Last posts on autobiographie
2024-03-29T16:35:52+01:00
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Jean-Pierre Longre
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La révolte et le mitard
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2024-03-24T17:16:25+01:00
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Jean-Pierre Martin, N’oublie rien , Éditions de l’Olivier, 2024...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6518357" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/00/01/3904410020.jpg" alt="Autobiographie, Francophone, Jean-Pierre Martin, Éditions de l’Olivier, Jean-Pierre Longre" width="105" height="154" />Jean-Pierre Martin, <em>N’oublie rien</em>, <span style="font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #3d3d3d; background: white;">Éditions de l’Olivier, </span>2024</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Après mai 1968, souvenons-nous, la révolte a continué. Les acquis et les accords n’ont pas empêché certains groupes de lutter contre l’oppression patronale, par exemple celle des chantiers navals de Saint-Nazaire chargés de construire des navires géants. Jean-Pierre Martin, qui avait abandonné ses études de philosophie pour s’établir comme ouvrier et qui militait au sein de la Gauche prolétarienne, n’a rien oublié du soutien aux actions symboliquement violentes ni des distributions de tracts, et de leurs conséquences : pour lui, deux mois d’isolement à la prison de Saint-Nazaire, « enfermé avec moi-même », écrit-il. « Mais pas question de ramollir. » « N’oublie pas les ouvriers blessés, mutilés ou morts à la tâche, victimes de guerre de la production, ceux qu’on sacrifie au tonnage d’un pétrolier ou au rendement d’une chaîne. »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Donc le mitard, seul avec soi-même, pour uniques distractions l’apparition régulière d’un gardien avec la gamelle de pitance, une lucarne laissant voir un petit bout de ciel (même pas le toit que pouvait apercevoir Verlaine), une araignée tissant sa toile et amicalement appelée Hélène, la promenade quotidienne entre quatre hauts murs, quelques bruits venus de l’extérieur… Mais cet isolement donne un relief et un goût particuliers aux rares entorses à la solitude : quelques livres, de quoi écrire, des gardiens qui, peu à peu, se mettent à parler, deux ou trois codétenus furtivement croisés, les visites de l’avocat (dont pourtant le prisonnier n’attend pas grand-chose), celles de la « visiteuse », une dame dont l’austérité bourgeoise se mue progressivement en sympathique compréhension, celle, une seule fois, des parents honteux de leur fils, l’écho sifflé de Laure, une camarade de lutte enfermée derrière le mur, côté femme… Et puis il y a le certificat qui manquait à notre prisonnier pour parfaire ses études, qu’il prépare en vitesse, et qui lui vaut la visite de son professeur et du doyen de la faculté, dignes messieurs venus tout exprès de Nantes pour l’occasion. Un beau morceau d’anthologie, cet oral passé dans le parloir avec à la clé la déclaration solennelle d’obtention de la maîtrise de philosophie !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Après le procès et son verdict (deux mois ferme), procès au cours duquel le prévenu n’a pas pu taire un discours militant, il reste quinze jours à tirer, les plus longs, les plus durs sans doute. « La sortie est comme une obsession. Ici, maintenant, est trop douloureux. Tu te sens plus que jamais claustrophobe. Tu aimerais dormir jusqu’à ta libération. » On le comprend, car jusqu’à présent on n’a pu qu’accompagner son récit attachant et poignant, enfermés avec lui dans son cachot humide et dans sa solitude révoltée, dont, promis, nous n’oublierons rien. Mais que l’on connaisse ou non Jean-Pierre Martin dans les parcours qu’il a menés par la suite, on le devine sensible à la complexité du monde : « D’un côté ton moi enfiévré et violent, de l’autre ton moi dissident, œcuménique et fraternel. […] Tout est politique, penses-tu comme tes camarades, et cependant, tu n’es pas tout à fait politique au sens strict. Plutôt affectif, affecté à fleur de peau, atteint d’une fièvre insurrectionnelle, révolté de l’intérieur par le monde tel qu’il est, désireux d’un monde tout autre. » Un monde peut-être promis par le paysage entrevu, au début du livre, à travers la vitre du fourgon pénitentiaire, et par cette « ligne d’horizon » qu’à la fin, une fois libéré, il redécouvre avec « l’œil d’un enfant ». </span></p><p style="text-align: right;" align="right"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean-Pierre Longre</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><a href="http://www.editionsdelolivier.fr">www.editionsdelolivier.fr</a></span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><a href="https://jeanpierremartin.net">https://jeanpierremartin.net</a></span></p>
Creseveur
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Bardella sort une autobiographie avec plein de petites mains
tag:creseveur.hautetfort.com,2024-03-14:6489523
2024-03-14T13:22:19+01:00
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<p style="text-align: center;"><img id="media-6518486" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://creseveur.hautetfort.com/media/02/01/3787627371.jpg" alt="Bardella sort une autobiographie.jpg" /></p>
Jean-Pierre Longre
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« La passion des baguettes »
tag:jplongre.hautetfort.com,2024-02-21:6486121
2024-02-21T17:44:00+01:00
2024-02-21T17:44:00+01:00
Alain Gerber, Deux petits bouts de bois, une autobiographie de la...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6513161" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/00/00/2588544937.jpg" alt="Essai, francophone, autobiographie, musique, jazz, Alain Gerber, Frémeaux & Associés, Jean-Pierre Longre" width="105" height="161" />Alain Gerber, <em>Deux petits bouts de bois, une autobiographie de la batterie de jazz</em>, Frémeaux & Associés, 2024</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">On connaît l’érudition jazzistique d’<a href="http://jplongre.hautetfort.com/tag/alain+gerber">Alain Gerber</a>. On savait moins, jusqu’à maintenant, qu’il pratique depuis longtemps un instrument complexe et majeur de la musique de jazz : la batterie ; en amateur, avoue-t-il modestement, mais tout de même… Une pratique à laquelle il s’adonne encore au moins une heure par jour dans un sien cabanon isolé, ce qui lui évite les récriminations du voisinage telles qu’il les a connues lorsqu’il habitait en appartement (on pouvait s'y attendre, l’humour et la malice de sont pas absents de certaines anecdotes jalonnant cette « autobiographie de la batterie de jazz ». Voir aussi, par exemple, un furtif portrait d’André Malraux, qui dans un prestigieux restaurant lui servant de cantine « semblait tenir son propre rôle », un autre d’une Catherine Deneuve « piétinant devant un mur » chaussée de « pataugas à talons » durant le tournage d’un film…).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Difficile de mesurer toutes les dimensions de ce livre foisonnant, conduit effectivement par l’histoire des paires de baguettes pour lesquelles l’auteur avoue une véritable passion, ce qui ne l’empêche pas d’utiliser sans vergogne un vocabulaire quasiment amoureux pour décrire ses relations avec les cymbales. La science exhaustive du jazz n’est pas venue toute seule, et la dimension autobiographique laisse le champ libre non seulement à l’apprentissage de la batterie, mais aussi à l’acquisition de la connaissance des jazzmen, de leurs prestations dans les caves et surtout de leurs disques, avec des références précises aux grands batteurs concédées à qui veut y prêter l’oreille ; ils sont tous là, de </span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: black; background: #F8F4EE;">Kenny Clarke à Ringo Starr (oui), en passant par Jo Jones, André Ceccarelli, Max Roach, Georges Paczynski, Buddy Rich, Elvin Jones, Art Blakey, Baby Dodds, Gene Krupa, Connie Kay ou Daniel Humair.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: black; background: #F8F4EE;">Mais la science musicale n’occulte pas le reste, car Alain Gerber le reconnaît, il « cultive l’art (l’art ou la marotte ?) de la digression. » L’autobiographie n’est pas seulement celle de la batterie, mais aussi celle de l’auteur en personne : la rencontre décisive de l’amour, les « petits boulots » de jeunesse pour survivre, les voyages et, bien sûr, parallèlement à la musique, la littérature. Écoutons-le, dans son inimitable style nourri de paradoxes : « Quel état des lieux suis-je en mesure de dresser ce matin, si je compare mon itinéraire d’instrumentiste à celui d’homme de plume ? D’un côté, je sais de mieux en mieux ce que je devrais faire avec mes tambours et mes cymbales, mais j’en reste largement incapable ; de l’autre, je vois très bien ce qu’il ne faut pas faire et, sauf exception, ne parviens toujours pas à m’en empêcher. » Un parallèle dont il s’étonne lui-même, mais qui est d’un riche enseignement sur la puissance de ces petits instruments que sont les baguettes et le stylo, utilisés au départ sans ambition démesurée par quelqu’un qui doute de ses capacités, ne se sent pas à sa place, comme lors de ses débuts à France Culture (on le lui a fait sentir plus tard lorsqu’il en fut brusquement exclu), et qui dit avoir « fait des pieds et des mains pour entrer dans le rang. Le rang des non-alignés ». </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: black; background: #F8F4EE;">Sans doute. Mais ce « non-aligné » nous en apprend toujours plus, sur le jazz, sur le style littéraire (cultiver la « simplicité » – pas si simple), sur la vie culturelle, sur la vie tout court. Sans parler du plaisir toujours recommencé, jamais le même, de la lecture. Et si l’auteur de ces lignes perdait un jour la mémoire, il ne se pardonnerait pas de ne pas retenir malgré tout cette formule : « C’est toute l’énigme de la musique : avec elle, ou l’on touche au sacré, ou l’on ne touche à rien du tout. »</span></p><p align="right"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean-Pierre Longre</span></p><p align="right"> </p><p style="text-align: left;" align="right"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><a href="https://www.fremeaux.com/fr/">https://www.fremeaux.com/fr/</a></span></p>
Christian COTTET-EMARD
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Des crocs et des ailes
tag:cottetemard.hautetfort.com,2023-11-22:6472131
2023-11-22T00:00:34+01:00
2023-11-22T00:00:34+01:00
Avant la Toussaint, les arbres, en particulier les frênes, restaient...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6491622" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/02/02/616816846.JPG" alt="carnet,note,journal,autobiographie,sur un sentier recouvert,orage-lagune-express,christian cottet-emard,campagne,oiseaux,poissons,appétit,automne,promenade,nature,élan vital,blog littéraire de christian cottet-emard" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Avant la Toussaint, les arbres, en particulier les frênes, restaient verts alors que ceux-là sont habituellement les premiers à entrer tout en or dans la ronde automnale. Le grand vent ne faisait danser que quelques feuilles desséchées lors de l'été caniculaire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">On peut maintenant recommencer à marcher dans la campagne en savourant l'air vif qui donne faim. L'appétit, j'en manque rarement mais je suis à chaque fois étonné de constater que pour moi, il augmente dès le début de l'automne. Les oiseaux, que je vois s'envoler à mon passage dans les sentiers forestiers, du moins ceux que l'on chasse, m'inspirent autant d'émotions poétiques que culinaires. Je les imagine alors bien rôtis dans mon assiette. Heureusement, je ne suis pas chasseur. Les poissons que je vois sauter au-dessus de la surface paisible des lacs de chez moi me rappellent de subtiles accordailles entre eux et les vins. Heureusement, je ne suis pas pêcheur. La nature qui me donne les crocs autant qu'elle donne des ailes à mon imagination, voilà qui fera un peu plus douter de mon « âme de poète » dans les divers écosystèmes où l'on en trouve. Ce n'est pas grave, j'en doute aussi. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>L'art ne saurait concurrencer la perspective de notre prochain repas</em>, a écrit Jim Harrison dans <em>Un Sacré Gueuleton</em> (Éd. J'ai lu). Je le vérifie chaque fois que je savoure les petits burgers entièrement cuisinés par mon neveu Valentin. La dernière fois, j'ai dû prendre garde d'en laisser sur le plateau pourtant bien garni afin que chacun de ses invités puisse constater que ce sont les meilleurs.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><em><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;">Extrait du <a href="http://cottetemard.hautetfort.com/archive/2023/11/11/vient-de-paraitre-6470506.html">deuxième tome de mes carnets</a> (2016-2023) qui vient de paraître.</span></em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><em><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;"><strong>Photo :</strong> derrière ma maison. <span style="font-size: 8pt;">(Photo © MCCE)</span></span></em></span></p>
Christian COTTET-EMARD
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Sur un sentier recouvert
tag:cottetemard.hautetfort.com,2023-11-18:6471568
2023-11-18T02:08:00+01:00
2023-11-18T02:08:00+01:00
Les derniers temps de la canicule, j'écrivais dans la salle à manger en...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6490487" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/00/01/1205268607.jpg" alt="carnet, note, journal, autobiographie, publication, parution, édition, christian cottet-emard, écriture, littérature, sur un sentier recouvert, blog littéraire de christian cottet-emard, orage-lagune-express, journal intime,sanglier,forêt" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Les derniers temps de la canicule, j'écrivais dans la salle à manger en pleine nuit, sous le halo d'une petite lampe. La baie vitrée était grande ouverte pour que je puisse me rafraîchir. Dehors, il faisait noir, pas de clair de lune. J'ai entendu un souffle, comme un animal qui flaire, juste devant la baie. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J'ai d'abord cru à un chien en goguette mais je pense maintenant que c'était un sanglier qui ne m'avait pas senti. Peut-être était-il venu boire dans la piscine gonflable installée pour mon petit-fils. Plusieurs jours après, des pelouses de ma propriété et de celles des voisins ont été retournées ainsi que cela se produit assez souvent dans les villages. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Deviner la présence toute proche du sanglier qui est un animal puissant aux perceptions d'une extrême finesse est une sensation forte. J'ai encore en mémoire cet épisode de l'époque où j'arpentais les forêts presque tous les jours, en particulier en demi-saison. Pour accéder à une clairière depuis un ancien sentier en perdition recouvert de basses ramures d'épicéas, je rampais entre deux fourrés de hautes herbes très épaisses et très denses où persistaient quelques plaques de neige. J'ai alors entendu renifler et grogner à proximité sans pouvoir détecter ne serait-ce qu'un mouvement. Inutile de préciser que je me suis vite éloigné, de crainte de surprendre une laie avec des petits, ce qui peut arriver si le vent ne lui est pas favorable pour flairer l'humain. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Rencontrer le sanglier dans la nature (comme tout animal sauvage) n'est pas forcément un problème à condition de ne pas oublier qu'il défend ses intérêts. Pour le jeune homme de vingt ans que j'étais à l'époque de ces longues incursions dans les bois, il ne s'agissait pas d'éprouver ma résistance physique, encore moins de faire du sport ou de me lancer je ne sais quel défi. Je recherchais la force consolatrice de la nature parce qu'il ne m'était encore jamais venu à l'idée que j'étais moi-même une partie de cette nature, au même titre que le sanglier qui venait de détaler en silence pour m'éviter. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Je dois cette prise de conscience à une promenade matinale dans la forêt du Chemin de la guerre au-dessus d'Oyonnax et au poème que j'ai écrit en rentrant (<em>Dans l'automne flamboyant</em>, intégré à mes <a href="http://cottetemard.hautetfort.com/archive/2022/09/07/vient-de-paraitre-une-nouvelle-edition-de-mes-poemes-du-bois-6399900.html"><em>Poèmes du bois de chauffage</em></a>). J'avais quarante-six ans mais j'avais beau connaître depuis longtemps la musique de Janáček * (à laquelle j'ai emprunté le titre du <a href="http://cottetemard.hautetfort.com/archive/2023/11/11/vient-de-paraitre-6470506.html">deuxième tome de mes carnets qui vient de paraître</a>), il me restait encore à réaliser que j'allais marcher de plus en plus souvent sur un sentier recouvert c'est-à-dire un sentier non pas perdu mais soustrait au regard puis revenant de temps en temps en lumière parce que tracé dans la petite éternité du temps humain.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><span style="font-size: 10pt;">* <em>Sur un sentier recouvert</em> est un cycle de quinze pièces pour piano de <a href="https://www.google.fr/search?q=leo%C5%A1+jan%C3%A1%C4%8Dek&sca_esv=583505300&tbm=isch&source=lnms&sa=X&ved=2ahUKEwiPlZ-DrMyCAxViRqQEHcJ4Mos4UBDSlAl6BAgDEAQ&biw=1240&bih=577&dpr=1">Leoš Janáček (1854-1928)</a> qui m’a inspiré le titre de ce deuxième volume de mes carnets. J’ai failli choisir le titre de la dixième pièce <em>La chevêche ne s’est pas envolée !</em> car les animaux ont une grande place dans mon imagination et mes rêves. La chevêche est une petite chouette attachée à son territoire. On peut écouter <a href="https://www.google.fr/search?q=janacek+la+chev%C3%AAche+ne+s%27est+pas+envol%C3%A9e&sca_esv=583505300&source=hp&ei=Rg5YZYfiJvq7kdUPhd2Q-AU&iflsig=AO6bgOgAAAAAZVgcVoioJA5Hu6fyKvk3oprFKY6aY-jb&ved=0ahUKEwiHndX-rcyCAxX6XaQEHYUuBF8Q4dUDCAk&uact=5&oq=janacek+la+chev%C3%AAche+ne+s%27est+pas+envol%C3%A9e&gs_lp=Egdnd3Mtd2l6IipqYW5hY2VrIGxhIGNoZXbDqmNoZSBuZSBzJ2VzdCBwYXMgZW52b2zDqWUyBxAhGKABGApI-b0BUABYmbsBcAB4AJABAZgBlAWgAbAdqgEIMzcuMy41LTG4AQPIAQD4AQHCAgoQLhiABBiKBRhDwgIOEC4YgAQYigUYsQMYgwHCAgsQLhiABBixAxiDAcICChAAGIAEGIoFGEPCAgUQLhiABMICCBAuGIAEGLEDwgIOEAAYgAQYigUYsQMYgwHCAgsQLhiDARixAxiABMICCxAAGIAEGLEDGIMBwgILEC4YgAQYxwEYrwHCAgUQABiABMICBxAuGIAEGArCAgYQABgWGB7CAgcQABiABBgTwgIIEAAYFhgeGBPCAgoQABgWGB4YExgKwgIFECEYoAHCAgoQIRgWGB4YDxgdwgIEECEYFQ&sclient=gws-wiz#fpstate=ive&vld=cid:15357e4a,vid:jDtRlyxxTMI,st:0">cette pièce et tout le cycle de cette œuvre sur YouTube</a>. Le titre du premier tome de mes carnets, <em>Prairie Journal</em>, était aussi en lien avec la musique, celle d’Aaron Copland (1900-1990). Très souvent, le processus d’écriture est chez moi déclenché et parfois entretenu par la musique.</span> <br /></span></p>
Christian COTTET-EMARD
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La tête froide
tag:cottetemard.hautetfort.com,2023-11-14:6471048
2023-11-14T22:34:43+01:00
2023-11-14T22:34:43+01:00
Après le premier volume, Prairie Journal , paru en 2016, la publication...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><img id="media-6489847" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/01/02/3307673043.jpg" alt="carnet,note,journal,autobiographie,publication,parution,édition,christian cottet-emard,écriture,littérature,sur un sentier recouvert,blog littéraire de christian cottet-emard,orage-lagune-express,journal intime" />Après le premier volume, <em>Prairie Journal</em>, paru en 2016, la publication du deuxième tome de mes carnets, <a href="http://cottetemard.hautetfort.com/archive/2023/11/11/vient-de-paraitre-6470506.html"><em>Sur un sentier recouvert</em></a>, arrive plus tôt que prévu. Je vais encore entendre ou lire quelques reproches (complaisance narcissique, nombrilisme). Ces critiques me sont le plus souvent adressées par des personnes qui considèrent mes livres du haut de leurs préjugés, qui les lisent en diagonale ou qui ne les lisent pas du tout. Comment être encore narcissique à soixante-trois ans ? Si quelqu'un a la recette, je suis preneur !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Quant au nombrilisme, le nombre de pages consacrées à des sujets de société et d'actualité me semble démentir cette accusation. J'ajoute quand même que si je me résous à traiter parfois ce genre de sujets, ce n'est pas vraiment par plaisir car je ne suis plus journaliste, ce métier qui m'a déplu. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Les livres ont souvent un curieux destin, parfois celui d'être achetés sans être lus. Je me rappelle un ami peintre hélas décédé qui faisait une visite annuelle à la librairie de sa bourgade pour se procurer tous les grands prix littéraires de l'année afin de les offrir en cadeau de Noël à son épouse. Elle m'avait confié qu'elle n'en lisait souvent qu'un seul, extrait de cet encombrant paquet cadeau, parfois aucun. Heureusement, le couple vivait dans une immense maison avec les possibilités de stockage qu'on imagine.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Cette anecdote me semble révélatrice de l'écart entre la réalité de l'édition et la perception qu'en a le grand public. Beaucoup de livres sont imprimés, publiés et expédiés chez les libraires dans des cartons qui ne sont pas ouverts puis renvoyés plus tard à leurs expéditeurs. Cela paraît absurde mais il existe pourtant une logique économique, certes perverse, à cette aberration. En tant qu'auteur, il m'est arrivé comme à d'autres d'en faire les frais.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">C'est la raison pour laquelle j'observe avec satisfaction et intérêt toutes les innovations technologiques entraînant de profondes mutations dans l'industrie du livre avec les conséquences prévisibles sur la diffusion, la distribution et la vente. Je connais des auteurs dans la même situation que moi qui déplorent cette évolution. Je me demande pourquoi ils défendent bec et ongles un système qui les malmène ou les ignore. Moi, je m'en réjouis car je n'ai plus l'âge (et le souhait) d'attendre des mois ou des années la bénédiction d'un inconnu retranché derrière sa pile de manuscrits et la signature d'un improbable contrat qui me sera de surcroît défavorable d'un point de vue financier, qu'il s'agisse d'un grand ou d'un petit éditeur. Je me reproche d'avoir attendu si longtemps avant de consentir enfin à garder la tête froide.</span></p>
Christian COTTET-EMARD
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Carnet / Relectures (Calvino, Lampedusa, Harrison, Tabucchi)
tag:cottetemard.hautetfort.com,2023-10-13:6465678
2023-10-13T02:29:00+02:00
2023-10-13T02:29:00+02:00
J’ai vu tout récemment sur la chaîne Arte un documentaire sur Italo...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6481900" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/02/02/1154306631.JPG" alt="carnet,note,journal,autobiographie,fiction,roman,essai,blog littéraire de christian cottet-emard,italo calvino,marcovaldo,giuseppe tomasi di lampedusa,le guépard,le professeur et la sirène,jim harrison,mémoires en marge,poésie,antonio tabucchi" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’ai vu tout récemment sur la chaîne Arte un documentaire sur <a href="https://www.google.fr/search?sca_esv=572984873&sxsrf=AM9HkKmSi45QGZh7-1iIZ_BFfoN5oaJq8A:1697152589466&q=italo+calvino&tbm=isch&source=lnms&sa=X&ved=2ahUKEwju4-WJ0vGBAxWXUqQEHXokBRwQ0pQJegQIDRAB&biw=1240&bih=577&dpr=1">Italo Calvino</a> en espérant que ce serait pour moi l’occasion de trouver une clef pour entrer dans son œuvre car jusqu’à maintenant, je n’ai rien compris à ses livres, qu’il s’agisse du <em>Baron perché</em>, du <em>Vicomte pourfendu</em>, des <em>Villes invisibles</em> et de <em>Si par une nuit d’hiver un voyageur</em>. Le plus étrange est qu’un seul de ses ouvrages, <a href="https://www.decitre.fr/livres/marcovaldo-ou-les-saisons-en-ville-9782264017253.html"><em>Marcovaldo</em></a>, a pourtant joué un rôle très important dans l’élaboration de certains de mes propres livres à l’époque où je n’avais pas encore résolu l’épineuse question de l’équilibre entre le fond et la forme. En cela, <em>Marcovaldo</em> fut pour moi un révélateur. Je l’ai donc lu plusieurs fois. </span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Dans les domaines de la fiction romanesque et de l’autobiographie, les écrivains que je relis sont rares : <a href="https://www.google.fr/search?sca_esv=572984873&hl=fr&sxsrf=AM9HkKkq--IbCVsn--d72-eyB-ZTUrjhYQ:1697153041891&q=giuseppe+tomasi+di+lampedusa&tbm=isch&source=lnms&sa=X&ved=2ahUKEwjw2sPh0_GBAxWJVqQEHeAvA_AQ0pQJegQIDRAB&biw=1240&bih=577&dpr=1">Giuseppe Tomasi di Lampedusa</a> (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Gu%C3%A9pard"><em>Le Guépard</em></a> et les nouvelles <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Professeur_et_la_Sir%C3%A8ne"><em>Le</em> <em>Professeur et la sirène</em></a>), <a href="https://www.google.fr/search?q=jimharrison&tbm=isch&ved=2ahUKEwikiofo0_GBAxU4XqQEHVI5CJIQ2-cCegQIABAA&oq=jimharrison&gs_lcp=CgNpbWcQAzIJCAAQGBCABBAKOgQIIxAnOgQIABAeOgYIABAFEB46BQgAEIAEOggIABCABBCxAzoECAAQAzoHCAAQigUQQzoKCAAQigUQsQMQQzoLCAAQgAQQsQMQgwE6BwgAEBMQgARQwBFYxC9gxD5oAHAAeACAAVCIAfkGkgECMTKYAQCgAQGqAQtnd3Mtd2l6LWltZ8ABAQ&sclient=img&ei=H4AoZeT-Iri8kdUP0vKgkAk&bih=577&biw=1240&hl=fr">Jim Harrison</a> (sa poésie et ses ouvrages autobiographiques, notamment ses mémoires <em>En marge</em>) et <a href="https://www.google.fr/search?q=antonio+tabucchi&tbm=isch&ved=2ahUKEwiN9cyY1PGBAxUWmicCHbGzAA8Q2-cCegQIABAA&oq=antonio+tabucchi&gs_lcp=CgNpbWcQAzIFCAAQgAQyBAgAEB4yBAgAEB4yBAgAEB4yBggAEAUQHjIHCAAQGBCABDIHCAAQGBCABDIHCAAQGBCABDIHCAAQGBCABDIHCAAQGBCABDoECCMQJzoJCAAQGBCABBAKOggIABCABBCxAzoECAAQAzoLCAAQgAQQsQMQgwE6BggAEAgQHlDzDFiYR2CfT2gAcAB4AIABUYgBxgmSAQIxN5gBAKABAaoBC2d3cy13aXotaW1nwAEB&sclient=img&ei=hYAoZc2eF5a0nsEPseeCeA&bih=577&biw=1240&hl=fr">Antonio Tabucchi</a> (toute son œuvre notamment <a href="https://www.babelio.com/livres/Tabucchi-Requiem/29975">Requiem</a>, La tête perdue de Damasceno Monteiro, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Pereira_pr%C3%A9tend">Pereira prétend</a>, y compris les essais). </span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Harrison et Tabucchi ont beau ne pas vivre dans le même monde, leurs thématiques et leurs styles respectifs radicalement éloignés me sont pourtant une véritable nourriture. Je ne m’intéresse ni à la pêche ni à la chasse (Harrison) et ne partage pas les idées politiques de Tabucchi. C'est ainsi.<br /></span></p>
Christian COTTET-EMARD
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Carnet / Ni tout à fait la même ni tout à fait une autre *
tag:cottetemard.hautetfort.com,2023-10-05:6464598
2023-10-05T17:39:00+02:00
2023-10-05T17:39:00+02:00
Plaire est agréable mais déplaire est amusant. Voilà pourquoi j’aime...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6480141" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/00/01/1524267180.JPG" alt="carnet,note,journal,autobiographie,voyage,lisbonne,rossio,portugal,fontaine,permanence,impermanence,gattopardisme,le guépard,il gattopardo,Giuseppe Tomasi di Lampedusa,le bourgeois gentilhomme,molière,paul verlaine,poèmes saturniens,mon rêve familier,littérature,poésie,blog littéraire de christian cottet-emard,flora groult" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Plaire est agréable mais déplaire est amusant. Voilà pourquoi j’aime déclarer au milieu d’une assemblée d’adeptes du mouvement et du changement à tout prix, autrement dit de la gesticulation stérile, le mantra de notre époque, que lorsque les choses changent, c’est rarement en bien. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Divertissez-vous en sortant ça en pleine réunion au travail (de préférence à un mois de la retraite, c’est plus prudent) et vous pourrez savourer votre effet sur tout représentant de n’importe quelle élite dirigeante qui pratique probablement le « gattopardisme » (il faut que tout change pour que rien ne change) comme monsieur Jourdain dit de la prose, sans le savoir. De toute façon, le niveau culturel de nos chefs actuels, petits ou grands, nous incite à douter qu’ils aient lu attentivement Le Guépard (Il Gattopardo) de Giuseppe Tomasi di Lampedusa et Le Bourgeois gentilhomme de Molière. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">On s’accrochait hier aussi désespérément à l’idéal de permanence qu’à celui d’impermanence aujourd’hui mais bien sûr, notre fragile condition humaine oscille entre les deux. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Je me suis agrippé une grande partie de ma vie comme un naufragé à cette planche de salut qu’est l’obsession de la permanence, celle des propriétés, des maisons, des paysages, des êtres et que sais-je encore mais tout en acceptant de douter des certitudes qui l’accompagnent, je n’ai pas pour autant lâché prise pour me laisser emporter dans le courant de l’illusion de l’impermanence. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Pour mon confort personnel, je m’en veux d’avoir mis très longtemps à découvrir qu’il existait une troisième voie. La lecture de Paul Verlaine en mon adolescence aurait pourtant dû m’y aider plus tôt : « Ni tout à fait la même ni tout à fait une autre. » Mais oui ! Comme l’eau de la source, la vague sur le sable, la rumeur de la forêt, l’aube après la nuit, la grappe de raisin, la goutte de rosée, le flocon de neige, l’aiguille du mélèze, la feuille et la fleur de l’arbre…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><span style="font-size: 10pt;">(Extrait de <em>Prairie Journal 2</em>, deuxième tome de mes carnets, coédition Club / Orage-Lagune-Express. En parution programmée sur Amazon, c'est-à-dire enregistré mais non encore disponible au public.) </span> <br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><em><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;">* Ni tout à fait la même / Ni tout à fait une autre (extrait de Mon rêve familier, Poèmes saturniens de Paul Verlaine) est aussi le titre d’un roman de Flora Groult.</span></em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 10pt;"><strong>Photo /</strong> Chaque goutte d’eau de la fontaine n’est ni tout à fait la même ni tout à fait une autre. (Détail de la fontaine du Rossio à Lisbonne. <em><span style="font-size: 8pt;">Photo Christian Cottet-Emard</span>).</em></span><br /> </p>
Christian COTTET-EMARD
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Carnet / À La Pesse
tag:cottetemard.hautetfort.com,2023-10-03:6464166
2023-10-03T01:47:00+02:00
2023-10-03T01:47:00+02:00
Je rouspète souvent contre le Jura, en particulier quand je range mon...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6479466" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/02/02/1075633730.JPG" alt="carnet,note,journal,autobiographie,blog littéraire de Christian Cottet-Emard,jura,bois,marché,grenard,macvin richard,christian cottet-emard,la pesse,jean-sébastien bach,canada,groenland" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Je rouspète souvent contre le Jura, en particulier quand je range mon bois, mais en réalité, je m’y sens plutôt mieux qu’ailleurs et très bien chez moi. C’est ce que je me disais encore dimanche en montant à La Pesse pour aller faire un tour au marché qui se tient en même temps que le festival Azimut. Je n’y vais évidemment pas pour la musique qu’on y entend (surtout après avoir écouté une cantate de Bach en prenant mon petit déjeuner grâce à l’émission <em>Le Bach du dimanche</em> sur France Musique) mais plutôt pour acheter des bouteilles de l’excellent Macvin du domaine Christophe Richard (très bon accord à mon avis avec un cigare <a href="https://www.google.fr/search?sca_esv=570204873&q=rey+del+mundo+demi+tasse&tbm=isch&source=lnms&sa=X&ved=2ahUKEwjK64aoztiBAxXYU6QEHRnUAXYQ0pQJegQIDBAB&biw=1240&bih=577&dpr=1"><em>Rey del Mundo</em> Demi Tasse</a>). Après la dégustation qui ouvre l’appétit, je file tout droit chez le boucher traiteur Grenard qui mérite vraiment le détour. En descendant vers mon village, peu après midi, j’ai vu une lumière inhabituelle qui enveloppait les montagnes, comme un voile très fin de brume orange. J’ai appris qu’il s’agissait des particules fines des fumées des incendies du Canada arrivées jusque dans le ciel du Haut-Jura après un passage sur le Groenland, ce qui me change des épisodes de Sirocco mais me rappelle de la même manière que je ne vis hélas pas dans un coin aussi déconnecté des problèmes du monde que je le souhaiterais. Je me souviens toutefois qu’au temps de la pandémie, je n’ai jamais été confiné puisque je peux me promener dans la campagne sans sortir de chez moi. Pour quelqu’un qui a complètement raté sa vie professionnelle, ce n’est pas si mal ! </span></p>
Christian COTTET-EMARD
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Carnet / De la fumée
tag:cottetemard.hautetfort.com,2023-09-25:6462927
2023-09-25T11:07:00+02:00
2023-09-25T11:07:00+02:00
Je ne suis guère amateur de chanson française mais l’une d’elles,...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6477557" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/01/00/2936380842.jpg" alt="carnet,note,journal,autobiographie,fumée,tabac,cigarette,cigare,christian cottet-emard,blog littéraire de christian cottet-emard,écriture,paul auster,jim harrison,thomas mcguane,sthendhal,léo ferré,serge gainsbourg,claude nougaro,bernard deson,charles juliet,michel cornaton,revue le croquant,meillonnas,ain,roger vailland,zino davidoff,puro,cuba,honduras,saint-domingue,nicaragua,argent,addiction" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Je ne suis guère amateur de chanson française mais l’une d’elles, Prisonnier des nuages de Claude Nougaro, me parle. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Dans mes plus lointains souvenirs, la fumée tient déjà une première place, pas seulement celle du tabac. Tout gamin dans les années soixante, marchant de mauvaise grâce vers l’école, j’associais l’odeur de la neige et celle des petits panaches que crachaient les cheminées des maisons. Les écobuages de printemps m’annonçaient les vacances de Pâques et il fallait m’empêcher au jardin de trop m’approcher des feux d’herbes et de brindilles qu’on appelait chez moi des <em>fournaches</em> tant j’étais affamé de leurs parfums. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Lors des repas de famille, je fouillais dans les sacs à main des dames pour y dénicher un paquet de cigarettes blondes dont je reniflais les filtres dorés. Le jour de ma communion, mon oncle Pierre m’a permis de fumer ma première cigarette, en réalité la moitié d’une Gauloise sans filtre. Quel goût ! Un délice ! J’avais quand même déjà tenté auparavant de rallumer en cachette, toujours lors des repas de famille, des cigarettes éteintes à leur moitié et des mégots abandonnés dans les cendriers. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Plus tard, pré-adolescent, j’ai fumé des Saint-Michel filtre offertes par mon parrain résidant en Belgique. Je leur ai vite préféré la version sans filtre en paquets verts rehaussés d’une vignette de l’archange Saint-Michel terrassant le dragon. Ces cigarettes belges avaient la particularité de laisser en sillage, une fois les volutes refroidies, une vague odeur de pipi de chat. À partir du lycée, mon choix s’est principalement porté vers les Gitanes sans filtre avec quelques incursions dans le monde rustique des Gitanes Maïs. Je me souviens aussi avoir goûté aux dernières Boyard et avoir fait une brève infidélité au tabac brun avec des anglaises Craven A sans filtre mais dont un bout était entouré d’une fine bande de liège servant à ne pas mouiller le papier et des Pall Mall sans filtre particulièrement fortes. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Lors de mon premier séjour à Venise en 1979, je me suis entiché quelques temps pour des cigarettes blondes Lido un peu trop douces mais avant cette époque, j’avais déjà modestement abordé dès mes quinze ans le monde du cigare en commençant par des cigarillos Mercator dont la boîte annonçait fièrement la composition de la tripe (déchets de havane). J’ai traversé aussi mon époque Lucky Strike sans filtre (de crainte de voir cette marque disparaître, Léo Ferré en aurait acheté des kilos selon une anecdote que j’ai lue je ne me rappelle plus où) et ma période Camel sans filtre. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">La prise de conscience juvénile de mes excès de consommation de cigarettes et ma découverte des cigares cubains m’a permis de me détourner enfin des <em>clous de cercueil</em> (définition attribuée à Serge Gainsbourg, mais on n’est pas sûr tant il a aussi chapardé pour ne pas dire plagié dans la musique). Cela m’a conduit à déclarer de manière un peu péremptoire que j’avais arrêté la cigarette grâce au cigare, ce qui est presque vrai bien que je ne me refuse pas une cibiche lorsque la nostalgie m’en prend mais cela demeure très rare car je la grille en trois bouffées. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Avant d’entrer pleinement dans l’univers complexe du Puro (le terme désigne désormais un cigare cent pour cent issu d’un même terroir ou d’un même pays (Cuba, Honduras, Nicaragua, Saint-Domingue, etc…), j’ai commencé par m’acheter avec mes premiers salaires de jobs d’été des cigares secs des Pays-Bas Schimmelpennink (composés de mélanges de tabacs courts d’Indonésie, du Brésil, du Cameroun et de la Havane), des cigares du Brésil et de Sumatra de la marque Dannemann et en cas d’urgence quand je ne trouvais rien d’autre les inévitables La Paz (mélanges de tabacs du Brésil, de Cuba et d’Indonésie). </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Cigare et littérature étant pour moi étroitement liés, j’ai découvert avec surprise que l’écrivain Paul Auster était amateur de cigares Schimmelpennink qu’il cite dans un de ses livres dont j’ai oublié le titre. Il pouvait pourtant fumer beaucoup mieux avec ses droits d’auteur. C’est à cause de Stendhal que je me suis hasardé à fumer quelques cigares toscans sans avoir envie de renouveler trop souvent l’expérience malgré ce qu’en écrivait l’auteur des Promenades dans Rome : « Au petit jour froid de l’hiver, un cigare de Toscane vous fortifie l’âme. » (Source : <a href="https://www.google.fr/search?sca_esv=568138803&q=zino+davidoff&tbm=isch&source=lnms&sa=X&ved=2ahUKEwjEga7gs8WBAxVUiVwKHWdjBoAQ0pQJegQIDRAB&biw=1240&bih=577&dpr=1">Zino Davidoff</a>, Le Livre du connaisseur de cigare). </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">S’ils en ont eu jusqu’à maintenant la patience, les lectrices et lecteurs de ces lignes auront compris que ma stratégie consistant à combattre mes précoces excès de cigarettes au moyen d’une consommation raisonnable de Puros de La Havane, du Nicaragua, de Saint-Domingue et du Honduras a échoué. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Un excès ayant progressivement remplacé un autre, je me dois d’avouer aujourd’hui que la fumée du cigare n’a aucun mal à engloutir ce que je gagne avec mes livres. J’y vois une ironie du sort parce qu’il y a fort longtemps, lors d’une soirée à Meillonnas dans l’Ain dans la maison qui appartint à Roger Vailland, chez le regretté Michel Cornaton, directeur de la revue Le Croquant, un tour de table fut proposé à l’assemblée d’auteurs devant répondre à la question « Pourquoi écrivez-vous ? » Lorsque vint mon tour, je répondis : « Pour me payer des cigares » , une boutade qui provoqua le passage d’un ange et le haussement sans doute réprobateur d’un des sourcils (je ne me rappelle plus si c’était le droit ou le gauche) de mon voisin de fauteuil qui n’était autre que <a href="https://www.google.fr/search?sca_esv=568147601&q=charles+juliet&tbm=isch&source=lnms&sa=X&ved=2ahUKEwjU6crYucWBAxU5VaQEHQLLB10Q0pQJegQIDBAB&biw=1240&bih=577&dpr=1">Charles Juliet</a>. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Je constate aujourd’hui que ma plaisanterie est devenue une réalité. Pour considérable qu’il soit, le préjudice financier consécutif au tabagisme n’est évidemment rien en comparaison des risques pour ma santé encore très bonne pour le moment (je touche le bois de la table sur laquelle j’écris). </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’ai pourtant cru que l’addition de l’addiction était arrivée un soir de septembre 2021 lorsque mon cœur s’est emballé comme si je m’étais subitement mis au sport, moi qui n’en fais jamais. C’est arrivé après un solide repas en présence de mon ami et éditeur Bernard Deson à qui je regrette d’avoir imposé une nuit probablement sans sommeil à cause des bruits inélégants du corps en plein dysfonctionnement, notamment en cas de nausées persistantes. Croyant à une indigestion, j’ai interdit à mon épouse (qui n’a pas dormi non plus) d’appeler du secours. J’ai pourtant dû me résoudre à donner l’autorisation le lendemain matin lorsque je me suis retrouvé en faisant bop bop comme un poisson rouge qui aurait sauté de son bocal. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Embarqué en un rien de temps vers une clinique par une ambulance, j’ai appris après une batterie (si j’ose dire) d’examens que la fée électricité pouvait jouer des petits tours à mon cœur qu’on m’a pourtant décrit comme sain même s’il n’a pas aimé la nuit entière à grande vitesse. En voyant le cardiologue examiner mes artères en direct, je me suis dit que la sentence de mon tabagisme allait tomber mais il n’en fut rien. Il prononça le mot « nickel » et dit : « Vous pourrez continuer à cloper » en ajoutant : « Je plaisante, bien sûr ! » . Malgré mes artères « nickel » j’eus quand même droit à ce qu’ils appellent une « ablation » une intervention qui permet de retrouver un rythme cardiaque normal. Ce fut aussi pour moi l’occasion de bénéficier d’un bilan de ma carcasse, ce que je n’avais pas jugé utile de demander depuis 1974, l’année du gros abcès à la clavicule qui me donna droit à une dispense de sport que je fis durer par quelques stratagèmes jusqu’à la fin de ma scolarité. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">La passion des bons cigares ne m’apportant pour l’instant, Dieu merci, qu’un désagrément financier mais pas de problèmes de santé (je touche encore du bois), je pense que c’est ici que prend pour moi tout son sens la remarque de <a href="https://www.google.fr/search?sca_esv=568138803&q=thomas+mcguane&tbm=isch&source=lnms&sa=X&ved=2ahUKEwjE_-mPtMWBAxXvU6QEHZkhCucQ0pQJegQICRAB&biw=1240&bih=577&dpr=1">Thomas McGuane</a> à <a href="https://www.google.fr/search?sca_esv=568138803&q=jim+harrison&tbm=isch&source=lnms&sa=X&ved=2ahUKEwjLjfiktMWBAxVkVqQEHYupD6IQ0pQJegQIDBAB&biw=1240&bih=577&dpr=1">Jim Harrison</a> à propos de l’alcool : « On ne peut pas quitter une chose tant qu’elle ne s’est pas mise en travers de ton chemin. » Cela vaut aussi, évidemment, pour le tabac et à vrai dire pour tout le reste.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6477565" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/01/02/1795581437.jpg" alt="carnet,note,journal,autobiographie,fumée,tabac,cigarette,cigare,christian cottet-emard,blog littéraire de christian cottet-emard,écriture,paul auster,jim harrison,thomas mcguane,sthendhal,léo ferré,serge gainsbourg,claude nougaro,bernard deson,charles juliet,michel cornaton,revue le croquant,meillonnas,ain,roger vailland,zino davidoff,puro,cuba,honduras,saint-domingue,nicaragua,argent,addiction" /></p>
Christian COTTET-EMARD
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Carnet / Une étrange rentrée des classes
tag:cottetemard.hautetfort.com,2023-09-05:6459808
2023-09-05T01:46:00+02:00
2023-09-05T01:46:00+02:00
J’étais au lycée le jour de ma plus étrange rentrée des classes. La...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6472749" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/01/02/2577513239.JPG" alt="carnet,note,journal,autobiographie,rentrée des classes,lycée,lycée paul painlevé d'oyonnax,ain,oyonnax,rhône alpes auvergne,haut bugey,france,scolarité,christian cottet-emard,échec scolaire,blog littéraire de christian cottet-emard,cyclomoteur,honda amigo,gitanes sans filtres,années 1970,jules laforgue,poésie,musique paul hindemith,concerto pour clarinette" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’étais au lycée le jour de ma plus étrange rentrée des classes. La situation n’était pas à mon avantage ainsi qu’il en fut durant toute ma scolarité. J’étais redoublant en première après l’avoir été en seconde et je me retrouvais donc une fois de plus dans un de ces locaux préfabriqués chauffés au poêle à mazout qui ont si longtemps servi de salle de classe dans les années soixante-dix. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Le professeur principal, une ravissante jeune femme élégamment parfumée, venait de terminer l’appel. Mon tour ne vint pas car la liste des élèves de mentionnait pas mon nom. La jeune femme me demanda de quitter la classe au motif qu’elle ne pouvait accepter dans son cours un élève non inscrit. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Une fois dehors, j’enfourchai mon cyclomoteur Honda Amigo et décidai de profiter de cette lumineuse et blonde matinée pour me balader dans la campagne. Dans les rues qui menaient aux premiers chemins forestiers en haut d’Oyonnax, le ronronnement du moteur et l’air doux dans mes cheveux (le casque n’était pas obligatoire à cette époque) m’emplirent tout d’abord d’une intense sensation de liberté comme on en éprouve à l’âge de quinze ou seize ans. Les roues du cyclomoteur sur le sentier caillouteux transmettaient leurs vibrations au guidon. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Après avoir longé une vaste clairière, il restait une centaine de mètres avant d’arriver en haut d’un grand pré qui descendait en pente douce jusqu’au cimetière. Je décidai de marcher un moment dans les herbes sèches sous le ciel à peine troublé de quelques nuages effilochés. Pendant les vacances, j’avais déniché un enregistrement du <a href="https://www.google.fr/search?sca_esv=562704264&q=concerto+pour+clarinette+hindemith&tbm=vid&source=lnms&sa=X&ved=2ahUKEwiPm4rlm5OBAxWOU6QEHVU5AxwQ0pQJegQIDRAB&biw=1240&bih=577&dpr=1#fpstate=ive&vld=cid:3f726862,vid:HU0TqvhIS10">concerto pour clarinette</a> de <a href="https://www.google.fr/search?q=paul+hindemith&sca_esv=562704264&tbm=isch&source=lnms&sa=X&ved=2ahUKEwjtv_ylnJOBAxUxR6QEHbKXCwYQ0pQJegQIAxAE&biw=1240&bih=577&dpr=1">Paul Hindemith</a> et c’était précisément cette œuvre que j’avais dans la tête lors de mon escapade inattendue, une musique un peu insolite et mélancolique. Ma sensation de liberté se mua alors en un sentiment mitigé. Je me sentais à la fois joyeux et un peu oppressé, comme si j’étais saisi d’un léger vertige. L’idée ne m’était jamais venue que je puisse quitter si soudainement le lycée où je végétais. Qu’allais-je devenir maintenant ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">À l’heure du déjeuner, mon père me demanda si ma rentrée s’était bien passée. Avant même que je finisse mon récit, il bondit de sa chaise et se précipita en moins de deux au lycée. Lorsqu’il revint, il était encore rouge de colère. Il m’informa que j’étais de nouveau inscrit et qu’il était pour moi l’heure de retourner en cours. Il avait dû faire pas mal de vent dans les bureaux du bahut ! Le malentendu avait pour origine mon dernier bulletin scolaire sur lequel la mention « vie active conseillée » n’indiquait pas clairement mon absence de réinscription pour la nouvelle rentrée. À cette époque, cette mention « vie active » entérinait l’échec définitif et humiliant d’une scolarité.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Dans cette affaire, tout le monde avait raison, sauf moi. La jeune enseignante parfumée n’avait pas à accueillir dans sa classe un élève mon inscrit. Le conseil de classe estimait à juste titre que je végétais au lycée. Mon père savait que je n’avais pas encore la maturité nécessaire pour quitter brutalement le système scolaire et tenter de m’intégrer sans diplôme à cette « vie active » déjà soumise aux premiers assauts du chômage de masse. Quant à moi, j’errais dans l’autre dimension d’une adolescence élastique en proie à de vaines rêveries qui m’empêchaient de m’évaluer moi-même et de prendre les décisions qui s’imposaient. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Lorsque j’y parvins enfin, j’avais commencé mon année de terminale. Un jour de fin d’automne, entre deux cours séparés d’une heure libre, je fumais une Gitane sans filtre sur un banc du parc René Nicod en lisant des <a href="https://www.amazon.fr/Poesies-completes-Jules-Laforgue/dp/B0000DXSFW">poèmes</a> de <a href="https://www.google.fr/search?sca_esv=562712696&q=jules+laforgue&tbm=isch&source=lnms&sa=X&ved=2ahUKEwic6d-7oZOBAxWaVaQEHUkJAkAQ0pQJegQICxAB&biw=1240&bih=577&dpr=1">Jules Laforgue</a>. C’est à ce moment exact que je décidai de m’exclure moi-même du lycée. Il était temps !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><em><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;">(Extrait du tome 2, à paraître, de mes Chroniques oyonnaxiennes). </span></em></span></p>
Christian COTTET-EMARD
http://cottetemard.hautetfort.com/about.html
Un extrait de CHRONIQUES OYONNAXIENNES, récemment paru.
tag:cottetemard.hautetfort.com,2023-07-17:6452690
2023-07-17T18:57:00+02:00
2023-07-17T18:57:00+02:00
Les bébés sont comme les parachutistes, ils ne peuvent savoir exactement...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6462723" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/00/00/1042568118.png" alt="chroniques oyonnaxiennes,christian cottet-emard,souvenirs,orage-lagune-express,blog littéraire de christian cottet-emard,autobiographie,oyonnax,ain,rhône-alpes,france,haut-bugey,plastique,lunetterie,peigne et ornement de coiffure,entreprise,industrie,artisanat du peigne,lyre industrielle,harmonie lyre industrielle,place des déportés,neuengamme,déportation,allemagne,pension sacré cœur bourg-en-bresse,boulevard dupuy oyonnax" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Les bébés sont comme les parachutistes, ils ne peuvent savoir exactement où ils atterrissent. Certains arrivent au bon endroit, d'autres ont moins de chance et d'autres encore, les plus cruellement privés des faveurs du destin, tombent au milieu d'un nœud de vipères. Je fus quant à moi très favorisé par la providence. On m'attendait suffisamment pour que ce 24 novembre 1959, mon père jugeât urgent d'envoyer un télégramme à l'adresse de la Pension Sacré Cœur à Bourg-en-Bresse où étudiait sa sœur cadette Geneviève. C'est ainsi qu'elle put lire dès le lendemain en dépliant le papier bleu, Bonjour Marraine : Christian 3 kilos, brun. En cette fin de la dernière année de la décennie cinquante, j'avais réussi mon atterrissage au milieu d'un triangle géographique incluant la maison de la mère Michel à Montréal-La-Cluse où naissaient beaucoup de bébés du Haut-Bugey, l'appartement duplex du numéro 6 de la rue Jules Michelet où logeaient mes parents en compagnie de ma grand-mère maternelle, veuve, en plein centre d'Oyonnax et la propriété de mes grands-parents paternels, boulevard Louis Dupuy où l'on avait fixé au début du vingtième siècle, à côté du numéro 17, une plaque de métal émaillée indiquant Fabrique d'articles en matières plastiques, spécialité de montures pour lunettes, Cottet-Bondet. Le libellé de cette enseigne sema une deuxième confusion au lieu-même où il en existait déjà une. Deux demeures abritant deux familles Cottet-Emard se faisaient exactement face des deux côtés du boulevard. Une lointaine parenté relevant probablement d'un tout aussi lointain cousinage pouvait certes s'établir depuis les hauteurs du Jura, plus précisément au village de Cinquétral où vivent tant de Cottet-Emard que le facteur a longtemps dû s'arracher la casquette en distribuant le courrier mais un tel constat n'empêchait nullement les désagréments consécutifs à cette homonymie. Félix, le facteur en charge du secteur du boulevard Dupuy s'y perdait parfois lui aussi. Sanglé dans son uniforme, il était bossu, ce qui lui donnait une démarche lente et saccadée. Il transportait en bandoulière sa sacoche de courrier qui se présentait plutôt sous la forme d’une valise de cuir sur laquelle il tapotait les cartes postales qu’il lisait avant de les distribuer. Il parlait en grommelant et faisait volontiers la causette pendant sa tournée. Le Félix, comme on disait à Oyonnax, eut une longue carrière. Il était un personnage familier de mon enfance et ce fut encore lui qui déposa dans la boîte aux lettres les épreuves de mon premier livre. Le problème récurrent du courrier arrivant à la mauvaise adresse fut sans doute l'une des deux raisons qui poussèrent mon arrière-grand-mère Clotilde Cottet-Emard née Bondet à exiger la présence, sur l'enseigne de la fabrique, de son nom de jeune fille en prolongement de celui de son mari, la deuxième raison étant qu'une femme de fort caractère comme elle l'était ne pouvait consentir à être privée de son patronyme sur les documents mentionnant la raison sociale de l'entreprise. Pour éviter de compliquer encore un nom composé, il fut décidé de contracter en Cottet-Bondet selon le grand principe de la simplification nécessaire qui crée de la complexité superflue puisqu'en conséquence de ce choix, la confusion augmenta et s'installa durablement dans l'esprit des oyonnaxiens désormais égarés dans le labyrinthe où évoluaient dans le même quartier des Cottet-Emard et des Cottet-Bondet. Pendant que les Cottet-Emard d'en face restaient de marbre, les Cottet-Emard de ma famille persistèrent encore à simplifier en se faisant appeler Cottet, ce qui m'obligea par la suite, à la fin de mon adolescence, à rappeler à qui ne voulait pas l'entendre que Cottet-Emard était bien mon nom et pas seulement celui des voisins. En rapport eux aussi avec le monde artisanal et industriel, les Cottet-Emard d'en face bénéficiaient d'une notoriété supérieure à celle de ma famille parce qu'ils réussissaient mieux dans leur métier. Les deux familles étaient pourtant à relative égalité sur la ligne de départ mais la mort prématurée dans la force de l'âge de mon arrière-grand-père Eugène, l’homme d'affaire de la lignée, porta un coup sévère à la prospérité de l'entreprise, installant de surcroît son épouse Clotilde dans un état dépressif fluctuant qui dura cinquante ans, c'est-à-dire jusqu'à son décès en 1978. Un de mes plus anciens souvenirs d'enfance fut ainsi d'entendre mon arrière-grand-mère se plaindre souvent que sa vie était trop longue, ce qui me laissait dans des abîmes de perplexité. Son fils, mon grand-père Charles, semblait s'être résigné depuis longtemps à la situation et cela me faisait drôle de voir ce vieux fils hocher la tête devant sa vieille mère en grommelant allons, allons, maman… </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Il ne faut pourtant pas croire que l'atmosphère de la maison était triste car mes grands-parents formaient un couple uni dont ma grand-mère Yvonne incarnait l'élément lumineux. Joyeuse malgré les épreuves, parfois fantasque, cette femme issue d'un milieu ouvrier très modeste n'avait jamais été vraiment acceptée par sa belle-mère qui, selon un scénario banal, rêvait d'un meilleur parti pour son bourgeois de fils mais Charles s'était montré inflexible : Yvonne était celle qu'il voulait et pas une autre. L’épreuve terrible de sa jeunesse fut l’arrestation à Oyonnax par les Allemands de son petit frère Lili, dix-sept ans, déporté au camp de concentration de Neuengamme. Le destin s'acharna sur Lili. Lors d'une première rafle, Yvonne se précipita vers la place nommée depuis place des déportés et prit d’autorité son frère par la main en déclarant aux soldats allemands qu’elle avait besoin de lui à la maison, accomplissant ainsi l’incroyable exploit de le ramener au domicile familial au nez et à la barbe de la soldatesque. Lili fut hélas raflé une seconde fois et mourut du typhus en Allemagne aux premiers jours de la fin de la guerre, d’après ce qu’on sait des recherches engagées par la famille. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Naquirent de l’union d’Yvonne et de Charles mon père Jean, l'ainé, mes trois oncles, Michel, Pierre, Claude et ma tante et marraine Geneviève qui, jeune fille, avaient de belles joues roses comme des pommes dans lesquelles je mordais goulûment alors que je n'avais encore aucune dent. En cette époque des années soixante, nous étions encore de ces familles que la mobilité professionnelle géographique ne dispersait pas. Bien que n'ayant pas réussi à passer de l'artisanat à l'industrie comme cela s'était produit fréquemment dans le voisinage, l'entreprise parvenait encore à vivoter en diversifiant ses productions depuis l’ornement de coiffure et la lunetterie jusqu'à l'injection plastique en passant par la maroquinerie vinyle, mais à quel prix… Mon grand-père passait ses journées devant sa machine à rogner, ma grand-mère s'usait les mains sur les rouleaux à polir les montures au point qu'elles en étaient devenues anormalement lustrées, quant à mon père, il faisait le mouleur devant sa presse à injecter et entre autres multiples tâches, s'échinait aussi sur les différentes mécaniques entrant dans le processus de fabrication de trousses d'écolier, de portefeuilles et d'étuis à divers usages. Lorsqu'ils avaient encore les moyens de payer des salaires, mes grands-parents et mon père avaient embauché un algérien, monsieur Saou, en qualité de mouleur sur la presse à injecter. Un jour, monsieur Saou avait demandé à mon grand-père de lui accorder la main de sa fille, ma tante et marraine Geneviève, à quoi Charles avait répondu que c'était à elle qu'il fallait adresser la demande. Monsieur Saou avait conçu de cette réponse beaucoup d'incompréhension et de contrariété. Quant à ma jeune marraine, elle avait d'autres projets que le mariage. Plus tard, l'un des trois ateliers de la fabrique abrita quelques temps le travail d'une voisine de mes parents et, à titre bénévole malheureusement pour elle, de ma propre mère. Je prenais mon goûter en leur compagnie et ma mère en profitait pour me faire réciter mes leçons que j'essayais d'apprendre par cœur sans conviction ni succès. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Dès cette époque, la longue agonie de l’entreprise entamée à la fin des années trente s’acheminait vers son processus final, ce qui n’empêcha pas mon père, après sa mobilisation puis son retour de la guerre d’Algérie, de s’accrocher jusqu’au début de la décennie soixante-dix après quoi il fut embauché à la cartonnerie Emin où il devint rapidement responsable du bureau d’étude, ce qui lui permit de solder ses dettes et de réussir une belle carrière de cadre. Sa fierté et son refus de céder devant la difficulté l’avaient ralenti dans cette sage décision de jeter l’éponge et d’accéder au statut plus commode de salarié. De toute façon, le déclassement économique et social de la famille datait déjà de l’âge mûr de mon grand-père, héritier d’une fortune en déclin qu’il n’avait pas su ou pas pu faire fructifier parce qu’il n’avait pas l’étoffe d’un capitaine d’industrie. Plus généralement, l’entreprise familiale avait dû en outre essuyer les crises consécutives aux fluctuations de la mode dans le secteur de l’ornement de coiffure et surtout les deux guerres mondiales dont un entrepreneur ressortait sans demi-mesure, ruiné ou florissant. Pour ma famille, ce fut la première option, heureusement un peu adoucie par la possibilité de continuer à vivoter sans avoir à sacrifier la maison et une partie des terres opportunément acquises aux temps prospères par mes aïeux, notamment mon arrière-grand-père Eugène. On put même rémunérer encore quelques années la dernière employée de maison qui avait sa chambrette donnant côté cour sur le tilleul, la douce et gentille madame Pernod jamais en reste d’affectueuse attention pour moi, y compris lorsque je faisais des bêtises. L’une de mes plus originales fut de mettre en plein hiver en contact ma langue et la rampe en métal de l’escalier menant à l’atelier en face de la cuisine de la maison, ce qui eut pour effet de la coller à ce support en raison du froid qui régnait dehors ce jour-là. En me voyant depuis la fenêtre en cette fâcheuse posture, la brave et efficace madame Pernod vint à mon secours munie d’une bouilloire contenant de l’eau encore tiède, ce qui me délivra du piège.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’ignore comment les Cottet-Emard d’en face vécurent les grands bouleversements du début et du milieu du vingtième siècle car malgré la seule distance des trottoirs et de la rue qui séparait leurs respectives propriétés, les deux familles ne se fréquentaient pas beaucoup. Cette distance polie s’expliquait-elle par quelques rivalités anciennes abrasées par le cours du temps ? Je n’ai plus aucun moyen de le savoir. Je retiens juste un épisode connu de l’histoire familiale, un désaccord entre mon grand-père Charles et Maurice (le Cottet-Emard d’en face) à propos de musique. Les deux musiciens tenaient leur rang aux pupitres de la Lyre Industrielle d’Oyonnax, un orchestre d’harmonie. Maurice voulait adjoindre des violons à l’ensemble. Charles qui jouait de la clarinette estimait quant à lui qu’une harmonie ne gagnait rien à intégrer des violons dont une maîtrise hésitante ou médiocre ne pouvait qu’altérer la qualité musicale, un avis que je partage avec lui. Plusieurs décennies plus tard, dans les années 80, alors que j’étais devenu journaliste encarté au Progrès, il me fut donné de pénétrer pour la première fois dans la demeure des Cottet-Emard d’en face pour interviewer Maurice dans le cadre des portraits de notables dont les journaux locaux sont friands. Le vieil homme me reçut gentiment dans son bureau en rotonde sans faire une seule allusion au voisinage de nos deux familles. Quant à mon grand-père Charles, il ne lut pas mon article car il était abonné au Dauphiné Libéré, le journal concurrent.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6462724" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/01/00/3313908872.jpg" alt="chroniques oyonnaxiennes,christian cottet-emard,souvenirs,orage-lagune-express,blog littéraire de christian cottet-emard,autobiographie,oyonnax,ain,rhône-alpes,france,haut-bugey,plastique,lunetterie,peigne et ornement de coiffure,entreprise,industrie,artisanat du peigne,lyre industrielle,harmonie lyre industrielle,place des déportés,neuengamme,déportation,allemagne,pension sacré cœur bourg-en-bresse,boulevard dupuy oyonnax" /></p><p style="text-align: justify;"><strong><em>Les services de presse sont à demander à : contact.ccottetemard@yahoo.fr</em></strong></p><div id="detailBullets_feature_div"><ul class="a-unordered-list a-nostyle a-vertical a-spacing-none detail-bullet-list"><li><span class="a-list-item"> <span class="a-text-bold">ASIN : </span> B0C1JBHVG7 </span></li><li><span class="a-list-item"> <span class="a-text-bold">Éditeur : </span> Orage-Lagune-Express. Diffusion : Independently published </span></li><li><span class="a-list-item"> <span class="a-text-bold">Langue : </span> Français </span></li><li><span class="a-list-item"> <span class="a-text-bold">Broché : </span> 164 pages </span></li><li><span class="a-list-item"> <span class="a-text-bold">ISBN-13 : </span> 979-8390413326 </span></li><li><span class="a-list-item"> <span class="a-text-bold">Poids de l'article : </span> 236 g </span></li><li><span class="a-list-item"> <span class="a-text-bold">Dimensions : </span> 12.85 x 1.07 x 19.84 cm</span></li><li><span class="a-list-item">Commandes : <a href="https://www.amazon.fr/gp/product/B0C1JBHVG7/ref=dbs_a_def_rwt_bibl_vppi_i2#detailBullets_feature_div"><span style="font-size: 18pt;">ici</span></a></span></li><li><strong><em><span class="a-list-item">Pour les gens d'Oyonnax et sa région, ce livre est disponible au kiosque de l'hôpital d'Oyonnax (Ain).</span></em></strong></li></ul></div><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"> </span></p>
Christian COTTET-EMARD
http://cottetemard.hautetfort.com/about.html
Deux articles sur CHRONIQUES OYONNAXIENNES et L'ITALIE PROMISE
tag:cottetemard.hautetfort.com,2023-07-06:6450899
2023-07-06T00:02:29+02:00
2023-07-06T00:02:29+02:00
Jean-Jacques Nuel parle ici de mes deux livres récemment parus ,...
<p><span class="x193iq5w xeuugli x13faqbe x1vvkbs xlh3980 xvmahel x1n0sxbx x1lliihq x1s928wv xhkezso x1gmr53x x1cpjm7i x1fgarty x1943h6x xudqn12 x3x7a5m x6prxxf xvq8zen xo1l8bm xzsf02u x1yc453h" dir="auto" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Jean-Jacques Nuel parle <a href="http://nuel.hautetfort.com/archive/2023/07/04/les-souvenirs-de-christian-cottet-emard-6450565.html"><span style="font-size: 18pt;">ici</span></a> de mes deux<em> </em>livres récemment parus<em>, Chroniques oyonnaxiennes</em> et <em>L'Italie promise</em> : (pour les personnes d'Oyonnax et sa région, ces deux livres sont en vente au kiosque de l'hôpital d'Oyonnax).</span></p><p><strong><em><span class="x193iq5w xeuugli x13faqbe x1vvkbs xlh3980 xvmahel x1n0sxbx x1lliihq x1s928wv xhkezso x1gmr53x x1cpjm7i x1fgarty x1943h6x xudqn12 x3x7a5m x6prxxf xvq8zen xo1l8bm xzsf02u x1yc453h" dir="auto" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">En vente aussi (et surtout) par correspondance :</span></em></strong></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><a href="https://www.amazon.fr/Chroniques-oyonnaxiennes-1-Boulevard-lenfance/dp/B0C1JBHVG7/ref=sr_1_2?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&crid=1777ZWDM7W16Q&keywords=christian+cottet-emard&qid=1688451563&sprefix=christian+cottet-emard%2Caps%2C119&sr=8-2" target="_blank" rel="noopener"><em>Chroniques oyonnaxiennes</em></a>, tome 1, <em>Boulevard de l'enfance</em>.</span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><a href="https://www.amazon.fr/LItalie-promise-Christian-Cottet-Emard/dp/B0C2SG2F2Z/ref=sr_1_4?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&crid=1777ZWDM7W16Q&keywords=christian+cottet-emard&qid=1688451563&sprefix=christian+cottet-emard%2Caps%2C119&sr=8-4" target="_blank" rel="noopener"><em>L'Italie promise</em></a>.</span></p><p><span class="x193iq5w xeuugli x13faqbe x1vvkbs xlh3980 xvmahel x1n0sxbx x1lliihq x1s928wv xhkezso x1gmr53x x1cpjm7i x1fgarty x1943h6x xudqn12 x3x7a5m x6prxxf xvq8zen xo1l8bm xzsf02u x1yc453h" dir="auto" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><img id="media-6459826" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/02/02/2363005941.jpg" alt="christian cottet-emard,chroniques oyonnaxiennes,l'italie promise,orage lagune express,blog littéraire de christian cottet-emard ©,littérature,chroniques,souvenirs,autobiographie" /></span></p><p><span class="x193iq5w xeuugli x13faqbe x1vvkbs xlh3980 xvmahel x1n0sxbx x1lliihq x1s928wv xhkezso x1gmr53x x1cpjm7i x1fgarty x1943h6x xudqn12 x3x7a5m x6prxxf xvq8zen xo1l8bm xzsf02u x1yc453h" dir="auto" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><img id="media-6459825" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/02/02/3313908872.2.jpg" alt="christian cottet-emard,chroniques oyonnaxiennes,l'italie promise,orage lagune express,blog littéraire de christian cottet-emard ©,littérature,chroniques,souvenirs,autobiographie" /></span></p>
Jean-Pierre Longre
http://jplongre.hautetfort.com/about.html
Une enfance bulgare
tag:jplongre.hautetfort.com,2023-07-02:6449702
2023-07-02T19:10:00+02:00
2023-07-02T19:10:00+02:00
Rumjana Zacharieva, Sept kilos de camomille , traduit de l’allemand...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6458210" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/02/00/2743975281.jpg" alt="Roman, autobiographie, Allemagne, Bulgarie, Rumjana Zacharieva, Diane Meur, Jean-Pierre Longre" width="161" height="161" />Rumjana Zacharieva, <em>Sept kilos de camomille</em>, traduit de l’allemand (Bulgarie) par Diane Meur, Belfond, 2023</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Née Bulgare en 1950, Rumjana Zacharieva est devenue écrivaine dans la langue du pays où elle vit depuis 1970, l’Allemagne. Mais elle n’a pas oublié le pays de son enfance. <em>Sept kilos de camomille</em> est le roman de cette enfance des années 1960, plus particulièrement de l’été des 12 ans de la fillette passé chez ses grands-parents, qu’elle appelle Maminka et Diado. Une enfance comme beaucoup, avec ses joies et ses chagrins, ses aventures et ses frayeurs, ses élans et ses doutes. Mais une enfance bridée par les particularités du régime qui sévissait en Bulgarie comme dans toute l’Europe orientale : un communisme nourri (à côté des « privilèges » réservés à quelques-uns) des contraintes qui pesaient sur la population.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">C’est notamment l’obligation, pour les enfants, de cueillir sept kilos de camomille pendant l’été s’ils veulent obtenir leurs livres scolaires à la rentrée ; c’est l’absence des parents enseignants tenus d’occuper leurs vacances à encadrer des camps de « pionniers » ; c’est la propagande incessante diffusée par les haut-parleurs dans les rues du village, avec cette menace difficile à comprendre de la « guerre froide » – et comme résultat le rêve de devenir une grande patriote, une héroïne, voire une martyre de la résistance contre le fascisme et le capitalisme (quelques doutes tout de même : que sont allés faire en Amérique certains oncles ou autres membres de la famille ?). </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">À côté de tout cela, il y a la vie villageoise, les petites péripéties et transgressions de l’enfance, les histoires d’autrefois racontées par les parents et les grands-parents, les découvertes des secrets du corps et de la sexualité, les questions sur le bien et le mal, les mots nouveaux appris et soigneusement notés, y compris leurs fausses interprétations, comme en témoigne la liste savoureuse et pleine d’humour qui clôt le livre. Et le récit est l’occasion, pour l’autrice, de se poser des questions essentielles sur les rapports entre le passé et le présent, sur ce qu’il reste à raconter après des dizaines d’années : « La plupart des gens ont cessé de traverser sans effort les frontières entre aujourd’hui et autrefois, aussi exigent-ils une cohérence dans la perspective narrative : le narrateur dans l’ « aujourd’hui », l’enfant dans l’ « autrefois » ; mais le langage ne sera jamais à la mesure du temps. […] Je serai mon actuelle table de travail, je serai ma mère, je serai Maminka et le village, le parfum de camomille et tous ces sept kilos d’été, la guerre froide et l’envie de mourir pour la liberté. » L’autobiographie est certes une construction littéraire complexe, mais le roman de Rumjana Zacharieva, tout en finesse et en sincérité, nous fait vivre la simplicité de l’enfance. </span></p><p align="right"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean-Pierre Longre</span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif;"><a href="http://www.lisez.com/belfond/5"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #0066cc; background: white;">www.lisez.com/belfond/5</span></a></span></p>
Christian COTTET-EMARD
http://cottetemard.hautetfort.com/about.html
Un extrait de CHRONIQUES OYONNAXIENNES (Tome 1, Boulevard de l'enfance), récemment paru
tag:cottetemard.hautetfort.com,2023-06-09:6446859
2023-06-09T00:00:00+02:00
2023-06-09T00:00:00+02:00
Le complot de la colonie de vacances Un soir de 1969, mes parents...
<p style="text-align: justify;"><strong><em><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><img id="media-6453139" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/00/01/3313908872.jpg" alt="chroniques oyonnaxiennes,souvenirs,enfance,christian cottet-emard,orage-lagune-express,livre,autobiographie,colonie de vacances,confort,valserine,blog littéraire de christian cottet-emard,boulevard de l'enfance" />Le complot de la colonie de vacances</span></em></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Un soir de 1969, mes parents soupèrent plus tôt que d'habitude, me confièrent à ma grand-mère Marie-Rose puis s'habillèrent pour sortir comme ils en avaient l'habitude le samedi pour aller au cinéma. Un détail me chiffonnait, nous n'étions pas samedi. J'étais au lit lorsqu'ils rentrèrent mais je ne dormais pas. À mon chevet, ils m'annoncèrent qu'ils revenaient d'une réunion d'information sur un séjour à la colonie de vacances de Confort, un village de la vallée de la Valserine situé à une trentaine de kilomètres d'Oyonnax (autant dire sur la lune), et qu'ils m'avaient inscrit pour le mois de juillet. J'en fus très contrarié car la première fois qu'ils m'en avaient parlé, j'avais répondu que je n'étais pas intéressé. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Cette colonie de vacances de garçons était à l'époque gérée par l'association Air et Montagne en liaison avec la paroisse et elle jouissait d'une excellente réputation. Aujourd'hui encore, les gens de ma génération qui ont séjourné dans la grande bâtisse au milieu des champs en haut du village en ont gardé de très bons souvenirs. Il n'en fut pas de même pour moi mais je tiens à préciser que cette colonie de vacances n'en fut pas responsable car même dans mon enfance, je n'ai jamais pu m'adapter à la vie en collectivité. Inquiets de ce trait de mon caractère, mes parents avaient voulu bien faire en espérant que je revienne de ce séjour avec un avis différent. Ce fut bien sûr le contraire. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Je pris le lieu en grippe dès que je découvris le dortoir avec ses lits en métal et la vaste salle d'eau équipée de lavabos collectifs disposés en arc de cercle. À côté de chaque robinet, un savon ovale jaune orangé fixé à une tige de métal chromé servait à se débarbouiller le matin au lever. La douche hebdomadaire se prenait dans un local en prolongement du bâtiment des cuisines et du réfectoire, dans une enfilade de cabines aux portes battantes impossibles à verrouiller. Je compris vite que l'organisation du lieu allait me priver pendant un mois de toute possibilité de m'isoler, ce qui relève pourtant pour moi d'un besoin vital. Les cris, l'agitation, l'incessante promiscuité pendant la toilette, les repas et la sieste du début d'après-midi, les activités sportives, les chocs des ballons dans la cour en ciment (un bruit que je ne supporte toujours pas à soixante-trois ans), la bousculade au moment de la distribution du goûter, tout m'exaspérait. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Le soir au coucher, je pleurais en silence en pensant au lendemain et au lendemain du lendemain, en particulier au moment d'enfiler mes souliers que je ne savais pas lacer. Je n'acceptais pas d'être éloigné de mon environnement habituel et de ma famille, ce qui m'amena par la suite à organiser ma vie de manière à ne jamais prendre le risque de revivre une telle expérience. C'est par exemple la principale raison pour laquelle j'ai refusé de faire mon service militaire. Dès que je me déplace seul loin de chez moi du fait d'une quelconque contrainte, le plus souvent professionnelle, j'éprouve vite une panique voisine de celle qui peut étreindre un nageur au moment où il réalise qu'il s'est trop éloigné du rivage. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Au bout d'une semaine, je comptais déjà les jours. Ma famille ayant toujours tout archivé, jusqu'aux cartes postales, j'ai retrouvé deux lettres que j'avais envoyées à mes parents : <em>à Confort, je ne suis pas tellement bien. J'espère que ça ne durera pas. À la fête des parents, je serais content qu'on me ramène à Oyonnax.</em> En relisant aujourd'hui mon écriture de gamin de dix ans, je m'aperçois que le ton de ces lettres était largement en-dessous du malaise que j'éprouvais. Organisée à la moitié de la durée du séjour, la fête des parents consistait en une kermesse d'une journée à laquelle les familles des pensionnaires étaient conviées. Quand mes parents repartirent en fin d'après-midi, je vécus un moment vraiment difficile, bien conscient qu'il me restait encore deux semaines à tirer. Dès le début de cette troisième semaine, mon humeur et mon moral étaient si détériorés que plusieurs incidents s'enchaînèrent dont deux très significatifs de mon état d'esprit.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Le premier survint à l'occasion de la réception des colis de friandises que les parents faisaient livrer à leurs enfants. Sous prétexte que certains avaient plus que d'autres, les moniteurs décidèrent de tout mettre en commun et de gérer la distribution. Comme la plupart de mes camarades, je n'avais aucune réticence à partager mais j'interprétai l'instauration de cette mesure collectiviste comme une injuste confiscation. Je m'emparai donc de mon colis et, à la faveur d'un des brefs moments où l'on nous laissait nous occuper librement dans la cour, je le dissimulai dans une anfractuosité du muret en bordure du pré situé derrière la colonie. Cette solution peu commode m'amena à la conclusion que la meilleure cachette était mon ventre. J'engloutis donc l'intégralité du contenu du colis en deux jours, ce qui eut pour effet de me couper l'appétit au réfectoire et de m'écœurer le soir au coucher, le seul avantage ayant été de me rendre provisoirement imbattable à certains concours de gargouillis et borborygmes (il y avait des pastilles effervescentes à la menthe), joutes déloyales que nous improvisions, moi-même et quelques contestataires, pour perturber la sieste obligatoire. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Deux jours plus tard, le deuxième incident se produisit dans les douches. Nous étions tous en train de nous laver avec notre berlingot de shampoing Dop dans nos cabines respectives à peine fermées par leur porte battante lorsqu'un garçon plus turbulent et taquin que les autres ouvrit en grand ma cabine alors que j'étais encore nu sous la douche. Je l'envoyai aussitôt au tapis d'un coup de pied à l'entrejambe qui le laissa au sol si plié de douleur qu'on faillit appeler le médecin. On pensa plus à le réconforter qu'à me réprimander mais on jugea plus prudent d'écourter mon séjour, ce qui me permit d'échapper à la quatrième semaine grâce à cet acte certes répréhensible mais pas prémédité. Il était temps.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><em><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;">Christian Cottet-Emard est né en 1959 à Montréal (Ain). Il a vécu jusqu’en 2009 à Oyonnax avant de s’installer dans un village du Haut-Jura.</span></em></span><br /><span style="font-size: 10pt;"><em><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;">Bourse d’écriture du CNL (Centre National du Livre) en 2006.</span></em></span><br /><span style="font-size: 10pt;"><em><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;">Depuis 2005, il tient un blog : http://cottetemard.hautetfort.com (ISSN 2266-3959)</span></em></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><strong><em>Les services de presse sont à demander à : contact.ccottetemard@yahoo.fr</em></strong></p><div id="detailBullets_feature_div"><ul class="a-unordered-list a-nostyle a-vertical a-spacing-none detail-bullet-list"><li><span class="a-list-item"> <span class="a-text-bold">ASIN : </span> B0C1JBHVG7 </span></li><li><span class="a-list-item"> <span class="a-text-bold">Éditeur : </span> Orage-Lagune-Express. Diffusion : Independently published </span></li><li><span class="a-list-item"> <span class="a-text-bold">Langue : </span> Français </span></li><li><span class="a-list-item"> <span class="a-text-bold">Broché : </span> 164 pages </span></li><li><span class="a-list-item"> <span class="a-text-bold">ISBN-13 : </span> 979-8390413326 </span></li><li><span class="a-list-item"> <span class="a-text-bold">Poids de l'article : </span> 236 g </span></li><li><span class="a-list-item"> <span class="a-text-bold">Dimensions : </span> 12.85 x 1.07 x 19.84 cm</span></li><li><span class="a-list-item">Commandes : <a href="https://www.amazon.fr/gp/product/B0C1JBHVG7/ref=dbs_a_def_rwt_bibl_vppi_i2#detailBullets_feature_div"><span style="font-size: 18pt;">ici</span></a></span></li><li><strong>Pour les gens d'Oyonnax et de sa région, ce livre est en vente au kiosque de l'hôpital d'Oyonnax.</strong></li></ul></div>
Bruno Chiron
http://www.bla-bla-blog.com/about.html
Les chanteuses disent la vérité
tag:www.bla-bla-blog.com,2023-05-12:6440799
2023-05-12T00:00:00+02:00
2023-05-12T00:00:00+02:00
Saluons d’abord le titre de l’autobiographie de Jacqueline Taïeb , Je...
<p><img src="http://www.bla-bla-blog.com/media/02/01/2114637232.jpg" id="media-6443294" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Saluons d’abord le titre de l’autobiographie de<a href="https://jacquelinetaieb.fr" target="_blank" rel="noopener"> Jacqueline Taïeb</a>, <em>Je chante si on me donne du Chocolat</em>. Une belle entrée en matière, comme le sont d’ailleurs ses débuts, très jeune, en musique. Alors que la jeune Française née en Tunisie se démarque par son appétence pour la musique. Mais pas question de chanter gratos, dit déjà la fillette de cinq ans : "<em>Je chante si on me donne du chocolat !</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Voilà qui donne un aperçu de la personnalité d’une artiste au caractère bien trempé et déjà hors-norme. Quelque peu oubliée aujourd’hui, Jacqueline Taïeb rappelle qu’elle a été une figure importante des sixties et des seventies. À l’âge de dix-huit ans, encore mineure à l’époque, elle offre son premier tube, l’incroyable et hyper-moderne "Sept heures du matin", trustant les premières places des hit-parades aux côtés de brillantes célébrités, telles que Sheila, Jacques Dutronc ou Michel Fugain. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Michel Fugain, il en est d’ailleurs question à plusieurs reprises dans son <a href="https://www.amazon.fr/dp/B0BYKPQH22?ref_=pe_3052080_397514860&fbclid=IwAR1kVcZTG_HKtj8NaFlnJkB5OvABGvwclk63iFCEyFt04FGnk3dIZV0Ojbo" target="_blank" rel="noopener">autobiographie </a>(ses "<em>nouvelles & anciennes</em>", comme elle le dit malicieusement). Elle s’y dévoile sans fard et sans se ménager elle-même. </span></p><blockquote><p style="padding-left: 80px; text-align: left;"><span style="font-size: 14pt; color: #00ccff;"><strong>Jacqueline Taïeb se dévoile sans fard et sans se ménager elle-même</strong></span></p></blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le leader du Big Bazar n’est pas le seul à avoir les honneurs de la chanteuse. Elle n’oublie pas Yves Montand et sa générosité et son professionnalisme ou l’irrésistible Jeane Manson, présentée de manière si généreuse et craquante que le lecteur n’a qu’une envie : la rencontrer pour de vrai.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Mais l’auteure sait aussi balancer ses coups. Plusieurs artistes ont d’ailleurs droit à un traitement en règle, à commencer par Maurane.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le lecteur sera sans doute étonné d’apprendre qu’à côté de chansons françaises de <a href="https://www.facebook.com/JacquelineTaiebOfficiel" target="_blank" rel="noopener">Jacqueline Taïeb</a> (citons le succès intemporel de Michel Fugain "Les Sud Américaines" ou encore le morceau rock, eighties et non sans humour "Les chanteurs disent la vérité" ) figurent une série de tubes de pop internationale de la regrettée Dana Dawson (à commencer par le célébrissime <a href="https://www.youtube.com/watch?v=2y8CXzvvVZE&t=8s" target="_blank" rel="noopener">"Ready to follow you"</a>). Dans un passionnant chapitre, la musicienne raconte l’histoire de cette aventure artistique américaine, tout en la relativisant. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Jacqueline Taïeb propose avec ce court livre qui devrait passionner les fans de sixties et seventies une plongée dans une époque que l’artiste regrette. La nostalgie est présente mais aussi de vraies et belles déclarations d’amour. Le lecteur y trouvera aussi des coups de gueule et des coups de sang, notamment dans un tout dernier chapitre consacré à sa famille.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><em>Je chante si on me donne du chocolat </em>permet en tout cas de redécouvrir une artiste à la vie passionnante et qui peut se targuer d’avoir proposé quelques titres qui mériteraient de sortir de l’ombre. </span></p><p style="text-align: right;"><strong><span style="font-size: 10pt;">Jacqueline Taïeb, <em>Je chante si on me donne du Chocolat</em>, Amazon, 2023</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 10pt;"><a href="https://jacquelinetaieb.fr" target="_blank" rel="noopener">https://jacquelinetaieb.fr</a></span></strong><br /><strong><span style="font-size: 10pt;"><a href="https://www.facebook.com/JacquelineTaiebOfficiel" target="_blank" rel="noopener">https://www.facebook.com/JacquelineTaiebOfficiel</a></span></strong><br /><br /></p><p style="text-align: right;"><em><span style="font-size: 10pt;">Voir aussi : "<a href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2023/04/28/nicole-rieu-chronique-critique-avis-6438808.html" target="_blank" rel="noopener">La plus belle histoire d’amour de Nicole Rieu"</a></span></em></p><p style="text-align: center;"><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/UKhZTzjFX_4" title="YouTube video player" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="color: #808080;">Tenez-vous informés de nos derniers blablas</span></span><br /><span style="font-size: 12pt; color: #808080;"><strong>en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.</strong></span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 12pt; color: #00ffff;"><strong><span style="color: #00ccff;"><a style="color: #00ccff;" href="https://www.facebook.com/leblablablog/" target="_blank" rel="noopener">Likez</a>, <a style="color: #00ccff;" href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2018/10/28/bla-bla-blog-vous-plait-suivez-nous-et-faites-le-savoir-6100663.html" target="_blank" rel="noopener">partagez </a>et <a style="color: #00ccff;" href="https://www.instagram.com/leblablablog/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">instagramez</a></span><span style="color: #00ccff;"> </span><span style="color: #00ccff;">les blablas de Bla Bla Blog !</span></strong></span></p>
Jean-Pierre Longre
http://jplongre.hautetfort.com/about.html
L’exil et l’émotion
tag:jplongre.hautetfort.com,2023-05-04:6441498
2023-05-04T10:34:00+02:00
2023-05-04T10:34:00+02:00
Victoria Yakubova, Chez moi, préface de Volker Schlöndorff, éditions...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6444484" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/01/02/1441919038.jpg" alt="Récit, autobiographie, théâtre, francophone, Ouzbékistan, Victoria Yakubova, Volker Schlöndorff Croatie, Syrie, Dino Pešut, Nicolas Raljević, Lada Kaštelan, Wael Kadour, Nabil Boutros, Simon Dubois, Monica Ruocco, Ramzi Choukair, Céline Gradit, Pascal Rambert, L’espace d’un instant, Jean-Pierre Longre" width="114" height="164" />Victoria Yakubova, <em>Chez moi, </em>préface de Volker Schlöndorff, éditions L’espace d’un instant, 2023</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">« Chez moi, ce n’est pas uniquement territorial, chez moi, c’est aussi temporel, c’est aussi il y a vingt-cinq ans. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Alors chez nous, c’est il y a vingt-cinq ans à Tachkent, en Ouzbékistan, quand le monde n’était pas encore fou. Voilà où c’est, chez moi. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Chez moi, c’est à la fois nulle part et partout ! Ni le temps ni l’espace n’existent, disent-ils ! Et ils ont raison. »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Le récit relate les trajets d’un exil à l’autre suivis par la narratrice, à partir de l’émigration familiale depuis Tachkent jusqu’en Israël : « Nous sommes les « décabristes russes ». Incroyable. Il suffisait d’arriver dans le pays des Juifs pour devenir russes et surtout pour arrêter d’être juifs. » Et c’est la découverte d’une autre vie, d’autres mœurs, d’autres lectures, d’une autre guerre, d’autres contraintes, de l’amour…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Victoria ou « Vika », la narratrice, va plus tard accomplir son rêve : étudier le cinéma à l’université de Paris. « Mais le cœur est-il heureux ? » S’il y a de belles découvertes, de belles rencontres, il y a aussi les difficultés pour trouver un travail, obtenir des papiers, il y a la bureaucratie, les soupçons, les tribulations de l’exil… Et que de tracasseries pour envoyer un colis en Israël, ou pour exhiber les documents nécessaires au mariage : « L’Ouzbékistan ? Connais pas. » Puis un jour, la famille Yakubov (les parents, la sœur de New York, Victoria de Paris) se retrouve à Tachkent, dans son quartier, vingt-cinq ans après le départ : la maison, le parc Kirov, les souvenirs, le deuil… et le retour chacun « chez soi ». </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Remarquons-le, les éditions L’espace d’un instant on fait une exception : publier un texte ne relevant pas du genre théâtral. Mais remarquons-le encore : ce texte tient à la fois du récit, de la poésie, du cinéma et du théâtre. Récit : on aura compris qu’il s’agit d’une narration à caractère autobiographique ; poésie : les courts paragraphes sont comme des versets ou des strophes au lyrisme tantôt contenu, tantôt éclatant (à faire même pleurer les employés de mairie à qui Victoria a fait connaître sa vie pour débloquer le processus administratif !) ; cinéma : autant de paragraphes poétiques, autant de brèves séquences relevant du montage susceptible de faire du lecteur un véritable spectateur ; théâtre : l’écriture de l’autrice tient de la mise en scène des mots, les caractères de certains d’entre eux mettant en relief le pathétique et l’émotion, cette émotion qui émane de chaque page, de chaque scène, de chaque phrase. Un art total.</span></p><p align="right"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean-Pierre Longre</span></p><p align="right"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"> </span></strong><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"> </span></strong></p><p><strong><u><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Autres parutions récentes aux éditions L’espace d’un instant</span></u></strong><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"> :</span></strong></p><p> </p><p style="background: white;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6444485" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/01/02/1484940023.jpg" alt="Récit, autobiographie, théâtre, francophone, Ouzbékistan, Victoria Yakubova, Volker Schlöndorff Croatie, Syrie, Dino Pešut, Nicolas Raljević, Lada Kaštelan, Wael Kadour, Nabil Boutros, Simon Dubois, Monica Ruocco, Ramzi Choukair, Céline Gradit, Pascal Rambert, L’espace d’un instant, Jean-Pierre Longre" width="111" height="159" />Dino Pešut, <em>Les Érinyes, filles du désespoir</em>. Traduit du croate par Nicolas Raljević. Préface de Lada Kaštelan</span></strong></p><h1 style="background: white; text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><u><span style="font-family: Verdana, sans-serif; color: black;">Présentation</span></u><span style="font-family: Verdana, sans-serif; color: black;"> </span></span></h1><p style="background: white; text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif; color: black;">Un groupe de lycéens confronté à la violence et à la haine se débat pour exister et grandir. Marija a été droguée et violée en soirée par trois garçons. Roza lutte contre ses pulsions violentes et suicidaires. Dane se drogue et se bat. Ivan est passé à tabac parce qu’il est homosexuel. Martin, qu’il aime, a du mal à assumer cette relation. Sanjin est accro à la pornographie. Le viol a été filmé et diffusé sur les réseaux sociaux. Ce soir-là, Sanjin filmait. Les Érinyes, persécutrices représentées par trois jeunes filles du lycée, se chargent de dénoncer et de punir ce que la bonne société dénonce comme des travers condamnables selon « les lois de l’État et les lois du ciel ». Finalement, ce viol devient l’occasion d’une prise de conscience et d’une sortie de l’adolescence : l’amour l’emporte sur la bêtise.</span></span></p><p style="background: white; text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Dino Pešut</span></strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"> est né en 1990 à Sisak, en Croatie. Diplômé de l’Académie des arts dramatiques de Zagreb, il travaille comme dramaturge et metteur en scène dans différents pays européens. Ses textes ont notamment été présentés au Théâtre national de Split, au Theatertreffen à Berlin et à la Mousson d’été. Il a obtenu le prix Marin-Držić du meilleur texte dramatique à six reprises, ainsi que le Deutscher Jugendtheaterpreis et le prix de la fondation Heartefakt. En 2019, il est accueilli en résidence au Royal Court Theatre de Londres.</span></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"> </span></strong></p><p style="background: white; text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6444486" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/02/00/1766607266.jpg" alt="Récit, autobiographie, théâtre, francophone, Ouzbékistan, Victoria Yakubova, Volker Schlöndorff Croatie, Syrie, Dino Pešut, Nicolas Raljević, Lada Kaštelan, Wael Kadour, Nabil Boutros, Simon Dubois, Monica Ruocco, Ramzi Choukair, Céline Gradit, Pascal Rambert, L’espace d’un instant, Jean-Pierre Longre" width="110" height="159" />Wael Kadour, <em>Chroniques d’une ville qu’on croit connaître</em>. Traduit de l’arabe (Syrie) par Nabil Boutros et Simon Dubois. Préface de Monica Ruocco</span></strong></p><h2 style="background: white; text-align: justify;"><u><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: black;">Présentation</span></u><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: black;"> </span></h2><p style="background: white; text-align: justify;"><em><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Chroniques d’une ville qu’on croit connaître</span></em><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"> se déroule à Damas pendant les premières semaines de la révolution de 2011. Dans un moment de profonde transformation du pays, Rola tente de formuler sa propre interrogation sur son identité sexuelle et se retrouve dans une confrontation ouverte avec le pouvoir politique et social.<br /><em><span style="font-family: 'Verdana',sans-serif;">Braveheart</span></em> a pour cadre une petite ville française inconnue, en 2021, et traite du problème de l’acte d’écriture depuis l’exil après l’effondrement de la question de la justice et l’impossibilité du retour à la patrie. Aline essaie d’écrire du matériel créatif et se retrouve prise entre un passé traumatisé et un futur illisible. Elle entre dans une relation amoureuse avec un jeune homme qui, selon elle, travaillait dans le renseignement et qui se déguise maintenant en une nouvelle personne.</span></p><p style="background: white; text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Wael Kadour</span></strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">, né à Damas en 1981, est auteur, dramaturge et metteur en scène. Il a été accueilli en résidence notamment au Royal Court Theatre de Londres en 2007, ainsi qu’au Sundance Institute de New York en 2017. Il quitte la Syrie fin 2011 pour la Jordanie, avant d’arriver en France début 2016. Ses textes ont été présentés notamment à la Filature, scène nationale de Mulhouse, au Napoli Teatro Festival en Italie et au Weimar Festival en Allemagne.</span></p><p style="background: white; text-align: justify;"> </p><p style="background: white; text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6444487" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/01/02/478264299.jpg" alt="Récit, autobiographie, théâtre, francophone, Ouzbékistan, Victoria Yakubova, Volker Schlöndorff Croatie, Syrie, Dino Pešut, Nicolas Raljević, Lada Kaštelan, Wael Kadour, Nabil Boutros, Simon Dubois, Monica Ruocco, Ramzi Choukair, Céline Gradit, Pascal Rambert, L’espace d’un instant, Jean-Pierre Longre" width="111" height="160" />Ramzi Choukair, <em>Y-Saidnaya / Palmyre, les bourreaux</em>. Traduits de l’arabe (Syrie) par Ramzi Choukair, Simon Dubois et Céline Gradit. Préface de Pascal Rambert</span></strong></p><h2 style="background: white; text-align: justify;"><u><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: black;">Présentation</span></u><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: black;"> </span></h2><p style="background: white; text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Saidnaya et Palmyre, antiques villes syriennes, sont devenues sous le régime dictatorial de hauts lieux de détention. Dans une narration qui transcende le témoignage brut, les personnages, survivants de ces prisons d’effroi, dévoilent un système qui surveille et punit, instille la méfiance jusque dans les relations les plus intimes. Récits de vie autant que de détention, les histoires singulières des personnages évoquent, en creux, les rouages d’un régime de la terreur, perpétrée depuis plus de quatre décennies au moyen d’une étroite imbrication entre pouvoir politique, religion et corruption.</span></p><p style="background: white; text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Ramzi Choukair est franco-syrien. Il a longtemps vécu entre la France et Damas, avant que cela ne devienne impossible. Depuis, au gré de ses rencontres, collectant des témoignages, en voyageant où il peut, il écrit. Il tente, avec les artistes-témoins qui l’accompagnent, avec humour parfois, de raconter l’enfer de la guerre et l’oppression au quotidien, l’histoire de ceux qui ont pu fuir, celle de ceux qui sont encore là-bas. Histoire parlée, dansée, chantée, de frontières qu’on passe et de pays, de clandestinité, de résistance. Pour rendre à ces villes leur héritage, ne pas laisser le régime effacer les mémoires individuelles du peuple syrien.</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: windowtext;"> </span></p><p><span style="color: windowtext;"><a href="https://parlatges.org/"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: black; background: white;">https://parlatges.org</span></a></span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: windowtext;"> </span></p>
Jean-Pierre Longre
http://jplongre.hautetfort.com/about.html
Une enfance sous Ceauşescu
tag:jplongre.hautetfort.com,2023-03-04:6431379
2023-03-04T15:35:00+01:00
2023-03-04T15:35:00+01:00
Daniel Horia, Je suis né roumain , éditions Paquet, 2023...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6429844" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/01/01/2851056451.jpg" alt="Bande dessinée, autobiographie, francophone, Roumanie, Da,iel Horia, éditions Paquet, Jean-Pierre Longre" width="158" height="158" />Daniel Horia, <em>Je suis né roumain</em>, éditions Paquet, 2023</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">« L’époque d’or », prétendait le régime roumain. Une époque bien difficile en réalité : les restrictions, les rationnements, les files d’attente devant les magasins, les coupures d’électricité, la délation, la méfiance mutuelle, l’indifférence, la corruption… C’est sur ce fond plutôt sombre que le petit Daniel a commencé sa vie. Devenu adulte, il cherche ses plus lointains souvenirs, qui « affluent, s’entremêlent et se chevauchent comme une vague colorée aux mille sons et sentiments. »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Alors ils s’égrènent, les souvenirs de l’adulte, à hauteur de l’enfant qu’il était entre 1984 et 1986. Une vie de garçon de 3, 4, 5 ans, entre ses parents et ses grands-parents – une mère aimante et inquiète qui, on l’apprendra, a tenu malgré les épreuves à mettre son enfant au monde, des grands-parents paternels et maternels au passé et aux personnalités différentes mais tous attentifs à leur petit-fils, dont ils s’occupent avec affection et avec la proximité que l’on trouvait dans la tradition roumaine. C’est pour le petit garçon la découverte de la nature (la montagne, le parc Cişmigiu de Bucarest, le magnifique jardin de l’un des grands-pères), du bricolage (avec l’autre grand-père), de l’amitié, mais aussi de la cruauté au jardin d’enfants, de la maladie et de la douleur, du monde des grands qui n’est pas sans secrets, sans failles… </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6429845" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/01/02/3519842137.jpg" alt="Bande dessinée, autobiographie, francophone, Roumanie, Da,iel Horia, éditions Paquet, Jean-Pierre Longre" width="108" height="159" />C’est d’ailleurs avec subtilité que l’auteur, qui devenu adulte a su ce qui s’est passé dans la famille et plus généralement dans la société roumaine des années 1980, laisse à l’enfant ses propres soucis d’enfant. Les souvenirs ne sont pas seulement factuels : ils sont ceux des rêves, des préoccupations, voire des soupçons d’un petit garçon. Avec le réalisme du vécu, un réalisme par moments teinté d’humour (voir par exemple la scène du restaurant où aucun des plats figurant sur la carte n’est disponible, ou l’accueil rébarbatif des employées de magasin), et avec une sensibilité teintée de discrétion, les complexités de la mémoire sont parfaitement rendues par la narration et les dialogues, ainsi que par les images colorées, lumineuses, souriantes, tendres, avec parfois de tragiques contrastes – le gris et le noir de la souffrance, les vifs éclats de la colère ou la brusquerie des catastrophes (celle de Tchernobyl, dont le nuage radioactif arrivant sur Bucarest ponctue l’album). <em>Je suis né roumain</em> est une belle autobiographie, qui éveillera la nostalgie ou les regrets de ceux qui ont vécu une enfance comparable, qui à d’autres apprendra un certain nombre de choses, et qui pour tous combine les plaisirs de la lecture graphique, historique, psychologique et littéraire. </span></p><p align="right"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean-Pierre Longre</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><a href="http://www.editionspaquet.com">www.editionspaquet.com</a></span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><span style="text-decoration: underline;">Daniel Horia sera présent</span> : </span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">À Lyon le 9 mars : Libraire Expérience de 16:00 à 19:00.<br />À Montbrison le 10 mars : Librairie D'une Bulle à l'Autre de 14:30 à 18:30.<br />À Vienne le 11 mars : Librairie Les Bulles de Vienne à partir de 10:00</span></p><p> </p>
Christian COTTET-EMARD
http://cottetemard.hautetfort.com/about.html
Aujourd'hui, Jour des Défunts.
tag:cottetemard.hautetfort.com,2022-11-02:6409603
2022-11-02T00:49:00+01:00
2022-11-02T00:49:00+01:00
De la dernière demeure Bien que je n’en fasse pas une obsession,...
<div class="posttext"><div class="posttext-decorator1"><div class="posttext-decorator2"><p style="text-align: center;"><img id="media-5494091" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/02/00/3368785492.JPG" alt="carnet,note,journal,autobiographie,écriture de soi,prairie journal,blog littéraire de christian cottet-emard,oyonnax,ain,cimetière,toussaint,dernière demeure,tombe,caveau,cavurne,obsèques,funérailles,art funéraire,rite funéraire,occident,ancien cimetière d'oyonnax,auvergne rhône-alpes,france,europe,christian cottet-emard,famille cottet-emard-bondet" /></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">De la dernière demeure</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Bien que je n’en fasse pas une obsession, je suis attaché à la Toussaint, au Jour des Défunts et aux sépultures où sont inscrits dans la pierre les noms et les dates des disparus. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Si je respecte la volonté de qui souhaite la crémation, je suis quant à moi rétif à cette pratique funéraire étrangère à ma culture occidentale. Je ne souhaiterais pas plus que ma dépouille soit déposée dans un cercueil en carton ou emmaillotée en position fœtale dans un cocon destiné aux plantations qu’un employé des Pompes funèbres reconverti en pépiniériste irait disposer dans quelque forêt du souvenir. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Je n’en imposerai pas pour autant à mes proches des dernières volontés qui leur causeraient des problèmes matériels et ils pourront agir à leur guise au cas où je n’aurais pas été en capacité de prévoir de mon vivant les obsèques de mon choix. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Tous mes défunts reposent dans des tombes classiques et des caveaux de famille et j’espère qu’il en sera ainsi pour moi avec mon nom et mes dates ainsi qu'au préalable, la Croix sur mon cercueil. À l’ancien cimetière d’Oyonnax, les familles Cottet-Emard-Bondet ont deux caveaux avec monuments situés côte à côte, l’un de style années trente, l’autre beaucoup plus ancien encore marqué par l’esthétique funéraire du dix-neuvième siècle. Comparées à d’autres, ces sépultures sont relativement sobres d’aspect mais de toute façon, en matière d’art funéraire, rien de ce qui peut être aujourd’hui perçu comme théâtral ne me choque, pas même ces monuments munis d’une porte d’entrée et entourés d’une grille avec un portail où ne manque que le panneau <em>Propriété privée</em> ! Une telle sépulture me conviendrait très bien et je serais ravi que des amoureux puissent venir s’y bécoter en toute tranquillité ! </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’aime l’idée que les défunts aient leurs parcs arborés où se déploient leurs boulevards, leurs allées, leurs rues, leurs maisons, leurs monuments, leurs colonnes, leurs coupoles, leurs chapelles, en un mot leurs demeures humbles ou prestigieuses avec des limites de propriétés bien tracées. À cet égard, je me situe radicalement à contre-courant de l’esprit funéraire d’aujourd’hui, ce qui m’exposera, je n’en doute pas, si je suis incapable de tout financer et de tout organiser moi-même, à finir en cendres au mieux dans une <em>cavurne</em> (horrible mot !) ou propulsé dans quelque fantaisie écolo-New Age quand ce ne sera pas en carbone vitrifié serti dans une bague qui se retrouvera un jour ou l’autre au fond d’un tiroir ou au marché aux puces. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’avais dix-neuf ans quand mon arrière- grand-mère née en 1882 est décédée à quatre-vingt seize ans. Très présente dans mon enfance et mon adolescence, c’est à elle que je dois le sentiment d’une profonde proximité culturelle avec le dix-neuvième siècle. À bien des égards, je me sens comme un homme du dix-neuvième siècle, notamment dans mon rapport à la mort et aux rites funéraires. Même si mes obsèques et ma sépulture ont peu de chances de ressembler à celles d’un homme de cette époque, ce que je regrette, je ne me sentirai jamais en phase avec ce qui est aujourd’hui dans l’air du temps en ce domaine. C’est ici malgré moi ce qui parle en tant qu’homme occidental ancré dans l’esprit du dix-neuvième siècle, oscillant en permanence entre une spiritualité assez rustique, un matérialisme certain et un profond individualisme, ce qui explique ma conception classique du rituel funéraire occidental tel que je le conçois, en opposition totale avec ce qui est aujourd’hui préconisé. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Une raison plus profonde préside cependant à mon positionnement qui peut évidemment paraître réactionnaire, affecté ou tout simplement folklorique. En ce qui me concerne, je ne crois qu’à une chose en ce monde : l’individu unique et irremplaçable, ce que la science corrobore au moins dans l’état actuel des connaissances. Or, si nous y réfléchissons un peu, nous ne sommes dans la vie pas souvent reconnus comme des individus. Que ce soit dans le travail ou dans la vie sociale, notre individualité est le plus souvent niée. Notre organisation sociale nous conditionne dès l’enfance à l’engagement collectif, à privilégier le fonctionnement du groupe, s’il le faut au détriment de l’épanouissement individuel. Il est toujours assez mal vu de dire <em>je</em>. En littérature, l’autobiographie n’a jamais été aussi décriée qu’aujourd’hui. On m’a plusieurs fois reproché d’employer la première personne dans certains de mes articles publiés dans la presse littéraire. Dans la sphère privée, à part le cercle le plus proche de notre famille et de nos amis, nous ne sommes guère plus considérés dans notre individualité. Quant aux relations amoureuses, qui n’a pas eu au moins une fois dans sa vie l’occasion de mesurer à quel point une rupture sentimentale fait directement passer du statut d’individu unique et irremplaçable au statut de moins que rien ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Chacun doit s’accommoder à sa manière de cette souffrance à voir son individualité non reconnue voire carrément niée et c’est là que j’en reviens au rite funéraire occidental et à son expression dans la pierre ou le marbre d’une tombe, d’un caveau ou d’un monument surmontés d’un nom et de deux dates, comme un pied de nez certes dérisoire à la fin d’un être unique et irremplaçable qui passa le temps d’un clignement de paupière dans l’immensité absurde de la création et le hasard de l’éternité.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 8pt;">Photo Christian Cottet-Emard</span></em></p><p style="text-align: justify;"> </p></div></div></div><p><a title="WebAnalytics" href="http://www.xiti.com/xiti.asp?s=563914" target="_top"><script type="text/javascript"> <!--Xt_param = 's=563914&p=page_ du_ jour';try {Xt_r = top.document.referrer;}catch(e) {Xt_r = document.referrer; }Xt_h = new Date();Xt_i = '<img width="39" height="25" border="0" alt="" ';Xt_i += 'src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?'+Xt_param;Xt_i += '&hl='+Xt_h.getHours()+'x'+Xt_h.getMinutes()+'x'+Xt_h.getSeconds();if(parseFloat(navigator.appVersion)>=4){Xt_s=screen;Xt_i+='&r='+Xt_s.width+'x'+Xt_s.height+'x'+Xt_s.pixelDepth+'x'+Xt_s.colorDepth;}document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">');//--></script><noscript>Mesure d'audience ROI statistique webanalytics par <img width="39" height="25" src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?s=563914&p=page_du_jour" alt="WebAnalytics" /></noscript></a></p>
Jean-Pierre Longre
http://jplongre.hautetfort.com/about.html
Anecdotes et souvenirs littéraires
tag:jplongre.hautetfort.com,2022-10-24:6406426
2022-10-24T19:45:00+02:00
2022-10-24T19:45:00+02:00
Roger Grenier , Les deux rives , préface de Jean-Marie Laclavetine,...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6394179" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/00/01/2164340803.jpg" alt="Nouvelles, chroniques, autobiographie, récit, francophone, Roger Grenier, Jean-Marie Laclavetine, Gallimard, Jean-Pierre Longre" />Roger Grenier<em>, Les deux rives</em>, préface de Jean-Marie Laclavetine, Gallimard, 2022</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Roger Grenier (1919-2017), écrivain, journaliste, éditeur, lecteur chez Gallimard, a bien connu le monde littéraire. Dans cet ouvrage posthume, sous la forme d’anecdotes souvent souriantes, ironiques sans méchanceté, il rend compte à sa manière d’épisodes significatifs, parfois saugrenus, parfois émouvants, mettant en scène des personnalités connues ou méconnues. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Situés entre 1937 et 2005, maints événements confidentiels ou notoires sont tombés sous la plume alerte de l’auteur. C’est par exemple, en 1950, Marguerite Duras exclue du P. C. F. pour des raisons relevant de la morale la plus intransigeante ; la visite des fines fleurs de la Beat Generation (Jack Kerouac, Alan Ginsberg, Gregory Corso) dans les bistrots de Saint-Tropez ; les funérailles de Céline, en 1961, à l’occasion desquelles, dans son reportage pour France-Soir, Roger Grenier écrivit : « Il est toujours triste d’être obligé d’avoir honte d’un grand écrivain. » ; André Maurois faisant appel à des « nègres » ; des confidences de Serge Gainsbourg ; l’évocation de la mort, à Venise, de Wagner « se faisant faire une gâterie, comme on dit, par la femme de chambre »… On croise de grandes figures, amis ou connaissances de l’auteur, Camus bien sûr, Raymond Queneau, Jules Roy, Pierre Lazareff, Daniel Boulanger, et bien d’autres membres de la République des Lettres. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Ces échos des « deux rives » sont précédés de trois nouvelles, dans lesquelles Roger Grenier évoque aussi – souvenirs mêlés de fiction – des figures attachantes, discrètes voire secrètes, avec un art consommé du récit bref et du suspense narratif. Et ils sont suivis d’un texte s’attardant sur ce qui fut pour le petit Roger « un inépuisable livre d’images », deux volumes du magazine <em>L’Illustration</em>, aux photos « prodigieuses », atteignant « les sommets du chauvinisme ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Comme l’écrit Jean-Marie Laclavetine dans sa préface, Roger Grenier fut « un esprit discrètement libertaire et d’un antimilitarisme foncier » (ce qui ne l’empêcha pas, entre autres engagements, de participer à la libération de Paris). Et dans cet ultime ouvrage, il use « toujours du ton d’ironie modeste et du sourire en coin de ceux qui ont perdu toute illusion quant aux capacités d’amélioration de l’espèce. » Un exemple pour finir ? En 1968 : « Mes fils, Frédéric et Nicolas, ont 15 et 13 ans. Comme je leur dis : « Il faudrait quand même que vous lisiez <em>La Condition humaine</em> ou <em>Les Conquérants </em>», l’un d’eux réplique : « Tu ne te figures pas que je vais lire les livres d’un ministre ! » Je me dis alors que Malraux vient de trouver sa punition. »</span></p><p style="text-align: right;" align="right"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">J</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">ean-Pierre Longre</span></p><p align="right"> </p><p><a href="https://www.gallimard.fr/">www.gallimard.fr</a></p>
Christian COTTET-EMARD
http://cottetemard.hautetfort.com/about.html
Carnet / Du moment à poème
tag:cottetemard.hautetfort.com,2022-06-30:6389443
2022-06-30T01:15:00+02:00
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Il m’arrive d’évoquer ce que j’appelle un moment à poème. Voilà qui...
<div dir="ltr" style="text-align: center;"><p style="text-align: center;"><img id="media-6368902" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/00/02/1099010364.JPG" alt="carnet,note,journal,littérature,poésie,autobiographie,moment à poème,épiphanie,présence au monde,christian cottet-emard,blog littéraire de christian cottet-emard,écriture,conscience,perception,sensation,sentiment,instant,présent,passé,avenir,quotidien,mystère,conscience de soi,individualité,analyse,réflexion,introspection,vie intérieure,forêt,sapins,épicéas,lac,route,beaux jours,lumière,matin,cabane forestière,poêle à bois,lampe à pétrole,années soixante,espace,temps,or,diamant,étoile,hiver,décembre" /></p></div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Il m’arrive d’évoquer ce que j’appelle un moment à poème. Voilà qui mérite une définition précise.</span></div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"> </div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Ce que je nomme ainsi, faute de mieux, est un épisode de la vie, rare, souvent assez bref mais pas forcément fugace, au cours duquel les conditions se réunissent pour que naisse un poème, y compris pour quelqu’un qui n’écrit pas de poésie ou qui n’écrit pas du tout mais qui a, comme beaucoup de monde, une nature poétique ou tout au moins une forme de conscience qui s’en approche, ce qui fait encore plus de monde.</span></div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"> </div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Je crois que n’importe qui peut vivre un moment à poème sans y prêter beaucoup d’attention ou sans s’en apercevoir tout de suite mais il suffit de se montrer attentif au discours d’un individu pour parvenir parfois à en détecter un dans son récit, le plus souvent dans le récit de ses souvenirs. Le moment à poème a beaucoup à voir avec un sentiment de plénitude intellectuelle, affective et physique bien qu’il ne relève pas d’une forme de spiritualité particulière et encore moins d’une illumination mystique ou simplement philosophique. </span></div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"> </div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Le moment à poème survient dans un contexte très concret voire carrément dans le quotidien mais c’est justement aux limites du cadre du quotidien, un petit peu comme un enfant déborde dans ses coloriages, que l’épisode se produit dans une sorte de bulle temporelle et dans un espace qui semble lui aussi se modifier, même de la manière la plus infime. La seule certitude est qu’il se passe quelque chose et que cela restera inscrit dans la conscience et dans la mémoire jusqu’à la fin de la vie. Le moment à poème est un état très affuté de la conscience positive car s’il contenait ne fût-ce qu’une once de négativité, il n’entrerait pas dans la définition et n’aurait de la sorte ni intérêt ni bénéfice à rester gravé aussi durablement dans l’esprit. Alors serait-ce tout simplement ce qu’on appelle un moment de bonheur ou de grâce ? Pas seulement. </span></div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"> </div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Les moments de bonheur peuvent être nombreux, aisément identifiables et aussi faciles à expliquer qu’à décrire, ce qui n’est pas le cas du moment à poème. La conscience du moment à poème ne navigue pas sur les eaux troubles de la nostalgie parce qu’en un tel cas, il serait prisonnier du passé; or cet épisode qu’on ne peut pas qualifier de révélation mais plutôt d’épiphanie si l’on veut se rapprocher d’une définition plus adaptée, se caractérise par l’intensité de son éclat et de sa permanence dans le temps d’une vie humaine dans laquelle il brille comme l’or, le diamant ou l’étoile, même s’il naît du quotidien le plus humble. L'une des principales caractéristiques de cette expérience est une sensation de parfaite présence au monde et d'adéquation avec l'environnement dans lequel elle survient. </span></div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"> </div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’ai identifié un moment à poème dans la vie de plusieurs membres de ma famille. Ils en vécurent peut-être d'autres au cours de leur existence ainsi qu'il en est dans la mienne. En ce qui me concerne, la pratique de l'écriture qui est une sorte de vie multiple m'aide à les détecter.</span></div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"> </div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Pour un de mes oncles, ce fut un matin clair, très tôt, en voiture sur une petite route baignée de la lumière des beaux jours. Pour ma mère, ce fut au bord d'un lac qui n'est presque plus accessible aujourd'hui. Pour mon père, ce fut dans la forêt en hiver. C’était beaucoup plus qu’un souvenir. Il racontait qu’avec quelques camarades, au début des années soixante, il avait passé une journée à aider un ami à couper des épicéas et des sapins sur sa parcelle forestière pour le Noël de la paroisse. L’activité s’était prolongée jusqu’au soir de ce début décembre et dès la nuit tombée, une nuit très froide et très étoilée, le petit groupe avait fini la soirée par un casse-croûte et un vin chaud dans la cabane forestière, autour du poêle à bois et dans le halo de la lampe à pétrole. Mon père a eu une vie austère et semée d’embûches mais ce moment qu’il évoquait parfois avec une sorte d’étonnement était à l’évidence un des creusets de sa jeunesse, de son élan vital, de sa présence au monde et de son espérance en l’avenir. Bien que doté d’un esprit rationnel et d’une intelligence qui le portait plus vers les techniques et les sciences que vers la poésie, il avait réalisé que ce moment serait unique et qu’il le resterait jusqu’au bout ainsi que le lui murmurait cette voix discrète qu’est la nature poétique présente dans la noblesse de chaque esprit élevé.</span></div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"> </div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"> </div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"> </div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"> </div><p><a title="WebAnalytics" href="http://www.xiti.com/xiti.asp?s=563914" target="_top"><script type="text/javascript"> <!--Xt_param = 's=563914&p=page_ du_ jour';try {Xt_r = top.document.referrer;}catch(e) {Xt_r = document.referrer; }Xt_h = new Date();Xt_i = '<img width="39" height="25" border="0" alt="" ';Xt_i += 'src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?'+Xt_param;Xt_i += '&hl='+Xt_h.getHours()+'x'+Xt_h.getMinutes()+'x'+Xt_h.getSeconds();if(parseFloat(navigator.appVersion)>=4){Xt_s=screen;Xt_i+='&r='+Xt_s.width+'x'+Xt_s.height+'x'+Xt_s.pixelDepth+'x'+Xt_s.colorDepth;}document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">');//--></script><noscript>Mesure d'audience ROI statistique webanalytics par <img width="39" height="25" src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?s=563914&p=page_du_jour" alt="WebAnalytics" /></noscript></a></p>
Christian COTTET-EMARD
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Comment tu t’es transformé en érable champêtre
tag:cottetemard.hautetfort.com,2022-05-03:6379918
2022-05-03T15:24:00+02:00
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Tu arrivais contre le vent le chevreuil ne t’a pas senti (une chevrette...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6354374" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/02/02/1603810483.jpg" alt="carnet, note, journal, autobiographie, blog littéraire de christian cottet-emard, animal sauvage, campagne, forêt, prairie, renard, chevrette, faon, nature, bois, promenade, érable champêtre, faune, flore, oyonnax, ain, viry, jura, poèmes du bois de chauffage, éditions germes de barbarie, récits, christian cottet-emard, bourbon, woodford reserve, labrot & graham, kentucky straight bourbon, igor stravinsky, ensemble inter contemporain, youtube" /></p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Tu arrivais contre le vent le chevreuil ne t’a pas senti (une chevrette avec son faon)</span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Lorsqu’elle t’a vu il était trop tard le faon se risquait trop loin pour qu’elle puisse le récupérer tout de suite et bondir avec lui dans le monde des chevreuils</span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Tu ne bouges plus elle te fixe dresse les oreilles tu ne bouges plus elle ne bouge plus</span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Son réflexe de détaler mélangé avec l’idée de récupérer le faon l’immobilise</span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Elle te fixe et guette le moindre de tes mouvements un battement de paupières une respiration et son faon pas très loin mais trop loin d’elle</span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Elle te jauge elle s’inquiète mais ne fuit pas elle te fixe toujours tu n’as pas bougé d’un cil</span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Elle cherche à t’impressionner par toute une série de bruits comiques elle souffle chuinte jappe elle veut t’intimider tu ne bouges toujours pas</span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Tu sais très bien faire ça ne pas bouger pendant longtemps</span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Et au-delà d’un certain temps elle va t’oublier </span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Car pour elle une créature qui ne bouge pas pendant longtemps disparaît tout simplement de la circulation</span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">La chevrette t’a oublié parce que tu ne bouges plus et comme tu es arrivé contre le vent elle ne te sent pas tu n’es plus pour elle</span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Tu n’es plus pour elle qu’un détail de la forêt peut-être cet érable champêtre sous lequel tu ne bouges plus et que pour cette chevrette tu es devenu</span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">L’érable champêtre n’est pas un arbre qui se donne en spectacle il a peu d’ambition comme toi si ce n’est celle de vivre et d’éviter les ennuis</span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Te transformer en érable champêtre tu aurais bien aimé y arriver plus tôt dans les premières périodes pénibles ou stupides de ta vie</span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Devant la haute porte fermée de l’école primaire Sainte-Jeanne d’Arc qui faillit si souvent devenir la grande porte de la fugue : disparu le gamin en retard à sa place un érable champêtre</span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Au-dessus du gouffre du cahier de calcul où les baignoires débordent où les trains n’arrivent jamais à l’heure où s’additionnent les retenues : plus personne juste un érable champêtre</span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Au tableau poésie à réciter par cœur (qu’est-ce que le cœur et la poésie ont à voir là-dedans ?) : hop un érable champêtre</span></p><p class="p5" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Dommage qu’il ait fallu attendre quarante-six ans mais ça valait le coup quand même ô vaillante et ingénieuse petite chevrette !</span></p><p class="p5" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><em><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;">(Extrait de Poèmes du bois de chauffage, © éditions germes de barbarie, 2018). <a href="https://germesdebarbarie.weebly.com/poeacutesie-poche.html?fbclid=IwAR02405FHSk2BrFBQAv17EVvjvf7IlS966rNCHaPuDwvcSoXQhMGBZ_j4j0">Un nouvelle édition vient de paraître</a> chez le même éditeur en grand format relié.<br /></span></em></span></p><p style="text-align: justify;"><em><strong><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Présentation du livre à la radio, à l'initiative du regretté Christian Lux :</span></strong></em></p><p style="text-align: justify;"><a href="http://cottetemard.hautetfort.com/archive/2018/12/04/mes-poemes-du-bois-de-chauffage-sur-radio-b-6110250.html"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">http://cottetemard.hautetfort.com/archive/2018/12/04/mes-poemes-du-bois-de-chauffage-sur-radio-b-6110250.html</span></a></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><span style="font-size: 18pt;"><a href="https://www.radio-b.fr/podcast-15185">Ici, podcast</a> </span>de l'émission.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span class="d2edcug0 hpfvmrgz qv66sw1b c1et5uql oi732d6d ik7dh3pa ht8s03o8 a8c37x1j fe6kdd0r mau55g9w c8b282yb keod5gw0 nxhoafnm aigsh9s9 d3f4x2em iv3no6db jq4qci2q a3bd9o3v b1v8xokw oo9gr5id hzawbc8m" dir="auto"><a class="oajrlxb2 g5ia77u1 qu0x051f esr5mh6w e9989ue4 r7d6kgcz rq0escxv nhd2j8a9 nc684nl6 p7hjln8o kvgmc6g5 cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x jb3vyjys rz4wbd8a qt6c0cv9 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Jean-Pierre Longre
http://jplongre.hautetfort.com/about.html
Mère et fils
tag:jplongre.hautetfort.com,2022-04-06:6331997
2022-04-06T23:37:00+02:00
2022-04-06T23:37:00+02:00
Lire, relire... Édouard Louis, Combats et métamorphoses d’une femme ,...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6284588" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/01/00/2941436797.jpg" alt="Récit, autobiographie, francophone, Édouard Louis, Le Seuil, Jean-Pierre Longre" width="118" height="169" />Lire, relire... Édouard Louis, <em>Combats et métamorphoses d’une femme</em>, <span style="font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #3d3d3d; background: white;">Éditions du Seuil</span>, 2021, Points, 2022</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Il a beau faire, beau dire, beau écrire, <a href="http://jplongre.hautetfort.com/tag/%C3%89douard+louis">Édouard Louis</a> n’en a pas tout à fait fini avec Eddy Bellegueule. Après son fameux livre de 2014, il a malgré tout pris en 2018 la défense de son père, violent mais maltraité par l’injustice sociale (<em>Qui a tué mon père</em>, Le Seuil), et trois ans plus tard il retrace ce qu’il appelle les « combats et métamorphoses » de sa mère.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Cette mère sur qui le malheur s’est acharné – deux maris au mieux indifférents, au pire violents, des grossesses répétées, la misère nourrie par l’alcool, la honte « de notre maison, de notre pauvreté »… Et malgré cela, la volonté de s’en sortir, la recherche d’un bonheur qui paraît illusoire, trompeur : « J’avais tellement l’habitude de la voir malheureuse à la maison, le bonheur sur son visage m’apparaissait comme un scandale, une duperie, un mensonge qu’il fallait démasquer le plus vite possible. » Pourtant elle le trouvera en rompant avec la résignation, en se rapprochant de son fils, en trouvant un emploi, en s’installant à Paris avec un nouveau compagnon, en s’adaptant à la vie citadine jusqu’à transformer son langage, en rencontrant d’autres gens (même Catherine Deneuve, le temps de fumer une cigarette avec elle !).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6345315" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/01/01/3714230166.jpg" alt="récit,autobiographie,francophone,Édouard louis,le seuil,jean-pierre longre" width="113" height="186" />Par petites touches mémorielles, en faisant alterner la troisième personne narrative et la deuxième personne empathique, avec, comme des preuves visuelles, quelques photos en noir en blanc, Édouard Louis r</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">end un tendre hommage à une mère avec laquelle il a partagé beaucoup de malheurs, quelques joies, et finalement le bonheur. « Comment le dire sans être naïf ou sans avoir l’air d’employer une expression toute faite, idiote : j’étais ému de te voir heureuse. » Certes, il a l’air de se défendre de faire de la littérature : « On m’a dit que la littérature ne devait jamais tenter d’expliquer, seulement illustrer la réalité, et j’écris pour expliquer et comprendre la vie. » Mais il suffit de quelques traces d’émotion, de quelques pages d’une poésie intense sur l’existence passée (voyez par exemple, un peu avant la fin, ces versets qui résonnent comme une incantation) pour que le témoignage sensible, l’hommage évocateur se transforment en œuvre littéraire. </span></p><p align="right"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean-Pierre Longre</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><a href="http://www.seuil.com">www.seuil.com</a></span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><a href="http://www.editionspoints.com">www.editionspoints.com</a> </span></p>
Christian COTTET-EMARD
http://cottetemard.hautetfort.com/about.html
Carnet / Sous le noisetier (petit rituel)
tag:cottetemard.hautetfort.com,2022-02-02:6363874
2022-02-02T02:33:00+01:00
2022-02-02T02:33:00+01:00
Les chatons du noisetier, chez moi. J’ai la chance de...
<div dir="ltr" style="text-align: center;"><p style="text-align: center;"><img id="media-6330619" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/01/01/55104446.JPG" alt="carnet,note,journal,autobiographie,chronique,blog littéraire de christian cottet-emard,noisetier,saule marsault,chatons,pollen,printemps,janvier,février,mars,nature,campagne,christian cottet-emard,saison,rituel,eczéma,allergie,peau,vaccin,piqûre,sport scolaire,dispense,médecin,principe de précaution,hyper-immunité,système immunitaire,choc anaphylactique,crêt" /></p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 10pt;">Les chatons du noisetier, chez moi.</span></em></p></div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"> </div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’ai la chance de vivre si près de la nature, autant dire dans la nature, qu’à peine levé, je peux sortir et marcher jusqu’au bout de la propriété, à cet endroit sous le crêt où un noisetier si vigoureux a profité de la faiblesse des vieux frênes pour s’imposer entre leurs troncs et franchir le muret en poussant quelques grosses pierres. Il lui a fallu quelques décennies pour arriver à ce résultat, ce qui lui donne cet air penché qu’ont souvent les gens têtus. Il a tellement grandi et grossi pour un noisetier qui ne monte jamais très haut que je peux aisément passer dessous sans me courber. </span></div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"> </div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Avant la neige et la pluie de ces deux derniers jours, j’ai profité des fins de matinées sèches et lumineuses de la fin janvier pour me livrer à un de mes petits rituels. </span></div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"> </div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Le noisetier est le premier arbre en fleur dont les fleurs mâles envoient d’immenses quantités de grains de pollen dès le mois de janvier dans ma campagne. Mon rituel se résume à donner une chiquenaude à ces fleurs minuscules agrégées en chatons allongés et verticaux, ce qui libère un petit nuage jaune comme le soufre. Ce geste me fortifie le moral parce qu’il me rapproche de ce qu’on appelle ici le premier printemps, celui qui verra ensuite éclore les autres chatons précoces, eux aussi poudrés comme des marquis, ceux du saule marsault à la mi-février ou début mars entre deux giboulées. </span></div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"> </div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Dans mon enfance, ce rituel m’était interdit sous peine de me déclencher une de ces crises d’eczéma qui me transformait en une plaie ambulante. C’est la raison pour laquelle, sur le conseil de plusieurs médecins qui appliquaient à l’époque (les années soixante) le principe de précaution à titre individuel, je n’ai reçu aucun vaccin. En ces années, personne n’aurait songé à discuter, encore moins à contester leur décision dûment inscrite de leur pattes de mouches sur les certificats qu’ils établissaient. </span></div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"> </div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Je les entendais à mon égard parler à mes parents d’<em>hyper-immunité</em>, de <em>stimulation excessive de mon système immunitaire</em>, de <em>risque de choc</em> mais je ne retenais de ces considérations que l’information la plus importante à mes yeux : pas de piqûre ! Chouette ! J’y gagnais aussi accessoirement de fréquentes dispenses de sport à l’école pour moi providentielles, quitte à prolonger moi-même, lorsque l’écriture à peine lisible des docteurs le permettait, les durées inscrites sur les précieux et incontestables certificats. </span></div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"> </div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Comme ces médecins de famille l’avaient prévu, mon eczéma a complètement disparu lors de ma pré-adolescence pour ne jamais revenir, ce qui m’a en plus permis de faire peau neuve à l’âge où celle-ci, avant même la fin de la jeunesse, commence déjà à s’endurcir !</span></div><div dir="ltr" style="text-align: justify;"> </div><p><a title="WebAnalytics" href="http://www.xiti.com/xiti.asp?s=563914" target="_top"><script type="text/javascript"> <!--Xt_param = 's=563914&p=page_ du_ jour';try {Xt_r = top.document.referrer;}catch(e) {Xt_r = document.referrer; }Xt_h = new Date();Xt_i = '<img width="39" height="25" border="0" alt="" ';Xt_i += 'src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?'+Xt_param;Xt_i += '&hl='+Xt_h.getHours()+'x'+Xt_h.getMinutes()+'x'+Xt_h.getSeconds();if(parseFloat(navigator.appVersion)>=4){Xt_s=screen;Xt_i+='&r='+Xt_s.width+'x'+Xt_s.height+'x'+Xt_s.pixelDepth+'x'+Xt_s.colorDepth;}document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">');//--></script><noscript>Mesure d'audience ROI statistique webanalytics par <img width="39" height="25" src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?s=563914&p=page_du_jour" alt="WebAnalytics" /></noscript></a></p>
Christian COTTET-EMARD
http://cottetemard.hautetfort.com/about.html
Carnet / Réponse à mes amis et connaissances qui me demandent si « j’ai viré catho » !
tag:cottetemard.hautetfort.com,2021-12-15:6355043
2021-12-15T00:57:00+01:00
2021-12-15T00:57:00+01:00
Même sans avoir la foi et peu préoccupé de pratique religieuse (je me...
<p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Même sans avoir la foi et peu préoccupé de pratique religieuse (je me considère comme agnostique), je travaille depuis plusieurs années sur des poèmes d’inspiration chrétienne dont il m’arrive de publier des extraits en revue ou sur le web dans les périodes de la Toussaint, de l’Avent, de Noël, de l'Epiphanie, des Rameaux et de Pâques. Ces poèmes que je qualifierais de variations personnelles sur le thème du sentiment religieux chrétien devraient s’inscrire, si je persiste dans ce projet, dans un ensemble qui traite généralement de l’Occident, un sujet certes très vaste et sans doute un peu trop ambitieux pour moi mais d’une importance cruciale dans ma vie, surtout dans le contexte actuel.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5789168" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/01/00/1955846734.JPG" alt="carnet,note,journal,autobiographie,prairie journal,blog littéraire de christian cottet-emard,christianisme,religion chrétienne,église catholique romaine,christian cottet-emard,fêtes chrétiennes,enfance,souvenirs d'enfance,aïeux,repas de famille,célébrations,traditions,œufs de pâques,oyonnax,église saint-léger,nantua,abbatiale saint-michel,baptème,funérailles,liturgie,sépulture,laïcité,abbé,prêtre,curé,paroisse,foi,croix,symbole,éducation,catéchisme,culture,toussaint,avent,noël,épiphanie,rameaux,pâques,messe" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt;"><em><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;">Désolé de ne pouvoir créditer cette photo de moi en aube, je ne me souviens plus du nom du studio...</span></em></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Les rares amis et connaissances qui lisent parfois ces fragments me demandent si <em>« j’ai viré catho »</em> pour reprendre leur expression ! Je leur réponds que même si ma vie n’est pas totalement gouvernée par l’Église Catholique Romaine, je n’ai jamais eu le désir de rompre avec ma culture chrétienne dans laquelle je me sens très bien, chez moi pourrais-je dire. </span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’aimerais avoir la foi mais rien dans mon caractère sceptique, méfiant, individualiste et désengagé ne m’y prédispose. Je le regrette souvent car j’observe que dans les épreuves, notamment dans la lutte contre la maladie, les croyants sincères s’en sortent mieux. Je constate aussi qu’ils peuvent être moins sujets à la dépression et au désespoir existentiel, ce qui est tout à fait logique.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">À l’inverse de beaucoup de gens de ma génération et de la précédente, je n’eus jamais de comptes à régler avec mon éducation religieuse qui fut basique et très libérale. Le jour où mes parents devinèrent que je m’étais soustrait au catéchisme grâce à un stratagème consistant à jouer sur mon inscription simultanée dans deux paroisses pour n’être présent dans aucune, je ne fus pas sanctionné. J’en profitai pour leur demander pourquoi ils m’avaient fait baptiser à la naissance. Ils me répondirent que cela ne pouvait pas me faire de mal et que par la suite, je serai de toute façon libre de croire et de pratiquer ou non. Quant à ma volonté d’échapper au catéchisme, elle n’exprimait pas d’hostilité de ma part à l’encontre de l’enseignement de la culture chrétienne mais mon refus d’être contraint, après les jours d’école qui m’étaient un supplice, de faire ce que je considérais comme des heures supplémentaires. </span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Ma Confirmation et ma Communion Solennelle donnèrent lieu à de grandes réjouissances familiales et à des cadeaux parmi lesquels un splendide magnétophone à cassettes Bel & Owell qui ne me servit pas à grand-chose mais que je rêvais de posséder depuis longtemps. Je reçus aussi des parures de stylos dont certains me servirent<span class="Apple-converted-space"> </span>à écrire mes premières histoires. À la fin de ces repas de fêtes, il m’arriva plusieurs fois de siffler les fonds de verres de vin des adultes et de faucher un mégot de cigarette pour aller le fumer en cachette au jardin où je demeurais un moment pompette avant de retourner à table où personne ne remarquait ces incartades en raison des discussions d’après dessert qui se prolongeaient jusqu’en début de soirée. </span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">La seule à me surprendre une fois dans ce tabagisme précoce fut mon arrière-grand-mère Clotilde qui m’ordonna en fronçant les sourcils de lui souffler mon haleine à la figure. Elle me sermonna discrètement mais ne dit rien pour les fonds de verre. Il faut dire qu’en hiver, lorsque je montais la voir à l’étage qu’elle occupait dans la maison, au-dessus de chez mes grands-parents, elle n’hésitait pas à me servir un demi-verre de vin chaud bien sucré accompagné d’une assiette de gaudes pour me réchauffer. De l’enfance à la fin de mon adolescence, j’eus la grande chance et l’immense bonheur de connaître mon arrière-grand-mère (née en 1882), son fils mon grand-père Charles et mes grands-mères paternelle et maternelle Yvonne et Marie-Rose.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Enfant, j’accompagnais mes parents à la messe mais pas tous les dimanches, surtout à l’occasion des grandes fêtes. Il pouvait m’arriver d’y trouver le temps long mais le plus souvent, les couleurs et les scènes des vitraux suscitaient en mon esprit d’agréables rêveries. De plus, j’étais déjà sensible à la musique d’orgue et aux chants. Avant de quitter l’église, j’avais parfois droit à l’un des magazines pour la jeunesse exposés librement à l’entrée et qu’on réglait de quelques pièces dans un tronc. Il ne serait évidemment venu à l’idée de personne de ne pas les payer. À la sortie de la messe de Pâques, sous le porche de l’église Saint-Léger d’Oyonnax, mes parents achetaient des sachets d’œufs en chocolat praliné vendus au profit de la paroisse. Ils étaient si beaux et si délicieux que j’en ai encore le goût sur la langue.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Je donne tous ces détails autobiographiques sans grand intérêt pour autrui afin de montrer que dans ma famille, je n’eus jamais à souffrir de la moindre pression religieuse. Je peux même affirmer que l’ambiance discrètement chrétienne dans laquelle je baignais fut toujours plus ou moins pour moi associée à la fête. Les prêtres qui vinrent partager notre table à la maison m’ont tous laissé le souvenir d’hommes sympathiques et bienveillants. Le seul désagrément dont je me rappelle avait à voir avec un abbé qui me recevait en confession lorsque j’étais à l’école primaire, un homme débonnaire affligé d’une haleine qui sentait la banane, ce qui m’obligeait à retenir ma respiration quand il m’informait du divin pardon au moment même où je commettais un nouveau péché : n’ayant pas grand-chose à lui avouer, j’étais obligé de lui mentir en inventant quelques bêtises à lui confesser !</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’ai un rapport essentiellement culturel à la religion chrétienne, donc plutôt distancié. Cependant, de nos jours où l’autre religion dont plus personne ne peut ignorer la menace mortelle qu’elle fait peser sur la liberté de penser, la démocratie et le mode de vie occidental affiche sans cesse, partout et de toutes les manières son arrogance belliqueuse, je ne peux que me rapprocher des catholiques. Ma sympathie pour le christianisme tient aussi au fait que contrairement aux autres religions, il accepte, certes tant bien que mal et parfois contre son gré, de se questionner face aux évolutions du monde moderne, ce qui, tout en risquant de l’affaiblir en apparence, ne peut à terme que le renforcer et lui permettre de garder voire d’augmenter son rayonnement dans un rapport équilibré et pacifié avec la culture progressiste dont il est le socle.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><span class="Apple-converted-space"> </span></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Pour toutes ces raisons, quand j’aurai quitté ce monde, j’espère avoir des funérailles religieuses dans une église que je connais (de préférence Saint-Michel de Nantua, Saint-Léger d’Oyonnax ou l'église de mon village). J’essaierai autant que possible de tout organiser de mon vivant (musique, textes liturgiques, financement et sépulture) pour ne pas ennuyer mes proches. Sauf à tomber sur un curé borné (il en existe) refusant la cérémonie chrétienne à une âme laïque, mon vœu principal serait surtout d’avoir l’encens et la croix sur le cercueil et une tombe avec mon nom et mes dates ainsi qu’il en est pour tous les miens et pour mes plus anciens aïeux depuis des générations.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p><a title="WebAnalytics" href="http://www.xiti.com/xiti.asp?s=563914" target="_top"><script type="text/javascript"> <!--Xt_param = 's=563914&p=page_ du_ jour';try {Xt_r = top.document.referrer;}catch(e) {Xt_r = document.referrer; }Xt_h = new Date();Xt_i = '<img width="39" height="25" border="0" alt="" ';Xt_i += 'src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?'+Xt_param;Xt_i += '&hl='+Xt_h.getHours()+'x'+Xt_h.getMinutes()+'x'+Xt_h.getSeconds();if(parseFloat(navigator.appVersion)>=4){Xt_s=screen;Xt_i+='&r='+Xt_s.width+'x'+Xt_s.height+'x'+Xt_s.pixelDepth+'x'+Xt_s.colorDepth;}document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">');//--></script><noscript>Mesure d'audience ROI statistique webanalytics par <img width="39" height="25" src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?s=563914&p=page_du_jour" alt="WebAnalytics" /></noscript></a></p>
Jean-Pierre Longre
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Paysages illimités avec pianos
tag:jplongre.hautetfort.com,2021-06-10:6302458
2021-06-10T09:09:00+02:00
2021-06-10T09:09:00+02:00
Sophy Roberts, Les pianos perdus de Sibérie, traduit de l’anglais...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6235433" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/00/02/4156244853.jpeg" alt="Essai, voyages, musique, autobiographie, Sophy Roberts, Blandine Longre, Calmann Lévy, Jean-Pierre Longre" width="102" height="163" />Sophy Roberts, <em>Les pianos perdus de Sibérie, </em>traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Blandine Longre, Calmann Lévy, 2021 </span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">« Le fait que des instruments majestueux puissent encore exister dans un endroit aussi profondément énigmatique est tout à fait remarquable, sans que je parvienne à me l’expliquer », écrit Sophy Roberts au début de son livre. Et dans toute la suite, elle plonge le lecteur dans ce mystère, non pour le percer complètement, mais pour narrer des aventures aussi diverses que lointaines, pour faire part de rencontres aussi chaleureuses qu’inattendues, pour décrire des contrées aussi froides que pittoresques. Disons-le : si l’on apprend beaucoup de choses sur les pianos (bien ou mal conservés, difficilement découverts ou trouvés en nombre surprenant, prestigieux ou modestes, ayant appartenu à des grands de Russie ou à des anonymes, joués par de grands interprètes ou par des inconnus…), l’ouvrage est à la fois relation de voyage et d’exploration, roman à caractère autobiographique truffé d’anecdotes savoureuses, somme érudite pleine de références historiques, géographiques, musicales, et semée de documents photographiques et de reproductions de gravures (on peut contempler maints portraits et paysages, faire connaissance, par exemple, avec un impayable Liszt en pop star acclamée par ses groupies, apercevoir la famille impériale prenant l’air sur le toit d’une maison à Tobolsk, ou voir un intéressant dessin musical de Kandinsky, bien d’autres illustrations encore). </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Si l’on se fie à la structure d’ensemble, on suit une chronologie historique : une première partie (« Pianomanie ») qui court de 1762 à 1917, une deuxième (« Accords brisés »), de 1917 à 1991, et une troisième (« Dieu seul sait où »), de 1992 à aujourd’hui. Le motif du piano est donc décliné depuis le régime des Tsars jusqu’à la Russie d’aujourd’hui, en passant bien sûr par les grands bouleversements politiques (1917, la guerre de 1940-1945, 1991 etc.), et, cartes à l’appui, de l’Oural au Kamtchatka, en passant par le lac Baïkal, l’Altaï, la Kolyma, l’île de Sakhaline, les grandes et petites villes, les vastes étendues et les coins les plus reculés (généralement en hiver, afin d’éviter les boues et les moustiques). Et en faisant la connaissance de toutes sortes de personnes, souvent accueillantes, parfois fort originales, qui « ont ouvert non seulement leurs pianos, mais aussi leur maison et leur cœur à une inconnue. », et l’ont guidée dans sa quête inlassable d’instruments que recèlent ces contrées méconnues. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Contrées méconnues, certes, à vue de première lecture, mais contrées qui, à mesure qu’on avance dans le livre, deviennent familières, tant l’autrice nous présente avec chaleur ces régions glaciales où, comme l’écrivit Tchekhov, « les émotions et expériences sont nombreuses ». « Tandis que je passe en revue mes découvertes, j’ai conscience de toutes les choses inattendues que mes recherches ont produites, et je constate que chaque piano a réduit la taille illimitée de la Russie, qui m’apparaît désormais à échelle humaine. ». Et l’on sent bien que malgré tout ce qu’elle a vécu au cours de ses aventures sibériennes, Sophy Roberts n’en a pas fini avec les explorations, puisqu’elle avoue « savoir qu’il existe toujours un lieu plus lointain encore où se rendre. »</span></p><p align="right"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean-Pierre Longre</span></p><p><a href="http://www.calmann-levy.fr/"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #0066cc; background: white;">www.calmann-levy.fr</span></a><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #3d3d3d; background: white;"> </span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><a href="http://www.lostpianosofsiberia.com">www.lostpianosofsiberia.com</a> </span></p>
frenchbooklover
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Dame d'honneur d'Anne Glenconner
tag:thefrenchbooklover.hautetfort.com,2021-04-15:6309947
2021-04-15T21:25:00+02:00
2021-04-15T21:25:00+02:00
Dame d'honneur d'Anne Glenconner "Holkham Hall domine le nord...
<p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 24pt;">Dame d'honneur</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 24pt;">d'Anne Glenconner</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6248216" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://thefrenchbooklover.hautetfort.com/media/02/01/2164303808.jpg" alt="20210414_075909.jpg" width="399" height="369" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: times new roman, times, serif;"><span style="font-size: 12pt;">"Holkham Hall domine le nord du comté du Norfolk, avec un soupçon de mépris. Cette demeure austère n'est jamais autant à son avantage qu'au </span><span style="font-size: 16px;">cœur</span><span style="font-size: 12pt;"> de l'été, lorsque l'herbe devient couleur de vergeoise et que le parc semble se confondre avec la maison."</span></span></em></span></p><p style="text-align: justify;"><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Tout commence par un coup de fil. Celui d'Helena Bonham Carter qui désire en apprendre plus sur la princesse Margaret qu'elle va incarner à l'écran.</span><br /><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Trois heures de conversation plus tard et voilà une idée qui germe dans l'esprit d'Anne Glenconner. Et si elle revenait par écrit sur ses quasi 90 années de vie dont 30 passées comme dame d'honneur de la princesse ?</span><br /><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Pendant plus de 300 pages se déploie ainsi la trajectoire d'Anne Glenconner.</span><br /><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Les premières années dans la propriété familiale non loin de Sandringham.</span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Les jeux d'enfant avec Margaret et Elizabeth.</span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">La guerre et le déchirement de la séparation avec ses parents.</span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">L'entreprise de poterie familiale et ses démarchages aux États-Unis pour vendre leurs produits.</span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Le rôle de demoiselle d'honneur au couronnement de la Reine.</span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Le mariage avec Colin Tennant.</span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">L'aventure incroyable de l'île Moustique et le projet à la fois visionnaire et fou de son époux.</span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Les voyages et les missions officielles avec la Princesse Margaret.</span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Les désillusions et les chagrins infinis.</span><br /><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Fragments d'une existence contrastée.</span><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Reflets aussi d'un milieu à la fois cocon et carcan.</span><br /><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Petite, j'avais une prédilection pour les mémoires de ceux qui entouraient les têtes couronnées. Femmes de chambre, gouvernantes, valets. J'appréciais ce regard plus intime posé sur des figures de l'histoire et sur une époque.</span><br /><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">En lisant cet ouvrage, j'ai eu l'impression de renouer avec cet intérêt là. Et de me retrouver plongée dans une saison de<em> the Crown.</em></span><br /><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>Dame d'honneur</em> constitue donc l'autoportrait d'une femme entre glamour et faste. Une femme qui doit se conformer aux règles tacites inhérentes à son rôle social et matrimonial. Une femme parfois en souffrance et qui n'est jamais vraiment libre d'être elle même</span><br /><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Ce titre représente également un témoignage. Anne Glenconner nous permet, en effet, d'approcher la princesse Margaret et j'ai apprécié la manière dont elle parle d'elle. Avec une lucidité respectueuse. Avec une alternance de scènes drôles et plus tristes.</span><br /><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Bref, vous l'aurez compris: un livre très intéressant. A la fois autobiographie et regard sur la famille royale et l'aristocratie anglaises. Un livre émouvant que j'ai trouvé également bien documenté en termes d'iconographie. Ce qui rend toujours plus vivant ce type d'œuvre. Un livre que je vous conseille donc si vous êtes fans comme moi de the Crown ou de ce type de récits.</span><br /><br /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Traduit de l'anglais par Alice Delarbre. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Editions les Escales, 2021, 345 pages</span></p>
Christian COTTET-EMARD
http://cottetemard.hautetfort.com/about.html
Carnet / La vie rêvée
tag:cottetemard.hautetfort.com,2021-02-05:6295494
2021-02-05T01:07:17+01:00
2021-02-05T01:07:17+01:00
Toutes les fleurs du marronnier du parc municipal se sont envolées dans...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6224304" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/02/02/61885987.JPG" alt="poisson, fontaine, parc rené nicod, oyonnax, ain, rhône-alpes, variations symphoniques, autobiographie, carnet, christian cottet-emard, blog littéraire, eau, souvenir, adolescence,carnet,note,journal,autobiographie,prairie journal,éditions orage lagune express,médiathèque oyonnax,christian cottet-emard,livre" /></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Toutes les fleurs du marronnier du parc municipal se sont envolées dans les grands vents des premiers orages. Le parc n’est pas loin du lycée où je suis en seconde. Quand viennent les heures de sport, je m'en dispense moi-même et je sors acheter un paquet de Gitanes blanches sans filtres au café-tabac situé juste en face du lycée, je descends la rue de la Victoire et je rejoins l’entrée du parc René Nicod marquée par une fontaine dont l’eau jaillit de la bouche de gros poissons en métal peint. Le plus souvent, ma place sous le marronnier est libre et je m’y installe pour fumer et lire un livre de poche.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><img id="media-6224305" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/00/01/2708412672.jpg" alt="poisson, fontaine, parc rené nicod, oyonnax, ain, rhône-alpes, variations symphoniques, autobiographie, carnet, christian cottet-emard, blog littéraire, eau, souvenir, adolescence,carnet,note,journal,autobiographie,prairie journal,éditions orage lagune express,médiathèque oyonnax,christian cottet-emard,livre" />Ce jour-là, pendant que les autres gesticulent en respirant des relents de gymnase, j’achète à la Maison de la presse <em>La Vie rêvée</em> de François-Régis Bastide, un gros roman choisi pour le titre et la couverture (où l'on voit flotter un orgue dans le vide) et non pour l’auteur que je ne connais pas.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Je crois avoir lu au moins trois quarts de ce livre en pensant à autre chose, sans m’intéresser à une histoire qui était sans doute à mille lieues de ce qui pouvait me concerner à cette époque. Si je me souviens encore de ce livre qui ne suscita en moi que quelques images floues correspondant à certains débuts de chapitres, c’est qu’une question parasitait ma lecture : comment écrire un roman de cinq cents pages ?</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Aujourd’hui, si longtemps après ce moment de mon adolescence qui s’est gravé Dieu sait pourquoi dans ma mémoire avec une étrange insistance, j’aurais plutôt tendance à me demander : comment ne pas écrire un roman de cinq cents pages ?</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">À l'exception de ma propension à rêver ma vie en ces années soixante-dix du siècle dernier, je ne garde guère de nostalgie de cette période durant laquelle je n’exerçais ma lucidité à rien d’autre qu’à tenter d’évaluer les décennies d’expériences et de lecture qu’il me faudrait traverser avant d’être capable de raconter une histoire et d’en arriver à me demander « comment ne pas faire ceci ou cela, comment ne pas écrire ceci ou cela, comment ne pas être ceci ou cela » ...</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p><a title="WebAnalytics" href="http://www.xiti.com/xiti.asp?s=563914" target="_top"><script type="text/javascript"><!--Xt_param = 's=563914&p=page_ du_ jour';try {Xt_r = top.document.referrer;}catch(e) {Xt_r = document.referrer; }Xt_h = new Date();Xt_i = '<img width="39" height="25" border="0" alt="" ';Xt_i += 'src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?'+Xt_param;Xt_i += '&hl='+Xt_h.getHours()+'x'+Xt_h.getMinutes()+'x'+Xt_h.getSeconds();if(parseFloat(navigator.appVersion)>=4){Xt_s=screen;Xt_i+='&r='+Xt_s.width+'x'+Xt_s.height+'x'+Xt_s.pixelDepth+'x'+Xt_s.colorDepth;}document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">');//--></script><noscript>Mesure d'audience ROI statistique webanalytics par <img width="39" height="25" src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?s=563914&p=page_du_jour" alt="WebAnalytics" /></noscript></a></p>
Christian COTTET-EMARD
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Nocturne au vélomoteur
tag:cottetemard.hautetfort.com,2021-02-03:6295038
2021-02-03T01:12:47+01:00
2021-02-03T01:12:47+01:00
Elles sont bien pâlottes cette nuit ces étoiles qui brillent par...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6223638" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/02/00/2106435504.2.JPG" alt="carnet,note,journal,autobiographie,prairie journal,éditions orage lagune express,christian cottet-emard,vélomoteur,nocturne,souvenir,enfance,nuit,blog littéraire de christian cottet-emard" /></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Elles sont bien pâlottes cette nuit ces étoiles qui brillent par intermittence dans le ciel brouillé où se répercute l’écho sinistre du vrombissement d’un avion. Je vois ses feux clignoter très haut entre deux bandes d’espace encore dégagées. Parfois, ce grondement me tire de mon sommeil trop léger et je me retrouve dans la peau de l’enfant que j’étais à l’époque où j’habitais dans la ville provinciale des années soixante où la circulation automobile nocturne était presque inexistante.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">En ce temps lointain qui était celui d’un autre monde, la fenêtre de ma chambre donnait sur une petite rue éclairée par un réverbère dont le halo filtrait à travers les persiennes. J’exigeais qu’elles fussent entrouvertes pour ne pas me sentir absorbé dans le noir complet.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">À cette époque de mon très jeune âge, je ne dormais déjà que d’un œil. Il m’arrivait même de dormir les yeux ouverts, ce qui procura une nuit une belle frayeur à ma grand-mère venue discrètement vérifier si je ne m’étais pas découvert. Cela se produisait lorsque je me trouvais dans ce demi-sommeil qu’on appelle, je crois, la phase hypnagogique de l’endormissement.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Dans ces moments-là, le ronronnement lointain d’un vélomoteur m’arrivant aux oreilles que j’ai toujours eues extrêmement sensibles suffisait à ouvrir en moi un abîme de questions : comment quelqu’un pouvait-il avoir suffisamment d’audace pour rouler la nuit en vélomoteur ? Où se rendait-il à pareille heure ce motocycliste si téméraire ? Quelles ombres furtives balayait le faisceau de son phare perçant d’à peine quelques mètres l’énorme obscurité des routes de campagne encore si proches du centre ville chichement éclairé par de maigrichons lampadaires ? Quelle joie et quel tourment (mais la joie peut être aussi un tourment) jetaient-ils quelqu’un sur des routes inconnues et ténébreuses ?</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Extrait de <em>Prairie Journal</em> (Carnets)</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><img id="media-6223640" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/01/02/524280982.jpg" alt="carnet,note,journal,autobiographie,prairie journal,éditions orage lagune express,christian cottet-emard,vélomoteur,nocturne,souvenir,enfance,nuit,blog littéraire de christian cottet-emard" /></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: center;"> </p><p><a title="WebAnalytics" href="http://www.xiti.com/xiti.asp?s=563914" target="_top"><script type="text/javascript"><!--Xt_param = 's=563914&p=page_ du_ jour';try {Xt_r = top.document.referrer;}catch(e) {Xt_r = document.referrer; }Xt_h = new Date();Xt_i = '<img width="39" height="25" border="0" alt="" ';Xt_i += 'src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?'+Xt_param;Xt_i += '&hl='+Xt_h.getHours()+'x'+Xt_h.getMinutes()+'x'+Xt_h.getSeconds();if(parseFloat(navigator.appVersion)>=4){Xt_s=screen;Xt_i+='&r='+Xt_s.width+'x'+Xt_s.height+'x'+Xt_s.pixelDepth+'x'+Xt_s.colorDepth;}document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">');//--></script><noscript>Mesure d'audience ROI statistique webanalytics par <img width="39" height="25" src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?s=563914&p=page_du_jour" alt="WebAnalytics" /></noscript></a></p>
Houdaer
http://houdaer.hautetfort.com/about.html
Au final...
tag:houdaer.hautetfort.com,2021-01-29:6293959
2021-01-29T06:29:00+01:00
2021-01-29T06:29:00+01:00
Au final, on utilise tout. Mais à moins d’écrire votre...
<p style="text-align: left;"><a href="http://houdaer.hautetfort.com/media/00/00/3924066340.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6221407" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://houdaer.hautetfort.com/media/00/00/3975822448.jpg" alt="143184863_10159160980608872_3824772557674965436_n.jpg" /></a></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Au final, on utilise tout. Mais à moins d’écrire votre autobiographie, ça passe par des codes. (…) J’emprunte sans vergogne à la vie de mes amis, au point que ça peut paraître bizarre. Ce sont des amis et ils me racontent leur vie, et une partie de mon cerveau agit comme un vampire qui pompe certains détails pour les recracher plus tard. Je ne peux pas m’en empêcher, je suis auteur. Mais je vais finir par écrire sur moi, je m’en rapproche. (…) En vieillissant, j’ai moins peur de me dévoiler et de passer pour un crétin. Au bout d’un moment, on accepte d’être un crétin quand on fait ce genre de choses. </span></em></p><p style="text-align: justify;"><br /><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Alan Moore</span></p><p style="text-align: left;"> </p>
Jean-Pierre Longre
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L’ogre et l’adolescente
tag:jplongre.hautetfort.com,2021-01-26:6212463
2021-01-26T17:49:13+01:00
2021-01-26T17:49:13+01:00
Lire, relire... Vanessa Springora, Le consentement , Grasset, 2020, Le...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6090371" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/01/00/697033582.jpeg" alt="Autobiographie, francophone, Vanessa Springora, Grasset, Jean-Pierre Longre" width="106" height="169" />Lire, relire... Vanessa Springora, <em>Le consentement</em>, Grasset, 2020, Le livre de poche, 2021</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Depuis longtemps Vanessa Springora n’est plus une adolescente, mais il lui a fallu de nombreuses années pour pouvoir revenir par écrit sur sa dramatique relation avec Gabriel Matzneff (G. dans le livre). « Jusqu’ici, je n’étais pas prête. Les obstacles me paraissaient infranchissables. » Mais « si je voulais étancher une bonne fois pour toutes ma colère et me réapproprier ce chapitre de mon existence, écrire était sans doute le meilleur des remèdes ». Finalement, grâce à certaines personnes, notamment à celui qu’elle appelle « l’homme que j’aime », le livre s’est accompli. Un récit précis, sans concessions, dont la progression lucide est implacable, en six sections aux titres révélateurs: « L’enfant, La proie, L’emprise, La déprise, L’empreinte, Écrire ». </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6219439" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/01/02/1381899759.jpeg" alt="autobiographie,francophone,vanessa springora,grasset,jean-pierre longre" />Père absent, mère plus intéressée par son propre plaisir que par l’attention portée à sa fille – V. se réfugie dans les livres qu’elle dévore avec passion avant d’être elle-même dévorée par un « homme de lettres ». Oui, « toutes les conditions sont réunies ». Chaque chapitre, chaque épisode rapporté décrit et analyse le piège dans lequel elle s’est laissé enfermer, fascinée par un homme qui savait exactement ce qu’il faisait, maîtrisant parfaitement le mécanisme du « consentement ». « En jetant son dévolu sur des jeunes filles solitaires, vulnérables, aux parents dépassés ou démissionnaires, G. savait pertinemment qu’elles ne menaceraient jamais sa réputation. Et qui ne dit mot <em>consent</em> ». Dans l’atmosphère de permissivité aveugle qui caractérise le monde intellectuel de l’époque, G., « stratège exceptionnel », est guidé par deux motivations : « Jouir et écrire ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Car les deux sont inséparables. Double jouissance : celle, immédiate, qui satisfait ses sens, et celle qui, pour longtemps, va satisfaire son goût du scandale littéraire par le récit de ses turpitudes. Pas besoin de <em>bien</em> écrire : il suffit d’écrire glauque. « Avec G., je découvre à mes dépens que les livres peuvent être un piège dans lequel on enferme ceux qu’on prétend aimer, devenir l’instrument le plus contondant de la trahison. Comme si son passage dans mon existence ne m’avait pas suffisamment dévastée, il faut maintenant qu’il documente<strong>,</strong> qu’il falsifie, qu’il enregistre et qu’il grave pour toujours ses méfaits ». </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Si le succès du livre de Vanessa Springora est dû en partie à la juste et bouleversante dénonciation qu’il développe, il ne faut pas cacher qu’il suscite une vraie réflexion sur les rapports entre la littérature, l’honnêteté intellectuelle, la morale et la loi, ainsi que sur la distinction à faire (ou non) entre la personne et l’œuvre. « Les écrivains sont des gens qui ne gagnent pas toujours à être connus. On aurait tort de croire qu’ils sont comme tout le monde. Ils sont bien pires. Ce sont des vampires ». Ce cri du cœur et la généralisation qu’il contient donnent matière à réflexion. </span></p><p align="right"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean-Pierre Longre</span></strong></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><a href="http://www.grasset.fr">www.grasset.fr</a> </span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><a href="http://www.livredepoche.com/">www.livredepoche.com</a></span></p>
Christian COTTET-EMARD
http://cottetemard.hautetfort.com/about.html
Carnet / Le toucan du tonton Louis
tag:cottetemard.hautetfort.com,2020-12-26:6286718
2020-12-26T22:17:00+01:00
2020-12-26T22:17:00+01:00
Un des plaisirs de Noël : le cadeau tardif, toujours inespéré. Quel...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6207917" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/02/01/3723674696.jpg" alt="carnet, souvenir, note, journal, enfance, lecture, écriture de soi, autobiographie, oiseau, jungle, forêt, indiens, toucan, nature, iguane, poulet des forêts, blog littéraire de christian cottet-emard, cadeau, poulet, image, papier cadeau, tchaïkovski, casse-noisette, dans de la fée dragée, musique, ballet, noël, fêtes de fin d'année, épiphanie, brioche des rois, goûter, brioche, rois mages, rois" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Un des plaisirs de Noël : le cadeau tardif, toujours inespéré. Quel pouvait être mon âge ? En tous cas, je savais lire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’étais seul avec ma mère lorsqu’une voix inconnue m’interrompit dans mes coloriages et dans l’écoute d’un de mes disques préférés, <em>Casse-noisette</em> de Tchaïkovski. Je levai les yeux sur un vieux monsieur vêtu de noir qui me parut très grand, chenu, plutôt réservé. Il me tendit un large et lourd rectangle emballé d’un papier cadeau et dit à ma mère sans s’adresser directement à moi <em>« voilà pour le jeune homme »</em> . J’étais flatté qu’un vieux monsieur m’appelle jeune homme. Le papier cadeau libéra la couverture d’un beau livre intitulé<em>Les Animaux de la jungle</em>. Ce devait être le lendemain de l’Épiphanie car j’avais eu un restant de brioche pour mon goûter.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Ma mère m’invita à dire merci et au revoir au tonton Louis. J’avais déjà entendu parler de lui dans les repas de famille mais encore aujourd’hui, le lien de parenté avec cet homme âgé est resté pour moi très flou. Je ne l’ai d’ailleurs jamais revu après cette visite qui est pourtant gravée dans ma mémoire à cause du livre <em>Les animaux de la jungle,</em> notamment après avoir découvert qu’il existait dans le monde un oiseau appelé le toucan, un oiseau flamboyant au bec orange vif et aux yeux goguenards. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Ce livre aux illustrations somptueuses et aux textes imprimés en gros caractères m’apprit aussi qu’il existait une créature nommée iguane et que les indiens de la jungle surnommaient ce lézard <em>poulet des forêts</em>, ce qui, en dehors du fait que ma mère m'appelait parfois <em>poulet,</em>modifia mon regard non seulement sur le poulet rôti dominical mais encore sur ce monde étrange dans lequel je débutais au son de la <a href="https://www.youtube.com/watch?v=zKgwcCYoUpE">Danse de la fée-dragée</a>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em><strong>Illustration</strong> toucan prise </em><a href="http://www.gazette-drouot.com/static/magazine_ventes_aux_encheres/cotes_et_tendances/plumage.html"><em>ic</em>i</a></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p><a title="WebAnalytics" href="http://www.xiti.com/xiti.asp?s=563914" target="_top"><script type="text/javascript"><!--Xt_param = 's=563914&p=page_ du_ jour';try {Xt_r = top.document.referrer;}catch(e) {Xt_r = document.referrer; }Xt_h = new Date();Xt_i = '<img width="39" height="25" border="0" alt="" ';Xt_i += 'src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?'+Xt_param;Xt_i += '&hl='+Xt_h.getHours()+'x'+Xt_h.getMinutes()+'x'+Xt_h.getSeconds();if(parseFloat(navigator.appVersion)>=4){Xt_s=screen;Xt_i+='&r='+Xt_s.width+'x'+Xt_s.height+'x'+Xt_s.pixelDepth+'x'+Xt_s.colorDepth;}document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">');//--></script><noscript>Mesure d'audience ROI statistique webanalytics par <img width="39" height="25" src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?s=563914&p=page_du_jour" alt="WebAnalytics" /></noscript></a></p>
Christian COTTET-EMARD
http://cottetemard.hautetfort.com/about.html
Carnet / Qui a peur de l’autobiographie ? (3)
tag:cottetemard.hautetfort.com,2020-12-18:6284999
2020-12-18T03:16:00+01:00
2020-12-18T03:16:00+01:00
Lisbonne, 2013 (Extraits de mon essai sur l’autobiographie)...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6205053" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/01/01/1964307808.JPG" alt="carnet,note,journal,autobiographie,écriture autobiographique,récit,blog littéraire de christian cottet-emard,culture occidentale,individualité,individu unique et irremplaçable,fiction,narration,écriture,occident,autofiction,narcissisme,égocentrisme,nombrilisme,complaisance,ego,wolf,mémoires fictifs,jim harrison,littérature américaine,christian cottet-emard,politique,psychologie,préjugés,mai 68,grand soir,libération de la parole,discours,révolution,contestation,ordre établi,bourgeoisie,dogme révolutionnaire,école,enseignement,oyonnax,ain,rhône alpes auvergne,haut bugey,france,europe,école jeanne d'arc oyonnax,école privée,leçons de morale,instruction civique,marguerite duras" /></p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 10pt;">Lisbonne, 2013</span></em></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">(Extraits de mon essai sur l’autobiographie)</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"><em><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Première partie <a href="http://cottetemard.hautetfort.com/archive/2020/04/07/carnet-qui-a-peur-de-l-autobiographie-6227702.html">à<span style="font-size: 14pt;"> lire ici</span></a><span style="font-size: 14pt;">.</span></span></em></p><p class="p2" style="text-align: justify;"><em><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Deuxième partie : <a href="http://cottetemard.hautetfort.com/archive/2020/05/18/carnet-qui-a-peur-de-l-autobiographie-2-6239390.html"><span style="font-size: 14pt;">là.</span></a></span></em></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Qui ne s’est pas entendu dire un jour, notamment dans l’enfance et l’adolescence : <em>on ne te demande pas ton avis, ce n’est pas ton cas personnel qui compte, tu ne vas pas raconter ta vie... </em> Et qui n’a pas intégré au plus profond ces injonctions au point d’y souscrire en les reformulant sans y réfléchir vraiment : <em>je ne cherche pas à parler en mon nom, mon avis n’a pas d’intérêt, ce n’est pas que je veuille raconter ma vie mais...</em> Mais quoi au fait ?</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Mettre notre individualité en veilleuse est la première et principale injonction que nous recevons du groupe dès le début de notre socialisation, et cela depuis la nuit des temps. C’est l’implacable loi tribale que l’évolution de chaque civilisation module selon ses besoins et ses croyances. Même en Occident, les notions d’individu et de vie privée relèvent de la modernité. Signer une œuvre et en revendiquer la propriété est une pratique récente (quelques siècles) dans l’histoire de la création artistique occidentale. </span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">C’est ainsi que nous en arrivons à l’autobiographie, cette œuvre caractéristique de la modernité dont l’auteur est la matière et qu’il signe en tant qu’individu unique et irremplaçable tout comme son expérience. L’individu, la vie privée, la signature, l’être unique et irremplaçable sont les victoires de l’Occident y compris dans sa dimension religieuse chrétienne. Pour les croyants, Dieu voit et regarde chacun ; et chacun a une relation personnelle avec Dieu, ce qui est une idée cruciale, si j’ose dire, y compris pour l’agnostique qui écrit ces lignes, parce que l’auteur de l’autobiographie réalise qu’il est digne d’être lu, regardé, que ce soit sous le regard divin ou humain. </span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Voilà qui explique une partie des réticences exprimées de nos jours plus encore qu’en d’autres époques à l’encontre de l’autobiographie, ce <em>péché</em> contre l’humilité, ce défi au collectif. En effet, quoi de plus orgueilleux voire de plus arrogant que de prétendre créer et plus encore, dans une certaine mesure, se créer ! Comment une telle prétention, une telle impudence, ne pourraient-elles pas heurter de front tout système de pensée et toute culture hostiles à la notion d’individualité ? De ce point de vue, l’autobiographie a eu et a toujours beaucoup d’ennemis, même au sein de la civilisation occidentale lorsque celle-ci a connu les effondrements des deux guerres mondiales mais aussi, de nos jours, dans l’Occident qui doute, ou pire, qui se prend lui-même en détestation, ce qui constitue encore une menace d’un nouvel épisode d’effondrement. </span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Mais laissons là les digressions et revenons au sujet par une anecdote.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’avais il y a quelques années fait lire à une connaissance <a href="http://cottetemard.hautetfort.com/archive/2014/05/09/marguerite-duras-dans-la-vie-materielle.html">un petit ensemble d’articles sur Marguerite Duras que j’avais publié dans le <em>Magazine des livres</em></a>. Il m’avait été reproché d’employer la première personne du singulier pour décrire mon approche de Duras et de ce fait, de me mettre en scène. Ce reproche m’est parfois adressé lorsque je choisis ce type de narration dans mes chroniques, notamment dans mes collaborations pour la presse. Je me tiens souvent à ce choix parce que je trouve cet angle plus vivant que cette pseudo objectivité dont on nous rebat sans cesse les oreilles et qui n’aboutit le plus souvent qu’à des textes calibrés, lisses et bien ennuyeux.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Comme disait <a href="https://www.google.fr/search?q=federico+fellini&sxsrf=ALeKk03Lt4pMjuIBBZp9QMknuWGRN6dOig:1608258491528&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=2ahUKEwjTp-DgvdbtAhUGxIUKHV6tDAAQ_AUoAXoECAYQAw&biw=1280&bih=627">Federico Fellini</a>, « <em>Je suis toujours autobiographique, même si je me mets à raconter la vie d’un poisson. »</em></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>(À suivre)</em></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 10pt;"><em>© Éditions Orage-Lagune-Express</em></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p><a title="WebAnalytics" href="http://www.xiti.com/xiti.asp?s=563914" target="_top"><script type="text/javascript"><!--Xt_param = 's=563914&p=page_ du_ jour';try {Xt_r = top.document.referrer;}catch(e) {Xt_r = document.referrer; }Xt_h = new Date();Xt_i = '<img width="39" height="25" border="0" alt="" ';Xt_i += 'src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?'+Xt_param;Xt_i += '&hl='+Xt_h.getHours()+'x'+Xt_h.getMinutes()+'x'+Xt_h.getSeconds();if(parseFloat(navigator.appVersion)>=4){Xt_s=screen;Xt_i+='&r='+Xt_s.width+'x'+Xt_s.height+'x'+Xt_s.pixelDepth+'x'+Xt_s.colorDepth;}document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">');//--></script><noscript>Mesure d'audience ROI statistique webanalytics par <img width="39" height="25" src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?s=563914&p=page_du_jour" alt="WebAnalytics" /></noscript></a></p>
Christian COTTET-EMARD
http://cottetemard.hautetfort.com/about.html
Commencement d'un nouveau carnet
tag:cottetemard.hautetfort.com,2020-12-09:6282998
2020-12-09T00:31:00+01:00
2020-12-09T00:31:00+01:00
Mon esprit plutôt lent et le harcèlement du quotidien m’obligent à tenir...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6202238" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/02/00/198980739.JPG" alt="carnet,notes,journal,carnets,autobiographie,prairie journal,christian cottet-emard,éditions orage lagune express,blog littéraire de christian cottet-emard,portugal,lisbonne,lisboa,pessoa" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Mon esprit plutôt lent et le harcèlement du quotidien m’obligent à tenir des carnets. Comparés à ceux d’autres auteurs, les miens sont assez mal tenus mais bien utiles pour ne pas trop perdre des moments vécus, des surprises de lecture, des colères ou des instants d’accord avec le monde. Ils me sont bouées dans le naufrage, cailloux dans la forêt.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">À l'intérieur, mes carnets n’on rien de soigné, rien de la beauté chiffonnée (artistement brouillonne) de ces très esthétiques carnets d’écrivains recherchés par les collectionneurs ou, parfois, reproduits dans les magazines.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Mes carnets regorgent de ratures, d’écriture bâclée, parfois de fautes. Il s’agit d’aller vite. L’important est de capturer l’idée, la sensation, avant qu’elles ne s’échappent. Pas le temps de bien écrire, de calligraphier, d’autant qu’en fixant quelque chose qui passe dans la tête ou qui remonte de la mémoire, on le fait souvent très mal installé. Un jour, à Venise, j’ai posé mon carnet sur une des passerelles installées en prévision de l’alta aqua. Devant moi, je voyais l’eau du canal de la Giudecca déborder doucement sur le quai en un discret clapotis. Pattes de mouches, gribouillis, écriture sale.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Mes carnets bégaient. On peut y lire des choses ridicules, des projets avortés, des élucubrations de songe-creux. C’est la cuisine, une cuisine mal tenue. Dois-je la faire visiter ? Dois-je montrer ce qui m’entre dans la tête, ce que je prends pour une piste de réflexion ou une possible esquisse lorsque cela se présente juste avant le sommeil, au moment où je viens d’éteindre et lorsque je rallume pour noter et noter encore, à moitié hagard ?</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Mes carnets sont spontanés, je ne le suis pas. Mon écriture ne l’est pas. Je tiens mes carnets car j’ai mauvaise mémoire, des difficultés de concentration et une bonne dose de sentimentalité.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Mes carnets ne sont que des pense-bêtes.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Feuilleter mes carnets de notes : j'ai en effet recours à ce bon vieux système pour tenter de fixer puis de me remémorer d'improbables moments de grâce capables de déchirer le voile poussiéreux du quotidien. J'allais ressortir du magasin l'image des pépites extraites du limon mais soyons modeste, en ce qui concerne mes esquisses, il ne s'agit que de cristaux glanés au hasard du sentier caillouteux ! De l'or, il y en a quand même dans ces pages de carnets. Il s'agit des citations, pensées épinglées tels des papillons de collection, vraies pépites celles-là, d'auteurs avec qui je me sens parfois en sympathie, glissées entre les bagues de cigares collées, les adresses, les photos, les beaux timbres, les coupures de presse et autres découpages, éparpillées dans ce petit matériel de dépannage pour réflexion à l'arrêt, en quelque sorte trousses de première urgence pour rêves égratignés...</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Ce carnet que m’a offert ma fille, on dirait un gros morceau de chocolat noir. Il me plaît tellement que je n’ose pas le commencer à la légère. Je vais essayer de m’appliquer, de ne pas le couvrir de ratures, comme les autres. Je crois qu’il va être parfaitement adapté au recopiage de certaines notes que j’écris directement dans le canevas de mon blog. Ce sera une « sauvegarde de papier », en quelque sorte.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Ce carnet noir est différent de ceux que j’utilise d’habitude. Il s’agit d’une copie du fameux <em>Moleskine</em> fabriquée en Italie et vendue assez cher par rapport au modèle français d’origine, ce dernier étant désormais introuvable.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’ai adopté depuis pas mal de temps des carnets à petits carreaux de marque <em>Clairefontaine</em> de format 11 X 17 cm, 192 pages, couvertures en couleur, pelliculées, avec motifs végétaux (écorces, brindilles, noeuds de bois...). Ces références à la nature m’apaisent. Solidement reliés et cousus, ils me permettent de coller aussi des fleurs séchées, des cartes postales, des tickets d’entrée de musées, de concerts, des publicités, toutes sortes de papiers qui attestent d’un voyage, d’un instant, d’un moment plus « vécu » qu’un autre. Il m’arrive de devoir revenir à ces papiers collés pour tenter de faire remonter vers la conscience un de ces souvenirs fugaces pouvant nourrir un texte ou un poème, voire un chapitre, une nouvelle ou un roman entier. À la fin, sous l’effet des épaisseurs de papier et des multiples manipulations et déplacements que je lui inflige, le carnet double comiquement de volume, se distend, se patine. La pellicule se décolle, sèche, se ride. Le carnet s’épaissit et vieillit, comme son propriétaire.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J'ai abandonné les carnets <em>Clairefontaine</em> parce qu'ils ont changé. Les couvertures n'ont plus ces motifs végétaux qui les caractérisaient et qui m'inspiraient. Je choisis maintenant dans ma réserve de carnets ramenés de voyages, notamment du Portugal.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 10pt;">(<strong>Extrait </strong>de mon livre <a href="http://cottetemard.hautetfort.com/archive/2016/12/11/a-propos-de-prairie-journal-5885408.html"><em>Prairie journal</em></a>, © <a href="http://nuel.hautetfort.com/archive/2016/07/11/prairie-journal-de-christian-cottet-emard-5825214.html">Éditions</a> Orage-Lagune-Express.)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 10pt;"><strong>Images /</strong> Carnet acheté lors d'un de mes séjours à Lisbonne.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6202239" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/00/00/1265012215.JPG" alt="carnet,notes,journal,carnets,autobiographie,prairie journal,christian cottet-emard,éditions orage lagune express,blog littéraire de christian cottet-emard,portugal,lisbonne,lisboa,pessoa" /></p><p style="text-align: center;"> </p><p><a title="WebAnalytics" href="http://www.xiti.com/xiti.asp?s=563914" target="_top"><script type="text/javascript"><!--Xt_param = 's=563914&p=page_ du_ jour';try {Xt_r = top.document.referrer;}catch(e) {Xt_r = document.referrer; }Xt_h = new Date();Xt_i = '<img width="39" height="25" border="0" alt="" ';Xt_i += 'src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?'+Xt_param;Xt_i += '&hl='+Xt_h.getHours()+'x'+Xt_h.getMinutes()+'x'+Xt_h.getSeconds();if(parseFloat(navigator.appVersion)>=4){Xt_s=screen;Xt_i+='&r='+Xt_s.width+'x'+Xt_s.height+'x'+Xt_s.pixelDepth+'x'+Xt_s.colorDepth;}document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">');//--></script><noscript>Mesure d'audience ROI statistique webanalytics par <img width="39" height="25" src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?s=563914&p=page_du_jour" alt="WebAnalytics" /></noscript></a></p>
Jean-Pierre Longre
http://jplongre.hautetfort.com/about.html
Une vie en mille morceaux
tag:jplongre.hautetfort.com,2020-12-01:3048686
2020-12-01T22:00:00+01:00
2020-12-01T22:00:00+01:00
Lire, relire... Hervé Le Tellier, Les amnésiques n’ont rien vécu...
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;"><img id="media-2824875" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/01/01/3194718499.jpg" alt="Le Tellier amnésiques.jpg" width="99" height="158" />Lire, relire... Hervé Le Tellier, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Les amnésiques n’ont rien vécu d’inoubliable</em>, Le Castor Astral, « Millésimes », 2005 (première édition : 1997)</span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;">Placé sous la double autorité du fameux <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Je me souviens</em> de Perec et du (pas assez fameux) <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Mes inscriptions</em> de Scutenaire, frappé par son titre du sceau d’une (vraie ?) modestie peu justifiée (l’auteur a sans doute raison de se dire « <strong>ce n’est sûrement pas avec un bouquin comme ça que je vais décrocher le Goncourt</strong> », mais ses pensées auraient-elles leur place « sur du papier hygiénique », sous prétexte « qu’on ne peut jamais dire exactement ce qu’on pense » ?), ce livre réussit à proposer mille réponses à une seule question : « A quoi tu penses ? » (à deux variations minimales près, au début et à la fin). Il obéit ainsi à une première contrainte, celle de la question unique ; à la réflexion, il y en a d’autres : la brièveté des réponses (une, deux, trois lignes, rarement plus) ; la dispersion thématique (même si quelques-unes ont l’air de bien s’entendre entre elles, comme celles qui mettent en abyme le motif central de la pensée, à distinguer d’ailleurs de la songerie, car « c’est dans les mauvais livres que l’on écrit "A quoi tu songes ?" ») ; l’autobiographie, faisant la part belle au « je », un « je » miroir dans lequel le lecteur peut se contempler sans vergogne, comme c’est le cas pour toute véritable autobiographie littéraire.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;">Se dessine, en filigrane ou en clair, l’histoire d’une vie en deux dimensions, extérieure et intérieure, avec les amours, les amitiés, les inimitiés, la tendresse paternelle, l’angoisse du temps qui file vers la mort, les questions que se pose un écrivain sur son écriture, mais aussi sur l’art, la religion, la politique, la philosophie… Livre on ne peut plus humain, donc, où les sentiments ont leur place, sans exclure l’humour et le jeu verbal. Hervé Le Tellier, éminent membre de l’Oulipo, n’hésite pas à invoquer implicitement ou explicitement les mânes de Queneau ou de Perec, et à leur suite à creuser profond dans l’âme humaine en se maintenant dans un cadre strict.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;">Les amnésiques n’ont rien vécu d’inoubliable</span></em><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;"> fait partie de ces livres que le critique voudrait laisser parler. Alors, sans dévoiler ses charmes secrets, laissons-en deviner quelques contours en citant un cent vingt-cinquième (à peine) de l’ensemble : </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;">« Je pense que lorsque je suis modeste au cours d’une conversation, j’ai peur que l’on ne s’en rende pas compte ».</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;">« Je pense que je suis triste et je ne sais pas pourquoi ».</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;">« Je pense que pour arriver à concilier l’amour et l’humour, il faut un peu d’amour et beaucoup d’humour ».</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;">« Je pense que ce n’est pas en lisant qu’on devient liseron ».</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;">« Je pense qu’à trente ans, j’ai vraiment compris la mort, mais que je ne l’ai toujours pas admise ».</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;">« Je pense qu’il y a quelque chose d’inexplicable dans le fascisme, tout comme dans la connerie d’ailleurs ».</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;">« Je pense que le malheur est la preuve négative du bonheur ».</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;">« Je pense que j’aimerais bien partir en week-end avec Mme Bovary ».</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;">Les quatre premiers titres de la nouvelle collection « Millésimes » du Castor Astral sont des rééditions d’Emmanuel Bove, de René Guy Cadou, de Francis Dannemark et d’Hervé Le Tellier. Excellentes remises en mémoire, parmi lesquelles le choix des mille pensées d’un « amnésique » s’imposait.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: right; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;">Jean-Pierre Longre</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: right; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;"> </span></p><p class="MsoListBullet" style="text-indent: 0cm; margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 35.4pt; mso-list: none;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;"><a href="http://www.castorastral.com/"><span style="color: #800080;">www.castorastral.com</span></a></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt;"><a href="http://www.oulipo.net/oulipiens/HLT"><span style="color: #800080;">www.oulipo.net/oulipiens/HLT</span></a> </span></p>
Christian COTTET-EMARD
http://cottetemard.hautetfort.com/about.html
Carnet / Le point où j’en suis (notes en désordre). Volet 1 : mon rapport à la politique.
tag:cottetemard.hautetfort.com,2020-10-07:6268281
2020-10-07T00:29:00+02:00
2020-10-07T00:29:00+02:00
Contrairement aux apparences, la politique ne m’a jamais beaucoup...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6178363" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/00/00/877522242.jpg" alt="merlin:ménage.jpg" /></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Contrairement aux apparences, la politique ne m’a jamais beaucoup intéressé et cela continue. Cependant...</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Issu de la première génération qui n’a jamais connu de conflit militaire, j’ai vécu la majeure partie de ma vie dans le monde bipolaire opposant les systèmes communistes et capitalistes parvenus tous deux à un niveau d’armement leur interdisant mutuellement toute guerre directe. L’Europe a pu ainsi échapper à son destin de champ de bataille des grandes puissances tandis que la France devenait elle-même une puissance nucléaire. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Il en a résulté quelques décennies (à chacun d’en apprécier le nombre en fonction de son âge, de son expérience et de son ressenti personnel) de relative tranquillité dans les pays développés, ce qui a favorisé une parenthèse inédite d’insouciance pour les générations apparues dans ce contexte. De ce fait, la confrontation politique qui succède toujours aux conflits armés s’est déplacée de la ligne de front idéologique au terrain économique et social. Clausewitz disait que la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens tandis que Foucault inversait la proposition en déclarant que la politique est la continuation de la guerre par d’autres moyens.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Dans ces conditions, depuis la seconde moitié du vingtième siècle, il était tout à fait possible de vivre une vie sans politique jusqu’à s’abstenir de voter puisqu’au fond, le choix proposé entre un centre gauche et un centre droits (blanc bonnet, bonnet blanc) ne pouvait que faiblement mobiliser un individu appartenant au large spectre de la classe moyenne longtemps majoritaire dans les démocraties représentatives des pays riches, y compris si cet individu se trouvait en bas de l’échelle de cette même classe moyenne hélas aujourd’hui bien rétrécie.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Malheureusement, la politique revient aujourd’hui par le plus inattendu des canaux, celui de la religion et pas n’importe laquelle, celle qui pose un redoutable problème aux démocraties puisqu’elle en conteste non seulement le fonctionnement mais en encore le fondement et l’existence. Depuis ce qui précéda la seconde guerre mondiale, l’Occident se retrouve ainsi pour la première fois aux prises avec un système politico-religieux totalitaire déterminé (comme<span class="Apple-converted-space"> </span>le fut le nazisme) à combattre son mode de vie, ses institutions démocratiques (certes perfectibles mais qui ont le mérite d’exister) et sa culture. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">C’est ce constat qui m’a conduit, à défaut de m’engager dans quelque parti que ce soit, à ne plus pouvoir ignorer la politique et à ne plus jamais envisager de voter pour la gauche, y compris la gauche centriste, ainsi que cela a pu m’arriver parfois dans le passé. Cela ne fait pas pour autant de moi un homme de droite ou d'extrême droite, même si mes opinions en matière de sécurité et d’ordre public ne m’ont jamais permis d’adhérer aux idées de la gauche qui a une écrasante responsabilité dans le péril où nous nous trouvons aujourd’hui face à un nouvel épisode de l’offensive du plus archaïque des fanatismes religieux. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Cet affrontement séculaire entre deux cultures irrémédiablement incompatibles a connu dans l’histoire et sur le continent européen des phases éruptives et des périodes de stabilisation. Nous sommes hélas de nouveau entrés dans une phase éruptive et si nous ne pouvons nous considérer officiellement en guerre malgré les attaques sur notre sol (environ 260 morts la plupart civils sur le territoire national en quelques années) nous ne sommes à l’évidence plus tout à fait en paix. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Malgré la timide et récente tendance à sortir du déni de cette réalité qui commence seulement à s’exprimer dans les discours officiels trop longtemps verrouillés par le clientélisme électoral, le politiquement correct et la récurrente technique d’intimidation de la gauche consistant à dénoncer toute pensée différente ou opposée à la sienne comme réactionnaire ou carrément fasciste, le combat est encore long avant que les démocraties du vieux continent n’affirment à nouveau leur légitime autorité sur les entreprises (au sens guerrier du terme) des différentes factions plus ou moins minoritaires mais bruyantes et agissantes cherchant à déclencher une forme de guerre civile. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Je pense qu’une partie considérable de ce combat se joue sur les réseaux sociaux, ce qui m’a conduit depuis quelques années à ne plus me contenter de les utiliser comme simple support de diffusion de mes activités et travaux littéraires. Ainsi que je m’en suis souvent expliqué sur diverses tribunes, l’expression politique sur les réseaux sociaux n’a pas pour but de convaincre mais de maintenir tant qu’il est possible l’existence et la visibilité d’un débat qui parvient de moins en moins à se tenir ailleurs, ni au sein de la collectivité ni même dans la sphère privée où il est devenu impoli d’aborder, même entre amis, peut-être surtout entre amis, ces sujets dits sensibles qui sont pourtant au cœur de notre avenir et en particulier celui de nos enfants et petits-enfants.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Les conséquences de ma volonté de défendre et d’illustrer des idées en opposition souvent frontale avec une majorité de mon environnement social artistique, intellectuel et parfois amical majoritairement de gauche (je ne sais pourquoi) n’ont pas tardé, ce qui non seulement ne me surprend pas mais encore me réjouit. Bien que je laisse le plus souvent la porte ouverte, je ne crains pas que des gens plus ou moins proches s’éloignent en silence et que des relations récentes ou virtuelles se dissolvent comme une mayonnaise qui ne prend pas. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Les amitiés de vingt, trente et quarante ans résistent, c’est le principal. Il n’est ni grave ni triste de perdre des amis, surtout pour des raisons de divergences d’opinions, parce que si vous les avez perdus ou s’ils vous ont perdu, c’est qu’ils n’étaient pas des amis. J’aime que le ménage et le rangement se fassent tout seuls et pour conclure provisoirement cette page de carnet sans doute un peu trop solennelle sur une note plus légère, je dirais que je n’ai pas été biberonné pour rien à <a href="https://www.youtube.com/watch?v=DdRg2dGZcBA"><em>Merlin l’enchanteur</em></a> de Walt Disney !</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p><a title="WebAnalytics" href="http://www.xiti.com/xiti.asp?s=563914" target="_top"><script type="text/javascript"><!--Xt_param = 's=563914&p=page_ du_ jour';try {Xt_r = top.document.referrer;}catch(e) {Xt_r = document.referrer; }Xt_h = new Date();Xt_i = '<img width="39" height="25" border="0" alt="" ';Xt_i += 'src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?'+Xt_param;Xt_i += '&hl='+Xt_h.getHours()+'x'+Xt_h.getMinutes()+'x'+Xt_h.getSeconds();if(parseFloat(navigator.appVersion)>=4){Xt_s=screen;Xt_i+='&r='+Xt_s.width+'x'+Xt_s.height+'x'+Xt_s.pixelDepth+'x'+Xt_s.colorDepth;}document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">');//--></script><noscript>Mesure d'audience ROI statistique webanalytics par <img width="39" height="25" src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?s=563914&p=page_du_jour" alt="WebAnalytics" /></noscript></a></p>
Jean-Pierre Longre
http://jplongre.hautetfort.com/about.html
Édicule tous azimuts
tag:jplongre.hautetfort.com,2020-09-09:6162396
2020-09-09T20:33:00+02:00
2020-09-09T20:33:00+02:00
Jean Rouaud, Kiosque , Grasset, 2019, Points, 2020 En 1990, le...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6010271" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/00/02/1430166464.jpeg" alt="Roman, autobiographie, francophone, Jean Rouaud, Kiosque, Grasset Jean-Pierre Longre" width="105" height="166" /></span></p><p><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean Rouaud, <em>Kiosque</em>, Grasset, 2019, Points, 2020</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">En 1990, le Prix Goncourt fut attribué à Jean Rouaud pour son premier roman, <em>Les champs d’honneur</em>. Mais pendant la gestation de l’œuvre, et en attendant que s’accomplisse le destin littéraire, il fallait bien vivre. C’est ainsi que l’auteur tint pendant sept ans un kiosque de presse dans le quartier populaire de la rue de Flandre, sous la houlette d’un certain P., anarchiste reconverti dans le commerce, grand buveur à la méticulosité de comptable, altruiste aux colères mémorables.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Des personnages hauts en couleurs</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">, il y en en abondance, autour du kiosque, qui viennent acheter leur journal préféré, ou simplement s’occuper à des discussions animées. L’occasion pour l’auteur de dresser des portraits pittoresques (ceux d’un certain Norbert, d’un certain Chirac – qui attend vainement un logement de la ville de Paris – et de beaucoup d’autres) issus d’une observation acérée, amusée, pleine de sympathie, et pour le futur écrivain d’exercer sa plume en évoquant des scènes de la vie quotidienne, en des « instantanés » en forme de haïkus. « Un lecteur de <em>La Croix</em> / Se devrait /De dire merci. » ; « Avec son accent parigot / Tatave salue / Le doigt sur sa casquette. » « Il était à la première / De la jeune Maria Callas / Dans les arènes de Vérone. ». Etc.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6168581" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/01/01/1298557467.jpg" alt="roman,autobiographie,francophone,jean rouaud,kiosque,grasset jean-pierre longre" width="95" height="157" />De quoi s’entraîner à la rigueur, combattre le « cancer du lyrisme » pour privilégier le « réalisme » (invocations à Flaubert), appliquer « les préceptes d’ordonnancement de P. à mes phrases qui avaient aussi tendance à zigzaguer ». Le kiosque n’est pas seulement un lieu de vente, de rencontres et d’observation, mais le point de départ de la création, s’épanouissant au milieu des pages imprimées. L’habitacle serré, confiné, donne à voir tout un monde : celui, infini, que les journaux décrivent, celui du quartier, de Paris, de l’humanité tout entière contenue dans les silhouettes qui gravitent autour. Rien n’est fini : le livre lui-même figure l’édicule ouvert sur des sujets tous azimuts, à propos par exemple des constructions du Paris contemporain (Beaubourg, la Pyramide du Louvre), du concept de modernité, des guerres nouvelles et anciennes (celle de 1914, notamment, qui fit mourir Joseph Rouaud et naître <em>Les champs d’honneur</em>, Prix Goncourt), de la littérature, bien sûr, avec ses exigences et ses mystères. </span></p><p style="text-align: right;" align="right"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean-Pierre Longre</span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif;"><a href="http://www.grasset.fr"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: purple; background: white;">www.grasset.fr</span></a></span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: purple; background: white;">www.editionspoints.com</span></span></p>
Christian COTTET-EMARD
http://cottetemard.hautetfort.com/about.html
Le jour des blouses grises
tag:cottetemard.hautetfort.com,2020-08-31:6260447
2020-08-31T22:12:00+02:00
2020-08-31T22:12:00+02:00
Quand j’étais encore concerné, la rentrée des classes marquait pour...
<p><span class="Apple-style-span"><img id="media-5145631" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/00/01/1895852522.JPG" alt="carnet,note,journal,autobiographie,écriture de soi,prairie journal,variations symphoniques,blog littéraire de christian cottet-emard,littérature,évocation,souvenir,rentrée scolaire,grandes vacances,rentrée des classes,école primaire,maître d'école,instituteur,blouse grise,baguette,salle de classe,estrade,glas,église saint léger,oyonnax,fête foraine,maréchal ferrant,pasage étienne Dolet,école jeanne d'arc,grande ourse,pierre et le loup,prokofiev,épicéa,fugue,christian cottet-emard,cm1,CP,cours préparatoire,enseignement privé,je vous salue marie,notre père,prière,retenue,colle,récit,enfance,mémoire" /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Quand j’étais encore concerné, la rentrée des classes marquait pour moi le jour le plus noir de l’année, surtout à l’école primaire. À cette époque, au début des années soixante du vingtième siècle, les vacances d’été commençaient le 27 juin et se terminaient le 15 septembre, ce qui en faisait véritablement, selon l’expression consacrée, les grandes vacances.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Le jour de la rentrée, l’odeur des goûters que les élèves transportaient en plus du cartable dans une petite besace de plastique tressée me révulsait plus que de coutume avec son mélange d’effluves de chocolat et d’orange. Cette odeur se répandait dans le couloir obscur qui servait de hall d’entrée à l’école et qui se prolongeait par un vaste escalier donnant accès aux étages et aux salles de classe. Sur le palier du premier étage, une porte ouverte donnait sur le préau et la cour de récréation, celle-ci constituant déjà plus à mes yeux une arène qu’un lieu de détente dans cet univers masculin. Il fallait attendre l’entrée en sixième au collège situé quelques rues plus bas pour retrouver la mixité dont nous étions subitement privés après la maternelle dès l’entrée à l’école primaire. </span></p><p style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’avais trois rues à traverser pour aller du domicile de mes parents jusqu’à l’école. Le trajet s’égayait deux fois par an avec l’installation de la fête foraine aux abords de l’église. En attendant de scintiller et de tourbillonner, les manèges dormaient sous leurs bâches dans le matin brumeux. En bas des marches d’un étroit passage entre des maisons et des ateliers, le dernier maréchal-ferrant faisait tinter son marteau. À la sortie du passage, l’immeuble de l’école s’élançait dans le ciel gris. Lorsque j'arrivais (assez rarement) en retard, je levais les yeux vers la lourde porte à deux battants fermée et je restais quelques instants immobile pendant que me saisissait l’idée de la fugue en direction de la forêt distante d’à peine quelques centaines de mètres au bout d’une petite route en pente. Je me demandais alors comment j’allais pouvoir manger, boire et dormir une fois les hautes silhouettes des épicéas englouties par l’énorme nuit de l’automne. J’avais souvent entendu parler de la Grande Ourse sans bien comprendre de quoi il s’agissait dans le ciel et j’écoutais en boucle mon disque de Pierre et le loup de Prokofiev, ce qui ne m’encourageait guère dans mes projets de désertion. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’entrouvrais donc ce que j’allais appeler des décennies plus tard dans un poème <a href="http://cottetemard.hautetfort.com/archive/2007/03/28/la-grande-porte-de-la-fugue.html">la grande porte de la fugue</a> et je me faufilais dans le hall sombre pour rejoindre les gamins les moins pressés d’obéir à l’ordre de se mettre en rang. J’avais alors vue sur les nuques et les oreilles de tous ces marmots de mon âge, à peu près tous tondus par le même coiffeur auquel nous confiaient nos mères lorsque nos têtes se hérissaient d’un excès d’épis et de mèches rebelles. Nous gardions ainsi la posture tant que le silence n’était pas obtenu puis chaque cortège montait pesamment l’escalier pour rejoindre sa salle de classe respective sous l’œil suspicieux des maîtres. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Le regard le plus noir, jaillissant du visage assombri d’un collier de barbe, appartenait au maître du cours préparatoire, un grand type aux épaules légèrement voûtées qui portait souvent ses vestons anthracite sans enfiler les manches, ce qui lui donnait l’allure évanescente d’un spectre à quatre bras. Cet homme très brun aux sourcils épais et noirs et au teint gris, jeune et taciturne, n’avait jamais besoin d’élever sa voix sourde pour donner des ordres. Ses larges mains recouvertes d’une peau blafarde pouvaient à tout moment s’envoler en direction de notre figure pour y atterrir en un claquement sec. Contrairement à son collègue tonnant du CM1, le maître du CP n’avait pas besoin de théâtraliser ses colères parce qu’il semblait tout entier habité par une colère permanente, froide et silencieuse qui me glaçait le sang. Ses annotations à l’encre rouge dans les marges de nos exercices exprimaient en une impeccable calligraphie l’ironie amère et le réfrigérant dédain que lui inspiraient nos fautes d’orthographe et nos erreurs de calcul.</span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><img id="media-5145632" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/00/00/3801453872.2.JPG" alt="carnet,note,journal,autobiographie,écriture de soi,prairie journal,variations symphoniques,blog littéraire de christian cottet-emard,littérature,évocation,souvenir,rentrée scolaire,grandes vacances,rentrée des classes,école primaire,maître d'école,instituteur,blouse grise,baguette,salle de classe,estrade,glas,église saint léger,oyonnax,fête foraine,maréchal ferrant,pasage étienne Dolet,école jeanne d'arc,grande ourse,pierre et le loup,prokofiev,épicéa,fugue,christian cottet-emard,cm1,CP,cours préparatoire,enseignement privé,je vous salue marie,notre père,prière,retenue,colle,récit,enfance,mémoire" /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’admire encore aujourd’hui le dessin harmonieux et les parfaits pleins et déliés dont il gratifiait chaque lettre du mot <em>imbécile</em> délicatement déposé au porte-plume sur le mauvais papier de mes cahiers du jour. Étrangement, ce personnage effrayant détenait l’étonnant pouvoir de nous enchanter quand il racontait une histoire qu’il illustrait d’un tour de main en recouvrant le tableau noir (plus exactement vert très sombre) de somptueuses fresques foisonnantes d’animaux et de paysages composées aux craies de couleur. Cet homme cuvait-il dans l'enseignement l’amertume récurrente d’une vocation d’artiste contrariée ? C’est la question que je me pose aujourd’hui en revoyant son regard aussi ténébreux que l’eau profonde d’un lac glaciaire... À moins qu’il ne souffrît en ces années lointaines d’un vieux chagrin d’amour fossilisé qui le pétrifiait de l’intérieur.</span></p><p style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Une fois en classe, nous devions attendre le signal du maître pour nous asseoir, non sans avoir auparavant récité collectivement le Notre Père ou le Je vous salue Marie. J’avais pour ma part une préférence pour cette Marie pleine de grâce dont l’évocation me souriait plus, dans cette poche de tristesse et d’inquiétude qu’était la classe, que l’image intimidante de ce Père énigmatique et si haut dans les Cieux. Mes prières n’en étaient pas moins sincères mais tournées vers de bien prosaïques soucis : Sainte Marie pleine de Grâce, faites que je ne sois pas interrogé au tableau, Notre Père qui êtes aux Cieux, délivrez-moi du calcul mental et faites que je ne sois pas collé jeudi.</span></p><p style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Le reste de la matinée coulait alors au rythme du glas qui tombait du clocher tout proche de la bien mal nommée église Saint-Léger. L’après-midi était du même tonneau mais j’avais la chance de rentrer chez moi pour le déjeuner. Je sais gré à mes parents de ne m’avoir jamais imposé une seule fois de manger à la cantine. En voyant vivre les enfants aujourd’hui, j'ai conscience du luxe qui m’a été donné de connaître une enfance sans nounou, sans cantine scolaire et sans étude du soir.</span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><img id="media-5145633" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/02/01/1266396980.jpg" alt="carnet,note,journal,autobiographie,écriture de soi,prairie journal,variations symphoniques,blog littéraire de christian cottet-emard,littérature,évocation,souvenir,rentrée scolaire,grandes vacances,rentrée des classes,école primaire,maître d'école,instituteur,blouse grise,baguette,salle de classe,estrade,glas,église saint léger,oyonnax,fête foraine,maréchal ferrant,pasage étienne Dolet,école jeanne d'arc,grande ourse,pierre et le loup,prokofiev,épicéa,fugue,christian cottet-emard,cm1,CP,cours préparatoire,enseignement privé,je vous salue marie,notre père,prière,retenue,colle,récit,enfance,mémoire" /></span></p><p style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Il faut dire que mon aversion définitive pour toute forme de vie en collectivité, pour toute activité sportive et pour tout engagement associatif est née dans la cour de récréation où la seule forme de loisir admise (à part une brève partie de billes) était le jeu de ballon obligatoire auquel s’ajoutait la séance d’éducation physique, activités qui m’ont inspiré mépris et dégoût dès mon plus jeune âge.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Lorsque je repense à ces rentrées scolaires déprimantes avec leurs relents de gymnase et leurs instituteurs en blouses grises pointant leurs baguettes du haut de leurs estrades, je mesure à quel point elles ont pu déterminer quelques aspects de mes débuts dans le monde et ma vision de la vie humaine tout en sachant qu’elles m’ont aussi ouvert une autre grande porte de la fugue, non pas celle qui me donnait envie de détaler en direction d’une sombre forêt mais celle, autrement imposante, qui m’indiquait l’étrange chemin vers les horizons du récit.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>Extrait de mon livre <a href="https://germesdebarbarie.blogspot.com/2017/12/prairie-journal-par-christian-cottet.html">Prairie Journal</a> </em><em>© Éditions Orage-Lagune-Express. Droits réservés.</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>Pour les oyonnaxiens, ce livre est disponible en prêt à la médiathèque municipale au centre culturel Aragon</em></span><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>.</em></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p><a title="WebAnalytics" href="http://www.xiti.com/xiti.asp?s=563914" target="_top"><script type="text/javascript"><!--Xt_param = 's=563914&p=page_ du_ jour';try {Xt_r = top.document.referrer;}catch(e) {Xt_r = document.referrer; }Xt_h = new Date();Xt_i = '<img width="39" height="25" border="0" alt="" ';Xt_i += 'src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?'+Xt_param;Xt_i += '&hl='+Xt_h.getHours()+'x'+Xt_h.getMinutes()+'x'+Xt_h.getSeconds();if(parseFloat(navigator.appVersion)>=4){Xt_s=screen;Xt_i+='&r='+Xt_s.width+'x'+Xt_s.height+'x'+Xt_s.pixelDepth+'x'+Xt_s.colorDepth;}document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">');//--></script><noscript>Mesure d'audience ROI statistique webanalytics par <img width="39" height="25" src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?s=563914&p=page_du_jour" alt="WebAnalytics" /></noscript></a></p>
Christian COTTET-EMARD
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Quelques images sauvées du temps où ma famille vivait du peigne et de l'ornement de coiffure
tag:cottetemard.hautetfort.com,2020-06-23:6247685
2020-06-23T23:12:18+02:00
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Sur ce lien, un petit montage sur l'entreprise familiale de...
<h3 id="p1"> </h3><div class="posttext"><div class="posttext-decorator1"><div class="posttext-decorator2"><p><img id="media-5442292" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/00/01/1363565014.png" alt="maison d'enfance,maison,demeure,propriété,carnet,note,journal,écriture de soi,autobiographie,souvenir,passé,enfance,adolescence,prairie journal,colère,rage,insomnie,cauchemar,réveil en sursaut,douleur,néant,tombeau,perte,peigne,ornement de coiffure,matières plastiques,presse à injecter,plasturgie,blog littéraire de christian cottet-emard,entrepôt,démolition,tilleul,christian cottet-emard,entreprise cottet-bondet,oyonnax,boulevard,hantise,chagrin,vision,souffle,envers,enfer,porte,ain,rhône-alpes,haut-bugey,france,vallée des plastiques" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><a href="http://famille-caredda.hautetfort.com/archive/2013/08/07/collection-de-peignes-de-la-famille-cottet-5136737.html">Sur ce lien, un petit montage</a> sur l'entreprise familiale de peignes et d'ornements de coiffure réalisé par Marie.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>* Note concernant les papiers à en-tête reproduits ici : le nom de l'entreprise familiale était composé d'une partie du nom d'état civil tronqué (Cottet au lieu de Cottet Emard) et, selon sa volonté, du nom de jeune fille de mon arrière-grand-mère Clotilde (Bondet).</em></span></p><p><img id="media-5442293" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/00/00/3847420950.png" alt="maison d'enfance,maison,demeure,propriété,carnet,note,journal,écriture de soi,autobiographie,souvenir,passé,enfance,adolescence,prairie journal,colère,rage,insomnie,cauchemar,réveil en sursaut,douleur,néant,tombeau,perte,peigne,ornement de coiffure,matières plastiques,presse à injecter,plasturgie,blog littéraire de christian cottet-emard,entrepôt,démolition,tilleul,christian cottet-emard,entreprise cottet-bondet,oyonnax,boulevard,hantise,chagrin,vision,souffle,envers,enfer,porte,ain,rhône-alpes,haut-bugey,france,vallée des plastiques" /></p><p> </p></div></div></div><p><a title="WebAnalytics" href="http://www.xiti.com/xiti.asp?s=563914" target="_top"><script type="text/javascript"><!--Xt_param = 's=563914&p=page_ du_ jour';try {Xt_r = top.document.referrer;}catch(e) {Xt_r = document.referrer; }Xt_h = new Date();Xt_i = '<img width="39" height="25" border="0" alt="" ';Xt_i += 'src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?'+Xt_param;Xt_i += '&hl='+Xt_h.getHours()+'x'+Xt_h.getMinutes()+'x'+Xt_h.getSeconds();if(parseFloat(navigator.appVersion)>=4){Xt_s=screen;Xt_i+='&r='+Xt_s.width+'x'+Xt_s.height+'x'+Xt_s.pixelDepth+'x'+Xt_s.colorDepth;}document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">');//--></script><noscript>Mesure d'audience ROI statistique webanalytics par <img width="39" height="25" src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?s=563914&p=page_du_jour" alt="WebAnalytics" /></noscript></a></p>
Christian COTTET-EMARD
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Carnet / Double ville
tag:cottetemard.hautetfort.com,2020-06-19:6246816
2020-06-19T02:31:29+02:00
2020-06-19T02:31:29+02:00
Photo CC-E Je relis Requiem d’ Antonio Tabucchi , lu pour la...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6146952" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/02/02/1154388200.JPG" alt="carnet,note,journal,autobiographie,voyage,tourisme,carnet de voyage,carnet de lecture,lisbonne,portugal,vision,rêve,réalité,imaginaire,réel,antonio tabucchi,fernando pessoa,littérature,poésie,blog littéraire de christian cottet-emard,bernardo soares,hétéronyme,christian cottet-emard,lieu dit,lieu d'être,capitale,ville" /></p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 8pt;">Photo CC-E</span></em></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Je relis <em>Requiem</em> d’<a href="https://www.google.com/search?q=antonio+tabucchi&rlz=1C5CHFA_enFR755FR755&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=2ahUKEwjm7uiEz4zqAhVK8uAKHeyIAEkQ_AUoAXoECBcQAw&biw=1247&bih=629">Antonio Tabucchi</a>, lu pour la première fois en 2000. À cette époque, je ne connaissais pas Lisbonne. J’ai décidé de m’y rendre en octobre 2013 pour m’y promener dans les pas de Fernando Pessoa. C’est après tout une façon comme une autre de découvrir une ville. J’y suis retourné en septembre 2014 ainsi qu’en juillet et décembre 2016. J’espère y séjourner encore dès que possible. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Dans <em>Requiem</em> de Tabucchi, le narrateur s’endort sous un mûrier en lisant le <em>Livre de l’intranquillité</em> de l’hétéronyme Bernardo Soares avant de se perdre en rêve dans une Lisbonne caniculaire et déserte, propice aux rencontres avec des vivants parfois fantomatiques et des morts qui semblent avoir encore un pied dans la vie. Les rues, les quartiers et les squares sont nommés avec précision, ce qui n’évoquerait rien au lecteur n’ayant jamais visité la ville s’il n’y avait bien sûr la puissance de suggestion de Tabucchi.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">C’est ainsi qu’à la lecture de <em>Requiem</em> s’est formée dans mon esprit une Lisbonne imaginaire à laquelle s’est ajoutée la Lisbonne réelle de mes séjours au cours desquels j’ai marché des journées entières et tard dans la nuit. Les deux visions se sont alors emboîtées pour n’en faire qu’une, ce qui constitue pour moi l’unique et merveilleuse expérience de la ville véritablement vécue comme lieu dit et lieu d’être.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6146953" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/00/01/3175832168.JPG" alt="carnet,note,journal,autobiographie,voyage,tourisme,carnet de voyage,carnet de lecture,lisbonne,portugal,vision,rêve,réalité,imaginaire,réel,antonio tabucchi,fernando pessoa,littérature,poésie,blog littéraire de christian cottet-emard,bernardo soares,hétéronyme,christian cottet-emard,lieu dit,lieu d'être,capitale,ville" /></p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 8pt;">Photo CC-E</span></em></p><p style="text-align: center;"> </p><p><a title="WebAnalytics" href="http://www.xiti.com/xiti.asp?s=563914" target="_top"><script type="text/javascript"><!--Xt_param = 's=563914&p=page_ du_ jour';try {Xt_r = top.document.referrer;}catch(e) {Xt_r = document.referrer; }Xt_h = new Date();Xt_i = '<img width="39" height="25" border="0" alt="" ';Xt_i += 'src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?'+Xt_param;Xt_i += '&hl='+Xt_h.getHours()+'x'+Xt_h.getMinutes()+'x'+Xt_h.getSeconds();if(parseFloat(navigator.appVersion)>=4){Xt_s=screen;Xt_i+='&r='+Xt_s.width+'x'+Xt_s.height+'x'+Xt_s.pixelDepth+'x'+Xt_s.colorDepth;}document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">');//--></script><noscript>Mesure d'audience ROI statistique webanalytics par <img width="39" height="25" src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?s=563914&p=page_du_jour" alt="WebAnalytics" /></noscript></a></p>
Christian COTTET-EMARD
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Carnet / Qui a peur de l’autobiographie ? (2)
tag:cottetemard.hautetfort.com,2020-05-18:6239390
2020-05-18T02:39:00+02:00
2020-05-18T02:39:00+02:00
Porto, juin 2015 La défiance vis-à-vis de la littérature...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6134505" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/00/02/151507423.JPG" alt="carnet,note,journal,autobiographie,écriture autobiographique,récit,blog littéraire de christian cottet-emard,culture occidentale,individualité,individu unique et irremplaçable,fiction,narration,écriture,occident,autofiction,narcissisme,égocentrisme,nombrilisme,complaisance,ego,wolf,mémoires fictifs,jim harrison,littérature américaine,christian cottet-emard,politique,psychologie,préjugés,mai 68,grand soir,libération de la parole,discours,révolution,contestation,ordre établi,bourgeoisie,dogme révolutionnaire,école,enseignement,oyonnax,ain,rhône alpes auvergne,haut bugey,france,europe,école jeanne d'arc oyonnax,école privée,leçons de morale,instruction civique" /></p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 10pt;">Porto, juin 2015</span></em></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">La défiance vis-à-vis de la littérature autobiographique se nourrit de préjugés politiques et psychologiques. J’évoquerai les premiers dans le billet d’aujourd’hui et les seconds dans une autre publication dans quelques jours.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Cette défiance s’inscrit dans ce que j’appelle les nouveaux conformismes qui ne sont que la répétition à l’opposé des anciens selon des successions de cycles plus ou moins longs facilement comparables à des effets de mode. De la mode, ces usages de prêt à penser ont la futilité. Sans en dresser un inventaire fastidieux à travers les siècles, on peut se contenter d’observer la période révélatrice comprise entre l’avant et l’après mai 68. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Le genre littéraire autobiographique a toujours existé, seul diffère le regard porté sur lui au gré des différents contextes historiques et sociaux. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Avant la grande libération de parole qui a caractérisé mai 68, s’exprimer à titre individuel, donner son opinion, raconter sa vie, se raconter, relevait de prérogatives voire de privilèges consentis à une élite intellectuelle et artistique vaguement considérée comme excentrique. Pour le commun des mortels, la norme et les usages dictaient la discrétion et la mesure dans l’expression de soi, ce qui conduisait l’individu à se brider lui-même pour éviter de se détacher du groupe. Dans la société encore très corsetée de l’époque, cette exigence était considérée comme une forme élémentaire de civilité voire de politesse. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Le pli était donné dès la socialisation des enfants, en famille, notamment dans les milieux bourgeois, puis sur les bancs de l’école. Il suffit de regarder les photos de classe de ces années pour mesurer le poids de conformisme qui s’abattait sur les visages de la plupart des écoliers. Ce n’était certes pas grand-chose en comparaison des décennies précédentes où les sourires étaient presque toujours absents de ces photographies scolaires, l’atmosphère s’étant déjà un peu détendue au début des années soixante. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’étais à l’école primaire privée Sainte Jeanne d’Arc d’Oyonnax au milieu de ces années et je me souviens que nous avions parfois le droit d’évoquer rapidement une expérience personnelle lors des <em>leçons de morale</em> qui tenaient lieu d’instruction civique. En dehors de ces brèves parenthèses, on était prié de garder pour soi toute idée, réflexion, humeur ou émotion ne relevant pas de la sphère collective. Il en allait évidemment de même dans le monde des adultes.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Le grand soir vite remisé au magasin des accessoires, mai 68 ouvrit tout de même une fenêtre dans la valorisation de l’expression personnelle. Dans l’enseignement comme dans les entreprises, l’individu était encouragé à donner son point de vue, ce qui n’était plus vécu par la hiérarchie comme une impolitesse ou une inconvenance mais comme une volonté positive de s’impliquer avec plus d’enthousiasme et de spontanéité dans l’action collective. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">C’est à ce moment qu’apparut en littérature ou tout au moins dans l’édition la vogue du témoignage ouvrant à nouveau la voie sur les différentes formes d’écriture autobiographique qui donnèrent encore plus tard des sous-genres tels que l’autofiction. Cette dernière contribua très vite à déconsidérer de nouveau l’autobiographie renvoyée une fois de plus à son insignifiance supposée. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Du point de vue politique, la frustration provoquée par l’échec du grand soir convergea en une radicalisation des courants idéologiques révolutionnaires ou simplement réformistes, lesquels ayant d’abord cru pouvoir tirer parti d’une libération du discours populaire spontané, finirent par renvoyer cette parole individuelle à l’inutile et méprisable expression du narcissisme petit-bourgeois désigné comme une entrave à la contestation et à la lutte contre l’ordre établi qui venait de se reconstituer en se contentant de lâcher un peu de lest. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">En littérature, l’écriture de soi faisait désormais plus que jamais l’unanimité contre elle en étant aussi bien rejetée par l’ordre bourgeois que par le dogme révolutionnaire. La boucle était bouclée et cette vision fait aujourd’hui consensus. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">On n'admet d’un auteur qu’il choisisse de puiser dans sa vie le matériau de ses livres qu’à la condition que son vécu individuel s’inscrive dans le courant du grand récit collectif ou dans la défense et l’illustration des valeurs en vogue, de préférence politiquement correctes ou correspondant aux standards de la posture <em>rebelle</em> qui remplace de nos jours la véritable action subversive.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Cette pression morale qui fait peser tant de suspicion sur l’autobiographie est tout à fait dans l’air du temps. Elle a même produit un conditionnement psychologique dont je décrirai certains aspects dans quelques jours, en suite des deux premières parties de cette série.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><em><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">(À suivre)</span></em></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Première partie <a href="http://cottetemard.hautetfort.com/archive/2020/04/07/carnet-qui-a-peur-de-l-autobiographie-6227702.html"><span style="font-size: 14pt;">à lire ici</span></a>.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p><a title="WebAnalytics" href="http://www.xiti.com/xiti.asp?s=563914" target="_top"><script type="text/javascript"><!--Xt_param = 's=563914&p=page_ du_ jour';try {Xt_r = top.document.referrer;}catch(e) {Xt_r = document.referrer; }Xt_h = new Date();Xt_i = '<img width="39" height="25" border="0" alt="" ';Xt_i += 'src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?'+Xt_param;Xt_i += '&hl='+Xt_h.getHours()+'x'+Xt_h.getMinutes()+'x'+Xt_h.getSeconds();if(parseFloat(navigator.appVersion)>=4){Xt_s=screen;Xt_i+='&r='+Xt_s.width+'x'+Xt_s.height+'x'+Xt_s.pixelDepth+'x'+Xt_s.colorDepth;}document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">');//--></script><noscript>Mesure d'audience ROI statistique webanalytics par <img width="39" height="25" src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?s=563914&p=page_du_jour" alt="WebAnalytics" /></noscript></a></p>
Littérature de partout
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Franz Kafka, Journaux, traduction Robert Kahn
tag:litteraturedepartout.hautetfort.com,2020-04-25:6232877
2020-04-25T06:31:55+02:00
2020-04-25T06:31:55+02:00
Robert Kahn, traducteur de Kafka, avec À Milena (2015), les...
<p> </p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;">Robert Kahn, traducteur de Kafka, avec <em>À Milena</em> (2015), les <em>Derniers cahiers</em> (2017) et, cette année, les <em>Journaux</em>, tous livres publiés aux éditions NOUS, est mort le 6 avril 2020.</span></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;">Plusieurs extraits des <em>Journaux</em> pour lui rendre hommage.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6123600" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://litteraturedepartout.hautetfort.com/media/00/02/1909254684.jpg" alt="Kafka.jpg" /></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000; padding-left: 120px;"><span style="color: #0000ff;"><em><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;">Quatrième cahier</span></em></span></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000; padding-left: 120px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;"> On ne peut éviter dans une autobiographie que, très souvent, là où l’on devrait utiliser l’expression « une fois », qui correspond à la vérité, on la remplace par « souvent ». Car on reste toujours conscient du fait que le souvenir va chercher dans cette obscurité que l’expression « une fois » fait éclater et que le mot « souvent » n’épargne pas non plus totalement, mais qu’elle est au moins conservée dans la vision de celui qui écrit et qu’elle le porte au-delà des parties de sa vie qui ne se sont peut-être pas du tout produites mais qui remplacent pour lui celles qu’il ne peut plus, et même avec un doute, effleurer dans son souvenir.</span></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000; padding-left: 120px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif; color: #0000ff;">Franz Kafka, <em>Journaux</em>, traduction Robert Kahn, NOUS, 2020, p. 296.</span></p>
Christian COTTET-EMARD
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Carnet / D’une étrange attirance
tag:cottetemard.hautetfort.com,2020-04-23:6232279
2020-04-23T00:40:00+02:00
2020-04-23T00:40:00+02:00
Bien que ni la chasse ni le tir sportif ne me tentent, les armes à feu ne...
<p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><img id="media-6122678" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/02/00/3224977025.jpg" alt="carnet,note,journal,autobiographie,souvenirs,armes,pistolet,revolver,roman,nouvelle,fiction,blog littéraire de christian cottet-emard,conflits mondiaux,uhlans,arrière-grand-mère,souvenir d'enfance,jeux d'enfance,christian cottet-emard" />Bien que ni la chasse ni le tir sportif ne me tentent, les armes à feu ne me laissent pas indifférent. Je suppose que pour moi, elles seraient comme la bombe atomique pour une nation, ce n’est pas parce qu’on est content de l'avoir qu’on aimerait s'en servir. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Je m’abandonnerais encore plus facilement au charme bucolique de la nature et aux rêveries poétiques qui vont avec si, lors d’une promenade, ma main pouvait s’assurer de la présence d’une arme chargée dans ma poche. La loi me l’interdit mais pour mes personnages, c’est une autre histoire ! Lorsque j’écris un roman ou une nouvelle, j’ai un vrai plaisir à me documenter sur les armes de poing dont je peux les équiper lorsqu’ils évoluent en eau trouble.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Ce goût me vient de mon enfance désormais lointaine. À cette époque, les années soixante du vingtième siècle, les magasins de jouets regorgeaient de revolvers et de pistolets si réalistes qu’ils étaient utilisés par certains truands amateurs qui avaient la mauvaise idée de s’en servir pour des braquages, le genre de projet qui peut vous envoyer à l’ombre pour autant d’années que si l’arme n’est pas factice, et c’est très bien ainsi. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Dans la propriété de mes grands-parents où, tout gosse, je passais la plus grande partie de mon temps, la cour intérieure, le jardin et le hall résonnaient plus que de raison des pétarades de mes jouets favoris. Il s’agissait de deux lourds colts en métal chromé dont on appelait les munitions, bien sûr sans projectiles, des amorces. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><img id="media-6122680" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/01/00/608799969.jpg" alt="carnet,note,journal,autobiographie,souvenirs,armes,pistolet,revolver,roman,nouvelle,fiction,blog littéraire de christian cottet-emard,conflits mondiaux,uhlans,arrière-grand-mère,souvenir d'enfance,jeux d'enfance,christian cottet-emard" />Cela se présentait sous forme d’étroits rubans de papier rose garnis sur toute leur longueur de petites pastilles de poudre. On les disposait enroulés dans le chargeur de l’arme et le percuteur les faisait détonner à répétition, ce qui faisait beaucoup de bruit et dégageait pas mal de fumée accompagnée de l’odeur de la poudre brûlée. Assez réaliste ! </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Rien ne m’excitait plus que d’appuyer sur la détente dans les endroits les plus sonores, notamment ce fameux hall carrelé aux murs peints dans les années trente d’où partait le grand escalier menant au premier étage, ce qui n’était vraiment pas du goût de mon arrière-grand-mère exposée à ce vacarme à quelques mètres de son appartement. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Il échappait à mon insouciance d’enfant qu’elle était née à la fin du dix-neuvième siècle, plus exactement en 1882, et qu’elle pouvait donc prétendre, malgré sa santé de fer hélas doublée de longs épisodes dépressifs, à un repos bien mérité jusqu’à la fin de sa vie qui survint en 1978 alors que j’avais dix-neuf ans. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Elle avait trente-deux ans en 1914 et cinquante-sept en 1939 mais lorsqu’elle me parlait des deux guerres mondiales, c’était toujours sous le coup de la frayeur transmise dans la mémoire traumatique familiale par l’incarnation de la figure de l’ennemi prussien, les uhlans, même si ces cavaliers armés de lances ne furent engagés qu’au début de la guerre de 14 avant d’être envoyés comme fantassins dans les tranchées.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Contrairement à d’autres membres de ma famille qui s’en désolaient, mon arrière-grand-mère semblait indifférente à ma préférence de petit garçon pour les jeux guerriers et les armes. C’est en pensant à elle que j’ai écrit <a href="http://cottetemard.hautetfort.com/archive/2020/03/31/la-deroute-des-uhlans-6225685.html">une courte nouvelle sur le thème des uhlans</a>. Tous les récits familiaux des deux conflits mondiaux et du conflit algérien ont réussi à me transmettre le dégoût de la guerre mais, paradoxalement, pas celui des armes individuelles, en particulier les armes à feu.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p><a title="WebAnalytics" href="http://www.xiti.com/xiti.asp?s=563914" target="_top"><script type="text/javascript"><!--Xt_param = 's=563914&p=page_ du_ jour';try {Xt_r = top.document.referrer;}catch(e) {Xt_r = document.referrer; }Xt_h = new Date();Xt_i = '<img width="39" height="25" border="0" alt="" ';Xt_i += 'src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?'+Xt_param;Xt_i += '&hl='+Xt_h.getHours()+'x'+Xt_h.getMinutes()+'x'+Xt_h.getSeconds();if(parseFloat(navigator.appVersion)>=4){Xt_s=screen;Xt_i+='&r='+Xt_s.width+'x'+Xt_s.height+'x'+Xt_s.pixelDepth+'x'+Xt_s.colorDepth;}document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">');//--></script><noscript>Mesure d'audience ROI statistique webanalytics par <img width="39" height="25" src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?s=563914&p=page_du_jour" alt="WebAnalytics" /></noscript></a></p>
Christian COTTET-EMARD
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Carnet / Zorro
tag:cottetemard.hautetfort.com,2020-04-18:6230899
2020-04-18T03:20:00+02:00
2020-04-18T03:20:00+02:00
Les rediffusions télévisées de Zorro ne me laissent jamais...
<p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6120094" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/00/02/2360898525.JPG" alt="carnet,note,journal,souvenir,autobiographie,télévision,années soixante,vingtième siècle,zorro,sergent garcia,don diego de la vega,walt disney,blog littéraire de christian cottet-emard,anna maria verdugo,série,christian cottet-emard,panoplie de zorro,boulevard dupuy,oyonnax,france,europe,haut bugey,rhône-alpes auvergne,fiction,littérature de cape et d'épée,ivanhoé,robin des bois,les trois mousquetaires,aventures,action,épée,escrime,cape,masque,chapeau,cheval,tornado" /></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Les rediffusions télévisées de Zorro ne me laissent jamais indifférent. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Mon regard sur les épisodes de cette série n’est évidemment plus celui de l’enfant que j’étais dans les années soixante du siècle dernier. Aujourd’hui, je suis plutôt amusé de <a href="http://cottetemard.hautetfort.com/archive/2016/06/21/carnet-heros-masque-et-memoire-5817546.html">comprendre pourquoi</a> je me retrouvais scotché devant le petit écran dès que <em>le cavalier surgissait hors de la nuit</em>. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Zorro était vraiment le héros de mon enfance. Son personnage dont je portais la panoplie était de tous mes jeux lorsque je ne lisais pas. Sa silhouette noire se faufilait aussi bien dans mes activités de plein air que dans ma consommation de littérature de cape et d’épée. J’étais déjà allergique au sport, aux jeux de société et aux jeux de construction, au grand désespoir de mon père qui voyait là de mauvais présages concernant mon avenir. Il n’avait pas entièrement tort. Peut-être aurait-il au moins pu se réjouir de voir son fils admirer un héros positif, un justicier, un défenseur de la veuve et de l'orphelin. Même pas. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Je n’étais pas fasciné par Zorro parce qu’il défendait le bien mais parce qu’il se déplaçait armé dans des passages secrets entre son hacienda qu’il habitait sous son vrai nom, Don Diego de la Vega, et son repaire, de quoi faire le miel d’un gamin ombrageux qui aimait s’éclipser. Pour ce genre d’enfant, rien de mieux que de ressembler à une ombre grâce à une grande cape, un chapeau large, un masque et un cheval noirs (appelé Tornado) galopant dans un crépuscule permanent ! </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Tous les épisodes de Zorro se caractérisent par des ambiances nocturnes et crépusculaires, même dans les scènes d’extérieur jour baignées de très forts contrastes. Cette lumière entre chien et loup est aussi prégnante dans les épisodes en noir et blanc que dans ceux qui ont été colorisés. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Comme mon terrain de jeux du boulevard Dupuy à Oyonnax était vaste et sécurisé, j’avais l’autorisation de jouer assez tard dehors, dans le calme à peine troublé par le bruit sourd des machines rythmant les longues journées de travail des adultes confinés dans les ateliers de lunetterie, de maroquinerie en vinyle et d’injection de matières plastiques jouxtant leurs grandes maisons arborées. Une ambiance idéale pour revivre en solitaire, à l’approche du couchant, déguisé de la tête aux pieds, les aventures et les passes d’armes de celui qui <em>signe son nom à la pointe de l’épée, d’un Z qui veut dire Zorro !</em></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">La plupart des épisodes de Zorro sont riches de scènes d’action, de poursuites, de cavalcades et d’escarmouches où l’on croise le fer mais il en existe tout de même quelques-uns plus légers, moins bagarreurs, parfois un peu humoristiques. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><span class="s1">Ceux-là me décevaient beaucoup, surtout lorsque le scénario intégrait une chansonnette poussée à la taverne en compagnie du sergent Demetrio López Garcia</span> <span class="s1">ou bien pire, une ébauche de romance entre Zorro et la belle Anna Maria Verdugo, amoureuse du héros dont elle ignore la véritable identité, celle de Don Diego de la Vega quant à lui réduit à taire son sentiment réciproque pour continuer ses activités héroïques. </span></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Tel est le drame de la double vie du doux et dilettante Don Diego de la Vega alias Zorro, vaillant redresseur de torts. L’un et l’autre se retrouvent bêtement à deux rivaux dans un même corps, ce qui a pour pénible effet de les priver de celui de la femme qu’ils convoitent ! Mais à l’âge où je vibrais aux aventures de Zorro, ce dilemme amoureux me laissait évidemment de marbre. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Je me souviens d’un épisode visionné chez ma grand-mère dans lequel Zorro et la belle qu’il vient de sauver échangent un baiser furtif. À cette époque, les petits garçons réagissaient à peu près tous de la même manière navrée à ce genre de scène : « Ça y est, ça s’embrasse ! » </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Alors, quand Zorro avait des faiblesses, j’allais voir chez les Trois mousquetaires, Ivanhoé et Robin des bois. Les héros ne sont-ils pas interchangeables ? Et puis, il y a ce vieux proverbe qui les a très vite corrodés dans mon esprit: </span><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>plus l’oiseau est brave, plus le chat est gras.</em>..</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p><a title="WebAnalytics" href="http://www.xiti.com/xiti.asp?s=563914" target="_top"><script type="text/javascript"><!--Xt_param = 's=563914&p=page_ du_ jour';try {Xt_r = top.document.referrer;}catch(e) {Xt_r = document.referrer; }Xt_h = new Date();Xt_i = '<img width="39" height="25" border="0" alt="" ';Xt_i += 'src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?'+Xt_param;Xt_i += '&hl='+Xt_h.getHours()+'x'+Xt_h.getMinutes()+'x'+Xt_h.getSeconds();if(parseFloat(navigator.appVersion)>=4){Xt_s=screen;Xt_i+='&r='+Xt_s.width+'x'+Xt_s.height+'x'+Xt_s.pixelDepth+'x'+Xt_s.colorDepth;}document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">');//--></script><noscript>Mesure d'audience ROI statistique webanalytics par <img width="39" height="25" src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?s=563914&p=page_du_jour" alt="WebAnalytics" /></noscript></a></p>
Christian COTTET-EMARD
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Carnet / Du roman de l’enfance
tag:cottetemard.hautetfort.com,2020-04-17:6230586
2020-04-17T02:00:20+02:00
2020-04-17T02:00:20+02:00
Le récit autobiographique d’enfance et de jeunesse est la peau de...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6119539" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/01/00/1266396980.jpg" alt="carnet,note,journal,autobiographie,écriture autobiographique,récit,blog littéraire de christian cottet-emard,culture occidentale,individualité,individu unique et irremplaçable,fiction,narration,écriture,occident,autofiction,narcissisme,égocentrisme,nombrilisme,complaisance,ego,enfance,récit autobiographique d'enfance,mémoire,christian cottet-emard,prairie journal,éditions orage lagune express,diffusion éditions germes de barbarie,photographe,commentaire,souvenirs d'enfance,roman,enfance-roman" /></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><a href="http://cottetemard.hautetfort.com/archive/2020/04/07/carnet-qui-a-peur-de-l-autobiographie-6227702.html">Le récit autobiographique</a> d’enfance et de jeunesse est la peau de banane que l’auteur dépose lui-même sous son pied, surtout si l’auteur en question n’a pas publié quinze romans à succès chez <em>Galligrasseuil</em> et, circonstance aggravante, s’il raconte des épisodes heureux. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Je me suis donc autocensuré pendant des décennies jusqu’au jour où, surpris d’atteindre ma sixième, j’ai réalisé qu’en matière d’édition, je n’étais plus soumis à l’obligation de résultat et que je pouvais donc désormais écrire et publier tout ce qui me passait par la tête, en particulier ces fameux souvenirs d’enfance réputés n’intéresser personne.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’ai commencé à mettre en ligne sur ce blog <a href="http://cottetemard.hautetfort.com/archive/2013/12/12/boulevard-de-l-enfance-5245522.html">un extrait du recueil</a> dans lequel je décrivais l’environnement de mon enfance, ce qui m’a valu le commentaire émouvant d’un photographe que je connaissais un peu mais qui ne faisait pas partie de mon cercle d’amis proches. Il m’expliquait qu’il n’avait pas eu la même enfance que la mienne mais que le texte l’avait beaucoup touché. (On peut le lire aussi dans le premier tome de mes carnets, <a href="https://germesdebarbarie.blogspot.com/2017/12/prairie-journal-par-christian-cottet.html"><em>Prairie Journal</em></a>, page 428). </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Cette réaction inattendue m’a été non seulement agréable mais encore et surtout utile car elle a réveillé en moi une vieille intuition : l’enfance, souvent plus que toute autre période de la vie, est un roman, non pas parce qu’elle peut être romancée au moyen de libertés prises avec la vérité mais parce que son récit s’organise comme celui d’une fiction. C’est sans doute principalement pour cette raison que mon commentateur photographe a pu s’intéresser à l’épisode que je racontais et, de manière secondaire, parce qu’il n’a pas eu la même enfance que la mienne.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Le récit autobiographique d’enfance a bien des raisons propres à chacun de nous toucher s’il est bien écrit. L’une de celles qui me portent le plus vers ce genre est la plongée en ce passé à la fois proche et lointain où l’on observait le monde avant d’avoir compris que le corps est la prison, l’esprit le geôlier et les rêves et désirs les prisonniers.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p><a title="WebAnalytics" href="http://www.xiti.com/xiti.asp?s=563914" target="_top"><script type="text/javascript"><!--Xt_param = 's=563914&p=page_ du_ jour';try {Xt_r = top.document.referrer;}catch(e) {Xt_r = document.referrer; }Xt_h = new Date();Xt_i = '<img width="39" height="25" border="0" alt="" ';Xt_i += 'src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?'+Xt_param;Xt_i += '&hl='+Xt_h.getHours()+'x'+Xt_h.getMinutes()+'x'+Xt_h.getSeconds();if(parseFloat(navigator.appVersion)>=4){Xt_s=screen;Xt_i+='&r='+Xt_s.width+'x'+Xt_s.height+'x'+Xt_s.pixelDepth+'x'+Xt_s.colorDepth;}document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">');//--></script><noscript>Mesure d'audience ROI statistique webanalytics par <img width="39" height="25" src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?s=563914&p=page_du_jour" alt="WebAnalytics" /></noscript></a></p>
Christian COTTET-EMARD
http://cottetemard.hautetfort.com/about.html
Carnet / Qui a peur de l’autobiographie ? (1)
tag:cottetemard.hautetfort.com,2020-04-07:6227702
2020-04-07T02:50:00+02:00
2020-04-07T02:50:00+02:00
En dehors des futiles fluctuations de la mode, je ne comprends pas les...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6114548" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/00/02/1644363643.JPG" alt="carnet,note,journal,autobiographie,écriture autobiographique,récit,blog littéraire de christian cottet-emard,culture occidentale,individualité,individu unique et irremplaçable,fiction,narration,écriture,occident,autofiction,narcissisme,égocentrisme,nombrilisme,complaisance,ego,wolf,mémoires fictifs,jim harrison,littérature américaine,christian cottet-emard" /></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">En dehors des futiles fluctuations de la mode, je ne comprends pas les raisons du mépris dans lequel la littérature autobiographique est tenue. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Le reproche le plus récurrent est le supposé narcissisme émanant des journaux plus ou moins intimes, des récits de vie, des mémoires et autres carnets de jour ou de nuit. On ne trouverait dans ce corpus qu’immaturité, complaisance, égocentrisme et autres maladies honteuses affectant l’auteur qui trouve tout aussi intéressant de raconter sa vie que celle de personnages de fiction. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">On sait pourtant que la réalité et la fiction, dans la vie comme en littérature, s’entremêlent en permanence. Le roman est à l’œuvre dans l’autobiographie (au moins dans la construction du récit autobiographique qui lui-même peut se nourrir de fictions inconscientes ou au contraire pleinement assumées).</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Pour tenter de ne pas prêter le flanc à l’accusation fielleuse de narcissisme ou au moins d’égocentrisme, l’auteur peut introduire des quantités variables d’autobiographie dans le roman ou la nouvelle, ce qui produit ce qu’on appelle communément de l’autofiction, un sous-genre littéraire que certains critiques et commentateurs dénigrent sous prétexte qu’en voulant être du roman et de l’autobiographie, il n’est finalement ni l’un ni l’autre. Un produit impur, en quelque sorte.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Notre époque qui connaît en tous domaines de nouveaux accès de pruderie aussi pervers qu’inattendus n’aime rien tant que ce qui est pur, or ni la fiction ni la réalité ne le sont. L’impur est le principal matériau de l’écrivain. Le roman est impur, l’autobiographie aussi. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><img id="media-6114549" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/00/01/3611250560.jpg" alt="carnet,note,journal,autobiographie,écriture autobiographique,récit,blog littéraire de christian cottet-emard,culture occidentale,individualité,individu unique et irremplaçable,fiction,narration,écriture,occident,autofiction,narcissisme,égocentrisme,nombrilisme,complaisance,ego,wolf,mémoires fictifs,jim harrison,littérature américaine,christian cottet-emard" />Je trouve parfois plus d’intérêt aux mémoires, journaux et carnets d’un romancier qu’à ses romans. C’est ce qui m’est arrivé par exemple avec Jim Harrison que je considère de surcroît comme un poète considérable et qui ne s’est d’ailleurs pas gêné pour sous-titrer <em>Mémoires fictifs</em> son roman <em>Wolf</em>.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Si je me réfère à ma propre pratique de l’écriture autobiographique, je crois pouvoir affirmer que les auteurs adeptes de ce genre ne sont pas plus autocentrés que les autres, notamment ceux qui nous enjoignent à nous dépouiller de notre ego alors qu’ils en sont à la publication du neuvième tome de leur journal. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">La dynamique de l’auteur doté d’un ego raisonnablement maîtrisé qui puise dans sa vie et dans son expérience le matériau de son œuvre est l’étonnement de vivre, un sentiment qui n’est étrangement pas partagé par le commun des mortels. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Pour la plupart des humains, vivre est normal mais pas pour les artistes et les écrivains. Ceux-là sont plus conscients que les autres qu’être au monde relève d’une combinaison infiniment complexe de hasards et de probabilités extrêmement restreintes. Se regarder un moment dans le miroir équivaut à voir ce qui n’avait qu’une chance (ou un risque) infime d’exister. Il s’agit donc d’un sujet digne d’intérêt qui mérite par conséquent la narration littéraire. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Évidemment, cette conclusion n’est pertinente qu’à condition de croire en l’individu unique et irremplaçable. Serait-ce cette idée-force de la culture occidentale qui ferait peur aux contempteurs de l’autobiographie ou tout au moins qui les dérangerait ? </span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><em><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><strong>P. S.</strong> En suite de ce billet, j’évoquerai prochainement sur ce blog les préjugés politiques et psychologiques à l'origine de la défiance vis-à-vis de l'autobiographie et le thème du récit autobiographique d’enfance et de jeunesse.</span></em></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p><a title="WebAnalytics" href="http://www.xiti.com/xiti.asp?s=563914" target="_top"><script type="text/javascript"><!--Xt_param = 's=563914&p=page_ du_ jour';try {Xt_r = top.document.referrer;}catch(e) {Xt_r = document.referrer; }Xt_h = new Date();Xt_i = '<img width="39" height="25" border="0" alt="" ';Xt_i += 'src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?'+Xt_param;Xt_i += '&hl='+Xt_h.getHours()+'x'+Xt_h.getMinutes()+'x'+Xt_h.getSeconds();if(parseFloat(navigator.appVersion)>=4){Xt_s=screen;Xt_i+='&r='+Xt_s.width+'x'+Xt_s.height+'x'+Xt_s.pixelDepth+'x'+Xt_s.colorDepth;}document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">');//--></script><noscript>Mesure d'audience ROI statistique webanalytics par <img width="39" height="25" src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?s=563914&p=page_du_jour" alt="WebAnalytics" /></noscript></a></p>
Bibliothèque Eclats de Lire
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L'albatros
tag:bibliothequedesoucieu-en-jarrest.hautetfort.com,2020-03-06:6215706
2020-03-06T16:51:00+01:00
2020-03-06T16:51:00+01:00
L’Albatros Nicolas HOUGUET Stock (Littérature...
<p><span style="font-size: 10pt;"><img id="media-6095295" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://bibliothequedesoucieu-en-jarrest.hautetfort.com/media/01/00/601107794.jpg" alt="paroles et musique, autobiographie, roman " /></span></p><p> </p><p><strong><span style="font-size: 12pt;">L’Albatros</span></strong></p><p><span style="font-size: 12pt;">Nicolas HOUGUET</span></p><p><span style="font-size: 10pt;">Stock (Littérature générale), 2019, 224 p., 17.50€</span></p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Mardi 20 octobre 2015, la foule se presse pour le concert de Patti Smith à l’Olympia. Nicolas Houguet, maladroit, empêché, est "<em><strong>absurdement placé, comme toujours, au-dessus de la table de mixage</strong></em>". Pourtant, dès l’entrée en scène de Patti, soixante-huit ans, la puissance des sorcières, le regard sauvage, la magie opère. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"<em><strong>La dame s’avance. Altière. Et paradoxalement très simple. En costume sombre que ne vient rehausser qu’une chemise claire sous le gilet et la veste. La chevelure blanche… Les mains de Patti Smith qui s’élèvent, s’écartent au-dessus d’elle comme des bannières longilignes et diaphanes… D’une humanité et d’un charisme de chaque geste, alternant les sourires et l’emphase. Jusque dans son maintien.</strong></em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Au fil du concert, et de l’intégralité du premier album <strong>Horses</strong>, chaque chanson évoque des souvenirs d’enfance, le soutien familial inconditionnel, des émotions, des réflexions sur la façon dont l’auteur ressent son handicap, et ses relations à l’art et au monde. Chez <strong>Patti Smith</strong>, Nicolas retrouve toutes ses références poétiques et artistiques, de <strong>Rimbaud</strong> à <strong>Baudelaire</strong> et <strong>Jim Morisson</strong>. L’art qui permet d’échapper à son enveloppe corporelle, la folie cathartique du concert. "<em><strong>Les albatros rentrés maladroits dans cette salle ce soir-là ont pu grâce à Patti Smith regagner le sublime.</strong></em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Beau témoignage, un peu exalté, c’est un livre à déguster, à poser, à reprendre, en s’arrêtant sur les phrases « justes » qui résonnent en soi. (Chez moi, il a fini en forêt de marque-pages). Toute une vie dans un concert de Patti Smith.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Aline</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"<em><strong>On est du souffle divin.</strong></em></span></p><p style="text-align: justify;"><em><strong><span style="font-size: 10pt;">Et tout ça danse en mouvements désarticulés. Comme des émotions qui s’incarnent dans des gestes maladroits.</span></strong></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><strong><em>Si j’ai appris à aimer mon corps, et mon handicap, c’est qu’il en est l’illustration parfaite. Qu’il ne cache rien de mes émotions. Qu’il les dévoile comme des secrets qui se trahissent dans des contractions. C’est très beau quand votre corps exagère votre vérité. Il vous pousse à l’épouser comme une harmonie. Il vous envoie des messages. J’ai mis beaucoup de temps à apprécier cette mélodie curieuse, à y entendre un accord étrange, mélancolique et dissonant. Mais pas dénué de grâce. Je suis en la mineur. Un morceau d’</em>Arvo Pärt</strong>." (p. 116) <br /></span></p><p><span style="font-size: 10pt;">La bande son : <strong>Jim Morisson</strong><br /></span></p><p><span style="font-size: 10pt;"><strong>Patti Smith</strong> (<em><strong>Horses</strong></em>), </span></p><p><span style="font-size: 10pt;"><strong>Arvo Pärt</strong> et ses très beaux morceaux minimalistes pour piano et violoncelle (<em><strong>Für Alina</strong></em>, <strong><em>Spiegel im Spiegel, Tabula Rasa...)</em></strong><br /></span></p>
Christian COTTET-EMARD
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Carnet / Courage, fuyons !
tag:cottetemard.hautetfort.com,2020-01-28:6208512
2020-01-28T02:07:00+01:00
2020-01-28T02:07:00+01:00
J’ai lu qu'en 2020, le thème du Printemps des poètes est le courage....
<p style="text-align: center;"><img id="media-6084097" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/02/02/3767187213.jpg" alt="carnet,note,journal,autobiographie,printemps des poètes,usine à gaz,souillarde,arrière-cuisine,brouet,courage,poésie,blog littéraire de christian cottet-emard,cigare,cuba,havane,montecristo club,montecristo,cigares cubains,vuelta abajo,vuelta arriba,cigarillo,cigare du nicaragua,paradiso,nicaragua,christian claude louis cottet-emard,oiseau,chat,campagne,humidor" /></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’ai lu qu'en 2020, le thème du Printemps des poètes est le courage. J’imagine le genre de brouet qu’on va touiller pour l’occasion dans les souillardes de cette usine à gaz qui lâche chaque année ses petits miasmes sous forme d’animations au rabais et d’anthologies subventionnées et publiées en pure perte. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Courage, fuyons ! </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Quant à cette vertu dont les conseilleurs sont rarement les payeurs, elle m’inspire un dicton plaisant que j’ai récemment découvert, <em>plus l’oiseau est brave, plus le chat est gras</em>. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Aujourd’hui, j’ai remporté une petite victoire sur mon tabagisme. Bien qu’en rupture de stock de mes petits havanes de la Vuelta Arriba (très honorables en qualité pour fumer tous les jours par rapport à ceux plus prestigieux de la Vuelta Abajo), je ne suis pas descendu spécialement à Oyonnax pour me réapprovisionner.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6084096" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/01/01/3302600665.JPG" alt="carnet,note,journal,autobiographie,printemps des poètes,usine à gaz,souillarde,arrière-cuisine,brouet,courage,poésie,blog littéraire de christian cottet-emard,cigare,cuba,havane,montecristo club,montecristo,cigares cubains,vuelta abajo,vuelta arriba,cigarillo,cigare du nicaragua,paradiso,nicaragua,christian claude louis cottet-emard,oiseau,chat,campagne,humidor" /></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">En fouillant un peu partout chez moi, l’inventaire s’est résumé à deux cigarillos, un Montecristo Club et, dans l’humidor ruiné pendant les fêtes, un imposant Paradiso du Nicaragua trop nourrissant pour une soirée à repas ordinaire. </span><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’ai même dégoté une cigarette, une Gitane blanche sans filtre rescapée d’un paquet acheté voici des mois dans un tabac de village guère fourni. J'ai donc fini la soirée avec ce que j'avais. Peu de courage en somme. La flemme a été plus forte que l’addiction.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p><a title="WebAnalytics" href="http://www.xiti.com/xiti.asp?s=563914" target="_top"><script type="text/javascript"><!--Xt_param = 's=563914&p=page_ du_ jour';try {Xt_r = top.document.referrer;}catch(e) {Xt_r = document.referrer; }Xt_h = new Date();Xt_i = '<img width="39" height="25" border="0" alt="" ';Xt_i += 'src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?'+Xt_param;Xt_i += '&hl='+Xt_h.getHours()+'x'+Xt_h.getMinutes()+'x'+Xt_h.getSeconds();if(parseFloat(navigator.appVersion)>=4){Xt_s=screen;Xt_i+='&r='+Xt_s.width+'x'+Xt_s.height+'x'+Xt_s.pixelDepth+'x'+Xt_s.colorDepth;}document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">');//--></script><noscript>Mesure d'audience ROI statistique webanalytics par <img width="39" height="25" src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?s=563914&p=page_du_jour" alt="WebAnalytics" /></noscript></a></p>
Christian COTTET-EMARD
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Carnet / Une grosse pierre
tag:cottetemard.hautetfort.com,2020-01-25:6207766
2020-01-25T02:26:00+01:00
2020-01-25T02:26:00+01:00
Quelle drôle d’idée ton texte sur une grosse pierre ! m’a dit...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6082677" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/00/02/4193800370.JPG" alt="carnet,note,journal,autobiographie,blog littéraire de christian cottet-emard,poèmes du bois de chauffage,éditions germes de barbarie,christian cottet-emard,la grosse pierre,poésie,poème,littérature,texte,muret jurassien,campagne,saisons,frêne,sanglier,chevreuil,animaux sauvages,forêt,pré,jardin,potager,thym citron,coquelicot,pétale,scotch whisky isle of jura,écosse,pomme de terre vitelotte,mortadelle,cigare partagas,café au lait,vie quotidienne,effort,tabac,alcool,nourriture" /></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>Quelle drôle d’idée ton texte sur une grosse pierre !</em> m’a dit récemment une amie lectrice de mes <a href="https://germesdebarbarie.blogspot.com/2018/09/poemes-du-bois-de-chauffage-et-autres.html"><em>Poèmes du bois de chauffage</em></a>. Il s’agit d’un poème minimaliste que je qualifierais plus volontiers de récit. Je l’ai écrit parce que je vis quelque chose de particulier avec cette grosse pierre depuis que je l’ai sortie de la terre du jardin au prix d’un pénible effort car elle gênait pour bêcher ou passer le râteau.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Je précise que ce n’est pas moi qui jardine. Je n’ai aucun goût pour cette activité, je n’ai pas la main verte mais je peux parfois préparer un peu le terrain, en l’occurrence déplacer une grosse pierre. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Plus je creusais tout autour pour la dégager, plus elle se révélait massive, le plus fort volume en profondeur comme un iceberg. La sagesse était de la laisser en place et de la contourner pour continuer les plantations mais je ne sais toujours pas pourquoi, il me fallait désormais l’extraire, quitte à transpirer en cette fin d’après-midi frisquette et pâlotte de demi-saison. Je me surprenais à fournir un effort gratuit, ce qui n’a jamais été dans mes habitudes. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Depuis ma plus tendre enfance, j’ai toujours considéré que ce que j’obtiens sans effort est à mes yeux bien plus gratifiant que ce que je conquiers de haute lutte. Cela explique ma fascination pour les gains d’argent aux jeux de hasard. C’est aussi la raison pour laquelle j’ai réussi jusqu’à maintenant à m’interdire d’entrer dans un casino où je risquerais de finir scotché à la roulette ou accroché à une machine à sous. Je ne crois pas avoir le génie qui me permettrait alors d’écrire une œuvre dans le but d’en dégager des profits destinés à éponger des dettes de jeu !</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">J’en reviens donc à ma grosse pierre qui a commencé à bouger sous les assauts de la pelle et de la pioche. Je n’étais pas au bout de mes peines car elle se trouvait maintenant au fond de la cavité que j’avais creusée autour d’elle et dont il fallait la remonter, ce que j’ai fini par réussir en m’aidant d’une barre à mine, d’un pied-de-biche et de bûches de mon bois de chauffage en guise de cales improvisées.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6082679" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/01/01/2186651024.JPG" alt="carnet,note,journal,autobiographie,blog littéraire de christian cottet-emard,poèmes du bois de chauffage,éditions germes de barbarie,christian cottet-emard,la grosse pierre,poésie,poème,littérature,texte,muret jurassien,campagne,saisons,frêne,sanglier,chevreuil,animaux sauvages,forêt,pré,jardin,potager,thym citron,coquelicot,pétale,scotch whisky isle of jura,écosse,pomme de terre vitelotte,mortadelle,cigare partagas,café au lait,vie quotidienne,effort,tabac,alcool,nourriture" /></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Une fois à l’air, la pierre encore enveloppée d’une gangue de terre grasse a lourdement roulé dans l’herbe rase. Ses contours doux et arrondis ne permettent pas de la confondre avec un simple rocher. Je crois qu’elle provient du très ancien muret jurassien qui entoure ma propriété et dans lequel les incessants passages de sangliers et de chevreuils en goguette ont ouvert de nombreuses brèches. Les grands frênes qui ont maintenant une quarantaine d’années, notamment ceux qui ont poussé en bouquets, ont aussi malmené ce muret. Les plus puissants ont même réussi à en soulever des pans entiers à la simple force de leurs racines aussi épaisses que leurs troncs. C’est ainsi qu’une des pierres a dû venir rouler plus bas puis s’enterrer au hasard des mouvements de terrain et des remblais.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6082681" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/00/00/3207957536.JPG" alt="carnet,note,journal,autobiographie,blog littéraire de christian cottet-emard,poèmes du bois de chauffage,éditions germes de barbarie,christian cottet-emard,la grosse pierre,poésie,poème,littérature,texte,muret jurassien,campagne,saisons,frêne,sanglier,chevreuil,animaux sauvages,forêt,pré,jardin,potager,thym citron,coquelicot,pétale,scotch whisky isle of jura,écosse,pomme de terre vitelotte,mortadelle,cigare partagas,café au lait,vie quotidienne,effort,tabac,alcool,nourriture" /></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><span class="Apple-converted-space"> </span></span><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Eh bien voilà, j’étais en nage après avoir mis plus d’une demi-heure à exhumer ce gros caillou sans raison sérieuse et en soufflant comme un bœuf alors qu’une petite voix que je connais bien me déclarait : <em>tu es bien avancé maintenant ! </em>J’ai donc abandonné le résultat de mes efforts à la pluie qui venait, annoncée par d’épais nuages aux couleurs de jambon de Parme dans la brève éclaircie d’un couchant un peu bâclé. Une fois à la maison, j’ai bu un demi-litre d’eau, me suis envoyé un double scotch <a href="https://www.google.com/search?q=isle+of+jura&rlz=1C5CHFA_enFR755FR755&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=2ahUKEwjAx9COtZ7nAhWuzYUKHahzBvoQ_AUoAnoECBMQBA&biw=1256&bih=628">Isle of Jura</a> (Écosse), un paquet de chips de patates violettes vitelottes et une dizaine de grandes tranches de mortadelle en apéritif, le tout agrémenté d’un petit <a href="https://www.google.com/search?q=partagas&rlz=1C5CHFA_enFR755FR755&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=2ahUKEwirmJ_jy53nAhURCWMBHdF3Bh4Q_AUoAnoECAwQBA&biw=1256&bih=628">Partagas</a> aux volutes assez rustaudes mais en phase avec mon état d’esprit du moment après ce travail idiot.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Le lendemain, je ne pensais déjà plus à la grosse pierre. Après le café au lait du petit déjeuner, je suis sorti comme tous les jours dans le grand pré derrière la maison. En passant le long du jardin, j’ai vu la tache blanche de la pierre parfaitement rincée par les averses, ce qui m’a mis de bonne humeur, allez savoir pourquoi, pour le restant de la journée. Désormais, au fil des jours et des saisons, je ressens une sensation de bien-être plus ou moins fugace chaque fois que je lui accorde un peu d’attention. Elle a trouvé sa place à cet endroit de la bordure du potager où l’éclat du soleil et le halo de la lune viennent l’éclairer, où le bouquet de thym citron l’effleure. Parfois, j’ai l’impression qu’elle me lance un clin d’œil lorsqu’un coquelicot dépose sur elle un de ses pétales.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6082680" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/01/00/3994749142.2.JPG" alt="carnet,note,journal,autobiographie,blog littéraire de christian cottet-emard,poèmes du bois de chauffage,éditions germes de barbarie,christian cottet-emard,la grosse pierre,poésie,poème,littérature,texte,muret jurassien,campagne,saisons,frêne,sanglier,chevreuil,animaux sauvages,forêt,pré,jardin,potager,thym citron,coquelicot,pétale,scotch whisky isle of jura,écosse,pomme de terre vitelotte,mortadelle,cigare partagas,café au lait,vie quotidienne,effort,tabac,alcool,nourriture" /></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Lorsque je me sens triste, je m’assois sur elle et j’attends un moment. Lorsque je me sens faible ou patraque, je me mets debout sur elle et lui demande mentalement de m’envoyer dans les pieds, les jambes, le ventre et la tête tout ce qu’elle peut de sa part d’éternité pour que moi, créature éphémère et mouvante constituée à soixante pour cent d’eau, je puisse aussi peser un peu en ce monde évanescent. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">La philosophie ne me passionne pas et si je suis à la rigueur capable d’un peu de recueillement dans une église, je ne suis guère féru de spiritualité pour autant. Je ne suis pas du genre à embrasser les arbres et à croire que la nature a un message spécial à m’envoyer. J’ai tendance à regarder derrière moi, y compris dans l’apparente sérénité d’un paysage qui m’inspirera encore plus de poésie si j’ai bien mangé ou si la perspective du repas est proche. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Je dois pourtant reconnaître qu’une sorte de connivence s’est établie entre moi et la grosse pierre. Je ne vais pas me fatiguer à essayer de me l’expliquer. J’ai bien fait de m’embêter à la sortir de terre pour en faire un petit poème de rien. C’est tout.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><strong><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>La grosse pierre</em></span></strong></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p3" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>Parfois il me plairait d’inverser les rôles </em></span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p3" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>D’être la grosse pierre que j’ai mis une demi-heure à sortir toute poisseuse de cette bouillie qui donne le joli potager </em></span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p3" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>Sous la lune elle brille maintenant toute blanche lavée par la pluie</em></span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p3" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>Quelle belle pierre disent les visiteurs bien qu’elle n’y soit pour rien</em></span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p3" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>Alors je m’assois sur elle après avoir rempli ma brouette de bois sec</em></span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p3" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><em>Et je pense au poème que je pourrais bricoler avec ce que j’ai trouvé par terre dans le paysage</em></span></p><p class="p3" style="text-align: justify;"> </p><p class="p3" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 8pt;"><em>Extrait de Poèmes du bois de chauffage, © éditions germes de barbarie, 2018. Photos Christian Cottet-emard.</em></span></p><p class="p3" style="text-align: justify;"> </p><p><a title="WebAnalytics" href="http://www.xiti.com/xiti.asp?s=563914" target="_top"><script type="text/javascript"><!--Xt_param = 's=563914&p=page_ du_ jour';try {Xt_r = top.document.referrer;}catch(e) {Xt_r = document.referrer; }Xt_h = new Date();Xt_i = '<img width="39" height="25" border="0" alt="" ';Xt_i += 'src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?'+Xt_param;Xt_i += '&hl='+Xt_h.getHours()+'x'+Xt_h.getMinutes()+'x'+Xt_h.getSeconds();if(parseFloat(navigator.appVersion)>=4){Xt_s=screen;Xt_i+='&r='+Xt_s.width+'x'+Xt_s.height+'x'+Xt_s.pixelDepth+'x'+Xt_s.colorDepth;}document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">');//--></script><noscript>Mesure d'audience ROI statistique webanalytics par <img width="39" height="25" src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?s=563914&p=page_du_jour" alt="WebAnalytics" /></noscript></a></p>
Christian COTTET-EMARD
http://cottetemard.hautetfort.com/about.html
Carnet / Autour de la maison et dans la forêt
tag:cottetemard.hautetfort.com,2020-01-21:6206769
2020-01-21T02:18:00+01:00
2020-01-21T02:18:00+01:00
Pas de lune ce soir. J’ai surpris le renard à moins de dix mètres...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6081049" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/01/00/1014917713.jpg" alt="carnet,note,journal,autobiographie,blog littéraire de christian cottet-emard,animal sauvage,campagne,forêt,prairie,renard,chevrette,faon,nature,bois,promenade,érable champêtre,faune,flore,oyonnax,ain,viry,jura,poèmes du bois de chauffage,éditions germes de barbarie,récits,christian cottet-emard,bourbon,woodford reserve,labrot & graham,kentucky straight bourbon" /></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Pas de lune ce soir. J’ai surpris le <a href="https://www.youtube.com/watch?v=9JG6uDkeQRU">renard</a> à moins de dix mètres devant chez moi pendant que je prenais l’air après une bonne rasade de Woodford Reserve. Il se déplaçait rapidement, comme souvent lorsqu’il s’aventure près des maisons. Évidemment, il a fait demi-tour dès qu’il m’a vu. Comme je le comprends ! La rencontre avec un animal sauvage inoffensif m’inspire toujours joie et bien-être. C’est ce que j’avais tenté d’exprimer dans un poème ou plutôt un récit intégré dans mon recueil <a href="https://germesdebarbarie.blogspot.com/2018/09/poemes-du-bois-de-chauffage-et-autres.html"><em>Poèmes du bois de chauffage</em></a>. Il s’agissait dans ce texte d’une chevrette avec son faon, assez loin dans les bois au-dessus du chemin de la guerre avant de rejoindre la route du lac Genin :</span></p><p class="p3" style="text-align: justify;"> </p><p class="p3" style="text-align: justify;"><em><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><strong>Comment tu t’es transformé en érable champêtre</strong></span></em></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><em><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Tu arrivais contre le vent le chevreuil ne t’a pas senti (une chevrette avec son faon)</span></em></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><em><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Lorsqu’elle t’a vu il était trop tard le faon se risquait trop loin pour qu’elle puisse le récupérer tout de suite et bondir avec lui dans le monde des chevreuils</span></em></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><em><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Tu ne bouges plus elle te fixe dresse les oreilles tu ne bouges plus elle ne bouge plus</span></em></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><em><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Son réflexe de détaler mélangé avec l’idée de récupérer le faon l’immobilise</span></em></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><em><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Elle te fixe et guette le moindre de tes mouvements un battement de paupières une respiration et son faon pas très loin mais trop loin d’elle</span></em></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><em><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Elle te jauge elle s’inquiète mais ne fuit pas elle te fixe toujours tu n’as pas bougé d’un cil</span></em></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><em><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Elle cherche à t’impressionner par toute une série de bruits comiques elle souffle chuinte jappe elle veut t’intimider tu ne bouges toujours pas</span></em></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><em><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Tu sais très bien faire ça ne pas bouger pendant longtemps</span></em></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><em><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Et au-delà d’un certain temps elle va t’oublier </span></em></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><em><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Car pour elle une créature qui ne bouge pas pendant longtemps disparaît tout simplement de la circulation</span></em></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><em><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">La chevrette t’a oublié parce que tu ne bouges plus et comme tu es arrivé contre le vent elle ne te sent pas tu n’es plus pour elle</span></em></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><em><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Tu n’es plus pour elle qu’un détail de la forêt peut-être cet érable champêtre sous lequel tu ne bouges plus et que pour cette chevrette tu es devenu</span></em></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><em><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">L’érable champêtre n’est pas un arbre qui se donne en spectacle il a peu d’ambition comme toi si ce n’est celle de vivre et d’éviter les ennuis</span></em></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><em><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Te transformer en érable champêtre tu aurais bien aimé y arriver plus tôt dans les premières périodes pénibles ou stupides de ta vie</span></em></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><em><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Devant la haute porte fermée de l’école primaire Sainte-Jeanne d’Arc qui faillit si souvent devenir la grande porte de la fugue : disparu le gamin en retard à sa place un érable champêtre</span></em></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><em><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Au-dessus du gouffre du cahier de calcul où les baignoires débordent où les trains n’arrivent jamais à l’heure où s’additionnent les retenues : plus personne juste un érable champêtre</span></em></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><em><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Au tableau poésie à réciter par cœur (qu’est-ce que le cœur et la poésie ont à voir là-dedans ?) : hop un érable champêtre</span></em></p><p class="p5" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><em><span class="s1" style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Dommage qu’il ait fallu attendre quarante-six ans mais ça valait le coup quand même ô vaillante et ingénieuse petite chevrette !</span></em></p><p class="p5" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><em><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 8pt;">(Extrait de Poèmes du bois de chauffage, © éditions germes de barbarie, 2018)</span></em></p><p><a title="WebAnalytics" href="http://www.xiti.com/xiti.asp?s=563914" target="_top"><script type="text/javascript"><!--Xt_param = 's=563914&p=page_ du_ jour';try {Xt_r = top.document.referrer;}catch(e) {Xt_r = document.referrer; }Xt_h = new Date();Xt_i = '<img width="39" height="25" border="0" alt="" ';Xt_i += 'src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?'+Xt_param;Xt_i += '&hl='+Xt_h.getHours()+'x'+Xt_h.getMinutes()+'x'+Xt_h.getSeconds();if(parseFloat(navigator.appVersion)>=4){Xt_s=screen;Xt_i+='&r='+Xt_s.width+'x'+Xt_s.height+'x'+Xt_s.pixelDepth+'x'+Xt_s.colorDepth;}document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">');//--></script><noscript>Mesure d'audience ROI statistique webanalytics par <img width="39" height="25" src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?s=563914&p=page_du_jour" alt="WebAnalytics" /></noscript></a></p>