Last posts on belgicana2024-03-28T23:12:23+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/belgicana/atom.xmlRatatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlEntretien avec le groupe Feniks/Flandre : contre-mouvement et collectif métapolitique - Contre le narratif du mondialismtag:euro-synergies.hautetfort.com,2023-05-18:64437422023-05-18T13:03:52+02:002023-05-18T13:03:52+02:00 Entretien avec le groupe Feniks/Flandre : contre-mouvement et...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6447956" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/1693905925.jpg" alt="344140163_213300731432569_1677411878577557886_n.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Entretien avec le groupe Feniks/Flandre : contre-mouvement et collectif métapolitique</strong></span></p><p><span style="color: #99cc00; font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Contre le narratif du mondialisme</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Par Nick Krekelbergh</strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Quiconque ouvre régulièrement un journal ou parcourt l'internet a peut-être remarqué qu'une nouvelle étoile brillait depuis peu au firmament du conservatisme et du nationalisme en Flandre. Feniks est un nouveau groupe d'action et un collectif métapolitique qui s'adresse principalement aux jeunes. Il est frappant de constater que les fondements théoriques y occupent une place centrale. Mais le groupe se fait aussi régulièrement entendre par le biais de manifestations et de campagnes dans les médias sociaux. Ce faisant, le groupement ne se concentre pas tant sur les thèmes nationalistes flamands habituels, qui se résument généralement à une synthèse des luttes identitaires et institutionnelles, mais plutôt sur ce qu'il considère comme des développements sociaux plus profonds et plus fondamentaux. Pas d'actions autour de la périphérie flamande de la région bruxelloise ou contre l'islamisation, mais des soirées de formation sur lap pensée de Spengler et des manifestations contre l'introduction des <em>pass</em> sanitaires et de l'euro. Après plusieurs manifestations réussies, la publication d'un manifeste volumineux constitué d'"essais contre le narratif du mondialisme" est désormais à l'ordre du jour. <span style="color: #ffcc99;"><em>TeKoS </em>s'est entretenu avec Sacha Vliegen, l'un des initiateurs de Feniks.</span></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">TeKoS : <span style="color: #ff6600;">Depuis quelques années, dans la rue et sur les médias sociaux (et parfois dans les médias grand public), nous avons pu faire la connaissance d'un nouveau groupe catalogué au sein de la droite conservatrice : Feniks. Pouvez-vous nous présenter brièvement Feniks ? Comment Feniks a-t-il vu le jour ? Pourquoi le besoin d'ajouter une nouvelle association au paysage nationaliste flamand ou à celui de la droite conservatrice ?</span></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">SV : Le riche paysage conservateur et nationaliste flamand actuel compte plusieurs organisations qui s'occupent principalement du domaine identitaire et, dans une moindre mesure, du domaine politico-institutionnel. Ces thèmes n'ont certainement pas perdu de leur pertinence, mais ces dernières années, d'autres thèmes ont également été mis en avant. Nous pensons à la pandémie du coronavirus, qui semble maintenant bel et bien derrière nous, au cours de laquelle les sciences se sont alliées à la pensée de l'ingénierie sociale et ont ébranlé toute la société de manière inattendue. En outre, nous assistons à la résurgence de la géopolitique, qui s'est également installée dans les préoccupations de nos contemporains depuis le printemps arabe de la décennie précédente. En raison de l'accent mis principalement sur la politique intérieure flamande et belge, ces thèmes essentiels ont souvent échappé à d'autres organisations que la nôtre. D'un point de vue structurel, Feniks établit également un lien étroit entre le contenu propement intellectuel et idéologique (nous pensons simplement aux conférences et aux entretiens en ligne, aux blogs, à la publication d'un manifeste) et les campagnes grand public. Au cours de la première année et demie de notre existence, l'accent a été mis sur les manifestations de ce que l'on appelle le "contre-mouvement", un nom collectif pour les différentes organisations qui ont vu le jour en réponse aux mesures prises lors de la pandémie.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6447957" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/4059718878.jpg" alt="d44ca1b9-016e-40svv.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">TeKoS : <span style="color: #ff6600;">Feniks s'est révélé pour la première fois au monde extérieur lors des manifestations contre le confinement en novembre 2021. En effet, le premier événement de l'initiative <em>Samen Voor Vrijheid, </em>une organisation baldaquin, pluraliste, à laquelle Feniks a apporté son soutien logistique, a attiré 35.000 personnes. Pouvez-vous nous expliquer brièvement comment vous vous êtes impliqué dans cette initiative et pourquoi cette question est si importante pour Feniks ?</span></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">SV : La réaction officielle de l'Etat à l'émergence du coronavirus a eu un impact indéniable sur la société. Les réactions telles que le confinement général, les fermetures de sites où s'exprimait la convivialité sociale, et l'introduction du CST <em>(Covid Safe Ticket)</em> ont été imposées par une peur irrationnelle, attisée par des médias sensationnalistes, et ont aussi parfaitement montré à quel point l'élite politique est convaincue de l'existence d'une forme d'ingénierie sociale. Une technocratie a remplacé la primauté de la politique et les aspects sociaux de la vie humaine ont été négligés. Pour nous, cela reflétait à quel point une société peut être dystopique entre les mains d'une élite, pour laquelle les êtres humains sont réduits à "survivre" en tant qu'individus, mais qui ne sont plus considérés dans leurs connexions naturelles avec leurs communautés. Alors que nous venions tout juste de nous réunir pour former Feniks, nous avons uni nos forces à celles d'un certain nombre d'organisations pour descendre collectivement dans la rue pour protester contre le CST qui venait d'être introduit. Depuis lors, le nom collectif de "contre-mouvement" a émergé compte tenu des différentes perspectives émanant de toutes les associations qui se sont réunies à l'époque. Ce qui a été organiquement mis en place en très peu de temps constitue, pour le dire avec prudence, un jalon manifeste dans l'histoire récente.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">TeKoS : <span style="color: #ff6600;">Outre l'activisme de rue et les campagnes sur les médias sociaux, Feniks </span></span></strong></span><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><span style="color: #ff6600;">accorde également beaucoup d'attention aux fondements théoriques de son idéologie conservatrice. Cela va au-delà de la simple organisation de soirées de formation. Un manifeste est en cours d'élaboration. Il ne s'agit pas seulement d'une liste énonçant quelques points de désaccord avec d'autres instances ou organisations. Il s'agit d'une vaste collection d'essais philosophiques fondamentaux contre "le narratif du mondialisme", qui aborde divers thèmes tels que l'identité, l'économie, la migration, la géopolitique, la spiritualité, ... Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ? Comment ce manifeste a-t-il vu le jour ?</span></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">SV : Ce corpus doctrinal était déjà présent à l'origine juste avant la création de Feniks. Il y a tellement de thèmes différents qui se rejoignent lorsqu'il s'agit d'un système social, qu'en les réduisant à un seul thème, on s'obscurcit la vue. Par exemple, ceux qui évoquent principalement les migrations, qui sont un thème important, ne peuvent pas porter leurs regards au-delà et percevoir les causes géopolitiques. Celui qui parle d'identité doit aussi prendre en compte la phase du capitalisme dans laquelle nous sommes et l'impact qu'elle a sur notre vie quotidienne.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6447958" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/2660398828.jpg" alt="slogan3.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">TeKoS : <span style="color: #ff6600;">Bon nombre d'essais couvrent le domaine de la géopolitique. Surtout aujourd'hui, avec la guerre en Ukraine en toile de fond, c'est un sujet délicat. Alexander Douguine et sa Quatrième théorie politique (y compris le modèle de la multipolarité) sont également abordés. Comment voyez-vous l'avenir de l'Europe et son rôle dans le monde ?</span></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">SV : Nous craignons nous-mêmes une Europe qui se soumet servilement à ce que dictent les Etats-Unis. Notre espoir réside dans une Europe souveraine qui poursuit ses propres intérêts et les aborde de manière réaliste. Pour les États-Unis, par exemple, les migrations provoquées par le printemps arabe ou par la guerre en Ukraine n'ont pas un impact aussi important que pour l'Europe. Pourtant, l'Europe suit docilement les États-Unis. Notre espoir est de larguer les États-Unis, tant sur le plan géopolitique que culturel, en tant que première civilisation du monde. Cette primauté ne correspond plus à la réalité, ou du moins, nous vivons une phase de transition. Douguine est un philosophe extrêmement intéressant, qui tend un bon miroir à ce qui s'est passé en Occident au cours des trente dernières années (en particulier après la chute du mur): la transition de la démocratie libérale à la société postmoderne. Cela ne veut pas dire que nous sommes entièrement d'accord avec Douguine. Douguine nous décrit ce qui se passe au sein de la civilisation russe (ou du moins d'une partie de celle-ci). La société multipolaire est de fait devenue une réalité après le 24 février 2022. Cependant, elle apparaissait déjà en gestation évidente après la guerre en Syrie (ou contre la Syrie). La civilisation occidentale a atteint ses limites. Par exemple, nous partageons avec Douguine, mais pas seulement avec lui (pensez à Samuel Huntington), l'idée que la civilisation occidentale ne continuera pas à se développer universellement. Nous pensons qu'il existe différentes civilisations qui partageront le pouvoir au niveau international, politiquement, militairement, économiquement et culturellement. La manière irréfléchie dont l'OTAN et l'UE ont cherché à s'étendre s'est traduite par une réponse militaire misérable. C'est ce qui nous différencie de Douguine, par exemple: nous envisageons la situation d'un point de vue européen et souhaitons avant tout que les armes se taisent le plus rapidement possible. Cela peut encore être possible si nous osons, en tant qu'Europe, fixer une limite à la volonté d'expansion de l'OTAN et de l'UE en échange de la souveraineté nationale des pays d'Europe de l'Est limitrophes de la Russie. Les hommes politiques européens suivent cependant la voie opposée.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6447959" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/1747201581.jpg" alt="FE4y0TWX0AcYfQH.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">TeKoS : <span style="color: #ff6600;">Chez Feniks, ce sont surtout les jeunes qui sont actifs, semble-t-il. Les jeunes générations sont parfois blâmées pour la volatilité, le manque d'engagement et de concentration par les générations plus âgées. Est-il facile de les mobiliser sur un projet aussi substantiel que Feniks ? Cela nécessite-t-il une stratégie de mobilisation et de communication adaptée ?</span></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">SV : C'est en effet un défi, en contradiction avec l'esprit du temps. C'est délibérément que nous ne visons pas les masses en soi. Les actions à l'extérieur servent à montrer les positions spécifiques que nous défendons ou auxquelles nous sommes opposés, la formation réelle est principalement une question interne, parfois individuelle, et ne s'adresse donc pas à tout le monde. La prise en compte de sujets substantiels est souvent très demandée aujourd'hui, dans un monde où l'on est constamment stimulé par de courts clips de trente secondes ou des messages publicitaires. Il y a donc des conférences en ligne, qui sont aussi parfois mises en ligne pour le grand public, ainsi qu'un canal de formation interne via Telegram (une application de médias sociaux) et des formations individuelles. Ces dernières me rappellent le regretté Francis Van den Eynde qui, à l'époque, prenait personnellement le temps de philosopher avec de jeunes étudiants, parfois pendant plusieurs heures de suite lors d'un après-midi.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">TeKoS : <span style="color: #ff6600;">Il y a aussi beaucoup de citations philosophiques et idéologiques partagées sur les médias sociaux. Heidegger, Spengler et Nietschze, par exemple, sont souvent cités. Si vous pouviez citer trois penseurs qui ont eu une influence fondamentale sur Feniks, quels seraient-ils ?</span></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">SV : Trois, c'est difficile parce que ce serait encore trop limité. Oswald Spengler, Heidegger, De Benoist, Douguine, Johan Gotfried von Herder et Diego Fusaro, si nous pouvons aller jusqu'à six, cela fait deux fois trois. Ils peuvent probablement tous être qualifiés de "penseurs controversés" mais leurs idées sont étroitement liées. Par conséquent, aucun d'entre eux n'est décisif dans tous les domaines. Il y a donc suffisamment de thèmes pour continuer à donner des conférences et des interviews pendant plusieurs années encore.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">TeKoS : <span style="color: #ff6600;">Le "marxisme culturel" n'existe pas en réalité, comme l'affirme le manifeste de Feniks, ou du moins il n'est pas ce grand moteur des évolutions sociales que certains penseurs, blogueurs et journalistes conservateurs ont cru y reconnaître il y a quelques années. Pourriez-vous nous en dire un peu plus ? Qu'est-ce que c'est ? Et quel a été le rôle de l'école de Francfort et de la génération de Mai 68 dans cette évolution ?</span></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">SV : La théorie critique, par exemple, joue un rôle très important dans notre réflexion. Alors que de nombreux faiseurs d'opinion conservateurs se concentrent sur le contexte marxiste, ils oublient souvent que les <em>Frankfurter </em>eux-mêmes qualifiaient Karl Marx et ses idées de réactionnaires. En outre, le terme "marxisme culturel" crée une confusion avec le socialisme ou le communisme tel que nous les connaissions à l'époque soviétique. Les communistes soviétiques et les soi-disant marxistes culturels n'en seraient peut-être pas très heureux. Nous n'allons pas nier l'infusion de Marx et de la théorie freudienne dans les idées de l'école de Francfort, ni l'impact essentiellement négatif de ce corpus sur la civilisation occidentale, avec les aberrations de la culture <em>woke </em>et de la <em>cancel culture</em>. Il est important de reconnaître également, d'un point de vue métapolitique, que ces "marxistes culturels" se sont concentrés sur le sujet individuel, de manière encore plus radicale que les libéraux classiques. Nous pouvons donc - et nous l'expliquons plus en détail dans notre manifeste - considérer le "marxisme culturel" comme un enfant du libéralisme. L'ancienne gauche radicale a donc complètement vendu son âme au capitalisme. La phrase de Clay Routledge, reprise dans <em>Tekos 188,</em> résume bien la situation : "Nous vivons à l'ère du <em>woke capitalism,</em> où les entreprises prétendent se préoccuper de justice sociale pour vendre des produits à des gens qui prétendent détester le capitalisme".</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6447960" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/227883772.jpg" alt="FvNkG0YXwAI7vRL.jpg" width="386" height="641" /></span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #ffcc99;"><em><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le n°189 de TeKoS, où est paru la version originale du présent entretien avec Sacha Vliegen.</span></strong></em></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">TeKoS : <span style="color: #ff6600;">Feniks accorde également de l'attention aux penseurs de gauche (Sahra Wagenknecht, Hannah Arendt, Diego Fusaro) dans son manifeste, et explique même que la <em>Frankfurter Schule </em>n'était pas sans mérite. Les collaborations concrètes avec des organisations dissidentes, plus à gauche, ne sont pas non plus rejetées. La droite commence-t-elle à sortir tranquillement de sa "stérilité anticommuniste", comme le rappelle Alain de Benoist dans les notes deson journal, récemment publiées ?</span></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">SV : Personnellement, je ne considère pas Hannah Arendt comme un penseur de gauche, mais dans tous les cas, l'intégration d'autres perspectives est essentielle si vous voulez poursuivre une théorie globale et être un véritable groupe anti-système. Prenez l'immigration, par exemple. La force motrice qui la sous-tend est d'origine capitaliste. Par conséquent, quiconque critique l'immigration doit également critiquer le capitalisme et vice versa. Quelqu'un comme Diego Fusaro, par exemple, le reconnaît et s'inscrit donc moins d
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlRené Baert: esthétique et éthiquetag:euro-synergies.hautetfort.com,2023-05-11:64427132023-05-11T22:06:36+02:002023-05-11T22:06:36+02:00 René Baert : esthétique et éthique C’est la réédition d’une...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6446445" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/2777793220.png" alt="2891443391.png" width="378" height="665" /></p><p><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>René Baert : esthétique et éthique</strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">C’est la réédition d’une rare pépite des éditions nationales-socialistes belges de <em>La Roue solaire</em> que nous annonce également le <em>Cercle</em>. <em>L’épreuve du feu, à la recherche d’une éthique</em> fut publié en mars 1944 par René Baert, critique littéraire et artistique du <em>Pays réel,</em> aux éditions qu’il cofonda, un an plus tôt.<br /></span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6446446" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/84834634.jpg" alt="MLA 09371_1_001.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">A sa sortie, ce livre fut présenté élogieusement dans la presse d’Ordre Nouveau, notamment par <em>Le Nouveau Journal</em> dont Robert Poulet fut le rédacteur en chef : « <em>C’est à</em> [la révolution nationale et sociale] <em>que se consacre René Baert dans son livre </em>L’épreuve du feu, <em>qui porte en sous-titre</em><em> </em><em>:</em> à la recherche d’une éthique.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>Il s’agit d’une suite de courts essais dont le lien et l’unité sont évidents. Livre un peu aride, sans doute, –mais la facilité n’est plus de mise en ces temps de fer, et puisque, justement, c’est contre l’esprit de facilité qu’il faut d’abord lutter. Livre d’utile mise au point. L’essentiel de notre combat sur le plan de la pensée et de l’éthique, se trouve condensé dans de brefs chapitres qui s’intitulent notamment </em><em>: </em>La mesure du monde, Liberté chérie, Apprendre à servir, Le salut est en soi, Mystique de l’action, L’homme totalitaire, Le sens révolutionnaire.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6446447" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/2475832822.jpg" alt="MLPO 00413_1_001.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>On n’entreprendra pas ici de résumer un message qui se trouve déjà fortement condensé dans ces pages, et dont la signification essentielle tient peut-être dans ces quelques lignes </em><em>:</em></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">“Le révolutionnaire est celui qui lutte pour que nous ne connaissions plus jamais un temps comme celui que nous avons connu avant cette guerre… Ah ! combien à ce temps exécrable préférons-nous celui que nous vivons aujourd’hui ! Ce n’est pas que nous soyons heureux d’avoir fait les frais d’une aventure qui ne nous concernait pas, ce n’est pas que nous bénissions l’épreuve qui nous condamne à étaler toutes nos misères aux yeux d’autrui, –mais ce qui nous enchante, c’est d’être entrés de plain-pied dans la lutte, c’est de participer dans la faible mesure de nos moyens au gigantesque travail de l’avènement de l’Europe… Le sens révolutionnaire de notre époque extraordinaire se traduit précisément dans l’immense besoin de quelques-uns de sauver leur patrie malgré elle… La tâche, plus que jamais, doit appartenir aux révolutionnaires. C’est toujours à la minorité combattante qu’appartient l’initiative de la lutte. Mais qu’on n’oublie pas que seuls pourront y participer ceux qui n’auront pas préféré leurs petites aises au risque qui fait l’homme.”</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>Cette tâche, elle est politique et sociale, mais elle est aussi spirituelle, éthique. Aussi bien est-ce à la recherche d’une éthique révolutionnaire que s’applique l’auteur de </em>L’épreuve du feu<em>. Il ne le fait pas sans se référer à de hauts maîtres, tels que Nietzsche ou, plus près de nous, l’Allemand Ernst Jünger (dont René Baert analyse lucidement l’œuvre et l’enseignement dans un chapitre intitulé </em>Le travailleur<em>), les Français Drieu la Rochelle ou Montherlant (entre lesquels il établit un remarquable parallèle).</em> » (<em>Le Nouveau Journal</em>, 6 avril 1944).<br /><br />René Baert, réfugié en Allemagne en 1945 où il tentait de se préserver des générosités assassines de la <em>Libération</em>, est arrêté et fusillé sans autre forme de procès par des militaires belges. On ne dispose que de peu d’éléments biographiques sur lui bien qu’il existe un site modeste qui lui est consacré (cliquez <a style="color: #999999;" href="https://renebaert.wordpress.com/">ici: https://renebaert.wordpress.com/biographie/</a>).</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>L’épreuve du feu</em>, de René Baert, est ressorti aux éditions du Lore et est disponible directement chez l'éditeur: <span style="color: #ffcc99;">http://www.ladiffusiondulore.fr/index.php?id_product=1031&controller=product </span><br /></span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6446448" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/4050158179.jpg" alt="1031-1757-thickbox.jpg" /></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlManifeste du Groupe Feniks (Flandre): Pourquoi ai-je contribué à ce travail?tag:euro-synergies.hautetfort.com,2023-05-03:64413972023-05-03T18:02:00+02:002023-05-03T18:02:00+02:00 Le manifeste du groupe Feniks en Flandre sera bientôt disponible!...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6444383" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/1693905925.jpg" alt="344140163_213300731432569_1677411878577557886_n.jpg" /></p><p><span style="color: #99cc00; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Le manifeste du groupe Feniks en Flandre sera bientôt disponible!</strong></span></p><p><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Pourquoi ai-je contribué à ce travail?</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Sacha Vliegen</strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Pour la plupart des gens, et c'est ma propre expérience qui le dit, l'opposition de "droite" est synonyme de populisme à bon marché sans trop manifester de substance. Se plaindre quotidiennement de l'immigration sans avoir une véritable vision alternative du monde. Personnellement, c'est la dernière raison pour laquelle j'arrive à être "à droite" dans la plupart des domaines.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Deuxièmement, ce travail est aussi une critique solide mais constructive de la droite. L'identitaire met trop l'accent sur un récit anti-migrants. La transmission de l'identité mérite une attention plus profonde que la simple aversion pour les migrants eux-mêmes. Il est nécessaire d'aborder des contextes plus larges, même si ce ne sont pas nécessairement les thèmes par lesquels on marque des points aux élections (c'est la raison pour laquelle la politique des partis n'ose pas anticiper en ces domaines). </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La géopolitique et la philosophie, ainsi qu'un anticapitalisme économique, doivent également et principalement innerver une lutte politique nationale.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">J'espère sincèrement que ce livre en choquera plus d'un et qu'il incitera les gens à réfléchir davantage à tous ces thèmes.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">* * *</span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Notre premier manifeste est maintenant disponible en pré-vente!</strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le livre compte 272 pages et est écrit de manière didactique, ne vous laissez donc pas décourager par la complexité apparente des disciplines qui y sont traitées.. Le prix du livre est de 30 euros, mais il n'est que de 25 euros en prévente. </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Vous pouvez le commander en cliquant sur le lien suivant : <span style="color: #ffcc99;">https://feniksvlaanderen.be/product/104855</span></span></strong></span></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.html”Il n'y a pas de cohésion morale sans dignité sociale” selon Henri De Mantag:euro-synergies.hautetfort.com,2022-07-07:63908992022-07-07T20:34:09+02:002022-07-07T20:34:09+02:00 "Il n'y a pas de cohésion morale sans dignité sociale" selon Henri...
<p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><img id="media-6371072" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/3749557441.jpg" alt="unnhdmplanamed.jpg" width="470" height="651" /></strong></span></p><p><span style="font-family: 'arial black', sans-serif; font-size: 24pt; color: #ff6600;"><strong>"Il n'y a pas de cohésion morale sans dignité sociale" selon Henri De Man</strong></span></p><p><span style="font-family: 'arial black', sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong>SOURCE : https://www.bloccostudentesco.org/2022/07/04/bs-a-cose-fatte-henri-de-man/</strong></span></p><p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong>La vie d'Henri de Man semble être une existence faite pour remettre en question les dogmes et les idées reçues. Une parabole certes hors du commun, mais qui raconte mieux que d'autres l'histoire du court siècle qu'a été le début du 20e siècle. Une histoire humaine et politique qui revit à travers <em>A cose fatte </em>(traduction italienne récente d'<em>Après-Coup), </em>une autobiographie intellectuelle publiée en 1941, alors que de Man avait cinquante-cinq ans, et republiée en italien cette année-ci par Altaforte Edizioni avec un précieux essai introductif de Corrado Soldato.</strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6371073" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/1788267230.jpg" alt="md30834828398.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6371074" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/2101802142.jpg" alt="FVhb1SdX0AAEEh3.jpg" /></p><p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong>Henri de Man était l'un des principaux animateurs du mouvement ouvrier belge. Il a adhéré au Parti ouvrier belge (POB/BWP) dès son plus jeune âge et a ensuite procédé à une révision progressive du socialisme et du marxisme. De cette révision sont nées des œuvres intellectuelles de grande valeur, comme les essais tels <em>Au-delà du marxisme</em> et <em>L'idée socialiste, </em>mais surtout l'élaboration du Plan ouvrier et du soi-disant planisme, c'est-à-dire une sorte de socialisme national qui, pour les adversaires de de Man, n'était rien d'autre qu'"un fascisme à peine déguisé". Avec la Seconde Guerre mondiale et l'invasion de la Belgique par les nazis, de Man choisit de collaborer avec les Allemands, suivant également l'exemple du roi Léopold III.</strong></span></p><p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong>À première vue, le parcours de de Man peut sembler paradoxal, voire relever carrément de la trahison. Cependant, son cas n'est pas isolé, il suffit de penser à Marcel Déat et Jacques Doriot, ou même plus tôt à Sorel ou à Mussolini lui-même. Avec fierté, de Man pouvait affirmer qu'il se souciait "autant du socialisme en 1941 qu'en 1902", l'année où il était entré dans la belle Jeune garde socialiste d'Anvers.</strong></span></p><p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><img id="media-6371075" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/3690221679.jpg" alt="p3SO50zs6_-xlLtK1ekeywRwqwU.jpg" />Pour de Man, repenser le socialisme et dépasser le marxisme est avant tout une façon de sauver le socialisme lui-même, de l'adapter à son temps et de rompre avec les dogmes et l'immobilisme d'un mouvement ouvrier qui semblait s'être essoufflé. Le tournant fondamental est la Première Guerre mondiale : "Pour moi plus que pour quiconque, août 1914 a signifié un effondrement total. Ma foi marxiste, ma foi internationaliste, ma foi antimilitariste, ont été mises au pilori par les événements".</strong></span></p><p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong>La Grande Guerre a signifié la fin de la Seconde Internationale, les valeurs de la nation avaient pris le pas sur celles de la lutte des classes. Déjà au début du siècle, de Man avait développé une préoccupation pour le nationalisme: "Comme à cette époque [1905] j'étais déjà persuadé que les progrès du socialisme et le réveil des nationalités allaient de pair, je voyais avec angoisse les fissures qui apparaissaient dans l'édifice marxiste et la difficulté croissante du marxisme à faire correspondre la théorie aux faits". Bien que de Man ait eu la lucidité d'anticiper ces questions, la Première Guerre mondiale a représenté un point de rupture inéluctable. De Man lui-même a participé au conflit en tant qu'officier d'artillerie, faisant ainsi partie de la "génération du front", comme il le rappellera plus tard à Mussolini dans une correspondance entre les deux hommes.</strong></span></p><p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong>La guerre n'a pas seulement vaincu le marxisme d'un point de vue politique. Au contraire, elle représentait le déchaînement de la vie à son paroxysme qui mettait en évidence à quel point le marxisme était une doctrine abstraite désormais vide de sens. Le choix de rompre avec le marxisme a donc acquis une dimension plus profonde et - comme l'explique de Man lui-même - "était dû au fait que je m'attaquais non pas à l'une ou l'autre des branches desséchées de la doctrine, mais aux racines mêmes du marxisme, c'est-à-dire à ses fondements philosophiques : le déterminisme économique et le rationalisme scientiste".</strong></span></p><p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><img id="media-6371076" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/3873669584.jpg" alt="h-3000-de-man_henri_cavalier-seul-quarante-cinq-annees-de-socialisme-europeen_1948_edition-originale_autographe_3_76733.jpg" />Ce fossé se creuse avec la crise économique des années 30, à laquelle les dirigeants du POB/BWP ne sont absolument pas préparés. A l'idée de la lutte des classes entre le capital et le prolétariat, de Man substitue celle de la lutte entre un mur d'argent et un front du travail: "A la place de la lutte des classes entre capitalistes et ouvriers, le front commun de toutes les classes sociales productives contre les puissances parasites de l'argent". Par mur de l'argent, il faut entendre "le monopole privé du crédit, qui subordonne l'activité économique à la recherche du profit privé, au lieu de rechercher la satisfaction des besoins collectifs". Ce à quoi de Man tente de répondre par la "nationalisation du crédit, comme principal instrument d'une économie orientée vers l'augmentation du pouvoir d'achat des masses populaires, afin de garantir à tous un travail utile et rémunérateur et d'accroître le bien-être général".</strong></span></p><p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong>Tout ceci conduit de Man à envisager une économie mixte avec un dirigisme étatique fort qui puisse récompenser les forces productives de la nation. Pour ce faire, de Man créera un document politique appelé le Plan de travail, qui est probablement l'une des plus grandes réalisations politiques de de Man. Il n'échappe pas aux adversaires de de Man qu'une mise en œuvre efficace du plan nécessiterait un renforcement de l'État: "Ce que vous nous proposez n'est rien d'autre que du fascisme sous un mince déguisement. Vous rendez l'État tout-puissant, et vous ne pouvez pas mettre en œuvre votre programme, sauf en établissant une dictature". C'est quelque chose que de Man réalise également dans son expérience du gouvernement, lorsque l'idée de la faiblesse de l'ancien système parlementaire et bourgeois se renforce en lui.</strong></span></p><p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong>Le réduire à son élaboration culturelle et politique serait lui faire injustice. Le texte de De Man n'est pas un texte de doctrine sèche, bien que sa contribution intellectuelle soit prépondérante. C'est l'histoire d'une foi ardente, vécue avec plénitude. Du militantisme fiévreux aux batailles parlementaires, de la distribution de tracts dans des villages reculés aux postes de professeurs dans des universités prestigieuses, des tranchées de la Première Guerre mondiale aux communautés de parias du monde entier. Le témoignage de De Man est des plus intéressants, parfois paradoxal, souvent surprenant, qui commence par le dégoût d'un enfant face à un monde en décomposition: "En vérité, j'ai commencé par opposer le prosaïsme du présent à un passé meilleur, avant de me soucier de l'avenir ; et j'ai ressenti la force rebelle de la tradition avant de connaître la force subversive de la révolution.</strong></span></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlLa correspondance entre Mussolini et De Man et les livres ”rouges” dans l'Italie fascistetag:euro-synergies.hautetfort.com,2022-06-13:63868422022-06-13T17:06:41+02:002022-06-13T17:06:41+02:00 La correspondance entre Mussolini et De Man et les livres...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6365150" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/4043632787.jpg" alt="AVT_Hendrik-de-1885-1953Man_4227.jpg" width="458" height="619" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>La correspondance entre Mussolini et De Man et les livres "rouges" dans l'Italie fasciste</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Italo Corradi</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt;">Source: https://www.ilprimatonazionale.it/cultura/il-carteggio-tra-mussolini-e-de-man-e-i-libri-rossi-nellitalia-fascista-235352/</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6365152" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/3819383254.jpg" alt="R300273048.jpg" width="232" height="363" />Le 21 juillet 1930, Benito Mussolini, depuis Rome, adresse une missive à l'auteur d'un essai sur le marxisme, dont la lecture avait suscité l'intérêt du Duce. Le destinataire est l'intellectuel belge Henri de Man, qui répondra par retour de courrier le 23 août, depuis Francfort, où il enseigne à l'université. Le livre en question, un ouvrage destiné à avoir une influence considérable dans l'histoire du révisionnisme portant sur les théories marxistes, était paru en allemand en 1926 sous le titre <em>Zur Psychologie der Sozialismus, </em>pour être ensuite publié en français sous le titre <em>Au delà du Marxisme.</em> Mussolini, cependant, n'avait pas lu l'original allemand, ni les traductions françaises de l'essai, mais le premier volume de l'édition italienne de 1929 ; en fait, cette année-là, le livre avait également été publié en Italie par l'éditeur Laterza, avec un titre -<em> Il superamento del marxismo</em> - basé sur le titre français.</span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Un lecteur "illustre et compétent"</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Écrivant à De Man, Mussolini loue sa révision éthique et idéaliste de la doctrine de Marx, qui est "définitive dans la mesure où elle suit les événements de 1914-1919 qui ont démoli ce qui restait de "scientifique" dans le marxisme". Ponctuel comme il l'était, le Duce avait cependant quelques reproches à faire au Belge, notamment lorsque celui-ci - se référant à un jugement de Trotsky - semblait interpréter la révolution fasciste comme visant à "mener une caste militaire ou féodale au pouvoir". En fait, la référence au militarisme et au féodalisme a dû piquer au vif Mussolini, s'il a pris soin de préciser que "la révolution fasciste n'a pas amené, n'a pas l'intention d'amener et n'amènera jamais au pouvoir une caste militaire ou féodale", étayant ainsi cette précision par des références à la législation sociale et corporative avancée du régime.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">De Man, qui, selon le Duce, n'était pas trop "à jour" (sic) sur le fascisme, se déclare satisfait, dans sa réponse à Mussolini, de l'intérêt suscité par "un lecteur aussi illustre et compétent". Il a ensuite clarifié sa pensée. D'une part, lorsqu'il écrit " caste militaire et féodale ", il fait allusion à " la politique russe au Proche et en Extrême-Orient " ; d'autre part, tout en gardant certaines réserves à l'égard du fascisme, pour lesquelles il renvoie au deuxième volume de son essai (où il lit que le fascisme, comme le bolchevisme, pratique une " politique de puissance qui [... ] exploite les motivations inférieures des masses"), il ajoutait qu'il n'avait aucun scrupule à "rendre justice à certains aspects organisationnels de l'œuvre fasciste", dont il suivait le cours avec "un intérêt passionné".</span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Censure imprudente ?</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L'échange de lettres entre Mussolini et le théoricien belge du socialisme est reproduit dans l'annexe de l'édition italienne de l'autobiographie de De Man - <em>A cose fatte. </em>Mémoires d'un "national-socialiste" - bientôt publié par Altaforte Edizioni. Le "duo" épistolaire, en plus de révéler que le chef du gouvernement italien - entre un engagement officiel et un autre - a trouvé le temps de se mettre à jour sur le débat philosophico-politique en cours, offre l'occasion de réfléchir sur le thème de la circulation, dans l'Italie de la Lictoria, de livres à orientation socialiste, qu'ils soient révisionnistes ou "orthodoxes". En effet, si l'on considère les antécédents marxistes de De Man, les jugements pas toujours flatteurs exprimés sur le fascisme dans son essai, le militantisme de l'auteur au sein du Parti ouvrier belge (la section belge de l'Internationale socialiste) et le fait que l'ouvrage ait vu le jour en Italie sept ans après l'arrivée au pouvoir de Mussolini, on peut se demander comment le texte a pu non seulement gagner les louanges (bien que partielles) du Duce, mais surtout, échapper à ce qui, selon la vulgate, était les contrôles vigilants de la censure de la dictature.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Qu'il ne s'agisse pas d'une publication semi-clandestine est exclu par le nom prestigieux de l'éditeur - Laterza - qui en a édité la version italienne. Était-ce peut-être l'ouvrage qui a atterri sur le bureau de Mussolini pour qu'il en prenne connaissance a posteriori et, le cas échéant, ordonne son retrait des librairies ? Mais si tel était le cas, pourquoi le Duce aurait-il pris la peine d'écrire à l'auteur, prenant même la peine d'écrire son texte à la plume ? En bref, l'épisode, aussi marginal soit-il, ne correspond pas entièrement au récit habituel d'un fascisme qui empêchait la circulation de textes politiquement hétérodoxes. Mais comme le <em>Ventennio </em>(les vingt ans du fascisme), contrairement à l'absolu schellingien de Hegel, n'était pas la nuit où toutes les vaches sont noires, quelques précisions s'imposent.</span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L'éditeur Laterza entre De Man et Benedetto Croce</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Au tournant des années vingt et trente, et plus pleinement dans la seconde moitié de cette décennie, le régime, selon la vulgate susmentionnée, a accéléré sa politique de fascisation du pays, et de la culture en particulier. La publication de l'essai de De Man était-elle alors le chant du cygne de la libre diffusion des textes socialistes en Italie ? Il n'en est rien, du moins à la lumière de certains faits. Commençons par Laterza, qui jouissait à l'époque d'un bon degré d'autonomie.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6365153" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/3432163216.jpg" alt="41hBuDqnXGL._SX316_BO1,204,203,200_.jpg" width="226" height="355" />En 1932, la maison de Bari avait par exemple publié, avec des réimpressions au moins jusqu'en 1938, un classique de l'historiographie libérale, la <em>Storia d'Europa nel secolo</em> <em>decimonono</em> de Benedetto Croce, où ne manquent pas les jugements qui ont probablement déplu au régime, comme celui sur le "culte de la nationalité" qui menaçait de dégénérer en "lugubre luxure raciale". Quant à De Man, les relations entre ce dernier et Laterza ne se limiteront pas à la publication de <em>Superamento del marxismo</em> (un titre, rapporte le Belge dans ses mémoires, choisi à la suggestion de Croce). En 1931, l'éditeur a en effet imprimé un autre essai de Laterza - <em>La gioia nel lavoro</em> (La joie du travail) - résultat d'une enquête sur la condition ouvrière menée à Francfort.</span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Du Manifeste à Trotzki : les livres "rouges" sous le fascisme<br /></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le cas De Man mis à part, pendant le <em>Ventennio</em>, la publication de textes socialistes, et même marxistes, était tout sauf une exception. Laterza, par exemple, a imprimé <em>La concezione materialistica della storia</em> (La conception matérialiste de l'histoire) d'Antonio Labriola en 1938, tandis qu'entre 1936 et 1939, la <em>Storia della rivoluzione russa</em> (Histoire de la révolution russe) de Trotzki a été publiée respectivement par Treves et Garzanti. En outre, deux éditions du <em>Manifeste du Communisme</em> de Marx et Engels avaient déjà paru en 1934 : l'une à l'initiative de Felice Battaglia de Gentile, dans une série de documents qui voyait le fascisme comme l'aboutissement d'un mouvement d'affirmation des droits de l'homme culminant avec la Charte du Travail ; l'autre éditée par Robert Michels, un érudit avec les "papiers en règle" pour récupérer Marx et le marxisme en fonction de la polémique anti-bourgeoise qui avait déjà marqué le fascisme <em>sansepolcriste.</em></span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6365155" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/1377137116.jpg" alt="LA-GIOIA-NEL-LAVORO-HENRI-DE-MAN-LATERZA-FIGLI-1931-221637605793.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Sans parler des revues à thème corporatif éditées par Giuseppe Bottai, dans lesquelles le "fasciste critique" faisait publier des pages de Marx et même de Staline. Quant à Giovanni Gentile, le penseur actualiste commente les Thèses de Marx sur Feuerbach en 1937, tandis que l'entrée Treccani consacrée au "père" du socialisme scientifique est confiée à l'éminent économiste Augusto Graziani. De plus, à l'époque, la libre consultation des "écrits" marxistes n'était pas du tout entravée. Comme le reconnaît Giorgio Amendola dans sa <em>Storia del Partito Comunista italiano, </em>l'intérêt pour le communisme, surtout dans les cercles de jeunes, a conduit à une recherche des livres de Marx et Engels, de Plechanov et de Lénine, "qui sont arrivés en Italie sans trop de difficultés dans les éditions étrangères" et qui étaient présents dans les bibliothèques universitaires, dont beaucoup ont acheté les volumes du <em>Marx-Engels Gesamtausgabe, </em>qui comprenait la correspondance complète entre Marx et Engels et une grande partie des écrits de jeunesse jusqu'alors inédits du philosophe de Trèves.</span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Livres imprimés et livres au bûcher</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">D'après ce qui a été dit, l'image d'une industrie italienne de l'édition compacte et "en blouse noire" dépeinte par une certaine historiographie d'après-guerre semble donc inadéquate, surtout si l'on compare la politique d'édition fasciste à celle de l'Allemagne hitlérienne. Un épisode mérite d'être mentionné à cet égard, non pas - qu'il soit clair - pour accréditer le stéréotype d'un fascisme "bon enfant" auquel la sinistre intolérance de son "cousin" allemand serait étrangère, mais pour confirmer le fait que le régime de Mussolini avait une approche plus ouverte de la non-fiction "non conforme" que d'autres expériences historiques qui lui sont idéologiquement apparentées.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Revenons donc à De Man qui, soit dit en passant, dans la seconde moitié des années 30, aurait prôné en Belgique un "socialisme national" peu éloigné du fascisme et se serait rangé, dès 1940, dans les rangs de la "collaboration" avec le Reich. Eh bien, si en Italie, entre 1929 et 1931, Laterza a publié librement ses œuvres, peu après, dans l'Allemagne devenue nazie, les premières <em>Bücherverbrennungen</em> seront allumées. Et c'est à l'un de ces bûchers, en mai 1933, que sera brûlé, parmi d'autres livres, le dernier ouvrage du Belge - <em>Die Sozialistische Idee</em> - que De Man considérait comme le point d'arrivée de son chemin d'émancipation du socialisme par rapport au marxisme.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Italo Corradi</span></strong></span></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlLe Congo des Congolais : un désastre en devenirtag:euro-synergies.hautetfort.com,2022-03-24:63731052022-03-24T17:38:52+01:002022-03-24T17:38:52+01:00 Le Congo des Congolais : un désastre en devenir Marco Valle...
<p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><img id="media-6344261" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/3338166391.jpg" alt="publishable-1-787x552.jpg" width="539" height="377" /></span></strong></span></p><p><span style="font-family: 'arial black', sans-serif; font-size: 24pt; color: #ff6600;"><strong>Le Congo des Congolais : un désastre en devenir</strong></span></p><p><span style="font-family: 'arial black', sans-serif; font-size: 18pt;"><strong><span style="color: #999999;">Marco Valle</span></strong></span></p><p><span style="font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;">Source: https://it.insideover.com/storia/il-congo-dei-congolesi-un-disastro-annunciato.html</span></strong></span></p><p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;">Quelques mois avant l'indépendance, les autorités coloniales semblaient encore convaincues de la solidité de leur pouvoir au Congo (belge). C'était de la folie, et pourtant, en août 1959, un rapport officiel affirmait que "l'autonomie (et non pas l'indépendance ; nda) sera le résultat d'un développement contrôlé et progressif, à long terme". Dix mois plus tard, le Congo belge, en tant que tel, a disparu de la carte.</span></strong></span></p><p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;">Que s'est-il passé ? Beaucoup de choses. Après la Seconde Guerre mondiale, dans l'indifférence des autorités endormies, un petit groupe de jeunes intellectuels congolais, pour la plupart formés dans les missions catholiques, a commencé à s'organiser, à s'unir. A faire de l'agitation. Des segments de plus en plus importants des classes urbaines africaines ont commencé à se rassembler (et à se diviser) autour de l'ancien séminariste Joseph Kasa Vubu - de l'ethnie Bakongoko - et de son groupe Abako, ou à suivre le cercle <em>Conscience africaine</em> de l'abbé Joseph Malula et de Joseph Ileo. </span></strong></span></p><p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;">En 1956, Malula et Ileo publient un Manifeste dans lequel, répondant à l'hypothèse de van Bilsen, ils exposent une synthèse entre être européen et être africain au sein d'une future grande communauté belgo-congolaise. Kasa Vubu rejette catégoriquement les propositions gradualistes de ses rivaux et rédige son propre document, beaucoup plus radical, qui envisage la création rapide d'un Congo indépendant mais, surtout, fédéral, respectueux des groupes ethniques et pluraliste. Il s'agissait d'un débat important auquel Bruxelles n'a pas prêté attention. Pourquoi pas ? Giovanni Giovannini, un témoin de l'époque, répond brutalement : "Pourquoi le devrait-il ? Quels étaient les partisans de ces chefs de petites associations tribales : tous ces gens qui, de plus, dépendaient pour leur nourriture quotidienne du salaire de l'administration et qui pouvaient, par conséquent, être facilement rappelés à l'ordre par le chef du bureau, sans même avoir recours aux gendarmes?". En bref, les Belges se sont appuyés sur les tensions tribales, la fragmentation sociale, l'arriération des masses et, surtout, ont sous-estimé les anciens élèves des missions catholiques. Une erreur : les prêtres sont de bons enseignants.</span></strong></span></p><p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;">Les résultats du 8 décembre 1957 se sont avérés surprenants. Pour citer à nouveau Giovannini, "contrairement aux prédictions des colons, 84,7% des électeurs de Léopoldville se sont rendus aux urnes. Les Abako ont remporté la majorité absolue : 78,2% des voix, 133 des 170 sièges du conseil mis à la disposition des Noirs. Ainsi, ce ne sont pas seulement les bakongoko qui ont voté pour Abako, mais aussi les bangalas, les balubas et autres des innombrables groupes ethniques ; c'était une prise de position en faveur du "contre-manifeste" d'Abako. Le nationalisme africain contre le colonialisme belge".</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6344266" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/3145928293.jpg" alt="Joseph_Kasa-Vubu_at_the_Belgo-Congolese_Round_Table_Conference.jpg" /></p><p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;">Mais Kasa Vubu (photo, ci-dessus) n'était pas le seul champion de l'indépendance. Avec le soutien décisif des partis belges, le Mouvement National Congolais prend forme en octobre 1958, dirigé par le catholique Ileo et le socialiste Cyrille Adula ; dans les intentions des promoteurs, le MNC devait être la réponse modernisatrice, centraliste et gradualiste à la faction ethnique, fédéraliste et extrémiste de Kasa Vubu. Afin d'équilibrer les courants internes, les deux dirigeants décident de coopter un sympathisant congolais du parti libéral au sein de la direction et choisissent le directeur adjoint apparemment modéré de la brasserie Polar, Patrice Lumumba (photo, ci-dessous). Personnage excentrique, confus et notoirement malhonnête, mais doté d'un charisme et d'un culot considérable, Lumumba prend rapidement la tête du parti et opère un changement politique radical. En l'espace de quelques mois, le "bon Patrice" est devenu le leader des indépendants, mais les Belges - obtusément convaincus qu'ils le contrôlent - ont continué à lui accorder toutes les facilités et à le favoriser contre Abako.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6344268" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/704480659.jpg" alt="PatriceLumumba1960.jpg" /></p><p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;">La situation a atteint son paroxysme le 4 janvier 1959. L'interdiction d'un rassemblement de Kasa Vubu a déclenché l'ire d'une foule qui a pris d'assaut les palais du pouvoir, les maisons et les magasins des Européens, les hôpitaux et les églises. Après trois jours de folie et 49 morts, le soulèvement est réprimé mais l'impact psychologique, tant pour les Blancs que pour les indigènes, est énorme. Tant au Congo qu'en Belgique, l'incertitude, le malaise et l'urgence étaient omniprésents : les facteurs centraux qui allaient influencer chaque étape politique de la crise, jusqu'à l'acte final.</span></strong></span></p><p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;">Le 13 janvier, Baudouin stupéfie une nouvelle fois le monde politique par un message dans lequel il reconnaît le principe d'une indépendance accordée "sans retard fatal ni imprudence téméraire". Une démarche téméraire qui visait à relancer le projet d'un trône africain pour Léopold III - relançant la solution des "deux monarchies" - mais désormais irréaliste, hors du temps.</span></strong></span></p><p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;">À son tour, le gouvernement, dirigé par Gaston Eyskens, tente de reprendre l'initiative et d'imposer une feuille de route pour une indépendance limitée. Mais le Congo est désormais hors de contrôle et, alors que les incidents se multiplient et que la désobéissance civile s'amplifie, le découragement prend le dessus et paralyse l'administration coloniale. Fin 59, les Belges se retrouvent dos au mur : la seule solution possible pour sortir de l'impasse et retrouver la suprématie est la force. Une hypothèse fortement demandée, comme mentionné ci-dessus, par le souverain mais inacceptable pour les politiciens. Faisant appel à un article de la Constitution de 1893 qui empêchait l'utilisation des troupes métropolitaines dans la colonie - un rappel de la méfiance de longue date du gouvernement à l'égard des entreprises de Léopold II - le gouvernement, en accord avec l'opposition socialiste, exclut toute option militaire. L'ombre de la guerre d'Algérie plane sur la Belgique.</span></strong></span></p><p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;">C'était encore une autre erreur. Une intervention limitée mais efficace de l'armée nationale aurait bloqué les dérives maximalistes et contraint les dirigeants africains à modérer leur ton et leurs prétentions. Ayant éclipsé l'hypothèse armée, le pouvoir politique et financier n'a d'autre choix que de négocier avec les Congolais ; le 20 janvier 1960, il convoque à Bruxelles une "table ronde" avec les représentants des différents "partis" africains : radicaux, modérés, unitaires, fédéralistes. Un cirque, mais "malgré de nombreuses divisions, les délégués congolais ont réussi à présenter un front uni et à obtenir l'indépendance le 1er juillet. La réaction apparemment surprenante du gouvernement s'explique par la crainte d'une sécession des colons blancs et, plus généralement, par le souci de garder le contrôle des richesses du pays, même au prix d'une indépendance accordée à la hâte. Une constitution provisoire, rédigée par des juristes belges, tente de concilier les aspirations des partisans de l'unité avec celles des "fédéralistes".</span></strong></span></p><p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;">Les élections de mai 1960 donnent la victoire au MNC, mais il ne remporte qu'un tiers des sièges. Lumumba accepte d'élire le fédéraliste Kasa Vubu à la présidence de la république, mais à condition qu'il devienne premier ministre et se réserve le droit d'imposer un pouvoir présidentiel fort une fois l'indépendance acquise. Un traité d'amitié belgo-congolais est signé le 29 juin et le Congo est proclamé indépendant le jour suivant.</span></strong></span></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlMaurice Maeterlinck « l’arpenteur de l’invisible »tag:euro-synergies.hautetfort.com,2022-03-16:63716972022-03-16T16:52:46+01:002022-03-16T16:52:46+01:00 Maurice Maeterlinck « l’arpenteur de l’invisible » par Daniel...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6342349" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/1577395379.jpg" alt="838_010_tpn08077_055.jpg" width="497" height="698" /></p><p style="text-align: left;" align="center"><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Maurice Maeterlinck « l’arpenteur de l’invisible »</strong></span></p><p style="text-align: left;" align="center"><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">par Daniel COLOGNE</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999; font-size: 12pt;">Au milieu du XIX<sup>e</sup> siècle, la bourgeoisie flamande est majoritairement francophone et conservatrice. Elle envoie ses enfants dans les meilleures écoles catholiques et les destine à la carrière juridique. C’est dans ce type de milieu que naît à Gand, le 29 août 1862, Maurice Polydore Marie Bernard Maeterlinck.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999; font-size: 12pt;">Maeterlinck fréquente le collège gantois Sainte-Barbe. Il y côtoie Charles Van Lerberghe, « le poète au crayon d’or », auquel Raymond Trousson, mon professeur préféré de l’Université de Bruxelles, a consacré un volumineux ouvrage, et Grégoire Le Roy, dont j’ai cité quelques vers dans mon article sur Jacques Brel (<em>in Culture Normande</em>, n° 59). Cette génération d’écrivains belges de langue française, qui est aussi la génération de Maurice Barrès (également né en 1862), est l’une des plus brillantes de la francophonie périphérique. On y note la présence d’Eugène Demolder (1862 – 1919), ancien juge de paix dont l’œuvre est à redécouvrir, avec sa Flandre rêvée où sont transposés des évènements bibliques. Maeterlinck entreprend des études de droit, mais exerce très peu le métier d’avocat en raison d’une notoriété littéraire rapide qui lui permet de vivre de sa plume avant d’avoir atteint la trentaine.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999; font-size: 12pt;"><img id="media-6342353" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/3816831480.jpg" alt="9782070322459-fr-300.jpg" />La revue <em>La Jeune Belgique</em> publie dès 1885 ses premiers poèmes rassemblés en 1889 dans le recueil <em>Serres chaudes</em>. La même année, <em>La Princesse Maleine</em> génère un éloge dithyrambique d’Octave Mirbeau et une flatteuse comparaison avec Shakespeare. C’est le point de départ d’un succès qui se maintient tout au long d’un parcours de dramaturge et d’essayiste couronné en 1911 par l’attribution du prix Nobel de littérature. </span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999; font-size: 12pt;">Maeterlinck demeure à ce jour le seul Belge à avoir obtenu cette distinction, à laquelle s’ajoutent le Grand Cordon de l’Ordre de Léopold (1920) et l’ennoblissement par Albert I<sup>er</sup> (1932). Le comte Maeterlinck s’éteint à Nice le 6 mai 1949, à son domicile de la villa Orlamonde. Il laisse une œuvre riche d’une quarantaine de titres, dont quinze font l’objet d’une adaptation musicale. <em>Pelléas et Mélisande</em> (1892) inspire entre 1897 et 1903 cinq grands compositeurs : William Wallace, Gabriel Fauré, Claude Debussy, Arnold Schoenberg et Jean Sibelius.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999; font-size: 12pt;">Son œuvre de traducteur dévoile la filiation philosophico-littéraire dans laquelle se situe Maeterlinck. Sa traduction de <em>Macbeth</em> semble justifier le rapprochement louangeur de Mirbeau dans son article du <em>Figaro</em> évoqué plus haut. Celle de Ruysbroeck l’Admirable confirme à quel point la spiritualité de Maeterlinck est au diapason du mysticisme médiéval flamand. Mais c’est la transposition de deux œuvres de Novalis qui éclaire le mieux sa vision du monde aux antipodes du cartésianisme. Aux « idées claires et distinctes » du rationalisme français, Maeterlinck oppose en les privilégiant « les puissances supérieures, les influences inintelligibles, les principes infinis » dont il est persuadé « que l’univers est plein » et qui « agissent sur notre destinée ». Ainsi Paul Gorceix a-t-il pu qualifier Maeterlinck d’« arpenteur de l’invisible » dans une étude récente parue chez l’éditeur bruxellois <em>Le Cri</em> (2005). Le même analyste n’a cessé de rechercher, dans les articles de <em>Textyles</em> et de la <em>Revue de littérature comparée</em>, « l’image de la germanité » chez Maeterlinck, « Belge flamand de langue française ».</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6342355" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/2615146013.jpg" alt="541xgcmm840.jpg" /></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999; font-size: 12pt;">Faire de Maeterlinck un héritier du romantisme allemand ne contredit qu’en apparence sa passion pour un sport violent (la boxe), une discipline de combat (l’escrime), la randonnée à vélo, les engins motorisés inaugurant le culte moderne de la vitesse. Maeterlinck est un personnage à multiples facettes dont la plus étonnante est sa minutieuse observation de la Nature à travers le monde des abeilles, des termites et des fourmis, sans oublier son remarquable essai sur <em>L’Intelligence des fleurs</em> (1907). Encore réédité en 2009, <em>La Vie des abeilles</em> ouvre en 1901 le cycle de la « grande féerie » du vivant non humain qui s’étale sur trois décennies. Ces « œuvres d’histoires naturelles » éveillent l’admiration de Jean Rostand. « L’esprit de la ruche » est la puissance mystérieuse qui en ordonne les activités aussi nombreuses que diverses et dont la reine est l’« organe représentatif », comme l’écrit un de ses biographes.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6342357" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/396054971.JPEG" alt="L'intelligence_des_fleurs___Maurice_[...]Maeterlinck_Maurice_bpt6k33586660.JPEG" width="375" height="644" /></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999; font-size: 12pt;">Un spécialiste de Maeterlinck (ce que je ne suis nullement) évoquerait <em>Bulles Blues</em> (1948), récit autobiographique conçu pendant la seconde Guerre mondiale et la période d’exil aux États-Unis, les notes de voyage ramenées d’Égypte et publiées en 1928 (première parution en anglais dès 1925), la préface aux discours politiques de Salazar (1935). Je ne puis que citer un ouvrage comme <em>Douze Chansons</em> (1896), préfacé pour l’édition de 1923 par Antonin Artaud, pour qui Maeterlinck « est apparu dans la littérature au moment qu’il devait venir » pour y introduire « la richesse multiple de la subconscience ». À ce jugement imprégné de psychanalyse, je préfère celui de Rainer Maria Rilke, qui nous ramène salutairement au théâtre, tant il est vrai que Maeterlinck se définit avant tout comme une « poète dramatique ». Selon Rilke, « la scène, chez Maeterlinck, ne tient jamais dans le champ d’une lorgnette ». Elle présente une largesse et « une étrange fraternité » qui émerge de « la mêlée des personnages et de leurs anxieuses rencontres ».</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6342360" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/756014815.jpg" alt="7120EjmIOnL._AC_SL1000_.jpg" /></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999; font-size: 12pt;">La liaison de près d’un quart de siècle de Maurice Maeterlinck et de Georgette Leblanc, cantatrice et femme de spectacle, s’inscrit dans une sorte de fatalité pareille à celle qui gouverne le destin des protagonistes de ses pièces. Née à Rouen en 1869, Georgette est la sœur cadette de Maurice Leblanc, créateur d’Arsène Lupin. Maurice et Georgette se rencontrent à Bruxelles, au cours d’une soirée organisée par le grand avocat Edmond Picard (1836 – 1924). Georgette interprète alors <em>Carmen</em> de Bizet au théâtre de la Monnaie et Picard, proche de la soixantaine (nous sommes en 1895), connaît une grande notoriété de protecteur des arts et des lettres, de défenseur d’écrivains qui offensent la bourgeoisie bien-pensante et de fondateur de revues (par exemple, <em>L’Art moderne</em>, plutôt orientée vers l’engagement social en littérature, concurrente de <em>La Jeune Belgique</em> citée plus haut et d’obédience plus parnassienne).</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999; font-size: 12pt;">Maurice et Georgette voyagent beaucoup, de l’île de Walcheren à la Vendée en passant par les Vosges. Le couple ne se stabilise que de manière très relative, car il s’accoutume à changer d’habitat selon les variations saisonnières. On le trouve ainsi à Paris, au 67 de la rue Raynouard, dans une des anciennes maisons d’Honoré de Balzac, mais aussi sur la Côte d’Azur niçoise, où Maeterlinck fait bâtir la somptueuse demeure du boulevard Carnot. Il y finira ses jours, l’année même du treizième centenaire de l’abbaye Saint-Wandrille. À ce haut-lieu de la spiritualité, ainsi qu’avec l’ancien presbytère de Gruchet-Saint-Siméon, découvert par Georgette Leblanc lors d’un voyage à bicyclette, nous pénétrons en Normandie, capitale de la géographie littéraire du couple, région « souple comme un parc anglais, mais un parc naturel et sans limites ». « La Normandie, ajoute Maeterlinck, est un des rares points du globe où la campagne se montre complètement saine, d’un vert sans défaillance. »</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6342362" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/2588636801.jpg" alt="dupont_cr_cr.jpg" width="414" height="593" /></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999; font-size: 12pt;">À Saint-Wandrille, entre 1907 et 1918, Georgette Leblanc et Maurice Maeterlinck tentent une expérience de théâtre total unissant les pièces <em>Pelléas et Mélisande</em>, à l’origine du triomphe jamais démenti de l’écrivain gantois, et <em>Macbeth</em>, décidément source récurrente de son inspiration. Cette expérience scénique illustre l’opiniâtreté avec laquelle la sœur de Maurice Leblanc assume sa vocation d’artiste de représentation. Elle joue <em>Sapho</em> de Gounod, fait une conférence à l’université populaire du XV<sup>e</sup> arrondissement de Paris, lors d’une soirée inaugurale rehaussée par un discours liminaire d’Anatole France. Le 17 juin 1899, chez Ollendorff (l’éditeur de son frère), elle chante des adaptations des poésies de Baudelaire. Le 15 décembre 1897, au théâtre de la Bodinière, rue Saint-Lazare, son récital illustre une conférence de Georges Vanor sur Schubert et Schumann. Stéphane Mallarmé et Jules Renard sont dans la salle. Ils lui réservent un accueil enthousiaste, au contraire de Jean Lorrain, pas convaincu par la capacité vocale de Georgette et toujours aussi expert en bons mots, qui écrit dans sa chronique du lendemain que Georgette Leblanc a « l’aphonie des grandeurs ».</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999; font-size: 12pt;">Georgette Leblanc a la secrète ambition d’écrire et de nombreux extraits de sa correspondance avec Maeterlinck, dans les périodes où les deux amants sont séparés par leurs activités théâtrales et musicales respectives, sont intégralement repris dans <em>La Sagesse et la Destinée</em> (1898), essai pour lequel le créateur d’Arsène Lupin va jusqu’à suggérer une signature commune. « Je t’ai un peu volée », avoue Maurice Maeterlinck à sa muse normande. </span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999; font-size: 12pt;"><img id="media-6342365" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/3256143431.jpg" alt="immmthages.jpg" />Une chose est sûre : des essais comme <em>Le Trésor des Humbles</em> (1896) et <em>La Sagesse et la Destinée</em> se ressentent de l’influence de Georgette sous la forme d’un optimisme plus affirmé, d’une moindre soumission aux forces obscures du <em>fatum</em>. «N’acceptons jamais passivement notre destin; luttons sans cesse pour en faire ce que nous voulons qu’il soit; et si nous essuyons des défaites, travaillons activement à ce qu’elles nous rendent plus forts et surtout meilleurs. » Maeterlinck fait ici écho au volontarisme nietzschéen (« ce qui ne nous tue nous rend plus forts »), tandis que dans le premier des deux textes qui suivent de très près la rencontre avec Georgette, il se lance dans une apologie du silence face à l’hypertrophie de la parole et à la rhétorique de « Sire le Mot ». Il écrit donc dans <em>Le Trésor des Humbles</em> : « Les Âmes se pèsent dans le silence comme l’or et l’argent se pèsent dans l’eau pure, et les paroles que nous prononçons n’ont de sens que dans le silence où elles baignent. »</span></strong></p><p style="text-align: left;"> </p><p><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999; font-size: 12pt;"><img id="media-6342368" style="margin: 0.2em auto 0.7em; display: block;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/330274845.jpg" alt="9791030901719b.jpg" />On ne peut contourner le très récent ouvrage de Michel Arouimi (1) où sont opérés plusieurs rapprochements inattendus entre Maeterlinck et des écrivains comme Kafka, Rimbaud et Melville. L’auteur explore les essais de Maeterlinck qui sont « les plus imprégnés de mystique » et qui « ont été les victimes de l’holocauste pratiqué par notre culture, si hostile aux voix qui se réclament de l’Esprit au lieu de s’attacher au réel brut, devenu roi de ce monde ». Plusieurs chapitres de l’essai sur <em>La Mort</em> (1913) « recensent les hypothèses sur différents types de communication avec les morts et sur la vie <em>post mortem</em>, objet d’expériences recensées dans une abondante littérature, dont Maeterlinck respecte le sérieux apparent, sans lui donner vraiment son adhésion ».</span></strong></p><p><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999; font-size: 12pt;"><img id="media-6342369" style="margin: 0.2em auto 0.7em; display: block;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/3318170281.jpg" alt="9791030901252b.jpg" /></span></strong></p><p><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999; font-size: 12pt;">Maeterlinck se montre ainsi moins sévère que René Guénon lorsqu’il examine des courants comme le théosophisme ou le spiritisme. Le penseur installé en terre musulmane en 1930 dénonce dans le théosophisme une « pseudo-religion » et dans le spiritisme une « erreur » alors que Maeterlinck les analyse comme des hypothèses, au même titre que la réincarnation, dans la perspective d’un « préétabli des destins humains » assez proche de la prédestination pascalienne. « N’entrons-nous pas dans la vie chargés d’un long passé, d’une lourde expérience ? », écrit Maeterlinck dans <em>L’Ombre des Ailes</em> (1936). Cette idée proche de la notion hindoue de <em>karma</em> n’est pas incompatible avec la croyance en une divinité transcendante toutefois différente du Dieu des chrétiens ou du Jéhovah vétéro-testamentaire. « J’aime mieux me tenir à un infini dont l’incompréhensible est sans limite que de me restreindre à un Dieu dont l’incompréhensible est bornée de toutes parts. » Quant à Jéhovah, « il n’est que l’ombre déformée » de la Déité qui se laisse entrevoir « derrière lui et au-dessus de lui ».</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6342371" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/2724709943.jpg" alt="008424165.jpg" /></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999; font-size: 12pt;">Le grand mérite du livre de Michel Arouimi est de déplacer le projecteur vers le Maeterlinck philosophe plutôt que d’éclairer prioritairement, comme on a coutume de le faire, le Maeterlinck passionné par les « insectes sociaux » et le Maeterlinck dramaturge, dont les « innovations » préfigurent toutefois « le dépouillement de la scène contemporaine ». La plume de Maeterlinck a des « sinuosités proustiennes » et sa constante préoccupation « d’une forme adaptée à son propos » le rapproche d’Henri Bosco. Quant à cette « sorte d’hérédité » attestée par « l’empreinte de nos ancêtres dans nos moindres cellules », elle renvoie évidemment à Barrès et explique « <span style="color: #ffcc99;">le désintérêt de notre époque pour la pensée de Maeterlinck, les hommes d’aujourd’hui étant persuadés de la vacuité de notre être à la naissance, avant de présenter les traits que ne lui donnerait que l’éducation</span> ». Il faut imaginer l’auteur de <em>L’Oiseau bleu</em> au volant de sa Dion-Bouton pour saisir combien la personnalité de Maeterlinck se présente sous de multiples aspects. D’aucuns lui attribuent même une certaine ambiguïté, notamment dans ses rapports avec Grégoire Le Roy (2), son ancien condisciple chez les Jésuites gantois.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999; font-size: 12pt;">À l’époque où je rédigeais le présent article, durant l’automne 2017, j’ai eu le privilège de rencontrer l’arrière-petite-fille de Le Roy. Nous avons parlé de l’une ou l’autre lettre envoyée par Maeterlinck à son ex-compagnon de collège où, sous le couvert de quelques conseils amicaux, il donne l’impression de vouloir brider l’inspiration de Le Roy et garder la plus haute marche du podium des trois anciens élèves de Sainte-Barbe. Le décès précoce de Van Lerberghe, à l’âge de 46 ans, laisse Le Roy et Maeterlinck en concurrence directe à partir de 1907. Il est pour Maeterlinck d’autant plus facile de reléguer Le Roy dans l’ombre que ce dernier manque totalement de confiance en soi. </span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999; font-size: 12pt;">Reconnaissons néanmoins que l’œuvre de Le Roy, nonobstant quelques magnifiques poèmes où affleurent la hantise du Temps et la nostalgie du romantisme, se révèle assez disparate en face des différents blocs du <em>corpus</em> maeterlinckien : cycle de la Nature et des « insectes sociaux », essais philosophiques, théâtre sym
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlLe Congo des banques belges : beaucoup d'argent, peu de colonstag:euro-synergies.hautetfort.com,2022-02-23:63665372022-02-23T20:22:54+01:002022-02-23T20:22:54+01:00 Le Congo des banques belges: beaucoup d'argent, peu de colons...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6336745" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/1117941811.jpg" alt="b93_1221a.jpg" width="559" height="293" /></p><p><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Le Congo des banques belges: beaucoup d'argent, peu de colons</strong></span></p><p><span style="font-family: 'arial black', sans-serif; font-size: 12pt;"><strong><span style="color: #999999;">Source: https://it.insideover.com/storia/</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Entre les deux guerres, curieusement (du moins en apparence), la prospérité inattendue du nouvel "empire belge" et les importantes répercussions sur l'économie nationale - en 1936, rien qu'à Anvers, quelque 125.000 personnes travaillaient, directement ou indirectement, dans l'industrie du diamant - laissent l'opinion publique nationale assez indifférente. Insensibles à la propagande des milieux colonialistes ou aux suggestions des médias - on pense au grand succès de <em>Tintin au Congo</em> d'Hergé - la plupart des sujets flamands et wallons du roi Albert restent sceptiques quant au sort de la lointaine possession. Pour la majorité des Belges - tout à fait satisfaits de leur bien-être et uniquement intéressés par les querelles linguistiques et/ou l'affrontement entre les pouvoirs catholique et séculier - le Congo était "une affaire de dynastie, de banques, de trusts" et le rêve de quelques excentriques, donc un problème secondaire, un luxe superflu. Parfois une nuisance.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Ce n'est certainement pas le lieu pour une analyse des nombreuses fragilités et contradictions du royaume, mais nous pensons que l'expérience coloniale est paradigmatique de la complexité de la société belge. Au moment de la terrible crise de 1960, la froideur profonde pour toute hypothèse vaguement "aventureuse" ou impérialiste, l'éloignement et la distance vis-à-vis de la "grande politique", dont la Belgique profonde faisait montre, ont permis au gouvernement de Bruxelles - sans trop de crainte ni de remords - de faire des choix aussi hâtifs que dévastateurs.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6336753" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/524250525.jpg" alt="91OtYglGUbL.jpg" width="433" height="615" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Dans son reportage sur la tragédie africaine, Giovanni Giovannini <em>(Congo nel cuore delle</em> <em>tenebre,</em> Mursia 1966) soulignait, avec étonnement, la faiblesse de la présence blanche sur le territoire au moment de l'indépendance : à peine un pour cent de la population totale du pays, une "colonie pour millionnaires". Bien que loin de toute nostalgie fasciste, le journaliste était imprégné, comme toute sa génération, de visions post-Risorgimento et nationales et considérait ces chiffres inconcevables "pour des gens qui, comme nous les Italiens, ont toujours justifié leurs entreprises coloniales par la recherche de terres, où déverser l'excès de leur population, et qui ont gaspillé l'or, la sueur et le sang pour transformer les sables du désert en vignobles".</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Bien que dans les années 1960, les lignes du gouvernement colonial aient pu paraître farfelues à un Italien, elles avaient leur propre logique. Préoccupées par la convoitise des grandes puissances, conscientes de la fragilité du dominion et attentives à la stabilité interne, les autorités bruxelloises ont sciemment empêché la formation d'une minorité blanche importante et cohérente, qui aurait pu se montrer capable de s'imposer à la métropole et de diriger - selon les schémas d'apartheid des dominions anglo-saxons ou, pire encore, sous le signe de la multiethnicité lusitanienne - une majorité noire toujours privée de droits politiques. Convaincus d'exorciser ainsi les conflits raciaux et de bloquer toute poussée centrifuge ou autonomiste des "Blancs d'Afrique", les pouvoirs centraux entravent toute hypothèse de migration européenne, limitant les entrées et décourageant toute installation. Au Congo, contrairement à l'Afrique du Sud, à la Rhodésie, à l'Afrique française, portugaise et italienne, il n'y a pas de place pour les pauvres hères turbulents, pour les petits blancs en quête de terre et d'avenir.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Comme Giovannini l'a toujours rappelé, la politique anti-peuplement est mise en œuvre d'une manière irréprochable : "Une première sélection est effectuée sur ceux qui ont l'intention de s'installer dans la colonie en exigeant d'aux qu'ils déposent une caution relativement importante; en outre, ils doivent faire preuve d'un niveau de vie honorable ; ainsi, sont considérés comme indésirables non seulement ceux qui, par manque d'instruction, ne peuvent pas lire ou écrire couramment une langue européenne, mais aussi ceux qui n'ont pas de moyens d'existence suffisants ; et aussi ceux qui ont fait l'objet de poursuites judiciaires ou de condamnations. Le candidat colon doit donc présenter un minimum de garanties prouvées par un certificat médical, un certificat judiciaire, une caution de cinquante mille francs pour le chef de famille et pour chaque enfant de plus de 18 ans et de vingt-cinq mille francs pour l'épouse et pour chaque enfant de 14 à 18 ans".</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le résultat fut, comme l'analyse Guy Vanthemsche, une présence blanche minimale, presque sans importance: "Pendant la période de l'EIC (= Etat Indépendant du Congo), le nombre de Belges au Congo était extrêmement faible, 1500 personnes tout au plus. Après l'annexion, la population a augmenté et a atteint 17.000 habitants en 1930. Après la Seconde Guerre mondiale, la présence s'est accrue: 24.000 en 1947 et 89.000 en 1959. En 1910, la Belgique comptait 7,4 millions d'habitants et 9,1 millions en 1961″. </span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6336764" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/685680147.jpg" alt="COB_P029_1000F-xs.jpg" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le tableau social de la petite communauté belge à la veille de l'indépendance est d'ailleurs intéressant : près de la moitié de la population était composée d'employés de sociétés privées (les grands trusts miniers et les sociétés apparentées), 20% de fonctionnaires coloniaux (en majorité wallons), 15% de missionnaires (en majorité flamands), et seulement les 20% restants étaient des résidents permanents. Dans ce dernier segment, le moins aimé par l'administration, il faut inclure les indépendants, les commerçants, les artisans et les planteurs. En bref, les colons par choix ne s'élevaient même pas à 24.000. Quasiment rien.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">La fermeture progressive - face à la croissance limitée de la composante belge - des accès et des permis pour les autres Européens a encore compliqué le tableau (et affaibli la composante blanche déjà insignifiante). En 1957, il ne restait plus au Congo que 5000 Portugais, 3639 Italiens (surtout du Piémont et des Abruzzes), 2800 Grecs (surtout des Israélites rhodiens) et quelques centaines de Français et de Britanniques. En bref, le Congo n'était délibérément pas un pays pour les Blancs.</span></strong><br /><br /></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlL'histoire secrète du triangle États-Unis-Belgique-Congo qui a conduit à la première bombe atomiquetag:euro-synergies.hautetfort.com,2022-02-21:63665332022-02-21T15:33:21+01:002022-02-21T15:33:21+01:00 L'histoire secrète du triangle États-Unis-Belgique-Congo qui a...
<p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6335768" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/918975082.jpg" alt="7b5cedf4-d8f2-11ea-b8ad-02fe89184577.jpg" /></span></strong></p><p><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>L'histoire secrète du triangle États-Unis-Belgique-Congo qui a conduit à la première bombe atomique</strong></span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Source: https://it.insideover.com/storia/</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Avec le début de la Seconde Guerre mondiale, le Congo est devenu une arme politique et économique essentielle pour le gouvernement belge en exil à Londres : en 1940, l'alignement, <em>obtorto collo,</em> du gouverneur Pierre Ryckmans sur les ministres fugitifs - de manière ambiguë, le nouveau souverain Léopold III, certain de la victoire de l'Axe, était resté chez lui -, permit l'inclusion des immenses ressources coloniales (caoutchouc, cuivre, tungstène, étain, zinc, huile de palme) dans l'économie de guerre anglo-américaine et permit à la faible entité belge d'assumer un semblant de légitimité face aux alliés envahissants. Pas seulement ça.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">C'est le Congo belge qui a fourni, outre les matières premières indispensables, l'uranium nécessaire au projet atomique américain "Manhattan" et à la destruction d'Hiroshima et de Nagasaki. Une histoire complexe, dont une partie est encore enfouie dans les archives américaines, belges et britanniques.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6335770" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/931497607.jpg" alt="Schoepite-Curite-Uraninite-214948.jpg" width="517" height="388" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Tout a commencé en 1915, lorsque le plus grand gisement d'uranium du monde a été découvert à Shinkolobwe, dans la région du Katanga. À l'époque, personne n'y a prêté attention, car le minéral n'intéressait que l'industrie de la céramique, qui produisait de la peinture luminescente et rien de plus. Puis l'inattendu s'est produit. En décembre 1938, deux scientifiques allemands, Otto Hahn et Fritz Strassmann, ont découvert qu'une réaction en chaîne pouvait être déclenchée par un atome d'uranium. Il s'agissait de la fission nucléaire, un processus qui pouvait produire de l'énergie mais aussi une arme terrible: la bombe atomique.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6335772" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/4037919670.jpg" alt="718wkj4p47L.jpg" width="385" height="635" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">C'était un terrible secret qui n'était partagé que par un très petit nombre. Parmi eux se trouvait Edgar Sengier, le directeur de l'Union Minière. Comme le raconte David Van Reybrouck dans son livre <em>Congo</em> (Feltrinelli, 2014), " à la veille du conflit, il a fait expédier 1250 tonnes d'uranium, soit la production de trois années, du Katanga à New York, puis a inondé la mine. Lorsque le projet Manhattan a débuté en 1942, les chercheurs américains travaillant sur la bombe atomique se sont mis en quête d'uranium de haute qualité. Le minerai canadien qu'ils utilisaient était en fait très faible. À leur grande surprise, il s'est avéré qu'une énorme réserve était stockée dans les <em>Archer Daniels Midland Warehouses, </em>un entrepôt situé dans le port de New York. Cela a donné lieu à de très vives négociations avec la Belgique, qui a tiré de l'opération 2,5 milliards de dollars en espèces. C'est une excellente affaire qui a permis le formidable redressement économique du royaume à la fin du conflit.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">La vente du minerai stratégique aux États-Unis et la réactivation de Shinkolobwe ont été couvertes par le plus grand secret. La mine a été rayée de la carte et les États-Unis ont lancé une opération de renseignement dans la région pour détourner les soupçons et diffuser de fausses informations sur l'exploitation minière. Tout au long de la guerre froide et des nombreuses vicissitudes du Congo indépendant, Shinkolobwe est resté actif (sous un contrôle américain discret mais strict) et a été officiellement fermé en 2004, après l'effondrement d'un passage souterrain dans lequel huit personnes ont trouvé la mort. Mais les excavations illégales se poursuivent autour des anciennes installations, dans des conditions précaires et sans protection contre les radiations, alimentant la contrebande d'uranium.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Retour en 1945. Malgré les accords secrets entre les deux gouvernements, les relations belgo-américaines changent progressivement : une fois les matériaux et les concessions acquis, Washington lésine sur l'aide promise pour la création d'une industrie nucléaire belge et commence, de plus en plus ouvertement, à critiquer la présence coloniale du petit allié européen.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6335775" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/3325195974.jpg" alt="286d40b5e42bbe6b1eaff9645bd51ffb.jpg" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Répétant le schéma de 1919, les dirigeants belges - pressés par les Américains et contestés de plus en plus violemment par les Nations unies nouvellement créées - lancent un ambitieux "plan décennal pour le développement économique du Congo". Un projet de modernisation qui, selon Bruxelles, était censé apaiser les courants anticolonialistes de l'administration américaine, faire taire les protestations de l'ONU - synergique avec la galaxie tiers-mondiste et le bloc soviétique (mais toujours fonctionnelle aux intérêts américains) - et permettre une intégration "douce" et lente, très lente, de la région dans une hypothétique et futuriste "communauté belgo-congolaise". Une illusion cruelle.</span></strong><br /><br /></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlGrégoire Le Roy. Un écrivain belge à redécouvrirtag:euro-synergies.hautetfort.com,2022-01-16:63605752022-01-16T12:19:00+01:002022-01-16T12:19:00+01:00 Grégoire Le Roy. Un écrivain belge à redécouvrir par Daniel...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong><img id="media-6326108" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/2545950543.jpg" alt="PORTRAIT_OF_GRÉGOIRE_LE_ROY_.jpg" /></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="center"><span style="color: #ff6600; font-family: 'arial black', sans-serif; font-size: 24pt;"><strong>Grégoire Le Roy. Un écrivain belge à redécouvrir </strong></span></p><p style="text-align: left;" align="center"><span style="color: #999999; font-family: 'arial black', sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>par Daniel COLOGNE</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Grégoire Le Roy « connaît depuis bien longtemps le triste sort du poète oublié ». Ainsi s’exprime l’universitaire anglais Richard Bales, grand spécialiste de Marcel Proust. Depuis quelques années, cet éminent professeur des universités d’Exeter et de Belfast incite à la redécouverte de ce peintre et écrivain gantois condisciple de Maurice Maeterlinck et de Charles Van Lerberghe au prestigieux collège Sainte-Barbe de Gand (1).</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Le Roy est présenté comme « <em>the all-but-forgotten poet (and painter)</em> » et, comparativement à la réussite de ses deux compagnons jésuitiques (« <em>a creative literary life</em> »), son parcours littéraire est qualifié de <em>not totally successful</em> (2). Il fait pourtant partie d’un groupe d’écrivains belges célèbres qui ont en commun une correspondance échangée avec le non moins renommé peintre ostendais James Ensor : Émile Verhaeren, Georges Eekhoud, Camille Lemonnier, Maurice des Ombiaux (3).</strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong><img id="media-6326109" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/2581618713.jpg" alt="30732427801_2.jpg" /></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Né en 1862 à Gand, bibliothécaire de formation, il occupe ce poste à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles avant de devenir conservateur du musée Wiertz (4). <em>La Chanson du Pauvre</em> est le seul recueil de vers de Le Roy évoqué dans l’émission télévisuelle « En toutes lettres ». C’est une production de la télévision belge datant des années 1990 et faisant la part belle à Van Lerberghe et Maeterlinck.</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Au fil des décennies, dans les textes de Grégoire Le Roy, l’inspiration populaire cède la place à la réflexion philosophique. Dans <em>Au Cimetière,</em> poème encore rédigé avec une certaine liberté de rythme, il y a l’ébauche d’une interrogation sur le Temps et son pouvoir destructeur. La réponse demeure ambiguë. La distinction entre le Temps et l’Éternité n’est pas nette, mais très suggestive, s’avère l’évocation du lieu « où tout geste insulte au repos » et « où nos pas font surgir d’inquiétants échos ».</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong><em>Le Temps</em> est un des plus beaux textes de Le Roy, qui compose ici en alexandrins de douze pieds. Pour que l’être humain « s’interroge, il faut que, sur sa route, il ait croisé le Temps ». <em>Le Temps</em> est symbolisé, comme dans <em>Les Vieux</em> de Jacques Brel, par une pendule au « bruit indiscret », par : </strong></span></p><p style="text-align: left;" align="center"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>« Une horloge de bois avec son vieux cadran,</strong></span></p><p style="text-align: left;" align="center"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Qui du premier jour de l’an jusqu’à la fin décembre,</strong></span></p><p style="text-align: left;" align="center"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Vous crispera de son tic-tac désespérant ».</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Le poète ajoute :</strong></span></p><p style="text-align: left;" align="center"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>« La douleur seulement décompte les instants. »</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Souffrances, larmes et regrets sont nécessaires à l’homme « pour savoir tout le prix d’un souvenir ».</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong><img id="media-6326110" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/3628405012.jpg" alt="Grégoireleroy7.jpg" />Dans la pensée du poète se succèdent les deux facettes du romantisme : la conquête de l’espace par le progrès industriel (Victor Hugo s’extasiant au spectacle des premiers chemins de fer) et le sentiment de la précarité de la condition humaine qui fait s’écrier à Lamartine (1790 – 1869) : « Ô Temps, suspends ton vol ! (<em>Le Lac</em>) »</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>À la seconde de ce deux facettes, Grégoire Le Roy accorde sa préférence. Le retour à la première lui apparaît dangereux et, pour lui, il ne saurait s’agir d’une résurgence du romantisme. Celui-ci générait « des poèmes sublimes » exaltant un « triste et merveilleux amour », alors que le « monde nouveau » est fait « d’âpre volonté » se consumant dans les « ardeurs » et les « flammes ». Telle est la charge symbolique du poème intitulé <em>Les Voix</em> qui débute comme suit, en alexandrins :</strong></span></p><p style="text-align: left;" align="center"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>« Comme la voix de Pan, un soir des temps antiques,</strong></span></p><p style="text-align: left;" align="center"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>J’entends, autour de moi, ceux qui vont proclamant</strong></span></p><p style="text-align: left;" align="center"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Qu’il est mort à jamais le monde romantique</strong></span></p><p style="text-align: left;" align="center"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Que l’homme avait créé si douloureusement. »</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Très intéressante est la référence à la divinité mythologique de l’élan vital. À trois années près, Grégoire Le Roy est l’exact contemporain du philosophe Henri Bergson (1859 – 1941) dont il prend en quelque sorte le contre-pied, car loin de positiver le temps en le définissant comme « création incessante d’imprévisible nouveauté », il en souligne le pouvoir destructeur et la puissance d’anéantissement.</strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong><img id="media-6326111" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/3409175938.jpg" alt="jamesensor00lerouoft_0007.jpg" /></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong><img id="media-6326112" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/3750578764.jpg" alt="1525433081986348.jpg" /></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Cultiver « le souci des choses éternelles (<em>Les Voix</em>, vers 14) » est indispensable pour guérir du mal de vivre. Le mysticisme esquissé dans <em>Au Cimetière</em> devient ici plus cohérent. Une certaine religiosité d’inspiration lamartinienne s’affirme en même temps que la facture classique du vers à douze pieds, que privilégie le poète du <em>Lac</em>.</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Le chroniqueur d’une revue libérale rapporte une confidence de 1932 où Le Roy lui dévoile son amitié avec Émile Verhaeren (1855 – 1916) : « Verhaeren est souvent venu chez moi, surtout au début de la guerre. Il me semble me rappeler qu’un jour, je l’ai vu tailler son nom dans un arbre. » C’était près de l’entrée par la « charmante petite grille en fer forgé qui retenait toujours l’attention du flâneur épris d’art (5) ».</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong><img id="media-6326113" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/1435446495.jpg" alt="s-l400glr.jpg" />Le Roy réside alors à Molenbeek, de 1902 à 1919, à peu près à l’endroit où se dressera plus tard le chalet d’un club sportif que j’ai fréquenté dans ma jeunesse. C’est à Ixelles, dans la « ville haute », qu’il décède en 1941, en laissant des œuvres dont les titres sont marqués du sceau de la mélancolie : <em>Les Chemins dans l’ombre</em> (1920), <em>La Nuit sans étoiles</em> (1940).</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Le Roy est aussi l’auteur de <em>L’Annonciatrice</em>, une pièce de théâtre dont le texte passait pour perdu et que Richard Bales a pu retrouver en compulsant les archives familiales auxquelles les descendants de Le Roy lui ont donné accès (6). D’après une lettre adressée par Auguste Vermeylen, essayiste et romancier bruxellois d’expression flamande, à Emanuel De Bom, bibliothécaire honoraire de la ville d’Anvers, les deux premiers actes de <em>L’Annonciatrice</em> étaient écrits bien avant <em>L’Intruse</em> de Maeterlinck et <em>Les Flaireurs</em> de Van Lerberghe, drames abordant aussi le thème de la mort. </strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Le Roy est donc le premier dramaturge symboliste belge dans l’ordre chronologique. Son effacement au profit de Maeterlinck et Van Lerberghe résulte d’un relatif désintérêt de la critique, en dépit des numéros spéciaux que lui ont consacrés les revues <em>Le Thyrse</em> (de son vivant, en 1899) et <em>Épîtres</em> (après son décès, en 1951). Richard Bales met en lumière les dons artistiques de Grégoire Le Roy qui illustre lui-même son recueil poétique <em>Le Rouet et la Besace</em> (1912). Il possède en outre « une voix de baryton exceptionnellement mélodieuse », se produit en concert, fréquente assidûment le Théâtre de la Monnaie de Bruxelles et fait « entrer dans sa poésie des sujets musicaux particulièrement riches (7) ». </strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>« De la musique avant toute chose » : tel est le mot d’ordre de Paul Verlaine, qui sert de modèle à Le Roy, tandis que Van Lerberghe et Maeterlinck subissent plutôt l’influence de Stéphane Mallarmé. Le Roy affirme son rejet du « mallarmisme » dans une lettre du printemps 1906. « Sur les fenêtres de mon cœur, deux mains pâles se sont collées. Et à moi maintes pièces alambiquées que je ne supporte plus (8). » En revanche, il compose ses vers à la manière de Verlaine dès 1886 dans <em>Cantilène</em>, texte écrit à Paris et repris l’année suivante dans le recueil <em>La Chanson d’un soir</em> (1887). Richard Bales nous en donne un éloquent extrait :</strong></span></p><p style="text-align: left;" align="center"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>« Qu’est-il pire sur terre</strong></span></p><p style="text-align: left;" align="center"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Que de souffrir d’amour ?</strong></span></p><p style="text-align: left;" align="center"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Quelle peine aussi chère</strong></span></p><p style="text-align: left;" align="center"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Pourtant que cet amour ?</strong></span></p><p style="text-align: left;" align="center"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Elle est douce, elle est lente</strong></span></p><p style="text-align: left;" align="center"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Et calme et consolante</strong></span></p><p style="text-align: left;" align="center"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>À notre âme dolente</strong></span></p><p style="text-align: left;" align="center"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Où s’attriste l’amour. »</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>On retrouve à la fois dans le registre verlainien la musicalité hexasyllabique du vers et le thème post-romantique de la déléctation dans la souffrance sentimentale.</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong><img id="media-6326114" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/2829999002.jpg" alt="lachansondupauvr00lerouoft_0009.jpg" />Le recueil <em>Mon cœur pleure d’autrefois</em> (1889) est qualifié d’« archimauvais (9) » par Van Lerberghe qui dénie à Le Roy la vocation de poète. Le Roy serait un peintre « égaré dans les lettres (10). Le groupe d’écrivains issus de Sainte-Barbe n’est donc pas aussi soudé qu’on le présentait dans l’émission « En toutes lettres ». Les « confrontations » l’emportent parfois sur les « interférences », notamment à propos de <em>L’Annonciatrice</em>. Van Lerberghe paraît « offensé par une trop proche ressemblance avec le thème de son propre drame (11) ». Pourquoi Maeterlinck conseille-t-il à Le Roy de resserrer sa pièce en un acte alors que, sur la base des deux premiers actes, Auguste Vermeylen envisage une traduction en néerlandais et une représentation prometteuse à Anvers ?</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Selon Richard Bales, l’oubli dans lequel est tombée l’œuvre de Le Roy pourrait s’expliquer, d’une part, par la difficulté de mener de front une carrière littéraire et une vie professionnelle chargée, d’abord à Anvers, puis à Bruxelles, d’autre part, par une certaine inaptitude de l’auteur à renouveler son inspiration. « Le Roy se contentera de retravailler les mêmes thèmes fin de siècle et ce longuement après l’extinction de la mode (12). » « Le Roy poursuivrait une carrière désormais figée dans un passé qui n’était plus de mode (13). »</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>S’il faut poursuivre la recherche sur Le Roy, c’est d’abord dans la mesure où son œuvre témoigne d’un courant « décadentiste » également illustré, en Belgique, par Georges Rodenbach l’Aîné (1855 – 1898), qui consacre d’ailleurs, en 1885, dans <em>La Jeune Belgique,</em> le premier article traitant de Le Roy et de ses deux anciens condisciples. Mais il convient de scruter aussi dans l’œuvre de Le Roy les éventuels relents d’une certaine puissance inspiratrice qu’il serait étonnant de ne pas déceler chez un mélomane « wagnérien », de surcroît très lié à l’autre grand aîné Émile Verhaeren (1855 – 1916). Ce n’est pas par hasard que l’universitaire anglais qui s’intéresse à Le Roy soit aussi un spécialiste de Proust. Il est évident que la nostalgie, la délicatesse, la hantise de la durée et de sa dimension destructive sont des thèmes qui relient Le Roy à l’auteur d’<em>À la recherche du temps perdu</em>. Par ailleurs, le travaux de Le Roy sur Ensor et De Bruycker sont à incorporer dans le vaste corpus des œuvres de critique d’art d’un grand nombre d’écrivains belges : Verhaeren, Demolder, Pierron, Eekhoud, Lemonnier, pour lesquels, dans une autre partie du livre édité par Peter Lang, on va jusqu’à évoquer une « prédestination » dont les racines sont à chercher dans les siècles de Rubens, Brueghel, les frères Van Eyck, Van der Weyden, Bouts et Vandergoes.</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Richard Bales reproduit trois extraits des pièces des trois écrivains gantois qui évoquent des signes prémonitoires de la Mort.</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>« La Fille : Je n’attends personne.</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>La Mère écoutant : Oui, oui, il y a quelque chose qui frôle, comme ça, là, sous la porte, sûr, il y a quelque chose qui traîne. Qu’est-ce qu’il y a, ma fille ?</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>La Fille : C’est un oiseau de nuit, petite mère (extrait des <em>Flaireurs</em> de Van Lerberghe). »</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>*</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>« La Fille : Il doit y avoir quelqu’un dans le jardin; les rossignols se sont tus tout à coup.</strong></span></p><p style=
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlEGO NON - FAQ: influences, Nietzsche, clivage droite/gauche, philosophie, etc.tag:euro-synergies.hautetfort.com,2021-09-11:63369572021-09-11T15:53:37+02:002021-09-11T15:53:37+02:00 EGO NON - FAQ: influences, Nietzsche, clivage droite/gauche,...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6292637" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/1914171465.jpg" alt="snapshot.jpg" width="585" height="329" /></p><h1 class="title style-scope ytd-video-primary-info-renderer"><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;">EGO NON - FAQ: influences, Nietzsche, clivage droite/gauche, philosophie, etc.</span></h1><div id="info" class="style-scope ytd-video-primary-info-renderer"><div id="info-text" class="style-scope ytd-video-primary-info-renderer"></div></div><div id="menu" class="style-scope ytd-video-primary-info-renderer"><div class="fill style-scope yt-interaction"> </div></div><div id="container" class="style-scope ytd-sentiment-bar-renderer"><div id="like-bar" class="style-scope ytd-sentiment-bar-renderer" style="width: 99%;"></div></div><div id="meta-contents" class="style-scope ytd-watch-flexy"><div id="container" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><div id="top-row" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><a class="yt-simple-endpoint style-scope ytd-video-owner-renderer" tabindex="-1" href="https://www.youtube.com/channel/UC5fzl79Ep4fWSmQnDUI468w"><img id="img" class="style-scope yt-img-shadow" src="https://yt3.ggpht.com/ytc/AKedOLTpvom_iEsNadtQTYN0SnHWFSz44jZzgWCAciMO=s48-c-k-c0x00ffffff-no-rj" alt="" width="48" /></a><div id="upload-info" class="style-scope ytd-video-owner-renderer"><div id="container" class="style-scope ytd-channel-name"><div id="text-container" class="style-scope ytd-channel-name"><a class="yt-simple-endpoint style-scope yt-formatted-string" dir="auto" spellcheck="false" href="https://www.youtube.com/channel/UC5fzl79Ep4fWSmQnDUI468w"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Ego Non</span></strong></a></div><div class="style-scope ytd-channel-name"> </div></div></div></div></div></div><div id="content" class="style-scope ytd-expander"><div id="description" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Vidéo un spéciale dans laquelle je réponds à plus d’une trentaine de vos questions de la façon la plus honnête et développée possible. Les questions sont distinguées en trois thèmes : ma chaîne youtube en elle-même ainsi que mes projets pour elle, des questions plus générales d’ordre philosophique, politique et même littéraire ainsi que des questions un peu plus personnelles. </span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"> </div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><p style="text-align: center;"><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/p1_rqlMPk30" title="YouTube video player" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><span style="color: #ff6600;"><strong><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Pour me suivre sur les réseaux sociaux : </span></strong></span></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span style="font-size: 12pt; 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font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto"><span style="color: #ff6600;">Lien cercle Chateaubriand :</span> </span><a class="yt-simple-endpoint style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="color: #999999;" spellcheck="false" href="https://www.youtube.com/channel/UC1y2D71RoabAaVa1nKJ33FA" rel="nofollow">https://www.youtube.com/channel/UC1y2...</a> </span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto"><span style="color: #ff6600;">Pour se procurer le livre « Courage » de François Bousquet :</span> </span><a class="yt-simple-endpoint style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="color: #999999;" spellcheck="false" href="https://www.youtube.com/redirect?event=video_description&redir_token=QUFFLUhqbl81ckdEVlhGZk8xNHpzbjlvQy1OVjFZT2ZRQXxBQ3Jtc0tsMkxGUHBvNEk3aldMVGlSdFM1bkJUdG5rV1JybGlROTNGbktqVU9SZVowb0puT1ZYX3R5RUxmM3YxLUJWLVg0eU9ITjdud3FwQ1dNQTJZdjRlTlNIMnVoV05EbmhTcm9CcTZja2Y3UHBCTW43SVRqYw&q=https%3A%2F%2Fnouvelle-librairie.com%2Fboutique%2Fpolitique%2Ftheorie-idees-histoire%2Fcourage-manuel-de-guerilla-culturelle%2F" target="_blank" rel="nofollow noopener">https://nouvelle-librairie.com/boutiq...</a> </span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="color: #ff6600;">Pour se procurer les livres de Robert Steuckers sur la Révolution Conservatrice : </span><a class="yt-simple-endpoint style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="color: #999999;" spellcheck="false" href="https://www.youtube.com/redirect?event=video_description&redir_token=QUFFLUhqbTV4cEM1MDdaVlNVTkNqZDVyaVkxanBFQjNPZ3xBQ3Jtc0ttSmxrcnlSdURMMFNMTzNUUkVKOGVvWl9jRW9sWWUybnlUMnpIbkRPcGpHdXpsU296TnhWOHdfQjJLNXcxZ2Y3bHl2TW5iX2dNLXBUeWZXSl9VTVhsTDVkeXRIbGpWTkduUXFzbUVkS3JsLXZ1eF9MNA&q=http%3A%2F%2Fwww.ladiffusiondulore.fr%2Findex.php%3Fcontroller%3Dsearch%26orderby%3Dposition%26orderway%3Ddesc%26search_query%3Dsteuckers%26submit_search%3DRechercher" target="_blank" rel="nofollow noopener">http://www.ladiffusiondulore.fr/index...</a> </span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto"><span style="color: #ff6600;">Archives « Eroe » :</span> </span><a class="yt-simple-endpoint style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="color: #999999;" spellcheck="false" href="https://www.youtube.com/redirect?event=video_description&redir_token=QUFFLUhqbGpKNFlVODQ0dENQMnRQLUhIeURrTkNBZDZJUXxBQ3Jtc0ttaDB5eEgzM2VXSGhyUURlUGhZU3hKak1QT1pQREY2OTE2dUw5T2o4b2U2X2syXzJMMVh0di1xMVM5cWhRWjFMaTItOEhJelJLVklPbW1vcTZ4Q2tzazRfNmFGVWxNYjJXTDZMVlBiOFVRVVZRVHYtUQ&q=http%3A%2F%2Fwww.archiveseroe.eu%2F" target="_blank" rel="nofollow noopener">http://www.archiveseroe.eu/</a> </span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto"><span style="color: #ff6600;">Présentation du livre « L’autre Tiers-mondisme » de Philippe Baillet par Daniel Conversano :</span> </span><a class="yt-simple-endpoint style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="color: #999999;" spellcheck="false" href="https://www.youtube.com/watch?v=i7nTKxYeUSk&t=0s">https://www.youtube.com/watch?v=i7nTK...</a></span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"> </div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><p style="text-align: center;"><img id="media-6292639" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/3589843074.jpg" alt="99fa104ac64ba37a060ba9ac0031f70d.jpg" width="467" height="681" /></p></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"> </div></div>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlLes relations entre Joris Van Severen et Pierre Nothombtag:euro-synergies.hautetfort.com,2021-06-14:63217092021-06-14T08:28:58+02:002021-06-14T08:28:58+02:00 Les relations entre Joris Van Severen et Pierre Nothomb Par...
<div class="single-head"><p style="text-align: center;"><img id="media-6267891" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/1146482293.jpg" alt="JorisVanSeveren.jpg" width="474" height="772" /></p><h1 class="single-title"><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Les relations entre Joris Van Severen et Pierre Nothomb</strong></span></h1><strong><span class="author-meta" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"> <span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><span class="author-meta-by">Par </span> <a style="color: #999999;" href="https://eurolibertes.com/author/lionel-baland/"> Lionel Baland </a> </span></span></strong></div><div class="single-head"> </div><div class="single-head"><span style="font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span class="author-meta" style="font-size: 12pt; color: #999999;">Ex: https://eurolibertes.com/histoire/les-relations-entre-joris-van-severen-et-pierre-nothomb/</span></strong></span></div><div class="single-content"><div class="single-entry-summary"><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6267890" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/1389377334.jpg" alt="jvsjb24.jpg" />Le numéro 24 (année 2020) de la publication annuelle en néerlandais du Centre d’étude Joris Van Severen (1) consacre un article aux relations entretenues par Pierre Nothomb (1887-1966), fer de lance du nationalisme belge, et Joris Van Severen (1894-1940), au départ nationaliste flamand mais qui a évolué de l’idée d’une union entre les Pays Bas et la Flandre vers celle du regroupement, au sein d’un nouvel État, des Pays Bas, de l’ensemble de la Belgique, du Luxembourg et de la Flandre française, sous la direction du Roi Léopold III.<span id="more-18157"></span></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">L’auteur de cette production intellectuelle, Ruud Bruijns, habitant à Lelystad, le chef-lieu de la province néerlandaise de Flevoland, base ses recherches sur les archives de Pierre Nothomb déposées au CEGESOMA (2), (3), (4) à Bruxelles en Belgique.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">L’étude porte sur le fait de savoir qui a influencé l’autre, Nothomb ou Van Severen ? Il apparaît désormais que chacun des deux a eu plus besoin de l’autre pour ses actions politiques respectives, que ce qui était jusqu’à présent établi : Nothomb désirait des contacts néerlandophones et Van Severen voulait utiliser les relations de Nothomb avec les autorités.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Bruijns met en avant que Joris Van Severen était conscient du fait que, depuis l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale début septembre 1939, il devait éviter de se trouver dans le viseur des autorités belges, comme il l’avait été en 1933-1934. Cela peut expliquer pourquoi à l’automne 1939 Van Severen a agi de manière si prudente et si proche de la politique de neutralité officielle belge.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le Verdinaso devient fréquentable</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Alors que l’idée, prônée par Pierre Nothomb, de réalisation d’une Grande Belgique n’est pas prise au sérieux par l’establishment belge, Nothomb est utilisé par les nationalistes flamands en tant que caricature de l’hypernationalisme belge.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le Verdinaso, le mouvement dirigé par Joris Van Severen, est, quant à lui, brouillé, dès sa création en 1931, avec les autorités belges et est ouvertement séparatiste, tout en érigeant une milice afin de réaliser son programme révolutionnaire visant au renversement du système politique et administratif belge.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Cette situation conduit le Verdinaso à rencontrer des problèmes. Ainsi, les autorités mettent en place des mesures visant à interdire les milices privées et les uniformes en ciblant ouvertement la milice du Verdinaso. Joris Van Severen lance alors, en 1934, sa nouvelle direction de marche (Nieuwe Marsrichting), mais cela prend encore des années avant que l’image radicale des débuts du mouvement ne soit atténuée.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6267892" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/2233435552.jpg" alt="41527.jpg" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le 1er février 1937, le Conseil des ministres belge lève l’interdiction de vente dans les gares de l’organe de presse <em>Hier Dinaso !</em>. Lors du sixième congrès du Verdinaso, le 29 août 1937 à Anvers, la perspective d’une union entre les Pays Bas, la Belgique et le Luxembourg est pour la première fois mise en avant : les drapeaux belges et néerlandais sont hissés et Joris Van Severen parle en français aux Wallons (et Luxembourgeois).</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le pays thiois n’est plus mis en avant, mais désormais l’empire thiois est prôné, réunissant la Belgique, les Pays Bas et leurs colonies respectives. Lorsque le Roi Léopold III visite Tielt le 7 novembre 1937, la section locale du Verdinaso se trouve devant son local sur la façade duquel est fixé un panneau portant les mots : « <em>Majesté, le Verdinaso vous salue plein d’espoir </em>».</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Ces éléments signifient une réconciliation entre le Verdinaso et l’ordre établi et ainsi une fréquentabilité grandissante du Verdinaso.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Au sein des cercles nationalistes belges francophones, le Verdinaso est perçu en tant que force anti-séparatiste défendant l’unité du pays et visant à la réunification des Pays Bas, de la Belgique et du Luxembourg. Cette dernière idée constitue en 1939 le principal thème mis en avant par le Verdinaso. Le 25 février 1939, Joris Van Severen parle, au sein du théâtre de la ville d’Ypres (Ieper), du Benelux. En mars 1939 sort un organe de presse portant le nom <em>Pays Bas Belgique. Organe mensuel du Verdinaso</em>, titre plaidant pour l’unité belgo-néerlandaise.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6267893" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/1120889656.jpg" alt="b56fc425-6506-2d51-41a6-b7926b2c9932.jpg" width="436" height="632" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le 28 mars 1939, Joris Van Severen tient à Bruxelles un discours en français au sein duquel il considère que la Révolution belge de 1830 est un incident et réclame la réunification des Pays Bas, de la Belgique et du Luxembourg. En juillet 1939, la constitution de l’association Belgique-Pays-Bas-Luxembourg, préparée depuis plusieurs mois, est officiellement annoncée.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">C’est le prélude au congrès prévu le 10 septembre 1939, organisé par un jeune impliqué dans l’association Belgique-Pays-Bas-Luxembourg sous la devise « Belgique, Pays Bas et Luxembourg ». Le 30 août 1939, Joris Van Severen décide de déclarer à la presse que le congrès est ajourné en attendant la prise de position des autorités.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">IIe Guerre mondiale</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">L’éclatement de la IIe Guerre mondiale lors de l’invasion de la Pologne par l’armée allemande le 1er septembre 1939 et la déclaration de la neutralité belge qui suit rétrécit encore plus les marges de manœuvre. Le 2 septembre, Joris Van Severen déclare dans l’organe de presse <em>Hier Dinaso !</em> : « <em>… que le Verdinaso place toutes ses forces au service de la défense de la patrie et dans le maintien de l’indépendance de la Belgique et de sa stricte neutralité, sous la haute direction du Roi Léopold III </em>».</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6267894" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/1263965289.jpg" alt="Pierre-Nothomb.jpg" width="440" height="598" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le 2 novembre 1939, Pierre Nothomb lance un appel en faveur de la Ligue de l’indépendance nationale dans lequel il estime que la Belgique, les Pays Bas et le Luxembourg doivent former un phare de la civilisation dans l’œil de la tempête. Le 10 novembre, le Conseil des ministres en arrive à la conclusion que dans le cas où seuls les Pays Bas seraient attaqués, la Belgique n’interviendrait pas mais les alliés (France et Grande-Bretagne) devraient être appelés à la rescousse et la Belgique abandonnerait ainsi sa neutralité. À l’automne 1939, il n’est donc pas question d’un rapprochement entre les Pays Bas et la Belgique.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Action commune de Nothomb et Van Severen</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">D’après le biographe de Joris Van Severen, Arthur de Bruyne, Pierre Nothomb cherche à entrer en contact avec Van Severen. Le 29 décembre 1939, Pierre Nothomb prend contact avec Joris Van Severen à propos du texte néerlandophone de la Ligue de l’Indépendance nationale qui est paru dans <em>Hier Dinaso !</em></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Malgré l’approche nationale belge exprimée au sein du manifeste de la Ligue nationale de l’Indépendance, Pierre Nothomb est fin 1939 clairement sous l’influence de Van Severen, comme l’indique une lettre du 29 décembre 1939 : «<em> Je me suis rendu compte de tout ce que notre collaboration pouvait apporter à la grandeur des Pays Bas. </em>»</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Pierre Nothomb, qui au début des années 1920 est considéré comme un chauviniste belge en raison de son plan d’annexion de territoires néerlandais, est visiblement devenu compréhensif envers les opinions de Van Severen à propos des Pays Bas. En d’autres mots, Van Severen ne s’est pas déplacé en direction du belgicisme, comme il est souvent supposé, mais a gagné des belgicistes à son combat pour la réunification des Pays Bas.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Nothomb ne désire pas seulement une traduction de son manifeste en néerlandais, mais veut également un accès au carnet d’adresses de Van Severen. La liste de Nothomb consiste avant tout en noms francophones de l’establishment belge. Il demande pour cette raison à Van Severen un nombre de noms de personnes importantes en Flandre. Dans d’une lettre du 3 janvier 1940, il apparaît que Van Severen est d’accord mais exige une place de premier ordre sur la liste des signataires, directement après les noms des premiers d’entre eux ou même à côté de celui de Pierre Nothomb.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6267895" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/1860275671.jpg" alt="pp-couv-9-4-1926.jpg" width="458" height="660" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Plus de deux semaines plus tard, Van Severen envoie le texte en néerlandais à Nothomb en précisant qu’en plus du nom de Van Severen, il demande que soit indiqué qu’il est le dirigeant du Verdinaso.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Dernière étape pour le tandem Nothomb-Van Severen</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Au début du mois de mars 1940, le manifeste néerlandophone sort et Van Severen commande 50 exemplaires à Nothomb. Ce manifeste n’est pas seulement soutenu par Van Severen, mais aussi par le Verdinaso en tant qu’organisation.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le 10 mai 1940, les troupes allemandes envahissent les Pays Bas, la Belgique et le Luxembourg. Joris Van Severen est arrêté par les autorités belges car il est considéré par celles-ci comme un danger, alors que Van Severen ne s’attend pas à cela et pense encore, après son arrestation, être bientôt de retour à la maison. Pierre Nothomb intervient auprès des autorités en faveur de la libération de Van Severen et écrit au domicile de Van Severen, Ce dernier n’est pas relâché, mais transféré vers la France où il est assassiné, le 20 mai 1940, à Abbeville par des soldats français.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><u>Source :</u></span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">BRUIJNS Ruud, « Joris van Severen en Pierre Nothomb », in <span style="color: #99cc00;"><em>Jaarboek Joris Van Severen</em> 24, </span>Ieper, 2020, p. 71 à 94.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><u>Notes :</u></span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">(1) <a style="color: #999999;" href="http://www.jorisvanseveren.org/">http://www.jorisvanseveren.org</a></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">(2) Le CegeSoma, quatrième direction opérationnelle des Archives de l’État, est le centre d’expertise belge de l’histoire des conflits du XX<sup>e</sup> siècle.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">(3) <a style="color: #999999;" href="https://www.cegesoma.be/fr/le-cegesoma">https://www.cegesoma.be/fr/le-cegesoma</a></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">(4) https://www.cegesoma.be/fr/archives-de-pierre-nothomb</span></strong></p></div></div>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlUn seigneur nous a quittés: Francis Van den Eyndetag:euro-synergies.hautetfort.com,2021-03-11:63026782021-03-11T00:05:00+01:002021-03-11T00:05:00+01:00 Un seigneur nous a quittés: Francis Van den Eynde par Marceline...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6235791" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/3650879675.jpg" alt="imagFrancisvde.jpg" /></p><h1 class="tdb-title-text" style="text-align: left;"><span style="font-size: 24pt; color: #cc99ff;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Un seigneur nous a quittés: Francis Van den Eynde</span></strong></span></h1><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">par Marceline Galirel</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">https://www.breizh-info.com/</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Francis Van den Eynde, Flamand né en 1946, vient d’entamer son dernier voyage. Que ce voyage, cher Francis, soit à nouveau, pour toi une source d’inspiration, car les voyages, ce Flamand et cet Européen convaincu, il les aimait.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Qu’aimait-il en fait ?</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Cet homme curieux de tout aimait découvrir les peuples, leurs histoires, leurs cultures. Mais avant tout ses passions furent, outre sa famille et ses amis, la Flandre, l’Irlande et l’Europe. L’Europe, pas celle de Maastricht, mais l’Europe aux cent drapeaux.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Travailleur acharné, féru d’histoire, les désastres de la Première Guerre mondiale l’avaient marqué. Aussi, à l’occasion d’un séjour dans sa famille à Gand, Francis m’avait conduit de cimetière en nécropole, où sont enterrés plus de 40.000 soldats belges, mais aussi des soldats anglais, allemands, français, australiens…</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Est-ce carnage qui avait développé son âme profondément européenne ? Francis, disait « <em>rêver d’une sorte d’empire confédéral européen, qui se serait étendu depuis l’Oural jusqu’à la côte atlantique, de l’Irlande et du Cap Nord jusqu’à Gibraltar. Un projet commun à toutes les communautés ethniques de notre continent, qui travaillent ensemble dans le respect le plus total de leur particularité et de leur diversité. Nous avons malheureusement dû constater que l’Union européenne ne répondait pas du tout à nos espoirs</em> ». Le respect des cultures, de leurs diversités, de l’enracinement, a guidé son parcours militant.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Flamand d’abord, Francis rêvait d’une Flandre indépendante. Il aura consacré à cette idée toute sa vie militante.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Dès 1960, il milite au sein de Were Di et Voorpost, un mouvement nationaliste flamand ; puis il rejoint le Vlaams Blok en 1979. Sa première véritable percée électorale dans toute la Flandre se situe en 1989 où il remporte son premier siège au parlement européen ; ce poste le confirme dans ses idées d’une grande Europe des peuples et d’un rejet de l’oligarchie prétentieuse technocratique européenne. Il est élu député fédéral à la Chambre en 1991 à 2010. Il occupe même pendant trois ans la vice-présidence de la Chambre.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6235794" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/503498288.jpg" alt="imageFvdE.jpg" /></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Tout en étant élu, il continuait avec ses talents d’orateur à animer, avec brio, d’innombrables réunions et conférences, ponctuées de ses innombrables anecdotes historiques, en particulier.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Militant, Francis l’était assurément, mais d’abord il fut un seigneur.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Généreux, courageux, volontaire, homme de concorde au sein de ses troupes, fier de ses origines ouvrières qu’il ne reniait pas. Hédoniste enfin : il aimait la vie simple. Impossible d’oublier une soirée dans un pub flamand, terminée par des chants européens (Francis disait que la chanson était un bon moyen d’apprendre les langues étrangères !) et arrosée de pintes de bières des abbayes.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Francis, tu nous manqueras. Ce soir nous chanterons et nous boirons à ta santé, ainsi qu’à celle de ta chère épouse, de tes enfants et de tes petits-enfants, auxquels nous pensons aujourd’hui.</span></strong></p><p dir="ltr" style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Marceline Galirel</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Crédit photo : DR</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em>[cc] <a class="vglnk" style="color: #999999;" href="https://breizh-info.com/" target="_blank" rel="nofollow noopener noreferrer" data-wpel-link="external">BREIZH-INFO.com</a>, 2021, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine</em></span></strong></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlNaar Engeland gedeporteerd. Vlaamse geïnterneerden op het eiland Man 1940-1945 door Carlos H. Vlaemyncktag:euro-synergies.hautetfort.com,2021-02-04:62951082021-02-04T17:19:00+01:002021-02-04T17:19:00+01:00 Bespreking van: Naar Engeland gedeporteerd. Vlaamse geïnterneerden op...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6224178" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/425775704.jpg" alt="TGA-20052-2-7-47-1_10.jpg" /></p><h1 id="bookTitle" class="gr-h1 gr-h1--serif"><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Bespreking van: <em>Naar Engeland gedeporteerd. Vlaamse geïnterneerden op het eiland Man 1940-1945</em> door <a class="authorName" style="color: #ff6600;" href="https://www.goodreads.com/author/show/14254517.Carlos_H_Vlaemynck">Carlos H. Vlaemynck</a></strong></span></h1><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Björn Roose</span></strong></span></p><p><strong><span class="readable" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">11 november komt er weer aan en daarmee de jaarlijkse herdenkingen. Die zullen ook respectievelijk 100 jaar na het einde van de Eerste Wereldoorlog en bijna 75 jaar na het einde van de Tweede ongetwijfeld behalve over oorlog en vrede ook over de good guys en de bad guys gaan. Niet meer dan passend dus om in deze tijd van het jaar een boekje te lezen dat nóg maar eens aantoont dat de officiële good guys dat verre van altijd waren (en zijn).<br /><br />Naar Engeland gedeporteerd - Vlaamse geïnterneerden op het eiland Man - 1940-1945 is zo'n boekje. Carlos H. Vlaemynck schreef het neer "uit de mond" (zoals dat dan heet) van Ieperling Luc Desramault en ik ga er van uit dat het in 1984 bij De Nederlandsche Boekhandel (DNB, sinds 1986 bekend onder de naam Uitgeverij Pelckmans) verschenen werk ook nu nog verbazing kan wekken bij de lezers. Ikzelf kende de basis van het verhaal, maar niet de "details", en dit boek gaat in zowel op die basis als op die "details".<br /><br />Wat die basis betreft, die doet Vlaemynck al meteen in zijn inleiding uit de doeken:<br /><br />"Toen België op 10 mei 1940 voor de tweede maal in nog geen kwarteeuw door Duitse troepen overrompeld werd, besloot de regering alle verdachte personen, zowel vreemdelingen als landgenoten, bij wijze van voorzorgsmaatregel in hechtenis te nemen. Van uur tot uur zonden de nationale radiozenders oproepen uit waarin de bevolking aangespoord werd hulp te verlenen bij het onschadelijk maken van vijandelijke parachutisten, spionnen en saboteurs. Weldra maakte er zich een ware spionnen-psychose van de bevolking meester. Deze psychose werd in de hand gewerkt door de sterke verhalen van de honderdduizenden vluchtelingen. Overal dacht men leden van de 'Vijfde Colonne' te zien en het aantal preventieve arrestaties steeg onrustbarend. Duizenden mensen, onder wie vooral leden van het V.N.V., het Verdinaso, Rex en de K.P. kwamen aldus in de gevangenis terecht. De meesten onder hen waren onschuldig. Zij kregen echter de kans niet hun onschuld te bewijzen omdat hun aanhouding slechts een zogenaamde 'voorlopige administratieve veiligheidsmaatregel' was, hetgeen iedere vorm van rechtsbijstand uitsloot. Nadat de Franse en Britse troepen op de 19de mei het Nederlandse en het Belgische leger te hulp waren gesneld, gingen de militaire autoriteiten van beide mogendheden eveneens tot aanhoudingen op Belgisch grondgebied over. Zij deden dit onder voorwendsel de aanvoerlijnen van hun strijdkrachten in het opmarsgebied veilig te stellen. Vooral de Fransen lieten zich bij dit wederrechtelijke optreden - België was immers een bondgenoot en geen bezet gebied - niet onbetuigd. Met het oog op de te verrichten arrestaties hadden zij zelfs maanden vooraf door geheime agenten in het neutrale België 'verdachtenlijsten' laten opstellen. Ten gevolge van het bijzonder snel oprukken van de Duitse troepen werd een aanzienlijk aantal politieke gevangenen in uiterst verwarde omstandigheden naar Frankrijk gedeporteerd. Voor velen onder hen betekende deze wegvoering het begin van een wekenlange lijdensweg. [Voor onder andere Joris Van Severen betekende het zelfs het einde, noot van mij] Een kleine groep verdachten kwam evenwel in Engeland terecht."<br /></span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6224179" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/3087670251.jpg" alt="VX7hsRp8DKhyQPaflAJP.jpg" /></p><p><strong><span class="readable" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Bij die "kleine groep verdachten" het hoofdpersonage van dit boekje, Luc Desramault, destijds gouwleider (regionaal leider) van het Algemeen Vlaamsch Nationaal Jeugdverbond, voor wie deze deportatie vijf jaar zou duren. Liever dan hier het hele verhaal dunnetjes over te doen, houd ik het bij een aantal veelbetekenende citaten:<br /><br />"Onze bewaking [bij de eerste stop, de gevangenis van Ieper, noot van mij] bestond deels uit politieagenten en deels uit leden van een soort plaatselijke burgerwacht." [terwijl in "klassieke" geschiedenisboeken altijd volgehouden wordt dat burgers pas andere burgers gingen gevangenhouden tijdens de repressie-annex-straatterreur, noot van mij]<br /><br />"In de bus [waarmee de stouterds afgevoerd werden richting Oostende om van daar richting Engeland gedeporteerd te worden, noot van mij] kregen wij het gezelschap van een zestal Joodse vrouwen die drie kinderen bij zich hadden. Voorts waren er nog enkele communisten bij uit Moeskroen, Wervik en Menen alsook enkele vreemdelingen." [Geef toe, een gezelschap dat, als de Vlaams-nationalistische "verdachten" nationaal-socialisten zouden geweest zijn, toch wel zéér explosief was samengesteld, noot van mij.]<br /><br />"Op onze bus zat er een jonge jodin die door de natuur met heel wat charmes begunstigd was. Zij bracht het zover dat een van de gendarmen erg verlangend werd om even met haar alleen te zijn ... Toen beiden na geruime tijd terugkwamen, bleek de jodin in het bezit te zijn van enkele koekjes en karamels die wij van haar konden kopen om onze kwellende honger te stillen. Zij bracht het zover dat wij zelfs een weinig water kregen om onze brandende keel te verfrissen." [Het gemengde gezelschap had dus duidelijk ook geen hekel aan mekaar, noot van mij.]<br /><br />"Niettegenstaande wij slechts verdachten waren, werden wij onderworpen aan het reglement dat van toepassing was op de veroordeelden [in de Londense gevangenis Pentonville, noot van mij] (...) Onze ondervragers hadden een burgerpak aan en waren telkens met vieren. Merkwaardig genoegen kregen wij nooit hun gelaat te zien. Zij droegen steeds een zwarte satijnen kap voorzien van twee doorkijkspleten en een mondopening over het hoofd. Het maakte aanvankelijk een vrij lugubere indruk en liet ons het ergste vermoeden. (...) De ondervragingen duurden twee dagen telkens zonder onderbreking van 8 tot 12 uur en van 13 tot 17 uur. Zij gingen gepaard met heel veel intimidatie. Herhaaldelijk kregen wij te horen dat indien wij de waarheid niet zouden zeggen, zij er die wel uit zouden krijgen! Herhaalde malen verklaarden zij onomwonden dat zij ons zouden afmaken, hetgeen bij ons de bedenking ontlokte dat indien zij toch reeds van plan waren ons te liquideren het dan in feite geen zin meer had om ons te ondervragen. Het kruisverhoor bestond meestal uit vragen die zij door elkaar stelden in de hoop ons op tegenstrijdige antwoorden te kunnen vangen. Dit leverde evenwel niets op aangezien wij niets te verbergen hadden. Wij waren weliswaar allemaal op de een of andere wijze in de Vlaamse beweging actief geweest, maar dit had met de oorlog nooit iets te maken gehad." [Deze mensen waren dus zonder welke officiële beschuldiging dan ook opgepakt, gedeporteerd en gevangen gezet en nu hoopte de belgische staat er op dat ze zelf bewijzen zouden leveren van collaboratie terwijl ze zelfs ... de oorlog niet van dichtbij hadden gezien, noot van mij.]<br /></span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6224180" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/3201837764.jpg" alt="525690355_1280x720.jpg" /></p><p><strong><span class="readable" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">"Toen wij in Hutchinson [Hutchinson Camp, een Brits concentratiekamp op het eiland Man, noot van mij] aankwamen, zaten er naar schatting wel vijfduizend joden in het kamp en hoop en al een vijftigtal niet-joden, onder wie Leo Hoste en ik." [Weer dat eigenaardige idee om potentiële "nationaal-socialisten" op te sluiten samen met joden, noot van mij.] <br /><br />"Het is via dit communicatiesysteem [in de gevangenis van Leeds, de volgende halte van Desramault, noot van mij] dat wij tot de ontdekking kwamen dat er in de gevangenis heel veel Ierse politieke gevangenen zaten. Zij waren leden van de I.R.A. Wij hadden deze drie mysterieuze letters reeds herhaaldelijk als graffiti op de muren van de gevangenis zien prijken, maar de inhoudelijke betekenis van dit letterwoord was toen nog maar een vaag begrip voor ons. Geleidelijk aan leerden wij deze Ierse nationalisten en hun strijd voor de volledige hereniging van hun eiland in één onafhankelijke republiek beter kennen." [Ofte flater nummer zoveel van de Engelsen, noot van mij.]<br /></span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6224181" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/655833549.jpg" alt="TGA-20052-2-7-1-1_9.jpg" /></p><p><strong><span class="readable" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">"Hoezeer de Londense politiemannen zich [dit keer in Camp X, een ander concentratiekamp op het eiland Man, noot van mij] ook inspanden om het kampleven draaglijker te maken, toch kreeg de drang naar de vrijheid sommigen van ons zo erg te pakken dat er ontvluchtingspogingen werden ondernomen. Een van de merkwaardigste pogingen werd op touw gezet door drie geïnterneerde Nederlanders. Een was officier bij de Koninklijke Nederlandse Marine, de tweede was stuurman bij de Nederlandse Koopvaardij en de derde was piloot bij de K.L.M.. Alle drie werden, terecht of ten onrechte, dat heb ik nooit geweten, verdacht van lidmaatschap bij de N.S.B. Zij hadden hun tocht zorgvuldig gepland en voorbereid. Aldus hadden zij wekenlang in de fabriek waar zij overdag werkten kleine hoeveelheden benzine gehamsterd. Op een mooie morgen kaapten zij ongezien een motorbootje, brachten de benzine aan boord en startten de motor. Met een brede zwaai staken zij van wal en stevenden op volle kracht de Ierse Zee in zuidwestelijke richting op met de kennelijke bedoeling de kust van de neutrale Ierse Republiek te kunnen bereiken. Aanvankelijk scheen hun poging te zullen slagen maar plots kwamen zij echter in een opstekende storm terecht. Aangezien de Ierse Zee een soort van binnenzee is, zijn de golfslagen er kort maar krachtig. Zij kregen water in de boot en de motor begon te sputteren. Weldra viel hij geheel stil en wat zij ook probeerden om hem weer op gang te krijgen, niets mocht baten. Voortgestuwd door de storm dreven zij af naar de Schotse kust. Een Brits legervliegtuig had reeds de drenkelingen opgemerkt en toen hun vaartuig in de branding aan diggelen sloeg en zij uitgeput aan land strompelden, werden zij er opgewacht door militairen die hen oprecht feliciteerden met de gedurfde stunt! Later moesten zij voor een krijgsgerecht verschijnen en werden er tot één maand gevangenisstraf veroordeeld wegens diefstal van benzine en het ontvreemden van een boot. De Britse eigenaar van het vaartuigje weigerde schadevergoeding te vragen. Als sportieve Engelsman vond hij het al erg genoeg dat hun poging mislukt was!" [En dat zijn nu de dingen die een mens veel te weinig leest in "oorlogsverhalen", het respect dat "vijanden" voor mekaar kunnen opbrengen in de juiste omstandigheden, noot van mij]<br /></span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6224182" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/1926177284.jpg" alt="93c68662471a26a361b81c59482652cd.jpg" /></p><p><strong><span id="reviewTextContainer3004117383" class="readable" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span id="freeText6728360650449777610">"Aldus gingen langzaam maar zeker de oorlogsjaren voorbij. Een paar malen kregen wij bezoek van leden van het Belgische Rode Kruis. Vóór onze aankomst in 'Camp X' hadden wij ze nog nooit gezien. Met veel tegenzin spraken zij Nederlands en het eerste wat zij deden, was ons verwijten maken. Volgens hen waren wij slechte Belgen, omdat wij in een interneringskamp zaten. Het was onze plicht dienst te nemen bij het Belgisch Leger en te gaan strijden tegen de Duitsers. Daarop hebben wij hen ons standpunt uiteengezet. Wij zegden dat wij bereid waren de Belgische strijdkrachten in Groot-Brittannië te vervoegen op voorwaarde dat wij eerst volledig in het openbaar gerehabiliteerd zouden worden. Daar konden zij niet voor instaan, zegden zij, wij moesten dat met de Engelsen regelen. En wanneer wij dan met de Engelsen daarover van gedachten wisselden, verwezen zij ons naar de Belgische regering te Londen. Het gevolg was dat de zaken bleven zoals zij waren en dat de afgevaardigden van het Belgische Rode Kruis ons kamp niet meer bezocht hebben." [Kafka, iemand ?, noot van mij]<br /><br />En dan, dan moest de kers op de taart nog komen:<br /><br />"Toen de afreisdatum aanbrak, pakten wij onze koffers en kregen wij onze identiteitskaarten terug. Voorts gaven de Britten ons een vrijgeleidebrief waarop stond dat wij in België overal mochten heengaan waar wij maar wensten. Op 20 mei 1945, Pinksterzondag, stapten wij voor het eerst in ruim vijf jaar als vrije burgers aan boord van een Brits legervliegtuig. (...) Bij de uitgang van de luchthaven [die van Evere, noot van mij] werden wij tegengehouden door enkele mannen in burger. Zij wensten onze persoonsbewijzen te zien. Geen onheil vermoedend toonden wij ze onze vrijgeleidebrieven. Daarop zegden zij dat er voor ons vervoer voorzien was om ons naar Brussel te brengen. (...) Toen men ons daar ter hoogte van het Cantersteen liet uitstappen, werden wij spoedig omringd door een vijandig gezinde menigte die, naar wij later vernomen hebben, daar uit Duitsland gerepatrieerde collaborateurs stond op te wachten. Wij werden er uitgemaakt voor 'sales boches' (smerige moffen) en kregen harde klappen te incasseren. (...) Onder veel gejouw en getier van de omstaanders werden wij [na een ondervraging in Cantersteen, noot van mij] terug in de camion geduwd die ons na een korte rit in het 'Klein Kasteeltje' afleverde. Wij vlogen er bij de aldaar reeds opgesloten incivieken en brachten daar een tiental dagen door. Het eten was er bar slecht en bestond hoofdzakelijk uit gedeshydrateerde rode kool en wortelen. Weldra zat iedereen met diarree geplaagd. Daarna werden wij overgebracht naar de gevangenis van Sint-Gillis (...) Vanuit Sint-Gillis werd ik dan overgeplaatst naar de inmiddels tijdens de oorlog wederopgebouwde gevangenis van Ieper. (...) Het duurde tot in september 1945 vooraleer ik de militaire auditeur te zien kreeg. Hij wist mij alleen maar te vertellen dat er tegen mijn gedrag tijdens de oorlog niets viel in te brengen en dat er derhalve geen reden was om mij te vervolgen. (...) Aangezien ik onschuldig was, gaf de krijgsauditeur bevel mij op staande voet [na zo'n vijf jaar volkomen onterechte vrijheidsberoving dus, noot van mij] in vrijheid te stellen. Hij gaf mij echter de raad mij voor mijn eigen veiligheid voorlopig niet in de buurt van Ieper te vestigen. Ik heb zijn raad opgevolgd en heb eerst een drietal maanden in Vilvoorde bij een zuster van mijn vader gewoond. (...) Daarna heb ik nog zogezegd mijn domicilie gehad bij mijn broer in Komen. Het is daar dat ik dan op 28 februari 1946 een officieel attest van buitenvervolgingstelling heb bekomen."<br /><br />Om dit waanzinnige verhaal te beëindigen geef ik nog graag mee dat in die officiële buitenvervolgingstelling nog steeds geen reden stond aangegeven waarom Luc Desramault vijf jaar van zijn leven beroofd is door de Belgische staat, maar wel dat die buitenvervolgingstelling "slechts van voorloopigen aard" was en "het hernemen van het onderzoek niet [verhindert] ingeval er zich nieuwe bezwaren voordoen".<br /><br />Allemaal het overdenken waard als de wereld van de oorlogsjaren weer eens door iemand opgedeeld wordt in zwart en wit ...</span> </span></strong></p><h2 id="bookSeries"></h2>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlRobert Steuckers: entretien au journal slovène ”Demokracija”tag:euro-synergies.hautetfort.com,2021-01-06:62886712021-01-06T00:55:00+01:002021-01-06T00:55:00+01:00 Robert Steuckers: entretien au journal slovène "Demokracija" Sur...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6211496" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/3169420018.jpg" alt="135499416_3481798015208608_5195538660929912532_o.jpg" width="636" height="234" /></p><p><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Robert Steuckers: entretien au journal slovène "Demokracija"</strong></span></p><p><span style="font-size: 18pt; color: #99cc00; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Sur la révolution conservatrice, la géopolitique et l'état de la Belgique</strong></span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Propos recueillis par Andrej Sekulovic </span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>Vous avez écrit deux volumes d’articles et d’essais sur le mouvement allemand de l’entre-deux-guerres que l’on a appelé la « Révolution conservatrice ». Pourriez-vous nous brosser un bref survol de ce mouvement et de ses principaux penseurs et dites-nous de quelles façons ce mouvement a influencé la « nouvelle droite » et vous-mêmes ?</em></span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Même si je brossais un « bref survol », comme vous dites, de la révolution conservatrice ou du mouvement folciste <em>(= völkisch),</em> j’aurais besoin d’une bonne centaine de page. Au moins. Cela excéderait le cadre de notre entretien. Mais pour faire bref, il faut tout de même rappeler que Theodor W. Adorno, l’une des figures de proue les plus emblématiques de l’Ecole de Francfort, laquelle est considérée, à juste titre, comme le contraire philosophique absolu de la « révolution conservatrice », a admis, un jour, que les critiques incisives, formulées par les meilleurs auteurs de cette « révolution conservatrice » à l’encontre des systèmes politiques wilhelminiens et weimariens et à l’encontre des philosophies implicites qui les sous-tendaient, étaient souvent plus pertinentes, plus profondes, que les critiques de la gauche, dans l’orbite de laquelle Adorno entendait inscrire son combat. Adorno ajoutait qu’il fallait impérativement se demander pourquoi ces critiques étaient plus percutantes que tout l’attirail para-marxiste des gauches, saupoudré ou non d’élucubrations psychanalytiques ou de spéculations zozo-sexuelles.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6211460" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/3747269539.jpg" alt="simmel_360x450.jpg" width="461" height="576" /></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #ffcc99; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><em><strong>Georg Simmel.</strong></em></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">La « révolution conservatrice », en règle générale, car il ne faut pas omettre de penser l’extrême hétérogénéité de cet impressionnant ensemble d’auteurs, repose sur un sentiment aigu du déclin de notre civilisation, devenue trop matérialiste, trop procédurière, trop affectée par des routines devenues incapacitantes au fil du temps : cette idée se retrouve chez un sociologue/philosophe un peu oublié dans la mouvance néo-droitiste actuelle, Georg Simmel. Celui-ci insistait sur l’ossification inéluctable des « procédures » et des « procédés » nés dans la foulée de l’industrialisation généralisée de l’Europe à partir de la seconde moitié du 19<sup>ème</sup> siècle. Ces procédures et procédés avaient tous eu des départs fulgurants et prometteurs, constituaient l’annonce d’une modernité heureuse et rationnelle en advenance, mais avaient fini par s’enliser dans des routines qui empêchaient l’éclosion de nouvelles forces régénératrices. Les productions juridiques, institutionnelles et administratives de l’idéologie libérale progressiste finissaient donc par produire des encrôutements délétères, qui bloquaient tout progrès, toute décision, toute résolution des problèmes accumulés et engendraient, <em>volens nolens,</em> une régression généralisée, posant par là même un sérieux problème de légitimité (démocratique ou non).</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Les sociétés, d’abord la wilhelminienne ou l’austro-hongroise avant 1914, ensuite la République de Weimar après le Traité de Versailles de 1919, en étaient arrivées à vivre sous une croûte étouffante de règles et de rigidités, de lourdeurs conceptuelles économicistes et déculturantes, de faux principes politiques et d’engouements faussement moralisateurs, croûte <em>in fine</em> parfaitement bloquante, qui empêchait de résoudre les terribles problèmes de l’heure, l’inflation galopante et l’obligation de nourrir la France par les réparations pharamineuses exigées à Versailles. Ces idées de Simmel, sur les blocages de la société dite « rationnelle », ont précisément influencé l’Ecole de Francfort, à partir de sa fondation en 1926. Consolidée par la vision noire et tragique de Spengler, penseur du déclin de l’Europe et de l’Occident tout entier, les « révolutionnaires conservateurs » vont cesser de croire à toutes les idéologies du progrès et à concevoir leurs actions (politiques ou métapolitiques) comme « kathékoniques » (prenant pour modèle le <em>Kathekon</em> de l’Apocalypse qui combat sans cesse pour retarder la chute finale). Les tenants de l’Ecole de Francfort vont, eux, chercher à sauver le progrès et à imaginer des formes de combat métapolitiques et politiques alternatives, basées sur d’autres agents révolutionnaires que les masses ouvrières. Leurs dernières émules enclencheront le processus de déliquescence à la fin des années 1960, processus que nous voyons se parachever aujourd’hui avec les folies festivistes et gendéristes que refusent aujourd’hui de traduire en pratiques sociales obligatoires les gouvernements polonais et hongrois. La modernité progressiste a donc eu deux chances historiques qu’elle a galvaudées : la première avant 1914 ; la seconde en deux temps, après 1945 et surtout après les révoltes des années 1967-68, annonçant l’ère du festivisme, que l’on espérait vecteur d’un bonheur inusable et éternel. Nous déchantons aujourd’hui, d’autant plus que ces fadaises idéologiques se sont couplées à une monstruosité socio-économique, le néolibéralisme, tout aussi antipolitique que les obsessions, sexuelles et autres, d’un Cohn-Bendit. Nous voyons aujourd’hui à l’œuvre la collusion catastrophique de ces fadaises et de cette monstruosité.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6211463" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/382735831.jpg" alt="laWeimar.jpg" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">L’idée spenglérienne de déclin sera accentuée par la défaite militaire allemande de 1918, par les conditions humiliantes du Traité de Versailles de juin 1919 et par l’incapacité des gouvernements successifs de la République de Weimar d’assurer l’ordre dans les rues, de protéger le peuple contre les effets des crises économiques et financières, etc. Parallèlement à la sinistrose que généraient, dans la société allemande, l’idée de déclin, de plus en plus répandue, et l’effondrement de la monnaie dû en grande partie à l’obligation de payer des réparations à la France, les groupes où oeuvrait notamment Arthur Moeller van den Bruck acquièrent l’idée que la défaite n’était pas seulement le résultat des actions lancées par les armées alliées occidentales contre l’armée impériale allemande mais aussi à l’inadéquation des institutions wilhelminiennes, une inadéquation que répètent les démocrates libéraux de la République de Weimar, quoiqu’au nom d’autres inepties idéologiques. Dans ses articles, Moeller van den Bruck va alors vulgariser ses idées en maniant les catégories de « jeune » <em>(jung)</em> et de « vieux/vieille » <em>(alt).</em> Est « jeune », ce qui recèle encore en soi des potentialités, de la fécondité créatrice sur le plan politique. Est « vieux » ce qui demeure passif sous la croûte des institutions figées, de ce qui répète des « ritournelles » infécondes. Transposée aujourd’hui, cette distinction, utilisée jadis par Moeller van den Bruck dans ses polémiques, décrèterait « vieux » le fatras libéral et soixante-huitard, qui conduit à l’impasse et à la crise permanente (comme sous la République de Weimar), et « jeune », tout ce qui se coagulerait dans un « pôle de rétivité » hostile à cet insupportable fatras.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6211468" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/1553873748.jpg" alt="carl_schmitt.jpg" />Carl Schmitt, dans le contexte de la République de Weimar plutôt que dans, celui, plus idéologique et polémique, de la révolution conservatrice, forge deux concepts à retenir : celui de la « décision » <em>(Entscheidung),</em> de la capacité et de la volonté de décider la politique à suivre (et même la guerre à mener) ; la « décision », avec la désignation de l’ennemi, sont dès lors les fondements même <em>du</em> politique, de l’essence du politique. <em>La </em>politique dans l’optique de Schmitt n’est constituée que par la gestion quotidienne et les débats sans grand relief des assemblées plus ou moins représentatives, en temps normaux. Quand il y a « état d’exception » ou « état d’urgence », quand la Cité est menacée, il faut décider, vite, sans débat, sans perte de temps. Ensuite, après avoir été sévèrement critiqué par des instances nationales-socialistes et s’être retiré de certains postes auxquels il avait été nommé, Schmitt a théorisé sa notion de « Grand Espace » <em>(Grossraum),</em> parallèlement à celles que formulaient à la même époque les diverses écoles de géopolitique actives en Allemagne, dont celle de Karl Haushofer. L’Europe, autour de son centre allemand, autour du territoire qui fut jadis celui du Saint-Empire Romain de la Nation Germanique, devait s’unir, gérer de concert son très grand appendice colonial africain et en interdire l’accès à toute puissance extérieure à ce double espace européen et africain. Pour Schmitt, c’était la notion de <em>« Interventionsverbot raumfremder Mächte »,</em> visant à interdire toute intervention de puissances extérieures à l’espace européen dans l’espace européen et dans les espaces adjacents contrôlés par les Européens. Le modèle historique du raisonnement de Carl Schmitt, modèle en quelque sorte a contrario, était la proclamation en 1823 du Président américain Monroe qui posait comme axiome de la politique étrangère nord-américaine l’interdiction systématique de toute intervention européenne dans le Nouveau Monde, suite à l’éviction de l’Espagne hors de son empire ibéro-américain. Ne restaient présents en Amérique que les Russes en Alaska et en Californie (jusqu’en 1842) et les Britanniques au Canada. L’européisme grand-spatial de Schmitt complétait la vision triadique (Allemagne + Union Soviétique + Chine) des nationaux-révolutionnaires et nationaux-bolcheviques allemands. J’ai souligné, dans le principal essai du deuxième volume que j’ai consacré à la « révolution conservatrice », l’importance de cette volonté nationale-révolutionnaire de créer une vaste synergie germano-soviéto-chinoise dans les années 20 du siècle passé, jusqu’en 1933, année où les nationaux-socialistes s’installent dans tous les rouages du pouvoir. Le principal exposant de cette triade, eurasiste avant la lettre et avant la réanimation de ce concept par Alexandre Douguine en Russie actuelle, fut Richard Scheringer, dont la revue <em>Aufbruch,</em> disponible en facsimile, nous révèle des options géopolitiques et géostratégiques intéressantes qui ont, tout compte fait, un impact sur l’actualité. Les nationaux-révolutionnaires allemands entendaient prendre le pouvoir en Allemagne suite aux crises récurrentes que connaissait la République de Weimar ; pour eux, ces crises annonçaient une fin inévitable et catastrophique, générant un chaos passager auquel les anciens soldats de la Grande Guerre allaient mettre un terme, en renvoyant les politiciens falots dans leurs foyers ou… en règlant définitivement leur compte...</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6211471" style="margin: 0.2em auto 1.4em; display: block;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/2370480171.jpg" alt="479.jpg" /><span style="color: #ffcc99;"><em>Le Général H. von Seeckt.</em></span></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Les communistes, qu’ils percevaient au départ comme leurs alliés, étaient au pouvoir en URSS. Le parti dominant en Chine était le Kuo Min Tang de Tchang Kai Tchek, visant l’établissement d’un pouvoir militaire moderniste. Le Kuo Min Tang recevait l’appui de militaires allemands, dont le célèbre Général von Seeckt et le futur gouverneur militaire de la Belgique occupée von Falkenhausen. La <em>Reichswehr </em>résiduaire s’entraînait en URSS. Scheringer et aussi les frères Jünger, Hielscher et Niekisch souhaitaient la constitution de cette grande Triade eurasienne, capable d’attirer dans son orbite la Turquie kémaliste, l’Iran du premier Shah de la dynastie Pahlavi et les nationalistes indiens en révolte contre le colonialisme britannique. Aujourd’hui, l’inféodation de l’Allemagne (et du reste de l’Europe) dans l’américanosphère est un échec, ne peut plus conduire qu’à l’enlisement de notre continent et de notre civilisation. Le système Merkel conduit l’Allemagne à l’implosion et au ressac économique, face auxquels les crises de Weimar seront bientôt considérées comme des vaguelettes sans grande ampleur. Mais les principaux clients de l’Allemagne, qui la maintiennent à flot de nos jours, sont la Russie de Poutine, qui lui fournit le gros de son énergie, et la Chine de Xi Jinping, qui est son principal partenaire commercial. Inéluctablement, la Triade, eurasisme potentiel, est de retour. Scheringer avait vu juste.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">La « nouvelle droite », surtout dans son expression parisienne, n’a pas vraiment embrayé sur les questions géopolitiques. En fait, c’est une de ces sectes intellectuelles parisiennes, avec tout ce que cela comporte de ridicule et de déplaisant. Je ne peux plus m’identifier à ce type de cénacle. Guillaume Faye déplore d’ailleurs cette situation <em>expressis verbis,</em> dans son livre intitulé <em>L’archéofuturisme, </em>ce qui ne lui fut pas pardonné : jusqu’à sa mort, il a été poursuivi par la haine de ses anciens compagnons de combat aux réflexes plus sectaires que métapolitiques. Stefano Vaj, ami de Faye, juriste et penseur milanais, théoricien d’une nouvelle droite italienne dissidente, est du même avis : ses textes caustiques sur les réflexes sectaires et l’art d’agiter sa sébile, pour mendier de l’argent pour nourrir le gourou et satisfaire ses caprices, sont très savoureux. Dans les rangs de la secte néo-droitiste parisienne, bien rares sont ceux qui comprennent un minimum d’allemand pour saisir l’importance des théories de la « révolution conservatrice » et surtout pour comprendre le contexte, éminemment germanique, dans lequel elles ont germé. Le résultat final de cette agitation bizarre, c’est une cacophonie où tous braillent des tirades issues des œuvres traduites de « conservateurs-révolutionnaires » sans jamais rien comprendre, dans le fond, au contexte compliqué de l’Allemagne de Weimar, où les acteurs politiques passaient parfois d’un camp à l’autre, en justifiant leurs choix par des argumentations complexes, très allemandes dans le sens où, derrière elles, se profilaient souvent un héritage philosophique hégélien ou des filons politiques originaux, inexportables, nés dans la seconde moitié du 19<sup>ème</sup> siècle.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6211472" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/1232177299.jpg" alt="Charles_Andler.jpg" />Finalement, dans le contexte de la nouvelle droite française, ce seront surtout Ernst Jünger et Oswald Spengler qui seront sollicités, parce qu’ils ont été très tôt et abondamment traduits en langue française. A cette réception de Spengler et, principalement, de Jünger, il faut ajouter un impact très important du filon nietzschéen français, né avant la première guerre mondiale, sous la notable impulsion de Charles Andler (1866-1933), Strasbourgeois de naissance, auteur de trois volumes sur la réception de Nietzsche en France. Charles Andler était socialiste, membre fondateur du Parti Ouvrier Socialiste Révolutionnaire, fondé en 1889. Il avait correspondu avec Engels, définissait sa position comme « humaniste et travailliste » mais, comme la référence à Nietzsche avant 1914 était davantage socialiste que conservatrice, il se rend en Allemagne en 1904 pour rencontrer la sœur de Nietzsche et en Suisse, à Bâle, en 1907 pour prendre conseil auprès du premier grand spécialiste de la pensée nietzschéenne, Carl Albrecht Bernoulli (1868-1937), élève de l’ami de Nietzsche, Franz Camille Overbeck (1837-1905). Son triple positionnement politique, socialiste, dreyfusard et nietzschéen, suscite l’hostilité virulente de l’Action Française, principale porte-voix de la droite nationaliste à l’époque. Pourtant, Andler n’était pas un Alsacien germanophile : pendant la première guerre mondiale, il crée diverses structures visant la réintégration de l’Alsace dans la République française.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Andler, socialiste, campe toutefois une image de Nietzsche qui n’est nullement frelatée, qui est complète et synoptique. Avec méthode, avec un regard encyclopédique, il dresse la liste de toutes les sources de la pensée de Nietzsche et les commente sans jamais jargonner. Il explore bien évidemment les sources allemandes de cette pensée aphoristique et non systématique (contrairement à la mode hégélienne) mais il n’omet pas de signaler les sources fra
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlMaugis, ou l'autre armée des ombrestag:euro-synergies.hautetfort.com,2020-10-01:62669652020-10-01T00:49:00+02:002020-10-01T00:49:00+02:00 Maugis, ou l'autre armée des ombres Par Paul Sunderland ...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6175878" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/150025787.jpg" alt="8c35e70d6858429c713b9e712b1ec92a.jpg" /></p><h2 class="article_titre"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black, sans-serif; color: #ff6600;"><strong><em>Maugis,</em> ou l'autre armée des ombres</strong></span></h2><div class="article_auteur"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Par Paul Sunderland </span></strong></span></div><div class="article_datepub"><span style="font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><span style="font-size: 18pt;">Ex: http://www.mauvaisenouvelle.fr </span> </span></strong></span></div><div class="article_texte"><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 14pt; font-family: arial black, sans-serif; color: #99cc00;"><strong>« <em>Si nous ne changeons pas ce monde promis à la destruction, nous nous engageons à ne pas nous laisser modeler par lui. Rappelez-vous bien, nous sommes au monde, mais pas de ce monde. </em>»</strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Deux phrases très intéressantes tirées de <em><a style="color: #999999;" href="http://www.mauvaisenouvelle.fr/ajax/logout_submit.php?href=https://www.amazon.fr/Maugis-Christopher-G%C3%A9rard/dp/2363713389?tag=mauvanouve-21" target="_blank" rel="noopener">Maugis</a></em> nouvelle version, un roman initialement écrit il y a quelques années par Christopher Gérard. Un monde promis à la destruction, ce sont plusieurs milliards d'êtres humains destinés à passer sous le rouleau compresseur d'un déterminisme absolu, un juggernaut inéluctable, une force telle qu'on se demande à quoi il servirait d'en avoir conscience, en définitive. Serait-ce l'œuvre d'un démiurge sadique ? Cette conscience se colore de différentes manières et l'une d'elle est la tendance à l'action : on se trouve derrière le juggernaut et on lui imprime du mouvement pour accélérer les choses ou on se trouve devant et on tente de le freiner, voire de le stopper.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6175879" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/164619875.jpg" alt="ob_5bc94d_maugis-gerard.jpg" width="422" height="674" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Dans l'hindouisme, le domaine de l'action est réservé à la seconde caste, celle des kshatriyas, c'est-à-dire les guerriers. Ce type de développement s'étend au-delà des seules frontières physiques de l'aire culturelle hindoue : c'est bien en Occident, et plus précisément en Belgique, au sud du Canal Albert, que nous entrons dans la seconde guerre mondiale de Maugis. Après la défaite belge dûment et tragiquement attestée, un jeune officier vaincu et ses compagnons survivants mènent une guerrilla d'arrière contre l'occupant. Immédiatement, Christopher Gérard nous place dans une perspective bien spécifique : plutôt que nous montrer ou l'avers ou le revers de la pièce, il nous maintient en équilibre sur sa tranche. Il y a le conflit visible et, à travers lui, la manifestation de figures profondément enracinées dans le légendaire européen malgré la modernité. Le héros, François d'Aygremont, va vivre des expériences initiatiques de mort et de renaissance : Maugis sera son nom véritable. Précisons : Maugis l'Egaré. Lui aussi se trouve sur la tranche de la pièce et oscille dangereusement d'un côté et de l'autre de l'allégeance. Insertion dans une chaîne de transmission spirituellement pérenne, séduction exercée par le Directorat V, cellule ultra-secrète (streng geheim!) et contre-initiatique du III<sup>ème</sup> Reich.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6175881" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/1235212870.jpg" alt="CGMaugisfrontImagesLink.jpg" width="405" height="596" /></p><p style="text-align: center;"><em><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #ffcc99;">Couverture de la première édition de "Maugis", avec le "Pèlerin de l'Absolu", tableau de Marc. Eemans</span></strong></em></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">39-45, c'est « juste » la surface des choses. Comprenons que dans ce roman, la perspective historiciste n'est pas du tout amoindrie mais elle n'est que l'écho d'un conflit beaucoup plus obscur mettant en action des forces invisibles, tout aussi réelles et redoutables. Dans une langue parfaitement ciselée quoique sans pédanterie, Christopher Gérard parvient à réenchanter des lieux, des situations qu'une certaine coterie pseudo-intellectuelle nous force à « déconstruire » depuis déjà longtemps. Telle vénérable ville universitaire est à redécouvrir comme « ville sainte », non par sentimentalisme, mais pour des raisons opératives. Telle maison d'édition, dans ses activités ordinaires, manipule des énergies portées (hypostasiées) par des sortes de condensateurs humains dans le cadre d'une guerre pour la sauvegarde de l'Esprit. Il s'agit bien d'un récit de guerre. On m'a posé la question : ce roman peut-il être lu par quelqu'un qui ne s'y connaît pas en ésotérisme ? Selon moi, oui, parfaitement. Tout le monde n'a pas le profil pour s'intéresser à ce discipline mais tout le monde a sa chance car il ne s'agit pas ici de qualifications fondées sur l'équarrissage scolastique (la possession de tel ou tel diplôme en carton). Maugis raconte l'histoire prenante d'une lutte pour la domination et n'a rien d'un exposé filandreux.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Christopher Gérard ne pratique pas l'équarrissage, il ne déconstruit pas non plus. Il décloisonne ! Certes, chez cet auteur se revendiquant du paganisme, on pourrait s'attendre, par le biais d'une fiction, à un dynamitage en règle des religions monothéistes. Ce n'est pas si évident. François d'Aygremont/Maugis est initié aux mystères antiques mais n'en prie pas moins Marie, pour lui avatar de la Grande Déesse, comme si, au fond, ce qui donne matière à disqualification résidait non pas dans des appartenances formelles mais, çà et là, dans les attitudes de certains, quelle que soit leur « immatriculation ». C'est ainsi que la seconde phrase citée (« nous sommes <em>au</em> monde, mais pas <em>de</em> ce monde »), si elle rappelle évidemment Jean ch. 17, v. 14-18, englobe ce que l'auteur nomme « l'universalité des hommes de prière ». Un de ces hommes, d'ailleurs, est le prieur des Hospitaliers de Rome (où Maugis aux yeux couleur d'émeraude, couleur de Graal, a trouvé refuge), une retraite actualisant l'union, devant une œuvre d'art, du paganisme, du judaïsme et du christianisme.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6175884" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/915482186.jpg" alt="nelly's_mona_paeva_dansant_sur_le_parthenon_1927_2.jpg" width="527" height="677" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">« Ne pas se laisser modeler par ce monde. » Cette seconde proposition sonnera peut-être aux oreilles d'un kshatriya (non révolté, bien sûr!) comme un pis-aller amer, un affaiblissement consécutif à l'échec d'une action. On peut la voir aussi comme une ascension vers la suite immédiate : être au monde mais pas de ce monde. De fait, c'est par une ascension que le protagoniste poursuit sa route à la fois dans et par-delà l'Histoire. D'une manière générale, on entre sans peine, grâce à la maîtrise de l'auteur, dans telle et telle atmosphère des lieux. Il est bon de se laisser dépayser de la sorte mais, plus que cela (après tout, l'Irlande, l'Inde ou le Thibet – avec un h – depuis chez soi, ça ne coûte pas grand-chose), on se prend à vouloir suivre aussi, page par page, ce que d'autres explorateurs ont écrit de leurs périples, ici et là, même si, d'un individu à l'autre, les motivations peuvent ne pas se ressembler. C'est un autre intérêt de <em><a style="color: #999999;" href="http://www.mauvaisenouvelle.fr/ajax/logout_submit.php?href=https://www.amazon.fr/Maugis-Christopher-G%C3%A9rard/dp/2363713389?tag=mauvanouve-21" target="_blank" rel="noopener">Maugis</a></em>: il peut se lire comme une aventure historique et ésotérique au sombre foisonnement, mais aussi ouvrir, sans prévenir (et l'auteur de ces lignes en a fait l'expérience personnelle et saisissante ; pas besoin d'en dire davantage), sur d'autres espaces, d'autres lieux.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">En conclusion, <em><a style="color: #999999;" href="http://www.mauvaisenouvelle.fr/ajax/logout_submit.php?href=https://www.amazon.fr/Maugis-Christopher-G%C3%A9rard/dp/2363713389?tag=mauvanouve-21" target="_blank" rel="noopener">Maugis</a></em>, matérialisant des réseaux étranges au-delà de toute logique cartésienne, est aussi une sorte de tesseract bousculant allègrement notre conception linéaire et sagittale du temps. Dans cette optique, Christopher Gérard nous donne la possibilité, face à la très actuelle coalition des marmousets en marche, de nous tenir, tel son héros, sur les cimes, au centre de la « triple enceinte ». Le travail que mène cette autre armée des ombres est un remarquable appui-feu dans le retour à l'Unité contre l'uniformité.</span></strong></p></div>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlJean Thiriart: El gran europeo del siglo XXtag:euro-synergies.hautetfort.com,2020-09-14:62633932020-09-14T20:09:03+02:002020-09-14T20:09:03+02:00 Adáraga: Jean Thiriart: El gran europeo del siglo XX Comprar:...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6170333" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/174390381.jpg" alt="41yb8JU2lYL._SX322_BO1,204,203,200_.jpg" width="455" height="701" /></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black, sans-serif;">Adáraga: Jean Thiriart: El gran europeo del siglo XX</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Comprar: <a style="color: #999999;" href="https://www.amazon.es/dp/B08H6TKHWG/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&linkCode=ll1&tag=microprensa-21&linkId=d923b9e09dc737d87f8cadc8dedbebe7&language=es_ES&fbclid=IwAR2IjO1Eva2_2Rk7x2eAMKlVTadsQrilMRQM1zZS7zKl0sUbgueI4JAkGo8" target="_blank" rel="noopener nofollow" data-ft="{"tn":"-U"}" data-lynx-mode="asynclazy" data-lynx-uri="https://l.facebook.com/l.php?u=https%3A%2F%2Fwww.amazon.es%2Fdp%2FB08H6TKHWG%2Fref%3Das_li_ss_tl%3Fie%3DUTF8%26linkCode%3Dll1%26tag%3Dmicroprensa-21%26linkId%3Dd923b9e09dc737d87f8cadc8dedbebe7%26language%3Des_ES%26fbclid%3DIwAR2IjO1Eva2_2Rk7x2eAMKlVTadsQrilMRQM1zZS7zKl0sUbgueI4JAkGo8&h=AT1jv3J4NQs_AoTywNradDKO3VwgDe8SotTW_tLi-as1qnY31T-7NLt5UDP2aSOXM_o10lR3Cjji6aVgVpDObUhDWNpcuvgtjljBqwBkzbzBhhuaxiyr_iIXco9NPyxgFGjqr25QIjFVxtgJMjUdyiu1Jvgc44DV"><span style="color: #99cc00;">https://www.amazon.es/dp/B08H6TKHWG/ref=as_li_ss_tl…</span></a></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Muy lejos de las construcciones administrativas, de las edificaciones de tecnócratas que idearon un mercado entre las naciones que quedaron al lado oeste del muro que partió Berlín en dos tras los escombros de 1945, se alza la figura de Jean Thiriart. Un belga que supo proyectar una idea-mito fundacional capaz de atravesar las décadas y desafiar el economicismo <span class="text_exposed_show">mediocre de quienes todo lo fiaban a intercambios meramente comerciales. Cuando se leen hoy, en el año 2020, sus escritos de los años 60 sabemos que el mundo ha cambiado mucho desde entonces. Que el comunismo soviético cayó con el Muro y que el capitalismo, lejos de caer también, mutó en globalismo unipolar que trata de imponerse a todas las culturas. Pero de aquellos ensayos y de su acción política, surge algo muy diferente a meros análisis coyunturales. De Thiriart emerge la bandera de una Europa soberana como hogar para más de 400 millones de hombres con una historia y una identidad griega, romana e indoeuropea común.</span></span></strong></span></p><div class="text_exposed_show"><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Detalles del producto</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Tapa blanda : 67 páginas</span></strong></span><br /><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">ISBN-13 : 979-8681647089</span></strong></span><br /><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Dimensiones del producto : 13.97 x 0.43 x 21.59 cm</span></strong></span></p></div>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlCaroline Oh ! Caroline: une farce uchronique de Paul Van Hercktag:euro-synergies.hautetfort.com,2020-06-09:62445942020-06-09T10:04:33+02:002020-06-09T10:04:33+02:00 Caroline Oh ! Caroline: une farce uchronique de Paul Van Herck ...
<header class="entry-header"><p style="text-align: center;"><img id="media-6143201" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/3142572265.jpeg" alt="11175_627372.jpeg" width="406" height="618" /></p><h1 class="entry-title" style="text-align: left;"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;"><span style="color: #ff6600;">Caroline Oh ! Caroline: une farce uchronique de Paul Van Herck </span> </span></strong></span></h1><h1 class="entry-title" style="text-align: left;"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">par Georges FELTIN-TRACOL</span></strong></span></h1><div class="entry-meta" style="text-align: left;"><strong><span class="posted-on" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black, sans-serif;">Ex: http://www.europemaxima.com </span><time class="entry-date published" datetime="2020-06-07T13:56:24+00:00"></time></span></strong></div></header><div class="entry-content" style="text-align: left;"><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Parues de nos jours, certaines couvertures soulèveraient sur le champ l’indignation des chochottes de la mémoire et des contempteurs de l’« appropriation culturelle ». C’est le cas pour celle-ci : un célèbre personnage historique germano-autrichien de la première moitié du XX<sup>e</sup> siècle attifé à la mode afro-amérindienne !</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6143202" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/552672529.jpg" alt="Paul Van Herck.jpg" />Outre sa couverture, <em>Caroline Oh ! Caroline</em> du Flamand Paul Van Herck (1938 – 1989) brave toutes les convenances historiques en proposant une satire déjantée proprement impubliable aujourd’hui. Inspiré à la fois par le style de Marcel Aymé et de la veine littéraire flamande souvent burlesque, <em>Caroline Oh ! Caroline</em> associe la farce, le fantastique, le psychadélisme et l’uchronie.</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Guillaume « Bill » de Lancastère n’admet pas le décès de son amour fou, Caroline. Croyant à la métempsychose, il se souvient parfois d’un fragment de ses vies antérieures et recherche la réincarnation de sa bien aimée. Ses divagations personnelles ne l’empêchent pas de faire son devoir de soldat : partir en Amérique du Nord en mission secrète afin d’y recenser les puits de pétrole disponibles. Préfiguration du <em>steam punk</em> qui apparaîtra une décennie plus tard, le roman évoque l’emploi de véhicules à vapeur. Or, trouver du pétrole deviendra indispensable avec un nouveau modèle d’automobile tracté par « un moteur beaucoup plus léger, plus puissant, plus économique que la machine à vapeur (p. 36) ».</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Guillaume de Lancastère sert dans l’armée grande-française. L’Empire français de Napoléon VIII s’étend de l’Oural à l’Irlande. Son modèle administratif centralisé couvre tout le continent de départements, d’arrondissements, de cantons et de communes. C’est l’héritage de Napoléon I<sup>er</sup>, vainqueur surprise de Waterloo. En effet, « en 1815, au cri de “ La Fayette nous voici ! ” les Américains décidèrent d’intervenir au côté des Français à Waterloo, les Indiens et les Noirs s’unirent de façon touchante. Ce fut pour jeter à la mer, de concert, les Blancs démunis de leur armée régulière. Depuis, toute l’Amérique est rouge et noire. Les derniers Blancs ont été expulsés il y a environ une centaine d’années (p. 38) ». l’auteur n’insiste pas sur les raisons de cette surprenante action. On peut imaginer une poursuite du conflit anglo-américain commencée en 1812 – la seconde Guerre d’Indépendance – ou bien la volonté du Congrès de se venger de l’incendie de la Maison Blanche… Il en résulte l’expulsion de tous les Européens du Nouveau Monde et la fermeture du continent américain à toute influence extérieure. Les services du renseignement impérial supposent que les tribus noires et indiennes ont plongé toute l’Amérique dans la sauvagerie et l’arriération technique.</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L’Empire français d’Europe n’est pas la seule puissance mondiale. Il tient compte du redoutable royaume d’Israël d’Hérode XII. Le peuple juif a profité « des troubles de 1815 pour faire main basse sur tout le Moyen-Orient […]. Et depuis il s’était emparé du Sahara et il menaçait des États comme l’Algérie et le Maroc. Pas étonnant, quand on songeait qu’Israël passait sa vie l’arme au pied (p. 165) ». Par ailleurs, l’ordre impérial napoléonien n’assure pas une pleine quiétude. Perdure ici ou là un relatif sentiment francophobe. Aux périphéries de l’Empire éclatent parfois quelques agitations à l’instigation, par exemple, de ce « Joseph Staline, fomentateur d’agaçants troubles politiques dans le département de Moscou (p. 27) ».</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6143203" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/256680462.jpg" alt="9200000085012694.jpg" />Dans le cadre de sa mission secrète qui nécessite de traverser l’Atlantique par les airs grâce à l’un des tout premiers avions, on adjoint à Bill un second d’origine germanophone, prénommé Adolf, grand fan de Richard Wagner. C’est un « homme à la drôle de petite moustache et aux cheveux gris coiffés à la limande. Son regard était à la fois pénétrant et étrange (p. 46) ». Bien que regrettant la victoire franco-américaine de Waterloo, Adolf est prêt à explorer les « riches gisements au Tex-Ha, ou chez le Caliphe Hornia (p. 53) ».</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Leur arrivée en Amérique provoque la stupeur : on les prend pour des dieux. Bill utilise cet atout surnaturel pour semer la zizanie entre les tribus indiennes des Wah-Shintogos et noire des Niou-Yokos. En exacerbant les rivalités, Bill estime que l’armée grande-française reprendra sans grand mal l’Amérique et ses précieux champs pétroliers. Or, la supercherie est bientôt éventée. Si Bill parvient à revenir en Europe où il est fêté en héros impérial, Adolf évite de peu d’être mangé par des cannibales. Il accepte de passer du statut de prisonnier à commandant en chef de l’armée américaine avec le grade de caporal afin de ne pas provoquer « d’infarctus à nos militaires de carrière par une promotion trop rapide (p. 126) ». Les chefs noirs et indiens lui ont offert ce poste, car ils savent aussi qu’ils n’ont « pas un seul militaire de génie, […] intelligent (<em>Idem</em>) ».</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Indiens et Noirs ont conclu une alliance militaire secrète. Ayant caché leur avance technologique, ils s’apprêtent à envahir l’Europe napoléonienne par l’Ouest avec une formidable armada navale noire, par l’Est avec la ruée des Indiens à travers la Sibérie, et par le Sud avec l’entrée en guerre des populations africaines. Le « caporal autrichien » Adolf échafaude une stratégie rapide, violente et brutale qu’il baptise <em>Blitzkrieg</em>.</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La conquête de l’Est se révèle facile. Londres tomba rapidement. Puis, « les Noirs débarquèrent en France, poussèrent jusqu’au Rhin, anéantissant au passage une armée démoralisée. L’armée noire traversa le fleuve à Remagen, sur un pont demeuré intact, et, dans un élan irrésistible, elle atteignit Berlin. Les Rouges venant de l’Oural portèrent un coup décisif à l’armée impériale, sur la Volga, en un lieu nommé Impérialeville. […] L’empereur Napoléon VIII se suicida (p. 171) ». La conquête achevée, « une des premières étapes de la déseuropéanisation (quel mot !) fut de rebaptiser les Blancs avec des noms nègres ou indiens (p. 174) ». Défait mais vivant, Guillaume de Lancastère s’appelle désormais veau-Idiot et vit dans une réserve près de Moscou avec sa femme et leurs deux enfants.</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6143204" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/297936917.jpg" alt="get-item-image.php.jpg" />Dans ce monde rêvé par Houria Bouteldja, Rokhaya Diallo et Lilian Thuram, existent dorénavant « deux Europes, l’Europe Noire et l’Europe Rouge. Comme les Noirs venaient de l’ouest, et les Indiens de l’est, ce furent l’Europe occidentale et l’Europe orientale, sans aucune référence à la réalité géographique, car la ligne de démarcation avait de singulières sinuosités (p. 172) ». Les relations entre les deux ensembles victorieux se chargent de méfiance réciproque quand il n’est pas la proie d’attentats à répétition. L’un d’eux revient à Bill.</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Arrêté, Guillaume de Lancastère se fait interroger par Adolf en personne qui se rappelle peu à peu de lui. En touchant la fibre wagnérienne de son interlocuteur, Bill parvient à le raisonner. Tous deux rencontrent un descendant de H.G. Wells qui a conçu le <em>chronoscaphe</em>, une machine à remonter le temps. Les trois compères retournent alors en 1815 et implorent le Congrès des États-Unis de conserver une juste neutralité. Washington n’expédie aucune force armée en Europe au secours de l’« Ogre corse ». Le Grand Empire français n’existera jamais plus. « Nous pouvons toujours en tirer une conclusion, dit Adolf : n’appelez jamais les Américains à l’aide, ils ne font que nous embarrasser (p. 221). »</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Essayant de revenir à leur époque à bord du chronoscaphe, le trio se perd dans les couloirs du temps, ce qui rend Bill inconsolable de ne plus pouvoir rencontrer encore une fois sa chère Caroline. L’absurde s’ajoute à la narration pittoresque pour clore ce récit fantaisiste. Un fait est certain : vu l’ambiance intellectuelle actuelle délétère, on ne verra pas de si tôt une réédition de <em>Caroline Oh ! Caroline</em> de Paul Van Herck, l’espiègle uchroniste.</span></strong></p><p style="text-align: right;" align="right"><strong><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Georges Feltin-Tracol</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">• Paul Van Herck, <em>Caroline Oh ! Caroline</em>, préface et traduction de Michel Védéwé, Librairie des Champs-Élysées, coll. « le Masque Science-fiction », 1976, 251 p.</span></strong></p></div><footer class="entry-footer"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Cette entrée a été publiée dans <a style="color: #999999;" href="http://www.europemaxima.com/category/interets-culturels/" rel="category tag">INTÉRÊTS CULTURELS</a>, <a style="color: #999999;" href="http://www.europemaxima.com/category/interets-culturels/litteratures/" rel="category tag">Littératures</a>. Sauvegarder le <a style="color: #999999;" href="http://www.europemaxima.com/une-farce-uchronique-par-georges-feltin-tracol/" rel="bookmark">permalien</a>.</span></strong></footer>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlLa vie des fourmis de Maurice Maeterlincktag:euro-synergies.hautetfort.com,2020-03-11:62186482020-03-11T00:05:00+01:002020-03-11T00:05:00+01:00 La vie des fourmis de Maurice Maeterlinck par...
<div class="option beforeArticle"><div class="date" style="text-align: left;"><a class="titreArticle" title="La vie des fourmis de Maurice Maeterlinck" href="http://interligne.over-blog.com/2020/02/la-vie-des-fourmis-de-maurice-maeterlinck.html"><img id="media-6099529" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/2572741521.jpg" alt="MMfourlmis1.jpg" /></a></div><div class="date" style="text-align: left;"><a class="titreArticle" title="La vie des fourmis de Maurice Maeterlinck" href="http://interligne.over-blog.com/2020/02/la-vie-des-fourmis-de-maurice-maeterlinck.html"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black, sans-serif;"><span style="font-size: 24pt; color: #ff6600;">La vie des fourmis de Maurice Maeterlinck</span></span></span></strong></a></div><div class="date" style="text-align: left;"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black, sans-serif;"> </span></div><div class="date" style="text-align: left;"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">par <span style="line-height: 106%;">Denis BILLAMBOZ</span></span></strong></span></div><div class="date" style="text-align: left;"><span style="font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><span style="font-size: 18pt;">Ex: https://interligne.over-blog.com</span> </span></strong></span></div></div><div class="contenuArticle"><div class="ob-sections"><div class="ob-section ob-section-images ob-default" style="text-align: left;"><div class="ob-row-1-col"> </div></div><div class="ob-section ob-section-images ob-default" style="text-align: left;"><div class="ob-row-1-col"><strong><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><span style="line-height: 106%;">Pour clore la trilogie qu’il a consacrée aux insectes vivant en société organisée, Maurice Maeterlinck, après avoir étudié la vie des abeilles et des termites, s’est intéressé à celle des fourmis qui est encore plus complexe car il existe une diversité énorme de fourmis, différentes d’une espèce à l’autre, vivant selon des principes, des règles et des mœurs complexes eux aussi. « <em>On en a décrit à ce jour six mille espèces qui toutes ont leurs mœurs, leurs caractères particuliers</em> ». Il n’a pas étudié lui-même les fourmis comme il n’avait pas auparavant étudié la vie des termites, il a compulsé les meilleurs auteurs parcourant la presque totalité de la production sur le sujet à la date de la publication de son ouvrage. Rappelons que s’il a publié « <em>La vie des abeilles »</em> en 1901, « <em>La vie des termites »</em> n’est paru qu’en 1926 et « <em>La vie des fourmis »</em> en 1930.</span></span></strong></div><div class="ob-row-1-col"> </div><div class="ob-row-1-col"><iframe style="height: 0px !important; min-height: 0px !important; width: 100% !important; border: medium none !important; margin: 0px !important; padding: 0px !important; display: block !important;" class="teads-resize" data-mce-fragment="1"></iframe></div></div><div class="ob-section ob-section-html"><p style="margin: 0cm 0cm 8pt; text-align: left;"><strong><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><span style="line-height: 106%;"><img id="media-6099530" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/3310202946.jpg" alt="Maurice_de_Maeterlinck,_crop.jpg" />La fourmilière est peuplée par des reines, des femelles fécondées, vivant une douzaine d’années, d’innombrables cohortes d’ouvriers (ou ouvrières ) asexués vivant trois ou quatre ans et de quelques centaines de mâles qui disparaissent au bout de cinq à six semaines. Dans une fourmilière peuvent cohabiter plusieurs colonies avec plusieurs reines et même parfois différentes espèces en plus ou moins bonne harmonie. La fourmilière héberge aussi une quantité de parasites, l’auteur écrit qu’on en comptait, au moment de la rédaction de son ouvrage, « <em>plus de deux milles espèces, et d’incessantes découvertes accroissent journellement ce nombre</em> ». Je n’ai pas eu la curiosité de vérifier cette donnée auprès d’autres sources, la vie et l’histoire de ce monde en miniature sont pourtant fascinantes et permettent de formuler moult élucubrations plus ou moins fantaisistes mais, pour certaines, tout à fait plausibles. L’auteur s’est penché sur cette vie grouillante et pourtant très organisée qui peut évoquer l’humanité à une échelle réduite et peut-être même dotée d’une intelligence au moins comparable. C’est là un vaste champ d’investigation, de réflexion, d’imagination et de recherche qui ne sera sans doute jamais exploré jusqu’à ses ultimes limites.</span></span></strong></p><p style="margin: 0cm 0cm 8pt; text-align: left;"><strong><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><span style="line-height: 106%;">Pour suivre le préfacier, Michel Brix, nous retiendrons que l’auteur formule deux interrogations à travers cette trilogie : « <em>les insectes sont-ils heureux ? Et quelle spiritualité serait susceptible d’éclairer et de conforter les humains dans leur marche vers une existence plus « sociale », marquée par le renoncement à l’intérêt individuel</em> ?» Ainsi, la trilogie est-elle empreinte de cette double question et principalement ce troisième opus consacré aux fourmis qui sont plus dévouées au collectif que les abeilles et les termites, leur l’esprit de sacrifice étant absolu. Maeterlinck les considère comme les infimes parties d’un tout vivant, à l’exemple d’une cellule d’un corps humain. </span></span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6099538" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/635916355.jpg" alt="maurice maeterlinck,belgique,belgicana,lettres,lettres belges,lettres françaises,littérature belge,littérature française" /></p><p style="margin: 0cm 0cm 8pt; text-align: left;"><strong><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><span style="line-height: 106%;">Certaines espèces de fourmis sont extrêmement évoluées, elles peuvent cultiver des champignons, élever des parasites, moissonner, elles sont encore plus ingénieuses et mieux organisées que les abeilles et les termites. Mais, comme si toute évolution impliquait un esprit hégémonique et conquérant, « s<em>eules, entre tous les insectes, les fourmis ont des armées organisées et entreprennent des guerres offensives</em> ». Nombre d'entre elles peuvent aussi causer des dégâts cataclysmiques dans la végétation, dans les villages, partout où leur énorme flot se déverse en un fleuve tranquille mais dévastateur. Elles ont aussi inventé l’esclavage en contraignant les espèces les moins solides, les moins débrouillardes, à les servir.</span></span></strong></p><p style="margin: 0cm 0cm 8pt; text-align: left;"><strong><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><span style="line-height: 106%;">L’étude de la vie des fourmis bute néanmoins sur de nombreux mystères que la science n’a pu élucider avant la publication de cet ouvrage et pas davantage aujourd’hui, même si la connaissance a probablement évolué depuis la publication de l'opus. Un des problèmes fondamental réside dans l’expansion incessante du nombre des individus, la reine pond sans cesse à un rythme effréné sans qu’aucun système de régulation ne freine le processus de reproduction. Quel pourrait être le but d’une telle frénésie reproductrice ? L’auteur laisse cette question en suspens. Pour clore la trilogie, nous resterons sur une autre interrogation formulée également par Maeterlinck : <em>« Les fourmis iront-elles plus loin ?</em> » Rien ne permet de le dire mais rien n’est impossible, l’accroissement exponentiel du nombre des individus reste une hypothèse plausible et, dans ce cas, l’étendue des dégâts qu’elles causent peut croître elle aussi de façon extraordinaire. Et si cette question n’appartenait pas au seul domaine de la science ? A la lecture de la trilogie, on constate que Maeterlinck n'a pas craint de se la poser.</span></span></strong></p><p style="margin: 0cm 0cm 8pt; text-align: left;"><br /><strong><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><span style="line-height: 106%;">Denis BILLAMBOZ</span></span></strong></p><p style="margin: 0cm 0cm 8pt; text-align: left;"><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span style="line-height: 106%;">Pour consulter la liste de mes précédents articles, cliquer <a style="color: #999999;" href="http://interligne.over-blog.com/article-liste-des-articles-les-coups-de-coeur-de-denis-119399129.html">ICI</a></span></span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6099531" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/242090171.jpg" alt="MMf2.jpg" width="502" height="634" /></p></div></div></div>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlHenri Conscience et la chouannerie belgetag:euro-synergies.hautetfort.com,2020-03-03:62164502020-03-03T00:05:00+01:002020-03-03T00:05:00+01:00 Henri Conscience et la chouannerie belge Ex:...
<header class="entry-header"><p style="text-align: center;"><img id="media-6096474" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/1023807581.jpg" alt="1200px-Hendrik_Conscience.jpg" width="512" height="734" /></p><h1 class="entry-title" style="text-align: left;"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black, sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Henri Conscience et la chouannerie belge</strong></span></h1><p><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Ex: https://lepassebelge.blog</span></strong></span></p></header><div class="entry-summary" style="text-align: left;"><p><span style="color: #ccffcc;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">« De Boerenkryg » , le roman d’Henri Conscience (1853), relate de manière réaliste le soulèvement contre le régime français, pour la foi catholique et pour la patrie belge, qui mobilisa dans toutes les couches de la population. Mais la diffusion de cette œuvre, comme le souvenir des événements eux-mêmes, se sont largement estompés (1798).</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6096475" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/3884973050.jpg" alt="pasbel20180402.jpg" width="547" height="821" /></p></div><div class="entry-content"><figure id="attachment_353" class="wp-caption alignleft" style="width: 380px; text-align: right;" data-shortcode="caption" aria-describedby="caption-attachment-353"><figcaption id="caption-attachment-353" class="wp-caption-text"><span style="color: #ffcc99;"><em><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le monument conçu par Ernest Dieltiens et érigé en 1898 à Herentals pour le centenaire de la guerre des Paysans. (Source: <a style="color: #ffcc99;" href="https://www.herentals.be/boerenkrijgmonument">https://www.herentals.be/boerenkrijgmonument</a>)</span></strong></em></span></figcaption></figure><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"> La Belgique est française depuis trois ans et Overmere, près de Termonde, appartient au département de l’Escaut quand, le 12 octobre 1798, un huissier, accompagné de quelques soldats de l’armée occupante, vient saisir les biens d’un citoyen récalcitrant à l’impôt. L’affaire fait rapidement le tour du village. Les jeunes commencent à s’attrouper, montrant les dents ou les poings en direction des sbires qui n’en mènent pas large. Les cris de « <em>Vive l’Empereur</em> » (d’Autriche) sont lancés comme autant de défis. Les représentants de l’ordre n’insistent pas: ils s’en vont sous les huées.</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"> Partie remise, bien sûr. On envoie peu après des gendarmes pour réduire les bagarreurs. Mais les <em>jongens</em> ont ameuté les communes environnantes. La guerre des Paysans est déclenchée. Elle va s’étendre, à des degrés divers, dans toutes nos provinces et, malgré l’appellation réductrice, mobiliser dans toutes les couches sociales. La République mettra trois mois au moins pour venir, partiellement, à bout de l’incendie.</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"> Un demi-siècle s’est écoulé depuis ces événements quand Henri (ou Hendrik) Conscience en fait, en 1853, la matière d’un roman qui sera l’un de ses plus grands succès, tant en néerlandais qu’en traduction française.</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em>De Boerenkryg</em> (<em>La guerre des Paysans</em>), observe Kevin Absillis (Université d’Anvers), a « <em>ancré dans la mémoire collective belge et flamande</em> » ce chapitre de l’histoire en en faisant, « <em>selon les standards d’alors, une épopée tourbillonnante</em> » <a style="color: #999999;" href="https://lepassebelge.blog/2018/04/02/henri-conscience-et-la-chouannerie-belge/#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a>. C’est une révolte pour la foi et pour la patrie – patrie qui est bien d’un bout à l’autre la Belgique. Même si l’essentiel de l’action se situe en Flandre, dans le village campinois de Lichtaart (Kasterlee) rebaptisé du nom de Waldeghem, les héros sont les « <em>Belges opprimés</em> » et la « <em>Belgique combattante</em> » . Cinq mois après la parution du livre, le roi Léopold Ier offrira à Conscience une bague en diamant comme « <em>marque de Sa haute bienveillance</em> » .</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6096476" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/949340255.jpg" alt="Boerenkrijg_1798_-_Hasselt.jpg" width="460" height="613" /></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;">Depuis, des interprétations en sens divers ont fait leur chemin. L’une d’elles veut que l’intérêt pour la chouannerie belge ait été lié à la crainte – nullement infondée – d’une résurgence des projets annexionnistes français après la révolution de 1848 et surtout sous le Second Empire. D’autres exégèses tiennent du procès idéologique intenté à un écrivain chantre de la tradition catholique et rurale. L’historien et journaliste Marc Reynebeau, dans <em>Het klauwen van de leeuw</em> (1995), y ajoute une dose de freudisme: la haine de la France serait liée à un complexe d’Œdipe, l’artisan du renouveau des lettres flamandes étant né d’un père français! Kevin Absillis entend pour sa part exonérer l’auteur de sa supposée mauvaise réputation pour en faire un louable réformiste. Il se demande surtout, à la fin de son étude, si la modernité opposée au conservatisme culturel et religieux des paysans n’est pas elle-même une construction discursive (beaucoup moins appréciée par ses protagonistes quand elle est invoquée dans un contexte colonial…).</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"> Qu’en est-il au fond ? Pour « l’homme qui apprit à lire à son peuple » , selon l’expression consacrée, il n’est pas douteux que la Terreur condamne 1789 et que nos contrées, au XVIIIè siècle, n’avaient pas de leçons de libertés à recevoir de la France, étant sur ce point beaucoup mieux loties qu’elle. Dès les premiers paragraphes du prologue de <em>De Boerenkryg</em>, Conscience n’hésite pas à qualifier la Belgique de « <em>pays natal de la liberté</em> » , rappelant que dès le Moyen Age, entre prince et peuple, « <em>les droits et les devoirs de chacun étaient réglés par des lois écrites</em> » . Toute notre histoire a été « <em>un gigantesque déploiement de forces pour la défense de la liberté</em> » , ajoute l’écrivain, se montrant aussi éloigné de la monarchie absolue portée à sa quasi-perfection par Louis XIV que du libéralisme national et romantique pour lequel le passé antérieur à la Révolution française se résume à une longue nuit.</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"> <img id="media-6096477" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/3398675028.jpg" alt="cms_visual_1024445.jpg_1519392015000_300x399.jpg" />Ceci posé, le lecteur du récit ne peut manquer d’être frappé par le soin qui y a été mis à casser les stéréotypes et autres images d’Epinal. Le meneur de l’insurrection à Waldeghem, Bruno Halinx, n’a rien du fruste campagnard qu’on serait tenté de se représenter dans ce rôle. Fils du notaire de la localité, il a pu bénéficier d’un enseignement de qualité à l’école latine des augustins d’Anvers. Le futur héros est raffiné, quelque peu efféminé même, au point que le début de l’œuvre ressemble à un roman d’apprentissage, où la force des circonstances transforme un homme peu viril en chef intrépide. </span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"> La fiancée de Bruno, Genoveva, est tout aussi éloignée de la <em>Vlaamse boerin</em> dont il « conviendrait » qu’elle soit une femme faible et effacée. Fille du maître d’école et sacristain, elle est intelligente et bien au fait des questions politiques. Sa fermeté et son intransigeance vont jusqu’à susciter l’admiration des soldats français pour qui elle n’a rien à envier à l’icône de la République! Mais son héroïne à elle est Charlotte Corday, qui a assassiné Marat pour sauver les vies de ses futures victimes.</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"> Quant au collaborateur de l’ennemi, Simon Meulemans, devenu commandant d’un régiment de sans-culottes qui opprime le village, il dépasse tout autant les figures unidimensionnelles. Il n’est pas Wallon ou francophone – ce qui aurait été pour l’auteur le choix de la commodité. Il est né et a grandi à Waldeghem. Révolutionnaire fanatique, responsable de l’exécution du père de Bruno, il peut aussi être taraudé par le doute. A la fin, il revient à Dieu et à la Belgique.</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"> En toile de fond de ces figures qui déjouent les a priori, on n’en retrouve pas moins la mise en valeur d’un passé glorieux et d’un héritage ancestral proposés comme remèdes aux dérives du temps présent. Le mal en Simon, qui est l’autodéracinement, est symbolisé par sa décision de se faire appeler Brutus, en référence au fondateur légendaire de la République romaine, qui fit condamner à mort ses deux fils royalistes. Qui rejette le nom de son père mérite la plus grande « <em>indignation</em> » possible, avait déjà écrit Conscience dans <em>De Leeuw van Vlaenderen</em> (<em>Le Lion de Flandre</em>, 1838). Et ce n’est pas fortuitement que la conversion du futur Simon « Brutus » commence à Bruxelles où il séjourne pendant la première occupation française (novembre 1792 – mars 1793). Il y subit l’influence d’un club entiché des doctrines venues de Paris, qui l’amène progressivement à quitter le droit chemin et à mépriser la vie pieuse de sa campagne natale.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6096479" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/2058328465.jpg" alt="The_Peasant_War.jpg" /></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Cette dualité entre ruraux résistants et citadins égarés (ou à tout le moins passifs) s’exprime encore dans l’épilogue où Henri Conscience s’imagine, longtemps après les faits, en interviewer de Genoveva, devenue une vieille dame de 75 ans. « <em>Maintenant,</em> lui dit-elle,<em> les histoires du pays ne disent pas un mot des pauvres Brigands </em><a style="color: #999999;" href="https://lepassebelge.blog/2018/04/02/henri-conscience-et-la-chouannerie-belge/#_ftn2" name="_ftnref2">[2]</a><em> qui eurent le courage de verser leur sang à flots pour l’indépendance commune, alors que les villes courbaient lâchement la tête devant la tyrannie de l’étranger</em> » . </span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"> Relevons encore – ce que ne font pas Kevin Absillis ni Philippe Raxhon – la manière habile dont sont distillées, dans les propos de Simon, des expressions d’origine biblique, comme pour souligner la prétention de l’idéologie jacobine à s’ériger en religion. Ainsi, quand le séide du nouveau régime déclare à ses concitoyens de Waldeghem qu’il a rejoint les rangs des apôtres de l’affranchissement pour « <em>annoncer la liberté des peuples jusqu’aux confins de la terre</em> » (« <em>tot aen de uiterste uithoeken der aerde</em> » ), la similitude avec la parole du Christ envoyant ses témoins en mission <a style="color: #999999;" href="https://lepassebelge.blog/2018/04/02/henri-conscience-et-la-chouannerie-belge/#_ftn3" name="_ftnref3">[3]</a> a été de toute évidence voulue. Et quand le même personnage affirme ailleurs qu’ « <em>en vérité, un républicain ne devrait avoir sur terre ni père, ni mère, ni amis</em> » (« <em>in der waerheid, een Republikein zou op aerde noch vader, noch moeder, noch vrienden mogen hebben</em> » ), comment ne pas y entendre une résonance du renoncement évangélique <a style="color: #999999;" href="https://lepassebelge.blog/2018/04/02/henri-conscience-et-la-chouannerie-belge/#_ftn4" name="_ftnref4">[4]</a> ?</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6096480" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/3350776307.JPG" alt="Herentals_Boerenkrijgmonument_detail_03.JPG" width="452" height="704" /></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;">On le voit: <em>La guerre des Paysans</em> mérite à coup sûr d’être considérée comme autre chose et plus qu’un pensum patriotique simpliste. Mais encore faut-il lire ce livre et sa diffusion sur papier, pour l’heure, est en panne. La dernière réédition (en néerlandais) date de 1985… Le souvenir des <em>boerenkrijgers</em> s’est tout autant estompé derrière les tragédies des deux guerres mondiales. Quelques cercles d’histoire locale maintiennent la flamme, certes, et nombreux demeurent les monuments élevés naguère aux héros de 1798: à Herentals, Mol, Bornem, Overmere, Turnhout, Hasselt, Clervaux… Mais combien de passants, en les voyant, pourraient dire à leurs enfants quelle épopée ces vieilles pierres devaient préserver de l’oubli ?</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;">P.V.</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><a style="color: #999999;" href="https://lepassebelge.blog/2018/04/02/henri-conscience-et-la-chouannerie-belge/#_ftnref1" name="_ftn1">[1]</a> « Mag Conscience spreken ? « De Boerenkryg » (1853) anders gelezen » , dans <em>De grote onleesbare. Hendrik Conscience herdacht</em>, dir. Kris Humbeeck, Kevin Absillis & Janneke Weijermars, Gent, Academia Press, 2016, pp. 463-496. Cfr aussi Philippe RAXHON, « Henri Conscience and the French Revolution » , dans <em>Nationalism in Belgium. Shifting Identities, 1780-1995</em>, dir. Kas Deprez & Louis Vos, Basingstoke (Hampshire, Great Britain) – New York, Macmillan Press Ltd – St. Martin’s Press Inc., 1998, pp. 72-80. On notera que le premier auteur critique sans ménagements la lecture que fait le second du roman de Conscience.</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><a style="color: #999999;" href="https://lepassebelge.blog/2018/04/02/henri-conscience-et-la-chouannerie-belge/#_ftnref2" name="_ftn2">[2]</a> C’est ainsi que les Français désignaient les paysans insurgés.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><a style="color: #999999;" href="https://lepassebelge.blog/2018/04/02/henri-conscience-et-la-chouannerie-belge/#_ftnref3" name="_ftn3">[3]</a> <em>Les Actes des Apôtres</em>, 1:8.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><a style="color: #999999;" href="https://lepassebelge.blog/2018/04/02/henri-conscience-et-la-chouannerie-belge/#_ftnref4" name="_ftn4">[4]</a> <em>Luc</em>, 14:26. – <em>Matthieu</em>, 10:37.</span></strong></p></div>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlCarnavals et fêtes des fous: fêtes médiévales pleines de senstag:euro-synergies.hautetfort.com,2020-03-01:62164542020-03-01T09:19:09+01:002020-03-01T09:19:09+01:00 Carnavals et fêtes des fous: fêtes médiévales pleines de sens...
<header class="entry-header"><p style="text-align: center;"><img id="media-6096484" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/1614455934.jpg" alt="880227762_5910666f43_b-800x531.jpg" width="565" height="374" /></p><h1 class="entry-title" style="text-align: left;"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black, sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Carnavals et fêtes des fous: fêtes médiévales pleines de sens</strong></span></h1><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black, sans-serif; color: #99cc00;"><strong><span style="font-size: 14pt;">Carnavals et autres fêtes des fous révèlent une fonction unificatrice de la communauté</span> </strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><span style="font-size: 18pt;">Ex: https://lepassebelge.blog</span> </span></strong></span></p></header><div class="entry-summary" style="text-align: left;"><p><span style="color: #999999; font-size: 14pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Qu’ils parodient un mandement épiscopal de carême ou invitent à danser et à boire, les prolongements littéraires des carnavals et autres fêtes des fous font ressortir leur fonction unificatrice de la communauté locale (XVè-XVIè siècles).</span></strong></span></p><p><em><span style="color: #999999; font-size: 10pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">(ndlr: article qui remet les pendules à l'heure au moment où les forces du chaos s'efforcent de détruire nos traditions immémoriales au nom de chimères idéologiques sans consistance avec l'appui d'un pouvoir politique dévoyé. Sauvons St Nicolas et le Carnaval ! ).</span></strong></span></em></p><div class="entry-summary"><p style="text-align: center;"><img id="media-6096482" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/2478065073.jpg" alt="pasbel20180310.jpg" /></p><p><span style="color: #ffcc99;"><em><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le combat entre le carnaval et le jeûne, gravure de Frans Hogenberg, Anvers, 1558. Les armes des combattants sont du poisson (à droite) ou de la viande et des œufs, entre autres (à gauche). (Source: n. 1; Rijksmuseum Amsterdam, RP-P-OB-7664, <a style="color: #ffcc99;" href="https://www.rijksmuseum.nl/nl/zoeken?q=RP-P-OB-7664&v=&s=&ii=0&p=1">https://www.rijksmuseum.nl/nl/zoeken?q=RP-P-OB-7664&v=&s=&ii=0&p=1</a>)</span></strong></em></span></p></div></div><div class="entry-content"><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"> <img id="media-6096483" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/2322929629.jpg" alt="Fetes_des_fous_et_carnavals.jpg" />De tout temps, les carnavals et autres fêtes des fous ont compté, parmi leurs fonctions notoires, celle de dire leur fait à ceux qui le méritaient. Magistrats corrompus, seigneurs impitoyables, clercs aux mœurs dissolues… en prenaient pour leur grade. Il y avait là un fond très moral: les satires, même de mauvais ton, donnaient une leçon d’humilité et de sagesse populaires à ceux qui en faisaient les frais, tout en consolant leurs acteurs et spectateurs d’être parfois si mal dirigés. Mais un autre rôle, autrement important que celui d’une soupape de sûreté, peut être mis en évidence: celui de ciment de la vie commune, fût-ce en toute légèreté et sans avoir l’air d’y toucher. Un projet de recherche en cours à l’Université d’Utrecht vise à éclairer sous cet angle la culture festive du Moyen Age finissant et la production littéraire qui lui était liée <a style="color: #999999;" href="https://lepassebelge.blog/2018/03/10/la-fete-medievale-pleine-de-sens/#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a>.</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"> Issu du domaine francophone, le <em>Placcaet vande Vasten</em>, parodie d’un mandement épiscopal de carême, témoigne bien des raisons d’être multiples de ce qui peut être perçu de prime abord comme un simple amusement, en un temps où l’irrévérence envers les autorités est aussi naturelle qu’elle sera périlleuse face aux Big Brothers des XXè et XXIè siècles. Dans sa langue originale ou dans sa version en moyen néerlandais, le texte a circulé amplement dans nos anciens Pays-Bas, bien avant le XVIè siècle, époque des plus anciens manuscrits bruxellois, gantois ou courtraisien ainsi que des imprimés (almanachs, feuilles volantes) par lesquels il nous est connu. Conçu pour qu’on y reconnaisse, y compris à la lecture publique, les instructions de l’évêque relatives aux restrictions alimentaires, à la prière et à d’autres activités propres aux quarante jours de pénitence avant Pâques, le <em>Placcaet</em> prolonge le thème très récurrent du combat métaphorique entre le carnaval et le jeûne. Le carême y est personnifié par les nourritures autorisées: on l’appelle, par exemple, « <em>Coninck der zeevisscherije</em> » (« <em>Roi de la pêche en mer</em> » ) ou encore « <em>Grave van caerpels, snouken</em> » (« <em>Comte des carpes et des brochets</em> » ). Il a pour greffier « <em>Wouter Ijdelbuijck, Vrijheere van magher maeltijt en Co</em> » (« <em>Wouter Ventrevide, baron du repas maigre et C<sup>ie</sup></em> » ). De son domaine, appelé « <em>de stadt van gooten hongher</em> » (« <em>la ville de grand faim</em> » ), les mets interdits et les contrevenants que sont, par exemple, « <em>Nichtien selden nuchter</em> » (« <em>Petite Cousine rarement à jeun</em> » ) ou « <em>Jan den smul coningh</em> » (« <em>Jean le roi du régal</em> » ), sont impitoyablement bannis jusqu’à Pâques.</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"> Pourtant, tout n’est pas que symboles passe-partout dans ce pastiche du discours pastoral. On peut y déceler des allusions à des personnes existantes au sein de la communauté, encouragées à continuer par leurs facéties à mettre temporairement le monde à l’envers (<em>mundus inversus</em>) et rendre la ripaille plus méritoire que la mortification. Par ce moyen, écrivent les chercheuses, « <em>le Placcaet œuvre à renforcer l’identité de groupe et la cohésion sociale</em> » . C’est notamment le cas pour le manuscrit conservé à la bibliothèque de l’Université de Gand, connexe d’autres textes carnavalesques, qui se caractérise en outre par l’emploi de mots et d’expression typiques du parler local. Nombre de chansons déploient des thèmes identiques, tel le <em>Liedt op den vasten</em>, connu par une feuille imprimée du XVIIIè siècle conservée aux Archives de la Ville d’Audenarde, où le « <em>Joncker Swijnaert</em> » (« <em>Gentilhomme Grains</em> » – il s’agit des grains pour cochons), qui distribue jambon, lard et saucisses, est loué bien plus que le maigrichon « <em>Vasten Graef</em> » (« <em>Comte Carême</em> » )… d’autant que le poisson coûte trop cher.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6096486" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/3559378619.jpg" alt="carnaval-besancon-20196478-e1554699841654-940x600.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong><span style="color: #ffcc99;"><em>Carnaval 2019 à Besançon, ville qui, par cette fête populaire et immémoriale, renoue avec son glorieux passé impérial, habsbourgeois, baroque et espagnol, profondément mutilé par la conquête absolutiste du 17ème et par le fatras insipide et cruel de la "république". Une bonne nouvelle (ndlr).</em> </span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;">Hors du temps censé s’achever après le Mardi Gras, d’autres festivités offrent l’occasion de divertir la collectivité tout en la soudant. L’<em>Antwerps Liedboek</em>, plus vieux recueil imprimé de chants profanes des Pays-Bas (1544), en porte les traces. Très populaire, réimprimé au moins quatre fois, il contient notamment (lied 17) les paroles d’un air à danser intitulé « <em>Coppelt aen een, den nacht is lanck</em> » (« <em>Joignons nos bras, la nuit est longue</em> » ). Si la parodie est aussi présente – on s’y moque de ceux qui ne participent pas –, d’autres mobiles émergent au fil de ce texte représentatif du genre. L’emploi du pronom personnel « nous » et la répétition de passages à reprendre en chœur apparaissent comme autant de manifestations d’une visée intégrative, sans laquelle nombre d’allusions, de références, de jeux de mots… seraient vides de sens ou inintelligibles. Des personnages ou des localités sont désignés nommément. Les habitants de Dixmude sont tournés en dérision, ce qui leur arrive fréquemment au cours des <em>zottenfeesten</em>. Si des gens, même pauvres, sont présentés comme dépensant sans compter pour profiter de la vie, ils peuvent aussi payer à crédit ou espérer que « <em>thooft van Malen salt al betalen</em> » (« <em>le président van Malen payera tout</em> » ). Une strophe qui donne à penser que le « nous » est ici celui de membres d’une gilde (terme utilisé à la fin), d’une confrérie ou d’une société bibitive, nombreuses à l’époque.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6096488" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/174001952.jpg" alt="belge-5-447x260.jpg" /></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;">Un certain théâtre ludique, mettant en scène des thèmes sociaux ou de la vie quotidienne, peut lui aussi contribuer à unifier la population par le rire. Cela va de la compétition remportée par le meilleur imitateur d’un homme ivre assenant des vérités sur la vie (à Arras en 1431) à la parade humoristique où sont ridiculisés, par des scènes jouées sur des chariots, les hommes battus par leur femme à coups de vaisselle (à Lyon, seconde moitié du XVIè siècle). Les mêmes railleries, par l’écrit notamment, passent allègrement d’une région à l’autre. La charité n’y trouve pas toujours son compte, mais c’est parfois le prix de l’harmonie…</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;">P.V.</span></strong></p><p style="text-align: left;" align="justify"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><a style="color: #999999;" href="https://lepassebelge.blog/2018/03/10/la-fete-medievale-pleine-de-sens/#_ftnref1" name="_ftn1">[1]</a> Katell LAVÉANT, Cécile de MORRÉE & Rozanne VERSENDAAL, « Spot en spel: de vrolijke feestcultuur van de Late Middeleeuwen » , dans <em>Madoc. Tijdschrift over de Middeleeuwen</em>, jaargang 31, n° 3, 2017, pp. 171-179.<br /><a style="color: #999999;" href="https://www.verloren.nl/tijdschriften/madoc">https://www.verloren.nl/tijdschriften/madoc</a>, Drift 6, 3512 BS Utrecht, Nederland.</span></strong></p></div>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlIntroduction succincte à la géopolitique et à l’historiographie géopolitique des Bas-Paystag:euro-synergies.hautetfort.com,2019-09-08:61745792019-09-08T11:26:27+02:002019-09-08T11:26:27+02:00 Louvain, 17 novembre 2018 Discours tenu lors du IIème Colloque du...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6029285" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/3331006967.gif" alt="GIVN-K2.gif" width="455" height="629" /></p><p><span style="color: #999999; font-size: 18pt; font-family: arial black, sans-serif;"><strong>Louvain, 17 novembre 2018</strong></span></p><p><span style="color: #99cc00; font-size: 18pt; font-family: arial black, sans-serif;"><strong>Discours tenu lors du IIème Colloque du « Geopolitiek Instituut Vlaanderen-Nederland »</strong></span></p><p><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt; font-family: arial black, sans-serif;"><strong>Introduction succincte à la géopolitique et à l’historiographie géopolitique des Bas-Pays</strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6029286" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/2732533380.jpg" alt="GIVN-RS.jpg" />Les principaux manuels de géopolitiques, notamment celui que le Professeur David Criekemans a rédigé selon les critères de la plus haute scientificité dans le cadre de l’Université de Louvain, commencent presque toujours par une histoire de cette discipline depuis les premières tentatives de saisir conceptuellement les faits géographiques, non pas tant dans une perspective purement empirique mais surtout dans une perspective stratégique, notamment à l’aide de la cartographie établie par Carl Ritter, de l’anthropo-géographie de Ratzel ou des définitions données par le Suédois Rudolf Kjellén. C’est, personne ne le niera, un travail des plus utiles, ce qui était aussi mon intention lorsque feu le Professeur Jean-François Mattéi m’avait invité à présenter les penseurs de la géopolitique dans sa remarquable <em>Encyclopédie des Œuvres philosophiques</em> entre 1990 et 1992, encyclopédie qui fut ultérieurement publiée aux Presses Universitaires de France. L’intention du Prof. Mattéi correspondait à celle qu’avait déjà formulée le géopolitologue Yves Lacoste, à savoir élargir le cadre de la discipline, philosophique pour le premier, géographique/géopolitique pour le second. Mattéi voulait donc élargir le champ de la philosophie, tout simplement parce que plus aucune philosophie sérieuse ne peut encore être pensée sans tenir compte du temps et de l’espace, de l’émergence de tous les phénomènes, faits, modes de pensée et aspirations religieuses ou éthiques qui, tous, nécessairement, se déploient en des lieux et des périodes précises qu’ils influencent ensuite en profondeur, les inscrivant dans la durée et leur assurant une résilience difficilement éradicable.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Yves Lacoste, fondateur et ancien éditeur de la célèbre revue <em>Hérodote,</em> voulait, lui aussi, élargir le champ scientifique de sa propre discipline, la géographie, dans le sens où même la description la plus purement factuelle d’un espace géographique ou d’une zone maritime sert le chef de guerre, si bien que, de ce fait, elle cesse d’être une science véritablement exacte : la géographie sert donc à faire la guerre, dit Lacoste, et toute guerre est menée au départ d’une perspective politique, historique ou religieuse, où des valeurs organiques, par définition non rationnelles, jouent un rôle toujours décisif, état de choses qui fait que tout géopolitologue doit prendre en considération ces valeurs, notamment à cause des dynamiques qu’elles suscitent, de l’impact qu’elles ont ensuite sur l’organisation d’un pays, de son agriculture et de ses armées, même si cet impact n’est pas exclusivement de nature géographique.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6029287" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/1688356719.jpg" alt="YL-géo.jpg" />Lacoste a prouvé que la géographie sert les chefs de guerre en démontrant que les premières tentatives de dessiner des cartes dans la Chine de l’antiquité servaient à indiquer les voies à suivre aux chefs de guerre, de manière à ce qu’ils puissent mouvoir leurs armées de manière optimale dans les paysages et terrains divers de leur propre pays ou dans le pays de l’ennemi. Ensuite, dans un livre succinct, mais rédigé de manière magistrale, il nous a montré que le Prince Henri du Portugal, Anglais par sa mère, a fondé et soutenu son « école de la mer » afin de trouver de nouvelles voies maritimes extra-méditerranéennes pour que l’écoumène chrétien/européen de son époque puisse trouver le chemin vers les épices indiennes et vers le mystérieux « Cathay » en échappant aux blocus terrestres et maritimes que lui imposait le contrôle turc/ottoman des accès aux routes continentales vers l’Asie et des voies maritimes en Méditerranée. Quelques décennies plus tard, les Portugais livreront bataille dans la Corne de l’Afrique et des navires lusitaniens surgiront face aux côtes du Gujarat en Inde pour vaincre glorieusement une flotte musulmane. Tant les seigneurs de la guerre que les empereurs chinois du monde antique et que le Prince Henri du Portugal ont donc fait dessiner des cartes pour que des militaires ou des marins avisés puissent mener la guerre ou des expéditions exploratrices de manière optimale. Le raisonnement de Lacoste est parfaitement exact, et fut posé en dépit de son engagement idéologique dans les rangs de la gauche pacifiste.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Halford John Mackinder prononce un célèbre discours en 1904 en Ecosse où il évoque le <em>Heartland,</em> la « Terre du Milieu » ou le « Cœur du Monde », capable de se soustraire à tous les efforts que la puissance navale britannique pourrait déployer pour y détruire la puissance continentale, russe, allemande ou chinoise, qui en serait devenue la maîtresse parce que le feu terrifiant des <em>dreadnoughts</em> de la flotte anglaise ne pourrait frapper ses points névralgiques. La puissance navale britannique se voyait dès lors contrainte de neutraliser et d’occuper, dans la mesure du possible, les <em>rimlands,</em> les bandes littorales plus ou moins profondes, du grand continent eurasiatique et de les « protéger » contre toute tentative du <em>Heartland</em> de les conquérir. On a appelé cette stratégie la stratégie de l’endiguement <em>(containment),</em> y compris après 1945, après que l’alliance entre les puissances anglo-saxonnes et l’Union Soviétique se soit dissoute et que les anciens partenaires soient devenus ennemis dans le cadre de la guerre froide. Les Etats-Unis vont alors organiser militairement les <em>rimlands,</em> en créant trois organisations défensives : l’OTAN, le CENTO (ou « Pacte de Bagdad », dissout partiellement en 1958 après le retrait de l’Irak baathiste) et l’OTASE pour l’Asie du Sud-Est. Après Mackinder, qui meurt en 1947, cette nouvelle stratégie de la guerre froide est théorisée par Nicholas Spykman, un stratégiste et géopolitologue américain d’origine néerlandaise, dont l’itinéraire et les idées ont été récemment étudiées par le Prof. Olivier Zajec, par ailleurs auteur d’une <em>Introduction à l’analyse géopolitique</em> (Ed. du Rocher, sept. 2018). On peut donc parler d’une lutte quasi permanente entre puissances continentales et puissances maritimes, permanence immuable sur l’échiquier global que ne cesse d’explorer et d’expliciter le discours géopolitique.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6029289" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/1756161546.png" alt="RH-geo.png" />Mais s’il existe des permanences immuables en géopolitique, comment devons-nous repérer celles qui se manifestent dans le cadre géographique de nos bas pays ? La méthode, que je souhaite utiliser ici, et que j’ai toujours utilisée notamment dans l’écriture de ma trilogie, qui porte pour titre <em>Europa,</em> est celle d’un géopolitologue non politisé du temps de la République de Weimar. Son nom était Richard Henning (1874-1951), auteur d’un ouvrage très copieux, <em>Geopolitik – Die Lehre vom Staat als Lebewesen,</em> qui a connu cinq éditions successives. Henning avait une écriture très claire, limpide, n’utilisait jamais un jargon compliqué et illustrait chacun de ses arguments par des cartes précises. Au départ, sa discipline était la géographie des communications et des transports, renforcée par une géographie historique, où il mettait toujours l’accent sur le rôle des états, des hommes d’état et des surdoués politiques dans l’organisation et la transformation des espaces. Sa thèse centrale était de dire, à son époque, que les données spatiales d’un peuple devaient être davantage valorisées conceptuellement plutôt que les facteurs raciaux, ce qui le fit entrer en conflit avec les thèses officielles du pouvoir sous le Troisième Reich, même si, Prussien natif de Berlin, il défendait le principe clausewitzien d’une nécessaire militarisation défensive de tout état, en tenant compte, bien sûr, du vieil adage romain, <em>Si vis pacem, para bellum.</em> Dans les années 50 et 60 du 20<sup>ème</sup> siècle, son œuvre exerça une influence importante en Argentine sous le régime du Général Juan Peron et, plus tard, s’est retrouvée en filigrane dans les cours des écoles militaires du pays.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6029291" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/2205438025.jpg" alt="pye-livre.jpg" />Par suite, si je privilégie l’exemple d’un historien-géographe comme Henning dans ma façon de raisonner en termes géopolitiques, je dois me limiter aux bas pays dans un exposé aussi bref que celui que je vais tenir aujourd’hui à Louvain, car il m’est impossible de parler de tous les pays qu’Henning a étudiés. Le temps qui m’est accordé est de fait limité et mon exposé se bornera à suggérer un certain nombre de pistes que nous devrons, ultérieurement, approfondir tous ensemble. Dans un ouvrage relativement récent de l’historien britannique Michael Pye, <em>The Edge of the World – How the North Sea Made Us Who We Are</em> (Viking/Penguin, London, 2014), nous trouvons, très largement esquissé, un cadre historique précis dans lequel Pye suggère l’émergence d’une histoire culturelle particulière qui se déploie, du moins au tout début de notre histoire, entre l’Islande et Calais et entre le Skagerrak danois/norvégien et les eaux de la Mer Baltique. Pour Pye, c’est en cette région que nait un monde à part, qui entretient certes des contacts, d’abord ténus, avec l’espace méditerranéen tout en restant plutôt autonome dans ses limites intérieures et où Bruges en constitue la plaque tournante méridionale à proximité du Pas-de-Calais. La Flandre médiévale abrite de ce fait le port principal de cette région de la Mer du Nord et de la Baltique qui doit nécessairement entretenir des contacts avec la Normandie, la Bretagne et surtout les côtes atlantiques du nord de l’Espagne, principalement le Pays Basque puis le Portugal, libéré par des croisés venus justement de toutes les régions du pourtours de la Mer du Nord, opération réussie dès le 12<sup>ème</sup> siècle qui démontre qu’il y avait une visée géopolitique implicite cherchant à étendre l’écoumène nordique à toutes les côtes de l’Atlantique européen. Cette Flandre prospère, pointe avancée vers le sud de cet espace nordique défini par Pye, cherche aussi à ouvrir une voie terrestre entre le Pays Basque et la Catalogne, sur le cours de l’Ebre, voie la plus courte vers les produits de la Méditerranée à une époque où la péninsule ibérique est encore sous contrôle musulman et ne peut être contournée sans danger. </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le site particulier de la Mer du Nord détenait pourtant sa spécificité bien avant le dynamisme marchand et hanséatique de la Flandre médiévale : bien peu d’entre nos contemporains se souviennent encore d’une figure de l’époque romaine dans nos régions. Il s’agit d’un militaire romain du nom de Carausius. Il vécut au 3<sup>ème</sup> siècle, était ethniquement parlant un Ménapien, originaire de la Gallia Belgica. Après plusieurs décennies de turbulences dans les Gaules romaines, il est nommé par ses troupes « Imperator Britanniarum » ou « Empereur du Nord ». Il a régné à ce titre sur les provinces romaines de Britannia, de Gallia Belgica Prima et Secunda pendant treize ans. Commandant de la « Classis Britannica », c’est-à-dire de la flotte de la Manche, il avait reçu pour tâche de détruire la piraterie franque et saxonne qui en écumait les eaux, troublant le commerce de l’étain en provenance des Cornouailles. Les Romains l’ont accusé de coopérer avec ces pirates pour acquérir personnellement du butin. En réaction contre ces accusations, il se crée un propre empire dans la Manche et la Mer du Nord (Mare Germanicum) avec l’appui de quatre légions, de troupes auxiliaires indigènes, de sa propre flotte et de celle des pirates qu’il avait dû préalablement combattre, avant de s’en faire des alliés. Il est assassiné en 293. Carausius, toutefois, est le premier chef de guerre, sur terre et sur mer, qui a considéré l’ensemble de nos régions comme une unité géostratégique, non plus seulement autour des trois grands fleuves, le Rhin, la Meuse et l’Escaut mais autour des espaces maritimes de la Manche et de la Mer du Nord.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6029293" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/2001847121.jpg" alt="GIVN-Carausius.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L’approche romaine du territoire était plutôt axée sur les rivières : en effet, César a d’abord dû contrôler le bassin du Rhône pour le protéger contre les Helvètes celtiques ou contre les Germains d’Arioviste qui, au départ de la Forêt Noire, traversaient le Rhin à hauteur de Bâle, remontaient le Doubs, soit le principal affluent de la Saône qui, elle, était le principal affluent du Rhône. Or si l’on veut contrôler le cours tout entier de la Saône, on doit tenir aussi le Plateau de Langres, principal château d’eau des Gaules, où la Seine et la Marne, et aussi la Meuse, prennent leur source. Toute puissance qui entend utiliser l’atout hydropolitique du Plateau de Langres doit également avoir pour but le contrôle des bassins de la Seine, de la Meuse et de la Moselle et toute puissance qui veut empêcher que le Doubs devienne la première porte d’entrée des Germains en marche vers Provence, contrôlée par Rome, doit nécessairement contrôler le Rhin jusqu’à son embouchure dans la Mer du Nord.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le destin géopolitique des bas pays dépend donc des rivières et fleuves, surtout de la Meuse et de l’Escaut et aussi, en ce qui concerne le Luxembourg, de la Moselle. Mais ils dépendent aussi de l’écoumène qui a surgi, au cours de l’histoire, autour de la Mer du Nord depuis l’époque de ce fameux Carausius, dont l’un des héritiers sera le Danois Knut ou Canute au début du 11<sup>ème</sup> siècle, qui règnera sur l’Angleterre, la Norvège et le Danemark. </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L’écoumène de la Mer du Nord a été lié, pendant toute l’époque médiévale, à la Mer Baltique, avec le Danemark comme plaque tournante, un Danemark qui exigeait parfois d’énormes droits de passage pour les navires flamands ou anglais qui entendaient se rendre dans les eaux de la Baltique. La Hanse, bien qu’elle constitue un idéal pour ceux qui rêvent d’un monde nordique autonome, à l’abri des turbulences de la Méditerranée, n’a pourtant pas été une structure idéale à cause des concurrences diverses qui surgissaient entre les villes qui la composaient et à cause d’alliances parfois problématiques entre certaines villes et certains pirates contre d’autres villes et d’autres pirates. Plus tard, la Prusse, puissance montante dans l’hinterland des deux mers, aura pour objectif géopolitique d’en contrôler les côtes et d’en éliminer toutes les formes de concurrence stérile, en s’opposant parfois à la Suède.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6029295" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/204376367.jpg" alt="HistoCarte01.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Revenons au continent. Lorsque les petits-fils de Charlemagne se partagent l’Empire de leur aïeul lors du Traité de Verdun en 843, cette division de l’héritage est souvent apparue comme absurde. Or elle était rationnelle dans la mesure où les trois héritiers se partageaient des bassins fluviaux. Leur géopolitique implicite était de fait une hydropolitique. A Verdun en 843 s’amorce une dynamique qui conduira aux trois guerres franco-allemandes depuis 1870. Le plus jeune des petits-fils, Louis, dit Louis le Germanique, s’empare <em>in fine</em> de la partie centrale qui avait été dévolue à feu son frère aîné, Lothaire, ce qui heurte les intérêts de Charles, devenu roi de la Francie occidentale, la future France, qui fera tout pour reprendre les deux parties de la grande « Lotharingie » de Lothaire, en vain dans la première phase de cette lutte pluriséculaire. L’héritage de ce Lothaire, mort prématurément, consistait en une Basse Lotharingie et une Haute Lotharingie, une Burgondie ou un Arélat, ce qui correspond à nos Pays-Bas pour la Basse Lotharingie et à la Lorraine, l’Alsace, la Franche-Comté et la Suisse romande pour la Haute Lotharingie ; quant à la Burgondie ou Arélat, elle est formée par le bassin du Rhône jusqu’à la Méditerranée provençale (comprenant la Bresse, la Savoie, le Dauphiné et la Provence). Lothaire possédait aussi l’Italie du Nord, plus exactement le bassin du Pô. De Philippe le Bel à Napoléon III, qui annexera la Savoie, Paris s’emparera systématiquement de territoires qui firent partie de l’héritage de Lothaire,
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlUne biographie de l'écrivain nationaliste belge Pierre Nothomb par Lionel Balandtag:euro-synergies.hautetfort.com,2019-08-20:61709272019-08-20T10:33:10+02:002019-08-20T10:33:10+02:00 Une biographie de l'écrivain nationaliste belge Pierre Nothomb par...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6023460" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/112014983.jpg" alt="pierrenothomb.jpg" width="446" height="672" /></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black, sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Une biographie de l'écrivain nationaliste belge Pierre Nothomb par Lionel Baland</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt; color: #99cc00;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>L'historien liégeois Lionel Baland, spécialiste des mouvements nationaux et identitaires en Europe </em><span style="color: #ffcc99;"><a style="color: #ffcc99;" href="http://lionelbaland.hautetfort.com" target="_blank" rel="noopener">cliquez ici</a></span><em><span style="color: #ffcc99;">,</span> vient de publier aux Editions Pardès une biographie de son compatriote belge au parcours atypique Pierre Nothomb.</em></span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Pierre Nothomb naît en Belgique en 1887. Il y étudie le droit et devient avocat. Démocrate-chrétien avant la Première Guerre mondiale, il combat au début du conflit dans la garde civique. Actif à partir de 1915 au sein des cercles gouvernementaux belges en exil en France, il est un des propagandistes du nationalisme belge et milite pour la réalisation, à l’issue de la guerre, d’une Grande Belgique résultant de l’annexion du Luxembourg, d’une partie des Pays-Bas et d’une partie de l’Allemagne.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6023461" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/2264307854.jpg" alt="PN-portrait.jpg" /></p><p style="text-align: left;"><br /><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Au cours des années 1920, ami et adepte de Benito Mussolini – ses adversaires le surnomment Mussolinitje (« petit Mussolini ») –, Pierre Nothomb dirige les Jeunesses nationales, qui affrontent physiquement socialistes, communistes et nationalistes flamands. Après avoir pris part aux débuts du rexisme aux côtés de Léon Degrelle, il rejoint le Parti catholique et, en 1936, devient sénateur.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6023462" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/2413889878.jpg" alt="PN-lionailé.jpg" /></p><p style="text-align: left;"><br /><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Auteur de nombreux ouvrages, il est, jusque l’année précédant son décès survenu en 1966, sénateur du Parti Social-Chrétien. Son fils, Charles-Ferdinand, devient vice-Premier ministre, président de la Chambre des députés et président du Parti Social-Chrétien. Son arrière-petite-fille est la romancière Amélie Nothomb.</span></strong></span><br /><br /><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Ce « Qui suis-je ? » Pierre Nothomb présente l’écrivain et l’homme politique nationaliste et catholique dont la vie est liée de manière intime à celle de son pays, la Belgique, et à la terre de ses ancêtres.</span></strong></span><br /><br /><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span style="color: #ff6600;">Citation</span> : « Une nation tranquille, endormie dans la paix et n’ayant d’autre orgueil, semblait-il, que sa richesse, sentit tout à coup peser sur elle la plus formidable menace. Cette guerre, qui devait l’épargner […], elle allait en être la première victime. L’odieux ultimatum allemand lui demanda l’Honneur ou la Vie. Elle répondit : la Vie. » (Les Barbares en Belgique.)</span></strong></span><br /><br /><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span style="color: #ff6600;">L’auteur</span> : Lionel Baland est un écrivain belge francophone, quadrilingue, spécialiste des partis patriotiques en Europe et du nationalisme en Belgique.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em>Pierre Nothomb,</em> Lionel Baland, Pardès, collection "Qui suis-je ?", 2019, 12 euros</span></strong></span></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlEntretien avec Christopher Gérardtag:euro-synergies.hautetfort.com,2019-03-15:61361212019-03-15T08:25:36+01:002019-03-15T08:25:36+01:00 Entretien avec Christopher Gérard Propos recueillis par Pierre...
<p style="text-align: center;"><img id="media-5965062" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/3992218876.jpg" alt="cg.jpg" /></p><p><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Entretien avec Christopher Gérard</strong></span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Propos recueillis par Pierre Saint-Servan</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Ex: http://archaion.hautetfort.com </span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ccffcc;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>Au mois de mars MMXV, à l’occasion de la réédition de mon roman </em>Le Songe d’Empédocle<em>, j’avais répondu aux questions de Pierre Saint Servan, critique littéraire et journaliste à Novopress. En voici le texte légèrement remanié.</em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Vous écrivez de votre héros, le jeune Padraig, <em>« à quinze ans, il était déjà un émigré de l’intérieur »</em>. Qu’a donc ce monde moderne pour susciter ainsi chez les esprits les plus vifs ou les plus sensibles un tel sentiment de rejet ? Ou peut-être que n’a-t-il pas ?</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5965067" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/4237019965.jpg" alt="ob_c66c12_empedocle-gerard.jpg" />Comme le remarqueront les lecteurs du <em>Songe d’Empédocle</em>, le jeune Padraig est du genre à avoir <em>« la nuque raide »</em>, pour citer l’Ancien Testament, une fois n’est pas coutume. Je veux dire que ses origines hiberniennes et brabançonnes ne prédisposent en rien cet homme archaïque à la soumission, fût-elle grimée en divertissement festif, ni à la docile acceptation des dogmes, quelle que soit leur date de fabrication. Druide et barde à la fois, il ne peut que suffoquer dans l’étouffoir spirituel que représente son époque, définie en ces termes par le regretté Philippe Muray : <em>« Le grand bain multicolore du consentir liquéfiant »</em>.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Eh bien, le Vieil-Européen qu’est Padraig ne consent ni ne baigne ! Il surnage en recrachant une eau souillée. L’inversion des valeurs, l’ostracisme contre toute verticalité, le règne des parodies, la prolétarisation du monde meurtrissent ce clerc obligé de vivre dans une clandestinité supérieure.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Vous le savez aussi bien que moi : il n’est jamais drôle de participer au déclin d’une civilisation. Dans son <em>Introduction à la métaphysique</em>, Martin Heidegger dit l’essentiel sur l’âge sombre qui est le nôtre : <em>« Obscurcissement du monde, fuite des Dieux, destruction de la terre, grégarisation de l’homme, suspicion haineuse envers tout ce qui est créateur et libre »</em><em>.</em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">N’oublions pas non plus que notre ami Padraig vit à Bruxelles, capitale de la Fédération, dont la bureaucratie tentaculaire construit ce trou noir où s’évapore l’homme de chair et de sang…</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Alors qu’elles irriguent toute votre œuvre et – nous le devinons – toute votre vie, comment fûtes-vous confronté à la culture antique et aux traditions européennes ? Cette eau irriguait-elle encore votre famille ou avez-vous dû remonter à contre-courant jusqu’à la source ?</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">La Belgique, nos voisins français l’ignorent souvent, est un pays fort singulier, difficile à comprendre, car encore très médiéval, traversé de clivages qui peuvent (à tort) prendre l’apparence de frontières : la langue, l’argent (comme partout), la sensibilité philosophique. On appartient au réseau catholique, soit au réseau laïc – ce qui conditionne le choix de l’école, de l’université, et donc du milieu fréquenté. Du conjoint aussi. Né dans un milieu déchristianisé depuis le XIX<sup>ème</sup> siècle – des socialistes purs et durs qui, en 1870, par solidarité avec la Commune, descendirent dans la rue avec le drapeau rouge – je suis le fruit de l’école publique, et fier de l’être. J’ai étudié à l’Université de Bruxelles, créée peu après notre indépendance en réaction à la mainmise du clergé sur l’enseignement.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Par tradition familiale et scolaire, j’appartiens à ce milieu anticlérical (mais non plus socialiste, même si mon grand-père était, comme tant d’autres anciens combattants, monarchiste de gauche) qui a ses ridicules et ses grandeurs, comme la bourgeoisie catholique. Dès l’âge de douze ans, j’ai eu la chance d’étudier le latin à <em>l’athénée </em>(et non au <em>collège</em> – clivage oblige), un latin exempt de toute empreinte chrétienne : l’Antiquité, la vraie, la païenne, m’a donc été servie sur un plateau d’argent par des professeurs d’exception, de vrais moines laïcs que je ne manque jamais de saluer. Comme en outre, j’ai participé dès l’âge de treize ans à des fouilles archéologiques dans nos Ardennes, le monde ancien m’a très vite été familier.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5965063" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/3298809937.jpg" alt="source.jpg" />J’en parle dans <em>La Source pérenne</em>, qui retrace mon itinéraire spirituel : en dégageant les ruines d’un sanctuaire païen du Bas Empire, en nettoyant tessons et monnaies de bronze portant la fière devise <em>Soli invicto comiti</em>, en reconstruisant les murs du <em>fanum </em>gallo-romain (car en plus d’être terrassier, j’ai aussi joué au maçon – l’archéologie comme humanisme intégral), j’ai pris conscience de mon identité profonde, antérieure. Ce paganisme ne m’a pas été « enseigné » <em>stricto sensu</em> puisque mon entourage était de tendance rationaliste. Je l’ai redécouvert seul… à moins que les Puissances – celles du sanctuaire ? – ne se soient servies de moi. Les lectures, les fouilles, le goût du latin puis du grec, des expériences de type panthéiste à l’adolescence dans nos forêts, tout cela a fait de moi un polythéiste dès l’âge de seize ans. Depuis, je n’ai pas dévié et n’ai aucunement l’intention de le faire : je creuse mon sillon, en loyal <em>paganus</em>.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span style="color: #ff6600;">Pendant près de dix années, vous avez repris le flambeau de la revue polythéiste <em>Antaios</em>. Dans quel esprit avez-vous plongé dans cette aventure ?</span><br /></span></strong></span><br /><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Durant mes études de philologie classique, j’avais découvert un exemplaire <em>d’Antaios</em>, la revue d’Eliade et de Jünger (1959-1971). Sa haute tenue, l’éventail des signatures (de Borges à Corbin) et cette volonté de réagir contre le nihilisme contemporain m’avaient plu. A l’époque, au début des années 80, le milieu universitaire se convertissait déjà à ce qu’il est maintenant convenu d’appeler « politiquement correct », expression confortable et passe-partout à laquelle je préfère celle d’<em>imposture matérialiste et égalitaire</em>, plus offensive. L’aventure d’<em>Antaios</em>(1992-2001) est née d’une réaction à l’imposture ; elle constituait, oui, une offensive. Minuscule, périphérique, mais réelle et qui, j’en suis certain, a laissé des traces.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5965064" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/2582079386.jpg" alt="61dAamQeBPL.jpg" />En 1992, comme il n’existait aucune revue sur le paganisme qui correspondît à mes attentes de rigueur et d’ouverture, j’ai décidé de relancer Antaios, deuxième du nom, dans le but de défendre et d’illustrer la vision païenne du monde, et aussi, je le concède, de me faire quelques ennemis. Jünger m’a écrit pour m’encourager ; il me cite d’ailleurs dans l’ultime volume de ses mémoires, <em>Soixante-dix s’efface</em>. Pour son centième anniversaire en 1995, je lui ai fait parvenir la réplique en argent de la rouelle gallo-romaine qui servait d’emblème à <em>Antaios</em>.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">L’esprit de la revue, que j’ai dirigée de manière autocratique, se caractérisait par une ouverture tous azimuts – ce qui m’a été reproché à ma plus profonde jubilation. Le franc-maçon progressiste côtoyait l’anarchiste déjanté et le dextriste ; l’universitaire frayait avec le poète : de Jean Haudry, sanskritiste mondialement connu, à Jean Parvulesco, l’ami d’Eliade et de Cioran, tous communiaient dans une quête des sources pérennes de l’imaginaire indo-européen, de Delphes à Bénarès. Seule l’originalité en ouvrait les portes, ainsi que la fantaisie et l’érudition. Jamais l’esprit de chapelle. Ce fut un beau moment, illustré par les trois aréopages parisiens, où nous reçûmes des gens aussi différents que Michel Maffesoli ou Dominique Venner. Je suis particulièrement fier des livraisons consacrées à Mithra, aux Lumières du Nord. Quand je suis allé aux Indes et que j’ai montré <em>Antaios </em>à des Brahmanes traditionalistes, j’ai eu la joie d’être approuvé avec chaleur.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Ce n’est pas vous faire insulte que de noter que votre goût ne vous porte pas vers la sphère politique. Vous préférez regarder le monde avec l’œil du philosophe et de l’esthète détaché. Considérez-vous que l’ensemble des conflits actuels, des luttes humaines peuvent finalement être ramenées au combat primordial du Beau contre le laid ?</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le faux n’est jamais beau, le laid jamais vrai : telle est la loi du <em>Dharma</em>, l’ordre naturel des choses. Il serait toutefois réducteur de tout interpréter selon ce prisme, même si cette dimension n’est pas absente de l’incessant <em>polemos</em>… auquel je prends part à ma manière, car l’écrivain n’est jamais « détaché » de son peuple ni de son temps. D’où mon intérêt pour la géopolitique et pour l’histoire comme art de décoder l’actualité, comme technique de résistance aux propagandes les plus sournoises. Si l’esthète peut lui aussi être un combattant, ne fût-ce que par une posture refusant le relâchement général, le consommateur, lui, ne se hausse jamais à ce niveau. Toutefois, vous avez raison, la posture du militant n’est pas la mienne… même si je me considère d’une certaine manière comme un <em>soldat métapolitique</em> au service d’une idée de la civilisation européenne, dont le déclin programmé me crucifie. Soldat de l’Idée, d’accord, mais pas dans une unité régulière. A chacun de servir à sa manière, du mieux qu’il peut. Moi, c’est comme électron libre<em>.</em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Je n’ai pas hésité à écrire ailleurs que votre <em>songe d’Empédocle</em> me semblait voisin et frère des grandes aventures adolescentes de la collection <em>Signe de Piste</em>. Je pense notamment à la saga du <em>Prince Eric</em> et au <em>Foulard de Sang</em>. Qu’en pensez-vous ?</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Jean-Louis Foncine était un fidèle abonné d’<em>Antaios</em>, que je retrouvais à divers colloques dans les années 90. Un gentilhomme d’une politesse exquise, Croix de Guerre 39-40, qui m’avait offert <em>Un si long orage</em>, ses mémoires de jeunesse (il avait vécu le bombardement de Dresde). Je dois toutefois préciser que je n’ai jamais lu une ligne de cette littérature qui, dans les athénées belges en tout cas, est connotée « collège », donc bourgeoisie bien-pensante : <em>a priori</em>, ces beaux jeunes gens si blonds, si proprets et leur chevalerie un peu ambiguë ne m’inspirent guère. Moi, je lisais plutôt Jules Verne et Alexandre Dumas, Tintin, Blake et Mortimer… Si vous cherchez des sources au<em> Songe d’Empédocle</em>, voyez plutôt du côté de Hesse et Jünger, de Lawrence et Yourcenar. Le regretté Pol Vandromme, qui m’aimait bien, avait comparé <em>Le Songe d’Empédocle</em> aux <em>« réussites majeures d’André Fraigneau »</em>, un auteur qui a illuminé mes années d’étudiant.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Dans un récent échange avec Alain de Benoist, celui-ci envisageait que les luttes idéologiques soient de plus en plus attirées sur un plan secondaire et que ce sont les modes de vie, les incarnations qui pourraient faire échec au chaos <em>« des adorateurs de la matière et [des] serviteurs de l’or »</em>. Cette approche du <em>« grain de sable »</em> vous est-elle familière ?</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Oui, vivent les grains de sable, qui rayent les dentiers ! Leurres et simulacres peuplent en effet notre modernité finissante, où règnent la futilité et le mensonge. Regardez l’Ukraine : même l’identité nationale peut être manipulée au service de l’hyperpuissance…</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le règne des médias menteurs et des images trafiquées pollue tout, y compris et surtout la langue française, notre bien le plus précieux. En tant que philologue, ancien professeur de latin et de français, en tant qu’écrivain, membre de cette pluriséculaire légion étrangère qui tente de servir la langue française avec honneur et fidélité, je ne puis qu’être horrifié par les distorsions démoniaques que les agents du système lui font subir. Au point de ne jamais regarder la télévision, de ne pas écouter la radio, de lire très peu de journaux, depuis bientôt trente ans. La plupart des débats avec leurs slogans truqués et leurs fausses lignes de fracture me soulèvent le coeur. Dès les premières lignes, je perçois chez un confrère à quelles sources il s’abreuve, s’il résiste ou non à la mise au pas, s’il fait partie des <em>Véridiques</em>, les seuls que je respecte. Pour ma part, je tente, non sans peine, de préserver mes yeux, mes oreilles, tant je sais la laideur contagieuse. Il y a une phrase du génial penseur colombien Gomez Davila qui synthétise à merveille cette vision : <em>« Seuls conspirent efficacement contre le monde actuel ceux qui propagent en secret l’admiration de la beauté ».</em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-5965066" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/2909435962.2.jpg" alt="19957851115.jpg" />Vous citez volontiers Ernst Jünger parmi vos maîtres, vos créanciers spirituels. Comment avez-vous rencontré son œuvre ?</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Par les <em>Orages d’acier</em>, magnifique journal des tranchées, que j’ai lu étudiant. Par <em>Les Falaises de marbre</em> – un livre talisman pour moi. Puis par les <em>Journaux </em>parisiens, lus à l’armée, et ensuite tout le reste.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Si vous deviez retenir trois grandes idées ou visions dans la cohorte de ses essais, journaux et correspondances, quelles seraient-elles ?</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Les idées ne m’intéressent guère : j’imagine le jeune biologiste à Naples avec son nœud papillon, le capitaine de la Wehrmacht qui sauvegarde des archives pendant la Campagne de France, l’entomologiste aux cheveux blancs, le centenaire qui grille une cigarette dans son jardin… Il y a quelque chose de magique chez cet homme. Une lumière intérieure, une probité, une classe. Voyez le buste qu’en a fait Arno Breker : impérial.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Si Ernst Jünger est reconnu – peut-être plus en France qu’en Allemagne – comme un auteur majeur du XX<sup>ème</sup> siècle, il est peut être d’autant plus extraordinaire par l’exemplarité de sa vie. Sa « tenue » comme dirait Dominique Venner. Qu’en pensez-vous ?</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Bien sûr ! Comment ne pas être séduit par la haute tenue de l’homme, sa noblesse si visible, qui font de lui un modèle d’altitude. Un seigneur, subtil et érudit, sensible et lucide. <em>Rara avis</em> !</span></stro
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlGaston Compère et Charles le Hardi, dit le Téméraire, Grand-Duc d'Occidenttag:euro-synergies.hautetfort.com,2019-02-21:61305022019-02-21T12:50:34+01:002019-02-21T12:50:34+01:00 Gaston Compère et Charles le Hardi, dit le Téméraire, Grand-Duc...
<p style="text-align: center;"><img id="media-5955560" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/586812341.jpg" alt="charlestémé.jpg" width="445" height="513" /></p><h1 style="font-size: 2.188em; font-family: Arvo, Helvetica, Arial, sans-serif; color: #000000;"><span style="font-size: 24pt; color: #ff6600; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Gaston Compère et Charles le Hardi, dit le Téméraire, Grand-Duc d'Occident</strong></span></h1><h1 style="font-size: 2.188em; font-family: Arvo, Helvetica, Arial, sans-serif; color: #000000;"><span style="font-size: 18pt; color: #999999; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>par Ivan de Duve</strong></span></h1><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Duc de Bourgogne après Philippe le Hardi, premier Valois de Bourgogne, Jean sans Peur, Philippe le Bon qui fonda l’ordre de la Toison d’Or et fut l’un des princes les plus puissants de son temps, Charles le Téméraire (1433-1477) ne laisse qu’une fille pour héritière, Marie de Bourgogne, qui épousa Maximilien d’Autriche et offrit au comte du Brabant la très jolie petite église de Haren.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-5955561" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/3171030059.jpg" alt="gc-chT.jpg" />J'avais en mémoire le Charles le Téméraire décrit par Marcel Brion en 1977. Gaston Compère me le décrit sous un autre angle. Un angle que je préfère. Écrit à la première personne du singulier, <em>Je soussigné, Charles le Téméraire, duc de Bourgogne</em> est un roman tout comme <em>Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie</em> de Jean Raspail est un roman Celui de Gaston Compère est aussi différent de la biographie de Marcel Brion, parue sous le titre <em>Charles le Téméraire,</em> que celui de Jean Raspail l’est de celle de Saint-Loup <em>Le roi blanc des Patagons.</em>Avec <em>Mémoires d’Hadrien</em>, Marguerite Yourcenar avait porté le roman biographique à sa perfection ; avec <em>Je soussigné, Charles le Téméraire, duc de Bourgogne</em>, Gaston Compère fait voler en éclats la biographie romanesque. Né en Wallonie en 1929, cet écrivain s’avère visionnaire. Il investit l’âme du Téméraire, qui n’aimait pas son nom et qui eût préféré celui de Charles le Hardi.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Nous nous trouvons ici devant un petit bijou. Compère a trouvé le ton juste pour nous parler de ce destin vécu à la frontière du Moyen Âge et de la Renaissance. Dernier des quatre ducs qui se sont succédé à Dijon, notre héros avait le génie d’entreprendre mais n’a pas eu le talent de conserver. Au matin de la bataille de Nancy, le lion qui se détache de son cimier à la bataille de Nancy, et tombe dans la boue finit par rouler vers le néant.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Nous assistons à la mort de la Bourgogne , de cette Bourgogne occupée d’abord par les Éduens, ensuite par les Burgondes qui s’y établirent au milieu du V<sup>ième</sup> siècle, pour se trouver, par le traité de Verdun en 843 lors du partage de l’empire de Charlemagne, dans la part de Charles le Chauve et non pas dans celle de Lothaire I<sup>er</sup> ! Avant sa mort, Charles le Chauve crée un duché de Bourgogne géré par Philippe le Hardi, premier Valois de Bourgogne, par Jean sans Peur, par Philippe le Bon qui fonde l’ordre de la Toison d’Or et devint l’un des plus puissants princes de son temps pour se trouver enfin entre les mains de Charles le Téméraire (1433 – 1477).</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Dans le roman de Gaston Compère, c’est Charles le Téméraire qui parle, qui pense, qui réagit, qui, comme l’écrit si joliment Benoît Ducarme, nous donne une épine dorsale. Et il pense juste. À lire Compère, l’on comprend mieux la rivalité qui oppose ce grand duc de Bourgogne à Louis XI, roi de France, surnommé l’universelle aragne, ancêtre des jacobins. Et l’on comprend mieux la naissance du mythe bourguignon.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Un autre livre, celui de Drion du Champois, l’ancêtre en géopolitique de notre Robert Steuckers, infatigable animateur des Synergies Européennes, appelle à restaurer l’ancienne Lotharingie en y incorporant non seulement les Bourguignons mais également les Suisses, les Lombards et les Autrichiens. Compère démontre que l’objectif du duc était de forger cette alliance continentale qui deviendra réalité avec Charles-Quint né vingt trois ans après le décès du Téméraire et qui fut empereur germanique de 1519 à 1558.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Il reste, nous dit Benoît Ducarme, il reste à méditer cette phrase prononcée par le personnage mort du Duc <em>« L’histoire de ma vie ne fera vivre personne. Tout au plus ferai-je naître dans l’imagination de certains de grands et fertiles mouvements. Cela suffit</em> ». </span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-5955562" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/3877947118.jpg" alt="gastoncompère.jpg" />Cela suffit peut-être mais je ne peux m’empêcher de citer ici quelques perles qui font à la fois comprendre l’esprit qui anima Charles le Téméraire et l’immense talent de Gaston Compère.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">« <em>Les peuples ont une merveilleuse propension à confondre la casse et le séné. Et que dire des érudits qui se prennent pour des oracles ? Pour moi, j’aurai passé sur la Terre sans que nul ne sache qui j’ai été, sans que j’aie rien fait pour qu’on le sache ».</em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>« Et ce désir de la croisade, je sais maintenant qu’il n’était qu’un signe, celui qu’il me fallait partir pour partir, à la recherche de je ne sais quoi et qui me dépassait ».</em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>« L’impossible est de refuser notre destin ; l’abominable, de l’accepter. Je viens de dire un de mes secrets, et sans doute le plus ancré et le plus amer ».</em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>« La Chevalerie avait perdu cet idéal qui avait fait d’elle une institution incomparable dont mes rêves s’étaient nourris, cet idéal qui se nourrissait au plus vif de la foi, de l’espérance et de l’amour. Toute ma jeunesse s’est abreuvée aux romans de chevalerie. S’il vint un jour où je les abandonnai, c’est qu’ils m’avaient donné toute leur substance. J’y avais trouvé ceci à quoi je comptais consacrer mon règne : l’établissement de la justice, la défense des pauvres, la pratique de la loyauté, de la bravoure et de la courtoisie. Je rêvais, on devine que je rêvais ».</em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>« Il me plairait de croire que je vivais dans un monde où les êtres échangeaient des signaux dont il n’était pas un qui ne fût éclairant ».</em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>« J’écoutais, pour me parfaire, d’autres voix –de celles qui parlent d’ailleurs et de plus haut que moi. Notre vie est ailleurs, je le sais.les hommes s’en doutent obscurément, à leurs heures privilégiés ».</em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>« À chacun son devoir, et que, dans sa pratique, rien ne soit laissé au hasard ».</em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>« On reconnais l’homme que je suis. Cet homme à la hauteur des vignerons dijonnais et des marchands brugeois. Cet homme à la hauteur de l’homme ».</em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>« Mon père se tenait pour plus que roi. Bon sang ne peut mentir. Qu’on me tienne pour plus qu’empereur. Et que l’empereur lui-même vienne mendier à ma porte. Ma faute crève les yeux : d’avoir tenu le rôle que j’aurais voulu voir jouer à l’empereur. Impatience. Sombre impatience ».</em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>« Nous ne croyons pas avoir jamais rien fait qui ait pu nous mériter de perdre l’amour ou la fidélité de notre peuple ».</em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>« Il n’est rien sous le soleil que l’homme n’ait profané ; mais le soleil reste de la plus éclatante pureté ».</em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>« Je pensais sortir violemment de moi-même. Il n’en fut rien. Je ne pouvais m’empêcher de suivre un unique chemin, et je savais que, si j’étais parvenu à la quitter, il se serait, d’une façon inimaginable, détourné de son tracé pour se replacer sous mes pieds ».</em> </span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="right"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Ivan de Duve.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="right"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Gaston Compère, <span style="color: #ffcc99;"><em>Je soussigné, Charles le Téméraire, duc de Bourgogne</em>,</span> Belfond 1985.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5955563" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/882640566.jpg" alt="Gaston Compere portrait.jpg" /></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"> </span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"> </span></strong></span></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlL’abbé Wallez, l’éminence noire de Degrelle et Hergétag:euro-synergies.hautetfort.com,2018-12-30:61168612018-12-30T14:57:22+01:002018-12-30T14:57:22+01:00 L’abbé Wallez, l’éminence noire de Degrelle et Hergé par...
<header id="cb-standard-featured"><div id="cb-fis-wrap" class="cb-entry-header cb-fis cb-style-standard"><p style="text-align: center;"><img id="media-5932850" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/2833205864.jpg" alt="WallezWilmetcouv.jpg" width="567" height="819" /></p><h1 class="entry-title cb-entry-title cb-single-title"><span style="font-size: 24pt; color: #ff6600; font-family: arial black, sans-serif;"><strong>L’abbé Wallez, l’éminence noire de Degrelle et Hergé</strong></span></h1><div class="cb-byline cb-font-header"><div class="cb-author cb-byline-element"><span style="font-size: 18pt; color: #999999;"><strong><a style="color: #999999;" href="http://eurolibertes.com/author/lionel-baland/">par Lionel Baland</a></strong></span></div><div class="cb-author cb-byline-element"><span style="font-size: 18pt; color: #999999;"><strong> </strong></span></div><div class="cb-author cb-byline-element"><span style="font-size: 18pt; color: #999999;"><strong>Ex: http://www.eurolibertes.com</strong></span></div></div><div class="cb-byline cb-font-header"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"> </span></strong></span></div><div class="cb-byline cb-font-header"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L’abbé Norbert Wallez (1882-1952) est durant la Ire Guerre mondiale un des écrivains du nationalisme belge, aux côtés de Fernand Neuray, de Maurice des Ombiaux et de Pierre Nothomb. Après le conflit, il œuvre au sein du quotidien catholique conservateur <em>Le XXe siècle</em> et recrute, en tant que directeur de cet organe de presse, deux jeunes hommes qui deviennent bientôt célèbres : Léon Degrelle, qui dirigera le mouvement politique Rex, et Hergé, qui dessinera les aventures de Tintin.<span id="more-11901"></span></span></strong></span></div></div></header><section class="cb-entry-content entry-content clearfix"><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Marcel Wilmet, écrivain et ancien journaliste, publie un ouvrage consacré à ce personnage et intitulé : <span style="color: #ccffcc;"><em>L’abbé Wallez, l’éminence noire de Degrelle et Hergé.</em></span></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Ce livre, qui émane d’un spécialiste de Tintin et de la bande dessinée, s’adresse également aux personnes qui s’intéressent au nationalisme belge et à son histoire. En effet, les deux pères du héros à la houppe – l’abbé Wallez et Hergé –, ainsi que Léon Degrelle, évoluent, pendant l’entre-deux-guerres, au sein du milieu qui véhicule ces idées politiques. Durant la IIe Guerre mondiale, ils appartiendront à la minorité des nationalistes belges qui navigueront dans les eaux de la Collaboration.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Sous la coupe de l’abbé Wallez</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L’auteur décrit l’abbé : « <em>Avec son mètre quatre-vingt-dix et ses plus de cent kilos, le nouveau patron du </em>XXe Siècle<em> en imposait et il en était parfaitement conscient. Dans sa soutane noire, Norbert Wallez, à l’époque âgé de 45 ans, déboulait dans les couloirs du journal, sa voix tonitruante résonnant dans l’ensemble du bâtiment situé au numéro 11 du boulevard Bischoffheim, près du jardin botanique à Bruxelles </em>».</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5932860" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/3986551904.jpg" alt="petit20journal.jpg" /></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">« <em>D’emblée, Hergé peut aussi faire montre de sa maîtrise de la calligraphie lorsque Wallez lui demande de créer un nouveau logo pour le journal. Sous sa plume, </em>Le XXe Siècle<em> devient alors </em>Le Vingtième Siècle<em>, écrit en toutes lettres, titre nettement plus gracieux et dynamique </em>».</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-5932861" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/3379623052.jpg" alt="petit20.jpg" />« <em>Les premières années de sa carrière de dessinateur, Hergé doit tout à son patron, sauf son talent bien entendu. Le directeur Wallez lui offrit des opportunités et le mentor Wallez lui prodigua de précieux conseils et d’indispensables encouragements. L’abbé le prit sous son aile et lui apprit qu’il devait être plus exigeant envers lui-même, qu’il devait davantage travailler à son développement spirituel, tenter de répondre à des normes morales toujours plus rigoureuses, mettre la barre toujours plus haut. C’est lui qui incita Hergé à inventer lui-même une histoire et à ne plus illustrer les idées des autres. Il l’encouragea à créer un petit personnage qui serait un exemple pour les jeunes lecteurs du journal. On peut dire que Wallez a été, avec Hergé, à l’origine de Tintin. Il est de notoriété publique que c’est lui, et non le dessinateur, qui a décidé d’envoyer le sympathique petit reporter successivement au pays des Soviets et au Congo, tout d’abord pour mettre les jeunes en garde contre les dangers du bolchévisme et ensuite pour leur montrer le formidable travail accompli par les missionnaires belges dans la colonie. Mais Wallez fit encore bien plus. Il fut le premier “agent littéraire” de Hergé et parvint à vendre les aventures de Tintin à l’étranger, plus précisément à l’hebdomadaire</em> <em>français</em> Cœurs Vaillants <em>dirigé par l’abbé Gaston Courtois, avec qui il était lié d’amitié et partageait les mêmes opinions conservatrices </em>».</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-5932852" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/3493770962.jpg" alt="WallezPqpas.jpg" />Le jeune Léon Degrelle publie des articles au sein du <em>Vingtième Siècle</em> sur les taudis, puis sur la situation des Cristeros, les paysans catholiques mexicains se soulevant contre le gouvernement anticatholique. Degrelle est appelé ensuite à exercer des fonctions ailleurs.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Wallez, ayant dénoncé des affaires qui touchent des membres de la mouvance politique catholique, est évincé de l’organe de presse qui appartient à ce milieu politique. Il devient prêtre à Aulne, un petit village, et ne fait plus parler de lui.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La germanité des Wallons</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Si l’ouvrage a le mérite de réunir des connaissances accumulées sur la vie de Norbert Wallez, il présente aussi l’intérêt d’apporter un éclaircissement sur l’influence exercée par ce dernier sur le concept de germanité des Wallons, idée éminemment importante pendant la IIe Guerre mondiale au cours de laquelle la Belgique est occupée par un régime qui prône la supériorité des Germains. (Notons par ailleurs que la question de la germanité des Wallons sous-entend que les Wallons sont un peuple et que la Wallonie existe, ce qui est discutable).</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Marcel Wilmet soumet au sein du livre l’hypothèse que l’abbé Wallez a insufflé l’idée de la germanité des Wallons à Léon Degrelle, qui l’a utilisée à des fins politiques en vue de séduire les dirigeants nationaux-socialistes. Il explique aussi comment l’abbé Wallez a influencé l’attaché culturel au sein de l’administration militaire allemande pour la Belgique occupée et le nord de la France, Franz Petri, auteur, avant-guerre, de l’ouvrage <em>Germanisches Volkserbe in Wallonien u. Nord- frankreich</em> (Patrimoine ethnique germanique en Wallonie et dans le nord de la France) (1), lu par Adolf Hitler le 5 mai 1942 (2).</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Wilmet écrit que, durant la guerre, l’abbé Wallez revient sur le devant de la scène en prenant part en tant qu’orateur à cinq conférences sous l’égide de la Communauté Culturelle Wallonne (CCW), une organisation dont l’objectif est de resserrer les liens culturels entre la Wallonie et l’Allemagne :</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">« <em>Le lundi 30 mars 1942, Norbert Wallez se retrouve sous les feux de la rampe à Liège où il est le dernier conférencier à prendre la parole lors du congrès de trois jours organisé par la Communauté Culturelle Wallonne (CCW), une organisation nationaliste ayant pour but de resserrer les liens culturels entre la Wallonie et l’Allemagne. La CCW avait été fondée par la Propaganda Abteilung allemande et était contrôlée par Franz Petri, un des principaux responsables de la politique culturelle allemande dans notre pays. Il reçut le nom de “pape culturel” du national-socialisme en Belgique. Lors du congrès, ce professeur allemand et officier siégeant au conseil de guerre de la Militärvervaltung (l’administration militaire) fit un exposé fort remarqué, avançant notamment que si la Belgique avait, entre le nord et le sud, une frontière linguistique précise, elle ne possédait pas “une frontière raciale clairement circonscrite”, en tout cas pas selon les dernières études raciales pas encore confirmées. Deux jours plus tard, sur le même podium, l’abbé Wallez bravera sans vergogne la prudence de Petri en déclarant sans détour « […] Wallons et Flamands ont des origines ethniques communes : ils sont, les uns et les autres, de race germanique ».</em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>Le curé d’Aulne clôture ainsi les journées culturelles wallonnes de Liège par un sérieux coup de théâtre. Les Allemands dans la salle n’en croient pas leurs oreilles, le reste de l’auditoire est abasourdi. Wallez est néanmoins longuement et chaleureusement ovationné par le millier de personnes présent dans la salle. Ce jour-là, il déclenche quelque chose qui sera lourd de conséquences au sein de la collaboration wallonne. Quelle mouche l’a donc piqué ? </em>».</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-5932853" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/3171561372.jpg" alt="petri.jpg" />Le professeur Petri (photo), qui a assisté au discours de l’abbé Wallez, attend ce dernier à la sortie de la salle et le félicite pour « <em>[…] son élévation, sa vigueur et la nouveauté de plusieurs de ses aperçus</em> ».</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Après Liège, l’abbé Wallez prend la parole à Namur, Charleroi, Bruxelles et La Louvière.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Emprisonné à la fin de la guerre</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">À la Libération, Norbert Wallez passe seize mois en prison puis est libéré pour raison de santé. Il séjourne dans une maison de repos. Son procès débute le 28 mai 1947. Il lui est reproché d’avoir pris part aux conférences et d’avoir frayé avec des rexistes.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">« <em>Le vendredi 13 juin 1947, le conseil de guerre de Tournai condamne, en vertu de l’article 118 bis du Code pénal, Norbert Wallez à quatre ans de prison et une amende de 200 000 francs pour collaboration politique (propagande en faveur de l’ennemi). Pour avoir commis ce crime contre la sécurité extérieure de l’État, il est également déchu à vie de ses droits civiques et politiques. La cour précise avoir toutefois tenu compte des circonstances atténuantes – il n’a pas agi par appât du gain – et de son comportement méritoire durant la Première Guerre mondiale. L’abbé n’est pas non plus poursuivi pour le cas présumé de délation </em>».</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-5932854" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/2429533948.jpg" alt="petrilivre.jpg" />Le 28 février 1948, Wallez comparaît en appel. La peine est alourdie d’un an de prison supplémentaire. Il retourne à la maison de repos. Le dimanche 25 avril, il y est arrêté et ensuite emprisonné. Il est finalement relâché pour raison de santé, admis dans un hôpital et opéré.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">« <em>Mais l’abbé est tellement affaibli qu’il ne pourra retourner chez les sœurs de Charité du Beau-Vallon qu’en septembre 1948. Il y séjournera encore un peu plus de trois ans, mais assigné à résidence, avec interdiction d’aller se promener au-delà des murs du jardin de la maison de repos. Heureusement pour lui, l’abbé y recevra régulièrement la visite du couple Remi, toujours aussi prévenant envers leur ancien directeur</em> ».</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ffcc99;"><em><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Ci-contre, une édition récente d'un ouvrage de Petri sur la frontière linguistique romano-germanique. Aujourd'hui, l'ex-Communauté française, devenue "Communauté Wallonie-Bruxelles, accepte les thèses de Petri (et, partant, de Wallez) dans un ouvrage de référence, très fouillé, sur l'histoire de la langue française en Wallonie.</span></strong></em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">« <em>L’abbé ne profita pas longtemps de sa liberté retrouvée. Ses plus beaux moments de l’année 1952, il les passa à Céroux-Mousty, un petit village du Brabant wallon, où Georges et Germaine Remi venaient d’acheter une villa spacieuse, entourée d’un grand jardin. Le couple l’invita à séjourner chez eux et le vieux mentor accepta avec grande joie l’hospitalité de ses anciens protégés. Mais après environ trois mois, l’abbé se vit obligé de retourner au Beau-Vallon car il avait besoin de soins médicaux intensifs. Les dernières lettres qu’il envoya par la suite à Georges et Germaine – missives signées “votre vieux parrain” – témoignèrent de son immense gratitude et de l’affection qu’il ressentait pour ce couple.</em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>Le mercredi 24 septembre, l’abbé Wallez décédera à l’âge de 70 ans à la maison de repos de Beau-Vallon près de Namur, au terme d’une longe maladie. Quelques jours plus tard, il fut enterré dans son village natal de Hacquegnies près de Tournai. Les rues étaient désertes, seuls des membres de sa famille l’accompagnaient, un étranger toutefois tint à aider les employés des pompes funèbres à porter le cercueil, c’était le père de Tintin et Milou</em> » (Citation du témoignage écrit de Georges Mariage, ami de Norbert Wallez, qui, lui aussi, aida à porter le cercueil de l’abbé).</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-5932859" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/882144350.jpg" alt="ugeux.jpg" />Hergé, recyclé par la Résistance</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Au sein des notes de fin de chapitre, Marcel Wilmet met en avant le rôle joué par les frères Ugueux dans le recyclage de Hergé après la guerre (3) : <em>« En fait, le père spirituel de Tintin avait bel et bien deux bonnes connaissances – si pas amis – qui n’avaient pas trempé dans la collaboration : les deux frères Ugeux ! William, le dernier directeur du </em>Vingtième Siècle<em> que nous avons déjà souvent cité dans cet ouvrage, et son frère Pierre, qui, lui aussi, avait travaillé à la rédaction de ce quotidien et plus particulièrement dans l’équipe du </em>Petit “Vingtième”.<em> Les deux hommes avaient sympathisé avec Hergé et lui étaient restés très attachés, même lorsqu’il avait choisi de dessiner pour </em>Le Soir<em> volé, alors qu’eux avaient décidé de rejoindre la Résistance. Après la libération, William Ugeux fut nommé secrétaire général du tout nouveau ministère de l’Information. Sa tâche consistait à faire en sorte que la presse belge puisse redémarrer comme avant la guerre et que tous ceux qui avaient mis leur plume au service de l’occupant ne fassent plus partie des nouvelles rédactions. C’était donc un homme de grande influence dans le monde de la presse et il eut accès au dossier judiciaire que la Sécurité de l’État avait constitué contre les journalistes du </em>Soir<em> volé et contre Hergé. En ce qui concernait ce dernier, Ugeux déclara après lecture du dossier “Rien de grave”. Cet avis favorable suivi de sa recommandation en faveur de Georges Remi auprès de son ancien grand patron à Londres, Walter Ganshof Van der Meersch, l’auditeur général à la Cour militaire, et auprès du bras droit de ce dernier, le substitut Vinçotte (également un copain de Londres), qui était en charge du dossier </em>Le Soir<em>, </em><em>fut sans aucun doute à l’origine du classement sans suite du dossier Hergé. William Ugeux ne s’en est d’ailleurs pas caché. Des années plus tard il déclara qu’il était intervenu personnelleme
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlGrégoire Le Roy. Une présence dans l’histoire littéraire belgetag:euro-synergies.hautetfort.com,2018-11-19:61064592018-11-19T09:35:41+01:002018-11-19T09:35:41+01:00 Grégoire Le Roy. Une présence dans l’histoire littéraire belge...
<header class="entry-header"><p style="text-align: center;"><img id="media-5916511" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/3592276589.jpg" alt="glr.jpg" width="501" height="578" /></p><h1 class="entry-title"><span style="font-size: 24pt; color: #ff6600; font-family: arial black, sans-serif;"><strong>Grégoire Le Roy. Une présence dans l’histoire littéraire belge</strong></span></h1><h1 class="entry-title"><span style="font-size: 18pt; color: #999999; font-family: arial black, sans-serif;"><strong>par Daniel COLOGNE</strong></span></h1><div class="entry-meta"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="posted-on" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black, sans-serif;">Ex: http://www.eiuropemaxima.com </span><time class="entry-date published" datetime="2018-11-18T14:09:12+00:00"></time></span></strong></span></div></header><div class="entry-content"><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Nombreux sont les écrivains belges de langue française qui démentent ce préjugé selon lequel ils recueilleraient <em>post mortem</em> la part la plus importante de leur notoriété. Au contraire, des auteurs comme Eugène Demolder, Sander Pierron, Georges Angelroth, Constant Burniaux et José Gers sont aujourd’hui oubliés après avoir eu de leur vivant un indéniable succès.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Tel est aussi le cas de Grégoire Le Roy, apprécié par Paul Fort, Paul Léautaud et Remy de Gourmont, encore célébré pour son centenaire dans <em>La Revue Nationale</em> et le quotidien <em>Le Soir</em> (article de Joseph Delmelle du 9 août 1962), puis tombé dans un oubli d’un demi-siècle avant qu’un universitaire anglais s’intéresse à lui en 2005.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Grégoire Le Roy naît à Gand le 7 novembre 1862. Sa mère est la petite-fille d’un Brunswick-Lunebourg. Son père est maître-brodeur en or d’ornements liturgiques. Il fréquente le collège Sainte-Barbe où il a pour condisciple Charles Van Lerberghe et Maurice Maeterlinck. Pour les lettres françaises de Belgique, c’est une génération dorée à laquelle appartiennent également Eugène Demolder et Max Elskamp. Il n’est pas superflu de rappeler que 1862 est aussi le millésime natal du lorrain Maurice Barrès, que Pierre Gillieth surnomme « la queue de comète du romantisme ».</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le Roy se détourne rapidement du Droit auquel le destine sa famille, d’abord pour fréquenter l’école Saint-Luc, où s’éveille sa vocation picturale, ensuite pour faire un petit séjour parisien durant lequel il peaufine ses dons de versificateur. Dans la capitale française, la fréquentation de Villiers de l’Isle-Adam incite Le Roy à se tourner vers le genre narratif. Parus en 1913, ses <em>Contes d’après minuit</em> sont illustrés par Stan Van Offel. Lui-même aquafortiste, Le Roy illustre son recueil poétique <em>Le Rouet et la Besace</em>. Pour d’autres florilèges, il fait appel à son gendre Jules Van Paemel ou à Fernand Khnoppf, qui appartient au « groupes des XX », comme Félicien Rops, Auguste Rodin et James Ensor.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Ce dernier fait l’objet de plusieurs biographies, dont celle de Le Roy en 1922 et celle d’Émile Verhaeren, qui raille quelque peu le narcissisme du peintre ostendais aux 118 auto-portraits. Le Roy et Verhaeren sont d’excellents amis. Verhaeren rend visite à Le Roy dans sa belle propriété de la périphérie bruxelloise et il y laisse ses initiales gravées dans le tronc d’un arbre. Nous sommes à Molenbeek, entre 1902 et 1914, à l’emplacement de l’actuel chalet du <em>Daring Tennis Club</em>. Le Roy dirige alors une firme d’installations électriques après avoir eu à Anvers d’autres activités commerciales. C’est également à Anvers qu’Auguste Vermeylen, écrivain bruxellois néerlandophone, et Emmanuel De Bom, bibliothécaire honoraire de la grande cité portuaire, lisent avec intérêt les deux premiers actes de <em>L’Annonciatrice</em>, une pièce de théâtre inspirée à Le Roy par la mort de son père, un drame inachevé pour lequel il ne semble avoir reçu aucun encouragement, ni de Maeterlinck, ni de Van Lerberghe, respectivement tenus pour pionniers du théâtre symboliste belge avec <em>L’Intruse</em> et <em>Les Flaireurs</em>. S’il avait persévéré dans l’écriture de son drame, Le Roy aurait certainement bénéficié d’une traduction en flamand et d’une représentation à Anvers.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-5916514" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/2606395778.jpg" alt="glrlivre.jpg" />Ainsi que le montre très bien le professeur Bales, de l’Université d’Exter, les condisciples formés par les Jésuites de Gand connaissent des hauts et des bas dans l’histoire de leur amitié riche en « interférences », mais aussi en « confrontations ». Après avoir rappelé la formation de bibliothécaire de Le Roy, le poste qu’il occupe ainsi à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, son rôle de conseiller artistique dans une galerie de la Porte de Namur et l’apothéose de sa carrière au Musée Wiertz, dont il devient le conservateur, revenons un moment sur son œuvre de conteur pour souligner <em>Joe Trimborn</em>, un recueil de nouvelles datant de cette année 1913 décidément très prolifique.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L’un de ces courts récits (<em>L’étrange aventure de l’abbé Levrai</em>), où il est question de la découverte d’un homme-singe à Bornéo, pose le problème d’un éventuel rapport avec la supercherie paléontologique de l’homme de Piltdown (1912), où est impliqué Pierre Teilhard de Chardin (1881 – 1955), Jésuite désireux de concilier la foi chrétienne et le transformisme darwinien. Une autre de ces nouvelles (<em>La Malédiction du Soleil</em>) se situe dans une Atlantide qui revient à l’avant-plan après les visions d’Edgard Cayce, avant le roman de Pierre Benoît et en attendant la revue <em>Atlantis</em> fondée en 1926 par Paul Le Cour. Autre grand écrivain belge oublié et aussi doublé d’un artiste-peintre et photographe, José Gers évoque aussi l’Atlantide dans son remarquable reportage <em>Terre Mozabite</em> (publié sans images en 1933 et avec illustrations en 1935). Lorsqu’il épouse l’Anversoise Marguerite-Louise Claes en 1889, Le Roy ne peut encore revendiquer que <em>L’Annonciatrice</em>, pièce inachevée, et les recueils <em>La Chanson d’un soir</em> et <em>Mon c</em><em>œ</em><em>ur pleure d’autrefois</em>. Mais quand il publie ses contes et nouvelles en 1913, il peut se targuer de diverses mentions dans des anthologies allemandes (1902) et italiennes (notamment à Bari et à Sienne), dans des histoires littéraires parues au Mercure de France et chez Flammarion, et bien entendu dans d’innombrables revues belges.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Basée à Londres et à New York, <em>The Walter Scott Publishing</em> assure sa réception dans le monde anglo-saxon, mais c’est évidemment dans sa Belgique natale que le parcours de Gérgoire Le Roy croise celui d’un grand nombre d’auteurs : Georges Rodenbach, Camille Lemonnier, Albert Mockel, Valère Gille, Roger Avermaete, André Baillon, Fernand Crommelieck, et d’autres moins connus comme Doutrepont, Marlow et Dumont-Wilden. Le folklore gantois lui inspire <em>Fierlefijn</em> écrit en néerlandais et on lui prête la fondation d’une revue <em>Réveil</em> dans sa ville de naissance où les classes cultivées sont encore, comme à Bruges et Anvers, très majoritairement francophones.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Il est moins sûr que Le Roy soit le fondateur de la revue parisienne <em>La Pléiade</em>, comme certains le prétendent, mais il en est certainement un collaborateur assidu et peut-être un des co-fondateurs. Les peintures de Le Roy font l’objet de comparaisons avec Courtens, Van Leemputte et Omer Coppens. Ses eaux-fortes sont en phase avec l’obsession de la mort caractéristique de son théâtre et de sa poésie. On pense en l’occurrence à un tableau comme <em>L’Enterrement au Village</em>, de même que <em>L’Église de Lisseweghe</em> rappelle le milieu où il grandit et où son père évolue en raison de son métier. Voici ce qu’écrit à ce sujet Louis Bakelants : « Il se rappelle sans doute l’envoûtement des litanies et des cantiques dévots entendus un jour dans l’atelier paternel tandis que les doigts habiles des vieilles ouvrières brodaient les festons et les œillets et que naissaient sur les coussinets des dentellières flamandes les féeriques guipures faites de rêve de d’ennui. »</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Au fil des décennies, Le Roy s’oriente vers une position philosophique « marquée par un certain agnosticisme qui, à la différence d’autres agnosticismes, n’incrimine personne, ni le milieu familial auquel il s’est soustrait, ni les éducateurs qui lui furent donnés (Joseph-Marie Jadot) ». En remerciant Jadot pour une dédicace, Le Roy lui écrit en 1914 et le loue d’avoir « assez d’indulgence pour comprendre l’âme noire et l’accepter » (Jadot vit alors au Congo belge). Resté en Métropole, Le Roy ne peut deviner qu’en rêve « la profonde psychologie » des habitants de la lointaine colonie africaine et la « vie mystérieuse » des peuplades exotiques, de leurs arts divinatoires, de leur architecture et de leur quotidien.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">« Dans mes songes aidés de livres et d’images</span></strong></span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">N’ai-je pas vu l’Asie où sont les Marabouts ?</span></strong></span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L’Afrique aux Sphinx de pierre et les Congo sauvages</span></strong></span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Où les peuples se font des huttes de bambous ? »</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Puisque « la lente usure du temps » achève de détruire « la dépouille du passé », il convie ses lecteurs à « tourner les yeux vers cette clarté qu’est l’avenir ».</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Voici donc un Le Roy agnostique, progressiste et humaniste qui semble contredire le côté « fin de siècle » que lui attribue le professeur Bales. Selon l’universitaire britannique, la disgrâce littéraire de Le Roy trouve son origine dans la répétition des thèmes décadents pouvant <em>in fine</em> inspirer une certaine « lassitude » à laquelle Bakelants lui-même, exégète très indulgent, avoue ne pas échapper.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">« J’aime tout ce qui va finir,</span></strong></span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Ce qui défaille et ce qui tombe. »</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">En réalité, Le Roy présente de multiples facettes. Il demande pardon à ses trois filles de les avoir mises au monde, comme s’il leur avait « infligé » la vie, ainsi parle Chateaubriand – ou comme si la vie était « reçue comme une blessure », selon l’expression de Lautréamont.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">« La vague inquiétude</span></strong></span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Et le regret d’on ne sait quoi,</span></strong></span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Qu’aux heures de solitude,</span></strong></span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L’on sent monter en soi. »</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Jointe à sa passion de mélomane pour Wagner et à la sombre violence des rigueurs hivernales qui sont dans <em>L’Annonciatrice</em> les signes prémonitoires de la mort, cette angoisse existentielle de Le Roy le situe dans le sillage des romantiques, du mal-de-vivre de Senancour, du <em>spleen</em> baudelairien et de la noirceur de Nerval.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">« Je suis le ténébreux, le veuf, l’inconsolé », peut s’écrier Le Roy après le décès de son épouse en cette triste fin de janvier 1938. Sa « nuit sans étoiles » fait écho aux vers de Gérard, « prince d’Aquitaine ».</span></strong></span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">« Ma seule étoile est morte et mon luth constellé</span></strong></span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Porte le Soleil noir de la Mélancolie. »</span></strong></span></p><p style="text-align: center;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La primauté du rêve sur la réalité se retrouve dans les vers que voici : </span></strong></span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">« La nuit s’efface dans le jour</span></strong></span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Sans me réveiller de mes songes »,</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">tandis que s’estompe dans d’autres poèmes la cloison déjà très mince qui sépare la vie et la mort.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">« Elle entrera chez moi, comme ma bien-aimée,</span></strong></span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Sans frapper à la porte et familièrement,</span></strong></span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Ne faisant ni de bruit ni de dérangement,</span></strong></span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Enfin comme entrerait la femme accoutumée. »</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le Roy partage avec Elskamp, l’Anversois de mère wallonne, cette « sourdine de la rêverie mélancolique (Pol Vandromme) » qui affleure dans la chanson <em>Notre mère des Écaussines</em> si magistralement interprétée par Julos Beaucarne. Sa fascination pour la peinture rejoint celle de Demolder qui, dans le beau roman historique <em>La Route d’émeraude</em>, nous fait revivre les très riches heures de l’art hollandais au siècle de Rembrandt.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5916516" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/3844893168.jpg" alt="glrJE.jpg" /></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Dix ans après la mort de Le Roy, la revue gantoise <em>Épîtres</em> lui consacre un numéro spécial contenant de nombreux textes inédits auxquels il faut ajouter le roman <em>Daniel</em>, que mentionne Jadot, mais sur lequel je n’ai pas à ce jour d’informations plus précises. Grégoire Le Roy s’éteint à Bruxelles le 5 décembre 1941 en laissant une œuvre certes disparate, mais qui aurait pu être couronnée dès 1922 par un titre d’académicien. En effet, après lui avoir consacré une livraison spéciale en 1920, la revue <em>Le Thyrse</em> convie, deux ans plus tard, ses lecteurs à un sondage d’opinion pour choisir les quatre prochains sociétaires de l’Académie royale de
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlGéopolitique de la Belgique, géopolitique en Belgiquetag:euro-synergies.hautetfort.com,2018-06-25:60623002018-06-25T18:55:09+02:002018-06-25T18:55:09+02:00 Géopolitique de la Belgique, géopolitique en Belgique Par Robert...
<p style="text-align: center;"><img id="media-5834226" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/455350695.jpg" alt="belgique.jpg" width="574" height="436" /></p><p><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black, sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Géopolitique de la Belgique, géopolitique en Belgique</strong></span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;"><em>Par Robert Steuckers</em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Depuis de nombreuses années, j’ai consacré articles et causeries à la géopolitique, le plus souvent celle des points chauds de la planète, puisque ce sont évidemment ces thèmes-là qui intéressent le public, friand de découvrir des explications aux événements dramatiques qui animent la scène internationale. </span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">En marge de ces conférences, dans des conversations privées avec des collègues ou des amis qui ne souhaitent pas fréquenter des cercles métapolitiques ou politisés, une question revient très souvent : qu’en est-il de la géopolitique en Belgique ? Qu’en est-il d’une pensée et d’une stratégie géopolitiques proprement belges, du moins si l’extrême petitesse du territoire permet d’en élaborer une sans susciter des sourires de commisération ?</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em><img id="media-5834228" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/1972668037.jpg" alt="David_Criekemans.jpg" />Le travail du Prof. David Criekemans</em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Pendant longtemps, le thème d'une géopolitique proprement belge n’intéressait personne. Cette discipline, mixte de sciences concrètes comme la géologie, l’hydrographie ou l’économie politique et de spéculations stratégiques, a été la grande absente de l’espace universitaire et des débats (où l’on répétait stupidement les axiomes d’une géopolitique américaine, britannique ou française, dans tous les cas « occidentale »). Si les Français ont pu bénéficier d’ouvrages généraux majeurs et incontournables comme ceux d’Yves Lacoste, d’Ayméric Chauprade ou de Pascal Gauchon, les Belges, soit la population vivant sur le dernier lambeau de la Lotharingie historique non conquis par les héritiers de la Francie occidentale de Charles le Chauve, n’avaient pas un ouvrage majeur de référence à leur disposition. C’est chose faite, cependant, depuis la parution de l’énorme pavé dû à la plume du Professeur David Criekemans, intitulé <em>Geopolitiek – « geografisch geweten » van de buitenlandse politiek ?,</em> composé de trois parties :</span></strong></span></p><ul><li><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Une étude scientifique du rapport territorialité/politique ;</span></strong></span></li><li><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Une généalogie critique de la « géopolitique » (avec notes sur Hérodote, Thucydide, Aristote, Strabon, Bodin, Montesquieu, von Humboldt, Toynbee, Ratzel, Mahan, Mackinder, Kjellen, Haushofer, Vidal de la Blache, Demangeon, Spykman, Mead Earle, Strausz-Hupé, Morgenthau, etc.) ;</span></strong></span></li><li><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Une approche géopolitique dans l’étude des relations internationales ;</span></strong></span></li></ul><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">A ces trois parties s’ajoutent deux longues annexes :</span></strong></span></p><ul><li><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Sur les conceptualisations possibles du néologisme « géopolitique » ;</span></strong></span></li><li><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Sur un survol général des centres d’études scientifiques autour du concept de géopolitique dans le monde (aux Etats-Unis, en France avec un passage en revue de toutes les universités qui offrent des modules géopolitiques à leurs étudiants, aux Pays-Bas, en Italie, en Allemagne, en Scandinavie, en Amérique latine, en Israël, en Russie et dans les pays asiatiques, etc.).</span></strong></span></li></ul><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le travail de Criekemans est gigantesque, est source d’informations incontournables, d’autant plus que ce professeur flamand maîtrise à coup sûr les six langues acceptées par l’Académie Royale de Belgique, soit le français, le néerlandais, l’allemand, l’anglais, l’italien et l’espagnol, modèle d’ouverture que j’ai essayé de concrétiser au sein de l’association « Synergies européennes » que j’animais avec Gilbert Sincyr et Robert Keil, tous deux décédés en 2014. </span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em><img id="media-5834230" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/2981537467.gif" alt="RC-polext.gif" />Tropisme anglo-saxon et spaakisme atlantiste</em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Depuis la seconde guerre mondiale, la Belgique officielle, réceptacle d’ignorance et d’opportunisme, est entièrement alignée sur le monde anglo-saxon. A Londres, contre l’avis du roi Léopold III, le gouvernement en exil Spaak/Pierlot envisage même l’annexion déguisée de la Belgique et du Congo à la couronne britannique ou, au moins, songe à une inféodation quasi complète qui ne garderait que les formes les plus superficielles de l’indépendance. Rien de cela n’arrivera mais l’adhésion précoce à l’OTAN, dont Spaak fut le premier secrétaire général, introduira le « suivisme » atlantiste dans la pratique des relations internationales. Ce suivisme sera contesté, en surface, par l’idée d’« Europe totale », lancée dans les années 1960 par le ministre Pierre Harmel. Le Professeur Rik Coolsaet, de l’université de Gand, dressera, il y a plus d’une vingtaine d’années, un bilan de toutes les tentatives de sortir de l’étau otanesque et « spaakiste ». En fait, seules les marges politiques, sans espoir d’asseoir ne fût-ce qu’une minorité parlementaire, ont élaboré des esquisses de politique étrangère intéressantes parce que non alignées sur les Etats-Unis : c’est pourquoi l’étude de leurs projets ou de leurs espoirs est plus intéressante à parfaire aujourd’hui, à l’heure où le leadership américain est contesté, au vu des désastres que le bellicisme atlantiste a provoqué en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Ukraine et dans les Balkans. </span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5834231" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/95313668.JPG" alt="harmel.JPG" />Cependant, le projet d’« Europe totale » du catholique Pierre Harmel, admiré par le socialiste alternatif Coolsaet, n’est possible que si tous les pays européens, à l’unisson, décidait, en un espace-temps très court, de suivre le même ordre du jour. Dans le contexte actuel, c’est évidemment impossible, l’idéal d’un Axe Paris-Berlin-Moscou, explicité en son temps par Henri de Grossouvre, n’ayant été qu’éphémère. Les dirigeants post-gaulliens que sont Sarközy, Hollande et Macron ne peuvent imaginer enclencher une audace innovante qui adhèrerait spontanément et très rapidement à l’idée harmélienne d’« Europe totale » (et à celle, tout aussi totale, d’un Jean Thiriart…). Cette absence de réalisme politique, métapolitique et géopolitique interdit de sortir de ce qu’il faut bien appeler une impasse, à l’heure où Washington appelle à une guerre contre la Russie de Poutine, à refouler toute présence chinoise en Mer de Chine du Sud et à un boycott général contre l’Iran, excellent client des industries européennes. Une impasse où nous ne pourrons connaître rien d’autre que le marasme et le déclin. </span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Venons-en maintenant à la géopolitique de la Belgique.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Avant-guerre, Jacques Crokaert, père de Monique Crokaert, épouse de Marc Eemans, avait écrit, pour l’éditeur Payot, un ouvrage remarqué sur la « Méditerranée américaine », soit les Caraïbes, sécurisées au bénéfice de Washington suite à l’éviction de l’Espagne hors de Cuba en 1898. Cet ouvrage de géopolitique important ne concernait pas l’espace réduit de la Belgique dans le Nord-Ouest européen. Pendant la seconde guerre mondiale, la collaboration germanophile opte évidemment pour une réorientation complète des stratégies en politique internationale. Le modèle centre-européen, préconisé par les Allemands, est alors interprété en Belgique comme un retour à Charles-Quint. Dans le chef des rexistes, autour de Léon Degrelle, s’ajoute, à ce tropisme germanisant (théorisé par Léon Van Huffel dès juin 1940), un universalisme camouflé, d’inspiration catholique et hispanisant où l’on cultivait sans doute l’espoir de « re-catholiciser » l’espace germanique, non pas en modifiant les cultes mais en absorbant les énergies allemandes pour un projet européen et global, né aux temps de la Grande Alliance entre les Habsbourgs/Bourgogne et les Aragonnais/Castillans. L’option pour le drapeau à Croix de Bourgogne (ou Croix de Saint André) symbolise ce choix absolument non allemand et non national-socialiste, à peine dissimulé. </span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em><img id="media-5834233" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/4114401863.jpg" alt="LH-MY.jpg" />Matière bourguignonne</em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Pendant la seconde guerre mondiale, nous avions donc un engouement néo-bourguignon, dont le théoricien premier n’était pas un rexiste mais un de leurs adversaires, en l’occurrence Luc Hommel, historien ardennais de la matière de Bourgogne et auteur d’un ouvrage sur la formation de la « Grande Alliance » hispano-bourguignonne. Hommel avait été le secrétaire du principal adversaire politique de Degrelle, le catholique technocratique Paul Van Zeeland. </span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">En dehors de cet engouement « bourguignon » des rexistes, engouement vite abandonné par leurs adversaires qui ne voulaient plus être comparés à eux, il y avait une petite brochure, totalement oubliée et signée « J. Mercier » et intitulée « Géopolitique du Nord-Ouest ». Cette brochure, probablement tirée à compte d’auteur et non liée à une quelconque officine politique, collaborationniste ou non, est remarquable à plus d’un titre : en effet, elle ne développe pas une théorie géopolitique où l’espace belge ferait partie d’un plus vaste ensemble, comme le Saint-Empire ou la « Grande Alliance », mais prend acte de la réduction territoriale subie depuis le 17<sup>ième</sup> siècle, avec la perte des territoires qui forment aujourd’hui les départements français du Nord et du Pas-de-Calais, avec la disparition graduelle de l’espace lorrain contigu, arraché au Saint-Empire par lambeaux de François I à Louis XV, et, enfin, avec la perte du glacis franc-comtois, projection vers l’espace rhodanien et méditerranéen. </span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>Le petit opuscule de J. Mercier</em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">L’opuscule de Mercier définit l’espace belge actuel comme situé dans un « Nord-Ouest » englobant évidemment le Grand-Duché du Luxembourg, le cours de la Moselle, une partie de l’espace rhénan et les parties des Pays-Bas au sud des grandes rivières (Meuse, Rhin, Waal). C’est l’espace où se sont déroulées toutes les grandes batailles de l’histoire de ce « Nord-Ouest » depuis le haut moyen-âge et que les Anglais appellent la <em>« fatal avenue ». </em>Pour ce Mercier, demeuré inconnu, cet espace se subdivise en trois parties : </span></strong></span></p><ul><li><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">L’espace scaldien, entre l’Escaut et la Meuse, avec la vallée de la Sambre ; c’est l’espace central et principal de l’ensemble belge ;</span></strong></span></li><li><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">L’espace transmosan, avec le massif ardennais ;</span></strong></span></li><li><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">L’espace flandrien, poldérien et littoral, permettant, le cas échéant de prendre l’espace scaldien par l’Ouest.</span></strong></span></li></ul><p style="text-align: center;"><img id="media-5834235" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/3461474061.jpg" alt="belg-hydro.jpg" width="572" height="539" /></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Mercier montre que l’ennemi principal, qui fut français pendant près d’un millénaire et fit de notre espace un espace exposé frontalement à ses coups réguliers, concentrera ses poussées vers le Nord en exploitant la « trouée de l’Oise » (<em>die Oisepforte</em> dans le langage des géopolitologues allemands), là où l’Oise prend sa source au sud de la petite ville de Chimay. </span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5834236" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/1397281578.jpg" alt="rocroitercios.jpg" width="562" height="373" /></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">La fameuse bataille de Rocroy (Rocroi), dans la zone de la « trouée de l’Oise », illustre très bien cette volonté de prendre Bruxelles et Anvers : sous les ordres du vieux Colonel Fontaine (‘de la Fuente’ dans les sources en castillan), qui mourra au combat à 80 ans, les <em>tercios</em> espagnols se battront aux côtés de leurs homologues allemands, luxembourgeois, wallons, alsaciens, francs-comtois et croates pour barrer la route de Bruxelles aux troupes françaises. Ils seront vaincus mais l’ennemi, assez durement éprouvé, n’exploitera pas sa victoire car les Luxembourgeois du Colonel espagnol von Beck approchaient avec des troupes fraîches. Jourdan aura plus de chance en 1794 et sera vainqueur à Fleurus. Napoléon passe par la « trouée de l’Oise » lors de la campagne des Cent Jours. La leçon, tirée du choc de Rocroi (1643), amène le Vauban espagnol, Monterrey, à construire sur le territoire du petit village de Charmoy, la forteresse de Charleroi, appelée à défendre, sur la Sambre, le Brabant, cœur de l’espace scaldien. Il en fait bâtir une autre, à Bruxelles, face à la Porte de Hal, sur le territoire de la commune de Saint-Gilles, si prisée par les bobos français qui s’installent de nos jours dans la capitale belge. De cette forteresse de Monterrey, il ne reste d’autres souvenirs que le nom de deux rues : la rue du Fort et la rue des Fortifications. </span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>Flandre poldérienne et « trouée de l’Oise »</em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">A l’ouest de l’espace scaldien, s’étendant des rives orientales de l’Escaut aux rives occidentales de la Meuse, se trouve l’ancien comté de Flandre, qui s’était étendu vers le sud au haut moyen-âge, s’était détaché de la tutelle française au fil des siècles pour y échapper <em>de jure</em> suite à la bataille de Pavie, gagnée par les armées de Charles-Quint en 1525. Il a été le théâtre de combats entre protestants néerlandais et catholiques, sujets du roi d’Espagne, à Nieuport lors de la bataille des plages en 1600, où les<em> tercios </em>espagnols étaient majoritairement composés de Wallons et de Britanniques catholiques (Anglais et Irlandais), et les troupes hollandaises de Wallons et de Britanniques protestants (Anglais et Ecossais). Louis XVI annexa Nieuport et Furnes à l’ouest de l’Escaut pendant ses campagnes militaires contre les Pays-Bas espagnols mais dut rendre finalement ces villes aux Habsbourgs. En 1794, le Général révolutionnaire Moreau prend la ville de Nieuport aux Autrichiens et y fait massacrer tous les émigrés royalistes français qui s’y trouvaient. La basse Flandre poldérienne a donc également été un axe de pénétration pour les armées françaises. En 1600, l’objectif de l’archiduc Albert, commandant des troupes du roi d’Espagne, était de protéger Dunkerque, encore espagnole à l’époque, contre un envahisseur venu du Nord. </span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5834237" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/1847146341.jpg" alt="Nieuwpoort_(1600)bja.jpg" width="588" height="181" /></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">En 1690, le Duc de Luxembourg, commandant des armées françaises, pénètre, à son tour, par la « trouée de l’Oise et s’avance vers Fleurus où il livre victorieusement bat
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlMichel de Ghelderode. Un prosateur méconnu en quête d’une patrie idéaletag:euro-synergies.hautetfort.com,2018-02-12:60254682018-02-12T00:31:00+01:002018-02-12T00:31:00+01:00 Michel de Ghelderode. Un prosateur méconnu en quête d’une patrie...
<header class="entry-header"><p style="text-align: center;"><img id="media-5768035" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/3139900463.JPG" alt="Ghelderode.JPG" width="559" height="437" /></p><h1 class="entry-title"><span style="font-size: 24pt; color: #ff6600; font-family: arial black, sans-serif;"><strong>Michel de Ghelderode. Un prosateur méconnu en quête d’une patrie idéale</strong></span></h1><h1 class="entry-title"><span style="font-size: 18pt; color: #999999; font-family: arial black, sans-serif;"><strong>par Daniel COLOGNE</strong></span></h1><div class="entry-meta"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="posted-on" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black, sans-serif;">Ex: http://www.europemaxima.com </span><time class="entry-date published" datetime="2018-02-11T11:02:14+00:00"></time></span></strong></span></div></header><div class="entry-content"><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Ultérieurement connu comme dramaturge sous le pseudonyme de Michel de Ghelderode, Adémar Martens naît le 3 avril 1898 à Ixelles, dans la banlieue Sud de Bruxelles.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">C’est le dimanche des Rameaux, que les chrétiens nomment les Pâques fleuries. Par une étonnante coïncidence, dans cette rue de l’Arbre Bénit, est mort deux décennies plus tôt Charles De Coster (1827 – 1879), considéré comme le père fondateur des lettres belges de langue française (<em>La Légende d’Ulenspiegel</em>, 1867).</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Dans un texte nostalgique de 1948, Ghelderode écrit :</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">« Ô cloches de neuf heures, ô larmes de ma mère,</span></strong></span></em></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Et ma sœur frappant d’un balai mon berceau</span></strong></span></em></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Parce que j’étais roux, que je n’étais pas beau !</span></strong></span></em></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Et naître près du lieu où mourut De Coster ! »</span></strong></span></em></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-5768036" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/1169802313.jpg" alt="Balade_du_Grand_Macabre.jpg" />À son père archiviste, il doit sa « passion pour l’ancien ». Son nom de plume date de 1918 et s’inspire de celui d’un petit village des environs de Louvain, région natale de sa mère, qui berce son enfance par la narration de vieilles légendes flamandes. </span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Ghelderode exerce divers métiers, dont celui d’employé de librairie, qui lui permet de rencontrer Jeanne Françoise-Gérard (1894 – 1980). Il l’épouse en 1924. Il est alors fonctionnaire à l’administration communale de Schaerbeek, faubourg de Bruxelles où il décède le 1<sup>er</sup> avril 1962.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Ses chroniques sur les ondes de Radio-Bruxelles durant l’occupation allemande valent à Ghelderode une période de disgrâce toutefois relative et très courte, puisque Gallimard entame dès 1950 la publication de son <em>Théâtre</em> complet, dont le sixième et dernier volume paraîtra en 1982.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Luc Pire sa collection « Espace Nord » rééditent en 2016 <em>Sortilèges</em>, un recueil de contes fantastiques initialement paru en 1947, à Liège, aux éditions Maréchal. En ce début d’après-guerre, alors que Ghelderode est toujours totalement méconnu en tant que prosateur, le préfacier Franz Hellens, autre explorateur belge du paranormal, compare les récits ghelderodiens à ceux d’Hoffmann, de Poe et de Villiers-de-l’Isle-Adam.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">En 1953 paraît aux éditions Durendal, à Bruxelles, <em>La Flandre est un </em><em>S</em><em>onge</em>, où sont rassemblées des chroniques parues dans les années 1930, dans des revues à tirage limité, voire confidentiel. C’est dans ces textes que Ghelderode étale une verve de narrateur qui reste encore à découvrir de manière d’autant plus impérative que l’opulente histoire de la Flandre en est la principale source d’inspiration.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Furnes et sa procession des pénitents du dernier dimanche de juillet, Gand où naquit Charles Quint, Malines qui fut la cité préférée des ducs de Bourgogne, Bruges qui se souvient du temps où ses quais étaient secoués par « la grande pulsation de la mer»: autant de villes où Ghelderode emmène ses lecteurs sur les traces de promeneurs imaginaires, « gens heureux puisqu’ils sont riches de temps à perdre ». Bruxelles complète la liste et si un autre poète a qualifié la capitale belge de « joyau flamand », c’est parce qu’elle était autrefois traversée par la Senne, affluent de la Dyle, qui arrose Malines et Louvain, et sous-affluent de l’Escaut. Bruxelles fait partie intégrante de la partie orientale du bassin scaldéen.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Voûtée depuis 1866 sur son parcours bruxellois, « l’aimable Senne coule souterrainement qu’on enjambe sans se douter de sa présence de rivière honteuse, dont le nom prêtait à sourire ». Pareille à son homologue et quasi homonyme parisienne, la Senne se divisait jadis en deux bras encerclant l’île Saint-Géry, du nom d’un évêque de Cambrai qui vint la visiter au VII<sup>e</sup> siècle et dont la légende veut qu’il y affronta victorieusement des dragons.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-5768037" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/1025656722.jpg" alt="MdGh-EB.jpg" />La chronique de 1937 consacrée à Bruxelles renferme un superbe éloge du Flâneur, qui « est après tout le dernier avatar de l’homme libre dans une société où personne ne l’est plus guère ». « Ces flâneurs, dont je suis, ne les appelez pas des badauds. Ils méritent mieux, ces attendris, ces lunatiques. La flânerie est une badauderie dirigée, consciente. Et nombre de nos flâneurs ont droit au respect dû aux historiens et archéologues, car ils en savent long sur le passé de leur domaine et vous en révéleront à l’occasion les aspects sensationnels – voire les mystères. »</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Ghelderode invite les habitants d’Anvers, de Lierre et d’autres hauts-lieux de sa Flandre bien-aimée à redécouvrir leur patrimoine citadin en se laissant guider par une sorte d’instinct venu du fond des âges. « Il suffira, un beau soir, de bonnement laisser aller vos jambes où elles veulent. Les jambes cessent d’être conduites par votre vouloir, suivent ataviquement et à votre insu les antiques routes marchandes de la cité. Ainsi font-elles, éclairées, éclairées par leur mémoire ancestrale, vous pouvez m’en croire. »</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Comme De Coster, Ghelderode est fasciné par la Flandre du XVI<sup>e</sup> siècle courbant l’échine sous la rude domination des Habsbourgs d’Espagne. Avec <em>Escurial</em> et <em>Le Soleil se couche</em>, brefs morceaux de bravoure théâtrale, il nous laisse des petits chefs-d’œuvre dépeignant Philippe II à l’agonie dans son palais castillan et Charles Quint oublieux de sa fière devise dans le monastère d’Estrémadure, où il s’est retiré après son abdication et où Ghelderode ne lui tolère pour seule compagnie que des marionnettes et un perroquet proférant des jurons en dialecte marollien.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Autre drame très court et attestant la maîtrise de l’auteur : <em>Les Aveugles</em>. Trois pèlerins atteints de cécité croient cheminer vers Rome alors qu’ils tournent en rond dans la campagne brabançonne. Juché au sommet d’un arbre, un borgne leur assène la terrible vérité : tous les chemins mènent à la mort !</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Il est cependant difficile de cataloguer Ghelderode parmi les auteurs anti-chrétiens quand on garde en mémoire la sublime <em>Chronique de Noël</em> de 1933. La Sainte-Famille suit le Massacre des Innocents dans le décor hivernal d’une ville flamande imaginaire qui rappelle l’Yperdamme d’Eugène Demolder (1862 – 1919) : contraction d’Ypres, à la flamboyante architecture gothique, et de Damme l’ensablée, où naît l’<em>Ulenspiegel</em> de De Coster. Tandis que les Rois-Mages patinent sur des canaux gelés, « la neige dégringole soudain, abolissant la ville et nous martelant d’innocence ». Joseph, Marie et Jésus s’en vont par les chemins enneigés d’une Flandre élevée au rang de terre sainte, comme dans les poèmes et les contes de José Gers (1898 – 1961), quasi strictement contemporain de Ghelderode, auteur oublié venu au monde sur les rives de l’Escaut. La Nativité de Ghelderode fait penser à Brueghel et à son <em>Dénombrement de Bethléem</em>, à l’arrière-plan duquel on reconnaît l’ancien village de Molenbeek.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-5768038" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/1421246503.jpg" alt="MdGH-mann.jpg" />Revenons donc à Bruxelles et savourons l’évocation ghelderodienne de la « ville basse », qui « naquit péniblement dans les prés inondés enserrant l’île Saint-Géry » et de la « ville haute [qui] se développe sur le flanc de la vallée couronnée de forêts». Ghelderode est natif de la « ville haute » qui englobe « le pays d’Ixelles, si boisé, riche d’étangs et de terre conventuelles ». L’auteur pense évidemment à l’abbaye de la Cambre, qui abrita la retraite de Sabine d’Egmont, veuve de l’un des deux comtes (Egmont et Harnes) qui conduisirent une révolte anti-espagnole et furent décapités en 1568. Face à « l’homme contemporain de couleur neutre et de cervelle négative battant maussadement l’asphalte de l’Actuel », Ghelderode dresse le modèle du promeneur nostalgique inlassablement motivé par la redécouverte du Passé.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>La Flandre est un </em><em>S</em><em>onge </em>dévoile un Ghelderode prosateur très différent du dramaturge que d’aucun veulent enfermer dans la rubrique du « théâtre de la cruauté », sans que l’illustre anthologie de Lagarde et Michard lui concède pour autant une seule des lignes complaisamment accordées à Artaud, Arrabal et Genet.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Ce recueil de chroniques révèle aussi un Ghelderode fasciné par le mystère chrétien de la Nativité, en opposition avec le créateur de <em>Barrabas</em>, où le brigand occupe le devant de la scène au détriment d’un Jésus insignifiant. Saluons donc en Michel de Ghelderode un écrivain aux facettes multiples et contradictoires, un chantre d’une certaine idée de la Flandre, un narrateur-poète en recherche identitaire dont nous pouvons faire nôtres les lignes que voici : « Chacun sait où il va sur la planète, mais il arrive qu’on parte en quête d’une patrie morale. Le pèlerin se dit touriste que l’inquiétude pousse aux épaules vers quelque terre rêvée sainte, en appétit de ruines et de tombeaux, et secrètement préoccupé de retrouver le foyer primitif de sa tribu. Ainsi sommes-nous. »</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="right"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Daniel Cologne</span></strong></span></p></div><footer class="entry-footer"></footer>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlXavier de Grunne : de Rex à la Résistancetag:euro-synergies.hautetfort.com,2018-01-05:60144622018-01-05T18:29:28+01:002018-01-05T18:29:28+01:00 Le Mont Ruwenzori (Congo) Xavier de Grunne : de Rex à...
<p style="text-align: center;"><img id="media-5748658" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/1990310031.jpg" alt="ruwenzori.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="color: #ffcc99;"><em><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le Mont Ruwenzori (Congo)</span></em></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black, sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Xavier de Grunne : de Rex à la Résistance</strong></span></p><div id="main" class="cb-main clearfix"><article id="post-6488" class="clearfix post-6488 post type-post status-publish format-standard has-post-thumbnail hentry category-histoire tag-adolf-hitler tag-albert-ier tag-charles-claser tag-charles-terlinden tag-collaboration tag-congo-belge tag-fernand-desonay tag-iie-guerre-mondiale tag-iiie-reich tag-le-pays-reel tag-legion-nationale tag-leon-degrelle tag-leon-ernest-halkin tag-leopold-iii tag-lionel-baland tag-mouvement-national-royaliste tag-occupation tag-paul-hoornaert tag-phalange tag-pierre-nothomb tag-resistance tag-rex tag-rexistes tag-robert-lentz tag-ruwenzori tag-waffen-ss tag-xavier-de-grunne"><header id="cb-standard-featured"><div id="cb-fis-wrap" class="cb-entry-header cb-fis cb-style-standard"><div class="cb-byline cb-font-header"><div class="cb-author cb-byline-element"><span style="font-size: 18pt; color: #99cc00;"><em><span style="font-family: arial black, sans-serif;"><strong><a style="color: #99cc00;" href="http://eurolibertes.com/author/fabrice-dutilleul/">Entretien avec Lionel Baland</a></strong></span></em></span></div><div class="cb-author cb-byline-element"> </div><div class="cb-author cb-byline-element"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;"><a style="color: #999999;" href="http://eurolibertes.com/author/fabrice-dutilleul/">par Fabrice Dutilleul</a></span></strong></span></div><div class="cb-author cb-byline-element"><span style="font-size: 12pt; font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;"><span style="font-size: 18pt;">Ex: http://www.eurolibertes.com</span> </span></strong></span></div></div></div></header><section class="cb-entry-content entry-content clearfix"><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Lionel Baland est un écrivain belge, spécialiste des partis patriotiques en Europe, qui a écrit sur l’histoire du nationalisme belge. Il publie aux éditions Godefroy de Bouillon un ouvrage portant sur un pan de l’histoire du rexisme, le mouvement politique nationaliste belge dirigé au cours des années 1930-1940 par Léon Degrelle, intitulé « <em>Xavier de Grunne. De Rex à la Résistance</em>. »</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 14pt; color: #99cc00; font-family: arial black, sans-serif;"><strong><em>Propos recueillis par Fabrice Dutilleul.</em></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-5748654" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/2375298942.jpg" alt="Xavier-de-Grunne.jpg" />Qui est Xavier de Grunne ?</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Xavier de Grunne (1894-1944) est issu de la vieille noblesse belge. Pionnier dans le domaine de l’alpinisme, il le pratique aux côtés du Roi Albert Ier et devient célèbre en dirigeant une expédition au Congo belge en vue de l’exploration complète du versant occidental du Ruwenzori. La colonne, constituée de scientifiques et de centaines de porteurs noirs, se fraie un chemin dans la forêt équatoriale avant d’atteindre les glaciers. Elle reste durant deux mois dans la pluie et le brouillard à plus de 4 000 mètres d’altitude à une température proche de zéro degré.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Léon Degrelle demande en 1936 à Xavier de Grunne, « l’homme du Ruwenzori », de se présenter sur les listes du mouvement anti-corruption catholique et nationaliste belge Rex. Xavier de Grunne est élu sénateur. Lors des élections législatives de 1939, il est aussi présent sur les listes de Rex, mais n’est pas réélu car ce mouvement subit alors un fort recul électoral.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Durant la « drôle de guerre » (début septembre 1939-10 mai 1940), Rex est totalement aligné sur la position ultra-neutraliste défendue par le Roi Léopold III. Xavier de Grunne n’est pas d’accord avec ce choix et désire voir Rex et la Belgique se ranger du côté des Français et des Britanniques.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Après la défaite, Xavier de Grunne fonde l’organisation de résistance « La Phalange », est arrêté par les Allemands et meurt en déportation. Pendant ce temps, Rex se lance dans la collaboration d’abord limitée, puis illimitée avec l’occupant. Son dirigeant, Léon Degrelle combat le communisme sur le Front de l’Est et termine la guerre en tant qu’officier supérieur de la Waffen SS, après avoir reçu à l’issue de la bataille de Tcherkassy/Korsun une des plus hautes décorations du IIIe Reich des mains d’Adolf Hitler qui, lui tenant la main entre ses deux mains (il est le seul à ma connaissance à qui cela est arrivé), lui dit : <em>« Je me suis fait tant de soucis. </em>»</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le parcours de Xavier de Grunne est-il atypique ?</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Non. Il apparaît qu’en Belgique francophone durant la IIe Guerre mondiale, les nationalistes sont allés, comme l’indique le grand résistant liégeois et professeur d’université Léon-Ernest Halkin dans son ouvrage <em>À l’Ombre de la mort</em>, pour la plupart dans la Résistance et y ont souvent laissé leur vie ou leur santé. Ce qui deviendra la principale organisation de Résistance du pays et sera dénommé par la suite « Armée secrète », a été fondé par les patriotes Robert Lentz et Charles Claser. Quant aux adeptes de l’Ordre nouveau, une partie d’entre eux est allée dans la collaboration limitée, tel José Streel qui est un des penseurs principaux du rexisme aux côtés de Jean Denis, et une autre partie dans la collaboration illimitée, tel Léon Degrelle. Mais d’autres ont rejoint la Résistance. </span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5748669" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/3796839418.jpg" alt="Pierre-Nothomb_9959.jpg" />Pierre Nothomb, fondateur au cours des années 1920 des Jeunesses nationales, a été inquiété à plusieurs reprises durant la guerre par les Allemands pour ses actes de résistance. La Légion Nationale, organisation nationaliste belge fondée en 1922 et qui devient ensuite un mouvement d’Ordre nouveau qui affronte physiquement les milices socialistes et communistes, entre dès le début de l’occupation dans la Résistance. Plusieurs de ses membres sont fusillés par les Allemands et son dirigeant, l’avocat Paul Hoornaert, meurt en déportation. Un certain nombre de rexistes ou d’anciens rexistes se sont également retrouvés dans la Résistance. L’écrivain Robert du Bois de Vroylande, ainsi que le rédacteur en chef du quotidien rexiste <em>Le Pays Réel</em> et membre du Conseil politique du mouvement rexiste Hubert d’Ydewalle, qui ont tous deux rompu avec Rex avant la guerre, meurent en déportation. Le Mouvement National Royaliste (Nationale Koninklijke Beweging), une des organisations de résistance du pays, est fondé par des rexistes restés fidèles au Roi Léopold III. Ajoutons que les intellectuels adeptes de l’Ordre nouveau et professeurs d’université Fernand Desonay et Charles Terlinden se sont retrouvés eux aussi dans la Résistance.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Notons que les rexistes qui se sont engagés dans la Collaboration l’ont fait, à leurs yeux, dans l’intérêt de la Belgique. Lorsque José Streel estime que la poursuite d’une telle politique ne penche plus en faveur de l’avantage du peuple belge, il se retire (ce qui n’empêchera pas son exécution en 1946). Léon Degrelle poursuit dans la Collaboration en ayant pour objectif la réalisation d’une grande Bourgogne inspirée de celle de Charles le Téméraire, ce qui correspond à l’idée d’une grande Belgique (idée déjà prônée durant la Ire Guerre mondiale par Pierre Nothomb), produit d’un nationalisme belge exacerbé.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Quels principaux éléments nouveaux apporte votre ouvrage ?</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5748680" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/2648400480.jpg" alt="XG-br.jpg" />Contrairement à ce qui a été souvent écrit, il apparaît que Xavier de Grunne est resté lié à Rex jusqu’en 1939, et que la rupture annoncée en 1937 au sein de l’ouvrage de Xavier de Grunne intitulé <em>Pourquoi je suis séparé de Rex ?</em> est purement stratégique afin de disposer de la liberté de pouvoir critiquer l’Église qui attaque Rex, tout en ne froissant pas les électeurs rexistes qui sont pour la plupart des catholiques convaincus.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Notons que Léon Degrelle encense au sein de ses écrits d’après-guerre Xavier de Grunne. L’ouvrage montre qu’au début de l’Occupation, rien n’est joué et que le basculement de certains dans la Résistance et d’autres dans la Collaboration a été avant tout une question de circonstances et de relations personnelles, les individus suivant souvent leurs proches relations politiques vers l’un ou l’autre bord.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Pourquoi la direction de Rex a-t-elle choisi la Collaboration ?</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Rex, mouvement politique nationaliste belge et monarchiste, n’avait rien à aller faire dans la Collaboration avec un régime nationaliste allemand d’expansion. Un élément essentiel a conduit ce mouvement dans cette situation : lors de l’invasion par l’armée allemande de la Belgique le 10 mai 1940, le dirigeant rexiste Léon Degrelle, pourtant protégé par son immunité parlementaire, est arrêté par les autorités belges et déporté en France où il est malmené et tabassé, puis traîné de prisons en prisons avant de terminer au sein de camp de concentration du Vernet (rappelons que la République française a ouvert en 1939 des camps de concentration afin d’y placer dans des conditions sordides les réfugiés républicains espagnols). Revenu miraculé en Belgique au cours de l’été 1940 après la capitulation de la France, Léon Degrelle a des comptes à régler avec le système. De plus, l’Allemagne, ayant gagné la guerre sur le continent, paraît à cette époque pouvoir dominer pour des siècles. Rex, qui est à la mi-1940 rangé derrière le Roi, change de cap six mois plus tard et entre début 1941 dans la Collaboration. Cela aurait pu ne pas arriver et le mouvement rexiste aurait pu se trouver de l’autre côté durant la guerre.</span></strong></span></p><div id="attachment_6490" class="wp-caption aligncenter" style="width: 601px;"><img id="media-5748652" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/3111001265.jpg" alt="xg-Couv-de-Grunne.jpg" /><br /><p class="wp-caption-text"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em>« Xavier de Grunne. De Rex à la Résistance »,</em> Lionel Baland, Godefroy de Bouillon.</span></strong></span></p></div><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><u>Écrits de Lionel Baland sur le sujet :</u></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><u>Ouvrages :</u></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">* <em>Xavier de Grunne. De Rex à la Résistance,</em> Godefroy de Bouillon, Paris, 2017.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">* <em>Léon Degrelle et la presse rexiste,</em> Éditions Déterna, Paris, 2009.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">* Préface de la réédition de « <em>La Révolution du XXe siècle</em> » de José Streel, Éditions Déterna, Paris, 2010.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><u>Articles :</u></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">* Fernand Desonay : des C.A.U.R. au maquis des Ardennes Belges, in : <em>Bulletin d’Information du Centre Liègeois d’Histoire et d’Archéologie,</em> n° 137, 2014, p. 63-66.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">* Rex en wallon : Joseph Mignolet et Amand Géradin, in : <em>Bulletin d’Information du Centre Liègeois d’Histoire et d’Archéologie Militaires,</em> n° 141, 2017, p. 65-70.</span></strong></span></p></section></article></div>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlHergé par le Chouan des villestag:euro-synergies.hautetfort.com,2017-12-04:60053512017-12-04T17:54:03+01:002017-12-04T17:54:03+01:00 Hergé par le Chouan des villes Ex:...
<p style="text-align: center;"><img id="media-5732997" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/3726882673.jpg" alt="herge-by-DIglesias.jpg" /></p><p><span style="font-size: 36pt; font-family: arial black, sans-serif; color: #ff6600;"><strong><a style="color: #ff6600;" href="http://lechouandesvilles.over-blog.com/article-herge-82396504.html">Hergé</a></strong></span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">par le Chouan des villes</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;"><span style="font-size: 18pt;">Ex: http://lechouandesvilles.over-blog.com</span> </span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le film de Spielberg inspiré des aventures de Tintin m'offre l'occasion de parler un peu des relations qu’Hergé entretenait avec l'élégance. Le vêtement masculin tel qu'il apparaît dans les aventures elles-mêmes fera l'objet (peut-être...) d'un autre billet.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Hergé n'était pas beau. Son nez était trop grand, son visage trop allongé. Il avait quelque chose d’ingrat qui, jeune, le faisait ressembler à un coureur (belge, bien sûr...) du tour de France ! Ce qu'il avait de mieux, c'était ses yeux gris, aux reflets tantôt verts, tantôt bleus. Il y avait aussi sa silhouette longiligne, qui lui donnait une certaine allure. Toute sa vie, il fit attention à sa ligne. A la fin, sous l'effet de la maladie, la minceur devint maigreur. Les portraits d'alors provoquent un malaise : l'inéluctable est là, que des vêtements trop larges révèlent d'autant mieux qu'ils voudraient le dissimuler.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Hergé prêta, nous dit son biographe Benoît Peeters, « <em>une éternelle attention aux vêtements </em>(1). » L'origine de cette préoccupation remonte à son enfance : son père était l'employé d'un atelier de confection spécialisé dans les vêtements pour garçonnets et jeunes gens ; sa mère exerça jusqu'à son mariage la profession d'ouvrière tailleuse. C'est elle qui lui confectionna ses premiers costumes. Grâce à elle, il pouvait porter beau. Son élégance frappa dès leur première rencontre Germaine Kieckens, sa future femme, ou Paul Jamin, son assistant au <em>Petit vingtième</em>, le journal qui allait permettre à Hergé de se faire un nom... ou plutôt un pseudonyme.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Sur les photos de sa jeunesse, on le voit prendre des poses avantageuses, qui ont l'air empruntées à des vedettes de cinéma, succomber à des naïvetés de débutant.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Mais, très vite, il adopte un style discret, classique, reflet fidèle de ses idées conservatrices. Pierre Assouline, un autre de ses biographes, précise : « <em style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;">Pour ce qui est de l'élégance, ses collaboratrices évoquent sa netteté, son chic et son allure sportive </em>(2). »</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5732998" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/2378254693.jpg" alt="Hergé par Phil.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Il ne fut cependant pas toujours indifférent à la mode. Il arbore dans les années 7O une coiffure <em>dans le vent</em> - cheveux plus longs recouvrant le haut des oreilles, mèche tombant artistiquement sur le front. La mise se décontracte, à l'image de celle de son héros qui, en 1977, dans <em>Tintin et les Picaros</em>, troque son célèbre pantalon de golf contre un vulgaire jean marron.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Hergé est arrivé alors au terme d'une lente et douloureuse évolution qui l'a amené à se détacher de tout ce qui n'était pas lui. Il a pris ses distances avec le catholicisme de sa jeunesse. Sa quête l'a conduit à s'intéresser, à partir de 1958, au taoïsme. Après bien des hésitations et des scrupules, il a quitté Germaine pour Fanny Vlamynck, de vingt-sept ans sa cadette, qu'il va finir par épouser en 1977. La palette de ses goûts s'est élargie. Il s'est initié à l'art contemporain sous l'influence de son tailleur, M. Van Geluwe, collectionneur d'oeuvres de ce genre. Les audaces de style du Hergé dernière manière témoignent de cette évolution. Audaces somme toute très limitées et parfaitement maîtrisées. Quand, en 1977, le festival d'Angoulême lui rend hommage, il ne renonce pas au costume-cravate. Au milieu des « bullistes » chevelus et mal nippés, sûr qu'il devait heureusement détonner !</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">S’il évolua, il ne se renia jamais. Ainsi aida-t-il du mieux qu’il le put ses amis journalistes qui, pour avoir « collaboré » avec lui au <em>Soir</em> de Bruxelles pendant la guerre, eurent maille à partir avec la justice.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le goût d'Hergé pour les belles choses ne se limitait pas aux vêtements. Il aimait aussi, et notamment, les belles voitures. Il adorait la vitesse. « <em style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;">Ses voitures avaient longtemps été des sportives,</em> nous dit Peeters<em style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;">, à la limite de la catégorie bolides. Il aimait conduire très vite, parfois sur des anneaux ou des pistes de performance. </em>» Il a dessiné dans <em style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;">Tintin au pays de l'or noir</em> la Lancia Aprilia à bord de laquelle il aurait quelques années plus tard un grave accident qui laisserait Germaine boiteuse à vie.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5732999" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/1492551914.jpg" alt="Lancia Aprilia.jpg" /></span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="color: #ffcc99;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Lancia Aprilia (1937)</span></strong></span></em></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Il roule en Porsche, en Mercedes...</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Homme mûr, il se voit bien mener, dans sa vaste propriété de Céroux-Mousty, la vie d'un gentleman-farmer. Le Hergé d'alors, c'est un peu le Haddock qui, au début de <em>L'affaire Tournesol,</em> se promène, élégamment vêtu, dans la campagne entourant Moulinsart. Rêve de beauté et d'art de vivre...</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5733002" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/1099132767.jpg" alt="porsche1600.jpg" /></span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; color: #ffcc99;"><em><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Porsche 1600: Hergé en posséda une...</span></strong></em></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Toute sa vie, Hergé eut le souci de <em>la tenue</em>, ce mot compris dans tous les sens. Souci né de la rencontre d’une éducation et d’un tempérament. <em>« On ne naît pas impunément dans une famille liée au vêtement »</em>, écrit Peeters. J’ajoute qu’on ne naît pas non plus impunément dans une famille catholique ! <em>« Rien ne le met en rage comme la désinvolture,</em> dit Assouline. <em>Plus qu’un crime contre l’esprit, elle est une faute de goût. Elle ne révèle pas seulement l’absence d’éducation, mais surtout le mépris des autres. »</em> Difficile de distinguer ce qui, dans cette haine de la désinvolture et du laisser-aller, revient à l’éducation ou à la personnalité. La vulgarité sous toutes ses formes lui répugne. En 1932, un rappel militaire le sépare deux semaines de sa femme. Dans une lettre qu’il lui adresse, on peut lire ceci à propos des officiers : <em>« La vie qu’ils mènent en commun leur enlève toute délicatesse, tout vernis. »</em> Horreurs de la promiscuité…</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Au sens le plus profond, Hergé était un <em>homme d’ordre</em>. Il lui fallait en toute chose – de la plus importante jusqu’à, apparemment, la plus dérisoire – introduire de la cohérence. Ses choix politiques, artistiques et, même, vestimentaires en portent témoignage. Son itinéraire spirituel aussi : découvrant qu’il n’avait jamais eu la foi, il se tourna vers d’autres formes de spiritualité, ne se résolvant pas à l’idée – moderne – d’un monde absurde. Dans l'<em>œuvre univers</em> d'Hergé (le concept est de Nimier), tout tourne rond, tout a du sens.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Les fragilités psychologiques et nerveuses d'Hergé sont connues. Sa rigueur, son exigence, son perfectionnisme le protégeaient de la menace, constante, du chaos. <em>« Il n’avait pas la vocation du bonheur… Il y avait toujours quelque chose qui s’y mêlait… l’inquiétude… l’inquiétude… »</em>, écrit Peeters. L’effort créateur a sauvé Hergé du néant – de ce « rêve de blanc » qui, au moment de <em>Tintin au Tibet</em>, faillit venir à bout des défenses que, patiemment, il avait érigées pour contenir ses démons intérieurs. Le bonheur ? Un idéal pour Séraphin Lampion ! Hergé, c’était Sisyphe créateur. Un Sisyphe qu’il ne faut surtout pas imaginer heureux.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">__________________________________________________________________________________<br />1. Benoît Peeters, <em>Hergé, fils de Tintin</em>, Flammarion, 2002. </span></strong></span><br /><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">2. Pierre Assouline, <em>Hergé, biographie</em>, Plon, 1996.</span></strong></span></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlTintin et moitag:euro-synergies.hautetfort.com,2017-12-04:60053432017-12-04T17:36:18+01:002017-12-04T17:36:18+01:00 Tintin et moi Ex: http://lechouandesvilles.over-blog.com...
<div class="divTitreArticle"><p style="text-align: center;"><img id="media-5732992" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/3205215796.jpg" alt="tintin-PM-Couv_302566.jpg" /></p><h2 style="text-align: left;"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black, sans-serif; color: #ff6600;"><strong><a class="titreArticle" style="color: #ff6600;" title="Tintin et moi" href="http://lechouandesvilles.over-blog.com/article-courte-digression-sur-tintin-124868434.html">Tintin et moi</a></strong></span></h2><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt; font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;"><span style="font-size: 18pt;">Ex: http://lechouandesvilles.over-blog.com</span> </span></strong></span></p></div><div class="contenuArticle"><div class="ob-sections"><div class="ob-section ob-section-html"><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em>Ce billet prolonge celui qu’une autre fois j’ai consacré à <span style="color: #ffcc99;"><a style="color: #ffcc99;" href="http://lechouandesvilles.over-blog.com/article-herge-82396504.html">Hergé.</a></span></em></span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Quand la tintinophilie vire à la tintinolâtrie, elle ne m'intéresse plus. Ne me demandez pas combien de marches a l’escalier de Moulinsart ni le numéro d’immatriculation de la Lancia Aurelia qui, pilotée par un Italien survolté, traverse en trombe <em style="font-family: Verdana, sans-serif; font-size: 10pt;">L’Affaire Tournesol. </em>A peine si je sais distinguer les Dupondt à leurs moustaches. Je ne me ruinerais sûrement pas pour posséder l’édition rare d’un album. Je n’ai jamais acheté une statuette en résine d’un de mes personnages favoris. </span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Mon amour pour <em>Tintin</em> est d’un autre ordre. Il puise à la source intarissable de l’enfance. <em>Tintin</em> a influencé pour toujours ma représentation de la réalité. Pour moi une canicule, c’est l’asphalte qui fond dans <em>L’Etoile mystérieuse </em>; une éclipse, c’est Tintin ficelé à son poteau d’exécution qui implore Pachacamac dans <em>Le Temple du soleil</em>. Et chaque fois que je m’apprête à fréquenter un marché aux puces, je rêve d’y retrouver l’ambiance si poétique de celui que parcourt Tintin au début du <em>Secret de la Licorne</em>.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Des BD, il y en a beaucoup. Pourquoi, alors, cette fascination spéciale exercée par <em>Tintin </em>? Des esprits très brillants ont tenté des réponses. Je n’aurai pas l’outrecuidance de me comparer à eux. Je me contenterai d’une observation fondée sur mon expérience. A mon avis, cette fascination tient beaucoup au dessin d’Hergé, qui a su trouver le point d’équilibre entre <em>réalisme</em> et <em>imaginaire</em>. Les personnages de <em>Blake et Mortimer</em> versent trop dans le premier ; ceux d’<em>Astérix</em>, trop dans le second. Le coup de génie d’Hergé consiste à avoir représenté les adultes avec un regard d’enfant. L’enfant est un caricaturiste-né. Les défauts des grandes personnes lui sautent aux yeux. La vérité peut alors sortir de sa bouche : <em>« Maman, le monsieur a un très gros nez ! » ; « Papa, t’as vu comme la dame est maigre ! »</em></span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Si je sais lire les apparences, c’est en grande partie à <em>Tintin</em> que je le dois.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em>Tintin</em> m’a appris à me méfier des gens qui se déguisent. Ils ont quelque chose à cacher. Je ne parle pas, bien sûr, de Tintin, qui se déguise quelquefois pour arriver à ses – nobles – fins, ni des Dupondt, dont les nombreux déguisements ridicules, censés les aider à se fondre dans le paysage, les désignent au contraire à la moquerie. Je pense à ce génie du mal qu’est Rastapopoulos, qui use d’identités et de panoplies diverses pour accomplir ses méfaits. Rastapopoulos se situe du côté dangereux de l’illusion. Ce n'est pas un hasard si, dans <em>Les Cigares du pharaon</em>, il s’occupe de <em>cinéma</em> et si, dans <em>Coke en stock</em>, il donne un <em>bal masqué</em> sur son yacht.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5732993" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/1673685739.jpg" alt="tintin-couv-hjt.jpg" /></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Notre vêtement doit exprimer notre être profond. Cela aussi, c’est dans <em>Tintin</em> que je l’ai appris. En un sens, un homme stylé donne l’impression d’être toujours habillé de la même façon. Les saisons passent - auxquelles, bien sûr, il s’adapte -, mais sans affecter <em>sa manière</em>. Que quelqu’un vienne à lui dire : <em>« C’est fou comme vos tenues d’été vous changent ! »</em> et le voilà tout décontenancé. Un style est puissant quand il fait oublier les variations contingentes.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Tintin ne porte pas toujours les mêmes vêtements. Il est parfois en polo, ou en chemisette, ou en chemise, ou en pull… On le voit en costume ou en tenue dépareillée ; il arrive qu’il ait une cravate ou qu’il soit coiffé d’une casquette ; son imperméable est souvent droit, parfois croisé à martingale… Les couleurs aussi sont différentes : blanc, bleu, jaune, beige par exemple pour les chemises… Pourtant, l’impression qui domine, c’est l’absence de <em>changement</em> ! En cela, Tintin a du style. Qu’un élément vienne à dénoter, le lecteur, à raison, ne suit plus. Hergé a commis une faute en remplaçant, dans <em>Tintin et les Picaros,</em> la culotte de golf de son héros par un jean marron (1). Tintin, tout à coup, n’est plus Tintin. Parce que son style, c’est Tintin même.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Mon personnage préféré n’est pas Tintin ; c’est Haddock. Car plus complexe : humain, faible, soumis à son péché, généreux, enfantin, attaché au passé, mécontent des autres et de lui-même, colérique, dépressif – et sensible à la beauté. Ce dernier point a depuis longtemps retenu mon attention. En son château de Moulinsart, l’aventurier se fait gentleman. Il goûte à une vie de luxe et de calme : <em>« Désormais,</em> s’exclame-t-il au début de <em>L’Affaire Tournesol,</em> <em>il ne me faut rien d’autre que cette promenade quotidienne (…) Ah ! le calme ! Ah ! le silence… Ecoutez-le, ce silence… »</em> Dans <em>Les Sept boules de cristal,</em> il arbore le monocle et, dans <em>Les Bijoux de la Castafiore</em>, il revêt plusieurs tenues « dépareillées-chic » de belle apparence.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5732994" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/2782311869.jpg" alt="tinjtin-Couv_20980.jpg" /></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Hélas ! <em>La méchanceté des choses</em> (2) a, à chaque fois, raison de son rêve de tranquillité. Son beau vase de Chine et son miroir florentin se brisent mystérieusement ; son ami Tournesol est enlevé ; la Castafiore attire les paparazzis chez lui…</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Mon temps passe. Je vieillis. J’adapte du mieux que je peux mon vêtement à mon âge. Les héros d’Hergé n’ont pas eu à se donner cette peine. Pour ces bienheureux, le temps a arrêté son vol. Tintin est toujours un adolescent et Haddock, un homme entre deux âges. Cette bande dessinée a acquis l’intemporalité des œuvres classiques. Elle s’est détachée de sa période d’origine. Qui oserait prétendre qu’avec ses éternels cols durs Tournesol est démodé ? Les générations se succèdent. Tintin parle à mon fils d’une autre façon qu’il m’a parlé. Mais il lui parle ! Les années fuient. Je ne lis plus à cinquante-cinq ans <em>Tintin au Tibet</em> comme je le lisais quand j’étais enfant. Mais je continue de le lire !</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Quand je suis triste, je me replonge dans ces livres d’images et ma tristesse se transforme en amicale nostalgie (3).</span></strong></span></p><p id="yui_3_5_0_1_1424110883437_20562" style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">____________________________________________________________________________</span></strong></span><br /><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"> <em><span style="line-height: 115%;">1. Pierre Assouline explique, dans</span></em> <span style="line-height: 115%;">Hergé : biographie <em>(Plon) :</em> « La modernisation de l’apparence de Tintin (…), par complaisance vis-à-vis du producteur d’un des deux dessins animés adaptés de l’album, représente le seul moyen de rendre ce personnage à l’allure si désuète acceptable auprès du grand public américain. Mais pour qu’il y ait tout de même une continuité visuelle, les pantalons ne seront pas bleu délavé mais marron, solution bâtarde qui s’avère du pire effet. »</span></span></strong></span><br /><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"> <em><span style="line-height: 115%;">2. J’ai fait mienne cette belle expression de Liane de Pougy.</span></em></span></strong></span><br /><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"> <em><span style="line-height: 115%;">3. Pour les tenues dans Tintin, se reporter à l’étude qu’en a faite le regretté</span></em> <span style="line-height: 115%;"><a style="color: #999999;" href="http://leparadigmedelelegance.wordpress.com/">Paradigme de l’élégance<em> </em></a><em>!</em></span></span></strong></span><em><span style="font-size: 8pt; line-height: 115%;"> </span></em></p></div></div></div>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlFrontbeweging was geen speeltuin van beperkte groep intellectuelentag:euro-synergies.hautetfort.com,2017-06-11:59530742017-06-11T10:03:42+02:002017-06-11T10:03:42+02:00 Pieter Bauwens: Frontbeweging was geen speeltuin van beperkte...
<div class="cotegory-title1"><p style="text-align: center;"><img id="media-5642590" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/4021938242.jpg" alt="FBew-1.jpg" /></p><h1 id="article-author"><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Pieter Bauwens:</span></strong></span></h1><h1><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Frontbeweging was geen speeltuin van beperkte groep intellectuelen</strong></span></h1></div><div id="article-nodeview1"><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Ex: http://www.doorbraak.be</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 14pt; color: #99cc00;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">De hete zomer van 1917: radicalisering van Vlaamse soldaten en de rol van een omstreden kapelaan.</span></strong></span></p></div><div id="interview-image"><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Romain Vanlandschoot draagt, met zijn akoliet Pieter Jan Verstraete, de onofficiële titel ‘historicus van de Vlaamse Beweging’. In zijn <a style="color: #999999;" href="https://nl.wikipedia.org/wiki/Romain_Vanlandschoot" target="_blank">bibliografie vinden we verschillende boeken en biografieën</a>. Uitingen van een leven lang historisch onderzoek. Een van die biografieën is van Cyriel Verschaeve en Vanlandschoot is ook de afgevaardigd bestuurde van de vzw Kapelaan Verschaeve die het museum beheert dat in de voormalige kapelanij gevestigd is. De geknipte man om meer te vertellen over ‘de hete zomer van 1917’ en over de rol van Verschaeve in de Frontbeweging. Niet geheel toevallig het onderwerp van een colloquium op 8 juli 2017 in Alveringem.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Doorbraak: <span style="color: #ff6600;">Hing er in ‘de hete zomer van 191’, een revolutionair klimaat in de loopgraven, of is dat overdreven?</span></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Romain Vanlandschoot: ‘Neen dat is niet overdreven. Wat in de Belgische loopgraven gebeurde willen we plaatsen in een breder kader. Er waren de Ieren <em>(na de Paasopstand in 1916 - red.)</em>, de Russische revolutie, de opstandigheid van de Franse soldaten én het ongemak aan de IJzer.’</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">De voorbeelden die u noemt zijn algemeen bekend, tenzij misschien wat in de Belgische loopgraven gebeurde.</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">‘Dat is ook het gevolg van een historische kijk op de Frontbeweging, de Vlaamse beweging aan het front. Dat werd te veel op zichzelf, los van de context bekeken. Ik ben nu al een aantal maanden bezig met een heel precies onderzoek naar de editorialen van <em>Ons Vaderland</em> het meest progressieve Vlaamsgezinde blad toen aan het front. Het is buitengewoon merkwaardig om de optelsom te maken van de internationale problemen die in de editorialen van <em>Ons Vaderland </em>worden besproken. Die internationale problemen vormen het kader waarin we de taaleisen en autonomie-eis aan het front kunnen plaatsen. Formeel is er natuurlijk een moment aan te wijzen: 11 juli 1917 met de brief aan koning Albert.’</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Is toen het ongenoegen echt naar boven gekomen?</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">‘Een deel van die problemen bestonden al langer. Maar de meest eenvoudige uitleg is dat vele soorten van ongenoegen en ongemakken van de soldaten die in het slijk en de modder zaten toen samen kwamen. Het Belgische leger zat in een heel specifieke situatie vergeleken met de soldaten van de andere legers. De Engelsen en Fransen trokken welgezind naar huis op vakantie. Maar de Belgische soldaten zaten opgesloten achter het front. Het enige wat ze hadden waren kantonnementen en heel uitzonderlijk en pas vanaf 1917 kregen ze de kans om eens vijf dagen naar Engeland of Frankrijk ‘op congé’ te gaan. Je moet je de vereenzaming voorstellen in modder en slijk, in heel slechte winters, die van 1917 nog het slechts van al. En daar broeide en gistte van alles en nog wat aan ongenoegen.’</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">1917 is ook het activisme, had dat een invloed aan wat aan het front gebeurde?</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">‘Jazeker. Dat was voordien al begonnen. Lange tijd was ik van mening dat nauwelijks een paar mensen aan het front daarmee bezig waren. Er is een lange passage in het dagboek van Verschaeve in mei 1916, toen de belangrijkste maatregelen van Von Bissing in voege waren, hij schrijft een 20-tal bladzijden over het al dan niet accepteren van hulp bij het tot stand brengen van een fundamentele Vlaamse eis, de "Vlaamse Hogeschool" <em>(in Gent - red.)</em>. Dat moet ook in de kapelanij bediscuteerd zijn. Maar de opinie was lange tijd: er is daar een kleine groep, enkele intellectuelen, maar de gewone Vlaamse jongens worden daar niet door geraakt. Maar in <em>Ons Vaderland</em> kan je lezen hoe aan de gewone Vlaamse soldaat wordt uitgelegd hoe belangrijk die Vlaamse universiteit voor hen is. Daarnaast is er de verbreding van de werking van het SKVH <em>(Secretariaat van Katholieke Vlaamse Hoogstudenten - red.)</em>, dat begon als iets studentikoos, maar groeide uit tot veel meer. Het SKVH zette zich in voor elementaire vorming van soldaten zonder enige opleiding, die vaak analfabeet waren. Renaat De Rudder, is zo iemand die in heel eenvoudige taal voortdurend op die nagel klopt en soldaten leert lezen, rekenen en tekenen. Het was dus geen kleine afgescheiden groep intellectuelen. Het zat allemaal samen, maar in de historiografie van het interbellum en in het beeld dat het Vlaams-nationalisme zich gemaakt heeft, tientallen jaren later, is de visie verengd naar de Vlaamse eisen en zijn we het bredere zicht verloren.’</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Klopt dan de stelling dat aan het front de flamingantische culturele en intellectuele beweging voeling kreeg met de volksjongens, tot dat moment zich weinig tot niet bewust van de ‘Vlaamse zaak’ en een brede beweging werd?</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">‘Breder dan wat de officiële geschiedschrijving daarover kwijt wil. Sophie de Schaepdrijver zegt dat het een hoopje mensen is. Daarnaast is er het rapport van de hoofdaalmoezenier, Jan Marinis, die van de kardinaal de opdracht kreeg om een heel precies rapport te maken van de situatie aan het front, met inbegrip van de politieke eisen. Twee passussen zijn van belang als we het over de hete zomer van 1917 willen hebben. Marinis had begrip voor de taaleisen in het leger, maar was een formeel tegenstander van de politisering daarvan, en dat was waar Verschaeve voor stond. Volgens Marinis is de figuur van Verschaeve is groter en belangrijker dan wat men daar altijd over zegt. Daarnaast waarschuwt Marinis over de Frontbeweging, hij schrijft dat als het fout loopt met Verschaeve er minstens vijfduizend soldaten klaar staan om op straat te komen. Dat zegt een grote tegenstander van de frontbeweging, die op de vergaderingen van de aalmoezeniers en brancardiers formeel verbiedt om in de contacten met de soldaten te spreken over de Vlaamse kwestie en de taalproblemen.’</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5642593" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/2820248210.jpg" alt="FBew-2.jpg" /></span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Misschien moeten we de vraag anders formuleren. Is de Eerste Wereldoorlog het moment dat de gewone Vlaamse man als soldaat in contact kwam met die Vlaamse beweging en tot de conclusie kwam dat er iets niet klopte?</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">‘Het is duidelijk dat de Frontbeweging geen politieke speeltuin was van een beperkt clubje intellectuelen die hun studentikoze periode willen voortzetten aan het front. Het is dieper dan dat. Als je weet dat <em>Ons Vaderland</em> gedrukt werd op 9000 exemplaren en dat er 5000 verkocht werden dan kan je me niet meer wijsmaken dat er enkel een klein kringetje is van ex-AKVS’ers die elkaar vinden <em>(AKVS = Algemeen Katholiek Vlaams Studentenverbond - red.)</em>. Het is breder. We moeten het ook niet overdrijven. Er waren ook Vlaamse soldaten die zich daar niets van aantrokken. Je kan niet zeggen dat de hele frontlijn wakker lag van de Vlaamse kwestie aan het front. De waarheid ligt daar tussen. Het grootste bewijs is gegeven in 1919, toen de Frontpartij deelnam aan de verkiezingen. Dan zie je aan het aantal stemmen hoe klein haar aanhang is vergeleken met het totale kiezersaantal, maar hoe groot hun aantal is bij de fronters, die niet allemaal plots wakker geschoten zijn in 1919. Dat is voornamelijk sterk beginnen leven in de zomer van 1917.‘</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Op 11 juli 1917 is er een uitgebreide brief aan de koning verspreid aan het front. Een belangrijk en gedurfd signaal.</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">‘Hoe sterk autoritair en repressief de Belgische legerleiding ook was, men heeft die brief niet kunnen verhinderen. Vanaf mei 1917 is men aan de voorbereiding begonnen. Je kan dat lezen in het oorlogsdagboek van Van Severen. Die eerste brief is niet door Verschaeve geschreven. Verschaeve is er zelfs ontgoocheld over. Hij vindt die brief te chaotisch geschreven, te veel in "soldatentaal". De klachten zijn allemaal juist, maar de generaals in Houtem kunnen die te makkelijk wegzetten als goedkope soldatenklachten vindt Verschaeve. En dan reageert Verschaeve en daarover willen we het hebben in het colloquium op 8 juli. Hij schrijft daarop een hele serie brieven.’</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">‘De eerstvolgende is de Tweede Open Brief aan de Koning, veel korter en logischer opgebouwd. Door Verschaeve geschreven en veel scherper door een preciezere formulering. Die brief zet de toon voor de Frontbeweging in de komen de tijd. Die brief komt er al een maand na de eerste. De Fronters zijn nijdig, door gebrek aan antwoord en door de repressieve maatregelen die volgden na de brief. Daarna schrijft Verschaeve nog twee brieven: aan de paus en aan kardinaal Mercier. Heel typisch: Verschaeve denkt aan de paus en de kardinaal. Verschaeve schrijft aan de kardinaal een zuiver politieke brief om hem te zeggend dat hij fout zit met de maatregelen tegen de Von Bissingen. Mercier verwart volgens de brief politiek met godsdienst. Voor zover we dat kunnen natrekken in Vaticaanse documenten dacht men er in Rome ook zo over. Voor Verschaeve gaat het om de toekomst van Vlaanderen, eigenlijk kan België niet verder blijven bestaan, tenzij de twee ‘nationaliteiten’ structureel gevormd worden. De brief aan de kardinaal is volgens mij het meest politieke document van de Frontbeweging.’</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">‘De brief aan de paus is een typische "ultramontaanse" brief. Waarbij de paus ook gezien wordt als wereldlijk staatshoofd, met zeggenschap over de andere staatshoofden. De paus verdedigt de vrede en de kleinere volkeren en Verschaeve denkt naïef dat de paus zal deelnemen aan de vredesconferentie na de oorlog. Die context moet je meenemen als je de brief aan de paus leest. De paus wordt opgeroepen om in te grijpen voor de Vlamingen in België tijdens die vredesconferentie. De grote vraag is hoe die brief in Rome is geraakt en wat men ermee heeft gedaan. Er zijn in het Vaticaan verschillende brieven van aalmoezeniers aan de paus, niet enkel Vlaamse. Ook zijn er duidelijke aanwijzingen dat in het Vaticaan de positie van Mercier in vraag werd gesteld.’</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Verschaeve had een enorme invloed in 1914-1918 en heeft na 1944 een heel slechte naam gekregen. Heeft de Tweede Wereldoorlog het beeld van de Verschaeve uit de Eerste Wereldoorlog beïnvloed?</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">‘De schaduw van de Tweede Wereldoorlog hangt over de verdiensten van Verschaeve. Dat is zo. Ik heb geprobeerd om dat historisch recht te zetten door een biografie van Verschaeve te schrijven. Ik wou een teken geven. Je kan de zware fouten die Verschaeve maakt er niet zomaar uit lichten en open spreiden over alles wat daarvoor is gebeurd. Dat is recurrente geschiedenis. Ik wil wel sporen zoeken in het leven van Verschaeve, hij was voor de Eerste Wereldoorlog al romantisch germanofiel en <em>Deutschfreundlich</em>. Er waren er meer zo in die tijd. Dat blijft aanwezig, maar mag niet in rekening gebracht worden om te zeggen in Wereldoorlog I, dat is de SS’er uit '44. Wat men wel gedaan heeft.’</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">‘Verschaeve heeft tijdens de Eerste Wereldoorlog wel nagedacht over het activisme en over de rol van Lodewijk Dosfel in het bijzonder. Hij maakte heel genuanceerde afwegingen over wat fout is en wat "schuld" is. Hij veroordeelde ten gronde en volledig de stap van de activisten naar de Duitsers en naar Berlijn. Maar hij vindt dat we achteraf bereid moeten zijn om te zien dat uit een slecht principe een goed gevolg kan komen. Dat is een bekend principe uit de moraaltheologie. Daarom moest de Vlaamse universiteit in Gent na de oorlog behouden blijven.’</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5642594" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/2507782946.jpg" alt="FBew-3.jpg" /></span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Dan is het des te verwonderlijk dat hij in de Tweede Wereldoorlog dezelfde weg op gaat en ook in fout gaat.</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">‘Hij maakt in de Tweede Wereldoorlog een hele zware fout. In mijn biografie heb ik geprobeerd om aan te duiden hoe Verschaeve na zijn zestigste verjaardag vereenzaamt. Politiek, ook door hem gewild, hij zweefde op wat de nationaalsocialistische propaganda over hem steeds herhaalde: "de geestelijke leider van Vlaanderen". Dat werd jaren na elkaar gezegd en in november 1940 stapt Verschaeve onmiddellijk in de collaboratie als voorzitter van de Cultuurraad. Maar hij ging daarna veel verder dan culturele collaboratie hij riep in toespraken op om mee te gaan in het verhaal van het nationaalsocialisme.’</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">We kennen die Verschaeve, maar was hij even radicaal in vorige oorlog?</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">‘Verschaeve is in zijn schrijven vrij ongenuanceerd, dat zeker, maar zowel Belpaire als minister Van de Vyvere die Verschaeve kennen en geen medestanders zijn, zijn overtuigd van zijn matigende invloed bij de militairen om niet over te gaan tot geweld. Je kan je niet voorstellen dat dat dezelfde man is die later oproept om met de SS te vechten in Rusland. Daar is Verschaeve nog de katholieke theoloog die tegen revoluties is, in het verlengde van de Franse revolutie.’</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Hoe belangrijk was Verschaeve dan in de opbouw van de ‘ideologie’ van de Frontbeweging?</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">‘Zijn invloed is kleiner dan ik aanvankelijk dacht, maar groter dan groter dan uit de bestaande geschiedschrijving blijkt. Want in december 1918, nauwelijks enkele weken na de oorlog, zit Verschaeve in de redactie van <em>(de krant - red.)</em> <em>Ons Vaderland</em> dat zich wil ontpoppen tot het partijblad van de nieuw te ontwikkelen Frontpartij. En schrijft hij gedurende vier maanden minstens elke week een groot artikel onder de titel "de stem der Vlaamse doden". Die tien-twaalf artikels zijn een politieke explicitering van het vers "Hier liggen hun lijken als zaden in ’t zand, hoopt op den oogst o Vlaanderland". De oogst, dat was de Frontpartij. Hij pleit er ook voor in brieven dat de soldaten op de lijst staan van de Frontpartij in 1919.’</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">De Eerste Wereldoorlog was een belangrijk moment voor de Vlaamse beweging, maar in de herdenking van honderd jaar horen we daar maar weinig van.</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">‘Er is een eenzijdigheid die je al van vroeg zag aankomen. We hebben de kapelanij van Verschaeve aangepakt en geheroriënteerd. De focus van het historisch onderzoek is ook veranderd die ligt nu op het leven van de gewone soldaat. In soldatenbrieven gaat men op zoek naar hoe die soldaten de oorlog beleefden. Ik ben er van overtuigd dat uit Belgisch onderzoek ook die Vlaamse verzuchtingen naar boven zullen komen. Er is een soort verstenening van de mythes rond de Eerste Wereldoorlog, Belgische zowel als Vlaamse mythes. Ik ben ervan overtuigd dat die door het huidig onderzoek sterk genuanceerd zullen worden.’</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">We zijn honderd jaar later, maar er is blijkbaar nog veel dat niet onderzocht is. Siegfried Debaeke zei <a style="color: #ff6600;" href="http://www.doorbraak.be/nl/geschiedschrijving-belgische-leger-woi-staat-kinderschoenen" target="_blank">in een interview met Doorbraak</a> dat het onderzoek naar het Belgische leger in de Eerste Wereldoorlog nog in de kinderschoenen staat. Deelt u die analyse?</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helve
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlQuelques textes à lire impériativement du Professeur Roland Huberttag:euro-synergies.hautetfort.com,2017-05-30:59492372017-05-30T17:50:43+02:002017-05-30T17:50:43+02:00 Maurice Maeterlinck Synergies européennes - Ecole des Cadres...
<p style="text-align: center;"><img id="media-5635610" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/2820814984.jpg" alt="maeterlinck.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #ffcc99;"><em><strong>Maurice Maeterlinck</strong></em></span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Synergies européennes - Ecole des Cadres (Wallonie)</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Quelques textes à lire impériativement du Professeur Roland Hubert (F.N.R.S. & Université Catholique de Louvain)</strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Ces textes expriment de manière approfondie le tropisme nouveau vers la littérature vernaculaire des provinces belges, afin de dégager le pays de la cangue que lui impose Paris et les marottes républicaines, répétées à satiété dans les médias dominants. Ce vaste mouvement a généré un travail remarquable, où se profile, en filigrane, la nostalgie de l'Allemagne, évincée de l'horizon culturel, surtout en Wallonie, depuis l'année fatidique de 1914. </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Cliquez pour lire <span style="color: #ccffcc;">le texte</span> dans son intégralité:</span></strong></p><ul class="summary"><li class="textes"><div class="title"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span style="color: #ccffcc;"><a lang="fr" style="color: #ccffcc;" xml:lang="fr" href="https://textyles.revues.org/699" hreflang="fr">Âme belge, « entre-deux » et microcosme : d’une fin de siècle à l’autre</a></span> <span class="fullText">[Texte intégral]</span></span></strong></div><div class="subtitle"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">En guise d’introduction</span></strong></div><div class="in"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Paru dans <em>Textyles</em>, <a style="color: #999999;" href="https://textyles.revues.org/651">24 | 2004</a></span></strong></div></li><li class="textes"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span style="color: #ccffcc;"><a lang="fr" style="color: #ccffcc;" xml:lang="fr" href="https://textyles.revues.org/1519" hreflang="fr"><span lang="fr" xml:lang="fr">Maeterlinck et les pays de langue allemande</span></a> </span><span class="fullText">[Texte intégral]</span></span></strong></li><li class="textes"><div class="in"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Paru dans <em>Textyles</em>, <a style="color: #999999;" href="https://textyles.revues.org/75">41 | 2012</a></span></strong></div></li><li class="textes"><div class="title"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span style="color: #ccffcc;"><a lang="fr" style="color: #ccffcc;" xml:lang="fr" href="https://textyles.revues.org/2138" hreflang="fr">La diffusion de l’œuvre de Georges Eekhoud en Allemagne</a></span> <span class="fullText">[Texte intégral]</span></span></strong></div><div class="in"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Paru dans <em>Textyles</em>, <a style="color: #999999;" href="https://textyles.revues.org/2113">13 | 1996</a></span></strong></div></li><li class="textes"><div class="title"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span style="color: #ccffcc;"><a lang="fr" style="color: #ccffcc;" xml:lang="fr" href="https://textyles.revues.org/912" hreflang="fr"><span lang="fr" xml:lang="fr">Paul Colin et la réception de l’expressionnisme en Belgique francophone dans l’entre-deux-guerres</span></a></span> <span class="fullText">[Texte intégral]</span></span></strong></div><div class="in"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Paru dans <em>Textyles</em>, <a style="color: #999999;" href="https://textyles.revues.org/880">20 | 2001</a></span></strong></div></li><li class="textes"><div class="title"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span style="color: #ccffcc;"><a lang="fr" style="color: #ccffcc;" xml:lang="fr" href="https://textyles.revues.org/299" hreflang="fr"><span lang="fr" xml:lang="fr">La réception de la littérature de guerre en Belgique</span></a></span> <span class="fullText">[Texte intégral]</span></span></strong></div><div class="subtitle"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Un fragile élan de réconciliation ?</span></strong></div><div class="in"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Paru dans <em>Textyles</em>, <a style="color: #999999;" href="https://textyles.revues.org/276">32-33 | 2007</a></span></strong></div></li><li class="textes"><div class="title"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span style="color: #ccffcc;"><a lang="fr" style="color: #ccffcc;" xml:lang="fr" href="https://textyles.revues.org/624" hreflang="fr"><span lang="fr" xml:lang="fr">Propagande et universités : la <em>Westforschung</em> et la Belgique (1933-1945)</span></a></span> <span class="fullText">[Texte intégral]</span></span></strong></div><div class="in"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Paru dans <em>Textyles</em>, <a style="color: #999999;" href="https://textyles.revues.org/447">26-27 | 2005</a></span></strong></div></li><li class="textes"><div class="title"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span style="color: #ccffcc;"><a lang="fr" style="color: #ccffcc;" xml:lang="fr" href="https://textyles.revues.org/904" hreflang="fr"><span lang="fr" xml:lang="fr">Conscience de la réalité et affinités entre le réalisme magique belge francophone et le <em>Magischer Realismus</em></span></a> </span><span class="fullText">[Texte intégral]</span></span></strong></div><div class="in"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Paru dans <em>Textyles</em>, <a style="color: #999999;" href="https://textyles.revues.org/878">21 | 2002</a></span></strong></div></li></ul><h2 id="compterendu" class="section"><span style="color: #ff6600;"><strong><span class="text" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Compte-rendu</span></strong></span></h2><ul class="summary"><li class="textes"><div class="title"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span style="color: #ccffcc;"><a lang="fr" style="color: #ccffcc;" xml:lang="fr" href="https://textyles.revues.org/1231" hreflang="fr"><span lang="fr" xml:lang="fr">Mirande Lucien, <em>Eekhoud le rauque</em></span></a></span> <span class="fullText">[Texte intégral]</span></span></strong></div><div class="subtitle"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Villeneuve d’Ascq (Nord), Presses Universitaires du Septentrion, 1999, ISBN 2-85939-572-5.</span></strong></div><div class="in"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Paru dans <em>Textyles</em>, <a style="color: #999999;" href="https://textyles.revues.org/1098">16 | 1999</a></span></strong></div></li></ul>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlDada in Belgiëtag:euro-synergies.hautetfort.com,2017-05-15:59437832017-05-15T00:20:00+02:002017-05-15T00:20:00+02:00 Henk Jurgens: DADA IN BELGIË Ex:...
<div class="cotegory-title"><p style="text-align: center;"><img id="media-5624329" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/3790039803.jpg" alt="dada-montage-typo.jpg" /></p><h1 id="article-author"><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Henk Jurgens:</span></strong></span></h1></div><div><h1 class="custom-title"><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>DADA IN BELGIË</strong></span></h1><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Ex: http://www.doorbraak.be</span></strong></span></p><h1 class="custom-title"><span style="font-size: 14pt; color: #99cc00;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">'Dada. Een geschiedenis' beschrijft het ontstaan en de ontwikkeling van de dadabeweging met bijzondere aandacht voor dada-Nederland en dada-België.</span></strong></span></h1></div><div class="article_content"><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Een aantal tijdens de Eerste Wereldoorlog in het Zwitserse Zürich aangespoelde kunstenaars verenigden zich rond het cabaret Voltaire tot dada. Al gauw werd ‘Dada’ een geuzennaam voor allerlei groepjes schrijvers en kunstenaars die de beeldende kunst en de literatuur radicaal wilden vernieuwen. In Brussel werd Clément Pansaers gegrepen door dada. Hij was in 1917 door de Duitse schrijver Carl Sternheim als huisleraar voor zijn kinderen aangesteld. Sternheim woonde sinds 1912 in de villa Clairecolline te Terhulpen. De villa werd een ontmoetingsplaats voor de literaire en artistieke coterie van Brussel. Zo was Sternheim voor de oorlog goed bevriend met de Vlaamse dichter Emile Verhaeren. Na de Duitse inval in België wilde Verhaeren echter niets meer met Duitsers te maken hebben en emigreerde hij naar Engeland en later naar Frankrijk. Het was een radicaal einde van hun vriendschap.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Tijdens de oorlog kwamen veel Duitse kunstenaars die door de bezetters in Brussel gelegerd waren, bij Sternheim thuis. De dichter Gottfried Benn, die als legerarts in Brussel was gestationeerd, werd een intieme vriend, net als Otto Flake, Alfred Flechtheim en Carl Einstein (geen familie). De schrijver Otto Flake was bij de persvoorlichting gestationeerd en de kunsthandelaar Flechtheim bij de Duitse administratie. Einstein had als ‘Generalgouvernement Brüssel Abteilung Kolonien’ in Tervuren zijn kantoor. Tijdens de oorlog bloeide het culturele leven in Brussel op. Concerten, toneelvoorstellingen en soirées werden druk bezocht. Cafés en restaurants beleefden hoogtij dagen.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Clément Pansaers en Carl Einstein raakten goed bevriend. Pansaers had voor de oorlog onder het pseudoniem ‘Julius Krekel’ in het tijdschrift <em>Onze Stam</em> verhalen en gedichten gepubliceerd. Het is, zo schreef hij in <em>Onze Stam</em>, de taak van de ‘literators-talenten in Vlaanderen’ dat zij ‘op hunne wijze zaaien het zaad, het Vlamisch zaad van herwording, van eigen-zijn in hun eigen Vlaamsch Volk en land.’ Vanaf 1917 gaat Pansaers het Franstalig maandblad <em>Résurrection</em> uitgeven, waarschijnlijk met financiële steun van Sternheim. Vooral Duitse expressionisten kwamen aan het woord. ‘Pansaers “nieuwe België” moet uit twee delen - Vlaanderen en Wallonië - bestaan die hoogstens als federatie met elkaar verbonden zijn,’ schrijft Hubert van den Berg in zijn studie <em>Dada, een geschiedenis.</em> Deze belangwekkende studie is door Vantilt in Nijmegen uitgegeven. ‘De politieke oplossing die hij bepleit, sluit naadloos aan bij de Flamenpolitik van de Duitse bezetter. Wanneer de Duitse bezetting in 1918 ten einde loopt, wordt Pansaers voor “boche”, “mof”, aangezien en wordt zijn huis geplunderd. Hij zoekt een veilig heenkomen en vertrekt naar Berlijn, waar hij -net als andere Vlaamse vluchtelingen, onder wie Paul van Ostaijen – op een bescheiden toelage van de Duitse overheid kan rekenen, in zijn geval voor zijn aandeel in de Duitse Flamenpolitik tijdens de bezetting.’ Na de wapenstilstand in 1918 vertrok Sternheim naar Sankt Moritz in Zwitserland waar hij bevriend raakte met de Vlaamse kunstenaar Frans Masereel die in 1917 een gedichtenbundel van Emile Verhaeren geïllustreerd had. Op de vlucht voor Hitler en zijn trawanten vluchtte Sternheim in 1935 weer naar Brussel. Gottfried Benn was al in 1917 als legerarts ontslagen en teruggekeerd naar Berlijn. Otto Flake verhuisde in 1918 naar Zürich, waar hij zich aansloot bij de Dadaïsten. Na de oorlog heropende Alfred Flechtheim zijn galerie in Düsseldorf.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5624330" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/1923949184.jpg" alt="Clément_Pansaers.jpg" /></span></strong></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #ffcc99;"><em><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Clément Pansaers</span></strong></em></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Carl Einstein was na de wapenstilstand nauw betrokken bij de Novemberrevolutie in Brussel. Op zondag 10 november 1918 werd de soldatenraad in Brussel geproclameerd. De Duitse staat was uit elkaar gevallen en de Belgische overheid had haar gezag nog niet kunnen herstellen. Einstein voerde namens de Soldatenraad de onderhandelingen met het Brusselse stadsbestuur. De geallieerde overwinnaars zagen een Soldatenraad in het net bevrijdde Brussel echter niet zo zitten en ook de Parti Ouvrier Belge, de Belgische socialisten, had geen belangstelling. Na een paar dagen werd de Soldatenraad weer opgeheven en vertrok Einstein naar Berlijn waar hij zich aansloot bij de Berlijnse dadaïsten.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">‘In zijn Berlijnse tijd (1918-1921) staat Paul van Ostaijen heel dicht bij Dada, zowel persoonlijk als artistiek’ schrijft Van den Berg in zijn Dada-studie. ‘Hij kent verschillende Berlijnse dadaïsten. Toespelingen in zijn werk, vooral in het filmscript <em>De bankroetjazz</em>, tonen dat Van Ostaijen allerlei dadaïstische publicaties goed kent. Ook zijn voorliefde voor het groteske deelt hij met hen.’</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5624331" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/4278179973.jpg" alt="paul-van-ostaijen-704x396.jpg" /></span></strong></p><p style="text-align: center;"><em><span style="color: #ffcc99;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Paul van Ostaijen</span></strong></span></em></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">In december 1919 schreef Pansaers, terug uit Berlijn, een brief naar de dadaïsten in Zürich. Hij doet net of hij slechts per ongeluk van dada heeft gehoord. ‘Ik ben tot nog toe de enige in België die principes vergelijkbaar met de uwe verdedigt. Als u ermee instemt, zou ik alles willen bundelen wat dada voor België aangaat.’ Bijna een jaar later schreef hij een brief aan de Parijse dadaïsten waarin hij voorstelde een grote manifestatie te organiseren om dada in België te introduceren. De manifestatie heeft nooit plaats gevonden. In april 1921 vertrekt Pansaers naar zijn dada-vrienden in Parijs. Intussen is in Antwerpen in april 1920 het eerste nummer verschenen van het dada-maandblad Ça Ira. Maurice van Essche, een leerling van James Ensor, had samen met de Vlaamse schilder Paul Joostens het initiatief genomen. In Ça Ira verscheen werk van de Vlaamse kunstenaars Jan Cockx, Frans Masereel, Jozef Peeters, Karel Maes en Paul Cantré. Ook de Nederlander Theo van Doesburg, de leider van de Stijl-groep werkte aan het tijdschrift mee. Het laatste nummer van Ça Ira verscheen in januari 1923. Een paar maanden eerder, in het najaar van 1922, had het tijdschrift nog in het Cercle Royal Artistique van Antwerpen een overzichtstentoonstelling georganiseerd.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Clément Pansaers stierf al in 1922. Hij is 37 jaar geworden.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5624332" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/4122738494.jpg" alt="dadavandenberg.jpg" /></span></strong></p><div class="review-details"><div id="book_rating"> </div><div id="book_title"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Titel boek : <span style="color: #99cc00;"><em>Dada. Een geschiedenis</em></span></span></strong></div><div id="book_author_name"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Auteur : Hubert van den Berg</span></strong></div><div id="book_editor"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Uitgever : Vantilt, Nijmegen</span></strong></div><div id="book_pages"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Aantal pagina's : 352</span></strong></div><div id="book_price"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Prijs : 29.95 €</span></strong></div><div id="book_isbn_no"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">ISBN nummer : 978 90 7569 797 1</span></strong></div><div id="book_publish_year"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Uitgavejaar : 2016</span></strong></div></div></div>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlL’histoire de Neutral-Moresnettag:euro-synergies.hautetfort.com,2017-05-10:59419612017-05-10T02:29:00+02:002017-05-10T02:29:00+02:00 Matthias Hellner : C’était le plus petit pays du monde, il...
<p style="text-align: center;"><img id="media-5621009" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/2732492583.jpg" alt="NM-1.jpg" /></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Matthias Hellner :</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>C’était le plus petit pays du monde, il y a cent ans</strong></span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #99cc00;"><strong>L’histoire de Neutral-Moresnet</strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Après les guerres napoléoniennes et les bouleversements que l’Empereur des Français avait imposés à l’Europe, les vainqueurs ont décidé de refaire la carte du continent. Au Congrès de Vienne, les territoires d’Europe furent redistribués : de nouvelles frontières furent tracées, tout en tenant compte d’une nécessité, celle d’assurer un équilibre entre les puissances. Dans la foulée de ce travail de réorganisation continentale, une curiosité est sortie des cogitations des diplomates : ce fut la naissance du plus petit pays du monde et de l’histoire européenne. Son existence s’est étendue sur environ 103 ans. Ce pays minuscule était le « Neutral-Moresnet », Moresnet-Neutre, un petit village situé à environ sept kilomètres au sud-ouest d’Aix-la-Chapelle (Aachen), entre la Rhénanie, province prussienne, arrondissement d’Aix-la-Chapelle et le Royaume-Uni des Pays-Bas. On ne savait pas à l’époque que faire de ce petit bout de territoire (344 hectares ou 3,4 km2, 256 habitants et quelque 50 maisons). Prussiens et Néerlandais ne s’étaient pas mis d’accord pour une raison bien simple : la commune recelait des gisements de calamine (ndt : d’où son nouveau nom en langue française : « La Calamine »). Ce minéral, proche du zinc, servait à fabriquer du laiton. A l’état natif, ce métal était particulièrement apprécié parce qu’il était léger et inoxydable. Moresnet (La Calamine) possédait ainsi le plus grand gisement de calamine de toute l’Europe occidentale. Pour cette raison, tant la Prusse que le Royaume-Uni des Pays-Bas revendiquaient la possession de ce village.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5621012" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/1373460346.jpg" alt="vierlaenderblick.jpg" /></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Aucun des deux Etats ne souhaitait laisser Moresnet à l’autre. De surcroît, le Congrès de Vienne n’avait pas très bien défini le tracé des nouvelles frontières dans la région. Prussiens et Néerlandais décidèrent alors de signer un traité d’Etat en 1816, qui réglait la question à l’amiable et de manière très originale. Cet accord eut pour résultat de faire émerger sur la carte un petit pays de forme triangulaire, entre le Moresnet belgo-néerlandais et le Moresnet prussien. Le territoire était administré par deux « commissaires gouvernementaux », un Néerlandais et un Prussien. Après 1830, quand les provinces catholiques belges se séparèrent des provinces protestantes du Nord et que la Belgique acquit ainsi son indépendance, le commissaire néerlandais fut remplacé par un commissaire belge. Mais rien ne changea : le statu quo s’est maintenu.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5621013" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/2277250541.jpg" alt="NM-22.jpg" /></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le territoire de Neutral-Moresnet connut un véritable boom économique à partir de 1837, année où la société des mines dites de la « Vieille Montagne » fut créée afin d’exploiter les gisements de calamine. En 1857, Neutral-Moresnet avait pris de l’ampleur et comptait désormais 304 maisons. Le nombre d’habitants avait décuplé et était alors de 2572 âmes. En 1914, on avait atteint le chiffre de 4668 habitants.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5621016" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/855343025.jpg" alt="belgiummoresnet.jpg" />Neutral-Moresnet ne connaissait ni tribunal ni élections ni service militaire : pour autant, l’anarchie n’y régnait pas. L’ordre y était maintenu par des policiers belges et prussiens qui avaient l’autorisation, si cela s’avérait nécessaire, de franchir la frontière pour cueillir des délinquants. La Belgique et la Prusse se partageaient la masse fiscale. Il n’y avait aucune taxe sur les importations et les exportations, ce qui avantageait la contrebande. Le village disposait de trois gares : Hergenrath pour les grandes lignes qui reliaient Liège à l’Allemagne ; une gare cul-de-sac qui avait, elle, un statut de neutralité et qui s’étendait sur quelques centaines de mètres au-delà de la zone neutre ; enfin, une troisième gare en direction de Moresnet sur la ligne Tongres/Aix-la-Chapelle. L’entreprise qui donnait du travail était pour l’essentiel la société des mines. Elle ne négligeait pas le bien-être des travailleurs qui bénéficiaient de temps libres, largement encouragés. Des chœurs et des orchestres de mineurs furent créés ainsi que pas moins de sept associations de « Schützen », une société de pêcheurs et plusieurs sociétés de carnaval. La densité des bistrots y était inégalée. Quand éclate la première guerre mondiale, le petit territoire de Neutral-Moresnet est immédiatement occupé par les armées du Kaiser mais reste, du moins sur le plan formel, administré conjointement par les Belges et les Prussiens. Le Traité de Versailles donne le territoire à la Belgique et s’appelle désormais « Kelmis » (en allemand et en néerlandais) et « La Calamine » (en français). Il s’était appelé « Kalmis » jusqu’en 1972.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Matthias Hellner.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°18/2017 – <a style="color: #999999;" href="http://www.zurzeit.at">http://www.zurzeit.at</a> ).</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5621019" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/318267034.jpg" alt="Zink-Reybroeck.jpg" /></span></strong></p><p><span style="font-size: 24pt; color: #ff6600; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Un article du Spiegel sur « Neutral-Moresnet »</strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Dans son édition n°17/2017, le célèbre hebdomadaire de Hambourg, <em>Der Spiegel,</em> a consacré trois pages à deux romans néerlandais, récemment traduits en allemand, et consacré à l’histoire de la petite zone neutre de Moresnet. Il s’agit de <em>Zink</em> de David Van Reybrouck, de nationalité belge, et de <em>Niemands Land</em> de Philip Dröge, de nationalité néerlandaise. Van Reybrouck imagine la vie agitée d’un habitant de la localité. Non sans avoir décrit l’incroyable liberté et la joie de vivre qui régnaient dans le patelin, tout au long du 19<sup>ème</sup> siècle. </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5621021" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/3349948803.jpg" alt="Droege.jpg" />Ainsi arrive dans cet eldorado de la calamine une certaine Maria Rixen, servante allemande engrossé par son patron. Elle y cherche le bonheur, refuse l’exclusion qu’un siècle encore très pudibond inflige aux filles-mères en Prusse protestante. Elle accouche d’un garçon, confié, comme le veut l’époque, à une famille d’accueil : le petit Joseph Rixen est débaptisé dans la pratique car la maisonnée compte déjà un petit Joseph. On l’appelle Emile Pauly. Un gamin à double identité. En 1914, il devient allemand. En 1919, belge. En 1923, l’armée belge l’appelle comme conscrit. Il doit aller occuper la Ruhr. En 1940, il redevient allemand et est incorporé dans la Wehrmacht, encaserné dans la même caserne qu’il occupait à Krefeld sous l’uniforme belge. Il se sent belge, baptise son septième fils « Léopold », en l’honneur du roi. Il déserte mais est arrêté par des résistants qui le traitent en ennemi. Une belle région qui a été tiraillée entre trois pays. Aujourd’hui existe une structure européenne nommée l’Euroregio qui regroupe les provinces belges de Limbourg et de Liège, l’arrondissement d’Aix-la-Chapelle/Düren et la province néerlandaise du Limbourg (avec Maastricht), ce qui englobe tout le territoire de la « communauté germanophone de Belgique (Eupen, Saint-Vith et Malmédy). Les destins personnels au cours du 20<sup>ème</sup> siècle sont souvent complexes et peuvent servir de matière à des romans poignants. On aurait espéré plus de biographies personnelles. En effet, que n’ai-je pas entendu de récits trop fragmentaires de tel résistant (qui se germanisera après la guerre en épousant une belle Rhénane), de tel « malgré-lui » expédié en Russie, en France ou en Norvège, de tel Aixois d’origine wallonne mais de nationalité allemande, du prisonnier allemand devenu, contraint et forcé, mineur en pays liégeois (et qui a voulu y rester), de cet adjudant de carrière wallon qui a décidé de finir ses jours en Rhénanie car la vie y est plus conviviale, d’un Verviétois de mère allemande et de père wallon engagé sur le front russe, de tel <em>Volksdeutsche</em> habitant Liège ou natif de la Cité ardente qui ne saura pour qui opter, etc. Nos deux auteurs ont un message : revenir aux temps joyeux de Neutral-Moresnet.</span></strong></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlA propos d'une première monographie sur Jean Thiriarttag:euro-synergies.hautetfort.com,2017-04-18:59342132017-04-18T15:48:08+02:002017-04-18T15:48:08+02:00 A propos d'une première monographie sur Jean Thiriart par Eric...
<p style="text-align: center;"><img id="media-5608040" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/4014652816.jpg" alt="thiriart_commune-paris-660x330.jpg" /></p><p><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>A propos d'une première monographie sur Jean Thiriart</strong></span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">par Eric Vuylsteke</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5608035" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/2151998204.jpg" alt="YS-thiriart-pardes.jpg" />Chef d’entreprise avisé, matérialiste athée, communiste réformateur, sportif, narcissique revendiqué, quelque peu mégalomane, redoutable organisateur et homme d’ordre, tiers-mondiste de droite, précurseur du nationalisme européen et de la grande Europe, jacobin, révolutionnaire inclassable, mal compris et souvent utilisé, tel est le Jean Thiriart (1922-1992) que nous dépeint Yannick Sauveur au terme de 127 pages fort bien documentées.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Celui qu’Alain de Benoist considérait comme une des rares têtes pensantes de l’ultra-droite d’après la guerre voulut, dès les années 1960, créer un parti historique capable de faire émerger les conditions d’une révolution nationale européenne qui verrait naître une Europe unitaire et centralisée de Brest à Bucarest d’abord, de Brest à Vladivostok ensuite.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Niant (ou ne prenant pas en compte) les faits ethniques et culturels, Thiriart voyait la grande Europe comme une communauté de destin sans tenir compte de l’enracinement et de l’histoire de ses composants: ce qui aboutit à vouloir créer une nation ou plutôt un empire sur du sable. Bref l’on est loin de l’Europe aux cents drapeaux que nous défendons.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Si l’on peut être favorable à la disparition des états nations, comme le voulait Thiriart, en faveur d’une grande Europe Impériale, encore faut-il accepter la longue mémoire des divers peuples composant l’Europe: fait qui ne peut être nié au profit de l’idée exacte mais réductrice d’une communauté de destin comme définition de la nation. Jean Thiriart se considérait (surtout à partir de 1980) comme un communiste non marxiste promouvant un «<em>communisme intelligent</em>» qu’il appelait communautarisme (mais ce terme était utilisé dès les années 1962/1963, le contenu ayant sans doute évolué) mais, à vrai dire et au-delà des apparences, le communautarisme de Thiriart est assez éloigné de l’idée de communauté du peuple car le fait ethnique et spirituel était absent de cette notion de communautarisme.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Il y eut certainement une évolution dans la pensée de Thiriart mais cette évolution est due en grande partie à l’évolution géopolitique depuis 1961, date de la constitution du mouvement "Jeune Europe" par Thiriart et plusieurs autres personnalités de la droite radicale belge.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Yannick Sauveur a connu le Thiriart des années post activisme soit aux alentours des années 1972 à 1992. «Jeune Europe» (principale organisation de l’ultra-droite de l’après-guerre en Belgique) fut active de fin 1961 à 1965 (même si théoriquement l’aventure pris fin en 1969) et se voulut une organisation révolutionnaire transnationale européenne mais la majorité de ses militants se trouvait en Belgique et en Italie.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Jeune Europe et son principal doctrinaire étaient profondément hostiles à l’impérialisme américain (mais bizarrement pas à l’impérialisme culturel américain) et à l’impérialisme soviétique communiste de l’époque ("Ni Moscou Ni Washington" était le mot d’ordre).<br /> <br /> Thiriart s’était rapidement imposé comme chef du mouvement Jeune Europe qu’il organisa de manière structurée et disciplinée avec ses membres, ses militants en chemises bleues qui, debout de part et d’autre de la salle, encadraient les meetings rassemblant plusieurs centaines de personnes.<br /> </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Les orateurs portaient souvent le même uniforme (la chemise bleue, interdite par Thiriart après 1965, qui voulait ainsi éviter tout anachronisme et tout amalgame facile).<br /> </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Les meetings se terminaient par le chant des troupes d’assaut <em>(Nous sommes les hommes des troupes d’assaut, les soldats de la révolution…..). </em>A cela s’ajoutait les bagarres de salle et de rue, subies ou provoquées par Jeune Europe), bagarres où Thiriart était toujours en tête de ses hommes, la grosse laisse en métal de son chien à la main.<br /> </span></strong></p><p><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Calibri','sans-serif';"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Cette période 1961 à 1965 (que j’ai connue partiellement dans mon extrême adolescence, comme militant) révélait une Jeune Europe de combat ou la croix celtique était à l’honneur et dont tant la pratique que les discours s’inscrivaient dans un romantisme fascisant assumé.</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"> Éric Vuylsteke.</span></strong><br /> <br /></span></p><p><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Yannick Sauveur, <span style="color: #ffcc99;"><em>"Qui suis-je ?" Thiriart</em>,</span> Editions Pardès, 2016.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">sarl.pardes@orange.fr</span></strong></p><p><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Calibri','sans-serif';"><br /> </span></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlPascal Zanon overledentag:euro-synergies.hautetfort.com,2017-03-17:59226402017-03-17T19:27:00+01:002017-03-17T19:27:00+01:00 Pascal Zanon overleden Ex:...
<table style="width: 677px;" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0"><tbody><tr valign="middle"><td style="width: 705px;" align="left" valign="top"><div align="left"><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><img id="media-5587468" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/2950341356.jpg" alt="Pascal-Zanon.jpg" /></span></strong></span></p><span style="font-family: 'arial black', sans-serif; font-size: 24pt; color: #cc99ff;"><strong>Pascal Zanon overleden</strong></span></div></td><td style="width: 10px;" align="left" bgcolor="#00A2E3"> </td></tr><tr valign="top"><td style="width: 715px;" colspan="2" align="left" height="10"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><img src="http://www.stripspeciaalzaak.be/StripFacts.php/Toppers/Schurken&Feeksen/2016-Besprekingen/Toppers/Kuifje-weekblad/2016-Besprekingen/beelden/basis/blauwelijn.jpg" width="550" height="1" /></span></strong></span></td></tr><tr><td style="width: 715px;" colspan="2" align="left" valign="top"><p><span style="font-family: 'arial black', sans-serif; font-size: 18pt;"><strong><span style="color: #999999;">Ex: http://www.stripspeciaalzaak.be</span></strong></span></p><p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;">In het al meermaals door sterfgevallen geplaagde jaar moeten we nog het schrijnende overlijden van de op 1 november 1943 in Brussel geboren tekenaar Pascal J. Zanon toevoegen. Hij tekende de eerste negen albums van de reeks <em>Harry Dickson </em>naar de held van Jean Ray.<br /><br /><img id="media-5587469" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/323432448.jpg" alt="Pascal_J_Zanon.jpg" />Hij overleed al op 15 januari 2017, maar het nieuws raakte pas een paar weken geleden bekend. De 73-jarige man overleed namelijk in absolute eenzaamheid in een ziekenhuis in Brussel. Eind 2016 drong zijn dokter tijdens een routineonderzoek aan op een operatie omdat er een fatale slagaderbreuk dreigde. De operatie in het ziekenhuis was een succes, maar er waren complicaties en er wachtte hem een revalidatieperiode. Uiteindelijk overleed hij aan een longontsteking. Het ziekenhuis lichtte niemand in en hij werd inderhaast begraven in een kist die werd betaald door de gemeenschap.<br /><br />Blogger <a style="color: #999999;" href="http://robertsteuckers.blogspot.be/2017/02/hommage-pascal-zanon-joyeux-compagnon.html" target="_blank">Robert Steuckers</a> herinnert Pascal "Julius" Zanon vooral als een zachtaardige, vriendelijke man met een gouden hart die meticuleus met documentatie te werk ging voor zijn tekeningen die in de klassieke tradities van de klare lijn passen. Dat proces kostte veel tijd waardoor het verschijningstempo laag was. Hij verdiende nauwelijks zijn brood en stortte geen enkele cent aan de sociale zekerheid. Hij gaf zijn geld liever uit aan boeken, ijsjes en taarten. Dat leverde hem weliswaar een proces op, maar na de verloren zaak vertikte hij het nog altijd om te betalen.<br /><br /><em>Harry Dickson</em> verschijnt sinds 1986. Weldra verschijnt deel 12, het tweede album dat getekend is door Renaud (<em>Jessica Blandy</em>). Philippe Chapelle hielp mee aan deel 9 en tekende deel 10.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><img id="media-5587470" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/3077662413.jpg" alt="PZ-GC-410exlibrisLeDepot1_17112007_194153.jpg" /></span></strong></span></p></td></tr></tbody></table>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlHommage à Pascal Zanon, joyeux compagnon, cœur d’or et fidèle d’entre les fidèlestag:euro-synergies.hautetfort.com,2017-02-26:59152192017-02-26T12:27:44+01:002017-02-26T12:27:44+01:00 Robert Steuckers : Hommage à Pascal Zanon, joyeux...
<p style="text-align: center;"><img id="media-5573182" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/1339157767.jpg" alt="357zanon.jpg" /></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Robert Steuckers :</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #cc99ff;"><strong>Hommage à Pascal Zanon, joyeux compagnon, cœur d’or et fidèle d’entre les fidèles</strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">J’ai rencontré Pascal Zanon à Bruxelles en juillet 1978, lors du défilé du 21 juillet où la foule était venue acclamer les parachutistes qui avaient sauté sur Kolwezi en mai. Il y avait encore une certaine ferveur politique (et non partisane) à cette époque : étudiants, en ces jours proches des examens de fin d’année, nous étions attablés aux terrasses de la Place du Luxembourg, quand un crieur de journaux a annoncé que les paras de la Légion avaient sauté et nettoyé la ville minière du Katanga, un rugissement de joie sauvage a secoué la foule, les convives des terrasses comme les centaines d’employés qui se dirigeaient vers la gare en cette fin d’après-midi. Un vrombissement de joie et de colère, atavique et viscéral, que je n’ai plus jamais entendu depuis. Le 21 juillet, journée très ensoleillée cette année-là, je fais donc la connaissance, dans la foule des badauds, de celui que nous appelions « Julius » car c’est sous ce pseudonyme qu’il avait été le caricaturiste et le dessinateur d’<em>Europe-Magazine,</em> revue dirigée par Emile Lecerf, disciple de Montherlant. « Julius » croquait certes quelques figures de la détestable faune politicienne belge mais préférait son <em>strip</em> des aventures de la « P’tite Nem », une jolie et tendre étudiante, et, surtout, ne vivait alors que pour dessiner ses planches historiques, dont sa préférée, m’a-t-il confié, était celle de la bataille de Lépante (1571). L’histoire, tant l’évènementielle -les nouvelles pédagogies ont essayé de l’éliminer- que la quotidienne, l’intéressait bien davantage que la politique. Cela ne l’empêchait pas d’être un lecteur particulièrement attentif de toutes sortes de journaux et de revues politiques belges et françaises, dont il me résumait avec précision le contenu lors de chacune de nos rencontres. « Julius » était doté d’une mémoire d’éléphant. </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5573186" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/3875342800.2.jpg" alt="PZ-ba.jpg" />Le 21 juillet 1978, c’est la volubilité de ce garçon d’origine italienne (au patronyme du Frioul et né d’une mère napolitaine), son accent du terroir bruxellois, son sens de la zwanze, sa bonté qui était immédiatement palpable, son incroyable gentillesse, qui m’ont fait dire tout de suite : « Voilà un excellent camarade ! ». J’ai su qu’il habitait Etterbeek mais ne suis jamais allé chez lui : nous nous rencontrions aux hasards de nos pérégrinations en ville : aux abords des bonnes librairies, dans le quartier de la Grand’Place, aux Puces de la Place du Jeu de Balle. « Julius » était immanquablement accompagné de copains et de copines, parfois très hauts en couleurs. Je me souviens ainsi d’une soirée au magnifique hôtel Métropole, suite à une rencontre dans une librairie toute proche qui n’existe plus aujourd’hui. Ces rencontres fortuites et agréables se sont étalées de 1978 à 1981. Mais la vie quotidienne, le déménagement avec mes parents à Wezembeek-Oppem, les études, les séjours à l’étranger (en Allemagne et en Angleterre) puis mon passage dans le cloaque du sinistre de Benoist à Paris et mon service militaire à Marche-en-Famenne m’ont fait perdre « Julius » de vue. En septembre 1983, je réaménage dans le quartier de la ville, qui, auparavant, avait toujours été le mien. Chez le libraire des lieux, surnommé « Jeremy Puddingtam », je tombe quelques années plus tard, en 1986, sur le premier album de la série « Harry Dickson », intitulé <em>La bande de l’araignée.</em> Le dessin me plait, ligne claire oblige. La représentation des véhicules, des bâtiments, des armes et des uniformes est très précise, ce qui fait la qualité d’une bonne bande dessinée depuis les exigences de réalisme d’Hergé et de Jacques Martin. La dernière planche de <em>Coke en stock,</em> album de Tintin que j’ai reçu à l’âge de trois ans et huit mois, m’avait fascinée, enfant, car j’y reconnaissais toutes les voitures qu’on trouvait à l’époque dans les rues de Bruxelles. Dans <em>La bande de l’araignée</em> (BA) et dans sa suite immédiate, <em>Les spectres bourreaux </em>(SB), cette volonté de reproduire avec la plus grande exactitude possible le réel est manifeste : comment ne pas être séduit par le premier dessin de Londres sous la brume, par le laitier anglais et le vendeur de journaux (p. 6), par l’immeuble de Scotland Yard (p. 14), par la voiture noire qui fonce sous un ciel d’automne tourmenté (p. 19), par les avions, par la calendre de la Peugeot (p. 25), par la Bugatti qui prend de l’essence sous la neige des Alpes (p. 30) ? Dans <em>Les spectres bourreaux,</em> album de 1988, le style s’est affirmé : splendides dessins que ce décollage d’appareils SIAI Marchetti (p. 4), que l’émergence hors des flots de l’U47 (p. 9), que les combats de la page 10, que le manoir anglais de la page 15, que l’avion au repos à Croydon (p. 17), que les commandos de marine anglais en fin d’album, etc. « Julius » était capable de donner du mouvement à ses dessins comme l’atteste de manière exemplaire la voiture noire d’Harry Dickson, fonçant à toute allure dans les rues de Londres (SB, p. 14).</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5573190" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/1240174580.jpg" alt="PZ-HD.jpg" />Et surprise, après l’achat de ces deux albums, sans m’être rappelé que le prénom et le patronyme de « Julius » étaient Pascal et Zanon, au détour d’une rue de mon quartier, coucou, qui voilà qui déboule, comme le Général Alcazar au début de <em>Coke en stock ?</em> « Julius » ! Avec son intarissable volubilité habituelle, il me raconte ce qu’il est devenu : auteur de bande dessinée ! Le dessinateur d’Harry Dickson ! Son éditeur, Christian Vanderhaeghe, par ailleurs scénariste des albums, possède un hôtel de maître cossu dans le quartier. « Julius » en occupe le <em>« basement »</em> qui lui sert de studio. Il m’emmène dans cette véritable caverne d’Ali Baba. Dans le fond, un matelas sommaire pour ses siestes et pour les soirs où il ratait le dernier tram vers Etterbeek. Des monceaux de livres avec des photos d’époque prises dans les sites que devait visiter le héros Harry Dickson, au fil de ses aventures, pour que tout soit reproduit le plus fidèlement possible. Des livres avec des croquis militaires, des photos de matériels en action. Une maquette de tous les avions reproduits dans les albums. Une miniature de chaque voiture, au moins à l’échelle 1/43<sup>ème</sup>. Tout cela témoignait, sous mes yeux admiratifs, d’une volonté de pousser encore plus loin le réalisme voulu par Hergé et par Jacques Martin. Ce réalisme apparaît époustouflant dès le troisième album, <em>Les trois cercles de l’épouvante</em> (3CE, 1990), dont l’action se déroule surtout en Chine. « Julius » a été capable de reproduire bâtiments, véhicules, trains, bateaux, de la Chine des années 1930, avec le talent d’un maître avéré. </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">« Julius » devient une figure du quartier, fréquentant principalement le salon d’un glacier à barbe blonde, devenu témoin de Jéhovah, un des rares Belges à exercer ce métier artisanal dans le quartier car c’est l’apanage des Italiens. Il faut dire que « Julius » était un solide amateur de sucreries. Une boulimie insatiable ! Qui lui avait fait prendre des dizaines de kilos depuis notre première rencontre. Si je me contentais d’un café ou de deux boules à la vanille chez le glacier « jéhoviste », « Julius », invariablement, absorbait une plantureuse « coupe américaine », soit neuf boules de neuf parfums différents ! Et il n’était pas rare qu’il traversait la chaussée pour s’acheter un grand gâteau à la pâtisserie « Deneubourg-Baudet » qu’il allait dévorer tout entier en cachette dans sa caverne ! </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Après la parution des <em>Trois cercles de l’épouvante,</em> « Julius » quitte le quartier pour retourner à Etterbeek, à un jet de pierre de la station de métro Thiéffry. Nous nous rencontrons alors dans un café situé en un endroit hautement stratégique : en face, tout à la fois, d’un grand magasin de maquettes (Tamiya et autres), baptisé le « 16<sup>ème</sup> Escadron », et de la grande librairie de l’Escadron, spécialisée en livres d’histoire, d’histoire militaire et en opuscules sur tous les matériels existants et ayant existé, le tout en sept ou huit langues (polonais et russe compris). « Julius » et Vanderhaeghe sont évidemment des clients assidus de cette librairie, dont je deviendrai aussi un client fidèle, bien que moins fréquent. Et Vanderhaeghe se fournit en maquettes au « 16<sup>ème</sup> », pour donner aux albums la plus grande exactitude possible.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5573192" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/1056020254.jpg" alt="PZ-ecosse.jpg" /></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">« Julius » était tout seul dans son studio. Il n’avait pas une équipe d’adjoints autour de lui, comme Hergé ou Martin. C’est là qu’il faut saluer, humblement, sa puissance d’artiste : il faisait tout, absolument tout. Chaque détail des albums a été créé de sa main propre : on imagine le boulot, le temps investi, pour réaliser des planches comme celle de la page 21, dans <em>Le royaume introuvable,</em> où Harry Dickson va rencontrer son ennemi Georgette Cuvelier, sur la passerelle face au Quai de Valmy à Paris. Il faudra attendre le neuvième album, <em>Les gardiens du gouffre,</em> pour que Philippe Chapelle vienne apporter son excellente contribution, avant de prendre le relais de « Julius », dont la vue se troublait dangereusement à cause de la progression insidieuse de son diabète (rançon cruelle des « coupes américaines » et des gâteaux de Deneubourg-Baudet !). Dans cet album réalisé en duo, en trio avec Vanderhaeghe, il faut admirer une planche, celle où l’hydravion d’Harry Dickson survole la cité inca de Machu Picchu puis « une vallée encaissée de l’altiplano ». </span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5573193" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/1393023904.jpg" alt="PZ-cosaques.jpg" /></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Les conversations qui se déroulaient au café en face de la librairie de l’Escadron et du « 16<sup>ème</sup> Escadron » tournaient autour de la vie politique du royaume, de l’Europe et du monde, de l’évocation des amis actuels, anciens ou disparus mais je retiendrai surtout celles qui touchaient à l’histoire de la bande dessinée, au rôle et à la fonction de ce 9<sup>ème</sup> art, aux rencontres dans cet univers que « Julius » faisait, notamment suite aux festivals de la bande dessinée à Angoulême, où il s’était rendu assez souvent.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"> « Julius » s’inscrivait, cela va sans dire, dans la tradition de la bande dessinée bruxelloise dite de la « ligne claire », inaugurée en son temps par Hergé. A cette ligne claire, il fallait ajouter un hyper-réalisme dans les décors. Aucun objet, bâtiment, véhicule ne pouvait être fictif, inventé au pied levé, et surtout anachronique. Comme j’avais pu le constater lors de ma visite de sa cave après notre première rencontre, chaque planche des aventures d’Harry Dickson est inspirée d’une photo d’époque, chaque véhicule ou aéronef est dessiné d’après maquette ou photo ou planche-profil : j’avais même un jour été avec Vanderhaeghe glaner dans une librairie de la Chaussée d’Alsemberg des ouvrages de photographies sur des villes européennes, Moscou, Saint-Pétersbourg et Istanbul, si je me souviens bien. Les scènes chinoises dans <em>Les trois cercles de l’épouvante</em> attestent tout particulièrement de cette infinie minutie, de ce souci maniaque de la documentation. Jacques Martin tentait toujours de faire de même pour l’antiquité. Par ailleurs, ses excellents albums sur les costumes de l’antiquité, sur les villes des mondes grec et romain, dans la collection « les voyages d’Alix », puis du moyen-âge avec « les voyages de Jhen » et de l’époque contemporaine avec les « voyages de Lefranc », constituent un travail parallèle et utile, une poursuite de l’œuvre du maître discret tout à la fois de Goscinny pour Astérix et de Martin pour Alix, je veux parler de Jérôme Carcopino, auteur célèbre auprès des latinistes pour sa <em>Vie quotidienne à Rome à l’apogée de l’Empire</em>. « Julius » m’expliquait qu’il devait sa formation de dessinateur à Jacques Martin, à qui il vouait une profonde reconnaissance : c’était l’inventeur d’Alix, Lefranc et Jhen (Xan) qui lui avait prodigué les conseils qui comptent. « Julius » me disait assez souvent qu’il avait envie de réaliser des albums historiques, des récits de bataille comme Gettysburg ou surtout Lépante car il était fasciné par le rôle des galéasses vénitiennes dans cet affrontement naval du 16<sup>ème</sup> siècle. Il m’avait réitéré ce désir juste après que j’eus rédigé un long essai sur cette bataille et ses préliminaires récapitulant toute la confrontation euro-turque depuis le choc Manzikert en 1071, qui avait ébranlé dangereusement l’Empire byzantin. Dans les pages des derniers numéros de l’<em>Europe Magazine</em> d’Emile Lecerf, « Julius » avait commencé à croquer des épisodes de l’histoire, avec le désir (jamais réalisé) de renouer avec une tradition du journal de <em>Spirou :</em> les pages didactiques et historiques de l’Oncle Paul : cette chronique s’était étalée de 1951 aux années 1970. L’Oncle Paul a ainsi raconté plus d’un millier d’histoires à ses jeunes lecteurs (dont nous fumes tous, bien entendu). « Julius » avait la culture historique requise pour reprendre une chronique de ce genre.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5573194" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/28649027.jpg" alt="PZ-Istanbul.jpg" /></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Pour « Julius », qui s’avérait véritable théoricien de sa profession dans les conversations qu’il tenait à Etterbeek ou ailleurs, à Saint-Gilles ou à Forest, la fonction du dessinateur de bandes dessinées était de reprendre la tradition des illustrateurs, métier qui avait progressivement disparu avec l’invention, la généralisation et le perfectionnement de la photographie. Il évoquait les pages de <em>L’Illustration,</em> célèbre publication française, qui avait encore recours, avant 1940, à de géniaux illustrateurs pour compenser le manque de photographies. Malheureusement, jamais il ne couchera sa vision du métier sur le papier et jamais il ne donnera le long entretien qu’il s’était promis de me donner. J’essaie ici, vaille que vaille, de reconstituer le fil de sa pensée en la matière. Discret, « Julius » ne révélait rien de compromettant, de désagréable ou de grotesque sur les collègues qu’il rencontrait à Angoulême ou à d’autres festivals. Simplement, il évoquait sa rencontre avec la coloriste d’Hergé, France Ferrari, décédée en 2005, dont il avait recueilli les confidences, peu amènes à l’égard de l’héritière Fanny Vlamynck. « Julius » refusait de révéler ces propos car il estimait que les diverses polémiques contre le nouveau couple Vlamynck/Rodwell de l’entreprise « Moulinsart » et du Musée Hergé n’étaient pas toujours de mise et que son projet de conserver la pureté de l’héritage hergéen, de le soustraire à tous mauvais pastiches ou à toute exploitation de piètre qualité était juste. Il n’y avait donc pas lieu d’ajouter une louche, pensaient « Julius » et Vanderhaeghe. On déplorera simplement que cette vigilance est quelquefois excessive, surtout contre des initiatives qui ont, elles aussi, le souci de maintenir un « hergéisme pur » : je pense aux Amis d’Hergé et au sculpteur Aroutcheff. Le hergéisme pur (où le mot « pur » n’est pas innocent ici !) est incompatible avec la mentalité marchande anglo-saxonne : c’est comme si Rastapopoulos avait emménagé à Moulinsart ! Impensable !</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5573195" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/2236867136.jpg" alt="PZ-anvers.jpg" /></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">« Julius » se foutait royalement des conventions sociales de l’Etat-Providence. Travaillant lentement, non par paresse comme pourraient le dire de méchantes langues, mais parce qu’il bossait seul, tout seul ; il ne gagnait guère sa croûte, les albums ne paraissant pas à intervalles suffisamment rapides. Jamais, il n’a payé un sou à une caisse de sécurité sociale, une de ces pompes à fric qui bouffent nos hé
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.html“Des bulles et des ailes. L’univers de Jean-Michel Charlier”tag:euro-synergies.hautetfort.com,2017-02-19:59127192017-02-19T14:09:13+01:002017-02-19T14:09:13+01:00 “Des bulles et des ailes. L’univers de Jean-Michel Charlier”...
<div class="section section-post-header"><div class="section_wrapper clearfix"><div class="column one post-header"><div class="title_wrapper"><p style="text-align: center;"><img id="media-5569416" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/3497403216.jpg" alt="lieutenant_blueberry_by_timswit-d4tds95.jpg" /></p><h1 class="entry-title"><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>“Des bulles et des ailes. L’univers de Jean-Michel Charlier”</strong></span></h1><div class="post-meta clearfix"><div class="author-date"><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span class="vcard author post-author" style="color: #999999;"><span class="label">Publié par</span> <span class="fn"><a style="color: #999999;" href="http://radiomz.org/author/jlr_rmz/">Jean-Louis Roumégas</a></span> </span></strong></span></div></div></div></div></div></div><div class="post-wrapper-content"><div class="section mcb-section "><div class="section_wrapper mcb-section-inner"><div class="wrap mcb-wrap one valign-top clearfix"><div class="mcb-wrap-inner"><div class="column mcb-column three-fifth column_content "><div class="the_content"><div class="the_content_wrapper"><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Ce soir, Méridien Zéro vous propose un aperçu de l’oeuvre et de la vie de Jean-Michel Charlier, scénariste prolixe de la BD francophone et “père” de héros bien connus tels que Buck Danny, Tanguy et Laverdure ou encore Blueberry. Pour l’évoquer, PGL reçoit Francis Bergeron, avec la complicité d’Arnaud Naudin. L’émission est disponible en podcast ainsi que sur RBN et Kebeka Liberata.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5569417" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/2480795395.jpg" alt="buck-1020x500.jpg" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">A la technique, JLR en ce jour anniversaire de la mort d’Ernst Jünger le 17 février 1998.</span></strong></p><p><span style="font-size: 18pt; color: #99cc00;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><span style="color: #999999;">Pour écouter: </span></span></strong></span></p><p><span style="color: #99cc00;"><strong><span style="font-size: 18pt; font-family: Arial, sans-serif; background: white;"><a style="color: #99cc00;" href="http://radiomz.org/emission-n299-des-bulles-et-des-ailes-lunivers-de-jean-michel-charlier/">http://radiomz.org/emission-n299-des-bulles-et-des-ailes-lunivers-de-jean-michel-charlier/</a></span></strong></span></p><p><img id="media-5569415" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/2582502816.jpg" alt="Meridienne-299.jpg" /></p></div></div></div></div></div></div></div></div>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlRenaud Nattiez aux Amis de Hergé 2016tag:euro-synergies.hautetfort.com,2017-01-09:58968132017-01-09T19:35:19+01:002017-01-09T19:35:19+01:00 Renaud Nattiez aux Amis de Hergé 2016...
<div id="watch-header" class="yt-card yt-card-has-padding"><div id="watch7-headline" class="clearfix"><div id="watch-headline-title"><h1 class="watch-title-container"> </h1><p style="text-align: center;"><img id="media-5542442" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/3371369484.jpg" alt="tintinCOUVsite-1.jpg" /></p><h1 class="watch-title-container"><span id="eow-title" class="watch-title" dir="ltr" style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;" title="Renaud Nattiez aux Amis de Hergé 2016">Renaud Nattiez aux Amis de Hergé 2016</span></h1></div></div><div id="watch7-user-header" class=" spf-link "><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><a class="yt-user-photo yt-uix-sessionlink g-hovercard spf-link " href="https://www.youtube.com/user/vincerix2008" data-sessionlink="itct=CDAQ4TkiEwiHv7a_2LXRAhVRqFUKHb39DRso-B0" data-ytid="UCqlOYdj3WEP9HeYiFD1WjcA"><span class="video-thumb yt-thumb yt-thumb-48 g-hovercard" data-ytid="UCqlOYdj3WEP9HeYiFD1WjcA"><span class="yt-thumb-square"><span class="yt-thumb-clip"><img src="https://yt3.ggpht.com/-WppC-nkMpZ4/AAAAAAAAAAI/AAAAAAAAAAA/b9KC3W0lHrE/s88-c-k-no-mo-rj-c0xffffff/photo.jpg" alt="Vincent Rixhon" width="48" height="48" data-ytimg="1" /> </span></span></span></a></span><div class="yt-user-info"><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #999999;"><a class="g-hovercard yt-uix-sessionlink spf-link " style="color: #999999;" href="https://www.youtube.com/channel/UCqlOYdj3WEP9HeYiFD1WjcA" data-sessionlink="itct=CDAQ4TkiEwiHv7a_2LXRAhVRqFUKHb39DRso-B0" data-ytid="UCqlOYdj3WEP9HeYiFD1WjcA">Vincent Rixhon</a></span></div></div></div><div id="action-panel-details" class="action-panel-content yt-uix-expander yt-card yt-card-has-padding" tabindex="0"><div id="watch-description" class="yt-uix-button-panel"><div id="watch-description-content"><div id="watch-description-clip"><div id="watch-description-text" class=""><p id="eow-description" class=""><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Renaud Nattiez est né entre Paris et la Belgique, pendant la gestation d'<em>On a marché sur la Lune.</em> Ancien élève de l'ENA et Docteur en économie, il est aujourd'hui inspecteur général de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche. Dans ce document, il nous parle de son livre, sorti aux édition "Les Impressions Nouvelles", de son livre intitulé "Le Mystère Tintin - Les raisons d'un succès universel".</span></strong></p><p class=""><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/khWjPq7GHl0" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p></div></div></div></div></div>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlJames Ensortag:euro-synergies.hautetfort.com,2017-01-07:58960262017-01-07T19:54:23+01:002017-01-07T19:54:23+01:00 JAMES ENSOR Il pittore belga che con la sua arte amava dissacrare...
<p style="text-align: center;"><img id="media-5540814" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/1937142481.jpg" alt="Ensor1.jpg" /></p><h1><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>JAMES ENSOR</strong></span></h1><div class="riassunto"><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Il pittore belga che con la sua arte amava dissacrare il mondo</strong></span></div><div class="aut"> </div><div class="postcontent"><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">di Enrico Nadai</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Ex: http://lintellettualedissidente.it </span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5540817" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/3010167969.jpg" alt="ensor7.jpg" />Anarchico, satirico e assolutamente incompreso, almeno fino al 1929 quando Re Alberto I scelse di nominarlo barone; da quel momento James Ensor, che aveva sempre fomentato critiche asprissime nei confronti della borghesia attraverso i suoi dipinti, decise di ritirare tutte le copie de <em>“L’alimentazione dottrinaria”(1889)</em>, un’acquaforte su carta giapponese che rappresenta tutta la malsana pidocchieria dei potenti (il re e i suoi ministri) nell’atto di defecare sui sudditi (la massa) che nel frattempo accolgono l’offesa spalancando le fauci, pronte ad ospitare gli escrementi. Un ritratto ruvidissimo della società belga di fine Ottocento che vedeva sul trono Re Leopoldo II. Ma Ensor – che da socialista umanitario passò a coltivare posizioni di totale anarchismo – aveva ben compreso che gli uomini dovevano venir tutti malmenati a colpi di pennello, eccetto rari casi. Tra questi i possibili superstiti potevano essere gli artisti, ma per raggiungere un siffatto ambiziosissimo traguardo non bastava soltanto impugnare la tavolozza e il pennello, bensì <em>“… essere ribelli alle comunioni! Per essere artisti bisogna vivere nascosti…”</em>; ed è sicuro che Ensor non rinunciò a vivere in solitudine compiendo una crivellatura di tutte le sue frequentazioni, tanto che quando un giornalista francese volle visitarlo nella sua dimora con degli amici parigini, dovette subire nientemeno che un rifiuto da parte del servitore Auguste, fedelissimo al padrone, il quale comunicò ai visitatori l’impossibilità di incontrare il maestro, dicendo loro: “Impossibile, sta facendo i suoi bisogni”. Ensor non era certo uno studente modello, anzi, seguiva solamente la sua indole di <em>pictor</em>, non compresa dall’ambiente casalingo in cui viveva – influenzato da una preponderante presenza femminile – se non dal padre, un ricco borghese di origini inglesi considerato da tutti i cittadini di Ostenda (la città natale dell’artista) come un buonannulla: quest’ultimo finirà infatti corrodendo sé medesimo nell’alcol e favorendo cospicuamente il generale schernimento nei suoi confronti. La madre, invece, gestiva un negozio dove Ensor era solito recarsi fin da giovane per fornire aiuto o anche più semplicemente per acuire la sua sensibilità artistica attraverso l’osservazione degli oggetti in vendita. Malgrado questi vaghi accenni d’affetto, la situazione familiare del pittore restò sempre molto arida e lontana dal concedergli la forza d’animo di prendere le distanze dalla sua parentela. Da ciò emerge anche il rapporto ambivalente di Ensor con le donne: <em>“Ah, la donna e la sua maschera di carne, di carne viva diventata per davvero maschera di cartone…</em>”. Sempre la madre, per altro, non voleva che il figlio dipingesse dei nudi femminili attingendo direttamente da modelli in carne e ossa. Nell’evoluzione pittorica di questo autore si assiste ad una fase iniziale composta da vedute paesaggistiche ispirate all’impressionismo e ritratti realistici, come quello in cui mischia narcisisticamente la sua identità con quella dell’artista fiammingo del periodo barocco Pieter Paul Rubens: otterrà in tal caso un dipinto austero ed enigmatico, ma anche faceto per via del cappello di paglia corredato di fiorellini con differenti cromie <em>(“Ensor con il cappello fiorito” 1883-1888)</em>. Giunse poco più tardi il periodo maggiormente produttivo per Ensor, quello collocabile tra il 1885 e il 1895, anni in cui si avvicinò brevemente al gruppo avanguardistico de “I Venti”, che proponeva un’educazione culturale spaziante dalle arti visive, alla musica, alla poesia. Proprio in questo decennio l’utilizzo delle maschere rappresentò la vera svolta dell’arte ensoriana, seppur non di quelle africane che appassioneranno diversi altri artisti nel corso di tutto il Novecento. Di queste ultime ebbe a dire: <em>“Condanno senza remissione la maschera cresciuta male degli inferni d’Africa… Al diavolo i tratti e le attrazioni facili, e il vecchio gioco del feticcio negroide o gorillato”. </em>Venerò piuttosto le maschere capaci di evocare atmosfere carnevalesche come quelle respirabili tutt’oggi al Carnevale di Binche, in Belgio, dove una moltitudine di Gilles compiono la loro sfilata tra le profusioni dionisiache della folla. E infatti lo stesso Ensor scrisse: <em>“Bisogna essere degni dell’Arte di casa nostra, arte sana senza paura né rimproveri. Abbasso i leopardi di contrabbando! Forza ai nostri gilles e ai nostri leoni!”</em></span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5540820" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/3922575351.jpg" alt="Ensor-detail1-700.jpg" /></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">A proposito di maschere, non può sfuggire l’opera monumentale dal titolo <em>“L’entrata di Cristo a Bruxelles” (1889)</em>, capolavoro eloquente, uno dei tanti dipinti in cui Ensor, pur definendosi ateo, identifica la figura di Gesù Cristo come suo <em>alter ego. </em>Sempre rasentando la blasfemia, nel <em>“Calvario” (1886 ) </em>il critico d’arte Edouard Fétis infligge al Cristo/Ensor crocefisso un colpo di lancia sul costato. Questi capolavori sono testimonianze di una personalità per nulla convenzionale ed anche piuttosto arrogante nel porsi con toni critici verso la società, ma capace di rivendicare una propria autonomia intellettuale. Senza troppe pretese interpretative, si può affermare che l’inquietudine di Ensor sta, citando Gustave Le Bon che nel 1895 scriveva la <em>“Psicologia delle folle”</em>, <em>“nell’anima collettiva”</em> dove <em>“le attitudini intellettuali degli uomini e, di conseguenza, le loro individualità, vengono annullate”. </em>Nemmeno Cristo sarebbe capace di salvarsi dalla farsa arlecchinesca, secondo l’artista. L’opera de <em>L’entrata di Cristo </em>sarà esposta solo nel 1929, quarantuno anni dopo il suo definitivo compimento. La gloria giunta solo tardivamente, porterà a consacrarlo con dei funerali di Stato a cui partecipò tutto il paese, anche se già nel 1942 una radio belga aveva erroneamente annunciato la sua morte: lui che da quest’ultima era stato ossessionato per tutto il corso della sua esistenza, tanto da aver forgiato nella maniera più macabra possibile questo inevitabile fardello.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Ensor stesso del restoa veva affermato che avrebbe “anticipato tutte le tendenze moderne”! Nelle <em>“Strane maschere”(1892), </em>infatti, quella sorta di ridicolo pagliaccio al centro del dipinto è così mirabilmente simile a quell’altro clown, quello famosissimo… Ronald McDonald. Che sia una casualità?</span></strong></p></div>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlKuifje en Hergé in Parijstag:euro-synergies.hautetfort.com,2016-10-01:58546852016-10-01T00:10:00+02:002016-10-01T00:10:00+02:00 Kuifje en Hergé in Parijs door Guido Lauwaert Ex:...
<div><p style="text-align: center;"><img id="media-5467871" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/4065959297.jpg" alt="Grand-Palais-Herge-2016.jpg" /></p><h1 class="custom-title"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black,sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Kuifje en Hergé in Parijs</strong></span></h1></div><div id="article-nodeview"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">door Guido Lauwaert</span></strong></span></div><div><span style="font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><span style="font-size: 18pt;">Ex: http://www.doorbraak.be</span> </span></strong></span><br /><p><span style="font-size: 14pt; color: #99cc00;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Samengenomen vormen de albums, zoals het oeuvre van elke schrijver, een autobiografie</span></strong></span></p></div><div class="article_content"><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">In het <em>Grand Palais</em> in Parijs loopt momenteel een expositie over Kuifje en zijn geestelijke vader Hergé, Georges Remi, van huis uit Franstalig. De strips en album verschenen eerst in het Frans en dan pas in het Nederlands en vele andere talen.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">De expo toont zijn werk en scheert langs zijn karakter en persoonlijkheid en de pers bracht verslag over de opening, zo lyrisch dat het leek of Hitler hoogstpersoonlijk Stalin aan de trekhaak van zijn Mercedes-berline door de Berlijnse straten sleurde. Weinig aandacht echter voor de geestelijke evolutie van Georges Remi. Die is nochtans duidelijk zichtbaar in zijn strips.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Hergé [1907-1983] had een ongelooflijk saaie jeugd. Hij groeide op in de Brusselse randgemeente Etterbeek, indertijd nog zo netjes dat de dufheid als grondvocht uit de muren stonk. Zijn opvoeding was van een katholicisme om gek van te worden, en als blinde volgeling tekent hij zijn afkeer voor het communisme in zijn eerste strip, <em>Kuifje in het land van de Sovjets</em>. De strip verscheen eerst als feuilleton en daarna als album in 1930.*</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5467872" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/1746618564.jpg" alt="coverGrandpalais.jpg" /></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">In wezen was het een propagandamiddel, verpakt als mooi verhaal, om bij de burgerij het angstgevoel voor het communisme aan te wakkeren. Dat lukte en Hergé, in al zijn naïviteit, ging op dezelfde lijn door met zijn tweede strip uit 1931, <em>Kuifje in Congo</em>. De Afrikanen waren het slachtoffer van Hergé’s pogingen om karikaturen te tekenen. Toen de strip als album verscheen, gebeurde dat met een stunt. Kuifje, gespeeld door een acteur arriveerde per trein in Brussel, vergezeld van tien Afrikanen in broussepakjes en gekooide wilde dieren, die van een circus waren gehuurd. Toen het spektakel in Luik werd herhaald ontstond er bijna een volksopstand. Later schaamde Hergé zich diep voor deze stunt én strip. Niet dat hij zich schuldig voelde om de kwaliteit van de tekeningen, ‘maar het grootschalig afslachten van de Afrikaanse fauna,’ zoals Harry Thompson in <em>Kuifje, een dubbelbiografie</em> [1991]** schreef, ‘stootte hem tegen de borst. Hij werd een fervent tegenstander van de jacht.’</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Het eerste album waarin Hergé zich verzette tegen de opinie waarin mensen van eender welk ras worden beschouwd als ondermensen en ongedierte, is <em>De Sigaren van de Farao</em>. Kuifje raakt bevriend met een kudde olifanten, leert hun taal spreken en leeft in hun midden. De morele evolutie van Hergé groeide al in de tweede strip, <em>Kuifje in Amerika</em> [1932], dat eigenlijk <em>Kuifje en de Indianen</em> had moeten heten. Maar Hergé stond nog niet sterk genoeg in zijn schoenen om op te tornen tegen zijn promotor, abbé Norbert Wallez. Door hem heeft Hergé de Indianen naar het tweede plan verdrongen, om zich te focussen op de strijd van de Amerikaanse overheid tegen de maffia. Pas in de vijfde strip, <em>De blauwe Lotus</em>, daterend van 1936, wist Hergé zich los te maken uit de greep van Wallez. Dit album vormt één geheel met <em>De sigaren van de Farao</em> [1934] en toont een ommekeer die zich het sterkst uit in de vaart en stijl, humor en spanning. De veranderingen waren nog oppervlakkig – gericht op tienjarigen – en pas in <em>De blauwe Lotus</em> beginnen ze op te vallen voor de oudere en volwassen lezer.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Worden de Chinezen in de eerste strip nog getypeerd als gele primitieven, die er bij de minste weerstand jankend vandoor gaan, in de vijfde strip toont Hergé een grote betrokkenheid met de politieke toestand van China. De Japanse invasie en het terreurbewind, dat toen nog steeds woedde, zit niet eens diep verborgen in de filosofische aard van de strip. Hergé is volwassen geworden en wordt een vredesapostel, mede dankzij een student aan de kunstacademie van Brussel, Chang Chon Ren. Al zullen er nog enkele strips moeten volgen om de ethische omslag van Hergé even helder te maken als het water van Lake Tahoe.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">De albums, van <em>Het gebroken </em>Oor [1937] tot en met <em>De Zonnetempel</em> [1946], worden nu eigenlijk thrillers. Toegegeven, in <em>Het gebroken oor</em>, <em>De zwarte Rotsen</em> [1938] en <em>De Scepter van Ottokar</em> [1939] zit wat antinazisme, maar Hergé blijft bevriend met de Waalse fascist Leon Degrelle, leider van Rex. Maar dat blijft binnenskamers, want het lucratieve zet hem aan tot voorzichtigheid. De verhalen zijn bovendien ingewikkeld, hij springt even slordig om met <em>facts and figures </em>als Dashiell Hammett in <em>The Maltese Falcon </em>van 1930. </span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"> Een andere slordigheid is de ‘geniale’ vondst van Hergé in <em>De Zonnetempel</em>. Aan het eind, schrijft Harry Thompson in zijn dubbelbiografie, komt Kuifje op het idee om gebruik te maken van de zonsverduistering waarover hij in de krant gelezen heeft. Hij redt het leven van Haddock en Zonnebloem en dat van zichzelf door op het <em>moment suprême</em> de zon opdracht te geven te verdwijnen. De Indianen zijn doodsbenauwd en weten niet wat hun overkomt. Als zonneaanbidders zouden de Inca’s in werkelijkheid alles geweten hebben over een mogelijke zonsverduistering. Deze onzorgvuldigheid hinderde Hergé, maar hij heeft er nooit wat aan gedaan, en de tweeledige reden hiervoor is te vinden in de volgende alinea.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Eén: kort na het begin van WO II raakte Hergé bevriend met Leopold III. Samen brachten zij al vissend en wandelend bijna dagelijks uren met elkaar door. Van elk album kreeg de koning – en later ook Boudewijn – een gesigneerd luxe-exemplaar. De vriendschap met de domste koning van België, de gestes en zijn Rex-verleden werden hem kwalijk genomen na de bevrijding. Op een haar na ontsnapte hij aan een veroordeling wegens collaboratie. </span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"> Twee: tijdens het maken van de strips die net vóór en tijdens WO II verschenen, kreeg Hergé te maken met een opstand in eigen rangen. Edgar P. Jacobs, de man van <em>Blake en Mortimer,</em> eiste dat zijn naam naast die van Hergé verscheen. Tenslotte verzorgde hij de decors, leverde grappen en schreef mee aan het plot. Hergé weigerde. Bob De Moor was de man van de details, wat hij voor het eerst bewees met <em>De zwarte Rotsen</em>. Voor de ‘verbeterde’ versie ervan reisde hij naar Engeland en maakte schetsen van de krijtrotsen, het huis van Dr. Müller, het station van Bishop’s Stortford. Hij reisde door naar het dorp Castlebay op het eiland Barra en naar Lochranza Castle op het eiland Arran. Vervolgens ging hij naar Edinburgh, om er een uniform van de Schotse politie te lenen. Ook hij vroeg een plaats, weliswaar niet op de kaft, maar wel in de colofon. Opnieuw weigerde Hergé. Hij wilde de opbrengst noch de eer met iemand anders delen. Kwam nog bij dat de eindredacteur en de uitgever van het weekblad <em>Kuifje</em> hem voortdurend de deadline onder de neus duwden. Hij kon het tempo niet meer aan. Hij wilde dit zelf bepalen, wat uiteindelijk leidde tot de stichting van Studio Hergé. Eindelijk was hij vrij. Hij zou helaas algauw ondervinden dat dit niet zo was.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5467873" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/1500209135.jpg" alt="hergéalbums.jpg" /></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Het enige goede wat de groeiende spanning heeft opgeleverd, is de verschijning van nieuwe figuren. Er ontstaat een Kuifje-familie en -vriendenkring, met als voornaamste personages kapitein Haddock en professor Zonnebloem. Een bijkomende reden voor de creatie van de Kuifje-familie, als tegenhanger van de oplopende ruzies, is dat Hergé zich gaat ergeren aan Kuifje, tot hij zelfs een afkeer krijgt van zijn boyscout en diens poedel. Hij houdt dat echter voor zich, op paar intimi na, al komt de walg voor het eerst naar buiten met een open brief aan Kuifje, die hij voorleest op 21 juni 1964 in het Franse [niet Belgische!] radioprogramma <em>Inter Variétés</em>, en waarvan het meest betekenisvolle deel als volgt luidt: </span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"> ‘Perfect… als iemand dat is, dan ben jij het wel, Kuifje. Ik zou daar erg blij moeten mee zijn, maar hoe komt het dat ik toch een beetje teleurgesteld ben? Ik had al mijn hoop op kapitein Haddock gevestigd. Doordat jullie zo veel tijd met elkaar doorbrachten kon hij zijn drankprobleem tot redelijke proporties terugschroeven en ik had gehoopt dat jij ook wel wat van zijn gewoonten zou overnemen. Maar jij nam geen enkele zwakheid van hem over.’</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">De interne ruzies, samen met een midlifecrisis en een uitgeblust huwelijk, zorgen ervoor dat hij last krijgt van zware depressies. Het werd hem allemaal wit voor de ogen en op 19 juni 1947 verdween hij spoorloos. Twee maanden later duikt hij weer op en begint hij aan wat zijn beroemdste strip in twee delen zal worden, <em>Raket naar de Maan</em> en <em>Mannen op de Maan</em>. Het succes hebben beide delen te danken aan de flinke dosis humor en aan het feit dat kapitein Haddock de hoofdrol speelt. Tot op de laatste pagina.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"> Maar ‘Kuifje’ was echte business geworden. Hergé werd rijk en hijzelf een wereldster. De beroemdheid bleef echter een blok aan het been, wat het aantal depressies maar deed toenemen. Het meeste werk voor <em>Mannen op de Maan</em> gebeurt dan ook door zijn trouwe tekenaar Bob De Moor. Het eerste deel verschijnt in 1953, het tweede deel in 1954. Daarna besluit hij het geweer van schouder te veranderen.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Van <em>De zaak Zonnebloem</em> [1956] tot twintig jaar later met <em>Kuifje en de Picaro’s</em> [1976], ruiken de strips eerder naar filmscenario’s dan naar het traditionele stripverhaal. Wat de verkoop deed stijgen, maar het werd een gewoonte: het succes hem deed vluchten. Voor de zoveelste maal naar wat hij beschouwt als het meest vredevolle en rustgevende land van Europa, Zwitserland. Het is niet toevallig dat het grootste deel van de actie in <em>De zaak Zonnebloem</em> zich in het land van de koeienbellen afspeelt. Langzaam wordt zichtbaar, ook voor de buitenwereld, dat alle strips samen een autobiografie zijn. Er zou echter nog één album volgen voordat zijn geestelijke toestand een dramatische wending neemt. Welbeschouwd is het een voorbode. In <em>Cokes in Voorraad</em> [1958] spelen alle figuren mee die Haddock het liefst uit de weg gaat. Niet alleen de opdringerige verzekeringsagent Serafijn Lampion, maar ook de ijdele sopraan Bianca Castafiore, het pestkind Abdallah, opperschurk Rastapopoulos, de corrupte generaal Alcazar, de superintrigant Dr. Müller, het gewetenloze politiehoofd Dawson… het lijkt wel een familiereünie.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Klap op de vuurpijl is dat Hergé een kast van een huis koopt, buiten Brussel maar gelegen op de route van menige wandel- en rallyclub. Wat hem in zulke mate ergerde, dat hij die afkeer weergeeft aan het slot van <em>Cokes in voorraad</em>, maar er tot zijn afgrijzen het tegenovergestelde effect mee bereikt. De clubs zagen het als een waardering voor hun interesse, en niet als een hint om uit zijn buurt weg te blijven. Hergé raakte bezeten van de gedachte dat hij noch thuis, noch op het werk veilig was voor opdringerige fans. </span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"> Hergé’s privéleven verslechterde. De afkeer voor zijn echtgenote was mede oorzaak van zijn verliefdheid op een nieuwe medewerkster, half zo oud als hij, Fanny Vlamynck. Maar het scoutsgevoel, samen met het katholiek gedachtengoed speelden hem hierbij parten. Verscheurd door schuldgevoelens kreeg Hergé weer last van verblindend witte nachtmerries. Hij consulteerde meerdere artsen, maar geen enkele bood een oplossing. Het leek erop dat Kuifje de enige was die aan dit probleem het hoofd kon bieden. En het probleem raakt opgelost… door <em>Kuifje in Tibet</em>, dat als album verscheen in 1960. Kuifje vertrekt naar Tibet om er zijn oude vriend, slachtoffer van een vliegtuigcrash in het Qingzang Plateau te redden. Iedereen verklaart dat er geen overlevende is, maar Kuifje heeft Chang om hulp horen roepen in zijn hoofd. Uiteindelijk blijkt hij gelijk te hebben en volgt er een happy end. Dit album refereert duidelijk naar de behoefte van Hergé om rust, wat inhoudt een verhaal zonder schurken, vuurwapens of geweld, en in een smetteloos decor.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">De rust blijkt echter van korte duur te zijn, zelfs nadat de scheiding is uitgesproken, hij gaat samenwonen met Fanny en trouwt met haar in 1977. De rust in de studio is weergekeerd en de witte nachtmerries zijn verdwenen. </span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"> Technisch gezien wordt <em>De Juwelen van Bianca Castafiore</em> [1963] beschouwd als Hergé’s meesterwerk. Dat mag zo zijn, maar nog sterker dan <em>Kuifje in Tibet,</em> zegt <em>De Juwelen van Bianca Castafiore</em> meer over de auteur dan welk album ook. De afkeer voor zijn fans neemt toe en hij trekt zich terug uit het openbare leven. Genoeg gereisd. Hij wilde thuisblijven bij Fanny en de buitenwereld zoveel mogelijk ontwijken. Naar het album toe vertaald: het gehele verhaal speelt zich af binnen het domein van kasteel Molensloot. Er wordt geen stap buiten de poort gezet en Haddock wordt het absolute hoofdpersonage. Opnieuw naar de werkelijkheid: alle voorvallen in het verhaal, op dat van de papegaai na, zijn werkelijk gebeurd. Hergé had zo de pest aan de onbetrouwbare klusjesman, dat hij niet eens de moeite nam zijn naam te veranderen. Meneer Bollemans heet in de Franstalige versie gewoon monsieur Boullu. Aardig weetje: toen de <em>Juwelen</em> uitkwam, kreeg Hergé telefoon van een vrouw uit de buurt die wilde weten hoe ze monsieur Boullu kon bereiken. Hij had een veranda voor haar gemaakt die kort na zijn vertrek was ingestort.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5467874" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/249622538.jpg" alt="warhol_-_portrait_dherge_-_1977_2.jpg" /></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Toen dit album eenmaal was verschenen verklaarde Hergé dat er geen Kuifje meer zou volgen. Dat hield hij vier jaar vol, maar zijn geesteskind achtervolgde hem, wat leidde tot een nieuwe strip die als album verscheen in 1968: <em>Vlucht 714</em>.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"> Hergé was in topvorm. Artistiek gezien is dit zijn grootste prestatie. Door het gebruik maken van airbrush-technieken geeft Hergé een extra dimensie aan zijn kleurenspectrum en dat vindt zijn oorzaak in de tussenperiode waarin hij, ver van Kuifje, schilderde en zich verdiepte in de beeldende kunst, en bevriend raakte met figuren als Roy Lichtenstein en Andy Warhol, die trouwens een schilderij, annex zeefdruk, van hem zal maken. Bovendien bereikt de filmtechniek bij Hergé een hoogtepunt. Hij maakt meer dan ooit gebruik van de long shot en de close-up, waardoor het verhaal meer vaart krijgt en de karakters meer uitgediept worden. Het is duidelijk dat hij intens aan de strip heeft gewerkt, maar dat vroeg om moeilijkheden. Toen de strip klaar was, bekende hij aan een studiomedewerker, Michael Turner: ‘Ik moet niets meer van Kuifje hebben. Ik kan hem niet meer zíen!’ Toch zal er nog een album verschijnen, haast tien jaar later, <em>Kuifje en de Picaro’s</em> [1976].</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Het eerste dat iedereen opviel was Kuifje’s outfit. In plaats van een pofbroek, draagt Kuifje een spijkerbroek. Voor de meerderheid van de fans stortte de wereld in. Hij rijdt bovendien met een brommer en had een Ban de Bom-teken op zijn helm. Kennelijk had Hergé alleen nog maar plezier in zijn werk als hij kon stoeien naar hartenlust en zijn personages vaak belachelijk maken. Zelfs de integere Nestor, van alle zonden vrij, speelt luistervink en zit stiekem aan de fles van kapitein Haddock. Zonnebloem is verstrooider ooit, hij zit met zijn badjas in zijn bad. Al met al is <em>Kuifje en de Picaro’s</em> een mat verhaal en slaat de vonk niet over bij de lezers. Maar ook bij Hergé, geholpen door zijn trouwe secondant Bob De Moor, is dat het geval. Aan het eind van het verhaal zegt Haddock: ‘Nou! Ik zal blij zijn als ik weer thuis zit, op Molensloot.’ De anders zo actieve Kuifje zegt: ‘Ik ook, kapitein.’ Tegen Bob De Moor zegt hij, eenmaal het album in de rekken ligt: ‘J’ai raconté tout.’ S
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlL’inclassable Christian Dutoit nous a quittéstag:euro-synergies.hautetfort.com,2016-06-24:58189142016-06-24T16:40:17+02:002016-06-24T16:40:17+02:00 Robert Steuckers : L’inclassable Christian Dutoit nous a...
<p style="text-align: center;"><img id="media-5402157" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/1440020098.jpg" alt="dutoitAj0qx.jpg" /></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Robert Steuckers :</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black,sans-serif; color: #cc99ff;"><strong>L’inclassable Christian Dutoit nous a quittés</strong></span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">La Flandre orpheline de son esprit le plus transversal</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">J’ai dû apercevoir Christian Dutoit pour la première fois en 1975, quand il fréquentait un estaminet de Louvain. Il était, je l’apprendrai plus tard, étudiant en histoire à la KUL. J’étais en philologie germanique à l’UCL (les germanistes ayant été les derniers à quitter Leuven…). Dans mes souvenirs, je le revois devant la porte d’un bar très animé. Il avait fondé le groupe socialiste flamand <em>Arbeid</em> (= Travail), avec la ferme intention de coupler le combat identitaire flamand à la question sociale car une horreur hantait alors tous les esprits non conformistes : la répression sanglante des grèves des mineurs limbourgeois entre 1966 et 1970, où les soudards de la gendarmerie belge, complètement bourrés, avaient tiré sur des paroissiens qui sortaient de l’église (et n’étaient donc pas des grévistes violents) et avaient frappé à coups de crosse les convives d’un café du coin, y compris la propriétaire enceinte et déjà mère de six enfants. A l’époque, un comité Zwartberg (du nom de la cité minière) avait vu le jour sous la direction d’un ouvrier mineur, Segers, et dans le cadre de la Volksunie flamande (cf. <a style="color: #999999;" href="http://www.npdoc.be/Van-Overstraeten-Toon/Witboek-over-Zwartberg/witboek.htm">http://www.npdoc.be/Van-Overstraeten-Toon/Witboek-over-Zwartberg/witboek.htm</a> ). Le parti autonomiste flamand avait été le seul à accueillir ces mineurs désemparés : déjà les socialistes avaient trahi la classe ouvrière, trahi les mineurs, ceux qui affrontaient les pires conditions de travail dans les pays industrialisés. Segers, dans un discours prononcé à Bruxelles vers les années 1975-76, avait déclaré vouloir défendre l’autonomie énergétique du pays : j’étais un obscur petit étudiant au fond de la salle. J’ai retenu sa leçon. L’autonomie énergétique est une valeur à défendre, à tout prix, à tout moment, sans jamais fléchir. </span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5402160" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/3690922011.jpg" alt="ft-05.jpg" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">L’action initiale de l’étudiant Dutoit s’inscrivait donc tout logiquement dans le sillage du scandale déclenché par cette répression inique, où tous les mineurs avaient été tirés dans le dos, et de cette première tentative de coupler nationalisme autonomiste et question sociale. L’idée trottait aussi dans nos têtes, celles de notre tout petit groupe. En 1977, je rencontre à Kraainem Alain Derriks, alors étudiant en journalisme à l’ULB : lui aussi, dont les origines étaient liégeoises et arlonnaises, voulait allier wallingantisme et question sociale, celle-ci étant incontournable dans la réalité wallonne, comme l’avait démontré avec brio Henri Mordant, dans une célèbre émission de la RTB(F). Derriks voulait un wallingantisme parallèle au flamingantisme, où tous deux, en synergie, renouaient et défendaient l’identité profonde de leurs régions respectives, une identité qui ne pouvait en aucun cas se défaire de ses composantes sociales, ainsi que l’avait aussi suggéré un grand sculpteur comme Georges Wasterlain : l’idéal ouvrier catholique du Père Daens d’Alost, le combat malheureux des mineurs du Limbourg, du renardisme wallon, l’idéal de la littérature prolétarienne (Malva, Hubermont) devaient fusionner dans une synthèse sorélienne et effervescente pour sauver le pays d’un encroûtement délétère, avant même que l’on ne parle de néolibéralisme, de thatchérisme ou de reaganomics. En même temps, les mineurs, les <em>Kumpel</em> de la Ruhr levaient aussi le drapeau noir de la révolte contre l’égoïsme social et la fermeture des mines, leur univers cruel mais qu’ils aimaient parce qu’ils souffraient pour le faire vivre. Charleroi, Liège, Genk, Zwartberg et le <em>Kohlenpott</em> de Duisburg et d’Oberhausen connaissaient un misérable destin commun, celui du démantèlement de l’autonomie énergétique européenne sous les coups de la folie eurocratique. Les Lorrains et les Artésiens partageaient à coup sûr le même sort dans l’Hexagone. </span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5402163" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/1403464587.jpg" alt="mineur-de-fond.jpg" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">En 1979, se tiennent les premières élections européennes. Les partis politiques présentent leurs programmes sur la Grand’ Place de Bruxelles. Libéraux, socialistes et démocrates-chrétiens étalent leurs dépliants aux phrases insipides. Derriks et moi ne dissimulons pas notre mépris face à ces établis tout en stupidité, verbeux et cravatés. Seul le Sénateur Walter Luyten de la Volksunie présente une foison de documents sur le combat identitaire des peuples sans Etat, du Pays de Galles au Tyrol et de la Frise à la Galice. Ensuite, le stand distribue un programme, livre épais, où se distille une véritable alternative pour le pays : la question sociale y est couplée aux problèmes identitaires et le socialisme éthique de Henri De Man y est ressuscité, comme palliatif salvateur face à un socialisme matérialiste, grossier, électoraliste, en pleine dérive (et nous n’avions encore rien vu…). Ce copieux programme est un livre que j’ai toujours gardé à portée de la main : plus jamais une alternative aussi bien construite n’a été suggérée aux électeurs. Derriks et moi ne rencontrerons que brièvement les militants d’<em>Arbeid</em> (le groupe de Dutoit) lors d’un forum du 1 mai, sans doute en 1980, où ils tenaient un stand, aux côtés du PCB et de l’AMADA-PTB. Dutoit, c’est sûr, voulait créer un pont entre l’ethnisme communautaire de Luyten (proche de celui d’Alexandre Marc et de Yann Fouéré) et l’engagement social d’une gauche rassembleuse, solidaire au plan collectif, sensible aux questions identitaires. </span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5402165" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/4238930686.jpg" alt="NR20.jpg" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Pendant que nous rêvions de créer un pendant d’<em>Arbeid</em> pour les provinces romanes, Siegfried Bublies, à Coblence, voulait une synthèse similaire pour l’Allemagne. Le journal de la Volksunie des Sénateurs Walter Luyten et Willy Cuypers se nommait <em>Wij </em>(= Nous). Bublies nommera sa revue <em>Wir Selbst</em> (= Nous-mêmes), traduction du gaëlique irlandais <em>Sinn Fein, </em>clin d’œil au socialisme et syndicalisme celtisant de Connolly, le leader de la gauche irlandaise, fusillé après l’échec du soulèvement des Pâques sanglantes de Dublin en 1916 (sur <em>Wir Selbst</em> : <a style="color: #999999;" href="https://de.wikipedia.org/wiki/Wir_selbst">https://de.wikipedia.org/wiki/Wir_selbst</a> ). Je suis attiré par le projet de Bublies grâce à une publicité en troisième ou quatrième de couverture dans un numéro de <em>Junges Forum,</em> la revue de la « Deutsch-Europäische Studien-Gesellschaft » de Hambourg, dont j’étais le modeste correspondant à Bruxelles depuis un voyage d’études dans la ville hanséatique et à Lübeck, la cité de Thomas Mann, en mars 1979. <em>Junges</em> <em>Forum</em> paraissait sous la tendre houlette du regretté Heinz-Dieter Hansen, décédé fin 2015. Fondée en 1964, cette revue et cette association avaient voulu dégager les entreprises identitaires de la griffe de partis, où les querelles de personne s’accumulaient sans discontinuité. Sous l’impulsion de Lothar Penz, elle se voulait l’expression d’un humanisme organique et s’intéressait à l’écologie avec Ullrich Behrenz. Cette <em>Studien-Gesellschaft</em> a été un premier pas hors des carcans politiciens et des ronrons stériles mêlant un nationalisme rancuneux à des droitismes sans profondeur que Péguy, déjà, avait fustigés en démontrant que c’était là des « façons de parler », des « postures » aussi insignifiantes que celles de leurs adversaires. Le groupe de Hambourg avait un incontestable tropisme flamand : un quart des productions présentait des thèmes chers au plat pays de Brel. Cela s’explique par des raisons idiosyncratiques : Hansen, orphelin de guerre, vivant dans des immeubles à moitié détruits, sans plus le moindre confort, rescapé des terribles bombardements au phosphore par les forteresses volantes du Maréchal Harris, n’avait qu’une idée dans sa tête d’écolier : quitter ces ruines sinistres et partir à vélo vers des contrées plus vertes et plus agréables. Ces randonnées en bicyclette l’avaient amené en Flandre où, partout où il arrivait, affamé, famélique, on lui donnait des tartines au beurre et au chocolat du Congo. Mère Flandre avait conquis son cœur d’orphelin. Il ne l’oubliera jamais. </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Hansen, qui avait le nez fin en matières idéologiques et politiques, a tout de suite perçu que la volonté de Bublies était inébranlable et qu’il allait, par son zèle, inaugurer une ère nouvelle dans l’histoire des idées non conformistes, humanistes et organiques. Il a immédiatement fait de la publicité pour <em>Wir Selbst.</em> Le projet était alléchant. Quelques semaines plus tard, au pèlerinage de l’Yser, en déambulant dans la rue principale de Dixmude, je tombe sur un stand de <em>Wir Selbst,</em> tenu par Bublies ! J’achète tous les exemplaires disponibles, je m’abonne, je rentre avec Bublies et son ami, je les invite chez moi. Le lien était établi. Nous sommes d’accord : le mouvement identitaire ne peut plus s’embarrasser de ballasts inutiles, anachroniques, inacceptables sur les plans éthique et philosophique.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5402170" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/2235710566.jpg" alt="nelly m.jpg" />Bublies entre en contact avec Dutoit, sans doute, mais cela reste à vérifier, par l’intermédiaire d’un journaliste de <em>Die Welt,</em> Wilfried Dolderer, spécialiste des questions belgo-flamandes et néerlandaises dans la grande presse d’Outre-Rhin. La revue allemande échange des idées avec les productions de Dutoit, <em>Meervoud</em> (= Pluriel) et <em>De Wesp</em> (= La Guêpe). Un jour, Bublies et quelques-uns de ses camarades débarquent à Bruxelles pour assister à un congrès tenu en parallèle avec la Volksunie, dont la cheville ouvrière avait sans nul doute été Christian Dutoit. L’orateur principal était la Sénatrice Nelly Maes qui défendait l’idéologie de Mai 68, qu’elle estimait avoir été trahie dès le milieu des années 70 ; elle déplorait aussi que la société flamande était restée relativement imperméable, surtout goguenarde, au message des barricades de Paris et aux élucubrations de Daniel Cohn-Bendit, notamment dans les domaines que nous appelons aujourd’hui « sociétaux ». Inutile de dire que ce discours, prononcé sur un ton lancinant et monocorde, ne m’a pas convaincu : pour nous, depuis la terminale, il convenait certes d’éviter la chute de l’homme dans l’unidimensionnalité (Marcuse). Mais noyer cette unidimensionnalité dans les bigarrures du sociétal, sous prétexte de rendre l’éros à la civilisation, il y avait, pour moi, un (faux) pas à ne point franchir car, finalement, les bigarrures sont pur décorum et ne changent rien à la déréliction de l’homme dans la société postindustrielle. Elles dorent la pilule. Elles ne sont que placebo. Contrairement à ces rénovateurs de la Volksunie, nous avions lu les solides critiques soviétiques des nouvelles gauches, grâce au choix de livres qu’offrait, à l’époque, la « Librairie du Monde entier », rue du Midi, officine du PCB : quoi qu’on puisse en penser, après la chute de l’URSS, malgré la lourdeur du langage utilisé, les critiques officielles du PCUS constituaient un bon antidote aux sottises des gauches ouest-européennes. Je préfère la Nelly Maes d’aujourd’hui, toujours sur la brèche, qui s’inquiète de l’étouffoir néolibéral dans lequel végètent et pourrissent nos sociétés. Elle doit sûrement savoir maintenant que les bigarrures festivistes (Muray) sont justement la poudre aux yeux, préparée par le système (à tuer les peuples), pour faire accepter le néolibéralisme. </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">A la suite de ce colloque, je me suis retrouvé avec Bublies, Dutoit et leurs copains dans un restaurant près de la Grand’ Place, juste derrière le coin du pâté de maisons qui abrite le Cygne Blanc, site de la fondation de la première Internationale de Marx. Bublies, à l’époque incarnation de l’enthousiasme ardent, typique des révolutionnaires allemands, a sorti cette tirade : « Nous fondons aujourd’hui, en ce lieu historique, la Cinquième Internationale des peuples libres et du socialisme à visage humain ». </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5402173" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/2909809583.jpg" alt="ernie10.jpg" />Siegfried Bublies entendait renouer avec l’esprit des conseils de 1918-1919, notamment avec les idées communautaires et organiques, teintées d’un certain nietzschéisme, de Gustav Landauer. Dans la foulée, il redécouvre la figure d’Ernst Niekisch, membre du premier de ces deux gouvernements des conseils qui ont dominé Bavière immédiatement après l’armistice de novembre 1918. Au même moment où Bublies ressort Niekisch de l’oubli (relatif) dans lequel il avait été exilé, Armin Mohler en reparle aussi dans la revue conservatrice <em>Criticon,</em> éditée à Munich par le Baron Caspar von Schrenck-Notzing. Je résume ce bref essai du gaulliste jüngerien et bâlois dans le bulletin du GRECE-Belgique de Georges Hupin. L’engouement pour Niekisch est lancé, alors qu’il n’avait été abordé que par Louis Dupeux (Strasbourg) et Jean-Pierre Faye au niveau universitaire : deux ouvrages qui comptaient parmi nos références à l’époque. Je reparlerai de Niekisch dans <em>Nouvelle école</em> en 1981. Jean-Pierre Patin, animé par un projet similaire de reconstruire un socialisme humain, occitan (Robert Lafont !) et organique dans son Languedoc natal, embrayera sur la vogue Niekisch dans sa revue artisanale, <em>Le Partisan européen.</em> A Marseille, Thierry Mudry suit le mouvement quelques années plus tard et se révèle un grand admirateur du révolutionnaire allemand. Cette redécouverte d’un penseur communiste oublié, pour qui la nation et l’histoire nationale comptaient, ces francophones wallons, bruxellois, parisiens, corses, languedociens et provençaux la doivent à Dutoit et à Bublies, les premiers à avoir lancé ces pistes nouvelles et audacieuses. </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">En 1981, je pars travailler à la rédaction de <em>Nouvelle école</em> à Paris, chez l’inénarrable de Benoist, qui ne comprenait strictement rien à cette dynamique et y voyait un « gauchisme » ou un « trotskysme » face à un (micro)établissement néo-droitiste dont il était évidemment le <em>Vojd</em> suprême, le Staline. Un Staline qui, derrière le dos de ses chers copains, cherchait pourtant à se tailler un petit créneau, une petite mangeoire bien fournie, dans la muraille du thatchérisme triomphant (le projet « Alternative libéral » de décembre 1981). Cette orientation nous débectait, inutile de le préciser. </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">A Paris, je fais la connaissance du juriste corse Ange Sampieru qui entend, contrairement sans doute à Bublies et Dutoit, sauver <em>le</em> politique pur, dans le sens où l’entendaient Carl Schmitt, Julien Freund et René Capitan, père de la constitution de la Vème République. Sur base <em>du</em> politique pur, on pouvait créer un système socialiste ou du moins, comme le voulait plutôt Guillaume Faye, un système économique « semi-autarcique autocentré » (Perroux, Grjebine), capable de lancer de grands travaux d’utilité publique selon les principes du développement préconisé par Friedrich List (et par les Chinois de Sun Ya Tsen à Mao et de Mao aux dirigeants actuels). Pour Sampieru, la société civile et le monde du travail seraient alors structurés selon les idées de participation et d’intéressement, lancées dans les dernières années du pouvoir gaullien en France, et sur les nouvelles formes sociales et économiques que les auteurs de gauche les plus originaux suggéraient, surtout dans le cadre des éditions La Découverte (ex-Maspero). Parmi ces auteurs, il y avait déjà l’équipe de Serge Latouche, théoricien de l’anti-utilitarisme dans les sciences sociales. Il y avait aussi, dans la panoplie choisie par Sampieru, les critiques du fordisme, qui intéressaient Georges Robert, ancien du syndicat de <em>Jeune Europe</em> puis militant socialiste bruxellois (PS et FGTB), rédacteur occasionnel de mes bulletins. Et Sampieru était, comme Bublies et Dutoit, un ethniste européen, aligné sur les théories de l’école de Nice, fondée par Alexandre Marc. Son corsisme, bien étayé par des arguments historiques solides, nous rappelait notamment l’excellence de la Constitution de Paoli, avant l’annexion de la Corse ex-génoise à la France, et la nécessité de communautés enracinées, inscrites dans des traditions organiques pluriséculaires. Son intérêt pour le monde méditerranéen et arabe le portait à étudier les expériences algériennes, libyennes (comme Bublies) et nassériennes. Il est dommage que le corpus, que Sampieru a composé pour mes revues <em>Orientations</em> et <em>Vouloir,</em> après mon départ de la nef des fous parisienne où trônait de Benoist, n’ait pas été traduit et vulgarisé : nous aurions eu à notre disposition un bien meilleur <em>instrumentarium </em>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlOverlijden van Christian Dutoittag:euro-synergies.hautetfort.com,2016-06-24:58187402016-06-24T09:29:09+02:002016-06-24T09:29:09+02:00 In memoriam Christian Dutoit - ‘t Pallieterke ,...
<p style="text-align: center;"><img id="media-5401785" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/1124585184.jpg" alt="muller-fotolia.com_.jpg" /></p><p id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_9992" class="yiv9726566370s5" style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; line-height: 21.6px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_9991" style="color: #999999;"><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_9990" class="yiv9726566370s3" style="line-height: 12px; font-style: italic;"><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_9989" class="yiv9726566370bumpedFont20" style="line-height: 24px;">In memoriam </span></span><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_9995" class="yiv9726566370s4" style="line-height: 12px;"><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_9994" class="yiv9726566370bumpedFont20" style="line-height: 24px;">Christian Dutoit - </span></span><span class="yiv9726566370s3" style="line-height: 12px; font-style: italic;"><span class="yiv9726566370bumpedFont20" style="line-height: 24px;">‘t Pallieterke</span></span><span class="yiv9726566370s4" style="line-height: 12px;"><span class="yiv9726566370bumpedFont20" style="line-height: 24px;">, 23.6.2016 </span></span></span></strong></span></p><p class="yiv9726566370s5" style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; line-height: 21.6px;"> </p><p id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_9968" class="yiv9726566370s5" style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; line-height: 21.6px;"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black,sans-serif; color: #cc99ff;"><strong><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_9967" class="yiv9726566370s4" style="line-height: 12px;"><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_9966" class="yiv9726566370bumpedFont20" style="line-height: 24px;">Overlijden van Christian Dutoit </span></span></strong></span></p><p class="yiv9726566370s5" style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; line-height: 21.6px;"> </p><p id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_9936" class="yiv9726566370s5" style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; line-height: 21.6px;"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black,sans-serif; color: #cc99ff;"><strong><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_9939" class="yiv9726566370s6" style="line-height: 12px;"><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_9938" class="yiv9726566370bumpedFont20" style="line-height: 24px;">"Het is een hard leven, maar ook een schoon en een fascinerend” </span></span></strong></span></p><p class="yiv9726566370s5" style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; line-height: 21.6px;"> </p><p id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_9931" class="yiv9726566370s5" style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; line-height: 21.6px;"><span style="color: #cc99ff;"><strong><span class="yiv9726566370s7" style="line-height: 12px; font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><span class="yiv9726566370bumpedFont20" style="line-height: 24px;">INLEIDING </span></span></strong></span></p><p id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_9925" class="yiv9726566370s5" style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; line-height: 21.6px;"><strong><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_9924" class="yiv9726566370s8" style="line-height: 12px; font-style: italic; font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_9923" class="yiv9726566370bumpedFont20" style="line-height: 24px;">Net zestig was hij geworden in mei, maar dat hij nooit de 61 zou halen wist hij donders goed. Daarvoor had de kanker zich iets te comfortabel genesteld. Met het overlijden van Christian Dutoit verdwijnt een spraakmakend personage. Binnen de Vlaamse Beweging stond hij vooral bekend als de non-conformistische drijfkracht achter het 'linkse' en 'Vlaams-Nationale' Meervoud. Maar voor zij die hem persoonlijk kenden was hij vooral een warme persoonlijkheid die zich niet zomaar in een hokje liet plaatsen. </span></span></strong></p><p class="yiv9726566370s5" style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; line-height: 21.6px;"><strong><span style="line-height: 21.6px; font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"> </span></strong></p><p class="yiv9726566370s5" style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; line-height: 21.6px;"><strong><span class="yiv9726566370s7" style="line-height: 12px; font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><span class="yiv9726566370bumpedFont20" style="line-height: 24px;"><img id="media-5401787" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/307961525.jpg" alt="mv-33.jpg" />We kenden mekaar al enkele jaren, zij het dat de contacten hoffelijk maar redelijk oppervlakkig bleven. Tot die dag. </span></span></strong></p><p id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_9998" class="yiv9726566370s5" style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; line-height: 21.6px;"><strong><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_10002" style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_10001" class="yiv9726566370s7" style="line-height: 12px;"><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_10000" class="yiv9726566370bumpedFont20" style="line-height: 24px;">Toen ondergetekende ergens in het vorig millennium hoofdredacteur werd van wat – bij ons weten – nog steeds 'het oudste en jongste studentenblad der Nederlanden' is, </span></span><span class="yiv9726566370s8" style="line-height: 12px; font-style: italic;"><span class="yiv9726566370bumpedFont20" style="line-height: 24px;">Ons Leven </span></span><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_10005" class="yiv9726566370s7" style="line-height: 12px;"><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_10004" class="yiv9726566370bumpedFont20" style="line-height: 24px;">dus, kwam daar verandering in. "Collega-hoofdredacteur", klonk het gespeeld plechtstatig aan de telefoon, nog net geen GSM. "Sta me toe u voor de lunch uit te nodigen". En zo geschiedde. Na die uitstap naar een Brusselse brasserie en een half dozijn kroegen, intensifieerden de contacten. Net zoals het respect groeide; in beide richting durven we aannemen. </span></span></span></strong></p><p class="yiv9726566370s5" style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; line-height: 21.6px;"><strong><span style="line-height: 21.6px; font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"> </span></strong></p><p id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_10009" class="yiv9726566370s5" style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; line-height: 21.6px;"><strong><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_10008" class="yiv9726566370s7" style="line-height: 12px; font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_10007" class="yiv9726566370bumpedFont20" style="line-height: 24px;">Soms bestaat het toeval. Een klein jaar geleden troffen we mekaar op een Brussels terras. Ondergetekende onderweg tussen een vergadering en het thuisfront; Christian op weg van Gasthuisberg naar huis, zijn vertrouwde Vlaams Huis dus. Hij had duidelijk iets door te spoelen, gelukkig in gezelschap. De diagnose was net gevallen. Tongkanker. Met een levensverwachting van 2 tot 8 maanden, klonk het loeihard. Het amicale gezelschap veegde het nieuws wat onwennig onder de mat. Christian, dat is toch de man die al zo vele medische twisters overleefd had? Klierproblemen, hartproblemen, een hersenbloeding die dan nog gepaard ging met een vlucht uit het ziekenhuis, het lijstje bevat stof voor een rits medische doctoraten. Dit is gewoon een nieuwe etappe in wat een heuse saga geworden was, hoopte men. Hij voelde het anders aan. "Eentje teveel", merkte hij met de cynische knipoog op vlak voor we gehaast het gezelschap dienden te verlaten. En hij nipte aan zijn Cava. Duidelijker kon het niet zijn. Dit wordt een kwestie van timing. En levenskwaliteit. Meer zit er niet in. </span></span></strong></p><p class="yiv9726566370s5" style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; line-height: 21.6px;"><strong><span style="line-height: 21.6px; font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"> </span></strong></p><p id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_10011" class="yiv9726566370s5" style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; line-height: 21.6px;"><strong><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_10014" class="yiv9726566370s7" style="line-height: 12px; font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_10013" class="yiv9726566370bumpedFont20" style="line-height: 24px;"><img id="media-5401788" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/2022579996.jpg" alt="mv-48.jpg" />Maandenlang krijg je dan dat beeld van een beheersing en dapper omgaan met de situatie, ook al strookt de perceptie steeds minder met de werkelijkheid. "Hij ziet af", zeggen zij die het kunnen weten, een bevriende verpleegster met bakken ervaring op kop. Maar hij volhardt ook. Als gevolg van heel het medisch getimmer in de mondholte neemt de spraak af, maar goed, zo klinkt het sussend, retoriek was nooit zijn handelsmerk. Schrijnender was het gewichtsverlies, een voltreffer op de Bourgondiër die hij altijd was. Laat er enkele dagen tussen en het verlies aan kilo's sprong letterlijk in het oog. Zelfs voor de sterkste 'believers' werd het duidelijk dat dit een doodlopende straat was. Het optimisme zat hem in de tijd, al de rest is utopisme. En die tijd kortte op exponentiële wijze bleek de voorbije weken. Dat hij dagelijks toch nog enkele uren in de gelagzaal van het Vlaams Huis, zijn habitat, kon vertoeven, hield hem overeind. Er werden plannen gemaakt. Naar Baskenland gaan en eind juni naar Sint-Maarten. Het eerste lukte, en zo overleed hij het voorbije week-end in wat hij zijn tweede vaderland noemde. </span></span></strong></p><p class="yiv9726566370s5" style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; line-height: 21.6px;"><strong><span style="line-height: 21.6px; font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"> </span></strong></p><p id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_10019" class="yiv9726566370s5" style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; line-height: 21.6px;"><strong><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_10018" style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_10017" class="yiv9726566370s7" style="line-height: 12px;"><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_10016" class="yiv9726566370bumpedFont20" style="line-height: 24px;"><img id="media-5401791" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/4126185612.jpg" alt="grammens.jpg" />Elke nabeschouwing van een mensenleven is per definitie holistisch, wat in dit gegeven geval geen makkelijke klus is. Christian Dutoit laat op deze aardkloot niet enkel vrienden achter. Er zijn ook zij die zich vreselijk aan hem konden ergeren, veelal omdat ze niet op zijn golflengte van sarcasme zaten. Als hoofdredacteur van </span></span><span class="yiv9726566370s8" style="line-height: 12px; font-style: italic;"><span class="yiv9726566370bumpedFont20" style="line-height: 24px;">Meervoud</span></span><span class="yiv9726566370s7" style="line-height: 12px;"><span class="yiv9726566370bumpedFont20" style="line-height: 24px;">, met het gevreesde foto-archief voorop, spaarde hij Koning noch knecht. </span></span><span class="yiv9726566370s8" style="line-height: 12px; font-style: italic;"><span class="yiv9726566370bumpedFont20" style="line-height: 24px;">Ni Dieu, ni maître </span></span><span class="yiv9726566370s7" style="line-height: 12px;"><span class="yiv9726566370bumpedFont20" style="line-height: 24px;">was zijn motto, wat niet altijd verenigbaar is met de lange Vlaamse tenen. </span></span></span></strong></p><p id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_10020" class="yiv9726566370s5" style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; line-height: 21.6px;"><strong><span style="line-height: 21.6px; font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"> </span></strong></p><p id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_10034" class="yiv9726566370s5" style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; line-height: 21.6px;"><strong><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_10033" class="yiv9726566370s7" style="line-height: 12px; font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><span id="yui_3_16_0_ym19_1_1466751463208_10032" class="yiv9726566370bumpedFont20" style="line-height: 24px;">Met het heengaan van Christian Dutoit verdwijnt ook een generatie journalistiek in Vlaanderen. Niet alleen viel zijn levenslijn samen met een periode waarin dit land en samenleving interessante en soms erg vergaande evoluties onderging. Hij had ook het geluk, al dan niet geforceerd, om boeiende mensen te ontmoeten. Mark Grammens (foto) was zijn grote mentor, het is iets wat de betrokkene niet zal ontkennen. Een scherpe pen, gedrevenheid, maar ook een relativerend cynisme (op dat vlak overtrof de leerling de meester), het waren de ingrediënten van zijn recept. Goede vriend, hou je voldoende ruimte vrij aan de toog aldaar? </span></span></strong></p><p class="yiv9726566370s5" style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; line-height: 21.6px;"><strong><span style="line-height: 21.6px; font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"> </span></strong></p><p class="yiv9726566370s5" style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; line-height: 21.6px;"><strong><span class="yiv9726566370s4" style="line-height: 12px; font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><span class="yiv9726566370bumpedFont20" style="line-height: 24px;">Michaël Vandamme</span></span></strong></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlChristian Dutoit, contrair libertair flaminganttag:euro-synergies.hautetfort.com,2016-06-23:58182352016-06-23T00:05:00+02:002016-06-23T00:05:00+02:00 Joost Vandommele Christian Dutoit, contrair libertair...
<div class="cotegory-title"><p style="text-align: center;"><img id="media-5401012" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/1591160416.jpg" alt="ft-20.jpg" /></p><h1 id="article-author" style="font-weight: bold; font-size: 12px;"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Joost Vandommele</span></strong></span></h1></div><div><h1 class="custom-title"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black,sans-serif; color: #cc99ff;"><strong>Christian Dutoit, contrair libertair flamingant</strong></span></h1></div><h2 class="sub-title"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Getuigenis</span></strong></span></h2><p><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Ex: http://www.doorbraak.be </span></strong></span></p><div id="article-nodeview"><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5401009" style="float: right; margin: 0.2em 0px 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/954427882.jpg" alt="mv-2.jpg" />Zondag overleed Christian Dutoit. Ook Joost Vandommele van Vlinks blikt terug op de sympathieke schelm en bezieler van Meervoud.</span></strong></p></div><div class="article_content"><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Ik leerde Christian Dutoit kennen in 1973. Het jaar daarvoor was <em>Werkgroep Arbeid</em> (met als leuze ‘voor een autonoom en socialistisch Vlaanderen’ – het was toen nog de tijd van de grote verhalen) ontstaan als afsplitsing van de <em>Were di</em>-jongeren. Met enkele medeleerlingen uit de poësisklas van een Kortrijks college waren zij de eersten, bovendien met een niet-nationalistische achtergrond, die aansloten. Christian vertelde vaak al lachend dat zijn vader verzetsman was geweest in zijn geboortedorp Aalbeke en een tijd was ondergedoken in een ‘kiekenkot’… Of je dat werkelijk moest geloven, wist je bij hem echter nooit…</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Christian deed zijn kandidaturen geschiedenis aan de KULAK en zijn licentie aan de KUL. Zijn thesis ging over de activist en later Vlaamsgezinde communist, Jef van Extergem. Hij was de bezieler van de <em>Werkgroep Arbeid</em>-kern aan de KULAK die ca. 1976 integraal naar Leuven verhuisde. Christian bleek een goede organisator. Hij had een merkwaardig tekentalent voor politiek getinte cartoons en kon als geen ander affiches ontwerpen. In zijn thuisstad Kortrijk hield hij in de weekends een pub open, <em>The Cupper Kettle inn.</em> Lekker eten en horeca zaten hem in het bloed want zijn oom hield een restaurant – toen al – in zijn geboortedorp. Ik vermoed dat er van studeren weinig in huis kwam maar met zijn flair en intelligentie, redde hij het zonder problemen…</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">De <em>Werkgroep Arbeid</em> was ook de pionier van de actieve contacten in Ierland, Baskenland, Bretanje, Corsica, Sardinië... Ik herinner me bezoeken, kampen en werkkampen met Christian in al deze landen tot begin de jaren 80. <em>Meervoud</em> (eerste versie tot 1980) ontstond trouwens in 1976 als specifiek blad over nationale minderheden uitgegeven door de <em>Werkgroep Arbeid</em>. De naam was geïnspireerd op het toenmalige Franse blad <em>Pluriel</em> (voor het ‘meervoud’ der volkeren, tegen de ‘eenvormigheid’ der staten). Onder impuls van Christian zou in 1992 het nieuwe <em>Meervoud</em> ontstaan. Terwijl ik in 1980 definitief in vast beroepsverband ging werken, met alle consequenties voor het politieke engagement vandien, probeerde Christian verschillende jobs als zelfstandige. Zo was hij onder meer in 1984 een korte tijd en overigens de laatste hoofdredacteur van het links-flamingantische weekblad <em>De Nieuwe</em> geweest is, dat in 1964 door Mark Grammens was opgericht. Het is ook onder Christian dat de restanten van de <em>Werkgroep Arbeid</em> stilaan exclusief tot een linkse vereniging binnen de Vlaamse Beweging werden.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Tot het succes van het <em>Vlaams Blok</em> werd de groep overigens ook gerespecteerd binnen een deel van de linkerzijde in Vlaanderen… Naast het nieuwe <em>Meervoud</em> was Christian ook de bezieler en uitbater van het <em>Vlaams Huis</em> in Brussel, vandaag nog één van de weinig overgebleven Vlaamse Huizen in Vlaanderen. Na de ‘catacombentijd’ in de Lakensestraat en de Zinnikstraat, werd in de loop van de jaren 90 een pand aangekocht in de Drukpersstraat (achter het federaal parlement) waar hij letterlijk tot zijn laatste snik het café uitbaatte. In <em>Meervoud</em> zorgde hij als hoofdredacteur tot het meinummer voor een pittig maandelijks redactioneel stuk en talrijke bijdragen. Als fotograaf en verzamelaar van een enorm aantal (dikwijls humoristische en bizarre) afbeeldingen gaf hij het blad een gezicht. Ik denk dat hij al van in de jaren 70 sterk geïnspireerd was door het libertaire <em>Charlie Hebdo</em>. Christian was een mengeling van flamingant, libertair en anarchist. Ik was het niet steeds eens met hem gedurende die 43 jaar maar ik moet ruimschoots toegeven dat hij onwaarschijnlijk veel heeft gerealiseerd…</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5401010" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/92487770.jpg" alt="mv-3.jpg" />Hij was én libertair én ontzettend ijverig en ondernemend, daar waar anarchisme dikwijls een excuus voor luiheid betekent. Ik meen mij te herinneren dat men me omtrent 2002 meldde dat Christian een ongeneeslijke ziekte had. Ik kreeg van hem in die vele decennia zeer regelmatig ludieke kaartjes uit de gehele wereld (Eritrea, Curaçao, Frans-Vlaanderen, de hoger genoemde minderheidsgebieden). Vorige maand nog een Ansicht uit Sankt-Johann en een uitnodiging voor de viering van het 25-jarige ‘concubinaat’ met zijn vriend Bernard (waarop ik wegens een ongeval spijtig genoeg niet aanwezig kon zijn). Zondag 19 juni 2016) kreeg ik dan een mail waarin stond dat hij ‘vorige nacht in Baskenland overleden was…’ Hij was in maart nog maar 60 geworden…</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Ik wil besluiten met de woorden van een veel jongere Brusselse vriend, die Christian ‘slechts’ een tiental jaren kende: ‘Het zou hem misschien verbazen, maar ik heb steeds een grote bewondering voor de man gehad. Brussel is een 'Figuur' armer, een plantrekker, een sympathieke schelm, een West-Vlaamse koppigaard, het soort persoon dat bij wijze van spontane reflex 'contraire' was en dat helaas steeds schaarser lijkt te worden. Niemand zal, denk ik, ooit kunnen zeggen dat hij z'n leven niet ten volle heeft geleefd.’</span></strong></p></div>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlChristian Dutoit: links & Vlaams In memoriamtag:euro-synergies.hautetfort.com,2016-06-21:58176322016-06-21T10:40:00+02:002016-06-21T10:40:00+02:00 Christian Dutoit: links & Vlaams In memoriam Henk...
<div><p style="text-align: center;"><img id="media-5399938" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/4063427423.jpg" alt="deelneming5707744.jpg" /></p><h1 class="custom-title"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black,sans-serif; color: #cc99ff;"><strong>Christian Dutoit: links & Vlaams</strong></span></h1></div><h2 class="sub-title"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black,sans-serif; color: #cc99ff;"><strong>In memoriam</strong></span></h2><p><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Henk Cuypers</span></strong></span></p><p><span style="font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><span style="font-size: 18pt;">Ex: http://www.doorbraak.be</span> </span></strong></span></p><div id="article-nodeview"><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5399940" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/4005779574.jpg" alt="ChristianDutoit.jpg" />Met het overlijden van Christian Dutoit (1956-2016) verliest de radicale Vlaamse beweging een van zijn meest markante figuren.</span></strong></p></div><div class="article_content"><p style="text-align: left;" align="center"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">We ontmoetten mekaar voor het eerst in Leuven aan de universiteit in de tweede helft van de jaren 70. Jij studeerde moderne geschiedenis, ik ook, maar ik zat een jaar lager omdat ik een jaar jonger (van 1957) ben. In de les kwamen we mekaar niet tegen want brossen was bij jou standaard. De Vlaamse beweging en 'op café gaan' waren de verbinding tussen ons beiden.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Christian Dutoit was een markante persoonlijkheid. Hij was de exponent van een links flamingantisme dat Vlaamsgezindheid verbond aan sociaal bewogen zijn.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">In zijn studentenjaren - als rasechte West-Vlaming eerst aan de Kulak in Kortrijk, daarna in Leuven - was hij één van de drijvende krachten achter de Werkgroep Arbeid, een buitenbeentje binnen de klassieke Vlaamse Beweging. Arbeid, later getooid met de initialen VRSB (Vlaams Republikeinse Socialistische Beweging) ijverde voor een autonoom en socialistisch Vlaanderen. Met zijn goede pen ventileerde Dutoit de standpunten en visies rond de band tussen nationaliteitenconflicten en sociale bewegingen in België maar ook in de rest van de wereld in diverse publicaties en tijdschriften.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><em>Arbeid</em>, <em>De Wesp</em> en - de eerste historische - <em>Meervoud</em> waren in die periode de producten waarvan Christian de eindredactie verzorgde.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">In 1980 studeerde hij af met een thesis over de flamingantische communist Jef Van Extergem - een werk dat later bij de bevriende uitgeverij Soethoudt in boekvorm werd uitgegeven. Na zijn studies verhuisde hij naar Brussel. Dat werd zijn nieuwe biotoop.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Na een doortocht bij het kabinet van wijlen Hugo Schiltz waar hij onder meer de dichters-schrijvers Hendrik Carette en Henri-Floris Jespers ontmoette, wierp Dutoit zich in de pers- en communicatiewereld. Hij probeerde het als woordvoerder en liet zich zelfs verleiden om afvalverbranding op zee op het schip de Vulcanus te promoten! Greenpeace en de groene beweging konden daar niet mee lachen. Later werd hij zelfs perswoordvoerder voor een eigenaardige Congolese oppositiepartij. Hij raadde hen aan een regering in ballingschap op te richten, wat ook gebeurde.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Nadien, midden van de jaren 80, was ik mede getuige hoe hij tegen de stroom in, tevergeefs poogde het weekblad <em>De Nieuwe</em> redactioneel en inhoudelijk boven water te houden. Zijn scherpe en eigenzinnige pen kon echter niet vermijden dat het lijfblad van Mark Grammens in 1986 kapseisde.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">De flamboyante levensgenieter uit een West-Vlaams burgerlijk milieu - zijn oom had een volks restaurant in Aalbeke waar je goddelijke côte à l'os kon eten - was een gecultiveerde en veel besproken persoonlijkheid. Hij had ook een geheimzinnig kantje dat intrigeerde. Christian had een goede neus voor de goede dingen des levens: drank, eten - hij was zelf een excellente kok, berucht zijn de fameuze <em>Meervoud</em>-etentjes waar Christian zelf achter de kookpot stond - en sigaren. CD waren daarom niet alleen zijn initialen maar ook een favoriet sigarenmerk.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Verdrukte volkeren bestuderen en commentariëren was zijn favoriete aandachtspunt. Baskenland - waar hij overleed, was zijn tweede thuisland. De Baskische ontvoogdingsstrijd (voor een autonoom en links Baskenland - ‘Euskadi askatuta’) was in vele opzichten voor hem een lichtend voorbeeld.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Liefde voor Baskenland</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5399941" style="float: right; margin: 0.2em 0px 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/1079421458.jpg" alt="extergem-en-de-vlaamse-beweging-1983.jpg" />Christian heeft zijn leven lang in de traditie van de Baskische eetclubs - waar de ‘abertzale’ Basken (de Baskisch patriotten/nationalistisch gezinden) samen kwamen om te koken en te discussiëren - geijverd voor een soortgelijke formule.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Het startte begin jarn 90 in de Lakenstraat met een ‘Gure Etxea’ (letterlijk ‘ons huis’). Een Vlaams - Baskische club waar gelijkgezinden zich tegoed deden aan spijs en drank en filosofeerden over de Vlaamse beweging en de strijd van de (verdrukte) volkeren. Van de Papoea's in Nieuw Guinea, over het Polisario in de Westelijke Sahara tot de Basken, Friezen en Bretoenen.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Er was ‘Anai Artea’ (letterlijk 'onder broeders'), een verwijzing naar de Baskische beweging Anai Artea waar Baskische vluchtelingen, meestal ETA-leden, steeds terecht konden, voor steun, onderdak en werk, meestal in de kroegen. Christian en co stichten een Vlaamse vleugel van Anai Artea die een eigen tijdschrift uitgaf onder dezelfde naam en waaruit het maandblad <em>Meervoud</em> ontstond.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">De ‘Baskische club’ – zoals ‘Gure Etxea’ door alle gasten genoemd werd - verhuisde een paar jaar later naar de Zinnikstraat in Brussel. Nadien kwam er - mede onder impuls en met steun van zijn politieke vader Antoon Roosens - een Vlaams Huis in Brussel in de Drukpersstraat, vlakbij de Wetstraat en het Vlaams Parlement. Dat Vlaams Huis werd al snel een thuis voor vele flaminganten in Brussel. De Brusselse afdeling van de Vlaamse Volksbeweging, het Vlaams Komitee voor Brussel, zelfs het Overlegcenrum van Vlaamse Verenigingen en het Vlaams & Neutraal Ziekenfonds, vonden er onderdak. Na acties was en is het er vaak verzamelen geblazen voor militanten van TAK en Vlaamse studentenverenigingen.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Meervoud</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5399944" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/3706210182.jpg" alt="meervoud.jpg" />Na de doorbraak van het Vlaams Blok bij de parlementsverkiezingen van november 1991, startte Christian Dutoit in het najaar van 1992 opnieuw met de uitgave van het tijdschrift <em>Meervoud</em> dat het ondertussen al 218 nummers volhoudt. <em>Meervoud</em> kan beschouwd worden als een poging tot bundeling van linkse flaminganten die na het verdwijnen van initiatieven als <em>Het Pennoen</em> en <em>De Nieuwe</em> geen spreekbuis meer hadden. Het maandblad noemt zich nu een links Vlaams-nationaal blad noemt, is eerder een opiniërend blad dat vanuit een eigen kritische, en progressieve maar tegelijkertijd ook radicaal-flamingantische invalshoek de actualiteit onder de loep neemt.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">In de lijn van de <em>Meervoud</em> uit zijn studententijd laat ook de huidige <em>Meervoud</em> veel ruimte voor nationaliteitenconflicten. Baskenland, Ierland en Catalonië krijgen een bevoorrechte plaats.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">In de historische lijn van Jef Van Extergem, Antoon Roosens en Jan Olsen heeft Christian Dutoit ook partijpolitiek geprobeerd om het links flamingantisme op de kaart te zetten. Naar analogie met de Vlaamse Democraten begin jaren zestig, een linkse Vlaams-Brabantse en Brusselse afsplitsing van de opkomende Volksunie, probeerden Christian en zijn <em>soulmate</em> (later echtgenoot) Bernard Daelemans eenzelfde experiment in Brussel. In de jaren 90 nog een Vlaams Democratisch Appel, later een linkse N-VA afdeling in Brussel. Het fijne ervan ken ik niet maar ik heb me laten wijsmaken dat zijn lijst Vlaamse Democraten een N-VA scheurlijst was na een conflict met Antwerpen omtrent de aanwezigheid van de belgicist Jos Chabert op de kartellijst CD&V/N-VA. </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Christian was naast publicist ook de spin in het web bij vele initiatieven om de linkse flaminganten te bundelen. We hebben het dan onder meer over de organisatie van de jaarlijkse Sociaal-Flamingantische Landdagen (ook een verwijzing trouwens naar de Vlaamse Democraten van de beginjaren 60).</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Dwarsligger</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5399945" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/4017668131.png" alt="Basque_Country.svg.png" />Dutoit was naast publicist ook een prominente dwarsligger. Ik herinner me nog levendig zijn poging bij de parlementsverkiezingen van mei 1995 om in Wallonië op te komen met een lijst VLAAMS. VLAAMS stond voor: <em>Volontaires Linguistiques à l'accélération du Mouvement Social</em>. Het was een kwinkslag naar de francofonie en was erop gericht om de Union Francophone (UF) van antwoord te dienen. Het had alles te maken met de niet-splitsing van het kiesarrondissement Brussel-Halle-Vilvoorde. De Franstaligen konden in BHV voor de Europese en Senaatsverkiezingen stemmen ronselen. Met de lijst VLAAMS dienden Christian en co een lijst in Wallonië in om stemmen te ronselen. Dat is een van de vele akkefietjes waar de groep rond Christian de hand in had.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Natuurlijk kan ik nog zijn veelvuldige contacten met politici uit diverse partijen maar toch vooral de Volksunie vermelden. Dan denk ik in de eerste plaats aan Willy Kuijpers en Walter Luyten, de twee vaandeldragers die binnen deze partij zich engageerden voor dezelfde thema’s. Maar ook bij anderen - om mensenrechtenadvocaat Paul Bekaert te noemen- kon Christian terecht voor advies en steun.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">De Vlaamse beweging verliest met Christian Dutoit een van zijn meest markante buitenbeentjes. </span></strong></p></div>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlWallonië. Li pantaln trawé d'Walonreye.. de grenzen van de Belgische multicultuurtag:euro-synergies.hautetfort.com,2016-06-21:58169092016-06-21T00:05:00+02:002016-06-21T00:05:00+02:00 Wallonië. Li pantaln trawé d'Walonreye.. de grenzen van de Belgische...
<p style="text-align: center;"><img id="media-5398520" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/3136138967.jpg" alt="RepOutremeuse.jpg" /></p><p><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black,sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Wallonië. Li pantaln trawé d'Walonreye.. de grenzen van de Belgische multicultuur</strong></span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;"><a style="color: #999999;" href="http://www.meervoud.org/auteur.php?id=kede">Kevin De Laet</a></span></strong></span></p><p><span style="font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><span style="font-size: 18pt;">Ex: http://www.meervoud.org</span> </span></strong></span></p><div class="whitecontainer"><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><em>Weinig Vlamingen weten dat vandaag, en men zou de indruk kunnen krijgen dat er ook maar weinig Franstalige Belgen het nog (willen) weten, maar er bestaat zoiets als een Waalse taal. Niet het "Belgisch Frans" maar een echte aparte taal die zich van het Frans onderscheid als meer dan alleen maar een dialect. Li lingaedje Walon, zoals het in Waals heet, waarvan de sprekers dus echte Wallonofonen zijn, of waloncåzants. Deze taal behoort weliswaar tot dezelfde familie van de Langues d'Oil als het Frans van Parijs en omgeving, maar kent toch een andere geschiedenis en ontwikkeling. Over de grens tussen taal en dialect valt uiteraard veel te discussiëren maar in de taalkunde wordt Waals wel doorgaans als een aparte "zustertaal" van het Frans gezien. Ooit de volkstaal van een gebied van Lidje (Luik) tot net voorbij Tchålerwè (Charleroi dus). Vakkundig uitgeroeid door een Belgische staat, die naar goed Frans voorbeeld een zeer jacobijns taalbeleid wilde voeren. La Belgique sera latine, gaat een befaamd gezegde... zelfs dat niet, want de eigen Romaanse taal van zuidelijk België mocht geen plaats krijgen in dat ideale, Latijnse België van 1830.</em></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Vandaag blijft er niet veel meer over van de Waalse volkstaal. De verfransingspolitiek die op Brussel na in Vlaanderen mislukte, lukte in Wallonië wel. Het "patois" is inmiddels gereduceerd tot een minderheidstaal, van hooguit een half miljoen sprekers. Daarmee zit het Waals demografisch gezien wel nog in dezelfde categorie van ordegrootte als bijvoorbeeld Fries, Welsh en Bretoens. Maar het Fries en het Welsh hebben inmiddels een bescheiden plaats weten te verwerven als officiële bestuurlijke taal, voor het Waals is dat in het geheel niet het geval. De taal heeft geen enkele rol in de Belgische staatsstructuren, ook niet die van Wallonië. Net zo min trouwens als andere streektalen zoals het Luxemburgs, Picardisch of Platdiets. En net daaruit blijken de grenzen van de zo geprezen Belgische verdraagzaamheid, meertaligheid en multicultuur.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Met een half miljoen sprekers zou het Waals in principe een sterke aanspraak kunnen maken op een officieel statuut als minderheidstaal en een reeks faciliteiten opeisen. Per slot van rekening doen een handvol Franstalige inwijkelingen in de Vlaamse rand dat al jaar en dag. Maar de verdraagzaamheid en de rechten die de francofonie opeist buiten haar grondgebied, weigert ze te verlenen aan anderen op het eigen grondgebied. Slechts schoorvoetend en in de marge willen officiële instanties en reguliere media in Wallonië wel eens het Waals opvoeren, maar dan vooral als folkloreverschijnsel, zeker niet als echte, levende, maatschappelijk relevante taal. De Waalse taalbeweging, die inderdaad nog steeds bestaat maar uiteraard op geen enkele steun uit de culturele elite moet rekenen, ijvert voor een ratificering van de Europese verdragen over minderheden en hun talen, zonder succes. Met dat verdrag hopen ze een officieel statuut voor hun taal af te kunnen dwingen. Het verdrag wordt trouwens door Vlaanderen tegen gehouden, omdat Vlaanderen (misschien terecht) vreest dat het verdrag als politiek wapen zal gebruikt worden door de Franstaligen in en rond Brussel. Wallonofonen zijn daar boos om: niet zozeer omdat ze de zaak van de Franstaligen in Vlaanderen zo genegen zijn, maar omdat naar hun mening daardoor ook de erkenning van het Waals tegen gehouden wordt. Een onterecht verwijt: een eventuele erkenning en toepassing van het Waals is immers een zaak van de bevoegde gemeenschap, in casu de Franstalige Gemeenschap. En die is, ook al noemt ze zichzelf tegenwoordig de federatieWallonie-Bruxelles, in wezen nog steeds antiwaals. Het is niet zozeer Vlaanderen dat een officieel statuut voor Waals tegen houdt, maar wel de Waalse politieke elite zelf.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Heel merkwaardig is dan ook de houding van de Belgischgezinde milieus in de kwestie. Zo ze het al aandurven te erkennen dat er in Wallonië ook iets anders bestaat dan het Frans, is hun houding tegenover dat "patois" overwegend negatief. Als folkloreverschijnsel is het Waals nog amusant, maar overwegen om de taal een officiële plaats te geven binnen het verdraagzame en meertalige België is toch een serieuze stap te ver. Zowat alle Bel gischgezinde retoriek over verdraagzaamheid en tegen het taalnationalisme is gericht op Vlaamse "onverdraagzaamheid" tegen Franstaligen. Onverdraagzaamheid in omgekeerde richting wordt veel minder aangeklaagd, zoals we weten. Onverdraagzaamheid vanwege de francofonie tegenover de eigen minderheden, daar spreekt men simpelweg nièt over. De Waalse taal komt nergens aan bod in de communicatie van de Belgicistische kringen, ook niet wanneer ze het meertalige België prijzen. De Belgische meertaligheid en verdraagzaamheid blijft dus toch vooral een kwestie van overal Frans te mogen bezigen.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5398523" style="float: right; margin: 0.2em 0px 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/733502237.jpg" alt="cheval1.jpg" />Zoals gezegd speelt het Waals geen rol van betekenis meer in de Waalse maatschappij, toch niet de 'officiële'. De verfransing is volledig gelukt en dat is ook te merken aan de Waalse Beweging, die de eigen volkstaal grotendeels heeft laten vallen. Rattachisme is er springlevend, zo niet staatkundig dan wel cultureel. In zekere zin heeft het Waals de strijd dus verloren en mogen we deze taal over een aantal decennia tot de uitgestorven talen rekenen. Hoewel, niet noodzakelijk na tuurlijk. Er zijn heel wat voorbeelden van taalbewegingen in Europa die tegen alle verwachtingen in zijn opgestaan en terugvochten om hun bestaansrecht te verwerven. Zoals gezegd, zit het Waals momenteel nog steeds in de categorie van minderheidstalen van de ordegrootte van (naar schatting) een half miljoen mensen met 'actieve kennis', op dezelfde hoogte ongeveer als Welsh, Fries, Bretoens en Baskisch, die allen tussen een half en één miljoen schommelen. Een aantal daarvan hebben al aangetoond dat er wel degelijk mogelijkheden zijn voor een sterke taalbeweging om een en ander gedaan te krijgen. Daarvoor moet natuurlijk wel de hele natie of volksgemeenschap mee willen, en net dat ligt moeilijk in Wallonië. Want er is niet alleen een neerkijken op de eigen taal, maar op de Waalse identiteit in z'n geheel, gevoed door een zeer Belgisch-Franstalige culturele elite en bovendien een enorm vijandelijke Vlaamse Beweging die het onderscheid tussen Waals en Franstalig-Belgisch niet maakt. De teloorgang van het Waals als volkstaal is dan ook symbolisch voor een veel diepere teloorgang van Wallonië, gedirigeerd vanuit Franstalige elites in Brussel, of anders gezegd, het verdwijnen van de Waalse taal is een treffend bewijs voor de politieke en economische analyses die Antoon Roossens eerder al over Wallonië maakte.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Er is een bekend Waals gedicht, getiteld Li Pantalon Trawé, ofte de gescheurde broek, dat de Waalse worsteling met de eigen identiteit wel mooi weergeeft. Het gaat over een soldaat (jawel, met gescheurde broek) die achtereenvolgens diende in het leger van Napoleon, van Nederland en van België, en zich keer op keer bedrogen voelt. De laatste strofe gaat zo (meteen als illustratiefragment voor wie de taal eens wil proeven):</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Dji m' a batou, come on bon påtriyote (Ik heb me verweerd als een goede patriot)</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Dj' a stu blessî, dj' a må tos mes ohês. (ik ben gewond geraakt, heb pijn aan mijn rug)</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Dji n' dimande rin et n' pou dj' ni l' hay ni l' trote, (ik vraag niets en ik doe geen beroep op u)</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Ca l' diâle todi tcheye sol pu gros hopê. (want het geluk is voor zij die het al hebben*)</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Vozôtes, messieus, k' on-st avou totes les plèces, (u heren, die de goede plaatsen (jobs) bezetten)</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Vos k' so nosse dos, nos avans fêt monter, (u die op onze schouders stond om te klimmen)</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Ni rouvîz måy ki vos dvez vos ritchesses (vergeet niet dat u uw rijkdom te danken hebt)</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Å vî såro, å pantalon trawé. (2 cops) (aan de oude vest, de gescheurde broek)</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">* Letterlijk: want de duivel schijt altijd op de grootste stapel. Waals kent nog heel veel van deze kleurrijke gezegdes.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Kevin DE LAET</span></strong></p><p> </p></div>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlCartoonstag:euro-synergies.hautetfort.com,2016-04-27:57938412016-04-27T00:05:00+02:002016-04-27T00:05:00+02:00 Uit: http://www.doorbraak.be
<p style="text-align: center;"><img id="media-5356294" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/3380800541.jpg" alt="doorbraak016-04-24.png.crop_display.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5356295" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/3241798091.jpg" alt="doorbraak2016-03-25.png.crop_display.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5356297" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/4165026955.jpg" alt="doorbraak2016-03-26.png.crop_display.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5356299" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/1547347074.jpg" alt="doorbraakgraas2015-04-30.jpg.crop_display.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black,sans-serif; color: #ff6600;">Uit: http://www.doorbraak.be </span></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlDe verwarring van Vander Taelentag:euro-synergies.hautetfort.com,2016-04-21:57907432016-04-21T00:05:00+02:002016-04-21T00:05:00+02:00 Door: Sander Carollo Ex: http://www.doorbraak.be De...
<div class="cotegory-title"><h1 id="article-author" style="font-weight: bold; font-size: 12px;"><span style="font-family: arial black,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong><span style="color: #999999;">Door: Sander Carollo </span></strong></span></h1><p><span style="font-family: arial black,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong><span style="color: #999999;">Ex: http://www.doorbraak.be</span></strong></span></p></div><div><h1 class="custom-title"><span style="font-family: arial black,sans-serif; font-size: 36pt; color: #ff6600;"><strong>De verwarring van Vander Taelen</strong></span></h1></div><div id="article-nodeview"><p><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><img id="media-5350725" style="float: right; margin: 0.2em 0px 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/3480747092.jpg" alt="taelen-luckas-vander.jpg" /><span style="color: #99cc00; font-size: 14pt;">De gewezen Groen-politicus ergert zich aan de politieke correctheid van links, maar klinkt zelf geregeld tegenstrijdig.</span></span></strong></span></p></div><div class="article_content"><p><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;">Sinds Luckas Vander Taelen in 2004 in Vorst een huis kocht, heeft hij het gevoel dat hij de stad heeft zien veranderen en hij er dagelijks aan participerende observatie doet. Intussen schreef de naar Brussel uitgeweken Aalstenaar al meerdere boeken over onze hoofdstad en laat hij ook in columns geregeld zijn stem horen. Zo vroeg hij zich al in september 2009 in een column af waarom we toch zo weinig durfden ‘opkomen voor de wetten en waarden van het land waarin we leven’. Hoewel hij zich nog gesteund voelde door de basis, is het sindsdien nooit meer goed gekomen met zijn partij. Kristof Calvo zei hem eens dat hij meer aan politiek moest doen en niet zo veel moest schrijven. De top van Ecolo kon nog minder dan die van Groen zijn schrijfsels smaken en beschouwde Vander Taelen vanaf toen naar eigen zeggen als een racist. Toch heeft het vrij lang geduurd eer hij de politiek verliet. Hij nam nog deel aan de verkiezingen van 2014, weliswaar op een onverkiesbare plaats.</span></strong></span></p><p><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;">Volgens Vander Taelen heeft Groen een enorme kans gemist door zijn koudwatervrees voor een aangepast standpunt over de uitdagingen van de multiculturele maatschappij. Pas na de aanslagen van november 2015 in Parijs durfde voorzitster Meyrem Almaci het te hebben over de waarden die ons dierbaar zijn en die we moeten verdedigen tegen fundamentalistische aanslagen. Die aanslagen inspireerden Vander Taelen om dit boekje (120 pagina’s) te schrijven. De ietwat wollige titel <em>De grote verwarring</em> op de old skool boekcover slaat eigenlijk vooral op de bedenkelijke houding van politiek links en in het bijzonder bij Groen. ‘Vooral aan de linkerkant van het politieke spectrum zorgde het religieuze geweld voor veel verwarring’, schrijft de auteur. ‘Traditioneel had links met veel vuur de multiculturele samenleving verdedigd en dat engagement maakte het links soms heel moeilijk om op een ondubbelzinnige manier te reageren op fundamentalistische religieuze eisen die afkomstig waren van nieuwkomers.’</span></strong></span></p><p><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><img id="media-5350726" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/4044077759.jpg" alt="lvdt-brussel-de-tijdbom-tikt-verder.jpg" />Over zijn gewezen partij lezen we iets anders. ‘De alomtegenwoordigheid van de religie in de jeugdjaren en de opleiding van heel veel partijleden verklaart heel veel van de verkramping waarvan Groen tot op heden blijk geeft in elke discussie over multiculturalisme en islam.’ Het lijkt niet echt te kloppen met wat hij over zijn exit bij Groen zei in <em><a style="color: #999999;" href="http://www.brusselnieuws.be/nl/nieuws/de-grote-verwarring-van-luckas-vander-taelen" target="_blank">Brussel Deze Week</a></em>: ‘Tachtig procent van de Groen-kaders was het met mijn analyses eens, maar ze zwegen nadat ik voor de partij-inquisitie verschenen was.’ Valt dit nog te verklaren door opleiding en religie in de jeugdjaren? Even verder in het interview lezen we dan weer: ‘Groen is uiteindelijk een katholieke partij die nooit het antiklerikalisme van de socialisten gedeeld heeft. Zij kunnen zich niet inbeelden dat atheïsten geen godsbeeld hebben, en geen godsdienstige regels in hun leven willen. Dat is bij Groen het probleem.’ Echt? Zijn de multiculturele standpunten tussen ‘de antiklerikale’ sp.a en ‘het katholieke’ Groen dan zo verschillend? Heeft CD&V dan door zijn katholieke wortels een verkrampte houding over multiculturalisme en islam?</span></strong></span></p><p><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;">Een andere passage leidt Vander Taelen in door te zeggen dat Groen zich telkens vanuit een ideologische rechtlijnigheid afgezet heeft tegen elke vorm van populisme. Op het partijbestuur maakte hij namelijk een discussie mee over hoe er gereageerd moest worden op de toegenomen straatcriminaliteit in Oostende, die veroorzaakt was door een toestroom van vluchtelingen die naar Engeland probeerden te raken. Uiteindelijk werd er na meer dan een uur besloten dat de plaatselijke mandatarissen aan de bevolking moesten gaan uitleggen dat de situatie van de vluchtelingen bijzonder precair was en dat er in de eerste plaats iets gedaan moest worden aan de situatie in hun thuisland, zodat de ontheemden zouden terugkeren. Vander Taelen noemt het zelf een bizar standpunt. Dat is het minste wat je kan zeggen. Maar wat is er dan populistisch aan het afkeuren van de daden?</span></strong></span></p><p><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;">Vander Taelen heeft een merkwaardige verhouding met zijn partij en dat merken we opnieuw bij deze publicatie. Zijn afzonderlijke cases, columns en ook de essays in dit boek zijn zeker interessant. Hij ergert zich aan wantoestanden in Brussel, bij bepaalde moslims en de technieken die linkse protagonisten gebruiken om het debat uit de weg te gaan. Toch wringt hij zichzelf al eens in bochten. Opnieuw een passage uit het interview in <em>Brussel Deze Week</em>: Vander Taelen bracht zijn lidmaatschapskaart binnen (om weer aan journalistiek te doen, S.C.), en zwoer nooit meer aan politiek te doen. ‘Tenzij er een kans voorbij wandelt,’ voegt hij er aan toe. ‘Maar op mijn leeftijd begin ik vrede te nemen met afstand.’ Dat klinkt vastberaden, opportunistisch en relativerend tegelijk. Bovendien past hij naar eigen zeggen niet echt in de politiek omdat hij oprecht wil zijn. Ondanks zijn oprechtheid heeft hij het dan nog lang volgehouden bij Groen, als we zijn verhalen zowat lezen.</span></strong></span></p><p><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;">Ten slotte luiden zijn oplossingen, zeker voor een gewezen politicus, vrij pover. Het onderwijs moet de scheiding tussen Kerk en Staat benadrukken en op het lokale niveau moet massaal worden ingezet om jongeren te bereiken. <em>That’s it</em>. Vander Taelen zei in Brussel Deze Week dan weer wel dat de analyse van Vlaams Belang over de islam ‘grotendeels klopte’, ‘maar hun enige antwoord een ranzig discours was over deportaties’ …</span></strong></span></p><div class="review-details" style="font-size: 13px;"><div id="book_rating"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><img id="media-5350728" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/1594490661.jpg" alt="Luckas_Vander_Talelen_BDW1515.jpg" width="212" height="316" /><span style="font-size: 14pt;">Beoordeling : * *</span></span></strong></span></div><div id="book_title"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 14pt;"><strong><span style="color: #999999;">Titel boek : <span style="color: #ff6600;"><em>De grote verwarring</em></span></span></strong></span></div><div id="book_subtitle"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 14pt;"><strong><span style="color: #999999;">Subtitel boek : <span style="color: #ff6600;"><em>Hoe moeten we reageren op islamitisch fundamentalisme?</em></span></span></strong></span></div><div id="book_author_name"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 14pt;"><strong><span style="color: #999999;">Auteur : Luckas Vander Taelen</span></strong></span></div><div id="book_editor"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 14pt;"><strong><span style="color: #999999;">Uitgever : Houtekiet</span></strong></span></div><div id="book_pages"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 14pt;"><strong><span style="color: #999999;">Aantal pagina's : 120</span></strong></span></div><div id="book_price"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 14pt;"><strong><span style="color: #999999;">Prijs : 14.99 €</span></strong></span></div><div id="book_isbn_no"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 14pt;"><strong><span style="color: #999999;">ISBN nummer : 9789089240675</span></strong></span></div><div id="book_publish_year"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 14pt;"><strong><span style="color: #999999;">Uitgavejaar : 2016</span></strong></span></div></div></div>