavant épars sur la pelouse d'un parc moscovite…</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5672087" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/00/00/3630457276.JPG" alt="DSCN0682.JPG" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Century, serif; color: #000000;">En réalité la pensée marxiste dont se saoulaient à l’époque les fistons soixante-huitards d’une bourgeoisie française corrompue ne m’a jamais enflammé l’esprit : il me fallait certes en comprendre les mécanismes ; mais c’est Dieu que je cherchais, Dieu qu’on ne peut arracher du cœur des hommes aussi facilement que cela. J’ai donc été logiquement aspiré à l’époque, comme beaucoup de ma génération, vers l’orientalisme le plus niais : l’hindouisme, le bouddhisme et leurs multiples dérivés plus ou moins douteux. Je ne remets pas en cause la croyance de ces gens : ils croient sincèrement en leurs dieux, mais ne comprennent pas en leurs cultes la nature véritable de Dieu, qui est <em>charité</em>, et que nous avons nous mêmes bien oubliée...</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5672100" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/01/01/406101817.jpg" alt="wpid-photo-16-mars-2013-1133.jpg" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Century, serif; color: #000000;">Si je raconte cela aujourd’hui, c’est pour m’expliquer par quel processus la Russie, bien que j’aie lu sa littérature, a été si longtemps occulté de mon esprit : la Russie, c’était l’URSS ; or Delhi et Kuala Lumpur me donnaient l’impression d’être de la même planète quand Moscou était d‘une autre. Même chose avec l’Amérique ou l’Afrique : pas de grand dépaysement à New York ou Kansas City, et guère plus à Abidjan ou Cotonou... Mais à Domodedovo : le mur est tombé <em>pour moi</em>, intérieurement. Les gens qui n’ont pas connu le monde d’avant la chute du Mur ne pourront pas vraiment se représenter cela.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5672093" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/02/01/2895944960.JPG" alt="DSCN0716.JPG" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Century, serif; color: #000000;">En visitant la cuisine reconstituée que le couple Boulgakov partageait avec tant d‘autres dans ce fameux appartement communal dont la promiscuité l'a tant fait souffrir, je vois bien que les hommes ne sont pas faits pour vivre sous la surveillance constante des uns des autres. Cela entraîne la délation, la haine, les mesquineries et le crime. À moins d‘être <em>prochains</em> véritablement, dans un monastère, tous sous le regard de Dieu. Le bolchévisme, qui nia si radicalement Dieu, n'a pu que générer l’enfer. Sous nos allures libertaires, nous sommes en train de tomber dans cet excès, avec notre pensée unique et notre diktat du métissage et du <em>vivre ensemble</em>. La laïcité à la française, avec sa manière de tolérer toutes les religions, se trompe sur la nature de Dieu et sous-estime le danger de construire une société sans Lui. C’est un concept <em>avale tout</em>, qui finira par s’avaler lui-même. Les Russes ont compris cela, qui reconstruisent leurs églises et leurs monastères partout où les communistes les avaient détruits. En voici une pour finir, de 61 mètres de haut, flambant neuve, non loin du monastère Stretensky et de la prison de Loubianka Elle est dédiée aux martyrs et confesseurs de l'Eglise orthodoxe du XXe siècle. :</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5672097" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/01/01/199710352.JPG" alt="DSCN0494.JPG" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5672103" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/01/00/914849568.JPG" alt="moscou,marx,boulgakov" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5672104" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/00/01/2225578800.JPG" alt="moscou,marx,boulgakov" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5672105" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/02/02/3199058496.JPG" alt="moscou,marx,boulgakov" /></p>
Solkohttp://solko.hautetfort.com/about.htmlCe que je verrai à Moscoutag:solko.hautetfort.com,2017-07-14:59631112017-07-14T16:27:00+02:002017-07-14T16:27:00+02:00 « Salut aux ouvriers de l'Ouest ! » Telle est la première...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; color: #000000;">« Salut aux ouvriers de l'Ouest ! »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="color: #000000;">Telle est la première phrase qu'Henri Béraud remarqua en 1925</span> <span style="color: #ff0000;"><a style="color: #ff0000;" href="http://solko.hautetfort.com/archive/2009/03/02/1925-beraud-chez-les-soviets1.html">à son arrivée en <em>Russie soviétique</em></a></span>,<span style="color: #000000;">(1) par ce qu'on appelait alors <em>le train rouge</em>, à savoir le transsibérien. Le fleuve a coulé depuis, comme le souligne avec humour Poutine dans les quatre heures de conversation avec Olivier Stones diffusées récemment.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; color: #000000;">En 1925, on mettait déjà deux jours pour atteindre la capitale lettone (« encore un changement de monnaie », note Béraud, en relevant que « tous ces pays pauvres font sonner des pièces d‘argent qu’il nous faut bel et bien acheter au prix du dollar » Puis il rajoute : « il est probable que les financiers ont une explication sans réplique »).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; color: #000000;">Après avoir passé le lendemain « les portes de l’énigme » (la frontière russe), on traversait durant dix heures une forêt « de mélèzes et de bouleaux » pour arriver, « au matin au deuxième jour » en gare de Moscou. Dimanche prochain, assurément, tout sera plus rapide. En quelques heures, je devrais, si Dieu le permet, passer de l’aéroport Saint Exupéry à celui de Domodedovo.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; color: #000000;">À peine arrivé à Moscou, « dans son impatience à se mêler à la vie populaire », le journaliste lyonnais se jette dans un tramway. Le silence qui y règne l’impressionne. A train lent, sous un soleil de plomb, il regagne son hôtel, le <em>Bolchaïa Moskowshaïa</em> place Voskressenkaia, « un ancien hôtel de premier ordre que le Gouvernement vient de rouvrir pour le service des étrangers <em>». Pouvait-on rêver mieux</em> ? écrit-il ironiquement…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; color: #000000;">Impossible, à présent, de songer au tramway moscovite sans que l’ombre <em>surnaturelle</em> de Boulgakov ne se penche derrière mon épaule. Ce dernier, paraît-il, n’aimait pas les tramways à cause du crissement de leurs freins sous ses fenêtres, juste à côté de son appartement : Ils sont « bondés, étouffent les gens, serrés sur les rails. Les gens sont suspendus sur les ailes et les marchepieds, comme des lapins ». Celui qui décapite Berlioz, au début du <em>Maître et Marguerite</em>, n’aurait jamais existé, en tout cas, aucune ligne ne fut jamais installée sur la rue Bronnaïa ni au tournant du passage<em> Ermolaïevski</em>, là où vola en éclat au chapire 3 du célèbre roman la tête coupée de Berlioz. J’irai sans doute humer l’air de l’Étang des Patriarches et visiter l’appartement fantastique de Boulgakov, même si le côté <em>Harry Potter</em> que prend dorénavant l’engouement autour de cet écrivain m’agace pas qu’un peu. Nul besoin de dresser un culte aux grands écrivains. Les lire et les aimer suffit.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; color: #000000;">Avec moi, j’emporterai le <em>Maître et Marguerite</em> ainsi que <em>Ce que j’ai vu à Moscou</em> de Béraud. Mais le Moscou des années 20/30, celui de <em>l’Ouvrier et la kolkhozienne</em> ne m’intéresse que modérément. Celui de la conquête spatiale, qui s’ensuivit, guère plus. A tel point que j'en suis encore à me demander ce que nous sommes allés faire, fichtre, sur la lune... Je ne snoberai ni le Kremlin ni la galerie Tretiakov, bien sûr. De pures merveilles y sont logées. Mais le Moscou qui me motive le plus n’est pas non plus celui des tsars. Celui que je cherche c’est celui des Vieux croyants. Dans ma besace, donc, je glisserai en dernier (pour qu’il s’y trouve en premier) les <em>Récits d’un pèlerin russe</em>, écrit par un anonyme, et <em>sa petite prière du cœur</em>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; color: #000000;">Ce que je verrai à Moscou, je ne le sais pas encore…</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-5659495" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/01/00/2589623590.jpg" alt="Boyaryna_Morozova_by_V.Surikov_(1884-1887,_Tretyakov_gallery).jpg" /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;">Vassili Sourikov La<em> Boyarine Morozova,</em> qui représente le moment culminant de la persécution des vieux-croyants</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"> </span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;">(1) Henri Béraud, <em>Ce que j'ai vu à Moscou</em>, Ed. de France, 1925</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;">(2) Boulgakov, <em>Le Maître et Marguerite</em>, 1932,</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;">(3) <em>Récis d'un pélerin russe</em>, Albin Michel</span></p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlLe cœur du Système...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2017-02-16:59106762017-02-16T10:00:00+01:002017-02-16T10:00:00+01:00 Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Slobodan Despot , cueilli...
<p>Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de <strong>Slobodan Despot</strong>, cueilli dans la lettre d'<a href="http://antipresse.tumblr.com/"><em>Antipresse</em></a> et consacré à ce système dont il est de bon ton de nier l'existence... <span style="font-size: 10pt;">Ecrivain et éditeur, Slobodan Despot est l'auteur de recueils de chroniques mordantes, comme <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2010/10/21/despotica.html"><em><strong>Despotica</strong></em></a> (Xénia, 2010) et <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2014/05/17/la-fin-du-monde-se-fait-attendre.html"><em><strong>Nouvelleaks</strong></em></a> (Xénia, 2015), et d'un merveilleux petit roman intitulé <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2015/11/11/le-miel-5714594.html"><em><strong>Le Miel</strong></em></a> (Gallimard, 2014).</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5566292" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/00/2583669813.jpg" alt="Système.jpg" /></p><p></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><strong>Le cœur du Système</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><em>«La propagande sert davantage à nous justifier nous-mêmes qu’à convaincre les autres; plus nous avons de raisons de nous sentir coupables, et plus fervente sera notre propagande.»</em> (Eric Hoffer, <em>The True Believer: Thoughts on the Nature of Mass Movements</em>)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Dans <em>Le Maître et Marguerite</em>, le chef-d’œuvre de Mikhaïl Boulgakov, le Diable apparaît en personne sous la cape du magicien Woland. Le Diable est joueur: il s’amuse à tester la vanité et la crédulité des hommes. Et il sait qu’il n’est d’humains plus crédules que les incrédules de métier. C’est ainsi que son premier interlocuteur, Berlioz, vedette littéraire du Moscou soviétique et athée militant, finira décapité par un tramway, exactement comme le magicien le lui a prédit. Ah! S’il avait un seul instant pris au sérieux l’existence du Tentateur qui venait, justement, de lui offrir une cigarette…</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10pt;">Des blagues à ne pas faire en société</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><em>«Qu'est-ce que le Système?» me demandent sans cesse les idiots utiles du Système.</em> (Tweet, 5.2.2017)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Nous sommes témoins d’une plaisanterie semblable lorsque nous parlons du «Système». Il m’arrive ainsi de lancer des aphorismes à ce sujet dont les échos sont connus d’avance: «Complotiste!», me répliquent aussitôt des sceptiques venus de divers horizons culturels et politiques, mais qui ont généralement en commun un binôme de caractéristiques paradoxal: d’un côté, la foi dans le rationalisme et le «fact-checking», et de l’autre des convictions morales et politiques d’une naïveté extrême. Ils s’attribuent à la fois une haute capacité de discernement, une mission de «vigilance citoyenne» et une position critique vis-à-vis du pouvoir. Dans le langage ras-du-sol des <em>services</em>, ce sont de parfaits <em>idiots utiles</em>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">L’idiot utile est celui qui croit qu’il ne <em>croit</em> pas ce qu’il croit, mais qu’il le <em>sait</em>. Que sa subjectivité n’y est pour rien. Que sa connaissance ne lui vient pas par un quelconque canal d’influence ou d’endoctrinement, mais de la vérité des choses elle-même. Sans filtre. Sans intermédiaire. Sans diable ni <em>système</em>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le Système, selon eux, n’existe pas. Ou, s’il existe, il n’a ni malice ni intention particulière. Il fait partie du paysage comme le climat ou la course des astres et obéit aux décrets des institutions comme la charrue au laboureur. Ce qui existe, pour cette catégorie d’esprits, c’est l’«Antisystème», à savoir tous ces milieux étranges et «sulfureux» qui, sous couvert de «résistance» contre un spectre de leur invention, complotent pour renverser la démocratie. Quelquefois, souvent même, ces innocents décrètent que le Système, c’est justement ça: l’Antisystème. Tout comme les étiquettes, les causes et les effets s’intervertissent facilement. Pour que l’«Antisystème» soit moralement condamnable, pour qu’on puisse le censurer et le liquider sans états d’âme, il est nécessaire que sa cause soit une illusion. Mais entre ces deux termes, lequel découle de l’autre? La nécessité de bâillonner l’opposition à cause de ses mensonges, ou la nécessité de prouver que ses vues sont des mensonges afin de la bâillonner?</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10pt;">C’est celui qui dit qui est!</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><em>Les comploteurs dénoncent les complotistes. Quoi de plus normal?</em> (Tweet, 31.1.2017)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Et de même: où se situe le crime de <em>complot</em>, si complot il y a? La divulgation massive, par WikiLeaks, des e-mails de Mme Clinton et de son entourage montre que la direction du parti Démocrate avait été accaparée par des gens qui, littéralement, passaient leur temps à comploter en coulisses: contre la Libye, pour la destruction de l’enseignement et de la conscience civique, pour les intérêts du complexe militaro-industriel, et j’en passe. <em>Le déchaînement même du milieu médiatico-politique face à cette divulgation montre que les tractations secrètes avec des agents d’influence sans investiture démocratique sont un mode de gouvernement admis et protégé.</em> Ainsi le complot a-t-il été attesté comme une réalité indiscutable et omniprésente par ses protagonistes et défenseurs mêmes! Mais par un extraordinaire renversement rhétorique, le crime de complot a été rejeté sur ceux qui, justement, le dévoilaient au grand jour — ainsi que sur leurs hypothétiques alliés russes (car le mot «russe» est un utile déclencheur réflexe qui associe immédiatement à l’espionnage, à la propagande et à la désinformation). En effet, le seul moyen de berner le public et de détourner son attention du complot <em>indiscutable</em> qu’il avait sous les yeux était de pointer du doigt un complot bien plus menaçant, d’autant plus menaçant qu’on ne pouvait en montrer qu’une ombre: celui liant Poutine à Trump via Julian Assange!</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Et voici donc les comploteurs devenus complotistes à leur tour en dénonçant le complot des complotistes visant à faire éclater leur propre complot!</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">On pourrait étendre ce jeu de miroirs à l’infini. Ce qu’il reflète fondamentalement est très simple et vieux comme le monde: les rapports de force entre l’ordre établi et l’opposition, entre le discours du pouvoir et sa contestation. <em>Selon que vous serez puissant ou misérable,/Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir</em>, résumait sobrement La Fontaine dans «Les Animaux malades de la peste». Ou Blaise Pascal, dans ses <em>Provinciales</em>, s’adressant à ses adversaires jésuites d’une mauvaise foi criante: «Vous êtes quatre-vingt docteurs, mes bons Pères, et je suis seul. Vous avez forcément raison!» (Je cite de mémoire.)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Voilà donc le billard à mille bandes réduit à un vulgaire jeu de quilles: celui qui tient en main la grosse boule est en position de faucher les autres, un point c’est tout. Or, quoi qu’il arrive, la main qui tient la boule est celle du Système. Les quilles peuvent être blanches, jaunes, vertes ou rouges, elles peuvent être «de gauche» ou «de droite», mais le choix à l’échelon des existences se ramène à cela: il y a ceux qui lancent la boule et ceux qui attendent d’être fauchés ou épargnés par le projectile.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10pt;">Pourquoi tous ces faisceaux?</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><em>«Une intelligentsia dominante, que ce soit en Europe, en Asie ou en Afrique, traite les masses comme une matière première qu’on peut soumettre à expérimentation, manipuler et gaspiller à volonté.»</em> (Eric Hoffer, <em>The Temper of Our Time</em>, 1967)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le mot <em>système</em> vient du verbe grec <em>systeô</em>, qui signifie attacher ensemble, entrelacer. En politique, le système est souvent représenté par des faisceaux: les convergences d’énergies <em>tenues ensemble</em> par le pouvoir central. On pense machinalement à Rome ou au fascisme italien. On oublie que ces mêmes <em>faisceaux</em> sont aussi sur les <a href="http://t.umblr.com/redirect?z=http%3A%2F%2Fwww.elysee.fr%2Felysee%2Fimages%2Flogo.svg&t=YWJmMWY1MDcyMDExMmY5NzFkZjgyZDcyNGZiNzYwMDA1OWE3NjRiOCw4MmllYkNpNQ%3D%3D&b=t%3ANmI7rqH3eKX1JTixDZ6xMQ&p=http%3A%2F%2Fantipresse.tumblr.com%2Fpost%2F157163763163%2Fle-cœur-du-système&m=1">armoiries de la présidence française</a>. Le Système, c’est le <em>fascisme</em> absolu, l’ordre en soi, tel qu’il se maintient et se perpétue, abstraction faite de l’idéologie et des justifications qu’il se donne. Il prend de plus en plus d’autonomie à mesure que la société humaine se technicise et se complexifie, en cela même qu’il exclut les impondérables du facteur humain tels que le libre arbitre, le bon vouloir, la vindicte ou la clémence.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La meilleure définition du mot tel qu’il nous intéresse ici a été donnée par Pontus de Thyard au XVIe siècle: <em>«Ensemble dont les parties sont coordonnées par une loi»</em>. La loi est au centre. Le Système règne quand aucune volonté humaine, aucune loi morale ne peut se hisser <em>publiquement</em> au-dessus de la loi écrite. Sur le plan <em>officieux</em>, il en va tout autrement: plus la <em>loi</em> publique est rigoureuse, et plus les dérogations octroyées aux satrapes sont généreuses. Plus le <em>commun</em> est jugulé, et plus la <em>nomenklatura</em> s’auto-absout. Il suffit d’observer la classe politique pour s’en convaincre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Encore faut-il que ce que nos yeux voient puisse — ose — remonter jusqu’au cerveau et que celui-ci en tire des conclusions. C’est une étape que le Système s’emploie à désactiver en criblant de tabous le discours public avec l’aide cruciale du dispositif de l’instruction et des médias. Il aura fallu un dressage rigoureux pour enseigner aux consciences contemporaines à craindre l’invocation même du «Système» et à censurer ceux qui en parlent. La <em>crédulité</em> est l’un des éléments clefs de ce dressage. On apprend à admettre n’importe quelle affirmation, pourvu qu’elle vienne d’une source <em>autorisée</em>. Par exemple, qu’une simple grippe saisonnière est une menace pour l’humanité ou qu’un avion de ligne détourné par des pilotes amateurs peut faire crouler un gratte-ciel sans même le toucher. Cette crédulité implique à la fois de l’ignorance (en matière scientifique et logique) et de l’obéissance. Ce qui, à l’aube de la conscience éclairée, était considéré comme des tares à déraciner est devenu aujourd’hui des vertus «démocratiques» que les ingénieurs sociaux entretiennent.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><em><a href="http://t.umblr.com/redirect?z=http%3A%2F%2Flog.antipresse.net%2Flink%2Fwikileaks-des-citoyens-ignares-et-obeissants&t=MGY1Y2QxYTAyMGE1NzZlMGYwZGNhNjdiM2VlMjM1MjNlNjZiZGM5Miw4MmllYkNpNQ%3D%3D&b=t%3ANmI7rqH3eKX1JTixDZ6xMQ&p=http%3A%2F%2Fantipresse.tumblr.com%2Fpost%2F157163763163%2Fle-cœur-du-système&m=1">«Nous avons tous été assez satisfaits de dégrader le gouvernement, de laisser tomber le civisme et en général de conspirer à produire des citoyens ignares et obéissants»</a></em> écrivait ainsi en mars dernier Bill Ivey, le «monsieur Culture» de Bill Clinton, à John Podesta, le chef de campagne de Mme Clinton. Ces agents d’influence étaient encore, en mars 2016, ceux qui tenaient la boule du jeu de quilles. Ils étaient au cœur du système, si certains de leur domination qu’ils se permettaient des aveux écrits qu’une personne avisée hésiterait à livrer même à l’oreille d’un ami. Ils ne pouvaient imaginer que, huit mois plus tard, ils se retrouveraient à la place des quilles.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Ils n’y sont pas du reste, le Système ayant engagé une guerre totale contre ce président indésiré que les médias ne nomment jamais «l’homme le plus puissant du monde» ainsi qu’ils le faisaient avec tous ses prédécesseurs.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le Système est impersonnel, même s’il a un ample personnel à son service et même s’il confère à l’élite de ce personnel des pouvoirs dont les rois et les tyrans de jadis ne disposaient pas. L’erreur de ceux qui le contestent (et la technique de ceux qui veulent en détourner l’attention) est de le <em>personnaliser</em>: de réduire des lois générales et des mécanismes à des individus et à des traits de personnalité. Les gouvernements combattus par le Système sont systématiquement réduits à des <em>régimes</em>, et les régimes eux-mêmes à la seule figure de leur chef (Kadhafi, Saddam, Assad, Poutine…); cependant que les «Antisystème» s’acharnent à identifier derrière le mécanisme des «tireurs de ficelles» dont l’existence ou non n’a aucune importance.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Lorsque l’action personnelle commence à compter réellement, c’est qu’on se trouve dans un système de pouvoir individualisé et donc, déjà, en marge du Système. La personnalité de l’ivrogne Juncker n’a pas plus de poids dans l’Union soviétique européenne que celle de l’ivrogne Eltsine n’en avait dans l’URSS finissante, deux systèmes inhumains en fin de course. L’opposition sourde et poltronne du pauvre Obama aux agissements de son propre appareil n’a en rien freiné l’emballement général. Mais le fait même que la personnalité de Vladimir Poutine infléchisse le cours de son histoire montre que la Russie est sortie, en partie, de l’orbite du Système.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une autre erreur courante consiste à prêter au Système une idéologie. Le Système n’a pas d’idéologie: il se sert en opportuniste de celle qui, à un moment donné, le plus à même de consolider et d’étendre son empire. Il optera naturellement de préférence pour des idéologies collectivistes, globalistes et légiférantes. Le Système est en soi un appareil de soumission. Il exige de chaque individu, à tous les échelons, une soumission plus ou moins étendue et accorde en échange la protection, la sécurité et des privilèges. D’où son alliance naturelle avec l’Islam, qui est la <em>Soumission</em>, si l’on peut dire, à l’état natif. D’un côté comme de l’autre, la Loi balaie les particularités humaines, les raisons individuelles et surtout ces «lois non écrites» d’Antigone qui, à travers les siècles, ont toujours dissuadé notre propre civilisation de se transformer en un mécanisme totalitaire.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10pt;">L’humain contre l’androïde</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><em>Ne jamais nommer le Système: c'est le meilleur service à lui rendre. Persée ne pouvait croiser le regard de Méduse.</em> (Tweet, 10.12.2015)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Or ce que nous observons aujourd’hui dans nos aires est un bouleversement tectonique. L’évolution tranquille du Système vers ce mécanisme parfait <em>via</em> le perfectionnement technique couplé à la régression de l’humain a été bouleversée par une série d’événements politiques, mais aussi de prises de conscience psychologiques. Aux États-Unis, pour parler schématiquement, un <em>outsider</em> a réussi à prendre à revers le Système. Certes, M. Trump était une «huile» de premier plan de l’oligarchie américaine, mais le Système n’est pas réductible à l’oligarchie. Dans le cadre du Système, un juge vénal ou un journaliste illettré a la faculté de faire trébucher l’oligarque le plus puissant pour peu que son action serve le Système. Et non seulement Trump a-t-il réussi à enlever la présidence des États-Unis, mais encore s’emploie-t-il, depuis le premier jour de son mandat, à faire passer en force toute une série de mesures aussi perpendiculaires à la marche du Système que les bâtons qu’on met dans une roue.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Pour le dire encore plus schématiquement: l’administration Trump, comme l’État de Poutine, comme nombre d’autres insurrections décriées comme «populistes», s’emploie à enrayer la stratégie du Système dans son cœur même, laquelle consiste à abattre toutes les frontières établies par des communautés humaines conscientes (et donc des souverainetés volontaires) pour les remplacer par de nouveaux cloisonnements hermétiques dont lui seul, le Système, aurait les clefs: systèmes de sécurité et de contrôle total, omnisurveillance, dématérialisation documentaire et monétaire, puçage et traçage. Ce n’est pas un hasard si les milliardaires de la Silicon Valley — qui sont pourtant de sa classe sociale — montent en première ligne contre le nouveau président américain, aux côtés des patrons des médias de masse et des vedettes du show-biz, principaux organisateurs du décervelage et de la régression de masse.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">L’enjeu de la lutte qui se développe aujourd’hui sous nos yeux dépasse les visions et la mission de tous les gouvernants de ce siècle et du précédent. Cette lutte est l’aboutissement d’une longue évolution de la civilisation européenne, qui a mis entre les mains de l’humanité les outils de sa libération en même temps que ceux de son anéantissement. L’enjeu est le choix entre une société encore calquée sur des destinées humaines ou une «entité» gérée par un Système anonyme épaulé par la mince élite gérant l’ensemble des banques et des médias et les prêtres informatiques de la post-humanité.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10pt;">Coda</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">En ouverture de son ouvrage posthume (inédit en
GregDamonhttp://gregoiredamon.hautetfort.com/about.htmlLectures de plage, voyages de plage, brisures de plagetag:gregoiredamon.hautetfort.com,2015-08-15:56699242015-08-15T07:00:00+02:002015-08-15T07:00:00+02:00 ce casse-couilles de Geronimo cette greluche de Nadejda Kroupskaïa...
<p><span style="font-size: large;">ce casse-couilles de Geronimo</span></p><p><span style="font-size: large;">cette greluche de Nadejda Kroupskaïa</span></p><p><span style="font-size: large;">cet allongé de Lénine</span></p><p><span style="font-size: large;">ce troué de Charb</span></p><p> </p><p><span style="font-size: large;">cette mal épilée de Despentes</span></p><p><span style="font-size: large;">cet allumé de Kazantzakis qui devrait se passer le lyrisme à l'eau froide</span></p><p><span style="font-size: large;">cette piquée du supernez d'Amy Winehouse</span></p><p><span style="font-size: large;">ce tambourin de Serge Pey</span></p><p> </p><p><span style="font-size: large;">ce truc en marbre de Maïakovski </span></p><p><span style="font-size: large;">ce cardiaque de Boulgakov </span></p><p><span style="font-size: large;">ce magouilleur de Christophe Colomb</span></p><p> </p><p><span style="font-size: large;">j'ai dit je le redis</span></p><p><span style="font-size: large;">cet été</span></p><p><span style="font-size: large;">ce sera détente</span></p><p> </p>
la bouche plein de terrehttp://manoeuvres.hautetfort.com/about.htmlLa carte postale du jour ...tag:manoeuvres.hautetfort.com,2014-02-13:52975602014-02-13T12:00:00+01:002014-02-13T12:00:00+01:00 Un vision, celle d'Yvo Watts-Russel, encore influencé par Joy...
<p style="text-align: center;"><img id="media-4440646" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://manoeuvres.hautetfort.com/media/02/01/2293198178.jpg" alt="jeudi 13 février 2014.jpg" /></p><p><span id="fbPhotoSnowliftCaption" class="fbPhotosPhotoCaption" style="font-family: courier new,courier; font-size: small;" data-ft="{"type":45,"tn":"*G"}"><span class="hasCaption"><strong>Un vision, celle d'Yvo Watts-Russel, encore influencé par Joy Division, Pil et Wire, un label - 4ad -, une esthétique du son et de l'image qui, bien sûr, balbutie encore, mais qui n'en est pas moins présente, preuve en est avec ce quarante cinq tours des danois Sort Sol dont le texte quoique trop sobre et répétitif reste largement contrebalancé par un son digne des meilleures productions de Joy Di</strong><span class="text_exposed_show"><strong>vision, tout en profondeur, basse en avant, langueur tranchante de la guitare électrique, voix abyssale, rythme ralenti à l'excès, tant et tant qui font de ce Marble Station un des meilleurs titres de la nouvelle vague du début des années 80, période où une partie de la jeunesse occidentale se pare de noir, où Tito meurt activant le naufrage lent du vaisseau Yougoslavie. On retrouve toute l'ambiance de ces années dans un roman écrit de façon simple, mais qui n'en reste pas moins intéressant car il nous plonge dans deux décennies de l'histoire yougoslave : </strong><br /> <br /> "À Belgrade, on a jamais joué de meilleur rock qu'après la mort de Joseph Broz Tito. Avec son éternel amour et haine, Maria, mon copain Bané Yanovitch créait des groupes, très nouvelle vague, qui s'appelaient "Ombre acoustique", "Jeunes mais gros", "Estropiés par la peur" et, pour finir, "Lézards sauvages".<br /> Avec cette "nouvelle vague", se libéra dans notre ville un tel concentré d’enthousiasme, que même les statues s'étaient réveillées. Dans les rues de Belgrade. On pouvait entendre des claquements de dents fiévreux. Les yeux étincelaient. Je pouvais dire : Tout ceci est une chose qui m’appartient. Enfin ma ville m'appartient. C'est une chose qui fait partie de ma planète.<br /> Tout a commencé par la manière dont Bané Yanovitch saisit une médaille de la seconde guerre mondiale, pour acte de vaillance. Il ouvrir un briquet à essence et flamba une des agrafes. Il pinça fort un de ses mamelons et accrocha la décoration dans la chair nue. Il grinça des dents et dit : <br /> - Allons-y !<br /> C'est en ces termes qu'il exprimait son image d'artiste, de la façon la plus brève :<br /> 1) Je suis désespéré.<br /> 2) Je n'ai pas de copine.<br /> 3) Je ne sais pas faire de la musique.<br /> 4) Il y en a beaucoup qui le savent, mais il n'ont rien à dire.<br /> 5) Je veux dire quelque chose, mais j'ignore comment.<br /> ...<br /> L'idée me traversa que, précisément, c'était ça, la nouvelle vague belgradoise - une conquête de soi. Jamais de ma vie je n'avais vu Bané aussi sérieux. Il était le chef indien Cheval fou. Il était un derviche dans sa transe tournoyante. Bané tenait le micro à deux mains et, d'un pied, il marquait le rythme. J'ai ressenti de la fierté et de la jalousie. Il osait ce que ne n'avais jamais osé, moi. Il osait être ce qu'il était. Sur la scène, Bané était désormais un homme qui danse sur des charbons ardents. Il était désormais le prophète qui, d'un regard, ouvre les cieux et, de ses talons, fait jaillir des sources. De Bané se déversait de la fumée. <br /> De lui s’échappait la chose la plus merveilleuse et la plus terrible de l'univers. En l'observant au cours du concert, je compris que toutes les institutions de ce monde ne sont que des murs de protection élevés autour du <em>charisme</em>. Cette puissance prophétique a le pouvoir de métamorphoser un désert en oasis, celui de faire se relever les infirmes, de mettre en fureur les indolents, de remplir les yeux de larmes.<br /> Le projecteur changea de couleur, Bané également. Maintenant, il était vert, semblable à un esprit du peyotl. Était-ce l'homme auprès de qui j'avais grandi? Des fourmillements descendirent le long de mon dos lorsque Maria, en courant, fit son apparition sur scène, avec son saxophone. Elle aussi, elle s'était métamorphosée.<br /> Bané était fier de lui et tragiquement grave. Sa poitrine, portant la médaille pour acte de bravoure, se gonflait. De la sueur ruisselait le long de ses tempes. Il ne chantait plus. il regardait Maria, c'est tout. Elle leva le saxophone et souffla. Et ce fut comme lorsque Béhémoth siffla, dans le <em>Maître et Marguerite</em>. Elle souffla et un vent terrible se leva. Elle souffla et les rideau flottèrent. Elle souffla dans les voiles de nos âmes. Une énorme bourrasque nous emporta. Maria se tordait en arrière, pareille à un marin sur un voilier et le timbre du saxophone nous soulevait. La salle remplie d'une foule qui exultait était devenue le vaisseau du Hollandais Volant. Maria soufflait das les voiles d'un vaisseau qui survolait la ville et le monde. Tous, nous avions la certitude qu'ensemble nous allions nous <br /> envoler vers un univers qu'habitent des méduses urticantes, des géants et les esprits du peyotl."</span></span></span></p>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlSevragetag:theatrummundi.hautetfort.com,2012-09-08:48274132012-09-08T22:52:00+02:002012-09-08T22:52:00+02:00 – Profession ? –...
<p style="text-align: center;"><img id="media-3737064" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/02/1198222444.jpg" alt="littérature,roman,poésie,boulgakov,le maître et marguerite,poésie,art officiel" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"> </span><strong style="text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"> </span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><strong><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"> </span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><strong><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;">– Profession ?</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><strong><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;">– Poète, répondit Ivan, sans savoir pourquoi, à contrecœur.</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><strong><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;">L’inconnu parut navré.</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><strong><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;">– Ah ! Je n’ai vraiment pas de chance ! s’écria-t-il, mais il se reprit aussitôt, s’excusa, et demanda : Et quel est votre nom ?</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><strong><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;">– Biezdomny.</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><strong><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;">– Hé ! hé ! ricana l’autre avec une grimace.</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><strong><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;">– Eh bien quoi, mes vers ne vous plaisent pas ? demanda Ivan avec curiosité. </span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><strong><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;">– Ils me font horreur.</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><strong><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;">– Et lesquels avez-vous lus ?</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><strong><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;">– Mais je n’ai jamais lu aucun vers de vous ! s’exclama nerveusement le visiteur.</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><strong><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;">– Alors, comment pouvez-vous dire… ?</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><strong><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;">– Mais enfin, qu’est-ce que c’est que ça ? dit l’inconnu. Comme si je n’en avais pas lu d’autres (1). D’ailleurs, qu’est-ce que c’est… des merveilles ? Bon, je suis prêt à vous croire sur parole. Vos vers sont bons, allez-vous me dire ?</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><strong><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;">– Ils sont monstrueux ! dit abruptement Ivan, avec courage et sincérité.</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><strong><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;">– N’écrivez plus ! implora le visiteur.</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><strong><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;">– C’est promis, juré ! répondit Ivan, solennel.</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><strong><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;">Cette promesse fut scellée d’une poignée de main, mais à ce moment on entendit des pas légers et des voix étouffées dans le couloir.</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><strong><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"> </span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><strong><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"> </span></strong></span></p><p class="MsoListParagraph" style="margin-left: 0cm; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><!--[if !supportLists]--><strong>(1)<span style="font-weight: normal; font-size: 7pt;"> </span></strong><!--[endif]--><strong>Commentaire malicieux de la situation littéraire des années 30 qui voient la multiplication d’œuvres de commande, stéréotypées, toutes semblables dans leur platitude. [Note du traducteur (Claude Ligny) ou de l’éditeur (Marianne Gourg)]</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><strong><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"> </span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><strong><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;">Boulgakov, Le Maître et Marguerite</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%; font-family: 'times new roman', times;">Extrait du chapitre XIII de la Première Partie, au tout début de cette première apparition du Maître.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%; font-family: 'times new roman', times;"><br /></span></p>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlA propos de précieuses ridicules...tag:theatrummundi.hautetfort.com,2011-04-20:32704802011-04-20T22:31:00+02:002011-04-20T22:31:00+02:00 ...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Ce moyen, connu de toute éternité des dramaturges, consiste pour l’auteur qui y est contraint à mutiler son texte. Moyen extrême ! Ainsi font les lézards qui, pris par la queue, s’en séparent pour prendre le large. Parce que tout lézard sait très bien qu’il vaut mieux vivre sans queue que ne pas vivre du tout.</span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Molière avait bien raisonné : les censeurs du roi ignorent que tous les remaniements qu’on peut apporter à une œuvre ne changent pas d’un iota son sens profond et n’affaiblissent en rien l’indésirable influence qu’elle peut avoir sur le spectateur.</span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Boulgakov, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Le roman de monsieur de Molière</em></span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"> </span></p>